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Revoir le face à face très tendu ce matin entre Lilia Bouziane et Jean Messiha sur le plateau de "Morandini Live" à propos de la laïcité, de l'islam et du voile

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Transcription
00:00 Allez, on va débuter cette émission et cette semaine avec un face à face en direct.
00:03 Face à face entre Lilia Bouziane, bonjour.
00:05 Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes juriste et puis Jean Messia, bonjour.
00:09 Vous êtes président du cercle de réflexion "Vivre français".
00:12 J'ai voulu vous avoir tous les deux sur le plateau pour échanger des idées sur les principaux sujets d'actualité,
00:18 sur le voile, sur l'Abaya, sur la laïcité, sur les musulmans,
00:23 sur le côté anti-musulman de certains partis que vous dénoncez, Lilia, régulièrement.
00:28 Et on va essayer de voir comment les idées s'opposent sans parasites
00:32 et simplement vous ayant tous les deux face à face.
00:34 On va commencer avec l'actualité, peut-être c'est Nice,
00:36 c'est les prières musulmanes qui auraient été observées dans plusieurs écoles primaires.
00:40 Et tout d'abord, je vous propose d'écouter ce qu'en disait Christian Estrosi qui est le maire de Nice sur TF1.
00:45 Pour moi, ça n'est pas une affaire religieuse, c'est une affaire de provocation politique
00:53 et du coup naturellement, on ne peut pas accuser des enfants d'en être à l'origine à cet âge-là.
01:00 Il y a forcément une instrumentalisation.
01:03 Lilia Bouziane, c'est de la provocation ?
01:05 Mais pas du tout, pas du tout.
01:07 En fait, il faut mettre les choses dans leur contexte, il ne faut pas traiter ces enfants comme s'ils étaient les enfants des autres.
01:12 Ce sont des enfants de la République, ils appartiennent à la France, ce sont des Français
01:16 et ils n'ont juste pas connaissance peut-être du principe de la laïcité, tout simplement.
01:21 Donc vous condamnez ces prières dans les écoles ?
01:23 Je condamne ces prières dans les écoles, elles sont contraires à la laïcité, elles sont totalement illégales.
01:27 Donc il faut le dire.
01:28 Par contre, de parler de provocation et d'y mettre un message politique, là c'est complètement absurde.
01:33 On parle d'enfants de 8 et 9 ans.
01:34 Vous pensez qu'ils ne sont pas instrumentalisés par les parents ?
01:36 Absolument pas. Alors en fait, il faut savoir que la prière en islam, c'est juste pratiquer sa religion.
01:40 C'est une pratique religieuse, c'est une obligation religieuse, simplement.
01:42 Ce n'est pas de la radicalisation que de faire sa prière, c'est simplement être musulman.
01:46 Ils n'ont juste pas peut-être saisi qu'il fallait être musulman, enfin qu'on était musulman toute sa vie,
01:50 mais que les pratiques comme la prière, ce n'est pas à l'école.
01:53 L'école ne permet pas de prier à l'école.
01:55 Jean-Michel, vous êtes d'accord avec ça, je suppose ?
01:57 Je suis d'accord avec ça, c'est-à-dire que le problème, c'est que ce sont des enfants de la République, mais de quelle République ?
02:02 Française.
02:03 Ça, par contre, j'en doute, parce que dans la République française, à travers les siècles,
02:07 il n'y a jamais eu d'enfants qui sont venus s'agenouiller dans les cours de récréation pour faire leur prière.
02:11 Ça, c'est la première chose.
02:13 C'est une carence de la part de l'école.
02:15 Laissez-moi parler.
02:15 C'est une carence éducative.
02:16 La deuxième chose, c'est qu'effectivement, à 9 ou 10 ans, si vous voulez, les enfants n'ont pas la conscience de pouvoir faire ça.
02:24 Moi, je ne jette pas la pierre aux enfants, en l'espèce, je jette la pierre aux parents.
02:29 Dans quelle espèce de famille ces enfants sont-ils élevés, sont-ils éduqués pour venir ainsi imposer au sein de l'école ?
02:36 Ils n'imposent pas.
02:37 Ils ne font peut-être pas cet âge-là la distinction entre ce qui se passe à l'école et ce qui se passe à la maison.
02:42 D'ailleurs, vous noterez qu'il y a quand même une provocation à la nation française qui est quand même assez intolérable.
02:47 Parce que quand on réclame une minute de silence pour Mahomet...
02:50 Non, mais la minute de silence, ça n'a rien de religieux, ça n'existe pas.
02:52 Non, mais ça n'a rien de religieux, mais c'est une provocation très importante.
02:54 Parce que quand on pense que dans de nombreuses écoles où il y a ce type d'enfants, on a refusé de faire la minute de silence pour Samuel Paty...
03:00 Mais à 8 ans et 9 ans, à 8 ans et 9 ans, dans ces mêmes écoles, il y a une seule à demander.
03:04 C'est quoi le message politique derrière ?
03:06 C'est de dire la minute de silence pour Samuel Paty, on s'en cogne.
03:09 En revanche, on fait une minute de silence pour le prophète Mahomet, au nom duquel,
03:15 je ne dis pas qu'ils ont raison, mais au nom duquel Samuel Paty a été égorgé, puisque celui qu'il a égorgé se prétendait musulman.
03:23 Donc c'est ça qui est véritablement choquant.
03:25 Laissez-moi vous répondre.
03:27 Alors là, c'est l'interprétation que vous vous en faites.
03:29 Non, non, vous avez juste trouvé une occasion de plus pour taper sur les musulmans.
03:32 Si vous avez eu une occasion.
03:35 Moi je vais vous expliquer.
03:37 Déjà, on parle d'un élève, sur toute la France quand même, c'est un élève qui a réclamé...
03:41 Non, pour la minute de silence, c'est un élève.
03:43 Relisez l'article, c'est un seul élève.
03:45 Les autres ont suivi ou pas ?
03:47 Pas du tout. Il y a eu un élève qui a proposé ça. Un élève à Nice, donc un cas vraiment isolé.
03:51 Et M. Mézias, il nous fait un syllogisme qui n'a absolument rien à voir.
03:53 Samuel Paty, ça s'est passé, et tout le monde en est désolé.
03:57 Et tout le monde a été attristé et accablé par ce qui s'est passé.
03:59 Mais ne mettez pas ça sur le lieu d'enfants de 8 ans et 9 ans.
04:01 Ils ne se sont pas à la minute de silence arrêté.
04:03 Un enfant de 8 ans et 9 ans n'a pas fait l'amitié.
