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Mettez vous d'accord avec Jean Claude Beaujour, Sophie De Menthon, Alexandre Malafaye et Régis de Castelnau

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-03-21##

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News
Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, nous sommes ensemble pour commenter l'actualité.
00:11 L'actualité, évidemment, c'est le rejet de cette motion de censure.
00:15 On aurait pu passer la chanson de Gilbert Becaud.
00:20 Et maintenant, on a pas arrêté de dire ça hier avec Eric Revelle et Arnel Chabot.
00:25 Et maintenant, que va-t-il faire ?
00:27 Le président de la République va parler demain à 13h sur TF1 et sur France 2.
00:31 Et nous allons commenter tout cela avec Jean-Claude Beaujour.
00:34 Bonjour, vous êtes avocat, président du Forum Transatlantique.
00:38 Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique.
00:41 Bonjour.
00:42 Alexandre Malafaï, président du think tank Sinopia.
00:45 Bonjour à vous.
00:45 Et Régis De Castelnau, bonjour à vous.
00:48 Vous êtes avocat, vous tenez un blog qui s'intitule "Vue du droit".
00:52 Vous avez publié un livre, "Une justice politique", aux éditions L'Artilleur.
00:56 Et vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire.
00:59 Voilà tous ces sujets.
01:01 Nous allons les commenter parce que c'est vrai que la situation est un petit peu compliquée,
01:06 c'est le moins qu'on puisse dire.
01:07 Mais on va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:09 Il n'y a pas que la politique, ou en tout cas pas que le 49-3 dans la vie.
01:14 Jean-Claude, je vous donne la parole et je crois qu'Alexandre aura aussi à dire,
01:18 puisqu'il voulait faire le même coup de cœur que vous.
01:21 Écoutez, moi, un coup de cœur pour notre concitoyen Olivier Dubois,
01:25 qui a été libéré hier après deux ans, quasiment deux ans, 8 avril, et nous sommes le 21 mars.
01:33 Il était prisonnier au Mali.
01:36 Il a été kidnappé par le groupe de soutien islamique.
01:39 Parlez bien dans le micro, Jean-Claude.
01:41 Par le groupe, vous voyez, je ne suis pas encore complètement habitué.
01:44 Par le groupe de libération islamique.
01:45 Alors pour moi, deux réflexions.
01:47 Tout d'abord sur le plan humain, au cours de ces deux dernières années,
01:50 nous avons, et je sais qu'un certain nombre de médias, dont vous,
01:53 on s'est mobilisé en permanence pour faire en sorte qu'on n'oublie pas Olivier Dubois.
01:58 Parce que dans ce type de situation,
02:00 moi j'ai beaucoup échangé avec un ancien ambassadeur de France
02:03 qui avait traité des otages en Afghanistan.
02:05 Et on se dit toujours qu'il faut être très prudent,
02:07 il faut se trouver la bonne mesure entre mobilisation,
02:10 ne pas faire trop de bruit pour éviter que les négociations ne capotent,
02:13 et en même temps être suffisamment audibles.
02:17 Donc sur le plan humain, libération pour lui, pour sa famille,
02:20 je pense à sa famille qui est à la Martinique.
02:23 Donc c'est vrai que c'est un vrai soulagement.
02:24 Et puis la deuxième chose, sur le plan plus géopolitique,
02:27 la sécurité de nos intérêts dans cette partie de l'Afrique,
02:32 ça remet, et je m'arrête là-dessus,
02:34 ça remet au centre le débat sur quelle force déployer
02:38 pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
02:41 Je rappelle que nous avons 2 millions de Français qui vivent à l'étranger,
02:44 dont en Afrique ou dans des zones qui sont tout simplement un peu plus sensibles.
02:48 Donc il faut y penser lorsqu'on débat du budget militaire,
02:50 lorsqu'on débat du budget du ministère des Affaires étrangères,
02:53 assurer coûte que coûte la sécurité des Français hors de nos frontières,
02:58 c'est une préoccupation.
02:59 Voilà, je m'arrête là-dessus.
03:01 - Je crois même que la diaspora française dans le monde, c'est 3 millions de personnes.
03:04 - Oui, parce qu'il y a effectivement des gens qui ne sont pas enregistrés.
03:07 Je dis souvent qu'on n'est pas obligé de s'enregistrer à l'ambassade de France.
03:09 - On connaît les coulisses ou pas de cette libération ?
03:12 Pourquoi a-t-il été libéré ? En échange de quoi ?
03:16 - À ce stade, on a assez peu d'informations,
03:17 mais c'est ce que je voulais dire en complément,
03:19 c'est qu'on peut rendre hommage aux équipes,
03:22 notamment du centre de crise du Quai d'Orsay,
03:24 qui pilotent l'ensemble des dossiers des otages lorsqu'il y en a,
03:28 et qui font un travail de coulisses absolument remarquable,
03:31 en lien bien sûr avec les services secrets compétents sur le terrain,
03:34 en lien avec les pays qui sont dans certaines situations,
03:37 qui sont nos alliés.
03:38 Et c'est vrai que c'est un travail extrêmement compliqué,
03:40 parce qu'en face de nous, on a des preneurs d'otages
03:42 qui ne sont pas toujours très rationnels,
03:44 et qui peuvent être d'une violence absolue.
03:45 Donc il faut vraiment leur rendre un hommage,
03:47 et c'est des hommes de l'ombre qui font un boulot remarquable,
03:49 et à chaque fois, sauf exception,
03:50 ils arrivent à des résultats qui sont ceux qui consistent à libérer
03:54 nos ressortissants, parfois avec un délai très long,
03:57 parce que là, deux ans de vie dans ces conditions, c'est infernal.
03:59 Mais pensez à l'Américain, il y a passé six ans lui, entre le mal.
04:02 - Absolument.
04:03 Et puis juste une chose qu'il faut aussi dire,
04:05 c'est qu'on n'a pas forcément, pour répondre à votre question,
04:07 je pense qu'il n'est pas nécessairement utile que l'on sache les dessous,
04:11 à la fois pour protéger, il m'avait dit Jean-Pierre Guinu,
04:14 qui était notre ambassadeur en Afghanistan,
04:16 et surtout pour éviter que ça ne soit une pompe aspirante
04:19 pour d'autres preneurs d'otages.
04:21 - De se dire qu'il peut avoir de l'argent, etc.
04:24 - Voilà, exactement. Donc on n'a pas envie de savoir,
04:25 et hommage à nos fonctionnaires.
04:28 - Comme on dit dans les milieux autorisés, nous n'avons pas à en connaître.
04:31 - Oui.
04:32 - Votre... Oui, alors allez-y, Régis.
04:34 - J'ai juste deux petites interventions.
04:39 La protection de nos ressortissants en Afrique, vous m'entendez ?
04:42 - Oui, très bien, allez-y.
04:43 La protection, c'est une question très délicate,
04:47 parce qu'on a des forces militaires qu'on projette,
04:49 il y a eu des opérations Barkhane, etc.,
04:51 mais c'est quelque chose de tout à fait différent.
04:53 Et en Afrique, nous avons une histoire,
04:56 ce qui fait qu'effectivement, il y a énormément de monde,
04:59 et les protéger sur des pays théoriquement souverains,
05:01 ce sont des questions très compliquées.
05:04 Là, moi aussi, je me réjouis, bien évidemment, de cette libération,
05:08 et du fait qu'on a eu une certaine discrétion,
05:10 c'est peut-être le reste de l'actualité qui l'a permis,
05:13 mais dans ces libérations, à chaque fois,
05:17 on a vu, et toute tendance politique confondue,
05:20 des mises en scène, des retours qui étaient souvent très déplaisants.
05:23 La discrétion s'impose,
05:27 et laissons travailler ceux dont c'est la mission.
05:30 - Vous avez raison.
05:31 - Pour la mise en scène, c'est réussi,
05:32 parce que le président va les accueillir, comme d'habitude.
05:35 - Alexandre, un coup de cœur.
05:38 - Oui, pour essayer d'apporter un peu de joyeuseté
05:40 dans une période compliquée,
05:41 c'était pour me réjouir que l'équipe de France
05:44 se soit dotée d'un nouveau capitaine,
05:46 en la personne qui l'a n'aime pas pire,
05:47 parce que je crois que c'est un joueur de foot
05:49 que tout le monde apprécie particulièrement,
05:51 dont on a pu voir le talent à nouveau renouvelé
05:53 pendant la Coupe du monde de foot,
05:54 même si on a échoué sur l'ultime marche.
