Aujourd'hui, dans "Bienfait pour vous", Mélanie Gomez et Julia Vignali ouvrent le dossier santé du jour avec Marie-Claude Treglia et Christine Barois.
Retrouvez "La question du jour" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vite-fait-tres-bien-fait
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00:00 On va donc à présent s'intéresser de près à notre respiration ce matin.
00:04 Un dossier en partenariat, je le rappelle, avec le dernier numéro de Psychologie Magazine
00:08 pour lequel vous êtes journaliste, Marie-Claude Tréglia.
00:11 Bonjour !
00:12 Bonjour, Julia.
00:13 Merci beaucoup d'être avec nous en studio ce matin.
00:15 Et donc avec nous également en studio, il y a le docteur Christine Barrois.
00:19 Bonjour !
00:20 Bonjour.
00:21 Alors vous êtes psychiatre, pédopsychiatre et psychothérapeute, autrice du livre
00:25 "Pas besoin d'être tibétain pour méditer", paru aux éditions Solar.
00:29 Marie-Claude, vous consacrez un dossier complet à la respiration, bien respirer.
00:33 Est-ce que c'est quelque chose que l'on fait naturellement ou franchement vous pensez
00:36 que c'est une activité qu'on néglige ?
00:38 Oui, c'est même plus de l'ordre de l'activité.
00:41 C'est tellement naturel que...
00:42 On ne pense même pas.
00:43 Mais non, comme tous les dons du ciel ou d'autres, enfin peut-être pas du ciel, mais
00:46 comme tout ce qui nous est donné naturellement, on finit par le faire de manière automatique,
00:51 ce qui fait qu'on le fait mal.
00:52 C'est quand ça se va mal de ce côté-là qu'on se rend compte effectivement que ça
00:55 va pas quand on fait de l'asthme ou pour d'autres raisons.
00:57 Christine Barrois, qu'est-ce qui se passe dans notre corps ?
00:59 On va reprendre les fondamentaux quand même avec vous.
01:01 On amène de l'oxygène quand on inspire, on rejette du dioxyde, je ne me trompe pas,
01:06 mais est-ce que vous nous rappelez la fonctionnalité de tout ça ?
01:08 Alors vous disiez que c'est automatique, effectivement la respiration par bonheur,
01:13 c'est pas nous qui décidons quand nous respirons.
01:15 On peut avoir un peu de contrôle dessus, mais c'est vraiment dans le système nervé
01:19 autonome qui fait qu'on respire, on digère, notre coeur bat, quelquefois on cligne des
01:23 yeux sans tout à fait le décider.
01:25 Ça peut être tout à fait automatique.
01:27 Et donc dans l'inspiration, on apporte de l'oxygène aux cellules, l'inspiration elle
01:32 est vraiment dynamique, on tire le diaphragme vers le bas.
01:35 Du coup on y pense toutes là !
01:36 Exactement !
01:37 On tire le diaphragme vers le bas, il y a une amplitude comme ça de la cage thoracique,
01:42 ce qui fait que ça nous dynamise et ça nous donne de l'énergie.
01:45 Et puis en revanche l'expiration elle est là aussi plus passive, elle est moins active
01:50 et elle nous permet aussi de nous détendre par mode conséquence.
01:53 Et aussi elle est automatique de la même manière.
01:57 Donc tout est automatique, mais de temps en temps il faut aussi prendre conscience de
02:00 sa respiration, nous allons en parler avec vous.
02:03 Marie-Claude, c'est vrai qu'en ce moment entre le pollen, la pollution, les maladies
02:07 respiratoires, l'asthme, on a parlé de bronchiolite aussi, on a eu le Covid évidemment récemment,
02:13 mais respirer devient de plus en plus un sujet de santé de premier plan, non ?
02:16 Oui, je disais, je crois que c'était 10 millions de personnes qui seraient touchées
02:21 en France par ce genre d'affection là.
02:24 Visiblement une augmentation énorme liée sans doute à la qualité de l'air, mais
02:28 on en entend, enfin on ouvre la radio et qu'est-ce qu'on entend justement ?
02:31 Attention, alerte, les services d'urgence visiblement sont pleins de gens qui débarquent
02:36 comme ça avec des crises d'asthme sévères.
02:39 J'ai même entendu parler des asthmes liés aux orages apparemment, on en a parlé récemment.
