Mercredi 18 décembre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Guy Marty (président-fondateur, Pierrepapier.fr) , Audrey Zermati (Directrice stratégique, Effy Group) , Régis Yancovici (Dirigeant et fondateur, Luxavie) et Martin Lagane (Porte-parole, Agence nationale de l'habitat)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart4Change, sur les réseaux
00:24sociaux de Bsmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons avec les
00:33clés de Limo, le rendez-vous dédié à l'investissement immobilier de Smart Patrimoine et en l'occurrence
00:37nous parlerons de logement. Nous nous demanderons ensemble quel impact le politique ou les décisions
00:43politiques ou les non-décisions politiques peuvent avoir sur le logement. Nous en parlerons
00:47avec Guy Marti, fondateur de PierrePapier.fr. Nous enchaînerons ensuite avec un enjeu patrimoine
00:53consacré lui aussi à un sujet proche du logement, à la rénovation énergétique de
00:57l'habitat. Où en est-on aujourd'hui, notamment en lien avec les discussions qu'on a pu voir
01:03sur le budget, la censure récente du gouvernement ? Est-ce que cela a un impact notamment sur
01:07les aides que l'on peut avoir lorsque l'on veut rénover son bien ? Est-ce que les délais
01:12ou les objectifs fixés seront tenus ? Nous poserons la question à Martin Laganne, porte-parole
01:16de l'Agence Nationale de l'Habitat mais aussi à Audrey Zermatti, directrice stratégie
01:20chez EFI. Et puis enfin dans l'œil de l'expert, la dernière partie de l'émission, nous
01:23retrouverons Régis Siancovici, fondateur et dirigeant de Luxavie, pour se demander
01:27quelles leçons tirer en bourse en 2024. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:37Quel impact du politique, de la décision politique sur le logement ? Voilà une question
01:41qu'on se pose en fin d'année 2024 dans les Clés de Limo et pour cela nous avons le plaisir
01:45de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine, Guy Marti. Bonjour Guy Marti. Bonjour Nicolas.
01:50Merci d'être avec nous aujourd'hui dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes fondateur
01:53de PierrePapier.fr. Alors ce qui est sûr et ce qu'on voit et ce qu'on constate année
01:58après année, c'est que les Français aiment la pierre mais regardent peut-être les décisions
02:02politiques récentes avec un petit peu plus d'inquiétude vis-à-vis de leurs futurs investissements
02:07immobiliers. On peut peut-être revenir un petit peu sur cet impact direct ou indirect
02:11que peut avoir le politique sur le logement. Tout à fait. Vous avez commencé en disant
02:16que les Français aiment la pierre. Alors je voudrais préciser un peu que c'est vrai
02:21historiquement mais historiquement c'était les grands du royaume ou les grands qui aimaient
02:27les châteaux, les belles demeures, etc. Là on remonte effectivement au Moyen-Âge par
02:31exemple. Oui mais le peuple, il n'y avait pas d'immobilier. Au XIXe siècle, c'était
02:37le 1% des très très riches qui aimaient les beaux immeubles, notamment dans Paris,
02:43Lyon, Marseille, etc. Et c'est seulement au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale,
02:48c'est-à-dire avec le démarrage des trains glorieuses, que les Français ont joué à
02:52l'immobilier et se sont mis à adorer la pierre. Donc ce Français aime la pierre, c'est vrai,
02:57c'est profond mais ce n'est pas si vieux que ça. Justement si on regarde avec cette expertise
03:03que vous avez qui mêle histoire et économie vis-à-vis de l'immobilier, l'impact du politique
03:09sur le logement, alors on connaît l'histoire récente, cette volonté de revenir sur la
03:13fiscalité, ces questionnements qu'il peut y avoir ou ce rapport de force qu'il peut
03:18y avoir entre professionnels de l'immobilier et politiques sur le nombre de logements à
03:21construire par an par exemple. Quelle analyse vous en faites à fin d'année 2024 ? Je pense
03:27qu'à fin 2024, on est comme à fin 2023, on est comme à fin 2011, on est comme à fin
03:3199, on est dans le court terme. Et un peu de court terme plus un peu de court terme,
03:35ça ne fait jamais du bon long terme. Et en réalité, la politique par rapport à l'immobilier,
03:41c'est deux choses. C'est d'abord la vision de la ville, du logement, qu'est-ce qu'on
03:46veut comme mode, disons, immobilier pour la société. La deuxième chose, c'est la fiscalité.
03:54La première chose, c'est l'urbanisme, c'est ça ? Exactement, c'est l'urbanisme. Et le
03:58problème, c'est que pour l'urbanisme, il faut une vision. Vous voyez, par exemple,
04:03quand Napoléon III appelait le baron Haussmann pour refaire Paris, qui était totalement
04:08vétuste, encombrée, sale, insalubre, etc., il y a eu une grande vision. Et finalement,
04:15les travaux ont duré presque un demi-siècle. Bien au-delà d'ailleurs de Napoléon III
04:21et du baron Haussmann. Or aujourd'hui, on peut dire aussi qu'à partir des années
04:2750-60, il y a eu une vision. Il y a eu une vision sur les villes nouvelles, il y a eu
04:31beaucoup de... enfin, sur la défense, sur certaines agglomérations. Aujourd'hui, est-ce
04:37qu'il y a une vision ? Est-ce qu'il y a besoin d'une vision aujourd'hui ? Il faudrait, parce
04:41qu'on est dans une société qui change. Ne serait-ce que le télétravail montre bien
04:47qu'il y a un problème dans la distance bureau... enfin, endroit où on travaille, domicile.