05:57 Il n'empêche que ce qu'il a démontré en talent,
06:00 en compétence, en qualité humaine, en qualité de jeu,
06:02 en capacité à être avec les autres,
06:04 je crois que c'est bien,
06:05 et c'est plutôt un bon signe pour l'équipe de France,
06:07 pour les prochaines échéances qui nous attendent,
06:08 parce que cette équipe, on l'a vu pendant la phase finale
06:11 de cette dernière Coupe du monde,
06:12 elle a un potentiel, semble-t-il, assez exceptionnel,
06:15 donc c'est plutôt très bien.
06:16 Puis Griezmann derrière, qui est aussi un...
06:17 Enfin, c'est des garçons sympas,
06:19 on a envie de leur faire confiance.
06:21 - Il faudrait juste qu'ils fassent équipe,
06:23 il faudrait juste qu'ils arrivent à faire une équipe et pas être...
06:25 - Comme à l'assemblée.
06:27 - Ils ont un petit peu de temps pour ça,
06:29 en tout cas s'il était d'esprit,
06:31 s'il était spiritillé, globalement, ça fera tout.
06:34 Alors après, quand on parle de footballeurs,
06:35 j'ai toujours un petit coup de griffe qui passe par là,
06:37 c'est que, évidemment, je suis quand même quelque part toujours un peu gêné
06:40 par l'extrême rémunération dans ce monde-là.
06:42 Oui, je sais que ça fait...
06:44 Je vais vous donner un chiffre, Sophie.
06:46 Vous voyez, 72 millions d'euros,
06:47 c'est la rémunération de Kylian pour l'année 2023.
06:50 Vous regardez le budget des Restos du Coeur,
06:52 c'est 190 millions d'euros.
06:54 Quand on voit ces sommes d'argent...
06:56 Et la question que je me suis toujours posée, c'est
06:57 est-ce que finalement, Kylian Mbappé jouerait moins bien au foot,
07:01 ou tous les autres,
07:02 s'ils étaient payés 100 fois moins ?
07:03 - Oui, mais c'est le système, c'est les droits du foot...
07:05 - C'est bon, c'est bon !
07:07 - J'entends bien, mais est-ce que c'est juste ?
07:10 Est-ce que c'est tenable ?
07:11 Est-ce que c'est équitable ?
07:12 - La justice n'existe pas, malgré tout.
07:14 Il faut travailler à la faire juste.
07:15 - Financièrement, les rémunérations ne sont jamais justes.
07:19 - Non mais... Oui...
07:20 - Je finis ma parole.
07:21 - Je suis pas d'accord avec vous.
07:22 Elles peuvent l'être.
07:23 - Elle s'est finie en, Sophie.
07:24 - Dans une entreprise, par exemple, vous avez deux personnes,
07:27 moi j'avais deux secrétaires,
07:28 il y en avait une qui était géniale,
07:29 qui bossait comme une dinde, qui regardait...
07:30 J'ai voulu l'augmenter.
07:32 On m'a interdit.
07:33 Elles faisaient le même boulot, le même poste,
07:35 on ne pouvait pas...
07:36 Donc voilà, il n'y a pas de justice vraiment en matière de rémunération.
07:39 - Moi, ce que je vais vous dire, parce que c'est un vrai sujet,
07:42 que Kylian Mbappé gagne 72 millions,
07:45 c'est vrai que c'est énorme,
07:46 et parfois, je suis quand même surpris qu'on s'étonne,
07:49 on s'étonne de ce que gagnent un certain nombre de...
07:51 - Oui, de grands patrons.
07:52 - Même au-delà des grands patrons,
07:54 mais de dirigeants lambda,
07:55 qui eux aussi donnent pour notre pays,
07:57 parce que créer des emplois, c'est donner,
07:59 c'est rendre service à l'intérêt général,
08:01 et on s'étonne alors qu'à côté, il y a 72 millions.
08:04 Moi, là où je suis plus gêné,
08:06 c'est que dans le même temps,
08:08 on va rogner sur le médecin généraliste
08:11 à qui on va dire 25 euros.
08:15 On va rogner sur ce qu'on va donner à un professeur,
08:17 et on va expliquer à certains professeurs...
08:19 - Mais c'est pas pareil.
08:20 - Vous aurez... Non, non, attendez.
08:21 - C'est privé, ça, c'est privé.
08:22 - Non, non, non, c'est pas simplement cela.
08:24 - C'est pas de l'argent public.
08:25 - Attendez, c'est pas ce que je dis.
08:26 Ce que je dis, c'est qu'on s'étonne.
08:29 Ou du moins, on ne dit pas, mais oui.
08:31 Un chercheur... Pardonnez-moi,
08:33 mais on veut relever le pays.
08:35 Mais comment voulez-vous relever le pays
08:37 lorsqu'on pleurniche pour pouvoir donner à un chercheur
08:39 3 ou 4 000 euros ?
08:41 - Combien il paie d'impôts et où ?
08:43 - Mais c'est un vrai sujet, 3 ou 4 000 euros ?
08:45 - Non, mais combien il paie d'impôts et où ? Je ne sais pas.
08:47 - Je vais vous répondre. Sur les 72 millions,
08:49 en fait, il lui en reste à peu près la moitié,
08:51 puisque la moitié part en impôts, en charges, etc.,
08:53 ce qui est de façon normale.
08:55 Là où je voulais simplement vous dire
08:57 que je ne suis pas d'accord avec vous, Sophie, sur un point stratégique
08:59 je pense fondamental, c'est qu'un système de rémunération,
09:01 à partir du moment où il y a des écarts, on peut dire
09:03 que comme il y a des écarts, ce n'est pas juste.
09:05 La vraie question, elle n'est pas là.
09:07 La question, c'est que la plupart des gens sont prêts à accepter qu'il y ait des écarts.
09:09 Il faut que ces écarts soient cohérents.
09:11 - Pas trop, c'est...
09:13 - Il faut qu'ils soient liés au mérite, à la performance,
09:15 à l'apport de chacun en termes de valeur ajoutée.
09:17 Et à partir de là, vous pouvez construire un système
09:19 qui est motivant, qui permet qu'il y ait des différences,
09:21 et qui fait que tout le monde joue le jeu.
09:23 Parce que dans une équipe de France, par exemple,
09:25 il y a des écarts de rémunération entre les joueurs de foot,
09:27 mais celui qui va être payé 1,5 million ou 300 mille balles par mois,
09:29 - Je suis d'accord.
09:31 - Il va accepter qu'il y ait un Mbappé qui marque 13 buts en Coupe du Monde.
09:33 - Je suis d'accord.
09:35 - On peut construire un système juste,
09:37 pas forcément équitable au sens "équité, tout le monde a la même chose".
09:39 - Si on le construit, ça veut dire qu'on intervient dans le privé,
09:41 ça veut dire que c'est très concluant.
09:43 - Non, non, non, c'est ce qu'il doit inscrire.
09:45 - Amo, Régis.
09:47 - On compare les rémunérations des chercheurs et celle de Kylian Mbappé,
09:51 et moi je vais dire deux choses.
09:53 Premièrement, il y a un Kylian Mbappé, il n'y en a qu'un.
09:55 C'est un immense artiste, moi j'en raffole, je suis très clair là-dessus.
09:57 Il n'y en a qu'un, il y a 5 milliards de personnes qui le connaissent,
09:59 qui le suivent sur les télévisions, etc.
10:01 C'est un immense artiste, je me répète.
10:03 La deuxième observation, c'est que,
10:05 ce n'est pas lui qui gagne le plus dans le food business.
10:19 Loin de là.
10:21 Vous savez que le PSG vend 300 000 maillots par an.
10:23 300 000 maillots par an, ça doit valoir 100 euros pièce.
10:25 Non, non, mais attendez, c'est au bout d'un moment,
10:27 dans tout dispositif, c'est Kylian Mbappé.
10:29 - On vous en parle.
10:31 - C'est Kylian Mbappé.
10:33 C'est le dispositif.
10:35 Ce n'est pas le meilleur joueur du monde qui gagne le plus.
10:39 - Allez, on va se retrouver dans un tout petit instant,
10:43 9h13 sur Sud Radio.
10:45 On va revenir évidemment sur la motion de censure
10:47 et sur la suite.
10:49 À tout de suite.
10:51 Sud Radio, mettez-vous d'accord.
10:53 9h10, Valérie Expert.
10:55 - Et maintenant...
10:57 - C'est pas tout de suite, c'est gentil, mais c'est pas tout de suite.
10:59 On n'a pas fini les coups de gueule,
11:01 ça nous permet de lancer effectivement
11:03 la séquence suivante.
11:05 On va parler de la suite
11:07 après la motion de défiance,
11:09 la motion de censure hier à l'Assemblée nationale.
11:11 On continue notre tour de table,
11:13 ce filmanton coup de gueule.
11:15 - Ah, j'ai un coup de gueule incroyable.
11:17 C'est contre les standards.
11:19 Vous savez, les standards, c'est un mot ancien
11:21 qui désignait un numéro de téléphone
11:23 pour appeler une entreprise.
