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Jeudi 8 juin 2023, SMART JOB reçoit Doriane Bettinger (Doriane Bettinger, Directrice du pôle People & Transformation, Parella)

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00:00 [Musique]
00:12 Bien dans son job, comment accueillir, engager ces salariés jeunes, génération Y, génération Z, on ne sait plus trop.
00:20 On accueille Dorianne Bétinger justement pour en parler. Vous êtes directrice du "Pole People" et "Transformations" chez Parella
00:26 et vous avez sous votre bras, on l'appelle, c'est un observatoire que vous avez créé.
00:31 C'est un baromètre.
00:31 Un baromètre. D'abord un petit mot sur Parella parce que ce baromètre, il n'est pas anodin, c'est un enjeu, une relation que vous avez avec vos clients
00:39 qui vous pose la question, comment on fait avec les jeunes ?
00:42 Exactement. Donc ça fait 6 ans qu'on mène un baromètre pour mesurer les tendances, en tout cas le ressenti des dirigeants mais des salariés
00:51 sur les modes de travail, le bureau, l'immobilier parce qu'on est un cabinet de conseil et donc nous, nos clients, se posent des questions
00:58 "je reste, je pars, je réaménage" mais surtout ils ont envie de savoir comment les occupants vont vivre dans ces locaux
01:04 et est-ce qu'ils vont y venir, d'où l'intérêt d'avoir un peu de données tangibles pour les aider à y répondre.
01:10 Ce chiffre, 73% des jeunes salariés considèrent les locaux, issus évidemment de votre baromètre, comme un élément décisif ou important
01:18 dans le choix d'une entreprise. Ici, sur ce plateau, pendant la crise Covid, beaucoup se posaient des questions
01:22 et on avait même l'impression que les jeunes étaient très cools, ils ne voulaient pas venir au bureau. Mais pas du tout, le baromètre dit exactement l'inverse.
01:28 Les jeunes ont envie de venir, ils ont envie de venir au bureau parce que le bureau c'est le lieu de la sociabilisation, c'est le lieu où ils vont apprendre
01:36 souvent quand ils sont jeunes, ils sont dans des passages de leur carrière où ils apprennent, ils sont en stage, etc.
01:42 Et aussi parce qu'ils n'ont pas des conditions de travail chez eux qui leur permettent de travailler efficacement.
01:47 Donc ils viennent, mais pour autant ils sont très exigeants sur le lieu, sur les conditions de travail, sur tous les services.
01:54 Et donc ça en rend un groupe de personnes important.
01:57 Donc c'est un outil, ce baromètre utile. On va commencer à affiner un tout petit peu, parce qu'on y voit, et ce sont des outils que vous apportez à vos clients, évidemment,
02:03 les espaces de travail et les attentes des moins de 35. 66% veulent une offre de restauration, ça c'est un énorme sujet.
02:10 Je pense que ça dépasse largement le cadre des 35. 63% des services de bien-être et de santé mentale, extraordinaire.
02:16 62% des activités sportives, on imagine des salles de muscu ou éventuellement des moments où on va partir courir.
02:23 Et 53% une salle de sieste. C'est vrai que quand on parle à des managers qui ont plus de 55 ans, quand ils regardent ce truc, ils se disent "mais je ne comprends plus rien".
02:32 Ça semble dérisoire. Ils se disent pourquoi est-ce qu'ils viennent dans ce cas-là, est-ce qu'ils viennent pour aller des études ?
02:37 Exactement. Et surtout qu'on voit dans l'étude, et on a fait le parallèle avec ce qu'offrent les dirigeants,
02:43 et ce sont des services qui ne sont pas tous proposés ou minoritairement dans certains cas, parce qu'on sent qu'il y a un enjeu de mieux qu'à la maison.
02:51 Je sais que je peux travailler chez moi, j'ai des conditions de travail chez moi, en revanche, si je fais l'effort de me déplacer, j'ai envie que ce soit mieux.
02:58 Donc je m'attends à un niveau de service de restauration, à ce qu'on m'offre les possibilités de me détendre, de faire du sport, et donc je suis très exigeante vis-à-vis de ça.
03:05 Le petit souci, c'est qu'il y a une très forte demande, une très forte aspiration de ces jeunes, et quand on met en face ce que proposent réellement les dirigeants,
03:13 c'est là où on voit que vous partez là un peu de boulot, parce qu'une offre de restauration c'est seulement 28%, le reste c'est des tickets avec qui on va manger un sandwich dehors d'assez mauvaise qualité, parfois.
03:24 Des services de bien-être et de santé mentale, 20%, quasi inexistants, 63% pour la demande.
03:30 Des activités sportives, 19%, et une salle de sieste à 13%, ce qui est un chiffre assez intéressant, parce qu'on voit quand même que la salle de sieste ça progresse.
03:38 Qu'est-ce qui se passe là ? Il y a une défase entre ce qu'attend l'entreprise du salarié et ce que le salarié attend de son entreprise ?
03:45 Et sachant qu'on est aussi, et c'est ce qu'on vient creuser dans les projets immobiliers, on est face à des attentes qui sont très fortes, mais une liste au père Noël.
03:53 C'est-à-dire que le salarié va avoir envie que l'entreprise coche ses cases, pour autant souvent lorsqu'on démarre des aménagements, on leur demande "Est-ce que vous les voulez ?"
04:01 Et question 2, "Est-ce que vous allez les utiliser ?"
04:03 C'est un gadget où vraiment vous l'utilisez ?
