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Mercredi 28 juin 2023, SMART PATRIMOINE reçoit Mounir Laggoune (CEO, Finary) , Yann Pelard (COO, Groupe Premium) et Olivier Cassé (Gérant ISR Actions Europe, Sycomore AM)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, le rendez-vous quotidien de Bsmart dédié, vous le savez, à vos finances personnelles.
00:16 Au sommaire de cette édition, les fonds ISR font grise mine.
00:21 Premièrement, on doute de leur sérieux et de leur impact.
00:23 Une étude menée par Epsor montre que la grande majorité des fonds d'investissement ont massivement investi en 2022 dans les énergies fossiles,
00:30 même ceux labellisés ISR.
00:32 Et puis, ils se remettent ensuite doucement d'une rude année 2022.
00:35 Et malgré un bon début d'année 2023, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous.
00:39 Mais alors, quel avenir pour ces fonds ?
00:41 Et puis, dans enjeu patrimoine, l'IA va-t-elle remplacer les conseillers en gestion de patrimoine ?
00:47 On l'utilise déjà pour gérer les portefeuilles de certains particuliers.
00:50 On parle de robots "adviser", des systèmes de gestion de portefeuille automatisés.
00:54 Mais aller jusqu'à remplacer carrément les conseils avisés d'un CGP, c'est une toute autre histoire.
00:59 Et si les CGP travaillaient plutôt avec l'IA ?
01:02 Smart Patrimoine, c'est parti, nous parlons d'abord d'investissement responsable.
01:06 Je le disais, les fonds ISR se remettent doucement de l'année 2022.
01:15 La hausse des taux d'intérêt les a fortement impactés.
01:17 Et ces contre-performances ont pu, c'est vrai, décontenancer certains investisseurs.
01:21 Qu'en est-il pour 2023, alors que certaines études se posent également la question de leur véritable impact environnemental ?
01:28 Pour en parler aujourd'hui, notre invité est Olivier Cassez, gérant ISR Action Europe, chez Sycomore AM.
01:33 Bonjour Olivier.
01:34 Bonjour Eva.
01:35 Merci beaucoup de nous accompagner.
01:36 Aujourd'hui, nous avions reçu déjà en février dernier, pour commenter les performances des fonds ISR en 2022.
01:41 Est-ce que vous pouvez nous rappeler les raisons de cette déroute l'année dernière ?
01:44 Oui, alors on l'avait évoqué à l'époque, on avait principalement deux raisons.
01:48 D'une part, on avait un point de vue sectoriel.
01:51 C'est vrai que dans un marché qui avait baissé en Europe d'une dizaine de pourcents,
01:54 on avait des secteurs comme la défense qui avait pris une cinquantaine de pourcents,
01:57 l'énergie qui avait pris entre 35 et 40 pourcents, et le tabac qui avait pris entre 20 et 30 pourcents.
02:02 Donc là, on est sur des secteurs qui ne sont pas ou très peu représentés dans les fonds ISR.
02:06 Donc ça a expliqué une partie de la sous-performance des fonds ISR.
02:10 Le deuxième point, il était lié à l'environnemental.
02:12 On a en tête que c'était vraiment l'année où les banquiers centraux ont initié la normalisation de la politique monétaire,
02:18 avec une remontée des taux d'intérêt court terme et long terme qui a été assez violente.
02:22 Si on prend l'exemple des États-Unis, sur le disant américain, on est passé de 1,50% à quasiment 4%.
02:27 Et c'est vrai que ce nouvel environnement d'auto a été très négatif pour les valorisations qu'on appelle des actifs dits à duration longue.
02:35 Et quand on regarde les marchés actions, on parle des valeurs de croissance.
02:38 Il se trouve que quand vous faites un filtre extra-financier, très souvent vous aboutissez à investir,
02:43 vous arrivez à investir dans des sociétés qui sont de qualité et de croissance,
02:46 et donc qui ont été pénalisés par cet environnement d'auto.
02:50 Donc là, c'est vraiment les deux points qu'on a retenus sur 2022 et qui expliquaient la sous-performance des fonds ISR.
02:58 C'est très clair. Quelle est la tendance alors au premier semestre 2023 ?
03:01 Alors, vous avez oké le Griezmann. Je ne suis pas totalement en ligne par rapport à ça.
03:06 Ça va quand même nettement mieux. Honnêtement, si on reprend ces deux arguments-là, d'un point de vue sectoriel,
03:12 regardez l'énergie, c'est une des plus mauvaises performances en Europe.
03:16 On a abandonné quasiment la moitié de la hausse qu'on a eue l'année dernière.
03:20 Le tabac, c'est la même chose. On a perdu aux alentours d'une vingtaine de pourcents.
03:23 Il y a ce dernier secteur qui, malheureusement, continue à bien performer, qui est le secteur de la défense,
03:28 même si ça s'est un petit peu inversé sur le début de semaine après les événements qu'on a connus en Russie.
03:33 Mais donc, ces vents défavorables sectoriels qu'on a eus l'année dernière, on les a plus cette année.
03:38 Le deuxième point, c'est l'environnement de taux d'intérêt. Un peu la même chose.
03:42 Si vous regardez le disant américain ou les niveaux de taux long terme en Europe,
03:46 on est quasiment aujourd'hui sur les niveaux qu'on avait au début d'année.