11:25 Maintenant, ça n'existe plus.
11:27 On a une plateforme, on ne sait pas ce que ça veut dire.
11:29 Et donc, je vais même citer le cas récent.
11:31 L'Express, figurez-vous.
11:33 Je voulais appeler l'Express.
11:35 Eh bien, on ne peut pas appeler l'Express.
11:37 En l'occurrence, il n'y a pas de numéro de standard.
11:39 On n'a pas de standard, m'a-t-on répété
11:41 par hasard, par piston,
11:43 j'ai eu le numéro d'une secrétaire pour avoir ça ?
11:45 On m'a dit non. Alors je dis, je fais comment ?
11:47 On me dit, envoyez un mail. Je dis, j'ai pas les mails.
11:49 Alors, donnez-moi au moins un numéro.
11:51 Elle dit, je ne peux pas. Très bien.
11:53 Donc, il n'y a pas de numéro, vous ne pouvez pas joindre
11:55 le journal Express. Mais les autres entreprises,
11:57 c'est extraordinaire. Quand par hasard, vous tombez au standard,
11:59 vous demandez
12:01 un nom.
12:03 Monsieur Xavier Piau. On vous dit, je ne l'ai pas
12:05 sur ma liste. Vous dites, mais je suis désolée, c'est
12:07 votre directeur général. Elle dit, oui, mais moi,
12:09 je ne connais pas les gens. Alors,
12:11 parfait, donc on a... - Parce que c'est un centre d'appel.
12:13 - C'est un centre d'appel.
12:15 On tombe sur, par hasard,
12:17 la secrétaire de Xavier Piau,
12:19 à qui on dit, je voudrais laisser un message, s'il vous plaît.
12:21 Elle vous écoute et quand vous avez fini,
12:23 au bout de cinq minutes, en expliquant clairement,
12:25 est-ce que vous envoyez un mail ? Je dis, non,
12:27 je ne veux pas envoyer de mail, je viens vous expliquer
12:29 ce que je voulais laisser comme message.
12:31 Mais moi, je ne prends pas les messages.
12:33 C'est devenu complètement fou,
12:35 à un moment où vous avez
12:37 la population entière sur son portable,
12:39 six heures par jour. Il n'y a plus
12:41 de tout. - Oui, mais justement, maintenant, tout passe par
12:43 les mails. - Mais tout passe, mais il n'y a pas de communication,
12:45 les messages ne sont pas laissés. Alors, la dernière
12:47 en date d'ailleurs, le message que vous avez sur le
12:49 portable de votre interlocuteur,
12:51 c'est, je n'écoute pas mes messages.
12:53 Voulez-vous m'envoyer un SMS ? C'est absolument
12:55 extraordinaire, et donc on est dans un monde
12:57 de non-communication, alors qu'on
12:59 n'a jamais été aussi branchés. - C'est vrai.
13:01 - Pour le petit histoire, il y a des intelligences
13:03 artificielles, maintenant, qui permettent
13:05 aux gens qui reçoivent trop de mails, de
13:07 traiter leurs mails, notamment pour les prises de rendez-vous, de manière
13:09 automatique. - Ah, c'est formidable.
13:11 On avance, parce qu'on ne va plus avoir assez de temps, Régis.
13:13 Un coup de gueule qui ne nous
13:15 étonnera peut-être pas.
13:17 - Je vais céder à mon péché mignon,
13:19 dire du mal des magistrats.
13:21 J'ai même écrit un livre que vous citez,
13:23 Valérie, et
13:25 qui est assez long, et qui
13:27 parlait de ce problème. Alors, le syndicat
13:29 de la magistrature est venu
13:31 nous dire, mais
13:33 la façon dont on réprime le mouvement
13:35 social est inadmissible,
13:37 qu'est-ce que c'est que ces
13:39 garde-à-vue préventives, ce qui est
13:41 parfaitement exact. Alors, je signale
13:43 que, quand il y a eu le mouvement des Gilets jaunes,
13:45 massivement, ça a été
13:47 utilisé. Il y a eu 3 000 peines de
13:49 prison ferme. Il y a eu
13:51 des milliers de personnes qui ont été
13:53 arrêtées en garde-à-vue préventive,
13:55 c'est-à-dire sans motif,
13:57 sans que le syndicat de la magistrature ne bouge
13:59 une oreille à ce moment-là.
14:01 Donc, je suis un peu choqué
14:03 de cette espèce de discrimination,
14:05 comme le mouvement est différent, c'est pas
14:07 uniquement les couches populaires qu'on avait
14:09 sur le mouvement des Gilets jaunes.
14:11 Et j'ajoute une chose, si nos amis
14:13 les magistrats sont à ce point
14:15 choqués, ils ont une solution toute simple.
14:17 Lorsqu'il y a une garde-à-vue préventive, c'est quoi ?
14:19 C'est-à-dire qu'on rafle les gens
14:21 sans qu'il y ait une infraction,
14:23 qu'il soit possible de leur reprocher, et ensuite on les libère
14:25 en disant "il n'y avait pas d'infraction".
14:27 C'est effectivement évident.
14:29 Et bien dans ce cas-là, nos amis magistrats, ils n'ont qu'une chose
14:31 à faire, ils n'ont qu'à saisir
14:33 un juge d'instruction de procédure
14:35 pour séquestration
14:37 arbitraire. Et là, on va voir
14:39 que ça va être... - Oh, enfin quand même ! - Si, si, si !
14:41 - Heureusement qu'il y a la garde-à-vue ! - Non, non, non, je suis désolé !
14:43 Une garde-à-vue injustifiée
14:45 en droit français.
14:47 Au bout d'un moment, il faut appliquer les principes
14:49 et la rigueur de la loi en droit français.
14:51 C'est une séquestration arbitraire. - Alors qu'est-ce qu'on fait
14:53 du monde qui vous a arraché votre sac ? - C'est d'autant plus... Je poursuis.
14:55 - Là, vous êtes tout d'un coup
14:57 agressé dans la rue, on le met en garde-à-vue. - Non, il ne s'agit pas de ça.
14:59 Non, non, non, non, non. Là, il ne s'agit pas de ça.
15:01 Il s'agit du fait qu'on empêche
15:03 les gens d'exercer une liberté constitutionnelle
15:05 qui est celle de manifestation. On les nasse,
15:07 on les embarque, on les met dans des bus,
15:09 et ensuite, on dit...
15:11 Et ensuite, on dit
15:13 "Ah ben non, finalement, on n'a rien à vous reprocher."
15:15 - Il faut bien les arrêter ! - Je suis désolé.
15:17 Le code pénal prévoit
15:19 une infraction de séquestration
15:21 arbitraire dès lors qu'elle est commise,
15:23 c'est une circonstance aggravante,
15:25 par une autorité publique. - Bon, alors allez-y,
15:27 les gravistes, à vous de risquer rien. - Je ne demande pas qu'on le fasse.
15:29 Je ne demande pas qu'on le fasse, Sophie.
15:31 Je ne demande pas qu'on le fasse. Je dis que nos amis magistrats
15:33 feraient bien d'être modestes.
15:35 Ils sont les soutiens de ce pouvoir,
15:37 ils ont fait élire Macron,
15:39 ils ont réprimé brutalement
15:41 les Gilets jaunes, et là, maintenant,
15:43 ils prennent des pincettes. Moi, je le supporte
15:45 assez mal, et je renvoie, naturellement,
15:47 en publicité gratuite, à la lecture de mon livre.
15:49 - Absolument. Ce qui s'appelle
15:51 justice politique.
15:53 (rires)
15:55 - Voilà. Moi, je voulais vous
15:57 parler, c'était un coup de cœur,
15:59 deux coups de cœur. Hier, c'était...
16:01 Il y avait un gala de soutien à la recherche
16:03 pour la maladie d'Alzheimer.
16:05 C'est important.
16:07 J'ai vu les chiffres qui sont assez
16:09 effrayants de projections, et puis,
16:11 la recherche qui
16:13 bénéficie de beaucoup
16:15 moins d'argent
16:17 que d'autres maladies.
16:19 Et puis, aujourd'hui, elle a lancé une grande campagne, très importante,
16:21 qui concerne les femmes et l'AVC.
16:23 Une femme sur quatre est concernée.
16:25 Une femme sur quatre risque
16:27 un AVC dans sa vie. 18 300
16:29 décès par an. Première cause
16:31 de mortalité chez les femmes. On pense toujours,
16:33 comme vous posez la question,
16:35 on pense cancer du sein.
16:37 Non, c'est l'AVC. C'est les maladies
16:39 cardiovasculaires et l'AVC en particulier.
16:41 Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est qu'on
16:43 peut l'éviter dans 80% des cas.
16:45 Il y a un site qui est très bien
16:47 fait. C'est la campagne d'abord Agir
16:49 qui est lancée. Ça s'appelle "Femmes et AVC".