04:05 Exactement, et donc la salle de sport, oui c'est important pour moi qu'elle existe, en revanche peut-être que personnellement je ne vais pas l'utiliser.
04:11 Mais mon entreprise coche toutes ses cases.
04:13 Et donc là l'employeur se dit "Est-ce que j'investis des mètres carrés, donc des euros, dans des services qui ne seraient pas tout à fait utilisés ?"
04:19 D'où le fait d'utiliser des services hybrides et donc des abonnements au sport par ailleurs.
04:24 Exact, et où est l'étiquette restaurant ?
04:26 Exactement.
04:27 Après tout, allez déjeuner où vous le souhaitez.
04:29 La restauration c'est un enjeu, parce que c'est pas un petit sujet la malbouffe chez les jeunes, la façon dont on se nourrit le midi, la façon dont on va même se nourrir le soir ou pas se nourrir, parce qu'on est jeune.
04:40 C'est un enjeu fort ça la restauration.
04:42 C'est un enjeu très fort parce qu'il y a de l'exigence, il y a un sujet d'inflation aussi, je ne peux pas me nourrir facilement.
04:48 Et donc lorsque je viens je suis assez attentive sur l'offre de restauration, si j'ai une cantine, à ce que ce soit des prix assez accessibles.
04:55 Et dans l'offre on est très challengé sur la diversité, du salade bar, c'est vraiment une demande très forte.
05:02 Et donc la cantine historique que tout le monde connaissait c'est vraiment derrière nous.
05:06 Un mot quand même sur le flex office, parce que ça ça avait été un débat lancé dans des colonnes du monde, parce que certains critiquaient le flex office, certains considéraient que ça ne marcherait pas.
05:15 Cette génération là elle dit quoi par rapport à cette idée qu'on va prendre un bureau, n'importe lequel, en fonction d'un choix sur une appli, ça marche ou ça marche pas ?
05:23 C'est une génération qui à l'école imaginait arriver dans des bureaux individuels avec une assistante, un bureau en angle, à l'ancienne et qui s'est retrouvée dans des espaces plutôt ouverts et parfois en flex office.
05:34 Donc déjà il y a eu un petit choc. Ils le vivent assez bien parce que souvent ils ne sont pas là deux jours par semaine, donc quand ils viennent ils ont envie de croiser du monde.
05:43 Donc la notion de flex office leur permet aussi d'être assis à côté d'un manager, ce qu'ils n'auraient pas eu dans un environnement traditionnel.
05:49 Et donc dans leur phase d'apprentissage et au moment de la carrière où ils en sont, ça les aide beaucoup.
05:54 Alors après ça reste quand même, les avis divergent quand même beaucoup, on sait que c'est un grand sujet.
05:59 Mais ce n'est pas tranché et c'est la majorité des projets immobiliers en ce moment.
06:04 Alors vous avez vu que le Covid avait remis aussi en question, et vous l'avez forcément vécu par Ella, l'open space.
06:10 Vous vous souvenez que l'open space était devenu un lieu de contamination, il ne fallait plus l'open space, on mettait des cloisons.
06:15 On en est où sur les open space et sur l'idée qu'on continue à vivre comme ça dans une sorte de collectif où tout le monde est assis dans un espace collectif jusqu'au patron et au manager ?
06:23 Bien sûr. Le flex office a beaucoup aidé parce qu'il y a une politique de je libère mon poste le soir, donc si je libère mon poste je peux le nettoyer.
06:30 Donc ça a aidé aussi dans les gestes sanitaires. Et l'espace ouvert, nous on ne parle plus trop finalement de ces gestes sanitaires.
06:39 L'espace ouvert sert plutôt à se croiser quand je viens parce que je ne sais plus qui sera là dans la semaine, donc c'est un sujet que les plus jeunes...
06:46 Surtout si je viens pour des réunions, je préfère avoir des espaces plus ouverts et plus de salles de réunion parce que je vais venir pour croiser du monde.
06:53 Il nous reste très peu de temps, mais les temps de transport, on en parle beaucoup, il y a des études assez impressionnantes sur le volume de transport des Français et pas que des jeunes.
07:01 Ils sont sensibles plutôt à rester dans Paris où parfois les sièges sociaux se disent "mais nous on va aller à Nanterre, on va partir loin, il y a du terrain, on va pouvoir construire".
07:09 Qu'est-ce qui est étrange sur ces sujets-là aussi les entreprises ?
07:11 La localisation en tout cas est très importante déjà pour un collaborateur, ce sera un des critères de son choix de choisir une entreprise.
07:20 Et pour les entreprises, si elles le peuvent, aujourd'hui on va plus vers une tendance de centralité, de se rapprocher.
07:25 On voit des sociétés de la défense qui reviennent dans Paris, ce n'est pas anodin.
07:29 C'est très intéressant et on sent qu'il y a quand même une mouvance à la centralisation.
07:35 Ça donne le sourire à l'immobilier d'entreprise qui à Paris peinait un peu ces dernières années et qui visiblement connaît un regain.
07:42 Merci Doriane Béttinger d'être venue nous éclairer.
07:44 Vous êtes en charge du pôle transformation, transfo comme on dit, chez Parella.
07:49 Merci de nous avoir rendu visite.
07:50 Allez jeter un oeil sur ce baromètre, c'est le sixième.
07:53 Merci de nous avoir rendu visite.
07:55 On tourne une page, c'est le cas de le dire, c'est le livre de Smart Job comme chaque semaine et on accueille son auteur.
08:00 On va parler de l'autruche et des curieux.
08:02 Tiens, qu'est-ce que c'est ?

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