04:05 Vous mélangez tout, on ne parlait même pas de ça à la base.
04:07 Lilia Bouziane, il faut vous calmer.
04:09 Moi, en fait, je n'ai rien contre les musulmans, je n'ai rien contre l'islam.
04:11 Non, le fait de ne pas vouloir que la France devienne islamique n'est pas être islamophobe.
04:19 Mais en quoi ?
04:21 En quoi la France est en train de devenir islamique ?
04:23 Vous avez un exemple devant vous.
04:25 Quand Madame fait du prosélétisme pour essayer, par exemple, de plaider en voile.
04:29 Quand vous avez des joueuses de football qui veulent jouer avec le voile.
04:33 Quand vous avez des femmes en burkini qui envahissent les piscines municipales.
04:37 Oui, parce qu'elles sont interdites de le faire.
04:41 Elles envahissent les piscines municipales avec des burkini pour forcer la piscine municipale à les accepter.
04:45 Qu'est-ce que c'est que tous ces comportements et toutes ces revendications
04:49 qui relèvent d'un suprémacisme islamique permanent visant à agresser la France
04:55 pour la forcer à devenir islamique ?
04:57 Vous avez répondu à mon instant, mais je voudrais préciser votre pensée.
05:01 Est-ce que, par exemple, le fait d'avoir Lilia face à vous sur ce plateau voilé, ça vous gêne ?
05:05 Par contre, je tiens à dire que sans les musulmans, M. Méchia n'existe pas.
05:09 On le fait de l'ISTAF, personne n'entend parler de vous.
05:11 Si, si, autant que vous voulez.
05:15 Si vous étiez la France, vous n'existeriez pas.
05:17 Oui, mais je suis française.
05:19 Non, vous n'êtes pas française.
05:21 Si vous étiez française, vous ne vous habilleriez pas comme ça, Madame.
05:25 Non, je m'habille comme ça, mais vous avez tout le temps les mêmes arguments. Et pourquoi ?
05:27 Parce que ce n'est pas être français que s'habiller avec le voile.
05:29 Ce n'est pas être français que s'habiller avec le voile.
05:31 Et c'est quoi être français, alors ? Dites-moi.
05:33 Même Emmanuel Macron a dit que le voile islamique ne fait pas partie de la civilité française.
05:37 Donc sa tenue sur ce plateau vous gêne ?
05:39 Attendez, ça c'est...
05:41 Répondez à la question.
05:43 Il a dit que j'avais une tenue de bédouine, je rappelle.
05:45 Je préside un cercle de réflexion qui s'appelle "Vivre français".
05:49 Vous, Madame, vous ne vivez pas français.
05:51 Selon Jean Méchia.
05:53 Vous vous baladez sur le plateau de TPMP.
05:55 Vous vous baladez comme ça, les français vous regardent de manière bizarre.
05:57 Mais je n'ai jamais dit ça.
05:59 J'ai regardé l'émission hier, je vous l'ai renverré.
06:01 Eh bien, vous la renverrez.
06:03 Elle vous répond après.
06:05 Sa tenue vous gêne sur ce plateau ?
06:07 Oui. Alors, attendez juste un instant.
06:09 Si je vous montre la photo de Madame Bouziane, un touriste chinois ou un touriste japonais,
06:13 je lui dis "On est où ? Est-ce que cette femme est française ?"
06:15 Qu'est-ce qu'il va répondre ? Il va dire "Ah oui, c'est une demoiselle française comme j'en connais".
06:17 Pourquoi pas ?
06:19 C'est une personne qui manifestement habite dans l'arrivée du Golfe ou habite dans les pays ruraux.
06:23 La dernière fois, il y avait une 4G qui nous séparait.
06:25 Je suis en face de vous, alors vous allez me laisser parler.
06:27 Vous, vous me laissez parler aussi, je crois.
06:29 Ce n'est pas encore islamique.
06:31 Il faut que vous fassiez une mise à jour, monsieur.
06:33 Là, ce que vous racontez, c'était la France d'avant.
06:35 Maintenant, il y a eu la France à son histoire.
06:37 Maintenant, nous faisons partie intégrante de la nation française.
06:41 Je suis française. Mais même si vous me dites "Non, je serai française", vous allez faire quoi ?
06:43 J'ai étudié à l'école de la République.
06:47 C'est quoi être française ?
06:49 C'est chanter Johnny Hallyday ?
06:51 C'est manger un jambon-beurre ?
06:53 Il faut quand même voir sa dernière vidéo TikTok.
06:57 J'ai vraiment ri. Vous mangez un plat égyptien.
06:59 Il le politise.
07:01 Il explique qu'il mange ce plat égyptien simplement chez lui et pas dehors.
07:07 Parce que attention, être française, c'est manger des plats étrangers à la maison et pas dehors.
07:11 Donc, monsieur ne mange pas de pizza, monsieur ne mange pas de sushis, monsieur ne mange pas McDo.
07:15 Vous avez mal compris cette vidéo.
07:17 On est beaucoup à l'avoir mal compris.
07:19 On a le droit d'avoir des origines étrangères et de pratiquer ces origines étrangères.
07:23 Oui, c'est un fait. Mais on a le droit de les pratiquer chez soi.
07:27 C'est quoi pratiquer ses origines ? C'est manger de la hachette de carte ?
07:31 Est-ce que moi, quand je vais dans l'école, je réclame de la molokhia ?
07:33 Mais qui réclame de la molokhia ?
07:35 Moi, par exemple, je réclame du halal.
07:37 C'est qui, vous ?
07:39 Est-ce que les juifs réclament du kachar dans les cantines de la République ?
07:41 C'est qui, vous ?
07:43 Par exemple, mon Noël...
07:45 Attendez, vous parlez d'un très grand rapport.
07:47 La fête de Noël chez moi, c'est le 7 janvier.
07:49 Je n'ai jamais imposé à la France de respecter le 7 janvier.
07:53 Mais Jean-Michel, attendez, parce que c'est important ce que vous avez dit tout à l'heure
07:57 et je crois que je ne vous ai jamais entendu le formuler aussi clairement.
07:59 C'est-à-dire que porter le voile, pour vous, ce n'est pas être français.
08:03 Le voile islamique n'est pas une tenue française.
08:05 Alors moi, j'entends, et avec beaucoup de délectation, Mme Bouziane nous dit que la France a changé,
08:09 mais les Français ne veulent pas de ce changement.
08:11 Mais bien sûr que si, les Français ne veulent pas.