02:43 Oui parce que visiblement le pollen, oui j'ai entendu, au lieu de se déposer, se
02:48 éclate et crée encore plus de crises d'allergie.
02:51 Oui, visiblement c'est un vrai mal du temps de notre époque.
02:56 Marie-Claude, il y a même un collectif des états généraux de la santé respiratoire
02:59 qui exige que respirer devienne un droit fondamental.
03:03 Franchement c'est complètement fou comme revendication.
03:06 Qu'est-ce qu'ils proposent en fait ?
03:07 Alors en fait j'ai découvert, c'est cette tribune là dans le monde, alors c'est
03:10 vrai que l'appellation déjà fait tout à fait, vous savez politique quoi.
03:15 Collectif des états généraux de la santé respiratoire.
03:18 Il s'agit en fait de réunions pour des sujets d'intérêt public quand même.
03:23 Alors ce qu'ils demandent c'est quand même, il s'agit d'alerter les pouvoirs
03:26 publics et la population.
03:27 C'est un de la prévention, la prévention c'est-à-dire tout ce qui peut toucher à
03:31 la qualité de l'air, l'environnement.
03:34 Ils demandent aussi de la communication, c'est-à-dire qu'on en parle, qu'on sache
03:38 qu'il y a tellement de gens aujourd'hui touchés par des infections de plus en plus
03:41 chroniques.
03:42 Et ce qu'on fait ce matin sur Europe 1, donc on répond.
03:43 Et puis troisièmement, qu'on accompagne mieux ces pathologies qui sont de vraies pathologies
03:51 aujourd'hui de notre époque.
03:53 - Alors Christine Barrois, on est évidemment dans une époque anxiogène avec l'inflation,
03:58 la menace du réchauffement climatique.
03:59 Et je crois que vous êtes d'accord avec le fait que le stress de nos vies modernes
04:02 nous mette carrément en apnée.
04:04 Il y a d'ailleurs une ancienne employée de chez Apple qui a écrit une thèse sur l'apnée
04:08 des emails.
04:09 Qu'est-ce que c'est que ça ?
04:10 - Exactement, c'est une femme qui s'appelle Linda Stone qui a observé, c'est que quand
04:13 elle allait regarder ses notifications ou ses emails, elle était en apnée.
04:17 En fait, notre cerveau ne sait pas encore si c'est dangereux ou pas dangereux.
04:20 Et on se met comme ça en apnée avant de savoir si on va combattre ou pas.
04:24 Est-ce que c'est le mail de ma sœur qui va me prendre deux heures de réponse ou c'est
04:27 juste une pub ?
04:28 Ça peut être quelque chose de...
04:31 Dans les notifications, c'est pareil.
04:33 C'est-à-dire que la notification, on ne sait pas encore si c'est dangereux ou pas
04:36 dangereux.
04:37 - Quand le téléphone sonne comme ça, on est un peu inquiets.
04:38 C'est quoi ça qui me tombe dessus ?
04:39 - Exactement.
04:40 Et puis, j'en veux pour preuve, de temps en temps, je vais faire des formations dans
04:44 les entreprises.
04:45 Il y avait une ingénieure chimiste qui me disait quand je m'installe à ma table, il
04:48 y a une messagerie interne de l'entreprise et elle voyait toute la messagerie de la Chine
04:56 qui voyait qu'elle arrivait, avec le décalage horaire, elle arrivait, envoyait plein de messages.
05:00 Donc, elle me dit après avoir fait ta formation, j'ai compris que le fait de respirer amplement
05:04 en prenant les mails et en prenant les notifications et la messagerie interne, je ne me rends pas
05:09 malade.
05:10 Je me rends beaucoup moins de stress parce que c'est normal que je réponde à la Chine
05:12 puisque c'est pour ça qu'on me pèse.
05:13 - Je voulais dire, moi, respirer et prendre ses jambes à son cou.
05:15 - Pas du tout.
05:16 - Après, affronter.
05:17 - C'est de se dire, voilà, c'est mon métier que de répondre et d'être dans une messagerie.
05:21 Il y a des entreprises où on est tout le temps sur des messageries internes et je pense
05:24 que c'est important pour chacun de se dire, ok, ce n'est pas dramatique, c'est juste
05:29 une...