03:50 Donc, on a vraiment plus, aujourd'hui en tout cas sur les dernières semaines,
03:53 cette dichotomie entre des valeurs de croissance et des valeurs décotées.
03:57 On voit bien d'ailleurs que le débat chez les professionnels s'est plus déporté vers un sujet entre valeurs défensives et valeurs cycliques
04:04 par rapport aux craintes qu'on peut avoir sur le cycle économique.
04:08 Donc, on a plus, à la fois d'un point de vue sectoriel ou d'un point de vue d'environnement taux,
04:12 les vents défavorables qu'on a eus l'année dernière. Et donc, ce qui explique les performances.
04:17 Alors, d'une part, en absolu, mais même en relatif par rapport aux indices,
04:20 des fonds ESR sont quand même aujourd'hui de bien meilleures factures que ce qu'on a eus en 2022.
04:24 Du niveau de 2020 ou 2021 ?
04:27 Alors, on a eus sur 2020, on avait eu une très très belle année en relatif sur les fonds ESR.
04:30 2021 avait été compliqué.
04:32 Là, par rapport à ce que je dis, là, on n'a plus les vents défavorables de 2022.
04:36 On n'a pas forcément non plus le vent dans les voiles.
04:38 Et en termes de performances relatives, on n'est pas forcément sur les fonds qui ont le mieux performé.
04:42 Parce que, et un petit peu à l'image de ce qu'on a connu aux Etats-Unis,
04:45 c'est-à-dire que la hausse du S&P 500 s'est vraiment concentrée sur cette société.
04:50 En Europe ou en France, pour prendre l'exemple du marché français,
04:53 on a vraiment une concentration des bonnes performances sur ce qu'on appelle les méga-cap,
04:57 les grandes capitalisations boursières.
04:59 En France, notamment, c'est du LVMH, du Hermès à +25 ou +30%.
05:03 Le luxe ?
05:04 Le luxe, exactement.
05:05 Et là, on revient sur l'analyse extra-financière.
05:07 Est-ce que le luxe est un secteur aujourd'hui qui est investissable pour un fonds EG ?
05:11 Et là, ça dépend véritablement de l'optique et de votre regard par rapport aux enjeux qui vous sont chers.
05:18 Si vous regardez les enjeux environnementaux, le luxe, on est un peu dans le secteur de la mode.
05:23 Alors, on n'est pas dans la fast fashion, mais ça fait un secteur de la mode
05:26 qui est quand même dans les secteurs les plus pollueurs au niveau mondial.
05:29 Donc, si vous avez cet angle de lecture-là, le luxe aujourd'hui n'est pas forcément investissable,
05:33 même si des groupes comme Hermès ou LVMH ont un plan ambitieux en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre,
05:40 que ce soit sur le scope 1, 2 ou 3.
05:42 Par contre, si vous prenez un angle plus social, et notamment dans la création d'emplois,
05:46 qui est un enjeu majeur pour nos économies, là, vous avez une lecture qui est totalement différente.
05:51 Et les chiffres que j'aime bien donner, ce sont les chiffres de LVMH, parce qu'on ne les a pas forcément à la tête.
05:55 LVMH, à fin décembre 2022, c'est 200 000 employés.
05:59 En termes d'embauche, et je parle d'embauche sur 2022, c'est 60 000 embauches,
06:03 dont les deux tiers, en effet, pour des moins de 30 ans.
06:06 Donc, vous voyez bien que selon l'angle de lecture que vous souhaitez prendre...
06:09 Mais donc, Olivier Cassé, on a l'impression que tout ça, ce n'est pas encore bien clair dans la tête de tout le monde.
06:14 Faire la distinction entre un fonds labellisé, non labellisé,
06:17 est-ce que ces fonds labellisés sont véritablement plus verts que les autres ?
06:21 Si on part de la thématique, c'est ce que vous disiez, sociale ou environnementale, c'est un peu différent.
06:26 Oui, mais là, une nouvelle fois, on n'achète pas au débat de nos sociétés.
06:30 C'est pareil dans votre alimentation. Est-ce qu'il faut mieux manger du bio ?
06:33 Est-ce qu'il faut être sur du label rouge ? Est-ce qu'il faut être sur du local ?
06:36 Vous voyez bien qu'encore une fois, ça dépend les approches.
06:39 Nous, ce qu'on retient côté Sicomore, c'est qu'en tout cas, et ça, c'est le côté positif du développement de l'ISR sur les dernières années,
06:46 on voit bien que les investisseurs veulent toujours en effet de la performance,
06:50 mais ne sont pas prêts à faire de la performance à tous les prix.
06:53 Et donc, on a des enjeux qui sont sur le dessus de la pile, qui sont des enjeux importants pour nos enfants et nos petits-enfants.
07:01 Donc, ça va encore une fois dans le bon sens.
07:03 Tout n'est pas parfait. La gestion ISR ne performe pas bien tous les ans.
07:06 Mais encore une fois, je trouve que ça va plutôt dans le bon sens.
07:08 Parce que c'est ce que je disais tout à l'heure, comment vous, vous expliquez que la grande majorité des fonds d'investissement
07:12 ont massivement investi dans les énergies fossiles en 2022, des fonds ISR également.
07:17 Alors, ça dépend. Ça dépend les fonds ISR, encore une fois.
