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Le Général Philippe Lavigne, commandant suprême allié pour la transformation à l’Otan, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils s'intéressent à la possibilité d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

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Transcription
00:00 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le plus haut gradé français de l'OTAN.
00:08 Bonjour Général Philippe Lavinien.
00:10 Bonjour, bienvenue sur Europe 1, merci à vous de nous recevoir à Ballard au ministère des armées.
00:15 Vous êtes depuis 2021 le commandant suprême des forces alliées pour la transformation à l'OTAN,
00:20 c'est-à-dire l'une des deux têtes du commandement militaire de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord.
00:25 Votre cœur de métier, ce n'était pas la conduite des opérations sur le terrain mais donc la transformation de l'OTAN
00:31 par rapport aux menaces actuelles, compte tenu aussi des nouvelles réflexions stratégiques.
00:35 Votre parole est plutôt rare et je vous en remercie d'autant plus.
00:39 Depuis un temps, Général Lavin, vous êtes aux premières loges pour observer ce qu'il se passe en Ukraine.
00:45 Première question, quelle leçon vous tirez de ce conflit, 16 mois après le début de son déclenchement ?
00:51 Une des premières leçons, c'est que pendant cette guerre-là, nous avons perdu la manœuvre
01:00 et donc nous nous sommes retrouvés dans une guerre de tranchées avec une très forte attrition due à une très haute intensité de feu.
01:12 Donc je pense que l'on peut dire que la puissance cinétique, la puissance brute est très visible sur le terrain.
01:19 La deuxième chose que l'on voit, c'est les forces armées russes, le pouvoir russe qui agissent non pas seulement contre les forces armées
01:29 mais prennent pour cible les structures civiles et les populations civiles.
01:35 C'est une surprise ça ou pas ?
01:37 Ce n'est pas du tout une surprise, c'est pour ça que par exemple, il est primordial de penser à notre résilience.
01:46 C'est pour ça que l'OTAN travaille beaucoup sur la résilience comme l'Union Européenne,
01:50 pour protéger nos populations, pour protéger nos infrastructures critiques,
01:56 car en fait la résilience a également un effet dissuasif si la résilience est forte.
02:05 Donc une des leçons tirées, c'est qu'il faut conserver la manœuvre
02:08 et je pense que l'offensive qui est en cours démontre cette nécessité.
02:15 Lors du sommet de Vilnius le mois prochain, il va être question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance.
02:21 Je ne vais pas vous demander de vous prononcer sur l'opportunité ou pas,
02:24 parce que c'est une question politique et vous êtes un militaire.
02:27 Je signale tout de même que la France se montre de plus en plus favorable à cette idée d'une entrée de l'Ukraine dans l'Alliance.
02:34 Mais de votre point de vue militaire, que changerait l'entrée de Kiev pour l'OTAN ?
02:40 Alors, je peux faire une métaphore par rapport à ce qui se passe avec la Finlande et la Suède,
02:46 et peut-être plus particulièrement la Finlande, puisque la Finlande a une frontière avec la Russie.
02:52 On a un processus, qui est un processus politique et un processus d'intégration militaire,
02:59 où l'on travaille sur notamment l'interopérabilité, la capacité du nouvel entrant ou du futur nouvel entrant
03:07 à s'intégrer avec les forces des pays membres, à pouvoir ensemble d'abord partager la charge de cette défense collective,
03:18 et pas que seulement sur une partie, car je vous rappelle que l'Alliance a une approche 360,
03:24 mais également de pouvoir être plus fort ensemble. Ça s'appelle l'interopérabilité.
03:31 Il se trouve que l'armée ukrainienne est un peu particulière, parce qu'il y a un fort héritage soviétique,
03:35 mais ils ont beaucoup appris ces 8 dernières années avec du matériel américain, des méthodes américaines, des méthodes autant.
03:42 - Mais exactement, exactement. Vous savez, c'est comme les autres pays de l'ex-pacte soviétique,
03:52 qui sont rentrés dans cette alliance. Nous avons des pays qui ont du matériel encore soviétique,
04:00 et qui se modernisent, et qui ont appris nos méthodes. Il y a une standardisation.