05:30 J'apprends à respirer pour prendre les notifications.
05:31 - Allez, merci à toutes les deux.
05:33 On reste ensemble.
05:34 Êtes-vous bien certains, vous qui nous écoutez, de savoir bien respirer ? C'est la question
05:37 que l'on vous pose ce matin.
05:39 On vous dit tout dans un instant sur Europe 1.
05:40 Alors, restez bien avec nous.
05:41 - Europe 1, bienfaits pour vous.
05:46 Julia Vignali, Mélanie Gomez.
05:50 - Ravie de vous retrouver dans Bienfaits pour vous.
05:52 Nous sommes ensemble jusqu'à midi.
05:54 On vous propose aujourd'hui de voir comment mieux respirer au quotidien.
05:57 Des conseils pour vous, mais aussi pour vos proches.
06:00 Alors, pour en parler, elles sont toujours avec nous.
06:02 Marie-Claude Tréglia, auteure et journaliste pour Psychologie Magazine, notre partenaire
06:06 ce matin, mais aussi le docteur Christine Barrois, psychiatre et autiste du livre "Pas
06:10 besoin d'être tibétain pour méditer" aux éditions Solar.
06:13 Marie-Claude, pour remédier aux problèmes de notre époque, anxiogènes, aux épidémies
06:17 de burn-out, de stress, il y a des initiatives qui ont fait leur apparition, comme l'Académie
06:22 du souffle.
06:23 On nous y apprend à respirer dans cette académie, c'est ça ? Mais qu'est-ce qu'on y fait concrètement ?
06:28 - Concrètement, c'est un site, c'est un site sur lequel on peut aller et on peut faire
06:33 des exercices.
06:34 Selon son problème particulier, puis s'entraîner à respirer mieux.
06:38 Mais ça propose des formations, de toutes sortes d'ateliers aussi en live.
06:42 Mais c'est pas tout, c'est qu'il y a aussi toutes sortes de respirologues, qui sont en
06:46 toute une spécialité un peu de notre époque.
06:48 En tout cas, des spécialistes, on va dire, du souffle, qui entendent prévenir et peut-être
06:53 être à côté des médecins pour prévenir et faire un peu mieux, faire tout notre possible
06:58 parce que visiblement, ça accompagne très, très bien d'autres thérapies peut-être
07:01 de fond et plus thérapeutiques.
07:04 Mais apprendre à mieux respirer, c'est-à-dire à employer tous les étages de notre respiration
07:09 parce qu'à force de le faire de manière automatique, effectivement, on respire comme
07:12 toujours en alerte, comme ça, de manière thoracique.
07:15 - Et pas pleinement.
07:16 - Voilà, comme si on était tout le temps en train de devoir fuir.
07:19 Et là, toutes ces écoles-là, ces ateliers, ces gens chez qui on peut aller, ces coachs,
07:24 il y a des livres, il y a vraiment pléthore aujourd'hui de spécialistes du souffle qui
07:29 nous proposent, oui, un exercice très, très pratique de réapprendre à mobiliser tout
07:35 notre souffle.
07:36 - Christine Barouaz, est-ce qu'il y a vraiment d'ailleurs de mauvaises façons de respirer
07:40 ? Et j'aimerais bien aussi savoir combien il y a de types de respirations d'ailleurs.
07:44 - Alors, il n'y a pas de mauvaise façon de respirer, c'est-à-dire que quand on est face
07:47 à un danger vital, évidemment, on a une respiration thoracique haute qui est attente
07:52 et ainsi de suite.
07:53 Bon, et puis quand on est plutôt en mode repos, c'est une respiration qui est plus
07:58 abdominale qui s'appelle "Digest and Rest", c'est-à-dire on digère et on se repose.
08:02 Donc, c'est cette fluctuation de respiration selon l'état.
08:06 Est-ce qu'on est dans une situation d'alerté de danger ou est-ce qu'on est dans une situation
08:10 de repos ?
08:11 - Donc, c'est abdominal ou thoracique ? Il n'y en a pas d'autre ?
08:12 - Oui, si.
08:13 En fait, les yogis peuvent dire qu'il y a aussi sous-claviculaire.
08:16 Si on est vraiment strict, il y a une respiration...
08:18 - On n'en est pas à ce niveau-là encore, nous.