07:20 Par exemple, pour vous citer un fonds que je gère, qui est le fonds Sicomore Selection Responsable,
07:24 on a notamment un label ISR en Autriche qui nous interdit d'investir dans l'énergie fossile.
07:30 Donc, on n'est absolument pas positionné sur ce type de secteur-là.
07:34 Après, on peut avoir très bien une politique, et c'est le cas chez Sicomore Asset Management,
07:38 où on accepte d'aller investir ces acteurs du pétrole et du gaz à partir du moment
07:42 où on a un plan d'investissement crédible et marqué sur le développement des énergies renouvelables.
07:47 Donc, encore une fois, on ne demande pas de changer totalement au groupe du jour au lendemain,
07:51 mais c'est vraiment d'accompagner ces entreprises dans la transition et être investisseur responsable.
07:56 C'est peut-être ça aussi. C'est accepter d'aller investir ponctuellement dans ces énergies-là, dans ces secteurs-là,
08:01 à partir du moment où on a la conviction que ces entreprises sont en train de faire cette transition.
08:07 Se prévenir du greenwashing, en fait. Faire attention.
08:10 Encore une fois, là aussi, je pense que ce soit du financier, de l'extra-financier,
08:13 le risque zéro n'existe jamais. Mais en tout cas, chez Sicomore, on met les moyens pour ça.
08:19 On a des équipes d'analystes extra-financiers qui travaillent là-dessus.
08:23 On essaye d'être très proches des entreprises, de dialoguer continuellement avec les entreprises
08:28 sur lesquelles on investit pour essayer de se rassurer par rapport à ça.
08:31 Et puis après, la réglementation va faire que, également, ces groupes-là et les émetteurs côté,
08:36 vont devoir communiquer de plus en plus sur ces enjeux extra-financiers,
08:40 ce qui permettra à la communauté des investisseurs d'avoir plus d'informations
08:43 et donc de mieux, je dirais, qualifier ce qui est un investissement green ou social
08:48 et savoir ce qu'on peut faire véritablement dans les fonds ISR.
08:50 Mais jusqu'à quand, selon vous, ces valeurs dites, je ne sais pas, un peu plus polluantes vont rester performantes ?
08:56 Alors, comme je vous disais tout à l'heure, ça a bien marché en 2023.
09:00 Le constat est déjà un petit peu différent.
09:01 Vous avez un prix du baril qui n'a pas perdu 50%, mais qui a dû perdre 35% à 40% sur les 10, 12 derniers mois.
09:08 Et donc, vous avez un secteur qui a bien baissé.
09:10 Donc, nous, notre travail, c'est au-delà de cette partie extra-financière,
09:14 c'est regarder les enjeux aussi financiers de l'entreprise, de faire notre valorisation de l'entreprise.
09:18 Et c'est vrai que des groupes qui investissent massivement, notamment dans le renouvelable,
09:21 ce sont des groupes qui peuvent ponctuellement, parfois de façon même plus que ponctuelle,
09:25 de façon plus longue, générer un petit peu moins de trésorerie.
09:28 Et ça, c'est vrai que ça peut être sanctionné par les marchés financiers.
09:30 Mais là aussi, c'est encore une fois, je reviens sur ce que j'ai dit,
09:32 notre rôle d'investisseur responsable d'accompagner les entreprises et d'accepter,
09:36 notamment quand on investit dans des groupes présents dans le renouvelable,
09:39 d'accepter qu'on peut avoir peut-être 3, 4, 5 ans de cash, de liquidités brûlées par l'entreprise
09:46 parce qu'il y a des projets d'investissement qui coûtent très, très cher,
09:48 pas forcément rentables les toutes premières années,
09:51 mais encore une fois, c'est là où il faut aller sur les 5 à 10 prochaines années.
09:55 Vous parliez du label ISR, ces fonds labellisés ISR.
09:58 Il y a une refonte initiée par le comité en charge.
10:01 Aujourd'hui, est-ce que ce label rend efficacement l'information auprès des investisseurs
10:05 et qu'est-ce qu'on pourrait faire pour améliorer ça sinon ?
10:09 C'est une très, très bonne question.
10:11 Ce que je vois et le ressenti que j'ai auprès de mes clients, c'est qu'aujourd'hui, on est un peu perdu.
10:16 Je citais un label autrichien, vous avez un label français, un label belge, un label allemand.
10:21 Au final, avec des contraintes à chaque fois qui sont différentes,
10:25 moi, ce que je souhaiterais, c'est d'avoir une certaine harmonisation entre ces différents labels
10:30 qu'on évoque les mêmes sujets, que les entreprises puissent reporter, discloser
10:36 les indicateurs clés qu'on peut partager au niveau européen, voire au niveau global.
10:42 Tout ça prend du temps. Encore une fois, moi, je suis gérant depuis 20 ans.
10:45 J'exagère un petit peu, mais il y a 5-6 ans, on parlait peu de l'ISR et c'était vraiment en train d'arriver.
10:50 Aujourd'hui, on en parle beaucoup.
10:52 Comme à chaque fois sur une nouvelle industrie, ça prend du temps.
10:55 On parle aujourd'hui beaucoup de technologie et d'intelligence artificielle.
10:57 Ça prend du temps. Il y aura de la réglementation.
