• l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Lounes Adjroud, Nicolas Corato, Jean Claude Beaujour et Alex Darmon

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-06-06##

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News
Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, heureuse de vous retrouver pour cette heure d'information, de débat,
00:05 avec aujourd'hui autour de la table Nicolas Corato.
00:08 Bonjour Nicolas, président fondateur du Think Tank Place de la République.
00:12 Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique.
00:15 Bonjour.
00:16 Lounès Hadjroud, adjoint à la mairie de Chatillon et porte-parole du PS.
00:21 Bonjour à vous.
00:22 Et Alex Darman, journaliste politique.
00:24 Vous dirigez une chaîne sur Youtube, Les Indécis.
00:29 Une chaîne de débats politiques.
00:31 Dernière manif contre la réforme des retraites.
00:34 Emmanuel Macron, lui, est en Normandie.
00:37 Il parle d'histoire.
00:38 On va y revenir dans un instant.
00:40 Le suicide de l'INSEE avec Papendia et le ministre de l'Éducation qui avouent son impuissance
00:46 face au harcèlement sur les réseaux sociaux.
00:49 Et Bruno Le Maire qui menace les dindes industriels du Name & Shame.
00:52 Et puis on pourra aussi peut-être parler de l'interview dans l'Express à paraître jeudi,
00:57 mais qui est déjà disponible, d'Edouard Philippe qui visiblement change de braquet
01:03 en ce qui concerne l'immigration.
01:05 Et on commence comme tous les jours avec ce qui a retenu votre attention aux uns et aux autres.
01:10 Lounès, on va commencer avec vous.
01:12 C'est un coup de cœur.
01:13 Oui, un coup de cœur historique pour être un peu dans la même veine modestement que le président de la République.
01:19 Puisque nous sommes le 6 juin et c'est une date un peu anniversaire pour les socialistes
01:25 et les gens de gauche, puisque c'est le 6 juin 36 que le Front Populaire a été,
01:31 en tout cas Léon Blum a eu la confiance du Parlement et que cette merveilleuse aventure
01:38 qui fait partie de notre héritage commun de progrès social a débuté.
01:45 Et donc je tenais en ce jour de mouvement social un peu à rappeler cette date mémorable.
01:52 Oui, c'est peut-être une réaction. Nicolas, je vous vois hausser de la tête.
01:56 Oui, je partage cet anniversaire.
01:58 Et votre évocation du 6 juin me fait penser à ce qu'en disait François Mitterrand,
02:03 candidat en 1980 dans son fameux meeting à Liévin.
02:07 Et quand il disait, et ça résonne encore aujourd'hui,
02:10 il disait "mais quand en 1936 le Front Populaire a proposé des congés payés,
02:14 que disait la droite ?
02:16 Qu'on allait mettre en faillite l'État, l'économie française, l'industrie française ?
02:21 Que disait la droite quand il a fallu sortir les enfants des mines ?
02:24 Bref, d'une certaine manière, il y a une histoire à gauche qui est assez cohérente
02:28 et c'est bien de s'en rappeler.
02:30 Bon, on va rester dans l'histoire avec vous, Nicolas.
02:32 Oui, parce qu'on parle beaucoup d'histoire en ce moment.
02:34 C'était plutôt un coup de gueule ou un coup d'inquiétude
02:39 par rapport aux gesticulations éliséennes autour de la figure de Philippe Pétain.
02:44 On se souvient qu'en 2018, le Président de la République
02:48 avait renoncé in extremis à un hommage dans la Cour des Invalides
02:52 à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre,
02:54 tout en qualifiant Philippe Pétain de "grand soldat".
02:58 Et puis, à l'occasion du débat entre sa Première Ministre et lui
03:03 au niveau du caractère pétainiste ou pas du Rassemblement National,
03:06 on lit dans Le Monde que des anciens conseillers de l'Élysée
03:10 considéraient lui-même un peu en surplomb du peuple,
03:14 c'est ce qu'ils ont dit dans Le Peuple,
03:15 et qu'ils seraient capables de réhabiliter la France avec la figure de Philippe Pétain.
03:19 Alors, moi je suis assez marqué par le relativisme,
03:24 je vais dire ça comme ça, du Président de la République
03:26 par rapport à ses séquences de l'histoire de France.
03:28 Et peut-être rappeler un point d'histoire,
03:31 c'est que Philippe Pétain a été condamné dans un procès en 1945
03:36 par une cour d'assises spéciale,
03:39 formée de magistrats qui avaient prêté allégeance au maréchal Pétain,
03:45 à l'époque, en 1940,
03:47 qui n'était pas étranger à la gloire de l'homme de Verdun,
03:53 mais qui ont quand même condamné avec injuré,
03:56 Philippe Pétain à trois peines infamantes.
03:59 D'abord la peine de mort, l'indignité, et la confiscation de ses biens.
04:04 Et qui ont simplement émis le vœu que la peine de mort de Philippe Pétain
04:09 soit commuée en perpétuité en raison de son grand âge.
04:14 Ce qui veut dire que Philippe Pétain a été condamné,
04:17 et ensuite gracié, commué en perpétuité par le général de Gaulle,
04:21 non pas en raison de ses états de service pour la nation.
04:24 La peine historique et judiciaire de Philippe Pétain,
04:29 c'est une peine qui emmène tout l'homme.
04:32 Qui emmène l'homme de 40,
04:33 mais également le maréchal de 16, et de 1916.
04:37 Et qu'aujourd'hui de revenir sur cette histoire du procès,
04:40 et de dire qu'il y aurait deux Philippe Pétain finalement,
04:42 le grand soldat de 14-18, et celui de 1940,
04:46 c'est à mon sens, ouvrir la porte à une forme de révisionnisme judiciaire.
04:51 Après tout, le président de la République n'a qu'à lancer un procès en révision
04:54 du maréchal Pétain, si vraiment il veut aller au bout.
04:56 Mais on voit bien où ça nous mène.
04:57 Et je trouve que cette ambiguïté
05:00 que le président de la République entretient autour de la figure de Philippe Pétain
05:04 est très dérangeante.
05:06 Et là-dessus, je pense que les juristes comme les historiens
05:08 pourront se mettre d'accord pour dire que l'histoire et le droit
05:10 n'a reconnu qu'un seul Philippe Pétain,
05:13 celui qui a été rendu à dit, celui dont on a confisqué,
05:16 dont on a annulé le titre de maréchal et toutes ses décorations,
05:19 et que lorsqu'on condamne Philippe Pétain,
05:20 on condamne toute la vie de Philippe Pétain, y compris celle de 14-18.
05:24 - Quelqu'un veut faire une réflexion ?
05:27 - C'est complètement vrai ce que vous dites,
05:28 donc il n'y a rien à ajouter,
05:30 mais en vous écoutant, ça me fait un peu penser,
05:31 vous savez quand on dit "il y a l'homme et l'artiste",
05:34 c'est un peu pareil en fait, il n'y a pas l'homme et l'artiste,
05:37 il y a l'homme, quand il est coupable, il est coupable,
05:39 et tout est coupable avec lui,
05:40 et c'est pareil pour le maréchal Pétain,
05:42 et moi aussi ça me gêne beaucoup que le président de la République
05:44 puisse vouloir, et puis à un moment vouloir rendre un hommage
05:48 pour ce qui avait été fait par le maréchal,
05:49 effectivement plutôt dans sa carrière,
05:51 et ça dit beaucoup de choses aussi de la société,
05:53 c'est-à-dire qu'on a tendance à banaliser,
05:55 vous savez, à banaliser tout ce qui se passe,
05:58 à oublier l'histoire, en plus les derniers,
06:00 malheureusement les derniers survivants de la Shoah
06:02 commencent à disparaître,
06:03 et donc c'est le moment où il faudrait encore plus se battre,
06:05 et c'est vrai qu'on a l'impression quelques fois que,
06:08 par facilité, ou en tout cas par problème historique,
06:11 on a envie de simplifier la chose.