04:06 Je dirais que ça se passe non pas que par la technologie, mais également par l'entraînement des forces.
04:12 Donc sur ce sujet-là, comme vous l'avez dit, les discussions sont en cours.
04:17 La politique de l'OTAN, c'est une politique de porte ouverte.
04:21 - Si on se comprenait bien, une entrée de l'Ukraine actuellement dans l'OTAN signifierait une entrée en guerre de l'OTAN.
04:27 - Les alliés et l'Ukraine, ce sont eux qui vont choisir cette intégration dans l'OTAN,
04:36 et ce n'est pas la Russie qui va dire s'il n'y aura pas de droit de veto. Il n'y a pas de droit de veto pour la Russie.
04:43 Mais évidemment, actuellement, l'OTAN se concentre sous le soutien actuel à l'Ukraine,
04:51 et aussi bien l'OTAN que ce groupe de contacts de Rammstein, qui s'est d'ailleurs réuni.
04:58 Et il y a également à Vilnius, pour Vilnius, des travaux en cours sur le soutien à long terme de l'Ukraine.
05:08 - Vous parliez de votre mission de transformation, de voir à long terme, mais aussi pour ce soir.
05:12 Il se trouve que parmi les alliés, certains considèrent que le soutien à l'Ukraine est insuffisant, il faudrait aller plus loin.
05:18 Notamment les Polonais, qui n'excluent pas l'idée de, pourquoi pas, former des brigades de volontaires,
05:23 pour aller soutenir militairement sur le terrain ukrainien l'effort de guerre sur place.
05:27 Quel est votre regard, vous, Otaniens, sur cette éventuelle initiative, qui n'existe pas encore de fait, mais qui est quand même dans l'air du temps ?
05:37 - Je n'irai pas sur ce terrain-là.
05:42 Nous avons en cours de très nombreux travaux de mise en oeuvre, aussi bien au niveau opérationnel que conceptuel,
05:53 développement de capacités, innovation, pour renforcer notre OTAN, et pour renforcer notamment sa capacité à dissuader et à se défendre.
06:03 Et toutes les nations ont une part de chemin à faire pour être encore plus fortes ensemble.
06:08 - Dernière question, Général Lavigne, vous ne représentez pas la France à l'OTAN, mais vous êtes français,
06:13 et vous êtes aussi un interlocuteur privilégié pour l'armée française.
06:16 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de la place qu'occupe aujourd'hui la France au sein de l'OTAN ?
06:20 Comment est-elle perçue entre une Amérique, qui est évidemment la puissance dominante de l'Alliance,
06:26 et des États européens, notamment de l'Est, j'ai cité la Pologne, qui sont tentés de se tourner davantage peut-être vers Washington,
06:33 plutôt que vers Bruxelles, certains alliés aussi qui prennent du poids, militairement je pense encore une fois, à la Pologne.
06:40 Comment se situe la France aujourd'hui dans cet ensemble-là ?
06:43 - Il y a une forte conviction que la coopération OTAN-UE doit être plus importante, et elle sera plus importante.
06:53 Ensuite, la France est une puissance nucléaire, et donc elle a un statut particulier, une crédibilité particulière,
07:04 une importance particulière dans cette alliance.
07:08 Les forces armées françaises sont crédibles, et cette crédibilité se démontre aussi par notre capacité à innover,
07:16 notre capacité à prendre en compte le cyber. On est une des nations avec un domaine spatial très fort,
07:26 un domaine cyber que nous avons développé en interministériel, un entraînement de très haut niveau,
07:35 parce que, comme je l'ai dit, en Ukraine, ce que l'on voit également, c'est que vous ne pouvez gagner que si vous avez des hommes entraînés
07:45 aux combats modernes, et la France a ça. Donc la France a une position très crédible, très importante dans l'OTAN.
07:52 - Merci beaucoup, Général Philippe Lavin. Le commandant suprême des forces alliées pour la transformation à l'OTAN était l'invité d'Europe 1 Matin.
07:59 Je vous souhaite une excellente journée. - Ce fut un très grand plaisir, merci beaucoup.

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