08:13 Vous seriez au Maroc et il y aurait une minorité qui ne serait pas...
08:15 Je suis française, comment vous parlez du Maroc ?
08:17 C'est parce que tous les pays du monde dont ils nous disent en télé, Mme, la France n'en fait pas exception.
08:23 Mais bien sûr que si, c'est ça qu'il faut que vous rencontriez dans votre chaîne.
08:25 Dans le mot identité, que ce soit marocaine, tunisienne, française, algérienne, il y a le mot identique.
08:29 C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait une forme de reconnaissance visuelle que vous appartenez à cette nation.
08:35 Absolument pas.
08:37 Or, habillée comme ça, vous n'êtes pas française, ni dans l'esprit des Français,
08:39 ni dans l'esprit des Marocs.
08:41 Est-ce que vous vous sentez française en étant habillée comme ça ?
08:43 Non mais, en fait, je dois me justifier de ma nationalité.
08:47 Je suis née en France, je suis allée à l'école de la République, je parle bien le français,
08:49 je suis de culture française, je fais tout comme un Français.
08:53 Qu'est-ce que je ne fais pas comme un Français ? Je ne dévoie pas mes cheveux.
08:55 Mais ça vous frustre comme ça, de me voir les cheveux couverts ?
08:57 Vous habillez...
08:59 Ce qui m'énerve, si vous voulez, dans l'attitude de vos revendications permanentes,
09:01 enfin quand je dis vous, ce n'est pas seulement vous personnellement, mais...
09:03 C'est qui ?
09:05 C'est les musulmans qui ont une pratique rigoriste de l'islam, parce qu'en réalité, tous les musulmans...
09:09 Mais pourquoi porter un voile, c'est avoir une pratique rigoriste ?
09:11 Oui.
09:13 Mais vous êtes...
09:15 Alors attendez, alors d'accord, je vous suis.
09:17 Si vous dites que porter le voile, c'est avoir une pratique normale de l'islam,
09:19 c'est-à-dire que les femmes musulmanes qui ne portent pas le voile, ne sont pas musulmanes...
09:21 Non, pas du tout, c'est qu'il y en a qui ont décidé de le porter,
09:23 et qui ont fait des criticisms.
09:25 Je ne vais pas demander à gens...
09:27 Mais je n'impose rien à personne, ce n'est pas parce que vous, vous êtes tout le temps dans le fait de vouloir imposer tout à tout le monde...
09:29 Attendez, juste, est-ce que vous pouvez nous expliquer, vous, pourquoi vous avez choisi de le porter ?
09:33 Alors, franchement, je peux vous dire, je vais répondre très honnêtement à cette question,
09:35 je n'ai pas à me justifier de ça.
09:37 Non, mais si vous voulez...
09:39 Je vous le dis, la laïcité me permet de porter ce voile, je le porte,
09:41 et je ne serai pas une arabe de télé en plus qui va venir se justifier de pourquoi la porter le voile.
09:45 Là, on n'est pas là pour ça, on est là pour discuter droit, on est là pour discuter société.
09:49 On n'est pas là pour discuter de mon voile à moi de l'IA personnellement.
09:51 Votre voile fait partie du débat.
09:53 Oui, il fait partie du débat.
09:55 Est-ce que c'est le voile de l'IA de Louisiane personnellement ? Je ne sais pas.
09:57 C'est votre décision.
09:59 C'est votre décision.
10:01 C'est ma décision. Est-ce que j'ai l'air d'être forcée de quoi que ce soit ? Honnêtement.
10:03 Est-ce que si on suit les fantasmes de M. Messiaen, je serai devant vous aujourd'hui,
10:07 je suis avec deux hommes, est-ce qu'il se passe quelque chose ?
10:09 Est-ce que je serai là devant vous ? Répondez à ma question.
10:11 Vous, vous êtes dans un fantasme, vous vendez un fantasme.
10:13 Mais tout à l'heure, il a dit... Non, mais il parle beaucoup.
10:15 Tout à l'heure, si je suis agressée, c'est la peine.
10:19 Vous êtes en état de choc, manifestement.
10:21 Vous dites les mêmes choses. Là, vous êtes en replay de plus.
10:23 Vous êtes en replay de plus.
10:25 Tout à l'heure, vous disiez que les juifs, par exemple, ne revendiquent pas le cashier dans les cantines
10:29 et que les musulmans revendiquaient le halal, etc.
10:31 Oui, à l'école de la République.
10:33 Mais moi, ce que j'ai envie de vous dire, c'est que vous, en fait, nul n'est plus avec que celui qui ne veut pas voir.
10:35 Votre vision, elle se dirige que sur les musulmans.
10:39 Mais il faut savoir que, par exemple, vous parliez de moi et ma volonté de porter le voile en étant avocate.
10:43 Il faut savoir que les jurisprudences qui ont été établies par la Cour de cassation
10:47 l'ont été à la suite d'avocats juifs qui souhaitaient porter l'harkipa.
10:53 Et bien là, pourquoi je ne vous ai pas entendu...
10:57 Mais parce que d'abord, le nombre de juifs en France n'est pas le nombre de musulmans en France.
10:59 Et alors, c'est le nombre qui vous gêne ?
11:01 Oui, parce qu'à partir d'un certain nombre, comme disait Lénine, la quantité, vos qualités, si vous voulez.
11:05 Donc à partir du moment où vous avez des millions de personnes qui changent le visage d'un pays...
11:09 Mais on ne change pas le visage d'un pays, c'est vous qui êtes encore bloqué à ce qui se passait avant.
11:11 La deuxième chose, c'est que moi, vous savez, je n'ai commencé à parler d'immigration et je n'ai commencé à parler d'islam
11:17 que dès lors que l'islam a commencé à faire parler de lui.
11:19 Moi, dans les années 80, on ne parlait pas d'islam. Pourquoi ?
11:21 Parce que les musulmans n'étaient pas dans cette dérive revendicative et communautariste comme elle l'est aujourd'hui.
11:29 Dans les années 80, vous ne parliez d'intégration.
11:33 Est-ce que vous ne parliez pas d'intégration dans les années 80 ?
11:35 Non, je ne parle pas d'intégration.
11:37 Vous parliez d'assimilation, c'est pareil.
11:39 Mais ce qui est dommage, c'est que dans les années 80, il y avait beaucoup moins de femmes voilées dans nos rues.
11:43 Pourquoi d'après vous ?
11:45 Aujourd'hui, c'est une forme de revendication...
11:47 Alors, dans nos rues...
11:49 J'ai dit "dans nos rues" ?