11:00 Encore une fois, on avance et comme je disais à l'instant, je trouve que ça va plutôt dans le bon sens.
11:04 Ces thématiques, c'est des fonds que vous conseillez de suivre de près en 2023
11:09 pour parler un peu de technologie, de nouvelles technologies.
11:12 Notamment, on a un fonds chez SICOMA Asset Management qui est sur la technologie durable,
11:17 le fonds Sustainable Technology. Là, on investit également dans l'intelligence artificielle.
11:21 Même chose, comme je disais, on va avoir de la réglementation sur ces sujets-là.
11:24 Mais on voit bien que regarder l'impact de l'intelligence artificielle,
11:27 c'est regarder les débouchés potentiels sur ce segment-là.
11:30 Et notamment, le domaine aujourd'hui qui connaît déjà et qui s'intéresse à l'intelligence artificielle,
11:37 c'est la santé. À la fin, pour des raisons de productivité,
11:41 parce qu'on sait bien que le nombre de malades, de patients croît plus vite
11:43 que le nombre de professionnels de santé. Donc ça, ça répond à des enjeux sociétaux.
11:47 Et même en termes de recherche ou de soins sur le médical,
11:51 on a vraiment des avancées très fortes sur l'intelligence artificielle dans la santé.
11:55 Et en France, on a des entreprises qui bénéficient de ça, d'un seul système,
11:58 avec une acquisition qu'ils ont faite en 2019 qui est Medidata.
12:02 En Allemagne, vous avez un Siemens et Zennach qui est dans l'imagerie médicale
12:06 et dans la lecture d'un scanner et d'une radio.
12:09 Quand vous mettez de l'intelligence artificielle, même chose.
12:11 Quand vous allez aux urgences, on voit bien qu'on a des problèmes de professionnels de santé.
12:15 Ça permet d'aller plus loin et plus rapidement dans la lecture de ces radiologies.
12:19 Donc pour nous, en effet, on peut investir ces sujets d'intelligence artificielle.
12:22 - Ça, c'est des valeurs qui peuvent se retrouver à l'intérieur d'un fonds ISR ?
12:25 - Exactement, tout à fait. Les deux valeurs que je cite sont, à nos yeux, éligibles à des fonds ISR.
12:32 Et pour, en effet, plus globalement l'intelligence artificielle,
12:35 comme je disais, on a un fonds qui a très bien marché sur le début de l'année chez Sycomore,
12:39 qui est positionné sur cette thématique-là.
12:42 Et même sur des fonds un petit peu plus généralistes, en effet, on peut aller investir sur le secteur,
12:46 on ne l'a pas évoqué en introduction, sur le secteur de la technologie,
12:49 qui a été quand même un des très bons performeurs depuis le début de l'année,
12:53 et notamment depuis les publications de Nvidia aux États-Unis à la fin du mois de mai.
12:58 On a eu vraiment une envolée de l'ensemble des valeurs qui se rapprochent de près ou de loin
13:04 au segment de l'intelligence artificielle.
13:06 Et en Europe, on a des acteurs qui sont positionnés là-dessus, qui vont bénéficier de cette tendance-là.
13:12 On a en tête notamment ASML aux Pays-Bas, qui est la première pondération des indices,
13:17 comme le Rostox, qui a des très très belles perspectives de croissance de moyen long terme.
13:22 - C'était intéressant de parler de ça avec vous, et puis ça nous fait la bonne transition pour notre prochaine séquence.
13:26 Merci Olivier Cassez d'avoir répondu à nos questions aujourd'hui.
13:28 Je rappelle, vous êtes gérant ISR Action Europe chez Sycomore AM.
13:31 Merci beaucoup de nous avoir accompagnés tout de suite sur ces enjeux patrimoine.
13:35 On parle donc d'intelligence artificielle.
13:37 Et c'est parti pour Enjeux Patrimoine, où nous répondons chaque jour à une grande question
13:45 liée à la gestion de votre patrimoine.
13:47 Aujourd'hui, les CGP doivent-ils craindre l'arrivée de l'intelligence artificielle sur leur marché ?
13:52 Le Conseil en gestion de patrimoine n'échappe pas aux nouvelles technologies.
13:55 Alors de là à remplacer complètement les CGP, peut-être pas, ou pas,
13:59 même si gérer son patrimoine pouvait être modélisé par les mathématiques.
14:03 Nous recevons aujourd'hui pour en parler Yann Pellard, CEO du groupe Premium,
14:07 spécialiste notamment du courtage en assurance et de la gestion d'actifs.
14:10 Bonjour Yann Pellard. - Bonjour.
14:11 - Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smart Patrimoine.
14:14 Mounir Lagoun nous accompagne également, il est CEO de Finary,
14:17 un agrégateur pour suivre son patrimoine et ses investissements.
14:20 Bonjour. - Bonjour.
14:21 - Bienvenue également, merci à tous les deux d'être là aujourd'hui.
14:25 Mounir Lagoun, première question assez simple.
14:27 Qu'est-ce qu'il y a dans la gestion de patrimoine ? C'est récent ?
14:29 - C'est récent, ça vient de sortir. Je pense qu'il y a un an, on n'en parlait pas vraiment.
14:33 C'était un peu une chimère. Aujourd'hui, la réalité, c'est qu'on a des modèles
14:36 qui sont surpuissants, qui ont notamment été développés par OpenAI.