06:14 - J'ai effectivement qu'une seule réponse,
06:17 c'est la résistance, c'est de Gaulle,
06:19 c'est un certain nombre de français qui,
06:21 même s'ils n'étaient pas gaullistes, ont combattu,
06:25 je pense que l'honneur d'un homme,
06:27 l'honneur d'un militaire, c'est de défendre la patrie,
06:29 et c'est de ne pas renoncer.
06:31 Je suis du genre à ne jamais renoncer,
06:33 donc je ne comprends pas ceux qui capitulent,
06:36 d'autant qu'ils étaient militaires.
06:38 - Oui, absolument.
06:39 Et un mot aussi, je pense que tout le monde est honnête.
06:42 - Oui, je crois qu'on a un avis partagé.
06:44 - Tout le monde est d'accord, on s'est mis d'accord.
06:47 Un auditeur me rappelle que le 6 juin, c'est sa fête,
06:50 c'est la Saint-Norbert,
06:51 et que le 6 juin c'est évidemment aussi la date du débarquement,
06:55 6 juin 1944, donc là aussi date très importante
07:00 dont il faut parler et se souvenir bien évidemment.
07:04 Jean-Claude, vous c'était un coup de cœur ?
07:06 - Oui, c'est un coup de cœur,
07:07 je reviens à une histoire plus récente,
07:10 et j'ai envie de dire plus immédiate,
07:12 c'est le fait que,
07:14 et le contexte politique, géopolitique du moment s'y prête,
07:18 c'est le fait que d'ici 48 heures,
07:21 l'État va renationaliser,
07:23 va finaliser son processus de renationalisation des DF,
07:27 qui redevient une entreprise complètement d'État,
07:30 échappant aux règles,
07:34 en tout cas à un certain nombre de règles de la Bourse,
07:37 et pour moi c'est un message important,
07:40 puisque vous savez à une époque on a pensé que
07:43 finalement, entreprise privée, entreprise publique,
07:45 tout ça n'avait plus beaucoup d'importance,
07:47 c'est que on pouvait être complètement indifférent.
07:50 Non, je pense que nous avons besoin,
07:52 si nous on a beaucoup parlé de souveraineté nationale,
07:54 on a vu qu'avec la guerre entre l'Ukraine et la Russie,
07:58 nous avions un problème de fourniture énergétique,
08:00 alors je sais qu'un certain nombre de gens ne sont pas d'accord,
08:03 et notamment un certain nombre de vos alliés, les Verts,
08:06 puisque derrière la renationalisation à 100%,
08:10 puisque l'entreprise était déjà à 84% propriété de l'État,
08:15 c'est la politique nucléaire,
08:18 c'est notre politique d'énergie,
08:21 c'est notre indépendance énergétique qui est en jeu,
08:23 avec les enjeux économiques, industriels et sociaux,
08:27 parce qu'on le voit bien, le prix de l'énergie,
08:29 c'est pas simplement l'industrie,
08:31 c'est pas simplement la grande entreprise,
08:32 j'attire l'attention de nos auditeurs,
08:34 ce sont par exemple nos boulangers qui ont vu flamber leur facture,
08:40 ce sont nos agriculteurs, etc.
08:42 Alors je ne dis pas que tout sera résolu avec la nationalisation à 100% d'EDF,
08:48 mais je pense que nous avons eu des privatisations,
08:51 nous avons eu ces rômes de nationalisation en 81,
08:55 puis des privatisations en 86,
08:57 je pense que ce n'est plus jamais le moment de repenser le modèle français,
09:01 il passe notamment par notre réindustrialisation,
09:04 la réappropriation par l'État de notre politique industrielle,
09:09 notamment énergétique.
09:10 - Vous voulez ajouter un mot, Rapini ?
09:12 - Oui, parce que je voulais le petit clin d'œil de Jean-Claude Beaujourd
09:15 sur nos partenaires,
09:17 ça fait partie des points de débat qu'on peut avoir avec l'EVER,
09:22 même si nous avons beaucoup évolué sur la question,
09:26 mais je suis aussi très satisfait de cette nationalisation,
09:31 mais je tiens juste à rappeler que cette seule nationalisation ne suffisait pas,
09:37 puisqu'elle ne protégeait pas l'EDF d'un démantèlement futur,
09:43 le fameux projet Hercule,
09:44 et qu'aujourd'hui, grâce à une PPL d'un député socialiste, Philippe Brun,
09:53 dont j'étais venu parler ici,
09:56 normalement l'EDF devrait être protégée contre les démantèlements
10:00 et contre la privatisation de ses parties, de ses missions les plus rentables.
10:05 - Petite pause sur Sud Radio,
10:07 on se retrouve dans un instant,
10:08 on va parler de la manifestation, du suicide de l'INSEE,
10:11 du harcèlement scolaire, à tout de suite.
10:14 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
10:20 - Avec vous sur Sud Radio jusqu'à 10h,
10:22 Alex Darmanche, je vais vous donner la parole dans un instant,
10:26 parce que ça va aborder, amorcer notre débat sur les manifestations.
10:31 Moi je voulais faire un coup de cœur pour Big Pharma,
10:34 voilà, je la provoque,
10:35 mais AstraZeneca qui a mis au point un traitement contre le cancer du poumon,
10:41 et voilà, quand on insulte les labos,
10:44 je ne suis pas payée, je n'ai aucun conflit d'intérêt,
10:47 je ne suis payée par aucun labo,
10:48 je me dis qu'il y a quand même aussi des effets,
10:53 ils ne sont pas là que pour prendre le pognon,
10:54 ils sont aussi là pour trouver des médicaments,
10:57 et je trouve qu'un traitement contre le cancer du poumon,
11:00 c'est quand même une très bonne nouvelle.
11:02 Jean-Claude ?
11:03 - Oui, Valérie, vous avez raison de le dire,
11:05 parce que je suis toujours, je vais vous dire,
11:07 exaspéré par cette pensée qui consiste à dire
11:12 "arrôts sur les laboratoires parce que ce serait de vulgaires financiers".
11:16 Oui, une entreprise gagne de l'argent,
11:17 mais fabriquer un médicament,
11:19 aller à la pitié salle pétrière,
11:21 aller dans nos hôpitaux,
11:22 aller voir les médecins,
11:23 fabriquer un médicament,
11:25 ce n'est pas une petite SARL de quartier,
11:26 et ce n'est pas péjoratif lorsque je le dis,
11:29 il faut beaucoup d'argent pour faire de la recherche.
11:31 Donc oui, il faut de l'argent.
11:33 - Mais oui, il y a aussi des produits qui...
11:35 - Mais attendez, ils gagnent de l'argent,
11:35 mais ils en redistribuent, etc.
11:37 Vous connaissez un système où on ne gagne pas de l'argent.
11:39 Je crois qu'il faut arrêter cela,
11:40 il faut arrêter cette hypocrisie.
11:42 Nous avons globalement en France,
11:43 nous vivons plus longtemps, en meilleure santé,
11:46 on fait des prothèses de hanches à 85 ans, 90 ans,
11:49 on redonne vie à un certain nombre de nos concitoyens.
11:53 Arrêtons de dire qu'on peut faire tout cela un peu gratuitement.
11:56 - Alors c'est un vaccin contre la récidive d'un cancer,
12:00 ça vous permet de limiter,
12:02 mais ça veut dire que oui,
12:03 j'ai été un peu vide dans mon explication,
12:05 mais enfin c'est quand même énorme.
12:06 - Effectivement, c'est un progrès dans ce traitement.
12:08 - La récidive, mais bien sûr,
12:09 le cancer des poumons est l'un des cancers les plus dangereux,
12:14 difficilement curable.
12:15 Et même si ça évite sa lutte contre la récidive,
12:19 je dis banco,
12:20 je rappelle que nous avons une espérance de vie qui augmente,
12:23 mais qui pourrait s'étasser,
12:24 parce que justement, si la médecine ne faisait pas de progrès.
12:27 - Donc coup de cœur pour AstraZeneca ce matin.
12:29 - Absolument.
12:30 - Alex Sarmon, alors vous aussi c'est un coup de cœur ?