16:51 Et vous pouvez tester votre
16:53 risque. Il y a un QR code. Et, en fait,
16:55 ce qu'il faut connaître, c'est votre chiffre de cholestérol,
16:57 le chiffre de glycémie,
16:59 votre tension, parce que
17:01 la tension est l'un des facteurs aggravants,
17:03 et puis, une activité physique
17:05 et évidemment le tabac qui est
17:07 la principale cause.
17:09 Il y a également le coeur des femmes.
17:11 Parce que, vous avez tout à fait raison,
17:13 quand vous posez la question, moi j'ai posé la question
17:15 à mon génicologue, "Quelle est la première cause de mortalité ?"
17:17 Il m'a dit le cancer du sein. Même les médecins
17:19 ignorent que ce sont les maladies
17:21 cardiovasculaires.
17:23 Et les femmes, en plus, avec le risque pilule,
17:25 c'est pour ça qu'il y en a, il est plutôt décuplé.
17:27 Parce qu'on fait des préventions en entreprise.
17:29 - Oui, et "Femmes et AVC",
17:31 vous devriez le faire aussi, parce que c'est
17:33 l'AVC, l'accident vasculaire cérébral,
17:35 qui conserve le cerveau.
17:37 Voilà, ceci étant dit,
17:39 on va marquer une pause, et on se retrouve
17:41 dans un instant, et on va se poser la question
17:43 de savoir ce qui va se passer maintenant,
17:45 après la motion de censure
17:47 qui a été rejetée hier à l'Assemblée.
17:49 - Sud Radio,
17:51 mettez-vous d'accord, 9h-10h,
17:53 Valérie Experts.
17:55 - Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à 10h,
17:57 et là, on peut passer
17:59 la chanson de Gilbert Bécaud.
18:01 Non, on ne l'a pas,
18:03 la chanson, bon voilà, et maintenant,
18:05 que vais-je faire de tout ce temps ?
18:07 C'est la question
18:09 à laquelle va peut-être répondre Emmanuel Macron.
18:11 Le gouvernement sauvé
18:13 à 9 voix près hier,
18:15 cette motion de censure n'est donc
18:17 pas passée hier,
18:19 qui est peut-être un commentaire
18:21 sur le rejet et sur la situation.
18:23 Allez-y, Régis de Castelnau,
18:25 vous avez suivi ça évidemment,
18:27 avec attention. Le gouvernement
18:29 ressort évidemment fragilisé,
18:31 les LR n'en parlons pas,
18:33 en miettes.
18:35 Motion de censure rejetée,
18:37 que peut-il, que va-t-il se passer ?
18:39 - Alors, je voudrais faire
18:41 une première observation, personnellement,
18:43 je suis partisan du 49.3.
18:45 Le 49.3, on ne dit pas ça Jean-François,
18:47 sinon, on dit aux députés,
18:49 vous ne voulez pas de ce texte, vous allez peut-être
18:51 pas le voter, eh bien moi,
18:53 je vous mets au défi
18:55 de me renverser, puisque vous
18:57 ne voulez pas de mon texte,
18:59 vous pouvez renverser le gouvernement.
19:01 Et passer à ce moment-là, prendre ses responsabilités
19:03 et voter
19:05 la motion de censure,
19:07 c'est un acte démocratique,
19:09 ça implique effectivement
19:11 que le gouvernement est renversé, donc soit
19:13 on nomme un nouveau Premier ministre qui va
19:15 se faire une nouvelle majorité, soit on dissout.
19:17 Et là, je pense qu'il y en a beaucoup qui n'ont aucune
19:19 envie de retourner devant les électeurs.
19:21 Je trouve que c'est un manque de
19:23 courage. Toujours est-il
19:25 que neuf voix d'écart,
19:27 c'est passé tout près, quand même.
19:29 Et je constate
19:31 que ceux qui vont probablement
19:33 le payer très cher,
19:35 parce que le rejet
19:37 dans l'opinion publique, alors c'est un rejet
19:39 multiforme, il y a la personnalité
19:41 d'Emmanuel Macron, il y a beaucoup de choses.
19:43 Ce n'est pas le projet techniquement
19:45 qui est probablement assez peu connu de ceux qui
19:47 s'en défient, mais
19:49 je pense que
19:51 cette
19:53 attitude de l'opinion publique,
19:55 la défaillance de ce point de vue
19:57 politique de l'opposition à LR
19:59 va leur coûter très très cher.
20:01 Qu'est-ce qui peut se passer ?
20:03 Qu'est-ce qui peut
20:05 se passer ? Je pense que
20:07 c'est...
20:09 Moi, je me rappelle
20:11 de mai 68,
20:13 vous me direz que ça n'a rien à voir, c'est tout à fait
20:15 exact, mais quand Charles
20:17 de Gaulle vient rentrer de
20:19 Baden-Baden et dit
20:21 "je dissous aujourd'hui
20:23 l'Assemblée nationale", c'est-à-dire je demande
20:25 l'arbitrage du peuple, c'était une
20:27 bonne façon de régler la crise,
20:29 et elle s'est réglée comme ça, il y a eu une majorité,
20:31 je ne vous dis pas. Donc
20:33 le problème, je pense que
20:35 c'était une erreur de ne pas voter cette
20:37 motion de censure, parce que maintenant,
20:39 le problème reste dans la rue,
20:41 ce n'est pas le meilleur endroit nécessairement.
20:43 - C'est vrai, mais là, il y a
20:45 un vrai problème, c'est que par exemple,
20:47 il y a une focalisation sur le 49-3,
20:49 alors que c'est démocratique,
20:51 c'est classique, on le sait,
20:53 Rocard l'a utilisé, etc.
20:55 - C'est le centième 49-3.
20:57 - Mais tout d'un coup,
20:59 c'est un déni de démocratie. Alors quand
21:01 vous avez les gens dans la rue qui pensent qu'il y a un déni
21:03 de démocratie, c'est ça qu'il faut soigner.
21:05 Or, moi je pense que la première des
21:07 choses à faire, et c'est pour ça d'ailleurs que je
21:09 comprends mal qu'on se jette
21:11 sur Elisabeth Borne, qui n'est pourtant
21:13 vraiment pas ma tasse de thé, c'est que
21:15 elle voulait aller jusqu'au bout, et jusqu'à
21:17 une heure avant, elle avait dit "je vais
21:19 faire voter". Et il fallait voter.
21:21 Il fallait avoir le courage de faire voter.
21:23 Déjà, parce que la rue
21:25 l'aurait compris. Et
21:27 je trouve ça tout à fait injuste, parce qu'elle
21:29 avait mis son poste en jeu,
21:31 et que c'est le président de la République qui a imposé
21:33 un 49-3. Donc déjà,
21:35 c'est des malentendus partout.
21:37 Et c'est contre ces malentendus, finalement,
21:39 que les gens sont dans la rue. Personne ne sait plus
21:41 du tout. Bon, les retraites, d'accord, on en parle.
21:43 Personne ne sait plus ce que ça contient.
21:45 Et il y avait une autre solution
21:47 qui aurait été, finalement,
21:49 peut-être bien, de la part
21:51 d'Emmanuel Macron, c'est de dire "ok,
21:53 cette retraite, elle est mal ficelée". C'est vrai.
21:55 Il y a un moment où quand c'est vrai, il faut le dire.
21:57 - Tout le monde le reconnaît. - Tout le monde le reconnaît.
21:59 Il y a des erreurs, il y avait des erreurs pour les femmes.
22:01 Ok, je ne transigerai pas sur l'âge, mais
22:03 je me donne deux mois pour la refaire plus juste.
22:05 Il fallait retirer. Je veux dire que
22:07 l'absence, quand on parle des politiques, je trouve
22:09 l'absence de politique est avant tout
22:11 la compréhension et le bon sens
22:13 est absolument terrible.
22:15 Maintenant, savoir ce qu'ils vont faire, on s'en fiche complètement.
22:17 Ils sont à côté de leur pompe. Je veux dire,
22:19 je ne vois pas pourquoi tout d'un coup le bon sens reviendrait
22:21 et on ferait ce qu'il faut.
22:23 Ils ne veulent pas être d'accord.
22:25 Le parti républicain
22:27 est en état d'agonie prolongée.
22:29 Voilà.
22:31 Qu'est-ce qu'ils voulaient qu'ils fassent ? C'est pas maintenant
22:33 qu'ils vont faire passer une réforme sur la sécurité.
22:35 Alors qu'ils ne sont pas capables de gérer une poubelle.
22:37 - Oui, voilà.
22:39 Alexandre,
22:41 la question c'est la situation
22:43 aujourd'hui, elle est
22:45 très complexe. Même Olivier Véran ce matin,
22:47 je n'ai pas bien compris ce qu'il expliquait.