14:39 - Donc c'est récent, mais ça va vite. - C'est récent, ça va très vite.
14:42 Ça bouge très vite. Donc chaque semaine, en fait, il se passe quelque chose de nouveau.
14:45 Donc ça a des impacts sur tous les secteurs, d'ailleurs pas que sur la finance.
14:49 Évidemment qu'il faut s'y intéresser parce que la finance et les finances personnelles
14:52 ont un gros besoin de rattrapage.
14:54 Aujourd'hui, en France, il faut quand même se rendre compte, le produit d'investissement
14:57 préféré des Français, c'est le Livre A. C'est un produit qui génère un intérêt,
15:01 un rendement négatif ajusté à l'inflation. Donc il y a un travail d'éducation de fonds.
15:05 On a besoin d'avoir des outils. L'IA peut être une solution à ça.
15:08 - Je ne vais peut-être pas vous poser la question à vous, Mounir Lagoun,
15:10 parce que vous êtes venu un peu disrupter quand même ce marché.
15:13 Peut-être Yann Pelard, l'arrivée de ces nouvelles technologies,
15:15 est-ce qu'elle a bien été accueillie par les CGP ?
15:18 - Oui, alors on en est au balbutiement. Mais en tout cas, c'est un sujet
15:22 que l'on regarde très attentivement, notamment au sein de notre groupe.
15:26 Nous, on ne voit pas ça comme un danger, absolument pas. Bien au contraire,
15:30 c'est vrai, ça va très vite. Par contre, on se dit que clairement,
15:34 l'intelligence artificielle peut être plutôt au service des CGP
15:38 plutôt que contre les CGP. - Travailler avec les CGP,
15:41 plutôt que de les remplacer. Justement, pour que ce soit clair,
15:44 de quoi on parle exactement ? Est-ce qu'on parle d'outils mis à disposition
15:48 des CGP ou au grand public, justement, pour les aider à gérer leur patrimoine ?
15:53 Qu'est-ce qui existe aujourd'hui comme technologie ?
15:55 Peut-être que vous nous expliquerez ce que vous faites exactement chez Finary.
15:58 - Je pense que la technologie la plus connue, c'est ChatGPT,
16:00 que tout le monde a déjà utilisé. C'est un chatbot avec lequel on peut interagir.
16:03 Aujourd'hui, on peut déjà lui poser des questions sur ses finances,
16:06 mais ça va être assez abstrait, assez vague. - Donc là, en tant que particulier investisseur
16:09 qui veut avoir des conseils ? - S'il veut avoir du conseil,
16:12 il faut aller voir un CGP, parce que c'est les seules habilités en données.
16:15 - Merci, Mounir, à me respecter les règles. Par contre, nous, ce qu'on fait chez Finary,
16:19 c'est qu'on a intégré GPT4, qui est le dernier modèle d'OpenAI,
16:23 pour analyser le patrimoine suivi par l'utilisateur et ensuite identifier des tendances.
16:28 Et donc là, ce que je peux vous dire, sans vendre la mèche, c'est que c'est déjà très prometteur.
16:33 Et ce qu'on fait, nous, c'est qu'on entraîne aussi le modèle pour l'améliorer
16:37 en fonction des retours des utilisateurs. Donc, très concrètement, vous connectez
16:40 votre patrimoine et ensuite, avec Finary AI, vous avez une analyse très fine
16:46 de ce qui se passe, des points forts, des points faibles, et ça, c'est instantané.
16:50 - Mais donc là, on se met au service, c'est ce que je disais, du particulier
16:53 de l'investisseur qui veut gérer son patrimoine, pas au service du CGP, là.
16:56 - Alors aujourd'hui, c'est effectivement axé B2C, puisque Finary, c'est principalement
17:00 une boîte qui s'adresse à des particuliers comme vous et moi.
17:03 On a aussi une branche B2B qu'on est en train de développer.
17:06 Pourquoi pas imaginer mettre ça à la disposition des professionnels ?
17:09 - Eux, en fait, ils auront besoin d'autres outils, mais évidemment,
17:12 qu'ils pourront en profiter. Donc, il y a un gros besoin. Et je pense qu'il y a
17:15 d'autant plus un besoin parce que les acteurs en place, notamment les banques,
17:18 n'ont pas vraiment les capacités à mettre en place ces modèles, en tout cas,
17:22 pas rapidement. Donc, il y a vraiment un avantage, en fait, pour les "petits acteurs"
17:26 à rapidement se positionner pour prendre des parts de marché au gros,
17:29 notamment au conseil bancaire, qui représente quand même encore
17:31 une part importante du marché.
17:33 - Oui, il y a des besoins peut-être du côté des CGP aussi, je ne sais pas,
17:36 pour les aider à faire, je ne sais pas, des tâches peut-être peu valorisantes
17:39 aujourd'hui ? - Oui, alors, bon, on est déjà rentré à l'ère de la digitalisation,
17:43 il y a déjà pas mal de temps, notamment pour tout ce qui concerne
17:46 le parcours réglementaire, etc. Donc, ça, c'est des sujets qui sont déjà en route
17:50 et déjà depuis bien longtemps. Il y a un sujet. Le sujet, c'est la data.
