• l’année dernière
Transcription
00:00 Bonjour.
00:03 Alors, nous sommes ravis de vous présenter la rentrée littéraire
00:09 de Julia.
00:10 Deux nouveaux titres, un titre français, un titre étranger,
00:14 avec Lisa Liotto qui va nous parler et Tiffany Gabu, notre
00:20 relation libraire, qui va vous faire une petite lecture.
00:23 - Bonjour à toutes et à tous.
00:29 Et donc, on va commencer par notre titre français de la rentrée
00:32 littéraire, "Les grands denacres" de Catherine Baldisseri, qui est
00:36 un roman ensorcelant qui va vous emmener, nous emmener sur une
00:40 île méditerranéenne à la découverte d'un artisanat insoupçonné
00:44 et de la très belle relation entre une grand-mère et sa petite
00:47 fille.
00:48 Et je laisse la parole à Tiffany Gabu qui va lire un court extrait
00:51 pour vous donner un peu une idée et le ton du texte.
00:57 Quand elle arriva à la crique, les constellations pailletaient
01:00 la mer.
01:01 Elle enleva sa tunique et s'avança, émerveillée.
01:04 Elle laissa les vagues se briser à hauteur de ses genoux et encerclait
01:08 sa taille.
01:09 Elle voulait savourer leur retrouvaille avant de s'immerger.
01:12 Les traînes lumineuses de la Lune reflétaient sous l'eau,
01:16 la guidèrent jusqu'au Posidoni.
01:18 Au milieu, les grands denacres se balançaient, aériennes et
01:23 rosacées, au bout de leurs longs bissus.
01:26 Elles étaient une cinquantaine à faire les belles, à pavaner comme
01:31 des demoiselles.
01:32 Ephisia s'approcha tout près de l'une d'elles et scruta son
01:35 bissus.
01:36 Sûre d'elle cette fois, elle sectionna les 5 cm de soie marine
01:41 desquelles elle devait se contenter.
01:43 Ensuite, elle replanta le reste des filaments dans le sable meuble
01:47 qui les en serra aussitôt comme un pied s'embourbant dans une
01:51 vasière.
01:52 Les heures de la nuit filèrent ainsi, entrecoupées de remonter à
01:56 la surface pour reprendre sa respiration.
01:58 Ephisia ne vit pas l'aube pointée.
02:01 Elle ne vit pas ces lueurs violettes annoncées la journée.
02:04 Elle ne vit rien tellement elle était absorbée à répéter le
02:08 geste précis préconisé par la Pitifata.
02:11 Quand son panier déborda de bissus, quand elle surgit enfin
02:16 pour de bon à la surface, la lumière du jour l'aveugla.
02:19 Elle crut un instant que le soleil dégoutait de plomb en
02:23 fusion se diluant dans la mer.
02:25 C'est un roman qui s'articule, qui se tisse même autour de ces
02:32 fameuses Grandes Nacre.
02:34 Les Grandes Nacre, ce sont des coquillages qu'on trouve dans
02:37 plusieurs endroits de Méditerranée et notamment au large de la Sardaigne
02:41 où se passe ce roman même si l'île n'est pas nommée.
02:44 Mais en réalité, c'est donc au large de la Sardaigne.
02:47 Les Grandes Nacre, ce sont des coquillages qui font partie de
02:49 l'espèce des bivalves qui sont des grands coquillages qui peuvent
02:52 descendre jusqu'à un mètre de haut et qui ont la particularité
02:56 d'avoir des filaments qui leur permettent de s'accrocher dans le
03:00 sable qu'on appelle donc le bissus.
03:02 B-Y-2-S-U-S, un mot qui déjà évoque tout un imaginaire.
03:08 Et ce bissus a été récolté depuis des dizaines, des centaines
03:12 d'années, récolté, tissé, filé pour créer un tissu qui s'appelle
03:19 la soie marine.
03:20 Donc on trouve trace dans l'histoire pour créer des vêtements
03:24 d'apparat, des vêtements de cérémonie, des vêtements de luxe
03:27 et dont on trouve aussi trace dans beaucoup de légendes.