12:33 Non, c'est un coup de projecteur.
12:34 - Un coup de projecteur sur Sophie Binet en fait,
12:36 qui je trouve a pris la lumière très facilement et très correctement
12:40 depuis qu'elle a été élue.
12:41 Elle n'était pas prévue "au programme" Sophie Binet,
12:44 elle a été choisie via un consensus au sein de la CGT
12:49 pour devenir secrétaire générale,
12:50 et très vite elle fait l'air autour d'elle,
12:52 très vite elle incarne cette union intersyndicale,
12:55 là où c'est vrai qu'on a vu la CFDT disparaître,
12:58 alors son patron partira dans quelques jours,
13:01 c'est peut-être aussi ça qui aide,
13:02 on voit qu'ils sont sur une ligne,
13:04 la CFDT beaucoup plus souple en disant,
13:07 a priori, l'on dit ce matin, c'est la dernière journée,
13:09 là où Sophie Binet elle incarne,
13:11 il faut lui reconnaître ça, ce combat syndical,
13:14 et c'était pas facile parce qu'elle arrive dans un milieu,
13:16 il faut le dire aussi, masculin à la base,
13:19 et elle arrive à se démarquer,
13:20 elle arrive à se faire entendre,
13:21 à être la star des plateaux de télévision et des interviews,
13:25 et aussi à faire entendre les revendications salariales.
13:27 Donc moi je trouve ça vraiment remarquable de sa part,
13:30 qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec elle,
13:32 il faut lui reconnaître le fait qu'elle a réussi
13:34 à imprimer auprès des gens,
13:35 et auprès des membres et des différents syndicats.
13:38 - Absolument, peut-être un commentaire, Jonas ?
13:40 - Un milieu syndical qui va largement se féminiser,
13:43 puisque Sophie Binet va être rejointe d'ici peu par Marie-Lise Léon,
13:48 qui je pense saura aussi montrer le même talent,
13:52 et effectivement les premiers pas de Sophie Binet
13:55 sont, moi je trouve, à saluer,
13:57 parce qu'elle incarne une nouvelle vision du syndicalisme,
14:01 une nouvelle manière aussi de s'exprimer sur les médias,
14:06 et ça je trouve que c'est bien pour la vitalité syndicale et politiquement,
14:09 pour tout le monde qui s'engage et militant.
14:11 - Je pense que son atout,
14:14 Dieu seul sait que je ne partage pas beaucoup de ses options politiques,
14:18 mais son atout, il faut le reconnaître,
14:20 va, vont dans le bon sens,
14:23 parce que vous savez, on a le sentiment aujourd'hui
14:26 qu'il faut être dans la radicalité
14:28 pour pouvoir faire avancer les dossiers et pour pouvoir exister.
14:32 Et on voit bien que la fracturation de la société française
14:35 qui suit en cela ce qui se passe ailleurs aussi dans le monde,
14:37 et bien cette fracturation risque de nous emmener à l'explosion.
14:42 Donc c'est vrai que d'avoir un responsable syndical
14:45 qui ne fasse pas dans le Martinez,
14:47 dans la radicalité sur un certain nombre de sujets,
14:50 et bien ça fait qu'elle est plus audible,
14:51 et c'est cela qui fait aussi qu'elle est probablement plus invitée
14:54 ou plus écoutée, parce qu'elle est plus audible
14:57 dans sa réflexion.
14:59 - Alors on va passer justement à ces manifestations,
15:02 à cette dernière peut-être manifestation,
15:05 c'est en tout cas ce que disait Laurent Berger ce matin,
15:08 en tout cas mobilisation annoncée assez importante.
15:13 Alors Nicolas Corato, cette journée de manifestation
15:16 qui est soutenue selon un sondage à Harris Interactive
15:19 par les deux tiers des français.
15:21 - Oui, il y a un vrai...
15:23 - Donc il y a un vrai soutien, et j'entendais Charles de Courson
15:26 qui disait, qui parle de minorité,
15:28 de minorité en parlant du gouvernement,
15:32 minorité électorale, minorité parlementaire,
15:35 parce que les français ne veulent pas de cette loi.
15:37 - C'est toute la difficulté dans laquelle s'est mise
15:40 le président de la République, c'est que
15:42 le soutien à ce mouvement ne faiblit pas.
15:46 - Ah oui.
15:47 - Les français ne cessent d'être opposés
15:49 très majoritairement à cette réforme,
15:51 et on a en face un gouvernement qui considère
15:54 que cette réforme est passée, qu'elle passera,
15:57 et d'ailleurs que les décrets sont en cours de publication.
16:00 La difficulté c'est que quand vous écoutez
16:03 les gens de la majorité présidentielle,
16:05 la majorité relative présidentielle, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
16:07 Ils vous disent, aujourd'hui,
16:09 les français sont passés à autre chose.
16:11 Il y a six mois, l'élément de langage était
16:14 de toute façon les français sont résignés,
16:16 ils ont compris que cette réforme passerait,
16:18 ce mouvement va s'essouffler.
16:20 Ce mouvement ne s'est jamais essoufflé,
16:22 il ne s'est jamais dédié,
16:24 et de fait, le gouvernement continue
16:26 avec un nouvel élément de langage,
16:28 c'est que les français sont passés à autre chose.
16:30 C'est très dangereux de dire que les français sont passés à autre chose.
16:32 Qui peut dire que les français sont passés à autre chose ?
16:34 - Il n'y a pas de la grève en tout cas,
16:36 les cheminots ne sont pas en grève,
16:38 les avions sont perturbés.
16:40 - Mais qu'est-ce que ça laisse dans la société
16:42 comme trace, ce qui vient de se passer,
16:44 et qui se déroulera également
16:46 le 8 juin ?
16:48 Qu'est-ce que ça va laisser dans la trace ?
16:50 Qu'est-ce que ça va laisser dans l'esprit démocratique ?
16:52 Finalement,
16:54 le parlement ça ne sert à rien ?
16:56 Élire un président de la République,
16:58 ça ne sert à rien ?
17:00 Aller manifester, ça ne sert à rien ?
17:02 Adhérer à un syndicat, ça ne sert à rien ?
17:04 Qu'est-ce que ça laissera comme trace
17:06 démocratique dans notre société ?
17:08 C'est vraiment le sujet qui m'inquiète,
17:10 et je ne suis pas persuadé
17:12 que le gouvernement fasse un bon
17:14 pronostic en pensant que les français sont passés à autre chose.
17:16 - Que correcte...
17:18 - Le gouvernement considère
17:20 que cette réforme est passée ? Elle est passée !
17:22 Qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas,
17:24 cette réforme, qu'on soit d'accord
17:26 ou pas avec, elle est passée par la loi.
17:28 Alors c'est 49.3, ce que vous voulez.
17:30 Elle est passée, ce n'est pas une considération...
17:32 - Il y a un débat au parlement
17:34 actuellement. - Non mais il y a un débat au parlement
17:36 pour promulguer la loi au parlement, et vous le savez
17:38 pertinemment, tout le monde le sait, qu'elle ne passera pas, qu'elle ne sera pas
17:40 promulguée, parce qu'il faudrait que le Sénat
17:42 vote cet article de loi,
17:44 il ne le fera pas puisqu'il avait lui-même voté
17:46 la réforme des retraites.
17:48 Donc concrètement, la loi est passée.
