SMART JOB - Emission du lundi 4 septembre

  • l’année dernière
Lundi 4 septembre 2023, SMART JOB reçoit Dominique Druon (CEO, Aliath) , Sylvain Bersinger (chef économiste et auteur, Cabinet Asterès) , Frédéric Petitbon (Associé People and Organization, PwC France et Maghreb) et Elisabeth Allain-Moreno (Secrétaire générale, SE-Unsa)
Transcript
00:00 -Ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH, débat, analyse, expertise.
00:13 Vous connaissez notre rendez-vous bien dans Smart Job. Aujourd'hui, on parle de la précarité,
00:17 mais pas seulement, de la relation au pouvoir d'achat des salariés, et pas que des salariés
00:21 français, des salariés dans 42 pays dans le monde. Etude que va nous présenter Frédéric
00:26 Thibon, associé People and Organization chez PWC France et Maghreb. Il est notre invité.
00:33 Le cercle RH, recrutement, qualité de vie, attractivité, je parle des professeurs. Oui,
00:39 c'est bientôt la rentrée des classes. Est-ce qu'il y aura un professeur devant chacune
00:43 des classes ? C'est la promesse du ministre. On va en parler avec nos invités, des spécialistes
00:49 de cette question et des questions éducatives. Et puis, on terminera avec fenêtres sur l'emploi,
00:54 les futurs dirigeants. Ben oui, leur apprendre à être des managers, de très bons administrateurs
00:59 aussi. On en parlera avec Dominique Druon, elle est CEO d'Aliat, qui a un cabinet dédié
01:04 justement à la professionnalisation de la gouvernance. Voilà le programme. Tout de suite,
01:09 c'est Bien dans Smart Job.
01:22 Bien dans son job, on va s'intéresser à la précarité dans le travail, de la relation
01:28 des salariés à leur pouvoir d'achat. Ont-ils plus ou moins d'argent ? On va en parler.
01:34 Alors, c'est une étude passionnante sur 42 pays et on accueille Frédéric Petitbon.
01:39 Bonjour Frédéric. Bonjour. Ravi de vous accueillir, associé People and Organization
01:44 chez PWC France et Maghreb avec sous le bras cette étude Ops and Fees, 42 pays. Elle a
01:50 été menée en avril 2023 et c'est intéressant, on n'est pas franco-français dans l'étude.
01:55 D'abord, il ressort qu'entre 2022 et 2023, une partie des Français, je le dis un peu
02:01 abruptement, tirent la langue. Le pouvoir d'achat, bien leur pouvoir d'achat a diminué.
02:06 On n'arrive pas à boucler la fin du mois. Donc là, le constat est très clair là-dessus.
02:11 On a 14% des collaborateurs qui n'ont plus rien à la fin du mois. On a une baisse de
02:18 capacité de départ, une capacité de partir en vacances. Donc là, la tendance est tout
02:22 à fait claire de ce point de vue-là et très nette en évolution par rapport à 2022. Ce
02:27 n'est pas seulement un chiffre français, la tendance est la même d'un point de vue
02:31 mondial. Mondial, qu'on soit dans l'univers anglo-saxon qu'en Europe. C'est très clair,
02:37 c'est une tendance monde. 18%, ça c'est les chiffres des salariés ont du mal, on va
02:42 voir ce chiffre, à boucler les fins de mois. 44% déclarent qu'une fois qu'ils ont couvert
02:46 leurs dépenses, il ne leur reste que peu ou plus d'argent sur leur compte. Ça veut
02:52 dire que, je mets les guillemets, mais ils survivent. C'est-à-dire qu'ils ne peuvent
02:55 pas se faire le moindre petit plaisir. Dans un contexte de dépense contrainte, bien sûr,
02:59 ils ne peuvent plus se faire plaisir et vous comprenez le niveau de tension sur le salaire
03:05 avec aussi un des chiffres qui ressort de notre étude, c'est qu'on a plus d'un tiers
03:09 des collaborateurs qui disent aller vers leur employeur pour demander de l'argent au cours
03:15 de l'année dans les prochains mois. On le redit pour que les choses soient claires, on
03:18 ne parle pas d'une étude française, parce qu'on entend cette petite musique, là c'est
03:22 une étude mondiale menée par PWC, ça veut dire que quels que soient les modèles sociaux,
03:29 les modèles économiques, les salariés disent à peu près tous la même chose. Les salariés
03:32 disent tous la même chose, un niveau de départ prévu qui est un peu plus faible en France
03:39 que dans d'autres pays, mais la France aussi reste dans un niveau de grande démission,
03:44 c'est le thème très à la mode il y a un an, reste tout à fait d'actualité, on a
03:48 encore plus envie de partir et de quitter son entreprise maintenant qu'il y a un an.
03:53 Pour des raisons salariales, c'est une vraie raison, on en revient au salaire, mais pas
03:57 que, aussi pour des raisons de rapport de force qui a changé, et ça c'est plutôt
04:02 une bonne nouvelle pour les collaborateurs, je peux partir si je ne me plais pas, si
04:07 mon management ne répond pas à mes attentes. Parce que de l'autre côté de la rue je peux
04:10 retrouver quelque chose, à fortiori si je suis jeune, à fortiori si je suis dans les
04:16 métiers techno, mais je peux vraiment trouver quelque chose de l'autre côté de la rue.