08:19 - Voilà.
08:20 Mais on apprend, voilà, il y a certains cours de yoga sur la respiration, on apprend à
08:23 mettre la main sur l'abdomen pour bien percevoir cette montée, cette descente de l'abdomen.
08:28 Ensuite, des côtes qui s'écartent et se rapprochent.
08:30 Et puis, des clavicules qui aient une respiration très haute et qui s'apprend aussi où on
08:36 creuse le ventre.
08:37 - Je crois que vous vouliez revenir sur la pollution, justement, et sur ce problème
08:40 aujourd'hui qu'on a de respiration liée à l'environnement.
08:42 - Oui, c'est vrai qu'il y a un réchauffement climatique, il y a une pollution qui est
08:46 extérieure, mais il y a aussi une pollution qui est intérieure.
08:48 Et souvent, il faut faire attention à tous ces composants volatiles qui sont des peintures,
08:54 des bougies, des sprays, des aérosols ménagers.
08:57 - Parfois, on s'empoisonne chez soi, en fait.
08:59 - Exactement, il y a beaucoup plus, même, d'écoles au néoprène, école des parquets,
09:02 il y a plein de choses comme ça qui sont finalement des volatiles et qui peuvent être
09:07 sources d'allergie.
09:08 - Marie-Claude, vous donnez, vous, dans Psychologie magazine, un exercice de respiration abdominale
09:13 pour justement mieux gérer le stress et l'anxiété.
09:16 Alors je crois qu'on inspire profondément avec une main sur le ventre.
09:19 - Oui, c'est toujours ce principe de la respiration abdominale.
09:22 - Moi, j'ai l'impression que j'ai jamais respiré par le ventre, j'ai l'impression que tout
09:23 se passe bien.
09:24 - Comment vous arrêtez ?
09:25 - Parce qu'on est toujours en alerte.
09:26 Alors déjà, le principe, c'est de, pendant un moment, se concentrer déjà sur la respiration.
09:30 Où qu'on pose sa main, c'est de se dire "tiens, par où je respire ?"
09:33 Sentir éventuellement qu'on est en train de respirer uniquement par le thorax, ce qui
09:36 arrive souvent.
09:37 L'idée aussi, c'est, d'après tous les conseils de mes experts, de respirer, de favoriser
09:41 la respiration nasale, de respirer par le nez, surtout pour l'inspire.
09:45 Et là, on pose effectivement sa main, et l'idée, c'est, à l'inspire, de vérifier
09:50 que le ventre se gonfle, qu'on peut gonfler la main, en veillant aussi à ce que, éventuellement,
09:55 si on y arrive, à ce moment-là, au moment où on souffle, le nombril se rapproche plutôt
10:00 de la colonne vertébrale.
10:02 - C'est une chose que j'arrive mieux à faire, allonger peut-être.
10:05 - Oui, il vaut mieux s'allonger de toute façon.
10:07 Oui, c'est mieux allonger, une main sur le ventre, et puis on inspire en s'entendant.
10:13 - Les enfants, je pense que les enfants, ils sont très sensibles à ça, c'est de comprendre
10:16 qu'ils peuvent respirer par le ventre.
10:18 On les allonge et on leur dit...
10:20 - Visiblement, eux le font plus naturellement que nous, parce qu'au départ, on respire
10:23 par le ventre, visiblement, d'après ce que j'ai compris, et puis après, ça se perd
10:25 avec le stress de la vie adulte.
10:27 - Mais c'est vrai, c'est quelque chose qu'on oublie, en fait, la respiration abdominale,
10:30 Dr Barrois, parce qu'elle est moins instinctive, on peut dire ça ?
10:32 - Peut-être qu'elle est moins instinctive, en tout cas, on prend l'habitude, parce qu'on
10:35 a quand même beaucoup de stress extérieur, il y a beaucoup d'informations, on a parlé
10:38 tout à l'heure de l'infobésité, on a plein de sollicitations qui font qu'on peut être
10:43 un petit peu tout le temps en apnée, et cet apnée, ou en tout cas cette respiration haute,
10:49 nous met un peu en stress davantage, en tout cas cette respiration thoracique.
10:53 - Et Christine, par exemple, pour aider à se détendre, vous recommandez la technique
10:57 du pranayama, qui est à l'origine d'ailleurs de la cohérence cardiaque.