17:50 Par contre, là où vous avez raison, c'est que ça va laisser des traces,
17:52 mais les traces, on les constatera
17:54 quand ? En avril prochain, lors des élections
17:56 européennes, là où le président de la République
17:58 est confiant, parce qu'il se dit que c'est une élection où d'habitude
18:00 il est à l'aise, moi je pense à sa place
18:02 que ça c'est un mauvais pronostic, de se dire
18:04 il a fait son choix, il a fait passer sa réforme des retraites,
18:06 il a joué, pour moi, entre guillemets,
18:08 son quinquennat là-dessus. En avril prochain,
18:10 en 2024, en mars ou avril
18:12 2024, je pense qu'il
18:14 ne s'attend pas à avoir un Rassemblement National
18:16 aussi fort qu'il va être,
18:18 et par contre, je ne pense pas que les autres
18:20 oppositions ont beaucoup gagné
18:22 dans ce jeu-là. Donc, à partir de là,
18:24 lui il a fait son bâtou, le président de la République,
18:26 il a fait voter la réforme des retraites, là,
18:28 effectivement, il y a un débat au Parlement, mais d'abord,
18:30 c'est même pas au Parlement, pour le moment c'est à l'Assemblée Nationale,
18:32 et ça va arriver après au Sénat,
18:34 et c'est un coup d'épée dans le... - C'est le Parlement,
18:36 l'Assemblée Nationale c'est le Parlement. - Non, le Parlement, je suis désolé,
18:38 le Parlement dans sa globalité, c'est l'Assemblée Nationale
18:40 - Oui, oui, oui, c'est une des chambres du Parlement.
18:42 - Bien sûr. - Attention, quand même.
18:44 - Non, mais d'accord, non, mais...
18:46 - Qui a le dernier mot, l'Assemblée Nationale ?
18:48 - Non, pas là, pas ici,
18:50 pas dans ce cas précis, parce qu'il faut que le Sénat,
18:52 il faut que le Parlement... - Si le Sénat ne vote pas,
18:54 il y a une commission mixte paritaire,
18:56 et si il y a une... - Non, pas sur la promulgation de la loi.
18:58 - Non, sur l'abrogation, la loi... - Pardon, sur l'abrogation de la loi.
19:00 - La répétition de l'abrogation. - Non, mais pas sur l'abrogation
19:02 de la loi. Je suis désolé, sur l'abrogation de la loi, il faudrait que le Sénat
19:04 et que l'Assemblée Nationale se mettent d'accord.
19:06 Et ça ne sera pas le cas sur le Sénat.
19:08 On le sait, les sénateurs le disent et le répètent.
19:10 On le sait. - Oui.
19:12 - L'honneste... - Moi, je trouve que
19:14 effectivement, nous sommes sur une
19:16 fin de mobilisation
19:18 sur la question des retraites, parce que
19:20 le gouvernement a choisi
19:22 de passer en force, d'utiliser
19:24 toutes les manières
19:26 de contourner les règles constitutionnelles.
19:28 D'ailleurs, quand je vois un certain
19:30 nombre de ministres s'émouvoir
19:32 du non-respect
19:34 de la constitution que serait cette loi,
19:36 cette PPL Lyot,
19:38 ça me fait doucement rire, quand on voit tous les chemins de travers
19:40 qu'ils ont pu prendre pour faire en sorte
19:42 que leur projet de loi
19:44 passe, c'est assez risible.
19:46 Cette journée,
19:48 elle vient à la veille, effectivement,
19:50 du 8 juin, enfin, à l'avant-veille du 8 juin.
19:52 Je pense que ça va être aussi un moment
19:54 important, parce que
19:56 cet affaiblissement, encore une fois,
19:58 du droit d'initiative
20:00 parlementaire, va laisser
20:02 des marques et des traces importantes.
20:04 On le sait, le Parlement, dans sa globalité,
20:06 l'Assemblée nationale en particulier,
20:08 a connu ces dernières
20:10 années, enfin, une série
20:12 de coups qui l'ont
20:14 affaiblie, et là,
20:16 je pense que ça va continuer
20:18 à être quelque chose de marquant,
20:20 et on quitte, petit à petit,
20:22 un régime de démocratie parlementaire
20:24 pour aller vers un régime
20:26 entièrement présidentiel,
20:28 ce que je trouve assez
20:30 dangereux, parce que nos institutions
20:32 ne sont pas, contrairement à ce qu'on peut
20:34 le penser, composées pour supporter
20:36 ça. Et ça,
20:38 moi, le fait qu'à un moment où on arrive,
20:40 enfin, je pense que ce que disait Nicolas
20:42 est assez important, si
20:44 nos concitoyens se disent que
20:46 rien n'est utile,
20:48 rien n'a des faits,
20:50 quelle est l'issue derrière,
20:52 à part, malheureusement,
20:54 donner envie
20:56 d'aller voter pour l'extrême-droite,
20:58 et malheureusement,
21:00 moi, ce qui me fait peur,
21:02 c'est que ça vienne confirmer
21:04 que seuls des comportements violents
21:06 peuvent avoir une issue. Et ça, c'est
21:08 le grand danger que nous
21:10 avons devant nous, et qu'il ne faut pas
21:12 laisser passer. - Oui, Jean-Claude, bonjour.
21:14 - Oui, je pense que pour la...
21:16 maintenant, plus que jamais, pour la prochaine
21:18 présidentielle, à la fois,
21:20 il faut qu'il y ait un vrai débat sur
21:22 un certain nombre d'options et de sujets.
21:24 Et on a bien vu que, pour des raisons
21:26 diverses et variées,
21:28 Covid, et puis après, bien autres,
21:30 on n'a pas pu avoir
21:32 de vraies campagnes présidentielles,
21:34 et là, on voit bien les limites du mécanisme.
21:36 Mais au-delà,
21:38 moi, ce que je me pose comme question,
21:40 c'est que ce n'est pas un danger d'avoir un système présidentiel,
21:42 parce qu'il y a des démocraties qui fonctionnent
21:44 avec un système présidentiel.
21:46 Donc, si on décide d'aller vers le régime
21:48 présidentiel, et entre nous,
21:50 on est désormais très, très proche
21:52 avec la concomitance
21:54 mandat présidentiel et mandat parlementaire,
21:56 on est vraiment dans cette logique-là,
21:58 il faut faire un certain nombre
22:00 de choix, parce qu'on ne peut pas dire
22:02 que dans le système présidentiel,
22:04 le pays n'a pas son mot à dire.
22:06 - Parce que nos institutions en l'éthique
22:08 ne sont pas... - Oui, mais ce n'est pas un danger,
22:10 c'est un choix politique que l'on doit faire,
22:12 que l'on ne doit pas faire. Moi, je dirais que
22:14 le vrai sujet que ça pose, c'est celui
22:16 de comment est-ce que, désormais,
22:18 on considère, comment est-ce que nos concitoyens
22:20 considèrent qu'ils peuvent s'exprimer ?
22:22 Est-ce qu'on s'exprime désormais
22:24 uniquement par l'élection ? Est-ce qu'il faut
22:26 d'autres mécanismes ? - Un référendum ?
22:28 - Voilà, c'est tout cela
22:30 auquel il faut réfléchir. - Il faudra répondre.
22:32 On se retrouve dans un instant avec vous,
22:34 on va parler du harcèlement scolaire, à tout de suite.
22:36 - Sud Radio, mettez-vous
22:38 d'accord, 9h-10h,
22:40 Valérie Exper.
22:42 - Avec vous, jusqu'à 10h, je voulais
22:44 qu'on revienne sur cette
22:46 terrible affaire du suicide
22:48 de Lindsay. La famille
22:50 a été reçue par Papandyaï.
22:52 Enfin, t'as envie de dire,
22:54 depuis le temps, il y a eu un certain
22:56 temps de réaction
22:58 et un Papandyaï
23:00 qui se dit impuissant
23:02 aujourd'hui à réagir
23:04 et à mettre en place des choses
23:06 efficaces. Écoutez ce que disait l'avocat
23:08 de la famille hier à la sortie
23:10 de cette rencontre.
23:12 - L'aveu que nous avons entendu tous les trois,
23:14 qui vient de la part
23:16 de la bouche du ministre, qui nous dit que l'État français
23:18 n'est pas aujourd'hui capable d'enrayer
23:20 le harcèlement, le cyber-harcèlement,
23:22 que ce soit d'ailleurs pour les collégiens, les lycéens,
23:24 mais aussi pour les adultes, sur les réseaux sociaux.
23:26 Il nous a indiqué s'être rapproché
23:28 des réseaux sociaux qui, aujourd'hui, restent
23:30 dans l'opacité, ne veulent pas collaborer
23:32 avec l'État français. Cet aveu d'impuissance,
23:34 il est sidérant, il est inacceptable.
