En avançant au 23 juillet les élections législatives, le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez tente un quitte ou double.
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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00:00 [Générique]
00:04 En avançant au 23 juillet et les élections législatives,
00:07 le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez,
00:10 tente un quidduble.
00:12 La dissolution des Cortes,
00:13 qui devait être normalement renouvelée en décembre,
00:15 a pris la classe politique par surprise.
00:18 Il est vrai que Pedro Sánchez,
00:19 qui s'était beaucoup investi dans la campagne des élections régionales et municipales,
00:24 a subi un camouflet.
00:26 On savait que le PSOE et la gauche en général
00:28 allaient perdre quelques plumes,
00:30 mais personne n'avait prédit une telle déroute le 28 mai.
00:34 La vague bleue, couleur du Partido Popular, du PP, la droite espagnole,
00:38 l'a remportée dans 9 des 12 régions soumises à réélection.
00:42 Dans 7 régions sur 9,
00:43 cette victoire se fait aux dépens du bloc de gauche,
00:46 dominé par le PSOE.
00:48 Dans le sillage de cette vague bleue,
00:50 Vox, le parti d'extrême-droite,
00:52 ou plutôt de la droite très conservatrice,
00:54 fait une véritable percée.
00:56 Il est désormais le troisième parti espagnol.
00:59 Et il s'apprête soit à gouverner avec le PP,
01:02 soit à lui apporter son soutien dans les régions
01:04 où le PP n'a pas la majorité absolue.
01:07 En fait, le triomphe du PP doit être en partie relativisé.
01:12 Le parti a récupéré la quasi-totalité des voix
01:15 qui s'étaient portées ces dernières années sur Ciudadanos.
01:18 Ce mouvement qui se voulait centriste, libéral, anti-indépendantiste,
01:22 se voulant ni de gauche ni de droite,
01:25 avait capté une partie de l'électorat du PP.
01:28 Mais les dissensions internes, l'absence de leaders reconnus,
01:31 le manque de vision ont entraîné la défection de ces électeurs
01:35 qui sont revenus au bercail du PP.
01:38 Quant à Vox, il conserve et consolide son socle électoral acquis sur le PP.
01:44 Lorsque l'on additionne les forces du PP et de Vox,
01:46 on arrive autour de 45%.
01:49 Et cela correspond à une réelle droitisation de l'électorat espagnol.
01:54 Alors si l'on voulait faire une comparaison avec la situation française,
01:57 on pourrait dire que le PP, l'équivalent de LR,
02:00 a compris qu'il ne fallait ni laisser grossir Vox, ni l'ostraciser.
02:05 Et il y a eu déjà ces dernières années,
02:07 quelques alliances ponctuelles entre les deux partis,
02:09 en Andalousie, à Madrid et dans quelques autres localités.
02:13 Cette politique a permis au PP de maintenir ses positions
02:16 et de peser le double à peu près de Vox.
02:19 Cette droitisation s'est aussi bien sûr nourrie des dérives de la gauche
02:23 et surtout de l'extrême-gauche Podemos, alliée du PSOE
02:27 et qui participait au gouvernement de Sánchez.
02:30 Là aussi, pour reprendre une analogie avec la situation française,
02:33 le gouvernement Sánchez, c'est un peu comme si Olivier Faure
02:36 était le patron de la NUPES et Mélenchon et Elfi son allié turbulent,
02:40 mais dont le poids électoral serait nettement plus faible.
02:43 Le problème de Sánchez, c'est qu'il doit toujours faire face à une fronde
02:47 à l'intérieur même du PSOE.
02:49 Certains grands barons, critiquant son alliance avec l'extrême-gauche
02:52 et son attitude ambiguë vis-à-vis des indépendantistes basques et catalans.
02:58 Une attitude qui a parure fortement déplue à une bonne partie de l'électorat espagnol,
03:02 qui accuse Sánchez de "jouer avec le feu" et de mettre en péril l'unité espagnole.
03:08 Parallèlement, Podemos a imposé au sein du gouvernement un agenda sociétal
03:13 qui part bien des côtés "flirt avec le wokisme".
03:16 Les ultra-féministes ont multiplié les manifestations
03:19 pour durcir la législation dans le cas d'agression sexuelle.
03:23 Irène Montero, la ministre de l'égalité venue de Podemos,
03:26 a fait voter une loi modifiant le code pénal.
03:29 Une loi qui prévoit que tout acte sexuel sans consentement explicite
03:34 sera considéré comme une agression sexuelle passible d'un à quatre ans de prison.
03:39 Mais la ministre s'est prise les pieds dans le tapis
03:41 et dans les arcanes du système judiciaire espagnol.
03:44 Le résultat de cette loi a abouti au contraire du but poursuivi,
03:48 la libération de plusieurs centaines d'hommes
03:51 qui avaient été condamnés pour agression sexuelle à des peines supérieures.
03:54 Du coup, la ministre a accusé les juges et les médias qu'il a critiqués
03:58 de comportements machistes et l'électorat a finalement jugé déplorable cet épisode.
04:04 Un épisode qui n'est peut-être pas étranger à l'effritement de Podemos
04:08 et surtout à la tentation d'une partie de ses dirigeants,
04:11 issus du parti communiste et des écologistes,
04:14 de créer une nouvelle plateforme, Sumar, à côté de Podemos.
04:18 Le résultat, en tout cas pour les municipales et les régionales, a été sans appel.
04:22 Les électeurs les ont boudés, beaucoup s'abstenant.
04:26 Et c'est sans doute ce qui a poussé Pedro Sanchez à provoquer des élections anticipées.
04:31 Il ne veut pas laisser au PP le temps de capitaliser sur sa victoire.
04:35 Il ne veut pas lui laisser mettre son nez dans les comptes des régions conquises
04:39 pour éventuellement sortir quelques affaires financières.
04:42 Dans les 7 semaines qui viennent,
04:44 Sanchez et le PSOE vont attaquer le PP sur ses alliances avec Vox
04:48 avec un slogan "Au secours, le franquisme revient".
04:52 Même si la situation aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle d'il y a 50 ans.
04:56 Sanchez va faire du Elisabeth Born en stigmatisant l'extrême-droite Trevanchard.
05:01 Et si le PP et Vox l'emportent, ce sont toutes les avancées sociétales
05:05 qui seront remises en cause, explique déjà le PSOE.
05:08 Y compris la possibilité pour les adolescents de choisir leur genre
05:11 avec un simple avis médical.
05:14 Mais en avançant les élections, Pedro Sanchez veut aussi couper l'herbe
05:18 sous le pied des dissidents de Podemos réunis autour de la plateforme Sumar.
05:22 Ceux-ci n'auront pas le temps de structurer leur mouvement.
05:26 Bref, l'ambition de Sanchez, c'est de faire comme le PP,
05:29 de récupérer une partie des voix qui s'étaient portées sur Podemos
05:33 et de compter sur les indépendantistes catalans et basques
05:36 pour faire l'appoint dans les futures cortès.
05:38 Un qui-tout double.
05:39 Mais à vrai dire, il n'avait pas tellement d'autres solutions
05:42 après la déroute du 28 mai.
05:43 Merci.
05:44 Sous-titrage ST' 501
05:46 Merci à tous !
05:48 [SILENCE]