04:20 Il y a un chiffre que je trouve assez récent, parce qu'on est plus dans l'étude sociologique,
04:24 c'est le grand écart entre les dirigeants et les collaborateurs sur l'adhésion aux
04:27 valeurs de l'entreprise, on parle beaucoup de la raison d'être, d'entreprises qui
04:30 créent leur raison d'être, il y a 38% des collaborateurs français qui admettent
04:35 que leur comportement n'est pas toujours en phase avec les valeurs et les orientations
04:39 de l'entreprise, on est près de 40%, c'est énorme. C'est-à-dire que l'entreprise
04:42 travaille, cogite, fait presque de la philo, et puis il y a 38% qui disent "bon, moi je
04:47 ne suis pas très en phase".
04:48 Je ne suis pas très en phase ou je ne vois pas encore concrètement ce que ça veut dire
04:53 pour moi, donc c'est aussi ça le fil à tirer pour les employeurs, c'est comment
04:57 à partir d'une vision qui est souvent forte d'une stratégie d'entreprise, comment
05:01 on va jusqu'au so what pour les équipiers, et là franchement il y a encore du travail
05:05 à faire.
05:06 Il y avait la grande démission, c'était il y a un an, vous étiez venu nous en parler,
05:10 la tendance reste à peu près la même, vous l'évoquiez, le rapport de force est plutôt
05:13 bon pour le salarié, c'est quand même un paysage noir, pour terminer ce portrait un
05:17 peu sombre, parce qu'il y a quelques petites notes, un peu de lumière qui jaillit, mais
05:21 il y a quand même un chiffre qui est assez inquiétant, un collaborateur sur cinq se
05:25 dit proche du burn-out, c'est alarmant.
05:30 C'est alarmant et c'est vrai pour toutes les générations, c'est y compris très
05:34 vrai pour ceux qui rentrent dans l'emploi pour les moins de 26 ans où le chiffre est
05:38 encore plus élevé, et ça pour des raisons de manque de ressources, pour des raisons
05:42 d'objectifs trop élevés, pour des raisons de stress liés aux clients.
05:47 Donc la tendance est effectivement très forte de ce point de vue là.
05:50 Ça c'est un paysage sombre et puis j'allais dire au même moment et en même temps, il
05:54 y a aussi des collaborateurs, il faut le dire, qui se sentent bien dans leur job, qui se
05:59 sentent épadouis, il faut le dire.
06:01 Des collaborateurs heureux, heureux très clairement, la tendance est forte aussi là-dessus.
06:06 Il y a une augmentation très claire sur ma capacité d'autonomie, la confiance en soi,
06:12 la capacité de son chef à vous donner des marges de manœuvre qui est très claire.
06:17 L'augmentation est très nette en France par rapport à l'année dernière sur le sujet.
06:21 Donc là on est sur la France et qu'est-ce que dit l'étude mondiale sur ce sujet, sur
06:27 le bonheur au travail pour le dire d'une manière un peu pompeuse ?
06:29 Ça va mieux partout et ça va bien mieux en dehors de la France qu'en France.
06:35 Donc il y a deux mondes ?
06:37 Il y a un monde français qui reste plus dépressif que le reste du monde.
06:42 C'est très étrange, comment vous l'expliquez ?
06:44 On a une attente vis-à-vis du travail qui est considérable, on investit dans le travail
06:49 de manière très forte, ça donne du sens et on attend que son travail vous réalise,
06:54 vous permette de faire des chefs-d'oeuvre, vous permette d'être épanoui avec un niveau
06:58 d'attente qui est probablement supérieur à la fois à ce que le monde du travail permet
07:01 de fournir et supérieur à ce qu'on trouve dans d'autres pays où le rapport est plus
07:05 transactionnel.
07:06 Les français ont trop d'attente, pas assez de recul par rapport à leur travail, c'est
07:10 un peu cela.
07:11 Et c'est merveilleux bien sûr parce que ça leur permet de donner beaucoup dans leur
07:13 travail mais ça génère ce niveau d'attente et de frustration.
07:17 Etude passionnante, "Hopes and fears" à découvrir sur le site de PWC France et Maghreb, 42 pays
07:24 avec évidemment des focus et des chiffres qui varient sur certains items en fonction
07:29 des pays.
07:30 Merci Frédéric Petitbon de nous avoir rendu visite, associé People and Organization,
07:34 PWC France et Maghreb, je l'ai bien dit cette fois-ci, c'est un vrai plaisir de vous accueillir.
07:39 Merci de votre accueil.
07:40 On tourne une page, le cercle est rache, c'est bientôt la rentrée des classes, évidemment
07:45 pour les élèves mais aussi pour les professeurs.
07:47 Est-ce qu'il y aura un professeur devant chaque classe ? La promesse de l'ancien ministre
07:51 de l'éducation portée par le nouveau ministre de l'éducation qui a fait quelques annonces
07:55 retentissantes ces derniers jours.