22:49 Et Olivier Dussopt pareil,
22:51 qui était chez nous.
22:53 - Mais c'est concernant. Ça confirme qu'il y a
22:55 une espèce de fracture invraisemblable
22:57 entre le sommet de l'État,
22:59 le haut de la pyramide qui nous gouverne, et puis les Français.
23:01 Il y avait un tel désaccord,
23:03 il y avait une telle incompréhension,
23:05 puis il y a eu une telle confusion. Là encore, on en revient
23:07 toujours à la base. Mais quand il y a trois ans, le Président disait
23:09 "Jamais plus de 62 ans, ce serait cynique", etc.
23:11 Tout ça a été mélangé et remélangé
23:13 dans tous les sens. On nous a expliqué tout et son
23:15 contraire sur les motifs, sur la légitimité de cette
23:17 réforme, sur le besoin, sur le pourquoi.
23:19 Il y a eu une confusion totale. Et puis cette
23:21 espèce de rupture profonde.
23:23 On nous fait croire qu'il y a eu concertation.
23:25 Non, il y a eu les syndicats, vous le disez tous,
23:27 moi j'ai parlé avec eux, c'est des réunions d'information.
23:29 Donc c'est pas de la concertation.
23:31 Donc quand vous avez la démocratie sociale qui ne fonctionne pas,
23:33 la rue qui s'oppose à vous,
23:35 et que très majoritairement les Français vous disent
23:37 "ça va pas", il faut entendre.
23:39 Alors certes, techniquement, bien joué, à la limite,
23:41 ils l'ont passé par le 49-3, et ça se joue à peu de choses.
23:43 Mais quel regret, quand même, que les parlementaires
23:45 qui doivent être en phase... - Bien joué, moi je ne l'ai pas bien joué.
23:47 - Pardon, mais bien joué techniquement.
23:49 Moi Macron pourrait dire "je l'ai fait à ma retraite" s'il va au bout.
23:51 Mais je veux dire, quel manque
23:53 de courage des parlementaires
23:55 français, qui avaient pour une fois en plus
23:57 l'occasion de montrer que le contre-pouvoir
23:59 pouvait s'exercer à l'Assemblée nationale en étant en phase
24:01 avec le pays et les organisations syndicales.
24:03 Il y avait quelque chose d'intéressant à jouer là.
24:05 Et ça fait quand même 30 ans que le Parlement se fait
24:07 marcher dessus par le gouvernement, même quand ils sont
24:09 alignés, de toute façon ils se font marcher dessus quand même. Là, ils avaient
24:11 l'occasion de dire "non, on n'est pas d'accord, ça suffit".
24:13 Et ça se joue à très peu de voix, c'est très
24:15 dommage. Ils auraient pu en plus envoyer
24:17 un message d'apaisement extrêmement fort au pays.
24:19 Et on aurait besoin d'apaisement dans ce contexte-là,
24:21 parce que, franchement, entre les
24:23 poubelles, les trains qui ne marchent pas, les grèves
24:25 à venir, les comptes de sécurité,
24:27 les gens qui ne peuvent plus faire le plein, etc.
24:29 C'est insupportable. Les parlementaires n'ont pas
24:31 fait leur boulot. Je pense qu'ils le
24:33 paieront très cher dans les urnes en 2027
24:35 ou avant, si ça va plus vite. Parce qu'en effet
24:37 tous ceux qui sont beaucoup plus radicaux qu'eux
24:39 sur le plan, sur le terrain,
24:41 vont se venger dans les urnes.
24:43 Et qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je pense que, malheureusement,
24:45 ils auront raison de sanctionner
24:47 ceux qui n'ont pas pris leur responsabilité.
24:49 Parce que quand on est élu de la nation, pardon, on n'est pas
24:51 élu d'un parti politique. - Je suis d'accord
24:53 à 100%. - Alors, Jean-Claude,
24:55 dans la situation ? - Je pense qu'il y a
24:57 deux points.
24:59 Le premier, c'est que juridiquement, effectivement,
25:01 les uns et les autres ont dit
25:03 "C'est pas un déni de démocratie,
25:05 parce que ce sont nos institutions." Sauf qu'à
25:07 un moment donné, le seul argument
25:09 juridique ne satisfait pas
25:11 ou n'est pas suffisant, puisque
25:13 dans le cas d'espèce que disent, en tout cas
25:15 moi je l'entends un peu sur le terrain,
25:17 il y a un profond sentiment d'injustice,
25:19 il y a un profond mal-être
25:21 social. La question de la retraite
25:23 n'est peut-être pas simplement,
25:25 et on a eu l'occasion de le dire, moi j'ai beaucoup
25:27 insisté là-dessus, il y a par exemple le rapport
25:29 au travail qui n'a pas été abordé.
25:31 On a beaucoup
25:33 parlé des seniors, par exemple.
25:35 Il y a une immense hypocrisie
25:37 et moi j'aurais préféré
25:39 effectivement que dans le cadre de cette
25:41 réflexion, que
25:43 l'ensemble des forces vivées, et je pense notamment
25:45 au grand groupe, se mettre autour de la table
25:47 pour parler des fameuses seniors.
25:49 - Moi je voudrais
25:51 qu'on avance,
25:53 c'est-à-dire qu'on ne va pas refaire
25:55 la réforme, elle a été votée,
25:57 il y a une motion de censure
25:59 qui a été rejetée, aujourd'hui on est dans
26:01 une situation extrêmement
26:03 compliquée pour le gouvernement, donc
26:05 que va-t-il se passer ?
26:07 Est-ce qu'on va passer à autre chose ?
26:09 Je voyais les journaux ce matin, quand on regardait les Unes,
26:11 ils sont passés à autre chose. - Bien sûr,
26:13 c'est pour ça que je dis que juridiquement...
26:15 - Le président de la République ? - Juridiquement, la question
26:17 est réglée, maintenant politiquement et
26:19 socialement... - Non, elle n'est pas réglée !
26:21 - Il y a le Conseil Constitutionnel,
26:23 il y a le Conseil Constitutionnel,
26:25 on peut imaginer qu'il va retoucher tel ou tel
26:27 article, mais il ne va pas dire la loi
26:29 dans son intégré. - Il peut la retoquer
26:31 dans son ensemble, Régis.
26:33 - Vous voyez des fondements. - Ça, ce serait amusant.
26:35 - Je voulais
26:37 en dire un petit mot de ça.
26:39 Il y a le 47.3,
26:41 il y a toute la procédure qui pose un très
26:43 réel problème, il y a également
26:45 les trois quarts du texte qui sont des
26:47 cavaliers, c'est-à-dire que
26:49 ça a été rattaché artificiellement
26:51 à une loi
26:53 financière,
26:55 et donc si
26:57 le Conseil Constitutionnel veut,
26:59 et si lui, il prend cette responsabilité,
27:01 mais ça, moi, ça ne me plaît pas trop,
27:03 parce qu'effectivement, c'est de nouveau
27:05 le Conseil Constitutionnel qui va se retrouver
27:07 dans la position du législateur, c'est pas normal,
27:09 ça, mais... - C'est son boulot, quand même.
27:11 - Si le législateur n'est pas responsable
27:13 de la Constitution, c'est son boulot.
27:15 - Oui, oui, oui, non, ce que je veux dire,
27:17 ce que je veux dire après... - Ils ont l'air encore plus nuls,
27:19 alors, les politiques. - Il y a façon et façon
27:21 d'opérer, M. Fabius nous a montré
27:23 que l'utilisation du bloc
27:25 de constitutionnalité
27:27 était parfois à géométrie variable.
27:29 Je pense qu'il est tout à fait possible
27:31 que le texte soit
27:33 retoqué au Conseil Constitutionnel.
27:35 - Mais discrédit l'agression,
27:37 moi, ce qui m'intéresse, c'est la situation
27:39 politique du pays, c'est-à-dire qu'on a
27:41 une opposition
27:43 qui était censée...
27:45 - Non, on a des fous d'un côté.
27:47 - Des fous ? - Oui, on a un parti qui met
27:49 quand même, depuis qu'il est là,
27:51 la France ne fonctionne plus.
27:53 Les Insoumis, je veux dire, c'est dramatique.
27:55 - Moi, je trouvais particulièrement
27:57 scandaleux l'image de ces députés
27:59 qui quittaient l'hémicycle au moment du discours
28:01 d'Elisabeth Borne, je vous insiste. - Non, non, là,
28:03 les Insoumis ont vraiment nuit considérablement
28:05 à la politique française, à l'Assemblée,
28:07 à l'image de...
28:09 C'est pas possible, on se tient pas comme ça.