11:51 Oui, oui, oui, je reprends juste le statut. Dans nos rues, il y a peut-être de plus en plus de femmes qui portent le voile.
11:53 Pourquoi ?
11:55 Tout simplement parce que maintenant, elles sont plus visibles dans la société.
11:57 Avant, elles étaient peut-être reculées. Non, mais laissez-moi parler, sinon vous expliquez.
11:59 Avant, elles étaient peut-être dans les quartiers reculés. Elles n'allaient pas à l'école, elles n'allaient pas s'instruire.
12:01 Maintenant, parce qu'en fait, nos parents étaient plus dans la survie. Nos grands-parents et nos parents étaient dans la survie.
12:05 Ils ne devaient plus survivre, ils devraient savoir subvenir à nos besoins.
12:09 Maintenant, si c'est comme ça. La génération d'aujourd'hui...
12:11 Mais non, il y a une nouvelle génération qui a envie de se montrer voilée.
12:13 Non, pas envie de se montrer voilée, qui a envie de pratiquer sa religion tout en étant citoyenne, tout simplement.
12:17 On est musulmans et français. On n'a pas à choisir entre les deux.
12:19 Mais dans cet ordre ?
12:21 On ne se demande pas qu'on est bruns et grands.
12:23 Vous dites "on est musulmans et français", c'est dans cet ordre ?
12:25 C'est important l'ordre.
12:27 Parce que soit c'est le pays qui passe avant, soit c'est la religion.
12:31 Donc, où on est français et musulmans, on est musulmans et français.
12:33 Je vais vous l'expliquer. Pour moi, il n'y a pas de dichotomie entre les deux.
12:36 C'est comme vous demandez "est-ce que vous êtes plutôt grands ou plutôt bruns ? Est-ce que vous êtes plutôt petits ou plutôt blonds ?"
12:40 Ce n'est pas du tout pareil.
12:41 Ah si, c'est pareil ?
12:42 Non, ce n'est pas pareil parce que ce ne sont pas les mêmes lois.
12:44 Mais pourquoi ce ne seraient pas les mêmes lois ?
12:46 Ce ne sont pas les mêmes lois dans la religion, ce ne sont pas les mêmes lois dans la République.
12:52 Vous êtes d'accord avec moi, ce ne sont pas les mêmes lois.
12:54 Lesquelles vous faites passer en premier ?
12:55 Alors là, on n'est pas dans un état islamique, on est d'accord, nous sommes dans un état laïque.
12:58 Donc je respecte la laïcité tout en pratiquant ma foi.
13:02 Vous faites passer quel droit en premier ?
13:03 Mais je n'ai pas de loi islamique, en fait je ne suis même pas soumise à la loi islamique parce que je ne suis pas dans un état islamique.
13:07 Je respecte les commandements de ma foi et ça je l'ai fait sereinement.
13:10 J'ai juste une question à vous poser.
13:11 Je pense que, en fait, je n'aimerais pas être à votre place parce que vous...
13:14 Moi non plus, ça tombe bien.
13:15 Vous devriez être extrêmement frustré.
13:17 Ah non, mais c'est vous qui avez l'air d'être frustré justement.
13:19 Si, pour se sentir agressé par ce que vous voyez, c'est que vous êtes un grand frustré.
13:22 Ah non, non, moi je ne suis pas frustré parce que moi en France, je peux tout faire comme je suis.
13:25 Mais moi aussi.
13:26 Non, vous pouvez pas.
13:27 Mais moi c'est les gens comme vous qui le disent.
13:28 Mais vous, en fait, vous contrairement...
13:29 Attendez, vous êtes en train de...
13:30 Laissez-moi finir, je vous ai laissé parler.
13:31 Est-ce que vous oseriez dire que l'ordre des avocats est islamophobe parce qu'il ne vous a pas laissé plaider en voile ?
13:36 Absolument pas.
13:37 Donc vous êtes frustré.
13:38 Vous auriez voulu...
13:39 Mais ce n'est pas parce qu'on veut quelque chose qu'on est frustré.
13:41 Je peux en placer une ?
13:42 Oui, mais je vous réponds.
13:43 Vous auriez voulu plaider en voile et on ne vous en donne pas la possibilité.
13:47 Il y a certaines personnes qui veulent se baigner en Burkini dans des piscines municipales et on ne leur en donne pas la possibilité.
13:52 Il y a des gens qui veulent manger halal partout.
13:54 Ce n'est pas partout possible.
13:56 Donc pourquoi vous restez dans un pays où apparemment votre foi, et je la respecte, encore une fois, je n'ai rien contre ça, je respecte la foi musulmane.
14:04 Je vous dis juste...
14:05 Je ne respecte très peu.
14:06 Je vous dis juste que la France n'a jamais été un pays islamique, n'est pas un pays islamique et ne deviendra jamais un pays islamique.
14:12 Oui, mais on est d'accord sur ça.
14:13 À partir de là...
14:14 On est totalement d'accord.
14:15 Il n'y a même pas que de brasser du vent là.
14:17 Si, parce que les gens, justement, vous, enfin en tout cas un certain nombre de personnes qui pratiquent le même islam que vous, reprochent systématiquement à la France à chaque fois qu'elle refuse une revendication d'être islamophobe.
14:27 Mais ce n'est pas une revendication.
14:28 Justement, justement, on va en parler dans un instant, puisque Lydia estime qu'il y a une partie des politiques français qui sont islamophobes et qui font de l'antisémitisme.
14:35 Ils font de l'anti-islam leur fonds de commerce.
14:37 On va en débattre dans un instant.
14:38 Pour l'instant, il est 11h.
14:39 Voici le CNews Info et c'est avec Audrey Berthold.
14:41 Les épreuves du bac se poursuivent.
14:48 Plus de 500 000 candidats vont passer le grand oral.
14:51 C'est la dernière épreuve du baccalauréat.
14:53 Elle se déroule entre le 19 et le 30 juin.
14:56 Pendant 20 minutes, le lycéen doit exposer un sujet puis répondre à des questions devant un jury de deux professeurs.
15:02 Les résultats du bac seront publiés le 4 juillet.
15:06 Un enfant de 8 ans a été renversé par une voiture.
15:10 Ça s'est passé hier après-midi à Lens.
15:13 L'automobiliste a pris la fuite après les faits.
15:15 Le pronostic vital de l'enfant n'est plus engagé ce matin.
15:18 Et puis, l'armée ukrainienne a reconquis le village de Piaty Katia, un village situé sur le front sud du conflit avec les forces russes.
