Mettez vous d'accord avec Frédéric Fougerat, Lounes Adjroud, Samuel Lafont et Alexis Poulin
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00:00 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Mettons-nous d'accord, c'est ce que nous allons tenter de faire aujourd'hui avec Frédéric Fougera.
00:07 Bonjour, président de Tencan Paris, c'est une agence de communication, cofondateur de l'agence Cogiteur,
00:13 et vous avez publié la com' est un métier aux éditions Bréal Studirama. Bonjour.
00:17 - Bonjour Valérie. - Lounès Hadjroud, bonjour. Vous êtes adjoint à la mairie de Chatillon et porte-parole du Parti Socialiste. Bonjour à vous.
00:23 - Bonjour. - Samuel Laffont, porte-parole de Reconquête. Bonjour.
00:26 - Bonjour Valérie, bonjour à tous. - Et Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne.
00:31 Vous êtes également éditorialiste politique sur Sud Radio tous les mercredis matin. Bonjour à vous.
00:36 - Bonjour. - Bonjour. Évidemment, on va revenir sur ce qui s'est passé à Nanterre hier en essayant d'être un peu mesuré,
00:44 parce que c'est vrai que la communication, et ça tombe bien qu'on ait un spécialiste avec nous, dit beaucoup de choses aussi de notre société.
00:52 Ce qui s'est passé hier aussi, ce policier qui a tiré sur ce jeune de 17 ans également, puisqu'il y a eu des émeutes à Chatillon.
01:02 Il y a eu des incidents ou pas ? - Non, on n'a pas eu d'incidents, fort heureusement.
01:08 - Oui, parce qu'il y a eu beaucoup... - Plutôt dans le nord du département.
01:11 - On va y revenir, mais c'est vrai que les journaux disent "fortes tensions". Enfin, c'était plus que des fortes tensions,
01:16 que ce soit à Nanterre ou dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine. On va parler du temps scolaire.
01:21 Faut-il raccourcir les vacances ? Et le président de la République en a parlé hier. Et puis les arrêts maladie également, qui sont en cause.
01:27 Tous ces sujets avec vous. Frédéric Fougera, vous vouliez faire un coup de cœur ?
01:32 - Oui, alors moi, mon coup de cœur un peu déconnecté de l'actualité. - Oui, mais c'est bien, c'est fait pour ça aussi.
01:36 - C'est bien de commencer par ça, parce qu'après ça va être un peu paumé.
01:39 En fait, j'avais envie de faire un coup de cœur sur Sophie Laveau, qui est la première alpiniste française,
01:44 mais alors, elle est française, elle est Suisse et elle est canadienne, à gravir les 14 sommets de plus de 8000 mètres d'altitude.
01:49 Alors je me suis dit, bon, comme la triple nationalité, ça risque d'être un sujet de récupération ou de critique.
01:56 Alors je me suis dit, on parle d'autre chose. Et je vais dire plus sérieusement, c'est formidable ce que fait cette femme.
02:02 Moi, je voudrais faire un coup de cœur pour les sapeurs-pompiers.
02:05 Alors les sapeurs-pompiers, pourquoi ?
02:07 Eh bien, parce que la Fédération nationale des sapeurs-pompiers a lancé une énorme opération de communication,
02:14 en fait, à la fois de prévention contre les incendies.
02:18 Cette campagne va s'amplifier avec le Tour de France qui débute ce week-end pour quasiment un mois,
02:24 et pour aller à la rencontre des Français et pour leur expliquer tous les gestes qu'il ne faut pas faire pour éviter des incendies,
02:31 et puis aussi les gestes et les réflexes qui sauvent en cas d'incendie.
02:35 Il y a quand même 9 incendies sur 10 qui sont liés à une activité humaine.
02:38 Donc voilà, on n'y est pas pour rien, on y est pour quelque chose, et je pense que c'est important de le rappeler,
02:43 à commencer par le mégot de cigarette qu'on peut jeter de façon prudente.
02:46 Je pense qu'ils vont distribuer plus d'un million de petits cendriers de poche pour prévenir ces incendies.
02:52 Et dans cette même campagne, en fait, c'est aussi une grande campagne de recrutement.
02:56 Les sapeurs-pompiers, c'est 80% de volontaires, c'est seulement 20% de professionnels,
03:01 et il y a beaucoup d'a priori, on n'ose pas se présenter,
03:04 et eux jouent sur certaines dimensions que je vous laisse apprécier,
03:09 mais ce n'est pas la taille qui compte, ce n'est pas la force qui compte.
03:13 Donc n'ayez pas d'a priori, allez à la rencontre des sapeurs-pompiers, soit sur le Tour de France,
03:17 soit sur leur site pompier.fr si vous n'avez pas d'État près de chez vous,
03:20 et peut-être pourrez-vous vous engager, hommes, femmes, pour jouer ce rôle essentiel,
03:26 et notamment, on parle beaucoup des pompiers l'été,
03:29 parce que les incendies se multiplient, on y est plus sensibles que le reste de l'année,
03:33 mais on a besoin des pompiers toute l'année.
03:35 - Bien sûr, quand on voit ce qu'ils se sont pris sur la figure hier soir, ça fait peut-être réfléchir certains aussi,
03:39 parce qu'ils font partie aussi des gens qui sont agressés régulièrement dans certains endroits.
03:44 Je suis désolée d'être un peu ravageoire, d'être un peu ravageoire,
03:48 mais moi je suis absolument scandalisée de voir qu'on s'en prend à des pompiers,
03:51 et ça fait des années que ça dure, ça fait 30 ans que ça dure,
03:54 où les pompiers vous racontent qu'ils sont pris en embuscade régulièrement, et attaqués.
03:59 C'est un petit bémol que je mets, mais vous avez raison, c'est leur rendre hommage.
04:04 Encore plus, avant de poursuivre, parce qu'on a beaucoup de sujets qui vont faire débat,
04:08 on a appris ce matin sur la formation importante que la liste officielle des mots autorisés par la Fédération Internationale de Scrabble
04:14 a été changée, et donc attention aux mots offensants,
04:19 identifiés comme ayant un caractère haineux, irrespectueux des valeurs humaines.
04:23 On se croirait dans le chat de GPT, donc on n'a plus le droit à
04:28 "pédé", "poufiasse", "tafiole", "travelo",
04:32 "travelo" est une insulte lopette, "gogole", donc voilà.
04:36 Ces mots sont non haineux, irrespectueux des valeurs humaines,
04:41 et on est salopes, grognasses, enculés.
04:46 - C'est plutôt 1984, hein ? - Oui, c'est ça.
04:49 C'est le chat de GPT aussi, parce que je vous conseille l'excellent livre de Stéphane Rose,
04:54 "Ma nuit avec une intelligence artificielle", Stéphane Rose qui était un des auteurs de Laurent Gérard,
04:59 qui fait de façon assez, au départ humoristique, et puis en fait on se rend compte assez vite
05:05 du formatage de l'intelligence artificielle, c'est-à-dire qu'il lui pose des questions,
05:11 et à chaque fois il dit "non, c'est offensant, on ne peut pas dire ça", donc c'est en référence à ça.
05:15 - C'est certain qu'on est limité sur le chat de GPT, et qu'il y a des questions qu'on ne peut pas poser,
05:18 et on ne peut pas obtenir certaines réponses. - Mais c'est assez hallucinant quand même.
05:22 C'était en Amérique du Nord, il y avait déjà eu ces changements qui ont été faits,
05:26 désormais la France, si vous jouez dans des tournois, vous n'avez plus le droit à ces mots offensants.
05:30 - Je crois que ça ne réduira pas votre liberté d'agir et de vous exprimer.
05:36 - Non mais c'est dans les tournois officiels. - Vraiment, est-ce que c'est offensant de ne plus pouvoir dire
05:42 "chicano", "enculer", "femme laide", "gogol", "goudou", "gouine", "lopette", "nabot", "négresse", "négrion" ?