17:55 Aujourd'hui, les CGP adressent quand même beaucoup de clients,
17:58 plus de 100 000 au sein du groupe. Donc, on a beaucoup de data.
18:03 La question, c'est qu'est-ce qu'on fait de cette data ? Et là, je pense que
18:06 l'intelligence artificielle, en tout cas, c'est le sujet qu'on regarde beaucoup,
18:09 c'est comment l'intelligence artificielle peut nous accompagner
18:13 dans l'analyse de cette data et faire de nos conseillers, peut-être des conseillers,
18:17 alors le terme est peut-être un peu trop avant-gardiste, j'en sais rien,
18:21 mais de conseillers augmentés, en quelque sorte, c'est faire de l'analyse
18:25 prédictive sur les comportements ou les besoins, les attentes de nos clients.
18:29 Là où je pense, en fait, que finalement, l'intervention d'un conseiller
18:32 en gestion de patrimoine reste incontournable, c'est la réalité,
18:36 c'est notre quotidien. Le quotidien, c'est la pédagogie qu'il faut faire.
18:40 Il ne faut pas oublier une chose, c'est qu'on rentre bien souvent
18:44 dans l'intimité, dans la vie privée des gens, et une des forces des CGP,
18:48 d'ailleurs, versus son principal concurrent, le bon qui est privé,
18:52 c'est sa stabilité, c'est la pérennité dans la relation qui est établie
18:56 avec le client. Et donc, quand vous rentrez dans la vie privée des gens,
19:00 vous comprenez leurs besoins, vous réalisez une étude patrimoniale,
19:04 vous avez bien cerné tout le contexte, tout l'environnement,
19:08 quelque part, vous pouvez remettre une étude, un pavé
19:12 d'une centaine de pages. Ce que le client cherche,
19:16 c'est de comprendre la préconisation. Et là, l'intervention
19:20 d'un conseiller en gestion de patrimoine reste aujourd'hui absolument incontournable.
19:24 - C'est ce qui fera peut-être que le conseiller en gestion de patrimoine
19:27 n'a jamais remplacé cet aspect tout de même humain, Munir Lagoun.
19:30 - Je pense qu'on est quand même sur un changement générationnel.
19:33 Aujourd'hui, on va avoir le plus grand transfert de richesse de l'histoire,
19:37 puisqu'il y a les fameux baby-boomers qui vont transmettre une partie de leur argent
19:41 à notre génération. Aujourd'hui, ce qu'on voit dans les usages sur Finary,
19:45 c'est que 85% de nos utilisateurs n'ont pas de conseiller en gestion de patrimoine.
19:49 Et quand on leur demande pourquoi, il y a de la défiance,
19:53 il y a aussi des mauvaises expériences. Donc cette génération-là,
19:57 elle est plutôt autodidacte. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'elle ne veut pas changer d'avis.
20:00 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place pour les deux. La réalité, c'est qu'il y a des gens
20:03 qui ont envie de gérer leur patrimoine. Il y en a d'autres qui n'auront pas envie.
20:06 Pour ceux qui n'auront pas envie, un CGP, c'est la solution parfaite.
20:10 Pour ceux qui ont envie, par contre, il y a des outils, il y a des apps,
20:13 mais tout le monde n'a pas besoin d'utiliser une app pour gérer son patrimoine.
20:16 C'est vraiment un besoin. Par contre, je pense que la tendance de fond,
20:19 c'est quand même que de plus en plus de gens veulent aller vers un accès direct à l'information,
20:24 une gestion et surtout comprendre ce qui se passe dans leur patrimoine.
20:27 Aujourd'hui, la plupart des gens ne comprennent pas ce qui se passe.
20:29 Peut-être qu'on peut faire la distinction, je ne sais pas, entre se constituer un portefeuille
20:33 et gérer son portefeuille. Je me suis un peu renseignée sur Finary,
20:38 c'est faire l'inventaire de son patrimoine et suivre la performance de ses investissements.
20:44 On n'en est pas encore à une intelligence artificielle qui nous constitue notre portefeuille.
20:49 On n'en est pas encore là, mais ça fait deux mois qu'on travaille dessus,
20:51 donc laissez-nous un peu de temps. Ce qu'il faut bien comprendre,
20:54 c'est qu'on ne peut pas améliorer ce qu'on ne suit pas.
20:56 Donc le suivi de patrimoine, d'ailleurs, tous les CGP, les banquiers, etc.
20:59 proposent un suivi du patrimoine. C'est le BABA.
21:02 D'ailleurs, quand on fait un rapport, l'étude patrimoniale, la première chose qu'on fait,
21:06 c'est s'il vous plaît, envoyez-moi tous vos relevés bancaires, vos positions,
21:09 votre bien immobilier, l'échéancier, etc.
21:11 Donc nous, ce qu'on fait déjà, c'est qu'on a adressé ça en l'automatisant,
21:15 ce qui est une tâche extrêmement ingroite, croyez-moi,
21:17 parce qu'il y a énormément de sources de données, c'est très compliqué, c'est très fragmenté.
21:20 Les systèmes informatiques de nos amis les banquiers ne sont pas géniaux,
21:24 donc il y a beaucoup de travail à faire.