28:11 - Vous parlez d'image, et je l'entends,
28:13 moi, je vais beaucoup plus loin, c'est la
28:15 délégitimation, on pourrait dire ça,
28:17 des institutions,
28:19 parce qu'effectivement, moi, ce que
28:21 je regrette, c'est qu'on a le sentiment qu'il y a des gens
28:23 qui sont détenteurs de la vérité,
28:25 et qu'au-delà, ou en dehors de leur
28:27 pensée,
28:29 et j'ai entendu des mots,
28:31 au-delà d'eux, il n'y a que des traites,
28:33 il n'y a que des anticiproyants,
28:35 et ça, c'est terrible, parce que
28:37 cela veut dire que nous organisons
28:39 une forme de contraction
28:41 du pays, où, oui,
28:43 celui qui est en face est un ennemi,
28:45 celui qui est en face n'est pas un vrai français,
28:47 et ça, c'est...
28:49 - Mais c'est pas, aujourd'hui, c'est pas le...
28:51 - Mais ça va tout empêcher !
28:53 - Mais oui, mais précisément, Valérie,
28:55 comment voulez-vous avancer
28:57 si une partie a le sentiment,
28:59 moi, j'ai entendu "loi maudite",
29:01 j'ai entendu les choses qui étaient,
29:03 alors qu'il y a toujours eu des débats au Parlement,
29:05 mais quand on en arrive à traiter
29:07 le Premier ministre,
29:09 traiter les... peu importe
29:11 que ce soit Mme Borne, ou un autre, ou une autre,
29:13 c'est pas le sujet, le sujet
29:15 c'est l'institution,
29:17 et on voit bien les problèmes que ça va poser.
29:19 Qu'elle parle, laissez-vous,
29:21 et je vais vous dire, ça peut se retourner
29:23 contre ceux qui alimentent cette
29:25 façon de faire, parce que demain, s'ils étaient
29:27 en responsabilité, ça serait exactement le même problème.
29:29 Que voulons-nous, comme système ?
29:31 - Ce qui est terrible dans les images qu'on a vues
29:33 ces derniers jours, notamment
29:35 la séquence
29:37 dans laquelle, effectivement, les parlementaires
29:39 ont quitté l'Assemblée pour ne pas
29:41 écouter la Première Ministre, c'est qu'en fait,
29:43 ce qui était jusque-là préservé, c'était quand même
29:45 ces lieux, même si c'était un peu bruyant le mercredi
29:47 lors des questions au gouvernement, c'était des lieux
29:49 qui étaient préservés de l'influence directe
29:51 de la rue. Et là, en fait, la rue
29:53 s'est invitée à l'Assemblée Nationale. C'est presque
29:55 comme si les manifestants, les parlementaires,
29:57 étaient des manifestants, et qu'ils se comportent comme tels.
29:59 Et donc là, il y a un brouhaha
30:01 politique, mais ça confirme que le pays
30:03 est dans un état d'éruption. Jean-Louis Bourland
30:05 aujourd'hui a fait une tribune, je sais plus dans quel journal,
30:07 pour dire qu'effectivement, il y a péril en la demeure.
30:09 Les parlementaires de l'intérieur le disent.
30:11 Tout le monde est effectivement perdu.
30:13 Alors la question, c'est que fera le Président ?
30:15 - Que peut-il dire ? Est-ce qu'il est audible ?
30:17 Il va parler ?
30:19 Il faut qu'il ait quelque chose de fort à dire.
30:21 - Mais c'est d'abord qu'il choisit le créneau du déjeuner.
30:23 Enfin, il a oublié que les gens travaillent.
30:25 Il va parler aux retraités. Très bien, bravo.
30:27 - Il oublie qu'il y a quand même des gens qui bossent,
30:29 qui se lèvent tôt, comme dirait l'autre.
30:31 - C'est une bonne question. Pourquoi 13h ?
30:33 - Parce qu'il va parler aux retraités.
30:35 Puis comme il n'a pas grand-chose à dire de solennel,
30:37 et qu'il va essayer de faire de la pédagogie...
30:39 - Il ne peut pas avoir dire "Tiens, je vais parler à une heure où personne n'écoute
30:41 et aux retraités quand même".
30:43 - Pardon, je caricature un petit peu.
30:45 Qu'est-ce que vous voulez qu'il dise d'utile et qui sera compris ?
30:47 - Je suis d'accord, mais pourquoi 13h quand même ?
30:49 - Parce que je pense qu'effectivement, il a pensé
30:51 qu'il fallait parler à cette France qui est son électorat,
30:53 qui est effectivement l'électorat retraité,
30:55 qui est une bonne partie de sa clientèle.
30:57 Et donc, quelque part, il va leur parler,
30:59 il va vouloir envoyer le signal
31:01 d'un président qui prend de la hauteur,
31:03 qui effectivement fait ce travail de réflexion,
31:05 qui essaie de remettre en perspective, qui fait de la pédagogie.
31:07 En tout cas, de solennel et d'important,
31:09 voire d'institutionnel ou de grand chantier,
31:11 il ne va pas en lancer lors du déjeuner.
31:13 - Alors moi j'ai entendu dire...
31:15 - C'est plutôt le soir, lors de la grande coupe.
31:17 - Sophie, c'est pas les filles qui
31:19 font des bras d'honneur dans l'hémicycle.
31:21 C'est le ministre,
31:23 l'un des ministres les plus importants
31:25 des fonctions régaliennes qui s'appelle
31:27 M. Dupont-Moretti,
31:29 qui est un pitre qui aurait dû quitter cette fonction
31:31 depuis fort longtemps et qu'on maintient
31:33 contre vent et marée parce que c'est
31:35 un des caprices du président.
31:37 Donc, qui dégrade ? Je pose la question.
31:39 - Bon, ça c'est un corps.
31:41 Pour parler d'avenir, on est en train
31:43 de dire que maintenant, ce qu'on aurait dû faire
31:45 depuis très longtemps, on va parler du travail.
31:47 Mais là, les chefs d'entreprise sont
31:49 quasi insurrectionnels parce que
31:51 on va parler du travail,
31:53 on ne leur demande pas leur avis.
31:55 Ce sont les chefs d'entreprise qui sont en train
31:57 de travailler tous pour voir comment on peut faire
31:59 travailler plus longtemps. Ce qu'il faudrait,
32:01 comment on peut s'appliquer à faire ça.
32:03 Jamais écouter. Et qu'est-ce qui va se passer ?
32:05 Pour donner le sentiment qu'on est social,
32:07 on va encore pressurer les chefs d'entreprise et les entreprises.
32:09 Ça fait pas un pli. Donc je pense
32:11 que là, il va y avoir l'élection du
32:13 futur président du MEDEF
32:15 dans très peu de temps. On va d'ailleurs les recevoir
32:17 à HETIC tous les compétiteurs.
32:19 Et
32:21 on est partis pour un vrai MEDEF de
32:23 combat. Parce que là, ça suffit.
32:25 Je veux dire que la variable d'ajustement
32:27 du pays, la pompe à fric
32:29 et la non-écoute
32:31 des entreprises, même si on leur donne
32:33 de l'argent, merci, gardez-le,
32:35 est devenue intolérable.
32:37 - Alors, Gilles Ganzemann, qui est
32:39 spécialiste des médias et qui nous écoute,
32:41 dit que c'est parce qu'il part au Conseil
32:43 de l'Europe jeudi et vendredi
32:45 et il part le soir pour Bruxelles.
32:47 - Ah, voilà. Bonne explication.
32:49 - Alors, j'ai dit oui, mais il aurait pu enregistrer.
32:51 Il m'a dit oui, mais il y a des dîners des présidents du Conseil.
32:53 Donc voilà.
32:55 Et si ça avait été effectivement monté, on aurait
32:57 dit censure. - Et ce soir, alors ?
32:59 Il a qu'à y aller ce soir. - Oui, il aurait pu y aller
33:01 ce soir. - Ah oui ? - Gilles, j'attends la réponse.
33:03 - Et puis quand il va revenir, il va quand même aller
33:05 recevoir le roi Charles et il va faire ce grand dîner
33:07 monarchique à Versailles. La séquence va être
33:09 absolument géniale. - Ça va être bien, ça.
33:11 - Il y a plein de poubelles à Versailles qu'on ramasse.
33:13 - On marque une pause. On se retrouve dans un instant.
33:15 Vous aurez la parole dans un instant,
33:17 Régis. À tout de suite.
33:19 - Sud Radio,
33:21 mettez-vous d'accord. 9h-10h,
33:23 Valérie Expert.
33:25 - Avec vous sur Sud Radio, avec Jean-Claude Beaujour,
33:27 Sophie de Menton, Alexandre Malafaille
33:29 et Régis de Castelnau.
33:31 Parlons des LR.
33:33 Il y a quand même près d'un tiers
33:35 des LR qui ont
33:37 voté, des députés LR, qui ont voté
33:39 la motion de censure. C'est un pari qui,
33:41 aujourd'hui, n'est plus tenu.