23:36 - Oui, alors le harcèlement
23:38 scolaire est un sujet
23:40 beaucoup plus vaste parce que le harcèlement
23:42 direct à l'école,
23:44 et puis il y a ce harcèlement, effectivement,
23:46 sur les réseaux sociaux, qui est
23:48 beaucoup plus difficilement contrôlable. Là, je voudrais qu'on parle
23:50 de l'aspect politique et de
23:52 Papandyaï, qui a dans un
23:54 premier temps dit qu'il n'avait pas eu les parents
23:56 dans cette interview absolument lunaire la semaine
23:58 dernière parce qu'il n'avait pas trouvé le numéro de téléphone.
24:00 Je rappelle que les parents étaient le soir même sur
24:02 le plateau de Cyril Hanouna, donc
24:04 Cyril Hanouna meilleur que Papandyaï.
24:06 Et cet aveu
24:08 d'impuissance, alors c'est certainement
24:10 la réalité, maintenant, est-ce que c'est ce que les parents
24:12 ont, vous qui êtes avocat, Jean-Claude...
24:14 - Alors Valérie, je vais vous dire, vous avez dit
24:16 l'impuissance du ministre de l'Education
24:18 nationale, mais pour moi
24:20 c'est beaucoup plus grave, ça veut dire l'impuissance de l'État.
24:22 Je parle de l'État.
24:24 Le ministre de l'Éducation nationale
24:26 est membre du gouvernement.
24:28 La réponse n'est pas
24:30 acceptable. La réponse n'est ni
24:32 humainement, ni politiquement
24:34 acceptable. Vous ne pouvez pas
24:36 dire à des familles, à des parents
24:38 qui ont alerté, qui ont relancé,
24:40 qui ont ci, qui ont ça, vous ne pouvez
24:42 pas leur dire "pardon, mais on ne
24:44 peut rien faire". Humainement, ça n'est
24:46 pas audible. J'ajoute que
24:48 politiquement, ça n'est pas acceptable. Vous
24:50 souvenez qu'il y a
24:52 quelques années, il y a 20 ans à peu près, il y a un
24:54 Premier ministre qui a dit "l'État ne peut pas tout".
24:56 Eh bien moi je dis que la fonction de l'État
24:58 c'est à un moment donné, c'est d'assurer
25:00 la souveraineté sur notre territoire
25:02 national. Et lorsqu'on me dit
25:04 qu'on ne peut pas, on veut
25:06 tenter, on veut convaincre les réseaux
25:08 sociaux, mais on ne peut pas.
25:10 Comment on ne peut pas ? Alors je ne suis pas ingénieur,
25:12 mais ne me dites pas que vous ne pouvez pas
25:14 d'une certaine manière
25:16 décider s'il faut aller jusqu'à
25:18 la confrontation, eh bien
25:20 empêcher
25:22 éventuellement. Je ne suis pas ingénieur,
25:24 mais qu'on trouve des moyens
25:26 et là, on trouve toute la...
25:28 On voit la limite du système. Ça n'est pas
25:30 politiquement audible. Ce qui veut dire que demain,
25:32 on pourrait avoir des réseaux sociaux
25:34 qui feraient encore pire et on dirait
25:36 "on ne peut pas". Mais c'est ça la fonction de l'État.
25:38 C'est de décider, de trancher, de
25:40 savoir prendre des dispositions. Nous ne pouvons
25:42 pas, comme un grand pays industriel
25:44 comme le nôtre, nous ne pouvons pas dire que nous ne
25:46 savons pas faire et que nous ne pouvons pas faire. On ne
25:48 tente même pas. Voilà. - Alex Zermon, c'est
25:50 plus la réponse du
25:52 ministre. Quand on a une famille ordeuillée
25:54 comme celle-là, ce ne sont pas
25:56 les mots visiblement qu'on
25:58 attend, même si la réalité, il a certainement
26:00 raison le ministre, et que l'État se
26:02 retrouve démuni face aux réseaux sociaux, mais
26:04 tout de même. - On a parlé d'erreur de casting pour
26:06 beaucoup de ministres dans ce gouvernement.
26:08 Force est de constater que, pour
26:10 certains, ce n'était pas vrai. Pour lui,
26:12 c'est compliqué quand même, parce que honnêtement,
26:14 vous ne le voyez nulle part. Quand vous le voyez, il dit n'importe quoi.
26:16 Même en termes de communication,
26:18 c'est clairement n'importe
26:20 quoi. Qui imagine,
26:22 aujourd'hui, Jean-Michel Blanquer ou même
26:24 Najat Vallaud-Belkacem, avoir les propos
26:26 que ce ministre, hier,
26:28 tient après avoir reçu des parents ?
26:30 On ne peut pas dire "on ne peut pas".
26:32 On peut dire "c'est compliqué", on peut dire "il faut qu'on mette
26:34 toutes les forces de la nation là-dessus",
26:36 on peut dire "ça devient une priorité du quinquennat",
26:38 oui, ça c'est ce qu'on veut entendre.
26:40 Ça va être dur, mais par contre, dire "on ne peut pas",
26:42 ça veut dire qu'en fait, effectivement, on a démissionné,
26:44 qu'en fait, on passe à autre chose, et qu'on est
26:46 dans la vie d'après, alors qu'on sait qu'aujourd'hui,
26:48 le cyber-harcèlement tue,
26:50 que le harcèlement scolaire physique
26:52 tue aussi, pousse au suicide
26:54 des gamins de 10 ans,
26:56 et ce n'est pas normal. Donc, quand vous dites
26:58 "on ne peut pas" et que vous êtes en charge
27:00 du premier budget de l'État, qui est l'éducation nationale,
27:02 ça veut dire simplement, en fait,
27:04 qu'on ne croit pas en ce qu'on fait.
27:06 - Oui, je suis d'accord sur les remarques
27:08 sur la forme, mais je rajouterais un point sur le fond.
27:10 Moi, je pense que le
27:12 message n'est pas "on ne peut pas",
27:14 le message, c'est "on ne veut pas".
27:16 Je vais être très clair, quand vous entendez
27:18 Thierry Breton, commissaire européen,
27:20 qui a un discours très ferme,
27:22 contre Twitter, qui vient de sortir de la charte
27:24 de l'Union Européenne sur la lutte contre la désinformation,
27:26 et qui dit à Elon Musk,
27:28 en gros, il ira le chercher jusqu'en Californie,
27:30 que ça ne se passera pas comme ça, mais que
27:32 10 jours après, Elon Musk est reçu
27:34 en grande pompe par le président de la République à l'Élysée,
27:36 ça dit quelque chose de la volonté
27:38 politique de laisser les gaffes-femmes
27:40 continuer à agir comme ils agissent.
27:42 Je suis d'accord avec Maître Beaujour,
27:44 l'État, les moyens,
27:46 y compris légaux, législatifs,
27:48 de réguler l'activité des gaffes-femmes.
27:50 Dans ce pays,
27:52 un gamin, un mineur,
27:54 ne peut pas aller voir certains films, ne peut pas acheter
27:56 un paquet de cigarettes, il ne peut pas acheter de l'alcool
27:58 dans un supermarché, mais il peut ouvrir
28:00 autant de profils anonymes sur Twitter ou sur Facebook
28:02 qu'il le souhaite.
28:04 Et, pardon, on a su réglementer
28:06 la consommation d'alcool,
28:08 la consommation de cigarettes,
28:10 l'accès à certaines offres culturelles
28:12 par les mineurs, et on n'arriverait pas
28:14 à agir sur les gaffes-femmes ?
28:16 J'ajoute un point.
28:18 Il y a un outil qui s'appelle Pharos,
28:20 qui est censé être
28:22 un outil de surveillance et d'alerte
28:24 géré par des policiers et des gendarmes
28:26 étatiques sur les réseaux sociaux.
28:28 Il y a 59 policiers
28:30 et gendarmes fonctionnaires
28:32 attachés à Pharos,
28:34 qui reçoit 270 000
28:36 signalements par an.