21:25 Maintenant, une fois qu'on a tout ça, ça fait deux ans et demi qu'on le fait quand même,
21:27 donc on commence à être pas mal. Une fois qu'on a tout ça,
21:29 c'est là où on peut commencer à utiliser la data.
21:32 On a 200 000 utilisateurs, on agrège 45 milliards d'euros pour eux.
21:36 Donc imaginez toutes les tendances qu'on peut observer.
21:39 En ce moment, on voit par exemple une tendance très forte qui sont évidemment les taux qui explosent.
21:42 On voit les prix qui baissent, on voit aussi le nombre de transactions qui baissent.
21:45 On n'a pas besoin d'aller voir la base de données des notaires
21:47 ou de regarder l'étude centirif 21.
21:49 On le voit sur Finary, puisqu'on voit tout simplement qu'il y a beaucoup moins d'achats.
21:51 Les gens ajoutent moins de biens immobiliers.
21:53 On voit aussi que les dépenses baissent, les gens sont plus prudents.
21:56 On voit aussi que les investissements dans certaines classes d'actifs baissent,
21:58 ou au contraire augmentent, comme la crypto qui est de plus en plus intéressante pour les investisseurs,
22:03 alors qu'au contraire, tout ce qui est plutôt marché actions a plutôt moins le vent en poupe
22:07 parce que les marchés sont déjà très hauts.
22:09 Donc on a toute cette data.
22:11 Maintenant, l'idée, ça va être effectivement d'injecter de l'IA là-dedans
22:14 pour rendre des services à l'utilisateur.
22:16 Et c'est là où la valeur va être énorme parce que ce qui est important de comprendre,
22:20 c'est qu'aujourd'hui pour avoir vraiment une gestion sur mesure,
22:22 il faut quand même être un client relativement fortuné pour pouvoir aller en banque privée du moins.
22:26 La banque privée, c'est là où on va pouvoir avoir un accompagnement hyper spécifique.
22:29 La réalité, c'est que pour aller chez nos amis de J.P.Morgan à Paris,
22:33 il faut 10 millions d'euros d'actifs financiers.
22:35 Donc ce n'est pas à la portée de tout le monde.
22:37 Avec Finari, tout le monde peut s'inscrire,
22:39 on peut constituer son patrimoine, qu'on en ait ou pas d'ailleurs, on peut s'inscrire.
22:42 Et derrière, on pourra bénéficier de cette intelligence-là sans barrière.
22:46 Et je pense que c'est ça vraiment la clé.
22:48 Parce qu'encore une fois, on a un problème de fonds en France,
22:50 c'est qu'on n'apprend pas la finance personnelle ni à l'école, ni à l'université,
22:54 ni à l'école de commerce.
22:55 D'ailleurs, moi, j'ai fait des études de finance.
22:56 Je n'ai jamais eu un cours sur les finances personnelles.
22:58 Par contre, je sais pricer des options, ce qui ne sert à rien dans la vie.
23:01 Donc c'est quand même assez scandaleux.
23:03 C'est aussi notre travail, c'est d'éduquer.
23:05 Quand on éduque les gens, on se rend compte qu'ils investissent beaucoup plus correctement.
23:07 Vous vous rejoignez sur ce point-là ? Vous vouliez réagir, Yann Pellard ?
23:09 Partiellement, oui.
23:11 Donc je rejoins tout à fait Mounir dans l'accompagnement.
23:15 Je le disais précédemment, dans la pédagogie qui doit être faite
23:19 tout au long de la durée de l'investissement.
23:22 Mais l'investissement, ce n'est que la résultante d'une problématique globale.
23:25 Un client, aujourd'hui, quand il va voir un conseiller en gestion de patrimoine,
23:28 ce n'est pas forcément que pour placer son argent.
23:31 C'est pour appréhender diverses problématiques d'ordre successoral,
23:35 si c'est une entreprise, etc.
23:38 Et souvent, l'investissement financier n'est que la résultante d'une étude préalable.
23:43 Si on raisonne investissement financier,
23:46 il y a une première expérience avec les robots de Vizor,
23:52 on ne peut pas dire que c'est une franche réussite.
23:55 Pourquoi ? Parce que finalement, à la fin, la performance n'était pas au rendez-vous.
24:00 On a fait des tests, c'est ça ? C'est ce que vous voulez dire ?
24:03 Les tests ont été faits, pas forcément...
24:05 Les robots de Vizor, c'est sorti il y a déjà quelques années,
24:08 on ne peut pas dire qu'il y a eu un flot de collecte extraordinaire.
24:13 On ne peut pas qualifier ça d'une franche réussite.
24:16 Pour autant, aujourd'hui, on pourrait...
24:21 Et là où j'ai du mal encore à percevoir, c'est le quotidien,
24:24 ce qui me ramène à la réalité.
24:26 Demain, quand on fait un profil client, un profil de risque client,
24:31 effectivement, face à un robot, un parcours,
24:36 un client vous répondra qu'il est toujours prêt à accepter
24:40 un minimum de risque en contrepartie d'une performance un peu meilleure.
24:44 Oui, ça c'est la théorie.
24:46 Par contre, la pratique, c'est quand le client commence à perdre de l'argent,
24:50 en général, bizarrement, il n'a pas exactement la même attitude.
24:53 Donc là, ça c'est la finesse, c'est l'empathie,
24:58 c'est la relation qui se crée dans la durée.