33:43 On avait quand même Laurent Wauquiez hier qui était
33:45 en immersion dans un supermarché.
33:47 C'était annoncé comme ça. Laurent Wauquiez
33:49 en immersion dans un supermarché. On peut lui dire
33:51 que nous on y est plusieurs fois
33:53 par semaine dans le supermarché.
33:55 Mais les LR,
33:57 ça va poser là aussi
33:59 un problème. - Il est mort tout seul.
34:01 - Je veux dire, c'est...
34:03 - Il s'est invoqué. - Oui, mais c'était une
34:05 boutade. - Non, non, c'est pas une boutade.
34:07 Parce que c'était le héros qui allait
34:09 couler le canneau. - C'est ce qu'il pense. C'est ce qu'il veut.
34:11 - Oui. C'était pour ça que
34:13 Sioty a été élue. On le
34:15 gardait. On allait comme la statue
34:17 miraculeuse. On allait enlever
34:19 le voile un jour et on aurait
34:21 un futur président. Bon, c'est un drame.
34:23 Avoir dû l'acheter pareil,
34:25 pas avoir dit un mot, et avoir regardé tout le monde
34:27 se noyer en immersion dans un supermarché,
34:29 moi je veux bien. - Attends, il va au supermarché
34:31 pour compenser, effectivement,
34:33 les dîners à 100 000 euros ou les déjeuners qu'il faisait.
34:35 - Mais plus sérieusement,
34:37 on a un parti
34:39 qui est dans une impasse
34:41 absolue. - Je pense que lorsqu'un tiers
34:43 du parti vote
34:45 différemment de la ligne officielle,
34:47 ça pose problème. Chirac doit
34:49 se retourner dans sa tombe.
34:51 - Les Gaudillots, c'est fini.
34:53 - Oui, mais c'est pas qu'une question
34:55 aux Gaudillots. C'est que malgré tout, un parti
34:57 est aussi fait pour pouvoir donner une ligne.
34:59 Deuxièmement, imaginez, voyez
35:01 le drame que nous avons. Puisque Sivoké
35:03 n'a rien dit, est-ce qu'on pense
35:05 vraiment que ce type-là n'a pas d'idée ?
35:07 Non, c'est qu'on fait avant tout de la
35:09 communication. Et on pense que la
35:11 politique se limite à la communication.
35:13 Donc peu importe, ce qui va être
35:15 important, c'est que votre image, parce qu'effectivement
35:17 c'est ça, c'est une image
35:19 propre, neuve, comme ça, il arrive
35:21 tranquillement à la présidentielle. Eh bien,
35:23 je crains qu'on ne se trompe et
35:25 que ça ne fasse le lit de ceux qui donneront
35:27 eux le sentiment d'avoir des idées,
35:29 celles qu'ils défendront. - Alors, pour
35:31 leur défense, il faut voir que les
35:33 parlementaires qui retournent dans leurs circonscriptions,
35:35 comme on l'a largement dit,
35:37 ont été traumatisés par
35:39 une opinion, 80%
35:41 de la population qui
35:43 était totalement hostile à ça.
35:45 C'est pas facile pour un élu du peuple non plus
35:47 de dire à ceux qui vous ont élus
35:49 "Taisez-vous,
35:51 c'est compliqué." - Mais je ne dis pas ça. Sophie,
35:53 quand on est chef de parti, quand on inspire à devenir
35:55 président de la République, pardonnez-moi, c'est ce dont
35:57 nous parlons, on ne peut pas simplement se dire
35:59 "Je me tais, j'entends ce que l'on dit,
36:01 et une fois que je saurai ce que l'on dit,
36:03 si je peux aller dans le sens du vent..."
36:05 - Non, je parlais des autres parlementaires.
36:07 - Oui, mais là, on a parlé
36:09 de la question qui a été posée par
36:11 Valérie, qui a été sur
36:13 les Républicains. Je dis,
36:15 Chirac doit se retourner dans sa tombe, en tout
36:17 état de cause, au-delà de Chirac, à un moment donné,
36:19 il faut être capable de dire ce que l'on pense,
36:21 il faut être capable de donner un cap,
36:23 s'opposer ou aller ou soutenir,
36:25 mais il faut dire quelque chose.
36:27 J'ai le sentiment. - Régis ?
36:29 - Moi,
36:31 concernant les LR, le chef
36:33 doit donner le cap, le parti doit donner le cap,
36:35 le chef il s'appelle Éric Ciotti,
36:37 c'est grotesque, il faut être
36:39 quand même réaliste. Concernant
36:41 Wauquiez, il a
36:43 une stratégie
36:45 qui me semble, moi, personnellement, assez
36:47 claire, après je vais dire un petit mot de la crise
36:49 politique, une stratégie assez claire,
36:51 il est en attente, il fait sa traversée du désert,
36:53 il ne va pas se mouiller,
36:55 il ne va pas se mouiller, il faut quand même rappeler qu'il est
36:57 président de région, qu'il réussit très bien,
36:59 il a été réélu triomphalement,
37:01 donc je veux dire, aujourd'hui,
37:03 il n'est pas le patron des LR,
37:05 il s'est fait foutre dehors, moi je me rappelle,
37:07 après la défaite aux européennes
37:09 précédentes, qui était une défaite lourde,
37:11 et donc, non, non,
37:13 c'est tactique,
37:15 d'accord, c'est tactique, mais je pense
37:17 qu'il joue cette carte-là, il n'a pas
37:19 de responsabilité autre que
37:21 politique. - Si, il ne faut pas exagérer,
37:23 - Je ne le rappelais pas. - Non mais attendez,
37:25 il ne faut pas exagérer, tu as bien
37:27 entendu que Ciotti a dit "je prends la direction
37:29 du parti pour pouvoir organiser,
37:31 notamment, l'élection présidentielle en faveur
37:33 de X", ce n'est pas moi qui l'ai décidé,
37:35 moi je ne suis pas dans les petits bâtiments. - Non mais ça,
37:37 je veux dire, ok, Ciotti
37:39 dit ce qu'il veut pour devenir le président, il est tout content,
37:41 bon, c'est une erreur de casting tellement
37:43 évidente, mais peu importe, non,
37:45 je pense qu'on vit une crise politique,
37:47 qui, moi,
37:49 je pense, commence avec la
37:51 première élection surprise de Macron
37:53 et sa réélection,
37:55 il est réélu, 58%
37:57 des voix, rappelez-vous qu'avant, ce n'était pas gagné
37:59 dans les derniers sondages, etc.,
38:01 et moyennant quoi, on a,
38:03 grande surprise, depuis
38:05 l'inversion du calendrier
38:07 des législatives,
38:09 grande surprise, il n'a pas la majorité
38:11 qu'il escomptait,
38:13 et il se retrouve avec des oppositions,
38:15 c'est-à-dire une chambre ingouvernable,
38:17 une chambre ingouvernable, avec en plus,
38:19 je rappelle, une abstention
38:21 massive, comment veut-on
38:23 qu'un pays qui, effectivement,
38:25 est dans cette situation institutionnelle,
38:27 vous savez, il paraît que le soir
38:29 du deuxième tour des législatives,
38:31 Macron a dit "on rentre dans le bizarre", moi je pense
38:33 que c'est sa réélection, comme ça, qui était
38:35 bizarre, moyennant quoi la crise politique, elle est
38:37 là, et on est dans une situation,
38:39 oui,
38:41 c'est pas le bizarre
38:43 des tontons-flingueurs, mais,
38:45 non,
38:47 je pense que
38:49 on paye tout ça,
38:51 on paye tout ça, et peut-être
38:53 justement que la défaillance
38:55 des LR, qui je pense, vont
38:57 payer très cher, c'est-à-dire que
38:59 s'il y avait eu le gouvernement qui avait
39:01 été renversé, c'est-à-dire c'est un acte démocratique
39:03 fort, et que
39:05 à ce moment-là, dissolution,
39:07 on aurait été,
39:09 il est possible que, vu
39:11 la crise politique,
39:13 il y ait eu une participation plus importante,
39:15 et au moins, ça aurait clarifié
39:17 les choses, et que si
39:19 Macron les perdait,
39:21 ces élections législatives, ce qui était
39:23 tout à fait possible, à ce moment-là, il ne peut plus
39:25 dissoudre pendant un an,
39:27 c'est-à-dire qu'il devient président inaugureur
39:29 de Chrysantème.