07:57 Que se passe-t-il ? Crise des vocations, problème de salaire ? On en parle avec nos invités
08:03 juste après cette courte pause.
08:05 Le cercle est rache, on parle aujourd'hui de la rentrée des classes.
08:20 Les élèves préparent leurs trousses, leurs cartables.
08:22 Il y a aussi les professeurs qui préparent leur rentrée, des professeurs intégrés
08:27 puis aussi des vacataires, on va en parler parce qu'il faut faire appel à des vacataires.
08:31 On va parler du recrutement, de la crise des vocations.
08:34 Le ministère de l'éducation nationale a un nouveau ministre qui a fait des annonces
08:38 sur certains sujets retentissants il y a quelques jours chez nos confrères de TF1 avec une
08:43 campagne de communication, vous l'avez vu, pour redorer le blason des professeurs.
08:47 C'est Toledano Nakash qui avait réalisé d'ailleurs, qui ont réalisé ces films.
08:51 Est-ce que ça va suffire pour redonner envie aux professeurs, femmes et hommes, de pousser
08:56 la porte d'une classe ? On en parle avec mes invités.
08:58 Elisabeth Alain Moreno, ravie de vous accueillir.
09:01 Vous êtes secrétaire générale SE Unsa, SE ? Syndicat des enseignants.
09:08 Et Sylvain Bersinger, ravi de vous accueillir.
09:10 Sylvain, vous venez souvent dans notre émission, chef économiste chez Astérez, mais vous
09:14 avez été, vous, professeur, comme vous l'êtes d'ailleurs, vous, Elisabeth, professeur
09:18 des écoles, vous avez été prof d'éco, c'est ça ?
09:20 Oui, SES, c'est comme on appelait ça.
09:23 SES.
09:24 Maintenant, tout a été chamboulé un peu dans le bac, mais économie en lycée, oui.
09:27 Et ça vous étonne qu'on ne trouve plus de profs ? Alors ça, c'était un peu un coup
09:30 de gueule parce que vous écrivez beaucoup.
09:32 C'est presque un de vos premiers livres, celui-là ?
09:34 Oui, parmi les premiers.
09:37 Oui, il y en a eu d'autres, mais oui, plutôt.
09:40 Édition Henrik B.
09:41 Je vous donne juste la parole parce que vous, vous avez claqué la porte, vous êtes parti
09:44 faire autre chose parce que vous êtes chez Astérez et on vous écoute souvent avec passion.
09:48 Pourquoi vous étiez engagé d'abord ? Pourquoi vous avez voulu devenir prof ?
09:53 Parce que je trouve qu'en fait, c'est très intéressant l'enseignement.
09:57 Moi, je trouve ça passionnant.
09:58 En fait, je pense que j'ai un peu en moi le côté pédagogique.
10:00 Je pense que c'est un peu quelque chose qu'on a ou qu'on n'a pas.
10:03 C'est comme courir le 100 mètres ou être acteur, c'est des choses, on peut s'améliorer
10:07 à la marge, mais je pense qu'il y a une base.
10:08 On l'a ou on ne l'a pas, quoi.
10:09 Sur la base, on l'a ou on ne l'a pas.
10:11 Donc, le côté pédagogique, je pense que je l'avais.
10:13 J'avais fait quelques travaux dirigés à la fac il y a très longtemps.
10:19 Ça m'avait bien plu.
10:20 Et donc, j'avais vraiment dans un coin de ma tête l'idée d'une carrière dans l'enseignement.
10:24 Alors supérieure, secondaire, j'ai hésité.
10:26 J'ai essayé pendant trois ans en tout cas, grosso modo, parce que j'ai eu un enseignement
10:32 un peu haché.
10:33 J'ai pris plein de postes à droite, à gauche.
10:34 Et puis, je me suis rendu compte.
10:35 - Vacataire, on est d'accord.
10:36 - Voilà, vacataire.
10:37 - On a fait ça maître auxiliaire à l'époque ?
10:38 - En fait, j'ai été dans l'enseignement général, agricole.
10:41 Ce n'est pas les mêmes termes.
10:42 Mais en gros, j'ai fait trois lycées différents.
10:45 Et après, je n'ai pas senti la passion suffisante pour me lancer.
10:50 - Justement, je vais donner la parole à Elisabeth.
10:52 Mais qu'est-ce qui a tué votre vocation ? Parce que c'est vrai que vous nous le dites
10:55 et vous le dites dans ce livre.
10:56 On arrive avec plein d'énergie.
10:57 J'ai été prof aussi.
10:58 J'ai eu des classes devant moi.
11:00 Donc, il y a une forme de théâtralisation.
11:02 On est devant une classe.
11:03 On a envie aussi un peu de briller.
11:04 On a envie de dire des choses.
11:05 Et puis, on déchante.
11:07 J'ai aussi déchanté.
11:08 Qu'est-ce qui a tué votre vocation ?
11:09 - Je pense que c'est la perspective de passer 30, 35, 40 ans de vie professionnelle, en
11:15 fait, sans avoir beaucoup de capacité d'évolution.