15:27 Avec ce village, un total de 8 localités ont été libérées en juin depuis le début de la contre-offensive, avec 137 km² de territoire reconquis.
15:35 11h03 sur CNews, merci d'être avec nous.
15:39 On poursuit ce débat et puis tout à l'heure, nos autres invités vont me rejoindre et on commentera le reste de l'actualité.
15:44 On est dans ce débat avec Lilia Bouziane face à Jean Messia pour parler de l'islam, pour parler de laïcité.
15:50 Et je voudrais que Lilia Bouziane vous m'expliquiez pourquoi vous avez ce sentiment qu'une partie des politiques français sont islamophobes
15:56 et font de l'anti-islamisme, c'est ce que vous avez dit en préparant l'émission, ou leur font de commerce.
16:00 - Et bien Jean Messia en est un parfait exemple. - Non, je ne vous en parle pas ça.
16:03 - C'est un homme politique ? - Bah non, bah non.
16:05 - Donc vous, vous êtes une islamiste alors ? - Bah je le disais, quels rapports ?
16:08 - Bah voilà. - Alors attendez, on va essayer de faire un débat constructif.
16:10 - On est en primaire. - Essayons de faire un débat constructif et d'avancer.
16:13 - Non mais c'est simple. - En quoi il y a de l'islamophobie selon vous ?
16:16 - Je vais vous expliquer. Regardez, si vous enlevez l'islam à Jean Messia, Monsieur Messia n'existe pas.
16:20 Ce monsieur, il s'exprime sur les bateaux télé, sur l'islam.
16:23 - Faisons pas le procès de Jean Messia, plus globalement. - Oui, mais je suis pas près de lui, donc je tiens à lui dire, il a bien fait mon procès pour ça.
16:27 - Elle est manifestement obsédée sur ça. - Oui, oui, oui.
16:29 Ensuite, sur Twitter, il vient plus ennicher ce qu'il s'est dit sur les bateaux télé.
16:31 Ensuite, on se passe au compte Twitter, il vient plus ennicher sur la télé.
16:34 Ensuite, il nous va sur TikTok, il nous fait ses petites vidéos.
16:36 Monsieur Jean Messia, sans TikTok, n'existe pas, sans les réseaux sociaux, n'existe pas.
16:39 - J'ai beaucoup moins d'abonnés que vous. - Sans l'islam, il n'existe pas.
16:41 - Parlons plus globalement. Vous avez le sentiment que pour certains partis, c'est un fonds de commerce. - Mais bien sûr.
16:45 Mais pas que pour les partis politiques, pour tout, même pour les médias français.
16:48 Je pense que j'ai le droit de le dire et je le dirai quand même.
16:50 - Vous avez tous les droits ici. - Mais sur les chaînes d'information en continu, c'est exactement ce qui se passe.
16:54 L'islam est un réel fonds de commerce. Là, quand même, on a passé quelques minutes à parler d'enfants qui ont fait la prière dans une école.
16:59 Au lieu de traiter comme les enfants de la République et de traiter ce sujet en interne, on en a fait un sujet national, alors qu'on parle d'une dizaine d'élèves.
17:04 - C'est un sujet national parce que Christian Estrosi, le maire de Nice, l'a publié. - Oui, c'est ça. Mais moi, j'aurais bien aimé quand même la même hargne pour d'autres problèmes dans les écoles, justement.
17:12 Pour le harcèlement, pour les enfants handicapés qu'on laisse complètement à l'abandon. Il n'y a pas le même traitement.
17:19 La France, elle ne s'agit pas autant quand il s'agit de vrais problèmes. En fait, j'ai l'impression que lorsqu'il y a de vrais problèmes, on pointe les musulmans du doigt.
17:26 Et on le sait, mais maintenant, on commence à s'y accoutumer. C'est triste, mais on commence vraiment à s'y accoutumer.
17:29 Tous les étés, on attend la polémique de l'été. Là, on sait qu'il y a l'Aïd dans une semaine, on attend la polémique. On le sait très bien.
17:34 - Ce sera quoi la polémique sur l'Aïd ? - Je ne sais pas, on attend. L'année dernière, c'était l'inflation de l'huile. Enfin, toutes les années, il y a un nouveau sujet.
17:41 Quand c'est l'Aïd, quand c'est l'été, parce qu'on va à la piscine, parce qu'on ose sortir. Là, c'est parce qu'on met des robes longues.
17:45 - Ce n'est pas parce que vous allez à la piscine, c'est parce que vous mettez un burkini. Ce n'est pas la même chose.
17:48 - C'est pas parce que les femmes musulmanes vont à la piscine qu'il y a une polémique. C'est parce que les femmes musulmanes vont à la piscine avec un burkini.
17:57 - Alors, ce n'est pas la piscine, c'est parce que les femmes musulmanes vont à la plage et elles ont tout à fait le droit d'aller en burkini.
18:00 - Moi, si vous voulez, ce qui me surprend toujours, c'est qu'on nous dit qu'une partie de la France serait islamophobe.
18:09 - Des politiques, pas les français. - La question que je pose, c'est pourquoi d'autres minorités n'ont pas ce problème-là ?
18:15 - Pourquoi, par exemple, les juifs ne disent pas que la France est judéophobe ? - Parce qu'elle ne l'est pas.
18:20 - Pourquoi les chrétiens d'Orient ne disent pas que la France est christianophobe ? - Parce qu'elle ne l'est pas.
18:24 - Non, je pense que dans la manière dont l'irrédentisme islamique agresse par tout un tas de revendications communautaristes la France, c'est plutôt l'islam de France qui est francophobe.
18:37 Et donc, en fait, le fait de la réaction de la France par rapport aux revendications islamiques, on appelle ça de l'islamophobie.
18:45 Imaginez juste un instant qu'en Algérie, vous auriez une communauté chrétienne importante qui imposerait ses crucifix, la manière dont les femmes s'habillent de manière légère à l'intérieur de la casbah,
18:59 et que les Algériens réagissent à ces revendications communautaristes chrétiennes.
19:03 Est-ce qu'on dirait à ce moment-là que l'Algérie est christianophobe ? Ou est-ce qu'on dirait que l'Algérie défend son identité et défend son hypséité et son ontologie nationale ?
19:11 Là, c'est exactement la même chose. Les Français tiennent à rester Français chez eux. Il n'a jamais été question pendant des siècles de définir ce qu'est être Français.
19:21 Vous m'avez posé la question tout à l'heure. Bizarrement, on ne demanderait pas à un Marocain qu'est-ce qu'être Marocain ou qu'est-ce qu'être Algérien.