03:30 On dit par exemple que la toison d'or aurait été faite à partir
03:34 de ce fameux bissus.
03:35 C'est donc autour de cet artisanat que j'ai complètement découvert
03:41 dans ce texte que se déroule et se crée ce roman autour du
03:45 personnage d'Ephysia dont l'extrait que Tiffany vient de lire
03:50 parle.
03:51 Ephysia est une femme de caractère, une femme assez énigmatique
03:56 qui va prêter serment auprès de sa grand-mère pour perpétuer
04:01 cet art ancestral, cet artisanat ancestral et donc jurer à sa
04:06 grand-mère qu'elle continuera à se protéger d'une part les grandes
04:11 nacres et donc à plonger de nuit, de jour extrêmement souvent pour
04:19 les récolter au fond des mers, récolter en apnée donc ce fameux
04:24 bissus, le remonter à la surface et faire tout ce travail, tous
04:28 ces gestes séculaires, le laver, le tisser, le filer d'abord,
04:33 le tisser ensuite pour créer cette fameuse soie marine.
04:37 Ephysia développe une vraie passion pour ses grandes nacres et
04:42 pour cet artisanat, pour cet art qui va lui donner une place
04:46 très particulière dans une société qui est plutôt agraire en fait
04:51 où la mer est un élément assez terrifiant et où les femmes sont
04:56 plutôt censées attendre les hommes, s'occuper d'eux et leur rendre
05:00 service.
05:01 Ephysia, elle, a cette passion et cet art qui l'occupe et qui dévore
05:05 même ses journées et donc elle a une place assez particulière dans
05:08 ce village, dans cette île et on a tout au long du roman les
05:14 présences qui ponctuent sa vie, notamment faites par les voisines
05:18 comères qui forment une sorte de chœur presque antique et qui vont
05:22 venir ponctuer le récit de la vie d'Ephysia qui donc se dédie
05:26 complètement à cet art et à cette passion.
05:29 Ephysia va vouloir transmettre cet art à sa fille, c'est un art qui
05:34 se transmet de femme en femme, mais sa fille Anna va décider de
05:40 s'éloigner de son île, de sa mère et de son art et donc partir sur
05:44 le continent et rompre ainsi cette transmission.
05:47 Et c'est en fait à sa propre fille qui s'appelle Rosalia, la fille
05:51 d'Anna, la petite fille d'Ephysia, que va échouar ce sacerdoce,
05:55 cet art que va se transmettre cette passion et Rosalia va faire
05:59 l'apprentissage de tous ces gestes secrets mais aussi des légendes
06:02 qui les entourent dans le secret de l'atelier de sa grand-mère,
06:05 dans le secret de l'atelier d'Ephysia.
06:09 Elle va apprendre avec elle à plonger, il y a de très belles
06:11 scènes où toutes les deux vont vers la mer, plongent, découvrent
06:18 les fonds marins où Ephysia apprend à sa petite fille à nager.
06:21 Et on comprend petit à petit parce qu'au début, c'est un roman qui
06:25 est dans une atmosphère qui relève presque du conte, assez légendaire.
06:30 On ne sait pas exactement où ça se passe, je vous le disais,
06:33 l'île n'est pas nommée, on ne sait pas exactement quand ça se
06:35 passe non plus, mais il y a des éléments de modernité qui
06:38 s'intéressent assez rapidement et on comprend assez vite que Rosalia
06:41 est notre contemporaine et que pour elle et à cette époque,
06:45 va se poser de façon urgente avec beaucoup d'acuité la question
06:49 de la protection des grandes nacres puisque c'est une espèce menacée
06:52 et Rosalia va elle devoir vraiment prendre à bras le corps la question
06:58 de la préservation des océans, du vivant, de la biodiversité et
07:03 donc de ces grandes nacres.
07:05 C'est donc un roman qui s'articule vraiment autour de la transmission
07:09 de cet artisanat, des gestes, des légendes qui l'entourent,
07:12 mais aussi, vous l'imaginez bien, autour de la relation et de l'amour
07:16 qui unit cette grand-mère à sa petite fille, qui est vraiment
07:18 le cœur émotionnel du roman.