25:00 Et ça, aujourd'hui, je ne sais pas encore comment
25:04 l'intelligence artificielle va pouvoir dépasser tout ça.
25:06 Donc la relation humaine reste centrale.
25:09 C'est pour ça que moi, je n'oppose absolument pas les deux sujets
25:13 et je rejoins tout à fait Mounir.
25:15 Il y a une partie de la clientèle qui cherche à être totalement autonome.
25:20 Il y a des gens qui veulent placer leur argent à partir de leur canapé,
25:24 dans leur salon et qui n'ont pas envie de faire appel à qui que ce soit.
25:28 Mais c'est une partie de la clientèle, ce n'est pas tous les clients,
25:32 ce n'est pas tous les profils d'épargnants.
25:34 Et fort heureusement, pour tous les autres, il reste les conseillers en gestion du patrimoine
25:38 qui seront meilleurs encore demain grâce à l'appui de l'intelligence artificielle.
25:43 Le temps file, l'IA soulève évidemment de nombreux problèmes éthiques.
25:46 L'encadrement légal autour du Conseil patrimonial, il est clair, il est là.
25:51 Aujourd'hui, qu'en est-il pour les outils justement d'IA dédiés à cette thématique ?
25:56 Je ne sais pas à quelle transparence sont soumis les algorithmes.
26:00 Est-ce qu'il y a une réglementation claire aujourd'hui ?
26:02 Est-ce que ce n'est pas encore le cas ? Dites-nous.
26:04 Il n'y a pas de réglementation et je pense que c'est quand même un sujet qui est tellement nouveau
26:08 que je ne suis pas sûr que mettre de la réglementation maintenant, ça soit la bonne idée.
26:12 Je pense qu'il faut déjà plutôt encourager l'innovation.
26:15 Le sujet pour nous les Français et nous l'Europe, c'est plutôt que ça se passe ici qu'aux États-Unis ou en Chine.
26:21 Donc quand je vois que des pays veulent interdire l'IA, c'est comme si on disait
26:25 « je veux interdire la blockchain ». En fait, ce n'est juste pas possible.
26:29 Concrètement, n'importe qui avec un ordinateur peut faire tourner une IA.
26:32 Donc il faut qu'on encourage ça.
26:34 Mais il y a un enjeu réglementaire. Demain, une intelligence artificielle me dit d'investir dans le bitcoin.
26:38 Moi, je ne peux pas me retourner contre elle. Qu'est-ce que je fais ?
26:40 Bien sûr. D'où l'encadrement.
26:42 Mais aujourd'hui, il n'y a pas de solution qui propose ça de toute façon.
26:45 Maintenant, ce qui est vrai, c'est qu'on a tout intérêt à ce que ça se passe ici en France pour qu'on puisse en profiter.
26:50 Les champions de demain, ce seront des boîtes d'IA, en tout cas des boîtes qui auront de l'IA.
26:54 Et d'ailleurs, il y en a déjà un peu partout. C'est juste qu'on ne s'en était pas rendu compte.
26:57 Mais quand vous utilisez des logiciels d'édition photo, quand vous conduisez votre voiture, il y a déjà de l'IA.
27:01 C'est juste que ce n'est pas aussi impressionnant quand on parle à Chatshipiti.
27:04 Mais donc la réglementation, elle va se faire au fil de l'eau.
27:07 Le risque pour l'Europe, c'est quand même la volonté de tout réglementer.
27:12 La réglementation, trop tôt, ça casse l'innovation.
27:14 D'autres pays ne la mettront pas.
27:16 Donc il y a quand même un danger aujourd'hui à trop vouloir resserrer les vis trop vite,
27:19 alors que c'est naissant et qu'on est encore en train de découvrir les tenants et aboutissants de la technologie.
27:23 Moi, il nous reste 10 secondes, il y a une peu large.
27:25 J'aimerais utiliser l'IA aujourd'hui dans son cabinet de gestion patrimoine.
27:28 C'est un avantage concurrentiel.
27:29 Ça aussi, c'est intéressant de se poser cette question-là.
27:31 Se dire que c'est un avantage vis-à-vis d'un autre cabinet.
27:34 Oui, complètement. Je ne pense pas que ce sera à la portée de tous les conseillers en gestion de patrimoine demain.
27:39 C'est pour ça que nous, quelque part, très tôt, on essaye de se poser les bonnes questions.
27:43 Voir comment on peut utiliser.
27:45 Et je le redis, pour nous, pour l'heure, c'est l'analyse de la data.
27:50 C'est comprendre encore mieux nos clients, leurs besoins, leurs attentes.
27:53 Anticiper tout ça pour pouvoir toujours mieux servir nos clients à la fin.
27:57 C'est ça la conclusion.
27:59 On va terminer là-dessus.
28:00 Merci beaucoup à tous les deux d'avoir répondu à nos questions aujourd'hui dans Smart Patrimony.
28:03 Je rappelle que vous êtes CEO du groupe Premium, Mounir Lagoun, CEO de Finary.
28:09 Merci beaucoup à tous les deux d'avoir été avec nous.
28:11 Merci à vous évidemment de nous avoir suivis.
28:13 On se retrouve demain, même heure, sur Bsmart pour un nouveau numéro de Smart Patrimoine.
28:17 A demain, ciao.
28:19 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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