19:27 Pourquoi ? Parce qu'une identité, ça se vit. C'est précisément à partir du moment où on commence à s'opposer à la question de qui on est, c'est ça qui montre qu'on est menacés dans ce que nous sommes.
19:36 - Oui, mais Liliane vous dit "je suis français". Je suis française, pardon.
19:39 - Non, mais c'est-à-dire, effectivement, dans le logé-ciel gaucho-progressiste qui gouverne la France... - Gaucho-progressiste, exactement.
19:43 - Oui, parce que le voile islamique, c'est l'enfant. - Ah, mais en fait, lui, il rajoute "islamique" à chaque mot et ça devient le toboggan islamique, la piscine islamique, le micro islamique.
19:50 - Non, mais moi j'en ai marre, si vous voulez, le burkini, ça fait gentil, ça fait bikini. Non, le burkini est un maillot islamique. Le hijab, c'est un voile islamique.
19:58 - Mais il y a des femmes non-musulmanes qui portent le burkini. - Non, il n'y a pas de femmes non-musulmanes qui... - Ah si, il y a des femmes rondes qui sont complexées de leur corps et qui aiment bien le...
20:03 - Ah non, ben non, je leur conseille de ne pas faire ça parce que ça se verra encore plus. - Eh ben, je... - Donc ça, c'est... - Conseiller en images.
20:09 - Ce que je veux vous dire, c'est que... - Non, mais c'est long là, ce qu'il dit. - Non, non, non. - C'est un peu long comme ça. - Vous aurez autant de temps pour... - Je vous ai laissé parler une heure.
20:15 - La question, si vous voulez, c'est que, aujourd'hui, tout le monde, n'importe qui est français. Selon la grille gauche au progressiste qui gouverne la France depuis une cinquantaine d'années, n'importe qui, venant de n'importe où, se comportant n'importe comment, eh bien, il est français.
20:29 - On est sommé de considérer que Mouloud Benkouskous, qui vient d'arriver avant-hier en France, habillé en camisse... - Non, mais alors, franchement...
20:35 - Non, non, non. - Est-ce qu'on peut être un peu sérieux ? - Mais par contre, Louis XIV, qui est le roi soleil, d'accord, qui a construit Versailles, à qui la France doit son rayonnement...
20:44 - Et vous, vous avez dit quoi ? - On nous explique qu'il est étranger, immigré, on est chez les dingues ! - Lilia Bouziad. - Il faut se calmer. - Allez.
20:51 - Alors, je rappelle qu'on est en France et qu'on est dans un État laïque. Donc, les exemples Maroc et compagnie, ça rentre pas du tout dans le contexte.
20:56 - Vous êtes bien dédaigneuse. - Est-ce que je peux terminer mon propos ? - Elle a raison, là-dessus, elle a raison. - Bah oui, c'est totalement raison. Est-ce que je peux terminer mon propos ?
21:01 - Pourquoi vous ne me laissez pas finir ? Vous avez peur ? - Vous méprisez ? - Pourquoi vous ne me laissez pas finir ? - Juste, on la laisse répondre. - Non, parce qu'il s'est rendu compte des contradictions dans son discours.
21:09 - On laisse répondre Lilia Bouziad. - Merci, c'est gentil. - Détendez-vous. - Alors, en France, nous sommes dans un État laïque, et la laïcité, elle permet justement de vivre ensemble.
21:15 Donc, en fait, il faut savoir que la laïcité, quand elle a été promulguée en 1905, les musulmans, on va dire, n'ont pas été invités au pourparler. On va dire ça comme ça.
21:22 On va dire que c'est le dernier enfant de la fratrie qui est arrivé après les autres. Et en fait, comme ce dernier enfant est arrivé après les autres, et bien maintenant, quand il demande quelque chose, on dit qu'il revendique.
21:30 Alors qu'en réalité, ce n'est pas une demande, ce n'est pas une revendication, c'est ce que, en fait, avant, on criait, on demandait aux musulmans de s'intégrer.
21:35 Mais maintenant qu'ils sont intégrés, entre guillemets, on ne peut même pas appeler ça une intégration, puisque maintenant nous sommes français, mais maintenant qu'on est intégrés, et bien vous n'êtes pas contents.
21:42 En fait, ce qui vous dérange, ce n'est pas les revendications. En fait, ce que vous appelez revendication, c'est la normalité. Mais comme ça vient de la part des musulmans, bien sûr que si, comme ça vient de la part des musulmans, vous avez l'impression que c'est quelque chose de plus, c'est quelque chose auquel ils n'auraient pas le droit.
21:52 Mais les musulmans ont les mêmes droits que les français. Maintenant, pour répondre à votre question, le burkini n'a rien d'illégal, parce qu'à vous entendre, tout ce qui concerne la religion musulmane est illégal.
21:59 Tous les musulmans sont dans la revendication. En entendant Jean-Messiah, je me réveille le matin et je me dis "je vais imposer ma religion à tout le monde", etc.
22:05 - Vous le faites en mettant le poil. - Mais non, mais ça c'est vous qui vous... - Vous le faites. - Non, mais laissez-moi parler.
22:10 Non, mais ça c'est vous le matin qui arrivez, le matin vous arrivez sur les bateaux télé, vous posez vos petites fesses sur la chaise et vous commencez à parler de la religion musulmane toute la journée.
22:17 C'est vous qui en faites votre combat. Moi, personnellement, je me lève le matin, je vais à la fac, je vais au travail, je vais faire mes stages, tout se passe bien pour le mieux.
22:24 - Vous voudriez tous les jours nous imposer, tenter d'imposer des revendications communautaires, il faut que vous se la ferment. - Mais moi je pense...
22:33 - Vous dites que c'est normal. - Oui, vous dites que c'est normal de passer en voile. - Jusqu'à ce que la France soit complètement islamique. - Mais pas du tout, mais c'est pas contagieux, le voile c'est pas système Covid.
22:39 - Mais c'est pas un combat. - C'est vous qui le voyez comme un combat. - Tant que la France n'aura qu'un réduit qui ne sera pas musulman, vous crierez à l'islamophobie.
22:48 - Mais vous avez le sentiment que le but c'est qu'on devienne musulman ? - Bien sûr, parce que vous savez, je vais vous expliquer quelque chose.
22:55 - Mais c'est pas contagieux le voile. - Le problème c'est que, contrairement à ce qu'on croit, le voile n'est pas simplement qu'un vêtement.