28:38 Là aussi, c'est une question de volonté politique.
28:40 59 fonctionnaires !
28:42 C'est un commissariat de ville moyenne
28:44 pour gérer l'ensemble
28:46 des réseaux sociaux, et pas uniquement les histoires
28:48 de harcèlement scolaire. Il y a aussi
28:50 les alertes terroristes, les incitations à la haine,
28:52 etc. Donc, je veux dire, à un moment,
28:54 c'est une question de volonté politique, et manifestement,
28:56 ça n'est pas qu'une question d'impuissance, c'est aussi
28:58 une question de volonté qui n'existe
29:00 pas aujourd'hui, au plus haut niveau de l'État,
29:02 de réguler l'activité des gaffes-femmes sur
29:04 notre territoire. - Et puis, il y a eu dans l'affaire Lindsay,
29:06 visiblement, le mot
29:08 aussi d'échec employé par Papendia
29:10 et moi m'a choqué, parce que
29:12 l'échec, quand on
29:14 parle de suicide, c'est quand même un mot un peu
29:16 faible, c'est aussi
29:18 le pas de vague de l'éducation nationale.
29:20 Ce qu'ont raconté les
29:22 parents du proviseur...
29:24 - Les défaillances ? - Les défaillances.
29:26 Alors, peut-être,
29:28 Lounès Hadjrout.
29:30 - Oui, il y a certainement
29:32 ce phénomène pas de vague
29:34 qui existe. Après, il faut aussi,
29:36 moi je ne remettrais pas tout sur les épaules
29:38 des enseignants et
29:40 des administrations de collèges
29:42 et d'écoles, parce qu'il y a
29:44 une réalité, c'est qu'ils ne sont pas
29:46 accompagnés face à
29:48 ces changements de culture, ces changements
29:50 de pratiques, ces changements de maîtrise
29:52 du numérique. Parfois, on a des enseignants
29:54 qui sont aussi des "digital natives",
29:56 mais qui...
29:58 ça va tellement vite que ne sont
30:00 pas formés pour détecter,
30:02 accompagner et avoir les bons
30:04 réflexes. Et c'est pour ça
30:06 que... et là, je mets
30:08 ma casquette d'élu local,
30:10 dans ma
30:12 ville, à Châtillon, on mène des
30:14 politiques de prévention et de lutte
30:16 contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement,
30:18 en intervenant
30:20 sur les enfants, sur les parents
30:22 et sur le
30:24 personnel encadrant, qu'il soit
30:26 scolaire ou
30:28 bien un personnel
30:30 encadrant, nos animateurs, nos éducateurs
30:32 municipaux, en les formant,
30:34 en leur donnant les bonnes pratiques
30:36 et ça, c'est important. Et il y a
30:38 un travail aussi de formation
30:40 sur les parents, qui doit être très important,
30:42 en faisant attention à une chose,
30:44 à ne pas être culpabilisateur,
30:46 parce que c'est le meilleur moyen, parce que les parents,
30:48 on l'oublie aussi, mais utilisent aussi les
30:50 réseaux sociaux, et parfois, de
30:52 manière dévoyée, tout comme
30:54 leurs enfants, et donc
30:56 il faut avoir une politique vraiment
30:58 volontariste sur la prévention
31:00 et la lutte contre le harcèlement, et donner
31:02 les moyens aux directeurs, aux principaux,
31:04 aux proviseurs, de pouvoir
31:06 agir rapidement et d'être
31:08 accompagnés par l'éducation nationale.
31:10 - Mais ils l'ont, le proviseur,
31:12 quand il dit "arrête avec tes bêtises",
31:14 c'est l'humain, c'est l'humain, c'est-à-dire
31:16 que c'est la prise en compte... - C'est-à-dire que c'est une chaise de responsabilité.
31:18 - Oui, c'est une chaise de responsabilité, bien sûr. - Et quand Nicolas évoque
31:20 la cellule pharose
31:22 qui comporte 59
31:24 policiers, vous vous rendez compte ?
31:26 Par rapport au tsunami
31:28 auquel on fait face,
31:30 c'est un manque de volontarisme
31:32 total. L'État
31:34 doit mobiliser les moyens, c'est pas peu,
31:36 il doit mobiliser les moyens.
31:38 Et ça, c'est une volonté politique.
31:40 Et c'est là qu'il y a un échec
31:42 qui mène à des drames.
31:44 - J'en pose, vous voulez ajouter quelque chose ?
31:46 - Deux mots, je pense qu'on est... Moi je le vois
31:48 comme avocat parce que j'entends
31:50 ici ou là ce qui
31:52 se passe dans certains établissements.
31:54 Je pense qu'aussi bien les chefs d'établissement que les
31:56 enseignants ne savent pas
31:58 toujours ou ne s'y prennent pas toujours
32:00 correctement lorsqu'ils ont
32:02 connaissance d'un fait
32:04 qui est un délit. Je rappelle que c'est pas
32:06 harceler quelqu'un ou...
32:08 C'est pas un avis, c'est pas une opinion,
32:10 c'est un délit qui peut mener
32:12 à la prison. Et donc le rôle
32:14 de ceux qui ont l'information,
32:16 la première mission,
32:18 vous avez un chef d'établissement
32:20 et le chef d'établissement a un
32:22 inspecteur d'académie et il ne peut pas
32:24 se contenter de dire "j'ai transmis".
32:26 Je veux dire, on est aujourd'hui...
32:28 Moi ce que j'attends de l'État,
32:30 et là on fait de la politique, c'est qu'il y a
32:32 une obligation de résultat. Moi je n'attends
32:34 pas, et je comprends les parents,
32:36 et en tant que parent et en tant que citoyen,
32:38 je n'attends pas de l'État qu'on me dise
32:40 "j'ai fait quelque chose, j'ai fait ce que
32:42 j'ai pu". Non, sur un certain
32:44 nombre de sujets, j'attends
32:46 de l'État qu'il soit au résultat.
32:48 Vous voyez, on parle souvent du secteur
32:50 privé. Dans le secteur privé, si vous n'avez
32:52 pas de résultat, vous êtes viré ou vous faites faire.
32:54 Eh bien c'est cela qu'on attend de l'État.
32:56 Sur ces sujets-là, nous
32:58 voulons, nous, citoyens, nous
33:00 voulons des résultats.
33:02 Et pas simplement qu'on dise qu'on a transmis.
33:04 Non, il faut qu'un harcèlement cesse,
33:06 il faut que des sanctions soient éventuellement
33:08 prises, etc. - On y revient dans un instant.
33:10 A tout de suite.
33:12 - Sud Radio, mettez-vous
33:14 d'accord. 9h-10h,
33:16 Valérie Expert. - Avec
33:18 vous jusqu'à 10h pour commenter l'actualité.
33:20 Je recevrai Ségolène Royal tout à l'heure,
33:22 donc je pourrais la faire réagir d'ailleurs sur ce sujet,
33:24 puisqu'elle a été ministre de l'Éducation.
33:26 - Et ça a été une des premières à agir
33:28 sur le sujet, voire même la première à agir
33:30 sur le sujet du harcèlement,
33:32 du bisutage. - Oui, on se souvient
33:34 des... Alors est-ce que les choses ont
33:36 un petit peu évolué ? Mais il y a
33:38 plein de questions. Je vois que la harceleuse de l'INSEE,
33:40 elle est chez elle,
33:42 elle est chez elle
33:44 interdite de sortir,
33:46 mais elle continue à poster des vidéos TikTok
33:48 en se moquant des choses. - Je crois que cette personne
33:50 n'a pas conscience de...
33:52 On se dit qu'humainement,
33:54 je veux dire, ça pose
33:56 un vrai sujet. Vous avez
33:58 en face une personne qui est décédée,
34:00 elle continue, ce qui veut dire qu'elle n'a
34:02 même pas conscience qu'elle a contribué
34:04 plus ou moins
34:06 directement, plus ou moins directement
34:08 au décès d'un enfant.