11:17 Et je pense que c'est un vrai problème.
11:19 C'est-à-dire qu'on a 25 ans, 23 ans.
11:21 Enfin, on sort un peu de son master ou autre.
11:23 Et on se dit, je me lance dans l'éducation.
11:25 Mais jusqu'à la retraite, jusqu'à 64 ans, en fait, il y a globalement peu.
11:29 Alors, on peut changer.
11:30 On peut devenir CPE.
11:31 On peut être mis en disponibilité.
11:32 Il y a des possibilités.
11:33 Mais la carrière vraiment centrale, c'est d'être prof d'une matière sur un niveau
11:38 d'éducation pendant toute sa vie professionnelle.
11:41 - Et souvent en répétant parfois le même cours.
11:42 - Oui.
11:43 Après, on peut essayer de changer un petit peu.
11:44 Mais la classe est toujours la même.
11:45 Le niveau est toujours le même.
11:46 Donc, je crois que ce qui asphyxie un petit peu le métier, et moi, en tout cas, ce qui
11:50 m'a paru un petit peu… Voilà, je n'ai pas voulu me lancer dedans.
11:54 C'est de me dire… - La routine, une forme de routine.
11:56 - Un côté routinier.
11:57 - Elisabeth Alain Moreno, vous êtes professeure des écoles, détachée intégralement aujourd'hui
12:02 pour votre action syndicale.
12:04 On connaît, on le sait pour les infirmières, par exemple, on sait le nombre de profs qui
12:09 claquent la porte et qui sont en crise de vocation.
12:12 Est-ce qu'on a des chiffres sur le volume des départs ?
12:16 - Oui, on a des chiffres.
12:19 On est sur à peu près 1 500 démissions.
12:23 Après, ça fait quelques années que ça a stabilisé parce qu'il faudrait y ajouter
12:26 les ruptures conventionnelles.
12:27 Mais ça, ce sont des chiffres qu'on avait avant dans le bilan social et maintenant,
12:31 dans une nouvelle base de données qui est plus copieuse et qu'on appelle le RSU.
12:36 Et justement, on a toujours demandé à notre employeur d'avoir davantage de données parce
12:41 qu'on ne sait pas vraiment comment sont les remontées, si elles sont complètes ou pas,
12:45 alors qu'on aurait besoin justement pour mieux analyser l'évolution des professionnels,
12:51 mieux comprendre les raisons de leur départ, l'âge à laquelle on part, la raison pour
12:57 laquelle on part, parce que ça permettrait aussi de mieux pointer les causes et de mieux
13:00 travailler sur les causes.
13:01 - Clairement.
13:02 Mais rassurez-moi, ou pas d'ailleurs, quand on quitte l'éducation nationale sous forme
13:06 de démission, je ne savais pas qu'on pouvait partir sous forme de rupture conventionnelle.
13:09 - C'est récent.
13:10 - C'est récent et donc ça existe.
13:11 On va négocier avec qui ? Avec l'inspection de l'académie ? Avec le recteur ?
13:14 - Oui, c'est avec l'employeur, c'est ça.
13:15 - C'est ça.
13:16 Et on se met d'accord de gré à gré pour une sortie avec un chèque de l'éducation nationale ?
13:20 - Dans de très rares cas parce que c'est sous condition.
13:24 Et d'ailleurs, il y a beaucoup de refus de rupture conventionnelle pour une raison qui
13:27 ne va pas vous étonner, c'est l'absence, enfin le manque déjà très important de
13:31 personnel dans l'éducation nationale.
13:32 - Vous ne partez pas, vous allez rester dans les classes.
13:34 Quand même sur les démissions, il y a un service RH, vous qui êtes dans un syndicat,
13:40 est-ce qu'il y a quelqu'un qui accueille ce professeur, Sylvain Bersinger ou moi, pour
13:44 lui dire "expliquez-nous le motif de votre départ, on veut tout entendre".
13:48 Ça n'existe pas ?
13:49 - Alors, on a sur le papier, dans chaque académie, ce qu'on appelle la RH de proximité qui a
13:54 été mise en place depuis quelques années, mais quand je dis sur le papier, j'insiste
13:58 parce qu'effectivement, dans l'esprit, on pourrait tous être d'accord sur cette conception
14:03 de la relation entre l'employeur et l'employé, sauf qu'on est 1 300 000 personnels dans l'éducation
14:08 nationale et que jamais, en termes d'agents administratifs, ont été mis les moyens pour
14:14 qu'il puisse y avoir suffisamment de personnel.
14:16 Et d'ailleurs, on tape toujours sur l'administration de l'éducation nationale et c'est important
14:22 de rappeler que nos agents, nos collègues administratifs sont aussi en difficulté d'être
14:28 en nombre insuffisant avec des changements de métiers permanents, des nouveaux outils
14:32 qui arrivent, une absence de formation, il y a aussi beaucoup de contrats actuels là
14:35 aussi.
14:36 Donc comment est-ce que ces agents qui ne sont pas assez nombreux, qui ne sont pas suffisamment
14:39 formés et accompagnés, pas suffisamment outillés, peuvent-ils eux pouvoir assurer
14:45 un service RH auprès des enseignants ?