05:49 Je ne savais même pas que c'était des mots qui étaient entrés au dictionnaire.
05:54 - Si vous dites "bateau", ça m'offense beaucoup. Où ça s'arrête ?
06:00 Un marin pour un marin, si vous mettez "lapin", si vous jouez au scrabble sur un bateau,
06:04 "lapin", il ne va pas aimer. Je pousse à l'extrême le raisonnement.
06:08 - Oui, je crois que ça vous pousse un peu à l'extrême. - Oui, mais...
06:11 - Il y a des mots qui ne sont pas... - Mais on est dans un jeu.
06:15 - Oui, mais on n'aura pas... - Non mais ça peut s'entendre, je ne sais pas.
06:18 - Comme on vient de le dire, ça ressemble plutôt à de la censure, et à 1984,
06:23 où l'avantage est que la majorité des gens qui jouent au scrabble jouent avec leurs propres règles,
06:26 chacun vient avec sa règle. - C'est ça.
06:28 - Je pense qu'on entendra encore pendant longtemps certains mots... - Vous êtes pour...
06:32 - ... qui souvent n'existent même pas dans le dictionnaire.
06:34 - Oui, mais les insultes, oui, enlevons les insultes, après tout, pourquoi pas.
06:39 Après, je pense qu'au-delà du scrabble et du jeu, ce qui m'a le plus choqué,
06:43 c'était la réécriture des livres de Lewis Carroll et autres,
06:47 pour être dans le politiquement correct, parce que là, on rentre vraiment dans la réécriture.
06:52 Et c'est quelque chose d'assez inacceptable.
06:55 Je pense qu'il y aura un retour de bâton, en fait, de ce moment de censure,
06:59 même si on pense aller du bon côté.
07:01 C'est quelque chose qui, moi, me fait penser quand même à une cocotte minute.
07:05 C'est-à-dire qu'on empêche de plus en plus, et puis à un moment,
07:08 je pense qu'il y aura une libération qui ne va pas du tout dans le bon sens.
07:11 Je ne pense pas que ce soit fait de manière assez subtile,
07:15 ou même que ça va peut-être trop vite par rapport à où en est la société.
07:19 Et c'est ça, en fait, je pense qu'il faut accompagner, bien sûr,
07:23 la société par l'acceptation la plus large, etc.
07:26 Mais l'accompagner, pas la forcer.
07:28 Et là, j'ai l'impression d'un passage en force,
07:30 ou de quelque chose qui va trop vite par rapport aux mentalités.
07:33 Et ça ne peut pas bien se passer.
07:35 - Sur tout le monde, il y a 750 mots qui font leur entrée dans le dictionnaire du scrabble.
07:39 Donc, on devrait tous trouver...
07:41 - Je suis d'accord, mais ce n'est pas les mots en tant que tel,
07:43 c'est la démarche qui est effectivement sur le politiquement correct.
07:47 - Ce ne sont pas les insultes qui sont supprimées.
07:49 Je pense qu'on peut encore y mettre un grand nombre d'insultes.
07:53 Ce sont les insultes à caractère haineuse ou dévalorisante.
07:58 Après, c'est un choix, ce n'est pas une règle qui s'applique à tous.
08:02 Comme le disait M. Foulard, on reviendra tous avec notre scrabble,
08:06 encore un long temps, à jouer entre postes avec nos règles.
08:09 - C'est un état d'esprit, c'est juste ça.
08:11 - À l'instant, Alexis Poulin parlait de mouvement de vitesse,
08:14 en expliquant que, et je comprends l'argument,
08:17 peut-être que ça allait trop vite et donc il y allait avoir un retour de bâton.
08:21 Je pense qu'au-delà de la vitesse, c'est une question de principe.
08:23 Si on considère qu'au scrabble, on doit pouvoir utiliser l'ensemble des mots du dictionnaire,
08:27 ce sont l'ensemble des mots du dictionnaire.
08:29 Et effectivement, je comprends aussi ce parallèle avec des livres qui sont réécrits,
08:32 parce qu'on voit qu'il y a une tendance aujourd'hui à vouloir appliquer
08:35 une partie des règles de certaines personnes,
08:39 disons de la tendance woke en général de 2023,
08:43 des livres qui ont été écrits, des œuvres qui ont été écrites auparavant.
08:46 Je pense qu'on entre dans un délire qui va être soutenu par très peu de gens,
08:49 très peu de Français, et j'espère un minimum d'êtres humains dans le monde.
08:53 - Alors, on continue notre tour de table.
08:57 Lounès, vous vouliez revenir sur ce qui se passe au journal du dimanche.
09:01 Les journalistes qui ont annoncé que le journal ne sortirait pas dimanche
09:06 après l'annonce de la nomination de Geoffroy Lejeune.
09:10 - Je veux simplement dire mon soutien aux journalistes de la rédaction du JDD,
09:16 parce que ce qui se passe est dramatique.
09:20 On voit Vincent Bolloré qui essaie d'imposer Geoffroy Lejeune
09:25 comme directeur de la rédaction, et on voit là encore une fois les dérives
09:29 de cette concentration des médias dans les mains de quelques milliardaires
09:34 qui viennent par là promouvoir une idéologie.
09:38 Et c'est une particularité chez Bolloré.
09:41 On l'a vu malheureusement lorsqu'il a racheté le groupe Canal,
09:45 lorsque E-télé s'est transformé en CNews.
09:49 Petit à petit, on voit que tout ce qu'il touche finalement
09:53 finit par se transformer en plomb,
09:57 et ça fait mal à la liberté d'expression,
10:01 parce que par là, il vient nuire à la pluralité.
10:05 - C'est pas d'aujourd'hui que des milliardaires s'achètent ou se créent des médias.
10:10 Mais pendant longtemps, il y avait une certaine,
10:14 je serais naïf que de dire une totale neutralité,
10:17 mais un certain recul de ces propriétaires de médias qui n'interféraient pas,
10:21 ou très très très très peu, sous risque de lever de bouclier,
10:25 sur la ligne éditoriale. Là on voit que c'est une offensive claire.
10:29 Geoffroy Lejeune est un proche d'Éric Zemmour,
10:33 qui aurait eu un peu la haute main sur la visibilité rendue à Eric Zemmour.
10:40 Donc deux points ça fait une ligne, et je crois que c'est très dommageable.
10:45 Je voulais redire mon soutien, et le soutien du Parti Socialiste à la rédaction du JDD.
10:50 - Mais on va y revenir, parce que je pense que vous voulez répondre Samuel Lafond,
10:53 mais CNews, on la prenait dans les jours qui viennent, est en train de dépasser BFM.
10:58 Donc voilà, vous parlez de liberté d'expression,
11:02 il y a des gens qui regardent et qui aiment.
11:05 On va y revenir et vous répondrez Samuel.
11:07 - Le problème c'est le ménage qui est fait dans les rédactions en général après.
11:09 - Bon on va avancer rapidement, vous vouliez peut-être répondre,
11:18 parce que ça touche évidemment Eric Zemmour, Samuel Lafond,
11:22 cette affaire Geoffroy Lejeune, proche d'Éric Zemmour.
11:26 Hier il y avait une grande manifestation de soutien à la rédaction du JDD.
11:31 Tous les anciens directeurs ont signé, pour aller dans votre sens, Lounès,
11:35 tous les anciens directeurs de la rédaction ont signé contre la venue de Geoffroy Lejeune.
11:39 Vous vous êtes dit de quoi ?
11:40 - Alors indirectement ça touche Eric Zemmour,
11:42 mais le vrai sujet c'est la question de la pluralité d'opinion.
11:45 J'entendais à l'instant que si Geoffroy Lejeune était nommé,
11:49 et il va être nommé à la tête du JDD,
11:51 ça diminuerait la liberté d'expression et la pluralité d'opinion.
11:54 La réalité, et tous les Français le savent, les auditeurs de le Sud Radio le savent très bien,
11:58 c'est que pendant des années, on a eu des médias qui, globalement, disaient à peu près la même chose,
12:03 et sur de nombreux sujets importants pour les Français,
12:06 notamment la sécurité, notamment l'immigration, ne disaient pas directement les faits.