23:00 - Parce que si le voile était un vêtement, vous avez des tas d'uniformes qui sont interdits en France de port qui seraient aussi un vêtement.
23:08 - Le problème du voile, c'est que c'est le signe d'allégeance à un projet idéologique qui a été théorisé par Seyf el-Islam Hassan el-Banna, que vous devez connaître, qui a été théorisé...
23:19 - Ah ça peut être... Alors je vais juste en préciser, M. Jean-Michel, quand il a une femme qui porte un voile, il porte un noir à baisils, vous devez le connaître.
23:24 - ... qui a été théorisé par Sayed Kourdb, comme vous le savez, donc c'est un projet idéologique visant à islamiser les sociétés qui ne sont pas musulmanes.
23:34 - Alors pourquoi... Attendez, je termine mon propos. - Non, non, vous terminez pas votre propos.
23:38 - Non, mais c'est un débat, c'est bien sûr. - Alors pourquoi dans les pays musulmans, il y a des femmes qui portent le voile, si l'objet du voile, c'est de transmettre à tout le monde de porter le voile ?
23:45 - Parce que dans les pays musulmans, vous avez des présidents, par exemple comme Al-Sisi, qui se bat précisément contre cette tentative...
23:52 - Mais vous ne répondez pas à la question, là. - ... d'un totalitaire des frères musulmans.
23:56 - Je repose ma question, vous ne l'avez pas compris. Sortez pas les mots "frères musulmans", "féministes" avec "gonoirades".
24:00 - Toutes ces congrégations qui vous obligent à vous voiler, elles sont interdites dans les pays musulmans.
24:04 - Mais il y a où une congrégation qui m'oblige à me voiler ? Expliquez-moi. Regardez, vous venez d'expliquer, on va suivre votre raisonnement absurde.
24:08 Vous venez d'expliquer que le voile, moi, Lila Bouziane, je mets mon voile pour que toute la France se voile. D'accord ? On va vous suivre.
24:14 - Alors pourquoi, expliquez-moi, pourquoi quand on va en Algérie, en Maroc, en Tunisie, en Égypte, en Libye, tous les pays musulmans, pourquoi, dans ces endroits-là, il y a des femmes qui portent le voile ?
24:23 Elles veulent imposer quoi ? À qui ? Elles n'ont pas d'intérêt à le faire, on est d'accord.
24:26 - Les sociétés arabes sont traversées par des courants fréristes, salafistes, hétéristes, extrêmement forts, contre lesquels...
24:32 - Donc en France, c'est pour imposer, et dans les pays musulmans, c'est les fréristes ?
24:35 - Non, non, non. Oui, exactement. Parce que dans les pays musulmans, il y a des grands darrés à ce suprématisme.
24:39 - Donc ça veut dire ? - Ce sont les pouvoirs.
24:41 - Donc en fait ? - Al-Sisi considère par exemple que les frères musulmans, c'est une congrégation intermédiaire.
24:45 - Mais écoute, là, vous... - Ce qui est le cas en Syrie, ce qui est le cas en Irak, ce qui est le cas au Maroc, ce qui est le cas dans tous les pays arabes.
24:51 - Alors, donc si je suis le raisonnement, en France, moi, Lilia Bouziane, je porte le voile pour imposer le voile à tout le monde, et au Maroc...
24:57 - Si il n'y avait plus de voile, oui, femme, oui, femme.
24:59 - Petite question, Lilia Bouziane, est-ce que vous soutenez les femmes qui, dans certains pays, comme en Iran, se battent pour ne pas porter le voile ?
25:04 - Oui, vous allez me poser la question combien de fois ? - Non, c'est la même, je ne l'ai pas posée encore.
25:07 - Oui, mais c'est super triste, mais en fait, vous radotez tous, en fait, c'est super triste, mais à chaque fois qu'on voit...
25:11 - C'est drôle, ça a aucune compassion, en fait. - Pourquoi je ne voudrais pas vous mettre à propos ?
25:14 - Je ne vais pas me mettre à propos. Vous n'avez pas la somme Yelpaty, vous n'avez pas versé une larme, vous ?
25:17 - Non, mais là, vous venez de verser une larme ! - Calme, calme, calme.
25:20 - Est-ce que vous avez versé une larme ? - Et si on restait sur le fond et pas sur la forme ?
25:22 - Bah justement, c'est ce que j'essaye de faire. En fait, je ne comprends pas pourquoi, quand on voit une femme qui porte un voile, on lui parle de l'Iran.
25:28 En Iran, ces femmes se battent pour l'enlever, mais nous, on est pour la liberté, on n'est pas pour le voile, on est pour la liberté de se vêtir comme on le souhaite.
25:34 - D'accord, vous n'êtes pas pour que toutes les femmes musulmanes... - Je suis pour que toutes les femmes fassent ce qu'elles veulent.
25:39 - D'accord, c'est très bien. - C'est parfait. - Non, mais je n'ai pas besoin de votre validation.
25:42 - Non, mais c'est parfait, vous dites que vous êtes pour la liberté, ça tombe bien, moi aussi.
25:45 Qu'est-ce que vous faites de la liberté du peuple français et des institutions françaises à refuser les étendards vestimentaires que vous portez ?
25:53 - Mais ils ne refusent pas ! - Bah si, vous pouvez plaider en voile. - À part dans le tribunal, ils le refusent.
25:57 - Jean-Michel, est-ce que pour vous, Mélia Bouziane fait partie du peuple français dont vous parlez ? - Bah on ne dirait pas.
26:01 - Elle fait administrativement partie du peuple français, mais pas identitairement, oui, c'est clair.
26:06 Mais ça, c'est dû à une folle politique de naturalisation qui a distribué... - Donc il y a plusieurs types de français, en fait.
26:12 - Qui a distribué la nationalité française, qui a distribué la nationalité... - Mais moi, je vais vous en chercher.
26:15 - Oui, pourquoi ? Parce qu'on a disloqué la carte nationale de l'identité. Aujourd'hui, depuis des années, on naturalise des gens qui, parfois, ne parlent même pas français.
26:24 Alors, on est en train de revenir dessus aujourd'hui, et c'est tant mieux, mais pendant des décennies... - Ah, mais là, vous parlez, ça ne concerne pas à ce que vous avez à dire.
26:29 - Pendant des décennies, nous avons naturalisé des gens qui n'avaient rien à voir avec nous. - Vous ne parlez rien, ça ne me concerne absolument pas.
26:33 - Le but, c'est que la carte d'identité, elle est la même pour tout le monde, les droits sont les mêmes pour tout le monde, et quand on est français, on est français.
