Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la taxation que veut mettre en place le ministre des Transports sur les billets plus chers.
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00:00 - Eric Revelle, on parlait d'avion, vous voulez parler d'avion aussi vous ?
00:02 - Oui, je vais vous parler d'avion et de la taxation que veut mettre en place le ministre des Transports Clément Beaune
00:07 sur les billets les plus chers.
00:10 Donc j'appelle ça le...
00:12 - Sur la business et la first.
00:13 - La business et la first.
00:14 - La première classe.
00:15 - L'idée est très simple, Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, a dit
00:18 la SNCF a besoin de 100 milliards d'euros d'investissement pour développer les petites lignes et pas seulement le TGV,
00:24 donc il va falloir que les secteurs contribuent.
00:26 Et Clément Beaune a eu cette idée en réactivant la lutte des classes,
00:30 vous voyez, la lutte des classes sur les business et sur la première classe,
00:33 en disant on va mettre une taxe sur ces billets-là,
00:36 et ça, ça servira à financer le plan de développement de la SNCF.
00:40 Alors, vous allez rire, j'espère pas trop fort,
00:42 d'après les prévisions gouvernementales, cette taxe, non seulement elle va handicaper Air France,
00:46 parce que si vous êtes en classe affaires, c'est là où les compagnies aériennes margent le plus,
00:50 sur les classes affaires ou les classes premières ou les business.
00:52 Si vous payez trop cher sur Air France, vous allez prendre Nouve-Tanza ou une autre compagnie.
00:56 Mais surtout, la prévision gouvernementale, c'est que cette taxe,
00:59 vous savez, on met souvent des taxes en place en France,
01:03 cette taxe, elle va rapporter sur 3 ans,
01:07 d'après les calculs, 100 millions d'euros.
01:09 Vous voyez, 100 millions d'euros versus 100 milliards pour le plan.
01:14 Alors, l'État va contribuer à hauteur de 20 milliards,
01:17 les sociétés d'autoroutes, APPR, Sanev, Vinci Autoroutes,
01:21 vont contribuer, on va leur demander de financer le plan de la SNCF.
01:25 Mais vous voyez, la politique, ce sont des symboles,
01:28 mais réactiver la lutte des classes, juste pour faire un exemple,
01:32 en disant on va taxer les plus riches sur la vie...
01:34 - Oui, mais ça, ça marche à tous les coups, dans notre pays.
01:35 - Ça marche à tous les coups. - À tous les coups, ça marche.
01:37 - Mais c'est intéressant, si on vous écoute, la mesure en tant que telle ne sert à rien.
01:41 - Mais non. - En revanche, c'est simplement un symbole politique.
01:44 - Si, elle peut servir à défavoriser le paysan français,
01:47 comme Air France par exemple, si on leur colle une taxe sur leur business ou leur première,
01:50 mais ce n'est pas à la marge de ce qu'il va falloir que l'État paye
01:53 ou que les sociétés d'autoroutes en concession versent pour pouvoir financer le plan de la SNCF.
02:00 100 milliards versus 100 millions.
02:01 Mais le symbole est très fort, et d'ailleurs Clément Beaune dit,
02:04 loi rectificative des finances en automne, on va la mettre dedans, cette taxe,
02:09 et puis Clément Beaune rajoute, et je n'ai pas perdu de vue non plus,
02:11 qu'il faut taxer évidemment aussi les jets privés.
02:13 Vous voyez, tout ça, c'est, enfin je veux dire, ce sont des symboles politiques
02:16 pour marquer le en même temps à gauche,
02:18 mais en termes économiques, pardonnez-moi, mais c'est quoi l'efficacité ?
02:21 - C'est de la démagogie pour vous, Éric ?
02:22 - Bah oui, il y a une part de démagogie, oui.
02:23 Oui, oui, oui, bah oui. Oui. Oui.
02:26 - Ce pays n'aime pas les riches.