12:11 Il se trouve que des chaînes qui ont mis en avant plutôt la liberté d'expression,
12:16 d'ailleurs Sud Radio, également CNews, gagnent en auditeurs régulièrement.
12:20 Ça dit quelque chose.
12:21 Ça dit que les Français veulent voir et entendre des opinions différentes,
12:26 des argumentaires, et pas seulement...
12:29 On parlait de l'eau gorée, j'entendais le mot "eau gorée",
12:31 mais pas seulement des gens nous dire...
12:33 On parle souvent de France Inter, France Inter c'est peut-être le bouc émissaire,
12:36 mais je pense que c'est significatif de quelque chose.
12:38 Quand on écoute trop souvent la radio publique, ou les chaînes de télévision publiques,
12:42 on a l'impression d'avoir un discours unique, d'une pensée unique.
12:45 Eh bien, heureusement, heureusement, les Français ne veulent pas ça,
12:49 et ils veulent différentes opinions.
12:50 Pour le JDD en particulier, Geoffroy Lejeune, je pense que c'est une bonne chose pour le JDD,
12:55 c'est un bon journaliste, il peut dynamiser la rédaction...
12:58 - Vous êtes d'accord que ça envoie un signal,
13:00 quelqu'un qui vient de Valeurs Actuelles et qui arrive au journal du dimanche, ça envoie un signal ?
13:03 - De fait !
13:04 - Politique ?
13:05 - De fait, c'est un signal politique.
13:06 Après, je pense que le JDD fait un bon travail,
13:08 je pense qu'avec Geoffroy Lejeune, il y aura une très bonne équipe autour de lui,
13:11 et qu'il arrivera à dire les faits, et que ce sera toujours un journal de référence,
13:16 puisqu'on sait très bien que la plupart des gens dans le monde politico-journalistique
13:20 lisent notamment le JDD tous les dimanches, en plus du Canard Enchaîné qui sort le mercredi,
13:24 et donc c'est une référence dont on parle ensuite,
13:26 on en parle le dimanche, on en parle le reste de la semaine.
13:28 - Bon, Alexis, vous avez quelque chose à dire sur le sujet ? Alexis Poulain ?
13:32 - Alors, c'est les lois en fait qui permettent ça,
13:35 c'est-à-dire que l'actionnaire décide qui met à la tête d'un média,
13:38 d'ailleurs, Anola Gardère le disait dans une interview au Figaro, il y a de ça quelques jours,
13:42 donc, ben voilà, c'est légal.
13:44 Après, que les journalistes, les gens ne sont pas d'accord,
13:46 ben ils peuvent le faire savoir, et puis ils peuvent ensuite partir s'ils le souhaitent,
13:50 il y en a qui vont sans doute rester,
13:52 mais aujourd'hui, la loi permet ça,
13:54 alors si on veut le changer, il faut changer la façon dont les médias sont gérés,
13:58 dont les médias sont achetés, revendus,
14:00 et dont le jeu joue,
14:02 mais aujourd'hui, tel que c'est fait,
14:04 ben ça sert à rien de vouloir dire qu'un actionnaire décide qui va être le rédacteur en chef du titre dont il est propriétaire,
14:10 puisque c'est comme ça que ça fonctionne, et c'est tout à fait légal, voilà.
14:13 - Je redis que moi j'ai travaillé 17 ans dans le groupe TF1,
14:17 je n'ai jamais, jamais reçu une seule consigne,
14:20 et ne parlons pas de Sud Radio, où nous avons une liberté totale,
14:24 après c'est vrai que peut-être qu'il y a des groupes où c'est différent, on va avancer.
14:27 - Et puis il y a des propriétaires qui sont différents.
14:29 - Oui, il y a des propriétaires différents, vous avez raison, il y a des gens qui...
14:32 - Ne l'invisons pas, je rappelle que là, on entre dans une concentration des médias,
14:36 de l'information, et de la formation,
14:38 parce que, ne disons pas que vous l'aurez aussi,
14:40 propriétaire d'une grosse partie de l'édition,
14:43 donc, voilà, mais...
14:46 - Il y a aussi des propriétaires qui décident de faire de leurs médias, des médias d'opinion,
14:50 en plus que des médias d'information, mais s'ils le disent et que c'est transparent,
14:53 s'il n'y a pas de malhonnêteté là, et comme pour reprendre une citation de Coluche,
14:57 il suffirait que les gens ne l'achètent pas pour que ça ne se vende plus,
15:00 à partir du moment où c'est transparent et qu'on sait ce qu'il y a derrière ce média,
15:03 après c'est le choix de la liberté de l'agent.
15:06 - C'est ce que je voulais dire par rapport à CNews, CNews qui est encore loin de BFM,
15:09 BFM qui baisse en nuance, mais CNews fait remonter ses audiences
15:14 par rapport à E-télé, donc ça veut dire qu'il y a des gens qui regardent,
15:18 effectivement, ce que vous dites, si ça ne plaît pas, les gens ne regardent pas.
15:21 - On va plutôt vers un équilibre, finalement. - Oui, absolument.
15:24 Mais attendons de voir ce que va faire Geoffroy Lejeune, il commence aujourd'hui,
15:28 je ne sais pas comment il va gérer ça, je lui souhaite quand même bien du courage,
15:32 mais j'ai discuté avec... - Il va recruter des journalistes chez Reconquête.
15:35 - Bah, ils ne sont pas journalistes chez Reconquête.
15:38 - Vous savez, le pont, parfois, se fait. - Coup de gueule pour vous, Samuel.
15:42 - Oui, on va parler avec vous, ça va intéresser l'UNESP, puisqu'il avait décidé
15:46 de parler de cela, c'est la visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
15:50 - Alors, on voit que le président de la République, Emmanuel Macron,
15:53 se déplace à Marseille et qu'il en profite pour faire de nombreuses annonces.
15:56 Parmi ces annonces, il y a toujours et encore des dépenses publiques.
16:01 On a l'impression que la seule réponse du gouvernement aujourd'hui,
16:04 alors qu'il y a plein de sujets qui sont à traiter et qui sont en cours,
16:08 qui reculent, qui n'avancent toujours pas. Je pense notamment aux sujets
16:12 dont a parlé Emmanuel Macron lui-même, qui voulait faire passer cet été,
16:15 l'écologie, l'immigration, les finances publiques.
16:19 On voit que les textes reculent de plus en plus.
16:21 Et on a un président qui se déplace un peu partout en France, à Marseille,
16:24 pour annoncer toujours plus d'argent, toujours plus d'argent.
16:27 Et notamment des expérimentations, je pense à l'école,
16:30 il faut faire des expérimentations. Sur l'école, c'est un sujet très particulier,
16:33 puisqu'on sait déjà ce qui a fonctionné pendant des années.
16:37 On sait que ce qu'on a appliqué en termes de pédagogie en France
16:40 et dans de nombreux pays d'Europe pendant des années a été repris,
16:43 on cite souvent Singapour et dans d'autres pays d'Asie, et que ça fonctionne.
16:47 Et là, on a l'impression qu'on est dans l'idéologie complète,
16:51 puisque non seulement à ces déversements d'argent public,
16:54 mais en plus, plutôt que d'appliquer ce dont on sait que ça fonctionne,
16:58 eh bien on veut toujours réinventer le système, alors que finalement ça peut marcher.
17:04 - Comme quoi par exemple, qu'est-ce qui est déconnecté, qu'est-ce qu'il annonce qui ne fonctionnerait pas ?
17:08 - Ce qui est déconnecté, très clairement, c'est de dire,
17:11 et même maintenant qu'on se présente à Marseille,
17:14 c'est une solution miracle, le fait de se déplacer,
17:17 il va nous sauver, et on met toujours plus d'argent.
17:20 On sait qu'à Marseille, il y a des grands problèmes d'insécurité,
17:23 on sait qu'à Marseille, il y a des grands problèmes de trafic de drogue.