34:10 Elle n'en a pas conscience. - Oui, mais c'est ce que
34:12 dit Maurice Berger,
34:14 qui est peut-être contesté
34:16 par certains, mais pédopsychiatre, sur
34:18 "Lisez son livre", où il vous explique que
34:20 des enfants ne savent plus reconnaître l'expression
34:22 quand il leur demande de dessiner
34:24 la joie, la peine, etc.
34:26 Ils ne savent pas dessiner ça sur un visage.
34:28 C'est-à-dire qu'on a une génération d'enfants,
34:30 enfin une génération, en tout cas un certain nombre d'enfants,
34:32 pour qui l'empathie,
34:34 et un enseignant me l'a raconté, l'empathie
34:36 n'existe pas. Ils ne savent pas ce que c'est
34:38 ressentir la douleur,
34:40 ressentir...
34:42 C'est tout à fait terrifiant, mais qu'est-ce qu'on fait
34:44 de ces harceleurs et de ces harceleuses
34:46 qui sont mineurs pour la plupart, quand on parle
34:48 de 13 ans ? - Attendez, mais
34:50 c'est contribuer à tuer quelqu'un ?
34:52 Je veux dire, si vous tuez,
34:54 si vous êtes
34:56 nécessairement, je veux dire, c'est un délit.
34:58 Elle a contribué
35:00 à la comm... - Le fait de faire ça en peine, à la commission.
35:02 - Oui, elle a contribué
35:04 à un suicide.
35:06 Je veux dire,
35:08 là-dessus, il y a des sanctions qui peuvent être
35:10 apportées en tout état de cause.
35:12 Il y a un procureur de la République,
35:14 si cette personne est un danger, moi je suis
35:16 désolé, eh bien,
35:18 on peut très bien imaginer
35:20 de la mettre
35:22 en milieu fermé.
35:24 - Il faut qu'on porte plainte contre elle, que les parents
35:26 en portent plainte. - Bien sûr, mais oui. - Mais après, il y a quoi
35:28 comme sanctions ?
35:30 - Oui, mais un procureur,
35:32 même pour un mineur,
35:34 je ne suis pas spécialisé
35:36 du doigt pénal des mineurs, mais même
35:38 pour un mineur dangereux, il faut
35:40 mettre au moins un milieu protégé,
35:42 ne pas
35:44 la laisser comme ça continuer.
35:46 - Vous avez raison, et depuis récemment, vous avez un nouveau
35:48 code pénal des mineurs qui
35:50 force, dans ce genre de situation,
35:52 à juger vite les mineurs,
35:54 justement, parce que, quand vous êtes parent, vous le savez
35:56 très bien, quand vous punissez votre enfant trois mois après,
35:58 ça ne sert à rien. - Oui, c'est trop tard, bien sûr.
36:00 - Et là, le nouveau code pénal des mineurs, normalement,
36:02 qui est entré en vigueur depuis, il me semble,
36:04 le mois de novembre dernier, doit favoriser
36:06 le fait qu'on juge vite les mineurs, pour leur faire
36:08 prendre conscience de leur acte, et
36:10 faire en sorte qu'on puisse, enfin, pas réparer,
36:12 c'est irréparable ce qu'elle a fait, mais en tout cas, qu'on puisse
36:14 les aider à retrouver...
36:16 - Oui, mais là, qu'elle soit jugée un jour,
36:18 ou même vite, mais ça veut dire
36:20 qu'entre temps, parce qu'il y a une défense,
36:22 il y a un droit à la défense, et c'est normal
36:24 qu'il prépare sa défense, etc.,
36:26 mais en attendant, elle continue.
36:28 On ne peut pas se dire
36:30 "Eh bien, on ne peut rien faire,
36:32 vous allez me dire que je suis
36:34 extrémiste, mais il faut
36:36 la mettre hors d'état de nuire."
36:38 Hors d'état de nuire. - Alors, juste
36:40 une parenthèse à propos de la justice, hier,
36:42 j'ai croisé une amie dont l'ex-petite amie a été
36:44 condamnée pour violence conjugale,
36:46 enfin, violence, oui, conjugale,
36:48 et condamnée à un stage
36:50 de sensibilisation aux violences
36:52 faites aux femmes. Il n'a pas de nouvelles.
36:54 Elle est toujours en contact
36:56 avec cet ex-petite amie,
36:58 mais il n'a jamais été convoqué,
37:00 il n'a rien reçu, et ça va faire...
37:02 6 mois ?
37:04 - Ça prend du temps.
37:06 - Ça prend du temps ? - Non, mais je suis d'accord.
37:08 On n'a plus d'avance, c'est stage 6, c'est un juge précis.
37:10 - Oui, mais il n'a aucune
37:12 notification, il lui dit "Vous êtes condamnée à ça."
37:14 - Valérie, juste pour que nos
37:16 auditeurs puissent comprendre,
37:18 et on a eu l'occasion d'en débattre
37:20 chez vous, le problème, c'est que
37:22 nous avons, au cours des 30 dernières années,
37:24 on a tellement délaissé notre
37:26 politique judiciaire,
37:28 qu'effectivement,
37:30 l'actuel ministre
37:32 a pris un certain nombre de mesures
37:34 qui ne sont pas négligeables, qui vont dans le bon sens,
37:36 insuffisantes à mon avis, mais qui vont malgré tout
37:38 dans le bon sens, mais on ne crée
37:40 pas du personnel judiciaire en
37:42 quelques semaines, et les résultats,
37:44 malheureusement, vous voyez,
37:46 on a le droit de le dire à nos
37:48 concitoyens, nous verrons les
37:50 premiers résultats dans 5 ans, pas
37:52 avant, parce qu'on ne peut pas créer du personnel,
37:54 tout le personnel de la
37:56 protection pénitentiaire,
37:58 de l'accompagnement des magistrats, ça ne se
38:00 crée pas en 3 jours, le flot de dossiers
38:02 est tel, le retard pris est tel,
38:04 30 ans de retard, on ne le récupérera pas en 6 mois.
38:06 - Quelques mots,
38:08 il nous reste peu de temps, hélas, et je pense qu'on aura l'occasion
38:10 d'y revenir, grande interview
38:12 dans l'Express, à part être
38:14 jeudi, d'Edouard Philippe, mais on en connaît la teneur,
38:16 et vous pouvez la lire sur les réseaux,
38:18 donc, Edouard Philippe, contre
38:20 les non-dits,
38:22 il dit qu'il faut durcir
38:24 les lois immigration,
38:26 qu'il faut revenir sur les
38:28 accords de 68 en ce qui concerne
38:30 l'Algérie,
38:32 je voyais un tweet d'Éric Zemmour, qui disait
38:34 c'est bien, il propose ce qu'il n'a pas fait pendant
38:36 qu'il était, ça c'est toujours l'argument
38:38 qui est donné, comment vous comprenez
38:40 vous cette... - Il cherche son placement politique,
38:42 là, il est projeté sur
38:44 2027, c'est vrai que c'est un peu surprenant,
38:46 honnêtement, l'interview où je l'ai lue,
38:48 elle est un peu surprenante, quand même, de la part d'Edouard
38:50 Philippe, à quelques semaines
38:52 d'un projet de loi immigration qui doit arriver
38:54 au Parlement, présenté par
38:56 Gérald Darmanin, vous vous dites clairement
38:58 qu'il a voulu torpiller ce projet
39:00 de loi, qu'il a voulu prendre la lumière,
39:02 et en fait, que
39:04 bizarrement, ça ne correspond pas
39:06 tellement à ce qu'il racontait avant, quand même,
39:08 donc ça veut dire qu'il fait de la politique,
39:10 qu'il essaye, encore une fois, de trouver
39:12 son placement dans l'échiquier politique
39:14 pour 2027, et qu'il essaye
39:16 d'aller chercher les électeurs
39:18 du RN, qui seraient un peu
39:20 paumés, vous savez... - C'est pratiquement un tête-à-queue,
39:22 là, qui nous fait... - Complètement, c'est un peu la denrée rare
39:24 pour ce genre de personnalité politique,
39:26 les électeurs du RN, c'est ce qu'il fait
39:28 en ce moment. - L'honnêt, ça se trouve, comment
39:30 vous l'avez compris, vous, ça... - Je crois que
39:32 c'est assez clair, il est dans une
39:34 recherche de voix,
39:36 de voix politique, il voit...