26:38 Il n'y a pas plusieurs types de français, parce que vous dites que l'iyabouziane, elle ne fait pas pour nous parler de nous, des français comme les autres.
26:44 - Mais, monsieur Morandini, vous savez, un pays ne se réduit pas à des lois. Une identité nationale ne se réduit pas à des lois.
26:49 - Mais, ça déduit à quoi, alors ? - Les lois, c'est très important. Mais, par exemple... - En revanche, elle est française comme vous.
26:53 - Si je m'habille... - Elle est française comme vous. - Administrativement, oui.
26:56 - Non, je suis française comme lui, tout court. Même plus que lui, je suis une enfant.
26:58 - Attendez, si je m'habille comme un templier et que je vais dans la casse balgéienne, est-ce qu'il y a une loi qui m'interdit de m'habiller comme ça ?
27:04 - Non, on parle en... Là, on est en France. - Mais, par contre, les gens vont m'agréger !
27:07 - Allez, il vous reste une minute. Allez-y, l'iyabouziane. - Non, mais moi, j'allais lui dire que c'est vraiment psychiatrique, votre pression, et je tenais à le dire...
27:11 - Non, non, c'est beaucoup plus psychiatrique. - D'accord, ok. Je tenais à dire qu'en fait... - Ne vivez pas dans un pays dans lequel...
27:14 - Est-ce que je peux parler ? Est-ce que je peux parler, monsieur Maitry ? - Oui, oui, vous pouvez la parler. - Ah, vous m'avez permis de parler ? C'est fou, quand même. C'est fou.
27:19 - Répondez pas, donc, quand on est... - Ne vivez pas dans un pays dans lequel vous êtes. - Non, non, mais je n'ai pas envie de vous écouter.
27:22 - Moi, je tenais à dire que la France, aujourd'hui, et je vous le dis sans trembler, en tout cas, je vais vous dire un truc, ça va vous faire trembler,
27:28 elle a plus le visage de l'iyabouziane que de Jean Messia. Pourquoi ? Pas parce que je porte un bal sur la tête, parce que vous ne voyez que ça,
27:33 mais parce que moi, je suis pour le vivre ensemble, pour la fête de tous, et pour la liberté. - Mais quel vivre ensemble ? Commencez par vous dévoiler si vous voulez vivre ensemble.
27:37 - Mais pourquoi ? Et pourquoi ? - Mais parce que c'est pas ça, vivre ensemble. - Mais c'est frustrant, vous êtes frustrés, vous vous rendez compte ou pas ?
27:41 - C'est pas ça, vivre ensemble. - Vous me demandez à une femme de se dévoiler. Elle est où, la liberté dans ça ? La liberté de se baisser en tant que vous le souhaitez, elle est où ?
27:45 - Quand vous êtes habillée comme ça... - Dévoilez-vous, qui me dit... Mais on se croirait à la période de la colonisation, là, c'est vraiment...
27:49 - Quand vous êtes habillée comme ça, vous n'êtes pas dans le vivre ensemble. - Je suis dans le vivre ensemble. - Vous êtes dans le vivre... - Mais selon vous... - Vivez comme moi, sinon vous êtes islamophobe, voilà ce que ça veut dire.
27:56 - Mais non, c'est vous qui dites "vivez comme moi", sinon vous n'êtes pas française, bien sûr que si. - Non, non, non, non, non, parce qu'on est en France, Madame, excusez-moi.
28:00 - Et comment vous expliquez que dans la vie de tous les jours, quand je sors dans la rue, il y a des dizaines de personnes qui me reconnaissent et qui me disent... des personnes qui ne sont pas musulmanes,
28:07 - qui me disent "je suis heureuse qu'il y ait des citoyennes françaises comme vous aujourd'hui", et qui ne voient pas à travers moi qu'un voile. - Ah ben... Ah... Ah... - Ça, c'est vous qui faites... On parle du grand remplacement, vous, c'est la grande obsession.
28:14 - Non, non, non, non. - Sans l'islam, vous n'existez pas, je vous le dis. - Madame... - Remerciez-nous, remerciez-nous. - On va faire un mot... Je vais vous laisser un mot de conclusion à chacun.
28:19 - Un mot de conclusion du débat à chacun, Jean-Mésia. Ça a fait avancer les choses, elle vous a convaincue sur quelque chose ou pas ?
28:25 - Oui, moi, justement, je préside un cercle qui s'appelle "Vivre français" parce que je veux absolument que la France ne porte jamais le visage de l'Iliabouziane. - L'Iliabouziane ?
28:35 - Eh ben, vous présidez un cercle et vous tournez bien en rond parce que vous dites tout le temps la même chose, ça c'est la première des choses. La deuxième des choses, c'est de se dire que c'est meilleur que l'Open Sign sur Bedouin et compagnie.
28:43 - Non, non, mais les miennes sont vraies. - Non, non, on le laisse, c'est le mot de la fin. On laisse l'Iliabouziane. - Je tiens juste à dire que moi, j'avais pas du tout volonté de faire changer d'avis, Jean-Mésia, c'est pas du tout l'objectif.
28:52 Je peux m'importe son avis, honnêtement, mais je tiens à dire à tous les français musulmans qui nous écoutent, et aux français tout court, mais d'autant plus les français musulmans, notamment les lycéennes, à qui on a fait des problèmes le jour de leur bac, on les a enfermés dans une salle, on les a mises toutes entre elles, donc on faisait une réelle ségrégation le jour de leur bac, parce qu'elles portaient des robes longues.
29:11 Et ça, je trouve ça totalement scandaleux, et je tiens à leur apporter mon soutien, et je tiens à leur dire qu'elles sont dans leur droit, et moi, c'est principalement pour elles qu'aujourd'hui je m'exprime, c'est pour leur dire que le droit français, il leur permet d'aller en robe dans les écoles, et qu'elles n'ont pas à se plier aux exigences des gens comme M. Mésia.
29:28 - Vous ne vous discriminez pas, et vous ne serez pas discriminée. - Non, pas du tout, c'est des faits. - Vous n'habillez pas comme des fantômes, et vous ne serez pas discriminée.
29:34 - On ne va pas repartir sur le débat. Merci beaucoup, Lilia Bouziane, d'avoir accepté d'affronter Jean Mésia. - Vous en prie. - Ce n'est pas simple à chaque fois. Effectivement, merci beaucoup. Dans un instant, les autres invités vont me rejoindre, et je voudrais... On va parler des autres sujets d'actualité, c'est par exemple ces incidents...

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