Le gouvernement prévoit d'ouvrir à la rentrée prochaine le débat sur la fin de vie mais se heurte aux soignants dans la construction de sa loi.
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00:00 Benjamin Duhamel, alors que le gouvernement prévoit d'ouvrir un droit à l'aide à mourir, ce sera à la rentrée prochaine.
00:05 Le débat est toujours très vif chez les soignants, mais aussi au sein de l'exécutif. C'est un peu inévitable, ça, non ?
00:11 Oui, tant ce sujet relève de l'intime et transcende toutes les considérations politiques, idéologiques et partisanes.
00:16 Rappelons la volonté du gouvernement, après notamment la mise en place d'une convention citoyenne,
00:20 faire évoluer la loi telle qu'elle existe aujourd'hui, c'est-à-dire la loi Claes-Leonetti,
00:24 qui encadrait ce qu'on appelle le refus de l'obstination déraisonnable, et notamment la sédation profonde.
00:30 Le gouvernement veut aller encore plus loin, vers une aide active à mourir pour les personnes majeures,
00:36 atteint d'une affection grave et incurable, qui engage son pronostic vital à moyen terme.
00:41 Voilà les termes posés du débat. Le gouvernement recherchait un consensus, mais pour l'instant, il est totalement inatteignable.
00:47 La communauté médicale refuse en grande majorité ce qu'elle considère comme un basculement de sa vocation.
00:53 Le soin, le Figaro révèle ce matin que 15 organisations ont écrit à la ministre en charge pour protester contre la façon dont le débat est mené.
01:00 Quant à l'exécutif, il est lui-même divisé.
01:02 Pourquoi ?
01:03 D'abord parce que le ministre de la Santé, François Braun, est lui-même médecin urgentiste, donc plus que réticent sur ce sujet,
01:09 d'où un silence un peu gêné, et comme si ça n'était pas suffisant, dans les colonnes du Figaro ce matin,
01:13 un nouveau ministre exprime ses doutes, Jean-Christophe Combes, chargé des Solidarités, alors certes, personne le connaît.
01:18 Il risque fort de ne plus être là dans deux semaines après le remaniement,
01:22 mais quand même, écoutez ce qu'il dit, le risque est de basculer dans un autre rapport à la vulnavérité.
01:28 Cela jette le trouble sur la volonté du gouvernement, alors qu'Emmanuel Macron lui-même a plusieurs fois donné l'impression de tâtonner et d'hésiter,
01:36 toujours plus que pusillanime sur les sujets de société.
01:39 Jean-Christophe Combes.
01:40 Oui, j'ai précisé que personne ne le connaissait.
01:42 Oui, je sais bien. Ça veut dire que le gouvernement pourrait renoncer ?
01:45 Non, sans doute pas, et ce pour deux raisons principales.
01:47 La première, ce sont les sondages d'opinion qui montrent tous sans exception un soutien sans faille des Français
01:52 à l'idée de faire évoluer la loi à environ 7 Français sur 10.
01:54 Deuxième raison, la volonté d'Emmanuel Macron d'avoir à son bilan une réforme sociétale encore plus précieuse
02:00 quand la majorité relative rend bien difficile de mener à bien des chantiers d'ampleur.
02:05 Sur ce sujet, pas de difficulté à trouver une majorité à l'Assemblée nationale,
02:08 même si les choses se compliqueront quand il s'agira de préciser les contours de cette loi,
02:13 quelles exceptions selon quelles modalités qu'elle place pour les médecins,
02:16 avec un vrai risque, raviver encore un peu plus certaines fractures sociétales, religieuses,
02:22 bien vivaces, au-delà de tous les sondages et des appels à faire évoluer la loi, coûte que coûte.
02:27 Merci Benjamin.