17:25 Trafic de drogue, comment est-ce qu'on règle le problème de trafic de drogue ?
17:28 Eh bien, on rétablit l'ensemble de la chaîne pénale.
17:31 Puisqu'aujourd'hui, on sait très bien que de très nombreux policiers ou des gendarmes
17:35 arrêtent des délinquants et des criminels,
17:38 et que ces gens-là sont très peu jugés, peu condamnés par la justice,
17:43 et recommencent.
17:45 Evidemment, contrairement à ce que disaient les laxistes,
17:48 une peine importante dissuade de commettre le délit ou le crime,
17:54 et en plus, nécessairement, si la personne se retrouve en prison,
17:58 si le trafiquant de drogue se retrouve en prison,
18:01 eh bien, par essence, il ne peut plus trafiquer dans la rue.
18:05 Et en fait, là on entend des arguments sur la légalisation, sur la dépénalisation,
18:08 tout ce que vous voulez, alors qu'on en a déjà parlé sur ce plateau,
18:12 rien n'est fait concrètement pour faire en sorte que les délinquants et les criminels
18:16 soient sévèrement punis.
18:18 - Alors, Bunez, c'était peut-être pas tout à fait le thème sur lequel vous voulez réagir,
18:22 mais il y en a à tout.
18:25 Sur la sécurité.
18:28 Benoît Payan, maire de Marseille, avait fait des demandes importantes à l'État,
18:32 à savoir un renforcement du judiciaire, notamment sur la question des magistrats,
18:40 sur la question du narcotrafic,
18:45 et donc le président a annoncé, si j'ai bien noté, 22 magistrats supplémentaires,
18:50 la création d'une équipe cyber go fast,
18:53 la dotation à la douane de nouveaux matériels de détection de produits illicites.
19:03 Ce sont des demandes qui ont été faites par la ville, le président y souscrit.
19:09 Pour le coup, c'est plutôt une bonne chose.
19:12 Il y a fait aussi un peu son coup de com' habituel, avec sa version "grand débat" recyclée.
19:20 Moi c'était plus sur ce point-là, dans sa relation à nos concitoyens,
19:26 où il a encore été dans la théâtralisation, que ce soit éparpillée ou dans le mépris.
19:31 - Pourquoi dans le mépris ?
19:33 - Doublement.
19:35 D'abord avec cette dame qui parlait de son fils en recherche d'emploi,
19:39 où il a adapté son adage bien connu du "traverser la route vous trouverez un emploi".
19:45 - Mais il a par raison, toutes les rédactions...
19:47 - Oui, "allez faire un tour sur le Vieux-Port, en une heure je vous trouve 10-11 emplois".
19:52 - Mais en quoi c'est du mépris ?
19:53 Toutes les rédactions ont envoyé des journalistes, Sud Radio compris,
19:56 faire le tour du Vieux-Port et d'autres villes.
19:59 On a, nous à Sud Radio, envoyé aussi des journalistes dans plusieurs villes faire le tour
20:03 et en frappant aux portes on trouve du boulot.
20:06 - Oui mais ça vient réactiver l'idée que les personnes qui sont au chômage le sont par leur faute.
20:12 - Mais c'est pas la réalité ? C'est pas le CQFD ?
20:15 - Non mais cette dame dit "mon fils est au RSA".
20:18 - Je crois que Pôle Emploi avait fait une étude sur les annonces publiées.
20:25 8 sur 10 finissent par une embauche et sur celles qui ne finissent pas par une embauche,
20:30 soit c'est parce qu'elles sont mal publiées, soit parce qu'elles ne correspondent pas à l'état du marché.
20:36 C'est à chaque fois un poncif qui n'est pas réel.
20:40 Quand on est sur le terrain, quand on reçoit nos concitoyens, comme de nombreux élus le font,
20:45 comme je le fais régulièrement toutes les semaines, on voit que les gens ont envie de bosser.
20:50 Ils ont du mal à trouver du boulot en lien avec leurs compétences,
20:56 en lien avec ce qu'ils ont aussi envie de faire.
20:59 - Il y a les deux. - Il faut trouver parfois les deux.
21:03 Et puis il y a eu aussi cette altercation avec une Marseillaise
21:08 qui disait que ça n'allait pas assez vite.
21:10 Une habitante des quartiers Nord, quand vous voyez l'état dans lequel est le quartier Nord,
21:14 c'est un drame. Le logement insalubre, les co-pros dégradés.
21:18 Et évidemment que ces gens ne sont pas patients.
21:21 Et on ne serait pas patients à leur place.
21:23 - On va y revenir et je crois que vous voulez réagir.
21:25 On y revient dans un instant, 9h27 sur Sud Radio.
21:28 - Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h10, Valérie Expert.
21:33 - Avec vous sur Sud Radio.
21:35 - Le scrabble continue de faire débat, mais c'est intéressant.
21:38 - Il y a des sujets tendus.
21:40 - Emmanuel Macron méprisant, voulait y réagir Frédéric Fougera
21:44 et sur la déconnexion de cette visite du président de la République.
21:47 Hier on l'a évoqué avec Jacques Meir qui lui disait
21:49 qu'il est en campagne pour les prochaines municipales à Marseille.
21:52 Ce n'est pas son rôle d'aller là-bas et d'annoncer ça.
21:55 - Futur candidat.
21:57 - Si à chaque fois qu'il se déplace, on va l'accuser d'être en campagne quelque part,
22:00 ça veut dire qu'il ne peut plus rien faire et ça va servir ceux qui disent
22:03 qu'il ne sort pas parce qu'il aurait peur de sortir.
22:05 Je voulais revenir sur l'aspect image et communication.
22:08 Quand on dit que c'est un coup de com', je note qu'en politique,
22:11 tout ce que font les autres c'est de la com' et tout ce qu'on fait soi-même c'est sincère.
22:14 En fait, tous les politiques, il y en a autour de la table, il y en a partout ailleurs,
22:17 devraient juste faire attention parfois à ce qu'ils disent.
22:20 - J'ai dit qu'il y avait des actes, je dis qu'il y avait une partie coup de corps.
22:23 - Ça pourrait participer à leur cohérence aussi et à leur respect par les Français
22:26 de se rendre compte que oui, en communique, il faut faire de la communication
22:29 et qu'il n'y a pas de la communication positive quand on la fait soi-même
22:32 et pas de la communication positive quand ce serait celle des autres.
22:35 Pour revenir sur l'image, il y a eu une image républicaine très forte,
22:38 c'était l'accueil du président de la République par le maire de Marseille.
22:41 Ça montre qu'on est dans une république, que les gens se respectent,
22:44 quelle que soit leur étiquette. Le président de la République était venu à Marseille
22:47 en disant "je reviendrai". Combien de présidents de la République ont dit
22:50 "je viens, je vous annonce aussi, je reviendrai" et on ne les revoit jamais ?
22:53 Donc il est dans cette continuité. Qui est de la com' ou pas ?
22:56 - Il est venu 17 fois, hier on l'a évoqué, il est venu 17 fois depuis son élection.
22:59 - Il aime bien Marseille.
23:02 Mais voilà, il est dans son rôle, moi je trouve qu'il est dans son rôle
23:05 et en termes d'image, c'est bon pour lui et c'est aussi bon pour Marseille.
23:08 En revanche, ce qui m'étonne, je l'évoque régulièrement ici,
23:11 c'est le niveau d'annonce qu'il peut être amené à faire.
23:14 Il est accompagné de ses ministres et il fait des annonces qui relèvent plutôt
23:17 de la compétence ou de l'autorité de sa première ministre ou de ses ministres.
23:20 Ça c'est plus embarrassant. - Parce qu'il est ministre de l'éducation,
23:23 si on parle des rythmes scolaires.
23:26 - Alexis Poulin vous a pas entendu sur ce sujet ?