14:46 - Ça ne vous aura pas échappé, Sylvain, non plus, mais changement de ministre avec
14:51 un ministre qui fait des déclarations il y a quelques jours sur TF1, vous étiez devant
14:53 le poste forcément pour écouter ce qu'il allait dire.
14:55 Alors c'est parti sur l'Abaïa, qui est un sujet très médiatique.
14:59 Vous avez été déçu de ses annonces parce que lui aussi s'engage à l'idée qu'il
15:02 y aura bien un professeur devant chaque classe.
15:04 Moi j'ai lu, j'ai essayé de comprendre, visiblement ce n'est pas gagné du tout ça.
15:08 On est d'accord ?
15:09 - Oui.
15:10 Je ne vais pas dire qu'on n'a pas été déçu, on n'a pas été surpris non plus,
15:15 parce que la semaine précédente, on a eu le président de la République.
15:19 - La long interview.
15:20 - Qui a voulu s'octroyer un domaine réservé qu'est l'école comme il l'a dit.
15:26 - Vous dites qu'il est devenu ministre de l'éducation nationale d'ailleurs.
15:28 C'est lui le ministre en fait, c'est Manuel Mouret.
15:29 - Pour lui, il s'est fait passer pour le super ministre de l'éducation nationale.
15:32 Nous en tout cas, on a un seul interlocuteur, c'est Gabriel Attal et c'est Ruud Groenel,
15:35 ce ne sera pas ailleurs.
15:36 Parce qu'on a besoin d'un pilote fort de ce ministère, on l'a suffisamment dit.
15:40 Par contre, rien de très surprenant dans ses annonces, puisqu'il y a des choses qui
15:43 avaient déjà été annoncées, soit la semaine précédente par le président, soit la veille
15:47 par Gabriel Attal lui-même sur TF1 et en plus, on est sur une poursuite d'une feuille
15:52 de route qu'on ne connaît que trop et avec laquelle on est plutôt en désaccord.
15:55 - Juste un mot parce qu'il y a le débat politique et les bras de fer avec les syndicats,
15:59 c'est le dialogue social au sein de l'institution, puis il y a le débat des salaires.
16:03 Quand vous avez claqué la porte, est-ce que le salaire était un élément dans votre
16:08 choix de départ ? Parce que c'est vrai que quand on regarde la grille des salaires en
16:11 démarrage, je dis bien en démarrage, il suffit d'habiter dans une grande métropole ou à
16:16 Paris, on a du mal à trouver un logement quand même.
16:18 - A titre personnel, ce n'était pas le sujet principal.
16:21 J'ai fait des études en éco-finance et je suis ailleurs sénier en lycée.
16:24 Je savais clairement que je ne prenais pas la voie la plus rémunératrice.
16:27 J'ai des copains de fac qui sont partis en salle de marché à Londres ou à Singapour.
16:30 Je sais très bien que ce n'était pas du tout les mêmes salaires.
16:32 - Donc il y avait une vraie vocation pour vous habiter.
16:35 - Je ne me fais pas d'illusion.
16:37 Je pense que les salaires sont importants.
16:39 Clairement, s'il y avait plus de moyens, ça arrangerait les choses.
16:41 Mais je pense que ce n'est pas l'élément clé.
16:42 Je pense qu'on ne se lance pas dans l'éducation pour le salaire et on n'en part pas avant
16:47 tout pour le salaire.
16:48 C'est un élément.
16:49 Il y a les questions des revalorisations par rapport à l'inflation, etc.
16:52 Mais je pense que ce n'est pas l'élément clé.
16:54 Je pense que s'il y a des moyens à mettre pour essayer de fidéliser, de recruter des
16:57 profs, c'est plus sur les conditions de travail, l'administration dont vous parlez, la taille
17:00 des classes.
17:01 Je pense que ce n'est pas l'élément déclencheur en tout cas.
17:04 - Dans une note, en préparant l'émission que m'a donnée Nicolas Juchat, on voit quand
17:08 même que le sujet des salaires, les salaires ne sont pas si bas quand on prend les moyennes
17:11 globales en Europe.
17:12 Les profs français ne sont pas aussi mal loyaux que parfois on l'entend.
17:16 - C'est vrai que j'ai fait cette note.
17:18 - Je ne sais pas vous l'attribuer.
17:20 - C'est une note d'Asterès que j'ai faite.
17:22 Il y a un écart.
17:23 Quand on compare avec l'OCDE, l'ensemble des pays développés, européens, nord-américains,
17:27 Océanie, etc.
17:28 Si on regarde les salaires statutaires, il y a effectivement un écart assez important,
17:32 à peu près de 10%.
17:33 Mais si on prend les salaires versés avec prime, l'écart est à peu près de 2%.
17:38 - Donc les primes compensent.
17:39 - En grande partie, oui.
17:40 Donc il y a toujours un petit écart, qui peut s'expliquer aussi par des écarts de
17:44 salaires globaux.
17:45 Je crois que le panorama est très différent selon qu'on prend quel type de salaire on
17:50 regarde.