11:00 Expliquez-nous comment ça fonctionne, parce qu'on ne nous parle que de cohérence cardiaque.
11:05 - Alors la cohérence cardiaque, le principe de base, c'est j'inspire sur 5 secondes,
11:10 et j'expire sur 5 secondes.
11:12 1, 2, 3, 4, 5.
11:13 Ce qui veut dire que forcément je vais amplifier la respiration, elle va être beaucoup plus
11:19 ample, et ce qui fait qu'au bout d'un moment, finalement, puisque je ralentis le rythme
11:24 respiratoire, puisque l'idéal c'est 5 ou 6 cycles par minute, ce qui fait qu'au bout
11:30 d'un moment, mon coeur va ralentir à 60 par minute.
11:33 Et à ce moment-là, j'envoie un signal de détente au cerveau, comme je vous disais,
11:36 "I just rest", je me repose.
11:38 - Ah c'est génial, même si au fond on se sent stressé, le cerveau enregistre qu'on
11:43 ne l'est pas.
11:44 - Exactement, c'est-à-dire que c'est surtout par rapport au stress, puisque si on est en
11:47 alerte tout le temps, toute la journée, on est à 350 à l'heure, le fait d'avoir des
11:52 moments dans la journée où justement on ralentit ce rythme respiratoire, on l'amplifie,
11:56 donc on amplifie la respiration abdominale, on fait une espèce de muscle de variabilité
12:03 entre le système sympathique et le système parasympathique.
12:06 Je m'explique, c'est le système nerveux autonome, c'est la dixième paire crânienne,
12:09 c'est une nerve vague ou pneumogastrique, qui fait que justement, comme je disais tout
12:13 à l'heure, on respire, on digère, notre coeur basse, on grandisside.
12:16 Et celui du stress, il est super au top chez nous, citadin de 2023.
12:22 En revanche, celui de la détente, il faut vraiment l'entraîner.
12:26 Donc il faut l'entraîner idéalement trois fois par jour, cinq minutes.
12:29 - D'accord.
12:30 Pour le Pranayama, la cohérence cardiaque, c'est pareil, c'est la même chose ?
12:32 - C'est à peu près la même chose.
12:33 Pranayama, ça peut être deux secondes, on inspire, quatre secondes, on expire, mais
12:36 l'idée est là, c'est de...
12:38 En fait, on ne peut pas expirer longtemps sans se détendre, et surtout cet effet de...
12:43 Ce qu'on fait, c'est qu'il y a une...
12:45 Bon, techniquement, c'est une espèce de variabilité cardiaque, c'est-à-dire que quand j'inspire,
12:50 en fait, je ralentis le rythme, parce qu'il y a une espèce de pression dans le thorax.
12:53 - C'est grave si on a plus de mal à inspirer sur cinq secondes qu'à expirer ?
12:56 - Bon, on essaye de s'entraîner.
12:58 - On s'adresse.
12:59 - C'est un entraînement qu'on peut avoir.
13:01 - Marie-Claude, vous avez un autre truc, vous, je crois, qui est censé calmer les pires
13:04 colères, vous en parlez dans le magazine, c'est la respiration alternée.
13:07 C'est quoi, ça ?
13:08 - Oui, c'est aussi un classique de yoga.
13:10 L'idée étant d'inspirer par une narine, d'expirer par l'autre.
13:14 Alors on conseille par exemple, vous mettez le pouce droit, narine droite, par exemple.
13:17 Visiblement, il y a d'autres façons de pratiquer.
13:19 - On s'entraîne en régigérant aussi.
13:21 - Alors, on peut mettre deux doigts, me conseille Christine, vers le front, en tout cas le pouce
13:25 droit sur la narine droite, on inspire à gauche.
13:28 L'idée toujours étant de bien capter aussi, observer ce qui se passe dans cette inspiration,
13:33 de sentir le mouvement de l'air.
13:35 Puis, on met visiblement l'auriculaire.
13:38 - Là, celui-là ?
13:39 - Voilà.
13:40 - Toujours la même main ?
13:41 - Voilà.
13:42 - Et on inspire avec l'autre narine ?
13:44 - En tout cas, on expire avec l'autre et même chose, on sent le souffle qui sort.