39:31 - Pour LR, c'est une erreur stratégique,
39:33 parce que s'ils avaient effectivement
39:35 choisi de vraiment jouer leur rôle
39:37 d'opposition, alors certes,
39:39 le projet de réforme des retraites,
39:41 leur tenir à cœur, ça faisait partie des choses
39:43 sur lesquelles on évoquait, mais ils avaient plein de motifs
39:45 pour finalement décider de se mettre en travers,
39:47 plein de motifs pour reprendre le pouvoir, plein de motifs
39:49 pour construire un futur, en disant
39:51 "ok, ça va être un peu le bazar, mais ce qui
39:53 se passe aujourd'hui n'est pas satisfaisant, et on est une vraie
39:55 opposition". Et là, ils pouvaient vraiment
39:57 bâtir quelque chose,
39:59 sur les prises d'opposition des uns et des autres, effectivement,
40:01 LR, il fait de la tactique politique,
40:03 on verra si c'est payant, parce que la mémoire
40:05 politique, qu'est-ce qu'elle est ?
40:07 Des hommes politiques comme Xavier Bertrand, eux, ont clairement pris
40:09 position dans le débat, je crois qu'effectivement,
40:11 comme celui-là, il faut sortir de l'ambiguïté.
40:13 - Mais qu'est-ce que
40:15 vous attendez, qu'est-ce que vous aimeriez
40:17 que le président de la République dise demain,
40:19 Sophie ? - Alors, le président, il peut
40:21 faire aussi, si tout d'un coup, vraiment, les choses
40:23 continuent à déraper sur un plan social,
40:25 dans la rue, pendant les jours et semaines qui viennent,
40:27 il peut faire ce qu'a fait Chirac, Jacques Chirac,
40:29 avec le CPE. Le CPE avait été voté,
40:31 et puis finalement, au bout du compte, voté, promulgué,
40:33 et au bout du compte, il l'a démonté.
40:35 - Tout ça pour ça, là ! - Oui, mais à un moment donné,
40:37 c'est peut-être sa seule manière,
40:39 tactiquement parlant, de dire "bon, écoutez,
40:41 on n'y arrive vraiment pas, le job
40:43 a été fait par la démocratie,
40:45 mais moi, je vous entends quand même,
40:47 et je pense qu'on va remettre le métier sur l'ouvrage".
40:49 - Il fera jamais ça. - On est d'accord, c'est pas son style.
40:51 - Donc, qu'est-ce qu'il peut faire d'autre ? - Bah, c'est continuer
40:53 à avancer et essayer d'être... - Comment on calme ?
40:55 Parce qu'il faut que ça s'arrête. Comment on calme
40:57 la rue ? - On ne calmera pas.
40:59 - Donc, il démissionne ? C'est le scénario
41:01 de Sophie depuis le début ?
41:03 - Non, non, non, ça va être chaotique. En fait, ce sont des pompiers
41:05 romanes. C'est-à-dire qu'en fait, ils ont mis
41:07 l'essence partout,
41:09 et puis, ils sont en train de jouer avec le briquet.
41:11 Donc, à un moment donné, si c'est pas ce coup-ci,
41:13 c'est ce qu'on dit depuis des mois. Moi, j'ai
41:15 dit hier, je parlais encore avec des représentants
41:17 d'organisations syndicales, pas les
41:19 plus extrêmes, qui disent "les militants
41:21 de base sont dans un état
41:23 de colère", et ceux qui étaient parmi les plus
41:25 calmes, qui est rare. Donc, on arrive à un niveau
41:27 d'exaspération, qu'il est dommage que ceux
41:29 qui nous gouvernent n'écoutent pas. - Et même la majorité
41:31 macroniste,
41:33 pro-Macron, est exaspérée.
41:35 Personne ne supporte cette situation.
41:37 On en est à...
41:39 - Mais donc, quelle est la solution ?
41:41 Quelle pourrait être la solution ?
41:43 - Bah, s'il y a du panache...
41:45 - Est-ce que le remaniement changera
41:47 quelque chose ? Non. - Non. - Changer quelques
41:49 fusibles, et en plus, je pense qu'il doit pas très bien avoir
41:51 l'idée de qui va mettre à la place des inconnus.
41:53 - Faut y aller, hein ! - Voilà.
41:55 La dissolution,
41:57 bon, est-ce que ça changera
41:59 les choses ? - Non, ce sera pire. - Oui. - La dissolution,
42:01 à mon avis, sera encore moins favorable à...
42:03 - Bah, donc voilà, donc on est... - Oui.
42:05 - Oui, mais si, disons-nous, alors, Régis.
42:07 - Il fait démissionner
42:09 Elisabeth Borne, et il nomme
42:11 Wauquiez Premier ministre.
42:13 - Il est au supermarché, il a pas le temps.
42:15 - Si il parlait au supermarché, il a pas le temps. - Non, ce que je veux dire,
42:17 c'est qu'il a quand même, là,
42:19 ce que démontre le vote
42:21 à 9 voix près, je suis bien d'accord,
42:23 c'est faible, mais ce
42:25 que démontre, c'est qu'il peut, il pourrait peut-être
42:27 construire une majorité. Il pourrait peut-être
42:29 une nouvelle, un nouveau Premier ministre.
42:31 - Oui, mais il ne veut pas, on l'a évoqué hier
42:33 avec Arlette Chabot, il ne veut pas
42:35 de gouvernement
42:37 de coalition, du non-national,
42:39 appelez-le comme vous voulez, il ne veut pas, enfin, il ne voulait pas jusqu'à maintenant.
42:41 - Oui, mais nécessité, nécessité fait loin.
42:43 - Je considère qu'il a toujours montré un assez
42:45 faible, il est sorti de nulle part,
42:47 il a jamais eu une expérience d'élu, rien.
42:49 Il a même pas dirigé une entreprise, ma chère Sophie.
42:51 - Oui, d'accord. - Il s'est contenté de faire
42:53 de la fusion-acquisition.
42:55 Non, donc, je pense que son sens
42:57 politique est, je crois, assez
42:59 faible. Et donc, il est
43:01 trop narcissique.
43:03 - Jean-Claude, bonjour. - J'entends
43:05 ce que vous dites sur
43:07 les confidentiels que peuvent avoir
43:09 tel ou tel journaliste, mais moi je pense
43:11 qu'hier soir, c'était quand même un neuf fois
43:13 de majorité. Ce qui veut dire
43:15 deux choses. Aujourd'hui, on reste
43:17 dans une situation de blocage pour les
43:19 futurs projets, parce que même si
43:21 on ne va...
43:23 - On va tout rejeter. - Le risque,
43:25 c'est qu'il y a d'autres projets de loi,
43:27 et le risque, c'est qu'on remette cela.
43:29 Est-ce qu'il faut qu'il bâtisse
43:31 une coalition avec
43:33 les Républicains ? Peut-être
43:35 que c'est le moment de
43:37 poser la question. Je ne suis pas en train de dire que c'est
43:39 la solution, je ne connais pas.
43:41 - Mais quels Républicains ? - Mais attendez, Sophie,
43:43 moi je ne suis pas en train de vous dire que la solution
43:45 est idéale. Je suis en train de vous dire
43:47 qu'aujourd'hui, il est
43:49 minoritaire et que les uns et les autres vont lui
43:51 mener la vie dure. - Absolument.
43:53 - Qu'est-ce qu'il peut faire ?
43:55 Qu'est-ce qu'il peut faire ? Moi, j'aurais été...
43:57 Peut-être essayer de trouver une
43:59 coalition, une majorité
44:01 avec les... - Il faut faire une chose utile.
44:03 Il faut faire une chose utile, c'est lancer un
44:05 grand chantier démocratique. - C'est quoi un
44:07 grand chantier ? Il l'a déjà fait. - Non, non, non,
44:09 vraiment, on se dit "Bon, ok, ça n'a pas bien fonctionné,
44:11 ça ne fonctionne plus, les institutions sont usées, on remet tout
44:13 à plat, et ça c'est un grand chantier." - Mais qui ?
44:15 Ça s'intéresse qui, ça ? - Alors ce matin,
44:17 Olivier Dussopt, qui était l'invité
44:19 de Patrick Roger, a
44:21 confirmé qu'il y aurait
44:23 une loi travail avant l'été. - Et voilà !
44:25 - Et il a dit "Reprise du dialogue
44:27 social pour la prochaine loi travail." - Oui, c'est ça.
44:29 - On y croit. - Le dialogue social.
44:31 - 28% de popularité pour Emmanuel Macron,
44:33 ça aussi, il faudra qu'il en tienne compte.
44:35 - Mais il y a quand même 28% ! - Oui, mais c'est
44:37 le score le plus bas, et ce que
44:39 nous disait Frédéric Dhabi, il a perdu énormément
44:41 au sein de son socle,
44:43 de son socle de soutien.
44:45 Merci à tous les quatre,
44:47 et puis, attendons demain midi.
44:49 On se retrouve dans un instant avec vous,
44:51 on va parler du mariage pour tous, les 10 ans
44:53 de la loi du mariage pour tous, avec
44:55 Julien Belleverd. A tout de suite.

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