17:51 - Je suis d'accord.
17:52 Un mot quand même, parce que j'aimerais qu'on parle aussi des quatre académies sur lesquelles
17:54 on voit qu'il y a de grosses difficultés.
17:57 Versailles, Créteil, Mayotte et j'oublie une dernière académie où on voit qu'il y
18:02 a des difficultés de recrutement.
18:03 Un mot sur l'idée qu'avait eue Pape Ndiaye et qui visiblement est en train d'être reprise,
18:09 c'est qu'il faudra remplacer, lorsqu'il y aura de courtes absences de moins de 15 jours,
18:14 il faudra que des professeurs volontaires, inscrits sur une liste, viennent compenser
18:19 les heures de cours manquantes par le prof absent.
18:22 Et à l'époque, vous vous en souvenez, on avait raillé, le prof de maths ira faire
18:26 du sport, le prof de sport donnera des cours de géo, tout ça avait été un peu ridicule,
18:30 mais le sujet est encore sur la table.
18:32 Vous le soutenez ce projet ? Faire en sorte que les élèves puissent avoir un professeur
18:36 lorsque leur prof de maths est absent, mais on le remplace par un prof de l'établissement.
18:41 Vous le soutenez ce projet ou pas ?
18:42 En fait, ce n'est même pas une question de le soutenir ou pas, parce que c'est déjà
18:45 le cas.
18:46 C'est-à-dire que, et c'est de toute façon comme à chaque fois qu'on a un nouveau ministre
18:50 qui arrive, on a l'impression qu'il y a quelque chose de nouveau qui va être mis en place
18:52 et qui va tout solutionner.
18:53 Là, aujourd'hui, on a un dispositif qui s'appelle le RC de remplacement de courte durée, qui
18:59 est censé venir répondre aux 15 millions d'heures qu'on ne sait pas comment elles
19:04 ont été calculées.
19:05 C'est trop ? Ce n'est pas exagéré ?
19:07 C'est surtout que le mode de calcul, on ne l'attend pas.
19:10 C'est à la hausse ou c'est à la baisse ce calcul ?
19:12 Visiblement, de ce qu'a dit le ministre lundi, c'est à la hausse, puisqu'il a parlé de
19:16 passer de 12 millions à 15 millions.
19:17 En tout cas, nous, on n'a jamais eu la formule qui a permis de le trouver.
19:20 Quoi qu'il en soit, c'est une réalité qu'il y a beaucoup d'heures d'enseignants qui ne
19:25 sont pas remplacés et des enseignants qui sont très souvent sur de la formation, sur
19:29 des démissions comme de la surveillance de jury, d'examen.
19:32 Et donc forcément, c'est lié au fonctionnement du système.
19:36 Les premiers pénalisés sont les élèves, mais aussi les enseignants.
19:40 Donc, il y avait déjà, avant cette mesure du RCD, ce dispositif, il y avait déjà des
19:47 organisations sur les établissements.
19:48 Qui permettaient de suppler et de combler le trou.
19:51 Voilà, un collègue qui ne peut pas faire son heure de français, de maths, d'anglais
19:55 parce qu'il doit surveiller un examen ou parce qu'il est sur une formation.
20:00 Soit il s'entendait déjà avec sa classe, avec ses élèves, avec l'accord du chef d'établissement
20:06 pour rattraper l'heure, ce qui fonctionnait très bien parce qu'on a quand même tous
20:09 le souci en tant qu'enseignants que nos élèves et leurs heures de cours.
20:11 Soit il proposait à un collègue d'inverser l'horaire.
20:16 Donc, il y avait des choses qui se faisaient déjà.
20:17 Je ne veux pas qu'on se quitte sans parler de Créteil et de Versailles qui sont les
20:20 académies de la banlieue parisienne.
20:22 Et on voit là aussi qu'il y a un très très fort taux de démission, de difficulté des
20:25 enseignants à pouvoir faire classe dans de bonnes conditions et même parfois de pouvoir
20:30 faire leur cours, je pense évidemment.
20:31 J'ai une pensée pour Samuel Paty.
20:34 Ça aussi, c'est un sujet de démission des professeurs qui disent après tout dans ces
20:38 académies si on me propose d'y aller, je n'y vais pas.
20:40 Donc, comme je ne veux pas aller à Versailles ou à Créteil, je démissionne.
20:43 Ça m'a l'air extrêmement fort, ça quand même.
20:47 - Oui, alors il y a plusieurs raisons effectivement.
20:49 Et en premier lieu, c'est la mobilité géographique qui est donnée comme élément un petit peu
20:57 repoussoir par les collègues parce que quand on… alors il faut distinguer professeurs
21:02 des écoles et les professeurs du second degré parce qu'il y a des concours académiques
21:05 et des concours nationaux.
21:06 - Oui, le primaire du secondaire.
21:07 - Voilà.
21:08 Et c'est vrai qu'on ne fait pas du tout le plein sur les concours académiques du premier
21:11 degré sur ces académies-là.
21:13 - Clairement pas.
21:14 - Parce qu'après, on va mettre 10 ans, 15 ans à en partir.