07:20 Et Catherine Baldisseri tisse vraiment toutes ces thématiques
07:26 ensemble, à la fois la transmission de ce savoir ancestral.
07:30 Il faut savoir que le roman est inspiré d'une vraie tisseuse de
07:34 tissus qui est encore en activité aujourd'hui dans un petit village
07:38 de Sardaigne.
07:39 Elle tisse donc ce vrai artisanat à une atmosphère assez onirique
07:45 qui emprunte au réalisme magique, à la structure même du conte.
07:49 Et elle tisse aussi ensemble les questions environnementales et des
07:54 thématiques très féminines.
07:55 Et donc, cette très belle relation entre la grand-mère et sa petite
07:59 fille pour un roman qui a un charme fou au sens magique du terme.
08:04 J'espère que vous tomberez aussi sous ce charme.
08:06 On va passer maintenant au deuxième titre, donc en littérature
08:12 étrangère, qui est le roman de Kim de l'Horizon, "Être pourpre",
08:17 un roman phénomène à plusieurs titres.
08:20 D'une part, parce qu'il a été le lauréat de deux très prestigieux
08:25 prix, le prix du livre allemand et le prix de livre suisse en 2022,
08:29 qui sont l'équivalent de notre Goncourt.
08:33 C'est la première fois que ces prix étaient remis à un premier roman.
08:36 Il faut savoir que c'est le premier roman de Kim de l'Horizon,
08:40 mais qui m'a mis dix ans à l'écrire.
08:44 C'est un roman qui est en cours de traduction dans 16 langues.
08:49 On est très heureuse chez Julliard d'avoir acquis ces droits.
08:53 Et c'est un roman phénomène, surtout en soi.
08:57 Vous le verrez, je vais essayer de vous le résumer, mais c'est
09:00 un roman complètement foisonnant, protubérant, prodigieux et magistral.
09:07 Je vais utiliser plein de superlatifs, je vous préviens,
09:09 et je vais laisser Tiffany vous en lire un court extrait et vous
09:13 en parler ensuite.
09:14 J'écris, grand-mère, comme si tu étais un personnage de roman,
09:20 grand-mère, comme si tu n'étais pas perpétuellement en moi,
09:24 comme si je pouvais mettre de la distance entre toi et moi.
09:29 Mais j'ai besoin de cette posture.
09:31 Je dois pouvoir disposer de toi comme d'un personnage, sans quoi
09:35 je n'écrirai pas les choses qui sont la raison pour laquelle
09:37 j'écris.
09:38 Je voulais écrire au passé, mais les fragments m'échappent et
09:42 retournent au présent, vont et viennent, se confondent.
09:45 Je ne me souviens pas vraiment de moi, enfant.
09:49 Ou plutôt, je ne me souviens pas vraiment du corps de l'enfant.
09:53 À l'époque dont je parle, je n'ai pas encore de corps.
09:58 Bien plus que d'un corps, je me souviens d'être une sensation,
10:01 une tendresse sous les ventres menaçant, errant de ci, de là,
10:06 entre les jambes des adultes, comme entre les troncs d'une
10:09 forêt vierge, une tendresse sur la rugosité, l'asphalte, la
10:14 peau de grand-mère.
10:15 Je n'existais pas.
10:17 Il y avait moi en train de courir, mais il n'y avait pas de jambes.
10:22 Il y avait le vent qu'on sent quand on court, mais pas de visage,
10:27 ni de nuque pour sentir ce vent.
10:29 Il y avait les cris de joie qu'on pousse quand on court, mais pas
10:33 le ventre au creux duquel la joie commence à frémir.
10:36 Le corps, c'était pour les autres.
10:39 Je me souviens du corps inquiétant et irridé de grand-mère.
10:43 Je me souviens des cuisses de père et de son pénis.
10:46 Je me souviens des seins de mère et de ses cheveux.
10:48 C'est comme si j'avais accès à quelques photos, mais pas au
10:53 boîtier de l'appareil avec les négatifs.
