• il y a 3 ans
Le syndrome de l'intestin irritable (SII) peut se manifester de façon progressive ou brutale, notamment à la suite d'une gastro-entérite aigüe infectieuse. Existe-t-il des facteurs de risque? Comment identifier les causes de ce syndrome ? Que faut-il penser des analyses du microbiote et des tests d'allergies alimentaires ? Le point du Dr Pauline Jouët, gastro-entérologue et hépathologue.

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Transcription
00:00 Les causes du syndrome de l'intestin irritable sont multiples et complexes.
00:04 Le syndrome de l'intestin irritable peut apparaître de façon brutale,
00:18 par exemple au décours d'un épisode de gastro-antihérites aigües infectieuses.
00:22 C'est ce qu'on appelle le syndrome de l'intestin irritable post-infectieux,
00:25 et il concerne environ 20% des patients.
00:28 Il y a d'autres modes d'entrée dans la maladie,
00:30 comme la prise d'antibiotiques prolongées,
00:33 ou bien au décours d'un stress important,
00:35 la perte d'un proche ou la perte d'un travail par exemple.
00:38 Et puis, pour beaucoup de patients,
00:40 le syndrome de l'intestin irritable va débuter de façon progressive,
00:44 sans qu'on trouve de facteurs déclenchants évidents.
00:47 Lorsqu'on fait des examens complémentaires chez les patients
00:49 qui ont un syndrome de l'intestin irritable,
00:51 avec nos examens de routine, on ne retrouve aucune cause à ces symptômes.
00:55 C'est-à-dire que si on fait des examens endoscopiques,
00:58 fibroscopie, coloscopie, des bilans sanguins,
01:00 des analyses de sel, un scanner, on ne va retrouver aucune anomalie.
01:04 Mais lorsqu'on effectue des examens qui sont du domaine de la recherche,
01:07 on va pouvoir mettre en évidence de multiples anomalies.
01:11 Par exemple, on va pouvoir trouver des anomalies
01:13 au niveau des contractions de l'intestin,
01:15 ce qu'on appelle la motricité intestinale, qui peut être anormale.
01:18 Chez certains patients, on va pouvoir aussi retrouver
01:21 une augmentation de la perméabilité de l'intestin,
01:24 ce qui devient trop poreux et qui va permettre le passage,
01:27 par exemple, de bactéries à travers la paroi intestinale.
01:29 Enfin, on peut aussi retrouver au niveau de la paroi intestinale
01:32 un excès de cellules inflammatoires au contact des terminaisons nerveuses.
01:37 Donc, chez un même patient, on va pouvoir retrouver
01:40 une anomalie, voire plusieurs anomalies.
01:43 Mais ce sont des tests qu'on ne peut absolument pas faire en routine.
01:46 Et d'ailleurs, il n'y a pas d'intérêt à les faire,
01:48 car cela ne va pas changer notre mode de prise en charge.
01:52 Il faut d'ailleurs noter qu'il est absolument inutile,
01:55 à l'heure actuelle, à titre individuel,
01:57 de faire une analyse du microbiote,
01:59 qui est parfois proposée aux patients à des coûts assez élevés.
02:02 De même, il est proposé à l'heure actuelle
02:04 des tests d'allergies alimentaires.
02:06 On propose aux patients de tester de multiples anticorps
02:09 contre des aliments, en disant aux patients
02:12 qu'on va adapter leur alimentation au résultat de ces tests.
02:16 Et ces tests, à l'heure actuelle, n'ont aucune valeur scientifique
02:19 et il n'est absolument pas recommandé de les faire.
02:22 Donc il ne faut pas faire ces tests à l'heure actuelle.
02:25 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
02:31 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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