21:16 Et quand on est dans le second degré, selon les disciplines, selon le concours que l'on
21:20 passe, on s'y paraît.
21:21 - On se piège un peu quoi.
21:22 - Quand on est sur des grosses disciplines, mathématiques, lettres, bon voilà, il y
21:25 a plus d'oxygène, il y a plus de personnel.
21:27 Mais quand on est sur d'autres disciplines…
21:29 - Espagnol, allemand…
21:30 - …et je parlais de la voie professionnelle, voilà.
21:31 Et donc ça fait partie des causes de la désaffection des concours.
21:36 Et ça, ça revient tout le temps et ça fait des années qu'on demande aux ministères
21:39 à reposer le dispositif de mobilité au sein de l'éducation nationale.
21:44 - On ne va pas régler le problème de l'éducation nationale dans ce débat passionnant et demeurant.
21:48 Mais vous, Sylvain Bersinger, qui êtes sorti maintenant définitivement de l'éducation
21:52 nationale…
21:53 - Définitivement, je ne sais pas, on verra.
21:54 - … parce qu'on sent que vous avez la vocation.
21:56 Est-ce que ce gros mammouth dont parlait un ministre il y a quelques temps, qu'il fallait
22:01 dégraisser le mammouth, est-ce que ça part de là ou est-ce que le problème est ailleurs,
22:05 vous qui êtes un économiste ? Est-ce qu'on a une forme de sur-bureaucratie ? Un peu comme
22:09 disait d'ailleurs Gérald Darmanin, il faut plus de policiers dans la rue que dans les
22:11 bureaux.
22:12 - Alors sur-bureaucratie, je ne sais pas si le terme est bon, mais je pense que mon sentiment,
22:20 qui est le mien, mais quand j'ai discuté avec beaucoup de collègues en salle d'épreuves,
22:24 je pense qu'il est quand même partagé par un certain nombre de collègues, c'est d'avoir
22:28 une capacité de pouvoir changer.
22:31 Je suis prof 10 ans, peut-être que j'ai envie de faire un autre métier pendant 10
22:35 ans, de revenir…
22:36 - Mais je reviens.
22:37 - Alors il y a des possibilités de mise en disponibilité, etc., mais ce n'est pas forcément
22:40 facile, ce n'est pas forcément entrer dans les habitudes ni des profs, ni des employeurs
22:45 du secteur privé aussi d'ailleurs, parce que pour un prof qui va dans le privé, il
22:48 est souvent un peu étiqueté gréviste en face de la caricature, mais voilà, il y a
22:53 ces caricatures-là.
22:54 Donc je pense qu'il faut essayer, ce n'est pas Gabriel Attal qui va le régler en un
22:58 mois à l'été, mais c'est de donner un petit peu d'air et de souplesse.
23:02 Moi j'aime beaucoup le système de l'enseignement agricole dans lequel j'ai passé un an,
23:08 que je trouve plus souple, alors qu'il est souvent vu avec un peu de dédain.
23:11 - Oui.
23:12 - Et je trouve qu'il est…
23:13 - Plus décentralisé.
23:14 - Oui, il est plus proche du terrain, il est plus proche du monde professionnel, il y a
23:17 plus de professionnels.
23:18 - Mais il ne dépend pas de l'éducation nationale, comme vous le savez.
23:20 - Oui, mais ça veut dire qu'en France on est capable de le faire aussi.
23:21 - Nous sommes d'accord.
23:22 - Il y a plein de pistes qu'on peut essayer de tirer.
23:24 - C'est vrai.
23:25 - Pour donner plus de souplesse, plus d'oxygène, pour rapprocher le monde éducation de la
23:29 société dans son ensemble, pas que de l'entreprise mais de la société.
23:31 Et je pense qu'on motivera plus de profs et on pourra aussi aller capter des professionnels
23:36 de l'extérieur qui ont envie d'enseigner, il y a plein de gens qui ont envie d'enseigner.
23:39 - Merci d'être venu sur le plateau.
23:41 C'est vrai qu'il y a aussi des gens qui ont poussé la porte ces derniers mois pour
23:43 faire les fameux 7 jours de formation en disant « j'en ai marre de l'entreprise,
23:47 je veux voir des élèves ». En tout cas voilà, il y a encore des vocations, même
23:50 si vous l'évoquiez Elisabeth, il n'y aura peut-être pas assurément un prof devant
23:55 chaque élève, chaque classe.
23:57 Merci Elisabeth Alain Moreno, secrétaire générale SE UNSA, professeure des écoles
24:02 dans l'Hérault et aujourd'hui détachée intégralement pour le syndicat.
24:06 Merci à vous Sylvain Bersinger, vous êtes chef économiste chez Astérez, vous avez
24:10 produit cette note à lire sur les salaires au sein de l'OCDE et ça vous étonne qu'on
24:15 ne trouve plus de prof, Henrik B, parmi tous les livres qu'écrit Sylvain Bersinger,
24:21 qui sont tous des livres passionnants, je tiens à vous le dire.
24:23 On tourne une page, c'est maintenant fenêtre sur l'emploi et on accueille notre dernière
24:27 invitée.