23:29 - Non mais parce que c'est de la com', il revient certes à Marseille
23:32 mais il n'a pas répondu à toutes les questions, il y a encore des écoles
23:35 qui ferment évidemment et puis on voit qu'il y a quand même une mise en scène
23:38 exceptionnelle de ces pseudo-bains de foule.
23:41 Moi ça me rappelle le grand débat après les gilets jaunes,
23:44 c'est-à-dire qu'on a eu la réforme des retraites qui est passée au forceps
23:47 avec toute la violence qu'on a pu voir de répression des manifestations
23:50 et puis là il refait le grand débat, c'est-à-dire qu'on le voit sur différents sujets
23:53 à chaque fois en bras de chemise, au milieu, seul à parler
23:56 pour répondre aux gens en disant que ce qu'il fait est génial
23:59 et que les gens n'ont rien compris. C'est tout le temps la même chose
24:02 et là c'est le deuxième quinquennat, on a l'impression que c'est un remake
24:05 très mal fait, ça continue, les annonces en fait, il a très peur
24:08 en réalité que Bonapéian, le maire de Marseille, utilise l'argent de l'État
24:11 pour dire que finalement c'est lui et sa mairie qui vont réussir à faire
24:14 ces choses-là, donc c'est pour ça qu'il met autant d'intérêt sur Marseille
24:17 parce qu'il prépare effectivement les municipales, c'est vrai.
24:20 Christophe Castaner au port de Marseille, c'est pas pour rien non plus
24:23 donc on voit bien là qu'il est là pour essayer de dire "attention c'est moi
24:26 qu'on va pas me voler la vedette" et puis je compte bien reprendre
24:29 cette ville parce que cette ville est potentiellement dangereuse politiquement
24:32 c'est la deuxième ville de France et elle est loin d'être alignée
24:35 sur les désidératats de monsieur Macron. Donc voilà
24:38 tout l'intérêt est là. Il avait promis pendant la campagne
24:41 à Marseille lors du seul meeting qu'il a fait quasiment
24:44 des purificateurs d'air dans les écoles et ça devait arriver
24:47 à la fin de l'année 2022. Bon y'en a toujours pas. Donc les promesses
24:50 d'Emmanuel Macron, on les connaît, elles n'engagent que ceux qui les croient.
24:53 Juste parce que monsieur Poulain
24:56 évoquait les promesses
24:59 la dépense de l'argent de l'État par la vie.
25:02 Juste pour remettre sur la table les choses
25:05 le plan Marseille présenté par
25:08 la mairie de Marseille et le président de la République c'était 1,5 milliard
25:11 sur 10 ans, 400 millions d'euros
25:14 de l'État et 500 millions d'euros de l'État
25:17 et 1 milliard financé par la ville.
25:20 Même s'il y a une garantie de l'État
25:23 ce sont 1 milliard financé par la ville et aujourd'hui
25:26 la ville a des résultats puisque sur les 180 écoles
25:29 qui doivent être rénovées sur 10 ans, y'en a déjà
25:32 26 à la fin de l'année prochaine qui seront
25:35 soit en cours de construction
25:38 donc 6 nouvelles écoles qui auront été construites et 20 qui auront été
25:41 rénovées. Donc la mairie utilise
25:44 plutôt bien l'argent public sur ce coup là et
25:47 en grande partie l'argent public municipal.
25:50 Il faut le dire parce que là c'est Macron qui est le plus tendant à verser les choses.
25:53 Très rapidement sur Marseille
25:56 effectivement les annonces d'Emmanuel Macron ne correspondent pas à ce qu'on peut
25:59 attendre d'un président de la République qui pourrait se dire
26:02 considérer que Marseille est une grande ville, une ville qui pourrait
26:05 être magnifique si on n'avait plus cette insécurité
26:08 si on n'avait plus cette saleté, si on n'avait plus tous les désagréments qu'on connaît
26:11 malheureusement à Marseille et que les Marseillais sont
26:14 les premiers à subir. Les annonces d'Emmanuel Macron sont
26:17 effectivement plutôt des annonces de ministres ou de secrétaires d'Etat
26:20 il n'y a pas de vision jusqu'en Marseille 2050 par exemple
26:23 ça c'est le premier point. Deuxième point c'est effectivement
26:26 la théâtralisation parce qu'on a l'impression de retourner
26:29 dans le grand débat post-Gilets jaunes et je pense
26:32 que les Français ne s'y trompent pas, ils se rendent bien compte
26:35 que tout ça sonne faux et ça continue
26:38 d'accroître la déconnexion entre le gouvernement
26:41 et les Français et notamment les Français de la France périphérique.
26:44 - Donc là vous êtes d'accord, vous êtes à peu près d'accord.
26:47 Je voudrais qu'on parle de Nanterre évidemment, ce drame
26:50 mardi matin, un jeune homme de 17 ans a été
26:53 tué par un tir de policier après un refus
26:56 d'obtempérer, c'était à Nanterre, le policier
26:59 a été placé en garde à vue
27:02 ce matin Gérald Darmanin appelle
27:05 au calme, dit que les images ne sont pas
27:08 ne représentent pas ce que veulent
27:11 ce que veut, ce que souhaite la police, je pense qu'il faut être
27:14 extrêmement prudent, il faut essayer d'être mesuré
27:17 il y a vraiment, quand on regarde les réseaux
27:20 sociaux c'est assez effrayant d'un côté comme de l'autre
27:23 Alexis, vous vouliez y revenir d'une certaine manière
27:26 à propos du tweet de Kylian Mbappé
27:29 J'ai déjà fait mon édito sur ce sujet ce matin
27:32 et c'est vrai que la mesure et la complexité n'ont pas lieu
27:35 d'être dans cette affaire, il y a vraiment ceux qui vont
27:38 dénoncer le policier, ceux qui vont
27:41 le défendre et personne ne veut se poser la question, c'est pour ça que je parlais
27:44 du temps de la justice, parce que c'est pas anodin que lors d'un contrôle
27:47 de police, l'officier de police
27:50 sorte son arme, là il y avait l'arme sortie
27:53 et la question se pose, pourquoi l'arme était-elle sortie ?
27:56 Pourquoi tire-t-il ensuite à bout portant alors qu'il est
27:59 contre la voiture, pas devant et il y a le mur derrière, bref, il y a beaucoup de choses
28:02 et à partir du moment où on rentre dans cette complexité, on passe déjà
28:05 pour un camp ou l'autre, évidemment moi je condamne
28:08 absolument le tir à bout portant parce qu'on sait que c'est un tir létal
28:11 on ne sait pas ce qui se passe dans la tête du policier à ce moment-là
28:14 dit dans la tête du conducteur de 17 ans au volant de la voiture
28:17 c'est la panique, mais tir à bout portant, l'officier de police
28:20 doit savoir que c'est un tir létal et ça c'est inacceptable
28:23 et ensuite Kylian Mbappé entre dans la danse, alors c'est rare que les sportifs
28:26 prennent position sur les affaires de société
28:29 et voilà ce qu'il dit dans son tweet "J'ai mal à ma France
28:32 trois petits cœurs, un bleu, un blanc et des cœurs rouges
28:35 fendus, cassés, une situation inacceptable
28:38 tous mes pensées vont pour la victime et les proches
28:41 de Naël, ce petit ange parti beaucoup trop tôt"
28:44 alors voilà, c'est évidemment un tweet qui a fait plus de
28:47 2 millions de vues, qui va aller partout
28:50 c'est ce que je vous disais dans la simplification
28:53 le camp, ce qui fait qu'on a derrière
28:56 une situation inacceptable, oui
28:59 le fait que les policiers soient devenus des ennemis des citoyens
29:02 et ça c'est pas possible, il y a une réconciliation qui doit être faite
29:05 au niveau bien sûr de l'Etat, au niveau des territoires
29:08 parce que c'est vraiment une guerre qui est en train
29:11 de se louer là, entre la police d'un côté et les habitants
29:14 de l'autre et ça c'est inacceptable parce que le policier
29:17 en République, il est là pour défendre les biens et les personnes, il faut le rappeler
29:20 et comme je le disais, s'il sort son arme, c'est pas anodin
29:23 il le fait pas parce qu'il le fait tous les jours
29:26 c'est ce que disait ce matin Thibaud de Montbréal que j'entendais sur une autre antenne
29:29 et qui disait "qu'est-ce qui s'est passé avant pour qu'un policier sorte son arme
29:32 ça n'excuse pas, attendons, il y a le temps de l'enquête"
29:35 et quand vous dites ça simplement "attendons le temps de l'enquête"
29:38 elle va être complexe et la justice doit faire la lumière sur ce drame
29:41 terrible, vous passez déjà pour quelqu'un
29:44 qui se prend position pour un camp ou l'autre, mais c'est pas une question de camp
29:47 c'est vraiment ça qui est terrible, c'est de voir qu'on est rentré dans une logique
29:50 où la police est devenue un camp face aux citoyens
29:53 c'est pas ça en fait la République, on est en train de dériver complètement
29:56 - On a Omar Sy aussi "mes pensées prièrent voir la famille
29:59 au proche de Naël, mort à 17 ans ce matin, tué par un policier
30:02 qu'une justice digne de ce nom en aura la mémoire
30:05 de 7 enfants", il y a évidemment eu beaucoup de
30:08 réactions, alors essayons de...