10:56 Alors, être pourpre, c'est donc un roman phénomène.
11:02 Je vous cite quelques mots de la traductrice qui est Rose Labouri,
11:07 qui a fait un magnifique travail de traduction et qui dit dans une
11:11 petite note d'introduction que c'est un feu de joie qui embrase
11:15 tout sur son passage.
11:16 Être pourpre, c'est d'abord une bouleversante quête familiale qui
11:21 commence au moment où la grand-mère de Kim, donc c'est les questions
11:25 dans l'extrait, commence à perdre la mémoire.
11:27 Et Kim, puisqu'on est dans une auto fiction, le narrateur s'appelle
11:31 Kim aussi, s'adresse à sa grand-mère pour essayer de combler les
11:35 silences et essayer de faire ressurgir, de faire rejaillir les
11:39 souvenirs d'enfance.
11:40 Avec cette grand-mère, le livre commence par une sorte de blason.
11:43 Donc, on a les mains de grand-mère, les naperons de grand-mère,
11:48 la bouche de grand-mère qui permettent à Kim de venir se
11:52 ressaisir de ses souvenirs d'enfance et de cette grand-mère
11:55 à la fois crainte et adorée.
11:57 À partir de cette première évocation de la grand-mère,
12:02 de cette première façon de combler les silences, Kim va faire une
12:06 sorte d'enquête familiale sur sa lignée maternelle, puisque parler
12:09 de sa grand-mère et de son enfance avec sa grand-mère, c'est une
12:12 porte d'entrée vers un arbre généalogique que Kim reconstitue
12:17 de toutes les femmes, de toutes les générations de femmes de
12:20 cette famille et qui remonte jusqu'au Moyen Âge.
12:24 Kim poursuit, en fait, on comprend, un travail qui a commencé à
12:28 être entrepris par sa propre mère pour essayer de redonner une
12:31 place, de faire revivre les femmes de sa lignée.
12:34 On découvre que ce sont des femmes qui ont toutes un lien très
12:38 particulier à leur environnement, à la nature, parfois jusqu'à la
12:41 sorcellerie, que ce sont toutes aussi des femmes qui ont subi la
12:45 domination, voire la violence des hommes.
12:48 Et dans ce travail de reconstitution et de quête
12:53 familiale, Kim va se créer une place dans cet arbre généalogique
12:59 et s'inscrire ainsi dans une lignée de femmes à la fois
13:02 submersives et en recherche permanente d'un espace de liberté.
13:07 Parce qu'Etre pourpre, c'est aussi un récit initiatique,
13:11 un roman de formation ultra contemporain qui raconte comment
13:16 un enfant né garçon va réussir à échapper aux gens qui lui ont
13:21 été assignés à sa naissance et décider de revendiquer une
13:25 identité fluide, une identité non-binaire.
13:28 Kim de l'Horizon se présente comme une personne non-binaire,
13:30 mais va aussi essayer d'échapper à sa condition sociale.
13:34 C'est aussi une histoire de transfuge de classe puisque Kim de l'Horizon
13:38 naît dans une famille assez modeste, de classe moyenne très
13:41 modeste, de la banlieue de Berne.
13:43 Je ne l'ai pas dit, c'est traduit de l'allemand,
13:45 mais de l'allemand de Suisse.
13:48 Et Kim raconte aussi comment il s'échappe, comment il s'extrait
13:52 de ce milieu social.
13:56 C'est aussi un récit de recherche permanente de liberté,
14:02 y compris dans sa sexualité.
14:05 Il y a des passages très forts et très crus sur la sexualité et
14:09 dans une recherche de liberté, y compris pour échapper à la
14:12 misogynie d'une culture gay très normative.
14:18 Il y a une partie de ce texte qui est une évocation élégiaque,
14:22 quasiment mystique, de la nature qu'on retrouve à la fois dans
14:27 l'évocation du "être pourpre" qui donne son titre au livre,
14:30 qui est vraiment le lieu refuge.
