Nadia Charles : Dessinatrice naturaliste
Découvrez l'art saisissant de Nadia Charles, une artiste qui donne vie à la nature à travers ses dessins scientifiques. Préparez-vous à être émerveillés par sa précision artistique et sa passion pour la flore et la faune.
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00:00 Une crayonneuse, c'est quelqu'un qui ne vit que de ses crayons.
00:03 C'est un petit peu ma fierté.
00:06 Tant que je n'ai pas transcrit ce que j'ai dans la tête, je ne rends pas le dessin.
00:10 Mais en général, je respecte les délais quand même.
00:23 A chaque dessin, on redécouvre absolument la structure d'une plante, le côté vivant
00:31 aussi de plume, au vent d'un oiseau.
00:34 On s'accroche à tous ces micro détails pour rendre vivant un dessin qui lui est inerte
00:41 en 2D et qui doit faire aussi plaisir.
00:44 Ce qui nous rend heureux, c'est la reconnaissance surtout des autres.
00:48 Et puis le plaisir que quelqu'un peut avoir à regarder son dessin.
00:51 Et si ça fait plaisir, on est content.
00:54 Ce livre, c'est une compilation de 25 ans de dessins.
01:11 Tout au crayon, crayon graphite, crayon de couleur uniquement.
01:14 J'ai cumulé tellement de commandes d'institutionnels, de privés, traitants de l'environnement
01:19 ou de la biodiversité qu'au bout d'un moment, je me suis dit, tiens, c'est le bon moment
01:23 de faire remonter tout le travail qui a été fait en 25 ans.
01:28 Ça m'a permis de pouvoir justement faire un petit bilan de vie professionnelle.
01:33 Si tu regardes la date, entre les premières et les dernières, il y a une évolution dans
01:38 la technique, dans le rendu, dans la réalisation et dans l'inspiration aussi du coup.
01:45 Parce que notamment pour toutes les illustrations sur les terres australes et antarctiques, j'ai
01:50 eu le plaisir et l'honneur de pouvoir faire une rotation sur le Marion Dufresne.
01:54 D'être immergée dans le milieu ou sur les sites, on traduit beaucoup plus profondément
02:01 le sujet qu'on doit dessiner.
02:03 Cette visite de ces terres complètement sauvages, ça me marque.
02:09 L'homme a une toute petite place dans ce genre de milieu.
02:12 Tout le reste, c'est l'environnement qui est maître et nous, nous ne sommes que des
02:16 passagers de bateau justement.
02:18 Le bateau, les gens qui y travaillent, les scènes de vie, leur avitaillement, l'hélicoptère
02:24 qui décolle, tout est nouveau, tout est insolite, tout est matière, tout donne à penser,
02:31 tout est inspirant en fait.
02:33 Je me souviens par exemple d'avoir traversé une plage immense avec une foule de manchots,
02:39 d'éléphants de mer, d'otarie, mais à perte de vue et sillonnée entre ces animaux-là
02:46 sans aucun problème, mais en étant tout petit, tout petit par rapport à cette immensité
02:51 et cette foule énorme qui vivait tranquillement.
02:54 Il y avait des scènes de mort, des scènes de prédation comme des scènes d'accouplement
03:01 ou de parade et le tout survolé par des albatros.
03:06 C'est fantastique comme sensation, c'est fantastique, on est tout seul au monde, on
03:10 est au début des temps, à l'aube de l'humanité, c'est fantastique.
03:15 Ça c'est des scènes qui restent et qui seront traduites un jour.
03:21 En termes de dessin, au crayon, au bout de mon crayon.
03:24 Je n'avais pas le mal de mer, je n'étais pas malade du tout, donc j'ai pu faire des
03:28 petits dessins dans ma cabine.
03:29 C'était assez rigolo parce qu'en fait c'était des deals.
03:32 J'ai échangé des dessins, des dessins dans les carnets de bord, dans les carnets de voyages
03:38 de ces photographes contre des photos professionnelles, que je n'avais pas pu faire moi-même.
03:45 Donc ça m'a permis de ramener quand même des éléments sympathiques qui me serviront
03:51 de support pour faire d'autres dessins de plus grande ampleur et j'espère à terme
03:56 une belle expo.
03:57 ♪ ♪ ♪