Ukraine : Vladimir Poutine "a perdu la partie politiquement" et peut avoir des "réactions irrationnelles", selon le député Jean-Louis Bourlanges

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Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, le 12 juin 2023 sur franceinfo.

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Transcript
00:00 À quel moment est-ce qu'il faudra prononcer les mots de négociation de paix ? Et à quelles conditions ?
00:04 Le problème est à la fois simple et insoluble.
00:08 Quand vous envahissez un pays, c'est à vous de négocier, c'est à vous d'arrêter.
00:15 Comment voulez-vous que M. Zelensky, sauf s'il était, si l'Ukraine était ratatinée dans la guerre,
00:22 comme nous étions en 40, on a négocié avec Hitler, pas grand-chose d'autre à faire sauf aller à Londres.
00:27 Sinon, il est évident que on dit... Zelensky va pas arriver en disant « Écoutez, je vous donne la moitié du long battre ».
00:37 Donc c'est Moscou qui enverra le premier signal.
00:39 Donc Moscou, effectivement, c'est dramatique parce que M. Poutine, on le voit bien, s'enferme dans une logique.
00:47 J'ai eu des descriptions, je te prends dans un déjeuner hier, absolument terrifiantes du comportement personnel de Poutine
00:54 sur les précautions de sécurité qui l'entouraient. Il est dans un délire paranoïaque complet, à la fois sur le Covid,
01:06 parce qu'il dit à tout le monde que c'est pas grave de mourir, mais lui il se protège absolument à fond de tout,
01:11 et dans un délire de crainte paranoïaque politique et militaire.
01:15 – Mais qu'est-ce qui peut l'arrêter ?
01:16 – Donc cet homme-là n'est pas rationnel, il n'est pas non plus complètement antirationnel,
01:21 mais il a effectivement perdu le sens, de toute manière il a perdu, quel que soit.
01:27 Et donc il n'est pas en situation de négocier.
01:30 – Est-ce qu'il faut l'aider ? Est-ce qu'à un moment ou à un autre, il faudra ?
01:33 – C'est ce qu'avait dit Emmanuel Macron au début du conflit, en maintenant le dialogue.
01:37 – J'admire le président Macron qui croit, qui vraiment affirme toujours, il a raison, qu'il faut jouer la carte de la raison,
01:43 qu'il faut jouer la carte de la détente, qu'on doit faire tout ce qu'on peut faire
01:49 pour arriver à amener l'interlocuteur à la raison, mais là ça va être très difficile,
01:55 et je crois que ce qu'il faut souhaiter, c'est que les Ukrainiens obtiennent un vrai succès.
02:02 Il faut craindre, je le dis, au risque de dire des choses très dangereuses aux yeux des Ukrainiens,
02:10 que s'ils pénétraient en Crimée, s'ils réussissaient à prendre Sébastopol,
02:14 on aurait à ce moment-là des réactions absolument préoccupantes de la part de Poutine.
02:20 Donc c'est une situation, je crois…
02:22 – Donc ça veut dire que la reconquête doit s'arrêter aux frontières de la Crimée,
02:24 avec ses parlers russes ?
02:25 – Non, je ne dis pas ça, parce que la Crimée, il est tout à fait…
02:28 la Crimée fait partie du territoire ukrainien reconnu internationalement,
02:33 vous n'avez aucune raison de demander aux Ukrainiens de dire "maintenant les gars, c'est fini".
02:38 Simplement, je dis que nous sommes en face de quelqu'un en Russie
02:42 qui a perdu la partie politiquement, qui est aux abois,
02:46 et dont on ne peut pas éliminer des réactions,
02:53 la perspective de réaction assez irrationnelle.
02:56 – William Ancel…
02:57 – C'est une situation dangereuse.

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