30:11 - Dans cette affaire documentaire, il y a deux événements
30:14 distincts, le premier événement c'est la mort
30:17 de ce jeune homme Naël, de 17 ans
30:20 et le deuxième événement, j'y vais ensuite, ce sont
30:23 les émeutes. Le premier événement, il y a trois possibilités
30:26 soit le policier, et on doit attendre
30:29 l'enquête puisqu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé, soit le policier
30:32 était dans son bon droit, soit le policier a fait une faute, soit
30:35 aussi il est possible que le policier avait le doigt sur la queue de détente
30:38 et quand la voiture avance, sans faire
30:41 exprès, il peut tirer. On ne sait pas, on saura avec l'enquête.
30:44 - Après il aurait menti, on va mettre des conditionnels
30:47 puisqu'il a la première version où il dit qu'il était
30:50 face à la voiture, on voit les images contre lui. - Donc on verra, en sachant
30:53 tout de même, et tous les gens qui sont habitués
30:56 aux agressions et à ce genre de situation, savent que
30:59 naturellement, on déforme la réalité. On peut vraiment se tromper
31:02 on peut inventer des escaliers, on peut inventer des couloirs, on peut inventer des choses
31:05 très importantes et il faut être dans ce genre de situation
31:08 pour se rendre compte de ça, ou être spécialiste de ce genre de choses.
31:11 Sur les émeutes, il y a quelque chose
31:14 d'inacceptable qui se passe. Dans de nombreuses villes de France
31:17 on voit des racailles attaquer
31:20 la police, les pompiers, les pompiers qui viennent
31:23 pour aider, pour soigner, pour éteindre les incendies
31:26 et on espère évidemment que ça ne va pas se multiplier
31:29 mais ça fait trop d'années, trop d'années que malheureusement
31:32 on subit ça et on a l'impression que c'est normal
31:35 ça se normalise. Mais dans quel autre pays
31:38 est-ce qu'on voit ce genre de situation ? Quasiment pas
31:41 d'autre pays. Et j'ai envie de dire, on voit beaucoup de réactions publiques
31:44 mais est-ce qu'on a entendu ces gens-là ?
31:47 Et est-ce qu'on a eu des émeutes suite à l'attaque
31:50 d'Annecy ? Quand des petits
31:53 enfants, des bébés se faisaient poignarder dans une poussette
31:56 il y a beaucoup de gens qui ne s'en ont pas émus. Et là, il y a
31:59 l'affaire d'un jeune qui est contrôlé et finalement se retrouve
32:02 mort sur place dans la voiture
32:05 et on a des émeutes, des attaques contre la police. Il faut
32:08 et je termine là-dessus, il faut qu'on soit très clair. Est-ce qu'il y a
32:11 de l'ordre et de la justice du côté de la police ?
32:14 Est-ce qu'il y a une violence légitime ?
32:17 - Vous avez vu les policiers reculer hier dans un certain nombre
32:20 d'endroits où ils ont été attaqués.
32:23 - Et tous ces gens qui attaquent la police, est-ce qu'ils vont être interpellés ?
32:26 - Il y a une 36e interpellation. - Ou est-ce que pour acheter
32:29 la dite paix sociale qui n'existe pas finalement,
32:32 ces gens-là vont être excusés et ne seront pas poursuivis ?
32:35 - On va y revenir dans un instant avec vous. Petite pause sur Sud Radio
32:38 à tout de suite.
32:41 Avec vous sur Sud Radio, nous revenons sur ce qui s'est passé à Nanterre.
32:44 Encore une fois, prudence sur les images, prudence
32:47 sur les réactions. En tout cas, tout le monde appelle au calme
32:50 et cette nuit, ce seront plus de 3000 policiers
32:53 qui seront mobilisés. Qui est-ce qui voulait réagir ?
32:56 Peut-être UNESS ? L'UNESS ? Je ne sais pas pourquoi je vous appelle.
32:59 J'ai un ami qui s'appelle UNESS.
33:02 - On a tous un ami qui s'appelle UNESS. - Oui, voilà.
33:05 - J'ai l'habitude. - L'UNESS à Drude.
33:08 - En plus, c'est vrai. - Oui, c'est vrai en plus.
33:11 Qu'est-ce que ça vous inspire, vous, tout ça ?
33:14 - Déjà, moi, dire mon émotion et je crois que c'est une émotion
33:17 partagée de voir un jeune homme de 17 ans
33:20 décéder dans le cadre d'un contrôle
33:23 de police. Certes,
33:26 avec une tentative
33:29 d'élite fuite, refus d'obtempérer.
33:32 Mais tout de même, en France,
33:35 on ne doit pas mourir parce qu'on fait un
33:38 refus d'obtempérer. En tout cas, on ne doit pas mourir sous les balles
33:41 d'un policier. Ensuite,
33:44 comme vous le dites, moi je suis très républicain, l'enquête
33:47 fera la lumière, je l'espère.
33:50 Il faut que l'enquête soit transparente, indépendante.
33:53 Et là,
33:56 c'est le rôle aussi de l'IGPN de faire
33:59 son travail de manière rigoureuse et conscienceuse.
34:02 Et ensuite, à la justice, si les faits
34:05 que montrent ces vidéos
34:08 sont confirmés en l'État,
34:11 quand même vidéos accablantes et choquantes,
34:14 eh bien que les sanctions soient exemplaires.
34:17 Parce que c'est là, c'est aussi
34:20 dans ces moments-là, on en parlait en off,
34:23 qu'il faut aussi, lorsque cette
34:26 bavure est confirmée,
34:29 que la sanction soit
34:32 publique, en tout cas elle soit exemplaire.
34:35 Parce que sinon, effectivement, on a l'impression
34:38 que ça passe toujours.
34:41 Et ça ce n'est pas possible, parce que le crédit de notre police républicaine,
34:44 à laquelle on tient tous, moi je suis élu
34:47 dans le territoire des Hauts-de-Seine,
34:50 on a besoin de la police, on travaille quotidiennement avec la police,
34:53 elle est un des piliers de notre République,
34:56 mais pour ça, elle doit avoir
34:59 toute crédibilité et ne jamais, en tout cas
35:02 le moins possible, être entachée.
35:05 Et sur les émeutes qui ont eu lieu
35:08 cette nuit, oui c'est un échec.
35:11 Et le maire de Nanterre
35:14 a communiqué ce matin
35:17 en disant que si ces jeunes pensent
35:20 se venger la mort du jeune Naël,
35:23 ils se trompent malheureusement.