24:28 Fenêtre sur l'emploi pour parler de l'accompagnement des administrateurs, la
24:44 gouvernance des entreprises, les formés et on en parle avec Dominique Druon.
24:49 Bonjour Dominique, ravie de vous accueillir.
24:51 Vous êtes la CEO fondatrice de Aliat, qui est un cabinet justement dédié à la professionnalisation
25:00 de la gouvernance.
25:01 Un petit mot sur la structure, parce que Calliope, CPF, ça veut dire que vous êtes aujourd'hui
25:07 à même de pouvoir donner une formation de qualité à qui ? Aux administrateurs, c'est
25:12 votre cible ?
25:13 Alors, tout à fait.
25:15 C'est Calliope, tous nos dispositifs de formation sont de qualité, pérennes.
25:22 Et CPF, cela veut dire qu'on a une reconnaissance au niveau national par France Compétences
25:31 qui permet de délivrer une certification reconnue en France et financée totalement
25:37 par le CPF.
25:38 De quoi ont-ils besoin ? Parce que ça c'est le diagnostic que vous avez fait en amont.
25:43 De quoi ils ont besoin ces administrateurs ?
25:44 En fait, quand on parle de gouvernance, on pense grand groupe, donc avec des instances
25:50 de contrôle.
25:51 Mais en réalité, l'économie, ce n'est pas que les grands groupes.
25:55 L'économie, c'est des PME, c'est des entreprises de taille intermédiaire, des
26:01 start-up, des scale-up.
26:02 C'est aussi des fondations, des associations.
26:05 L'économie sociale et solidaire, c'est un pan très important pour l'avenir.
26:10 Et ce dont on a besoin, c'est d'avoir des dirigeants, des chefs de ces entités, moins
26:16 seuls, à la fois pour être soutenus, challenger.
26:20 Vous voyez bien que tous les enjeux stratégiques d'adaptation des modèles d'affaires sont
26:26 énormes et aussi d'avoir du contrôle.
26:28 Du contrôle, je sais que c'est une piste sur laquelle vous travaillez.
26:33 Les EHPAD avec les affaires récentes très médiatiques, ça veut dire quoi ? Ça veut
26:38 dire que ceux qui pilotent ces associations, ces structures associatives basées sur le
26:43 bénévolat n'ont pas la bonne formation, n'ont pas les bons outils pour piloter et
26:46 gouverner ce type de structure ?
26:48 D'abord, ils ne se sont pas formés.
26:50 Et dans le monde des fondations, des associations, beaucoup de gens bénévoles, derrière le
26:59 mot bénévole, disent "je donne du temps".
27:02 Mais en fait, c'est des vraies instances où il y a de l'argent public qui est distribué,
27:10 pour lesquelles il y a besoin de contrôle.
27:11 Il y a besoin aussi d'éthique, pas que de contrôle financier, mais de contrôle éthique.
27:19 On l'a vu, effectivement.
27:21 Et donc, il y a besoin d'être professionnalisé tout simplement.
27:25 L'accompagnement, concrètement, en quelques mots, ce sont des modules de formation.
27:30 Qu'est-ce que vous amenez très concrètement dans ces formations ?
27:32 On est praticien, c'est-à-dire qu'on n'est pas dogmatique.
27:37 On est praticien.
27:38 Le réseau de formateurs qui est autour d'Aliat, ce sont des personnes comme moi qui ont dirigé
27:47 des entreprises, qui ont monté des entreprises, qui ont été business angels, qui sont investisseurs.
27:54 Donc, ce qu'on sait, c'est que dans la vraie vie d'une organisation, ça ne se passe pas
27:59 comme dans un business plan.
28:00 Ça ne se passe pas comme prévu.
28:03 Et donc, être capable d'anticiper les risques, être capable de mettre les problèmes sur
28:08 la table, de les partager, être capable de revoir des business plans, être capable de
28:14 challenger, de questionner, de soutenir aussi, parce qu'il faut aller relever des fonds,
28:18 il faut aller et être au plus près des 100 dirigeants à la place des dirigeants, mais
28:24 être capable d'être alerte, donc stratégie, management des risques, RSE, éthique, environnement,
28:35 rémunération, alignement de tout ceci.
28:37 Voilà ce qu'on adresse dans nos formations.
28:40 Passionnant.
28:41 Aliat, il y avait sa fondatrice avec nous.
28:43 Merci Dominique Druon de nous avoir rendu visite avec le CPF qui permet évidemment d'avoir
28:48 un financement et une certification et une labellisation de qualité.
28:52 Merci de nous avoir rendu visite.
28:53 C'était un vrai plaisir.
28:55 Merci à vous.
28:56 L'émission est terminée.
28:57 Merci de nous avoir suivis.
28:59 Je remercie toute l'équipe évidemment Manie à la réalisation.
29:01 Je remercie Thibault Ausson et je remercie l'équipe de programmation, Nicolas Juchat
29:05 et Olympe évidemment.
29:07 Merci à vous pour votre fidélité.
29:08 Je vous dis à très très bientôt.
29:09 Bye bye.
29:10 Merci.
29:10 [Musique]