39:38 Par ailleurs, il relance la guerre des droites.
39:40 - Oui, bien sûr. - Maintenant que
39:42 on est tous
39:44 conscients que, soit un
39:46 Renaissance, horizon, tout ça, tout ça,
39:48 forme un bloc de droite,
39:50 pas forcément homogène, mais sur la
39:52 question de l'immigration, c'est un des thèmes
39:54 classiques de la guerre des droites,
39:56 et il essaie de tirer du
39:58 leadership sur cette question.
40:00 Je ne suis pas certain que dans la période, en réalité,
40:02 ce soit un pari gagnant,
40:04 parce que quand on regarde
40:06 les priorités et les urgences des Français,
40:08 ce n'est pas
40:10 la question migratoire
40:12 en ce moment,
40:14 et en réalité, ça ne l'a pas toujours
40:16 rarement été, plutôt.
40:18 Donc, voilà, je pense qu'il fait
40:20 un virage populiste
40:22 sur des éléments sur lesquels la droite
40:24 s'est souvent
40:26 targuée de vouloir avancer,
40:28 mais finalement n'a jamais rien fait.
40:30 Nicolas Sarkozy
40:32 avait porté cette
40:34 histoire de revenir sur les
40:36 accords de 68 avec la Gérie.
40:38 C'est un accord bilatéral, donc pour
40:40 négocier un accord bilatéral, il faut être deux autour de la table.
40:42 Donc,
40:44 c'est bien de plaider,
40:46 mais il faut des résultats, comme je disais.
40:48 Et à droite, ils n'en
40:50 n'ont pas eu, et d'ailleurs c'est pour ça
40:52 qu'ils ont perdu beaucoup d'électeurs
40:54 qui sont partis au Rassemblement National.
40:56 - Edouard Philippe, pardon, pas Edouard Philippe,
40:58 Bruno Retailleau qui était l'invité du Grand Matin Sud Radio
41:00 déclarait
41:02 "Il reste au milieu du gai, il pousse des cris
41:04 de vierges et farouchés".
41:06 - Toujours très élégant, Bruno Retailleau.
41:08 - Oui, absolument.
41:10 - Vous Jean-Claude ? - Oui, moi vous connaissez mon point de vue
41:12 sur les questions migratoires,
41:14 parce que, si bien
41:16 je ne parle pas de l'immigration, mais des
41:18 questions migratoires à travers la planète,
41:20 c'est vrai vis-à-vis du bassin
41:22 méditerranéen, c'est vrai aussi
41:24 sur le continent américain, un peu
41:26 partout, moi je pense que,
41:28 et je le dis à mes amis
41:30 qui sont à droite, je crois qu'il faut
41:32 arrêter de
41:34 raconter les choses qui ne produiront
41:36 pas suffisamment d'effets.
41:38 La politique migratoire, c'est des millions
41:40 de gens qui souffrent d'instabilité
41:42 dans les états, instabilité économique
41:44 dans les états de départ.
41:46 La question climatique est aussi
41:48 à l'origine du problème migratoire.
41:50 Les violences,
41:52 les états qui ont parfois,
41:54 je ne nommerai pas l'autre jour, je rencontrais
41:56 dans Paris des jeunes, qui sont des jeunes
41:58 très bien, qui sont arrivés en France, et puis je les
42:00 entendais parler en portugais, et je leur demande
42:02 "Mais vous êtes d'où ?", ils sont
42:04 d'Angola, des jeunes complètement
42:06 bien, et je leur dis "Mais avec la richesse
42:08 de l'Angola", et ils me disent "Mais vous savez,
42:10 Madame 10% comme on l'appelle, et son
42:12 père ont pillé le pays".
42:14 Nous le savons, donc si vous voulez,
42:16 tout ce qu'on fera, on fera du saupoudrage,
42:18 moi je crains que sur ces sujets,
42:20 nous ne soyons pas complètement honnêtes,
42:22 si on veut rééquilibrer les questions
42:24 migratoires, et je note que les questions, les
42:26 migrations de population se font essentiellement entre
42:28 pays du Sud, mais si on veut rééquilibrer
42:30 la pression migratoire,
42:32 il faut prendre à bras le
42:34 corps et être honnête, honnête avec
42:36 nos partenaires, honnête dans notre politique
42:38 étrangère, honnête pour aider,
42:40 mais oui, mais sinon on va faire
42:42 des petites mesures... - Oui mais comme disait l'honneste, il faut être
42:44 deux pour discuter et...
42:46 - Valérie, vous m'avez demandé mon point de vue
42:48 sur la démarche, et je sais
42:50 bien qu'Édouard Philippe, là-dessus, s'est
42:52 inspiré de l'ouvrage
42:54 de l'ambassadeur de Riencourt,
42:56 qui était un grand ambassadeur, qui connaissait
42:58 bien la Gérée, etc. Ce que
43:00 je veux dire, c'est que, on pourrait
43:02 commenter, on pourrait dire, c'est un peu de politique,
43:04 moi j'ai envie sur cette question qu'on avance
43:06 franchement, parce que je ne pense pas
43:08 qu'on quitte Abidjan, je pense pas qu'on
43:10 quitte le Honduras,
43:12 pour aller embêter
43:14 les autres, je pense que nécessiter
43:16 faisant loi, et on arrivera à un système,
43:18 par exemple, sur la question climatique,
43:20 avec les réfugiés climatiques, tel
43:22 que vous pourrez mettre toutes les lois que vous
43:24 voudrez, ça sera une vague,
43:26 qu'on ne pourra pas arrêter. - De toute façon, il viendra. Nicolas,
43:28 Dorato. - Deux, trois mots, d'abord, qui y croit ?
43:30 Qui y croit à ces annonces,
43:32 à ces nouvelles idées d'Édouard Philippe ?
43:34 - Rotailleau, il fait,
43:36 il constate, mais il ne
43:38 parle pas des causes. - Et je suis d'accord avec
43:40 Jean-Claude Beaujour, sur ce sujet aussi important,
43:42 il faut qu'on arrête de raconter n'importe quoi
43:44 aux Français, en termes de supposées
43:46 solutions. Je pense que c'est un sujet bien plus complexe
43:48 que les quelques punchlines
43:50 de M. Philippe.
43:52 Deuxièmement, c'est
43:54 un portail d'Armana, là où la immigration ne passera
43:56 jamais, on a compris, voilà. Horizon
43:58 n'en veut pas, donc
44:00 M. D'Armana va devoir rentrer
44:02 tout seul dans son ministère, sans
44:04 bilan sur ce sujet-là, et je pense que ça
44:06 va l'handicaper pour 2027.
44:08 Et puis, troisièmement,
44:10 ça prouve aussi qu'Édouard Philippe a un problème
44:12 de positionnement, il a du mal à exister
44:14 à droite, et y compris
44:16 dans le camp présidentiel. Donc, vraiment,
44:18 moi, je ne comprends pas ce que fait Édouard Philippe depuis qu'il a
44:20 créé Horizon, je pense que c'était
44:22 une des grandes
44:24 chimères de l'avenir de la droite, manifestement,
44:26 il finira comme Delors.
44:28 - C'est pour ça que, moi, je l'invite à ce qu'on
44:30 discute, mais aller au fond, et ça, ça serait une vraie
44:32 proposition, parce que nous avons éventuellement
44:34 des propositions que nous pourrions
44:36 faire à nos concitoyens en prévision de 2027.
44:38 - À suivre Ségolène Royal,
44:40 on va parler médias avec elle, et on va
44:42 parler de son livre également. À tout de suite,
44:44 merci à tous les quatre. - Merci à vous.
44:46 Sud Radio, parlons vrai.

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