35:26 - Parce que ce sont les voitures des concitoyens
35:29 qui sont brûlés, il y a la mairie annexe de Mante-la-Jolie-aux-Balfourées
35:32 qui a été brûlée. - C'est pas une solution, il faut laisser maintenant
35:35 la justice passer et laisser aussi
35:38 permettre à la famille d'entamer son deuil
35:41 en sérénité. - Moi je ne voudrais pas non plus
35:44 qu'on dise que le délit de fuite, c'est pas grave.
35:47 C'est très grave, il y a des gens qui sont morts, il y a une petite fille
35:50 et sa mère et son père qui ont été tués.
35:53 - Je suis d'accord Valérie, mais attention, le débat est en train...
35:56 Je vois l'inversion de la charge s'opérer
35:59 dans les médias depuis ce matin,
36:02 parce que le débat que vous posez là, je vous le dis,
36:05 personne ne dit qu'un délit de fuite, qu'un refus d'obtempérer,
36:08 ce n'est pas grave. C'est puni, voilà, le délit de fuite
36:11 est puni et sanctionné et il doit
36:14 être sanctionné. Mais ce que tout le monde
36:17 dit, c'est qu'un délit de fuite ne doit pas
36:20 générer la mort d'un jeune homme et de qui que ce soit
36:23 d'ailleurs. - Bien sûr, mais on est totalement d'accord. - Et juste faisons attention
36:26 parce que je vois la petite musique s'entamer depuis ce matin, j'ai fait un peu le tour
36:29 des matinales, de cette tentative d'inversion de la charge
36:32 de dire "ah oui, mais quand même, attention, le refus
36:35 d'obtempérer, c'est pas grave". - C'est grave. - C'est grave, oui,
36:38 mais la mort d'un enfant,
36:41 parce qu'à 17 ans on a encore un jeune adulte, enfant-jeune adulte,
36:44 c'est encore plus grave. - Moi, le mot "enfant" me gêne un peu.
36:47 - Mais d'un jeune adulte, si vous préférez, c'est encore plus grave. - Non mais "enfant-petit-ange",
36:50 ça me gêne un peu aussi quand même. - C'est ridicule.
36:53 - Non. - Et ça vous gêne pas Bruno Attal
36:56 qui dit qu'il vaut mieux
36:59 une racaille morte. - Non mais c'est ce que je vous dis, c'est des deux...
37:02 - Non mais attention, ne mettons pas sur un équilibre
37:05 les deux parties. - J'ai commencé en disant qu'il y avait des excès
37:08 insupportables des deux côtés.
37:11 - Oui, je l'ai entendu, mais ne mettons pas un signe égal entre les excès.
37:14 Il y en a qui promeuvent la mort et d'autres non. - Alexis Poulain.
37:17 - C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire qu'il y a une vraie hystérisation du débat
37:20 où on parle de "quand", on parle de mots qui n'ont pas
37:23 été prononcés, on parle d'une tragédie, d'un drame.
37:26 Un jeune homme de 17 ans qui est tué à bout portant par un policier,
37:29 c'est pas normal. - Non, c'est pas normal. - Le refus d'obtempérer
37:32 c'est pas normal non plus en réalité puisque chaque année
37:35 c'est de nombreuses victimes de chauffards
37:38 parce qu'il y a ce refus d'obtempérer.
37:41 Donc il y a vraiment cette... Moi ce qui m'inquiète le plus
37:44 c'est la violence dans la société.
37:47 C'est l'absence de réponse finalement
37:50 parce que face à ça on va avoir des émeutes et des CRS
37:53 et on remet encore davantage de l'huile sur le feu en réalité
37:56 avec ces deux camps qui s'affrontent, il n'y a plus rien là qui tient.
37:59 Et derrière des policiers qui vont
38:02 avoir un ressenti terrible en disant "mais finalement
38:05 quel boulot je fais ? Où est-ce que j'en suis ?"
38:08 Ce jeune homme avait 17 ans donc normalement il n'a pas le permis
38:11 de conduire, donc normalement il n'est pas censé être au volant d'une voiture.
38:14 Et quand un policier vous demande de vous arrêter,
38:17 le réflexe que j'ai c'est d'obéir
38:20 et de montrer mes papiers. Alors on va me dire "ah oui,
38:23 ça me paraît normal".
38:26 C'est terrible de voir ça.
38:29 Et puis je pense qu'il y a...
38:32 Le refus d'obtempérer il y en a eu un il n'y a pas longtemps, c'était le fils de Nadine Morano.
38:35 Il y en a tout le temps, y compris de personnes
38:38 dont on pourrait dire "ah bah c'est étonnant".
38:41 C'est un vrai problème de violence, de non-respect
38:44 des uns des autres et puis de peur.
38:47 On en arrive à un moment où on ne peut pas accepter
38:50 ni l'un ni l'autre en fait. Mais ça ne veut pas dire pour autant
38:53 qu'on doit rentrer dans une logique d'affrontement, de clan et d'outrance
38:56 verbale en disant "c'est bien fait pour ce jeune,
38:59 il avait qu'à obéir". C'est pas normal non ?
39:02 La peine pour un refus d'obtempérer c'est 2 ans et 15 000 euros d'amende.
39:05 C'est pas la mort immédiate.
39:08 J'aurais voulu vous faire écouter Marine Tondelier qui était ce matin l'invité politique
39:11 de Patrick Roger et donc qui avait une explication sur les violences policières.
39:14 Il y a des sujets de racisme dans la société,
39:17 il y a des problèmes de racisme dans la police, c'est indéniable.
39:20 Je ne dis pas que tous les policiers sont racistes,
39:23 mais je dis qu'on a un problème de racisme dans la police.
39:26 Quand je vois Valeurs Actuelles en salle d'attente de certains commissariats,
39:29 quand je vois qu'ils ont CNews allumé dans le commissariat,
39:32 par ailleurs je me demande bien pourquoi ils peuvent, en entendant ça,
39:35 déjà pourquoi ils allument cette chaîne et en plus quand ils entendent ça de leur channel,
39:38 il y a une liberté d'expression, c'est vous-même qui réclamez la liberté d'expression.
39:41 - Évidemment, mais c'est des services publics, donc vous voyez, il y a un moment où
39:44 les choses sont liées quand même.
39:47 - Les choses sont liées, donc CNews allumé dans un commissariat et Valeurs Actuelles,
39:50 on lui a posé la question après, mais vraiment, vous avez vu ça ?
39:53 Elle a dit "oui, j'ai eu des photos dans certains commissariats",
39:56 donc la nuance là aussi ne l'étouffe pas.
39:59 Oui Alexis, ça vous...
40:02 - Non mais je ne savais pas qu'il y avait des télés avec CNews dans les commissariats,
40:05 ou c'est ça, alors oui, il y a effectivement, on l'a vu d'ailleurs récemment,
40:08 avec des boucles extrêmement racistes d'officiers, d'ailleurs de la BAC néonazie,
40:11 on a vu qu'il y avait un problème de certains éléments de la police
40:14 qui avait ce penchant raciste,
40:17 et même plus loin encore,
40:20 donc c'est une réalité qui est d'ailleurs dans les mains de la justice actuellement.
40:23 Maintenant dire que parce que les policiers regardent CNews
40:26 et les Valeurs Actuelles, ils sont donc racistes et donc on en arrive là,
40:29 bon, ça fait partie de cette historisation du débat.
40:32 - C'est lié, elle dit que c'est lié.
40:35 - Non mais ce n'est pas lié, c'est-à-dire que oui,
40:38 on peut dire qu'il y a une sorte de petite musique,
40:41 on va voir une société qui va aller de plus en plus vers une pensée réactionnelle,
40:44 mais aussi, c'est ce que je disais tout à l'heure sur cette folie
40:47 de vouloir interdire les mots d'uscrable,
40:50 c'est-à-dire qu'à force d'empêcher un débat contradictoire en réalité,
40:53 et de vouloir avoir une seule pensée, la fameuse pensée unique,
40:56 forcément le débat, plutôt que d'avoir lieu,
40:59 ça devient une caricature et on tombe tout de suite dans les extrêmes.