13:49 C'est-à-dire, on inspire d'un côté, on expire de l'autre et à chaque fois, on est sensible
13:53 à l'air qui monte et qui descend.
13:54 - Et ça, ça calme ?
13:55 - Tout ça permet de ralentir.
13:57 - Ça permet de ralentir et surtout de se concentrer, c'est-à-dire que pendant qu'on se concentre
14:00 sur cette respiration, on n'est plus en train de penser à sa colère.
14:03 Pour moi, c'est aussi de la pleine conscience, c'est-à-dire que si je ramène mon attention
14:06 dans la respiration, je sors du mental.
14:08 - On va faire ça pas mal en ce moment.
14:09 - Ça va nous faire du bien.
14:10 Merci beaucoup à toutes les deux.
14:11 On n'en a pas fini avec vous et ce sujet de la respiration.
14:15 Est-ce que vous...
14:16 Merci, on n'en a pas fini avec vous deux et ce sujet de la respiration.
14:21 Est-ce que vous pensez d'ailleurs respirer de la bonne façon ? Avez-vous déjà entendu
14:24 parler de la respiration hawaïenne ou du tonus du nerf vague qu'il serait bon d'entretenir
14:29 en respirant comme il faut ? Eh bien, nous allons vous expliquer tout ça.
14:33 Donc, je vous le conseille, restez bien à l'écoute d'Europe 1.
14:36 - Europe 1, bien fait pour vous.
14:40 - Mélanie Gomez et Julia Vignali.
14:42 - Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Europe 1, bien fait pour vous.
14:46 On continue avec notre dossier du jour consacré à la respiration.
14:50 Un dossier en partenariat avec Psychologie magazine pour qui vous travaillez en tant que
14:54 journaliste Marie-Claude Treglia.
14:56 Enfin, pour nous éclairer sur les bienfaits d'une bonne respiration, nous sommes également
14:59 accompagnés du docteur Christine Baroua, psychiatre et autrice du livre "Pas besoin d'être tibétain
15:04 pour méditer" et c'est paru aux éditions Solar.
15:07 Alors Marie-Claude, la respiration est un sujet, on l'a dit, très à la mode, on vient
15:11 de le voir, mais apprendre à bien respirer, ce n'est pas récent du tout.
15:15 Je crois qu'on théorisait dessus à l'époque de l'Egypte ancienne et même dans d'autres civilisations.
15:19 - Absolument, oui, en Asie, en Inde, en Inde, oui, puisque les sutras, les yoga sutras de
15:24 Patanjali justement, qui ont donné, qui sont à l'origine même de la cohérence cardiaque,
15:29 étaient des séries de petits versets qui observaient déjà une forme de respiration
15:34 qui permettait, enfin qui avait des effets physiologiques qui étaient déjà observés
15:38 et ensuite des effets psychiques.
15:40 Donc, bon, on était déjà dans le sujet et effectivement, les Égyptiens, on a trouvé
15:44 un papyrus qui s'appelle "Le livre des respirations" qui était censé accompagner vers l'au-delà.
15:50 Comme quoi, inspire-expire, c'est tout un art aussi de passer, enfin voilà, dans les
15:56 moments difficiles, on va dire.
15:58 Donc, ça ne remonte pas effectivement ailleurs.
16:00 - Marie-Claude, dans le magazine, il y a une technique de respiration, alors cette fois
16:03 pour se donner, qui permet de se donner un regain d'énergie, il s'agirait de la respiration
16:09 hawaïenne.
16:10 - Vous me demandiez, j'ai trouvé ça sur l'Académie du souffle justement, vous voyez.
16:13 - Ça donne quoi, c'est quoi ce truc ?
16:14 - Alors si j'ai bien compris, là je l'ai bien écouté et j'ai observé parce que c'est
16:16 difficile à décrire par écrit parce que ce "ha" on ne comprend pas très bien, donc
16:19 en gros, on inspire toujours par le nez sur un temps donné, mettons trois temps, un,
16:24 deux, trois, on inspire, un temps de repos et l'expire se fait sur un "haaaaaa" en double.
16:33 Donc si vous avez inspiré sur trois temps, vous expirez sur six, mais en faisant "haaaaaa"
16:39 comme un "ha" mais quelque chose comme explique la praticienne, comme si on voulait faire
16:44 sentir son haleine, dit-elle.