14:33 C'est l'arbre qui est dans le jardin de la grand-mère de Kim,
14:36 le jardin de sa maison d'enfance, l'arbre auprès duquel Kim va
14:40 aller se réfugier dans ses moments de grande tristesse ou de
14:44 grandes perditions.
14:47 La nature, c'est un lieu refuge.
14:49 Je vous l'ai dit déjà pour toutes les femmes de cette lignée,
14:53 pour ce "être pourpre" et c'est le lieu où va se terminer ce roman
14:58 comme un lieu à la fois le lieu de la joie, le lieu de la
15:02 sérénité, le lieu de l'amitié.
15:04 Et c'est vraiment le lieu où on peut se ressourcer.
15:10 Il y a des pages extrêmement belles sur ces évocations de la nature.
15:16 Une fois qu'on a dit tout ça, ce qui est déjà beaucoup en termes
15:19 de thématiques, on n'a à peu près rien dit de ce livre parce que
15:23 ce livre, c'est d'abord et avant tout une œuvre littéraire magistrale
15:28 qui fait preuve d'une puissance créatrice littéraire sans équivalent.
15:33 Il y a cinq parties qui épousent chacune un registre différent,
15:39 un style différent.
15:41 Je vous ai déjà évoqué la partie extrêmement émouvante qui fait
15:46 surgir les souvenirs d'enfance et qui s'adresse à cette grand-mère
15:49 tant aimée.
15:50 J'ai évoqué la partie assez volontairement trash autour de la
15:57 sexualité extrêmement moderne.
15:59 Je pourrais évoquer aussi dans la partie autour du "être pourpre",
16:03 une partie qui fait presque une histoire naturaliste et qui,
16:07 par laquelle on apprend comment le "être pourpre" a donc été
16:09 introduit en Suisse et comment il s'y est développé.
16:15 Il y a une partie qui épouse le point de vue de l'enfant et on comprend
16:20 que l'enfant a été victime d'une malédiction et ne parle que par
16:24 phrase de sept ou huit mots.
16:25 Je vous laisse imaginer à quel point ce texte a été un défi de
16:31 traductologie et je redis à quel point Rose Labouri a fait un
16:35 travail absolument formidable.
16:38 C'est aussi un texte qui mélange les langues et qui est un travail
16:41 vraiment sur la langue puisqu'il y avait dans la version originale
16:44 de l'allemand, du dialecte bernois, de l'anglais,
16:47 des termes en français.
16:48 Rose Labouri a vraiment réussi à recréer une langue en français
16:53 pour refléter la puissance de ce texte et en suivant le conseil de
17:00 Kim de l'Horizon à ses traducteurs et traductrices qui était d'avoir
17:04 une vraie liberté poétique.
17:06 Il y a donc un travail de réinvention du langage qui essaye
17:10 de restituer la puissance littéraire de la langue magique
17:15 de Kim de l'Horizon.
17:16 C'est un texte qui fonctionne en spirale.
17:18 C'est un terme qu'il emploie dans le livre lui-même.
17:22 Moi je dirais que c'est même un tourbillon qui vous emporte
17:25 vraiment de la première à la dernière page.
17:27 On pourrait croire comme ça parce qu'il est très difficile à résumer
17:31 que c'est un texte compliqué, complexe.
17:35 Ce n'est pas le cas.
17:36 Il y a vraiment une sensibilité, une sensualité,
17:39 comme parfois une beauté, une puissance absolument dingue.
17:43 Et par cette langue magique, par ce travail à la fois de la
17:48 sensibilité, de la narration, Kim réussit vraiment à dire
17:52 l'indicible.
17:53 C'est le propos de tout ce texte et c'est vraiment très réussi.
17:55 Et je conclurai en modifiant un peu la formule consacrée en disant
18:01 que ce n'est pas tant qu'on espère qu'il vous plaira.
18:04 C'est que vraiment on vous souhaite de découvrir cette oeuvre magistrale
18:09 cette langue magistrale qui risque de faire date dans la littérature
18:13 contemporaine.
18:14 Merci.
18:15 [Applaudissements]
18:16 (Applaudissements)

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