41:02 Regardez le débat sur l'immigration,
41:05 c'est tellement difficile d'avoir un débat apaisé sur la question migratoire,
41:08 et pourtant elle est centrale à ce qui se passe en France et en Europe.
41:11 Le débat sur la sécurité, le débat sur l'identité nationale,
41:14 personne ne voulait l'avoir, et systématiquement,
41:17 parce qu'on évite les débats qui fâchent, les débats tabous,
41:20 on arrive dans ce genre de truc où on a une responsable politique
41:23 qui dit que parce qu'on regarde CNews et qu'on lit Valeurs Actuelles,
41:26 c'est un raciste, et c'est lié. Non, je ne suis pas d'accord.
41:29 - Frédéric Foudron ? - Je suis parfaitement d'accord avec Alexis.
41:32 Moi, j'ai envie de dire que je trouve ça intellectuellement grossier.
41:35 En fait, quand on a ce niveau de responsabilité,
41:38 qu'est-ce qu'on propose d'interdire les médias qui nous dérangent,
41:41 de supprimer les armes aux forces de l'ordre,
41:44 et les Français vont s'en tirer en sécurité ?
41:47 Les activistes, ils attaquent les marques, non pas parce qu'elles font des erreurs,
41:50 mais parce qu'elles sont incohérentes dans leurs discours.
41:53 Et ils ne respectent pas ou plus ou de moins en moins les politiques,
41:56 pas pour leurs erreurs, mais aussi pour leur incohérence.
41:59 Et là, on est complètement incohérents quand on tient ce genre de propos.
42:02 - On dirait que Marine Tondelier veut concurrencer Sandrine Rousseau dans le grand n'importe quoi.
42:05 Là, visiblement, elle y est arrivée.
42:08 - Il y a un concours chez les Verts. - On dirait qu'il y a un concours, effectivement.
42:11 Ce qu'il faut retenir quand même de Nanterre,
42:14 c'est qu'on a un événement malheureux, mais isolé.
42:17 Il ne faut pas que cet événement cache deux choses.
42:20 Premièrement, les émeutes. On s'habitue trop aux émeutes, j'y reviens.
42:23 Mais on s'habitue trop aux émeutes. Il est insupportable.
42:26 - Vous vivez où ? - Ça s'est normalisé.
42:29 - Vous parlez au français ? - En 2005, on parlerait davantage des émeutes.
42:32 On verra ce qui se passe dans les jours qui viennent.
42:35 - J'espère qu'on n'arrivera pas à 2005. - Mais malheureusement, on s'habitue,
42:38 comme on s'est habitué à l'augmentation de la délinquance,
42:41 comme on s'est habitué malheureusement à l'augmentation de la criminalité.
42:44 Le deuxième point, c'est qu'il faut garder toutes les proportions.
42:47 Attention à ne pas pointer du doigt tous les policiers.
42:50 Parce qu'on sait déjà qu'on a du mal à recruter dans la police,
42:53 qu'il y a beaucoup de policiers qui ne continuent pas après quelques années.
42:56 Si la réponse dans les jours suivants est la suivante,
42:59 c'est-à-dire, regardez, la police tue, la police est violente,
43:02 - et elle ne fait pas son travail. - Il faut qu'ils soient sanctionnés.
43:05 - Si il y a une faute, ils doivent être sanctionnés.
43:08 - Absolument. A titre individuel, s'il y a une faute,
43:11 on ne doit pas pointer la police du doigt en disant
43:14 "Regardez, les policiers font n'importe quoi".
43:17 D'autant plus que généralement, les policiers font attention
43:20 de ne pas utiliser la force, parce qu'ils savent très bien que ça peut leur être reproché.
43:23 Et les Français en sont conscients. Quand ils voient les images
43:26 de policiers qui doivent reculer face à des individus qui les attaquent,
43:29 qui les attaquent avec des armes ou des armes par destination,
43:32 dans d'autres pays, ce ne serait pas du tout possible.
43:35 Systématiquement, ces personnes, ils auraient une riposte de la police
43:38 ou des interpellations immédiates.
43:41 - Et les interpellations, c'est les chiffres que donnait Gérald Darmanin ce matin ?
43:44 - Je rassure M. Laffont, l'individualisation de la peine
43:47 est un atteint-principe de droit en France.
43:50 Et donc, évidemment,
43:53 si cet homme est condamné,
43:56 il sera condamné individuellement et ce n'est pas le corps de la police
43:59 qui sera condamné.
44:02 Je ne peux pas entendre dire qu'on s'habitue aux émeutes.
44:05 Malheureusement, je crois que vous voyez la France
44:08 dans le prisme de ces news, pas moi.
44:11 - On ne parle pas de la réelle.
44:14 - Je suis tous les jours sur le terrain et je peux vous dire que les gens,
44:17 quand il y a des émeutes, ils ne s'y habituent pas.
44:20 Et personne ne s'y habitue.
44:23 Nous, en tant qu'élus, on ne s'y habitue pas.
44:26 Il y a de la sécurité, les collectivités investissent.
44:29 Je peux vous dire, dans ma ville, même si on est une ville plutôt sûre,
44:32 on est un nœud de transport,
44:35 on investit dans la sécurité, dans la police municipale
44:38 pour pallier les carences de l'État.
44:41 - C'est un phénomène psychologique qui fait que, peu à peu, on s'habitue à des horreurs.
44:44 - Mais personne ne s'habitue aux horreurs et je crois que,
44:47 heureusement, parce que c'est aussi ce qui fait notre civilisation humaine,
44:50 c'est qu'en tout cas, on évolue,
44:53 on a évolué aujourd'hui, on ne s'habitue plus à l'horreur
44:56 et c'est pour ça qu'on est un certain nombre à chaque fois à la dénoncer
44:59 lorsqu'elle a lieu. Mais faisons attention à ne pas dire
45:02 qu'on s'habitue aux émeutes, ce n'est pas vrai et j'espère,
45:05 vous faisiez référence aux émeutes urbaines de 2005,
45:08 qu'on n'arrivera pas à ce niveau-là parce que je peux vous dire,
45:11 la difficulté que ça a été pour les élus locaux
45:14 de relever les villes qui ont été victimes de ces émeutes,
45:17 eh bien, certaines en sortent tout juste.
45:21 - Frédéric, un dernier mot ?
45:23 - Peut-être que le mot "habitué" n'était peut-être pas le meilleur mot,
45:25 mais en tout cas, on vit dans une société où la violence est banalisée
45:28 et ça devient une norme et ça, c'est fort hors de question.
45:31 - Je partage cette banalisation de la violence
45:34 qui est le fait aussi d'une non-action globale.
45:41 La confrontation à la violence, elle se fait sur les réseaux sociaux,
45:44 elle se fait dans les médias audiovisuels,
45:46 elle se fait sur Internet.
45:48 - Elle se fait dans les municipes de l'Assemblée nationale.
45:50 - Ça, c'est en raison gardée.
45:52 - Nous sommes tous responsables, y compris derrière ce micro.
45:55 - Oui, écoutez, moi je crois que je fais preuve de responsabilité,
45:58 je ne sais pas pourquoi vous me dites ça.
46:00 - Nous sommes tous responsables.
46:02 - Et dans l'hémicycle, juste pour ceux qui font un peu d'histoire de vie politique,
46:07 il y a eu des moments où les débats dans l'hémicycle
46:11 étaient bien plus durs qu'aujourd'hui.
46:13 - C'est fini pour aujourd'hui, la grève au JDD,
46:16 de nouveau reconduite pour 24h, votée ce mercredi matin à 97%.
46:20 Donc le journal risque de ne pas apparaître encore ce dimanche.
46:24 Je peux revenir sur ce qu'on disait,
46:26 les journalistes disent Arnaud Lagardère dit qu'il ne lâchera pas, nous non plus.
46:29 Donc on est dans une situation qui va ressembler à celle de C8 à l'époque.
46:34 Merci à tous les quatre, dans un instant l'émission Média avec Gilles Gansman.
46:39 A tout de suite.