16:45 Donc "haaaaaa", donc double de temps et avec cette espèce de "haaaaaa".
16:49 - Et ça, ça remet de l'énergie ?
16:51 - Ça, ça remet de l'énergie.
16:52 - C'est incroyable, c'est encore bon ?
16:53 - C'est encore bon ?
16:54 - Je ne connais pas.
16:55 - Mais effectivement, toutes les pratiques, j'ai observé dans tout ce qu'on m'a dit,
16:57 que les pratiques où vous avez une espèce d'expire forte et tonique, "haaa" à l'air
17:01 d'être plutôt dans le boost que dans la détente qui est plutôt dans le "fuuuuu".
17:07 Vous voyez ?
17:08 - Bien sûr.
17:09 Christine Barrois, quand vos patients viennent vous voir, j'imagine qu'ils sont tout de
17:12 même parfois assez sceptiques.
17:15 On a donné là plusieurs exercices, mais quand on est en pleine crise d'angoisse par exemple,
17:19 la dernière chose à laquelle on pense, c'est vraiment notre façon de respirer et pourtant
17:22 c'est la première chose à laquelle nous devrions penser.
17:25 - Vous commencez les consultations en disant "alors déjà on va respirer après on parle"
17:28 ?
17:29 - C'est un petit peu ça, c'est-à-dire que moi je leur dis que je suis très médecine
17:31 comportementale, c'est-à-dire que j'ai un comportement qui va influencer ma santé.
17:34 Alors c'est sûr que ce n'est pas au milieu de la crise d'angoisse qu'on peut se dire
17:36 "alors on va se détendre et on va respirer", mais c'est se dire "j'ai une pratique à
17:41 avoir", c'est-à-dire que quand on a un trouble anxieux, ce qui est quand même 40% de la
17:44 population, il faut se dire "j'ai besoin d'avoir des techniques de relaxation, des
17:49 techniques de gestion du stress".
17:50 La respiration en fait partie.
17:51 Donc moi je prends toujours l'exemple de John Kabat-Zinn qui est un auteur qui était
17:55 professeur de biologie moléculaire au MIT qui a créé la Clinique du Stress en 1979
17:59 et il dit "ce n'est pas le jour où on saute de l'avion qu'il faut tisser le parachute".
18:02 Et c'est ça l'idée, moi je dis aux patients "pourquoi vous brossez les dents tous les
18:05 jours ? Parce que si vous ne le faites pas, ça va mal finir".
18:07 C'est la même chose avec les soins corporels, si vous ne le faites pas ça finit mal.
18:11 C'est la même chose avec les respirations.
18:13 Aujourd'hui on a besoin en 2023 d'avoir une petite pratique quotidienne de respiration.
18:18 De la méditation aussi, parce qu'il faut apaiser le mental, mais aussi de respiration.
18:22 - Et vous mettez ça sur la même ligne, je veux dire que vous êtes psychiatre si j'ai
18:26 bien compris.
18:27 C'est un outil thérapeutique comme les médicaments par exemple ?
18:30 - Mais bien sûr, parce que moi je dis quand on vient me voir on fait trois choses.
18:34 Savoir comment on fonctionne, prendre un médicament si on ne peut pas fonctionner, mettre quelque
18:37 chose dans sa vie pour pas que ça revienne.
18:38 L'idée c'est quand même que les patients soient autonomes rapidement avec des techniques
18:42 qui leur vont bien, avec du sport, avec une alimentation qui va bien, et surtout toutes
18:47 ces techniques de gestion du stress.
18:49 - Et puis si on peut éviter de prendre un médicament des années et des années c'est
18:51 encore mieux effectivement.
18:52 - C'est encore mieux.
18:53 - Donc on va encore avoir des outils en soi.
18:54 - Exactement.
18:55 - Marie-Claude, il y a une partie du dossier qui est consacrée au lien entre la psychologie
18:59 et la respiration.
19:00 D'ailleurs quand on est créatif c'est marrant, on dit qu'on est inspiré.
19:03 C'est pas un hasard ça ?
19:04 - Oh non il n'y a pas de hasard dans les mots.
19:06 Et c'est vrai que cette inspiration c'est aussi une forme de lâcher prise.
19:09 Et puis on parle aussi de souffle créateur.
19:12 Et c'est vrai que c'est laisser passer en soi quelque chose de l'extérieur.
19:15 Alors on a toute l'imagerie plutôt mystique du souffle divin qui vient vous inspirer,
19:20 de la muse, enfin bon de toutes sortes d'anges.
19:22 Mais ça peut être tout simplement le matériau dont on fait son œuvre.
19:26 C'est-à-dire toutes ces informations, tout ce qui nous vient du monde extérieur, qu'on
19:31 fait passer à l'intérieur de soi pour en faire une création.
19:33 Donc l'inspiration a tout à fait à voir avec notre souffle, oui.
19:36 - Vous parlez d'inspiration, d'art créatif justement dans le magazine Psychologie.
19:39 Il y a même des exercices de chant lyrique pour apprendre à bien respirer.
19:43 Même si on chante faux comme Julia, on peut y aller.
19:45 - On peut y aller, allez-y.
19:46 Parce qu'alors justement ce ne sont pas des exercices de chant lyrique directement, parce
19:51 que comme ça, ça met la barre trop.
19:52 Mais c'est une chanteuse lyrique effectivement qui nous les a donnés et qui nous dit qu'effectivement
19:56 ça n'existe pas chanter faux.
19:58 En tout cas que ça se travaille très facilement et que c'est une idée qu'on se fait.
20:01 Enfin bref, on peut travailler ça.
20:02 Mais ce qu'elle nous conseille, c'est de toute façon quelques exercices qui effectivement
20:06 servent aux chanteurs en général.
20:07 Alors déjà des exercices de respiration générale.
20:10 Elle, elle ne met pas la main sur le ventre.
20:11 Elle nous met carrément un poids qu'on soulève comme ça pour inciter à la respiration abdominale.
20:15 Mais elle invite elle à respirer, à prendre conscience des trois étages de la respiration
20:19 dont on parlait tout à l'heure.
20:20 Et puis après, il y a des exercices un petit peu plus chantants qui consistent au moment
20:24 de l'expire, avec une respiration bien consciente, mais au moment de l'expire, à faire un son.
20:30 Alors les voyelles faciles, ça serait le U O U.
20:33 Elle m'a montré que le A, le I, enfin il y a des voyelles très difficiles.
20:37 Avec un U O U, elle expire.
20:39 Vous pouvez tout simplement déjà aller...
20:42 Enfin ça peut être une façon de respirer.
20:45 Et surtout, son grand conseil, c'est de chanter.
20:48 Alors pas de manière lyrique, mais de chanter.
20:50 Alors elle-même est martiniquaise et elle nous dit que chez nous, ici en métropole,
20:54 on a perdu cette bonne habitude de chanter à la fin des repas, ou quand on est joyeux,
20:58 de chanter ensemble.
20:59 - Sous la douche !
21:00 - Et qu'on ne chante que trop sous la douche quand on est tout seul, un peu en cachette.
21:03 Il faudrait oser chanter là ensemble.
21:05 - Non, on n'osait pas tout de suite.
21:07 - Avoir comme ça quelques chansons populaires qu'on partage.
21:11 Ça nous ferait du bien de chanter naturellement.
21:14 - Docteur Barois, pour terminer, après on est en train de terminer cette émission,
21:17 mais on s'aperçoit finalement que la respiration, c'est complètement central dans notre stress,
21:22 ça a un impact sur notre santé mentale, notre corps, notre rapport au monde.
21:25 Tout finalement vient de ce souffle, c'est ça ?
21:27 - Bah oui, parce qu'en fait, nous sommes devenus des vertébrés dans l'évolution phylogénétique
21:33 parce qu'on s'est mis à avoir de l'oxygène et à respirer.
21:35 Et je pense qu'effectivement, le souffle, c'est la vie.
21:37 - Bon, très bien, on va terminer par ça.
21:39 - Oui, parce qu'on est quand même avec une grande inspiration et on finit avec une belle expire.
21:43 Donc on peut dire que toute notre vie est une longue respiration.
21:47 - Merci beaucoup à toutes les deux d'avoir été nos invitées.
21:50 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Europe 1 depuis 11h.
21:54 Et je rappelle que l'on peut retrouver des infos et des conseils pour faire de notre respiration un allié
21:59 dans le dernier numéro de Psychologie Magazine qui est actuellement en Kiev.