04:52On voit bien, par exemple, puisqu'on parle parfois de crise du bureau. Bon, il n'y a
04:56pas de problème des bureaux aux endroits où les gens sont assez proches de leur bureau,
05:01où ils arrivent assez facilement. C'est dans les grandes agglomérations où il y a
05:05trop de temps de déplacement que finalement les gens préfèrent ne pas venir au bureau,
05:10etc. Donc, si vous voulez, il y a une conception de la ville. Et ce qui est intéressant, il
05:15y avait eu, par exemple, en 2015, une énorme étude de l'OCDE, je dis énorme parce qu'elle
05:21avait mis plusieurs années à être faite, de l'OCDE, qui parlait de la civilisation
05:27des villes. Et en fait, ils avaient étudié 500 grandes villes dans le monde. Et ils
05:32avaient constaté que 1, la croissance, la prospérité, c'était les métropoles, c'était
05:38les villes. 2, les villes qui réussissaient étaient des villes qui avaient une sorte
05:45de globalité, c'est-à-dire 1, un véritable soin pour la proximité travail-domicile et
05:542, un véritable soin pour l'organisation du lien social malgré la quantité dans la
06:00ville. Et donc, il faut une vision. Or, quand on a un ministre du Logement tous les deux
06:05ans, elle est où la vision ?
06:06Et alors, justement, en tant que particulier, investisseur ou non, est-ce que regarder l'immobilier
06:11uniquement sous l'angle de la fiscalité, c'est se tromper ?
06:13Alors, la fiscalité, là on rentre sur un autre chapitre. Là aussi, je vais me permettre
06:19de prendre un peu d'envol si vous le permettez. La fiscalité, c'est le poison des civilisations.
06:25Je préfère le dire comme ça, c'est-à-dire que dans l'histoire, on est très déformé
06:30intellectuellement parce que les historiens qui nous ont appris plein de choses sur notre
06:35passé n'étaient pas économistes, n'étaient pas fiscalistes, donc ils n'ont pas vu ce
06:39qui s'est passé de ce point de vue-là. Et il y a très peu d'économistes qui sont
06:44historiens. Il y a eu une exception, c'est un historien, Fernand Braudel, qui a vraiment
06:49parlé économie. On a une exception très récente, c'est Jean-Marc Daniel, qui est
06:53un économiste qui parle histoire. Mais c'est très rare. Or, il faut savoir que si on s'occupe
06:57de fiscalité, la fiscalité a été l'une des causes des chutes des sociétés. Il est
07:05très, très, très difficile pour un pays de corriger sa fiscalité. Il faudrait presque
07:10un coup d'État, si vous voulez. Je vous donne un exemple. On parle de 1917, révolution
07:17russe, etc. Mais il faut savoir que de 1905 à 1917, le Tsar n'a jamais réussi à réformer
07:24la fiscalité. Et la Russie s'enfonçait dans des problèmes terribles. Alors, je ne dis
07:28pas que c'est la cause, mais c'est l'une des causes. Je vais même vous prendre un exemple
07:31très lointain et amusant, enfin amusant, anecdotique, les Incas. Il faut savoir que
07:35quand Cortés est arrivé chez les Incas, il a d'abord été complètement battu. Et les
07:43Incas étaient tellement sûrs de l'avoir battu qu'ils l'ont laissé sur la plage, avec quelques
07:47hommes. Le problème, c'est que, du coup, ils l'ont laissé se promener. Cortés a découvert
07:52que dans les villages où il allait, etc., il y avait un mécontentement fiscal extraordinaire.
07:56Il a utilisé ce mécontentement fiscal pour, cette fois-ci, abattre pour de bon les Incas.
08:02C'est-à-dire que la seule exception, le seul contre-exemple, mais il faut s'en souvenir,
08:06le seul contre-exemple...
08:07Rapidement, avant de revenir sur l'immobilier, puisqu'il vous reste peu de temps.
08:10D'accord, mais le seul contre-exemple d'une réforme de la fiscalité, c'est la pierre
08:13de Rosette. Vous savez, l'Égypte était ruinée, et à cette époque-là, bon, 200 ans Jésus-Christ,
08:18quand un pays va mal, il est vite conquis. Et donc, ils ont fait une réforme extraordinaire,
08:24amnistie fiscale complète. On donne aux pharaons un budget et on exonère les temps. Et c'est
08:30pour ça qu'on a la pierre de Rosette. Mais ce que je veux dire, c'est que là...
08:32C'est ce qu'il faut pour l'immobilier aujourd'hui ?
08:34Pour transformer la fiscalité, c'est très difficile. Donc, il faudrait un courage politique
08:37qui dise « Ok, on arrête d'épaissir le code de la fiscalité et on a une vision.
08:43Pourquoi, par exemple, aujourd'hui, la fiscalité immobilière est-elle différente de la fiscalité
08:47financière ? » Si on réfléchissait à aujourd'hui, juste aujourd'hui, on arrive aujourd'hui,
08:53on veut créer une fiscalité. On ne fera pas de différence entre l'immobilier et la finance.
08:57Parce que l'immobilier est un investissement aujourd'hui, alors que ça n'a pas toujours
09:00été le cas, par exemple, c'est ce qu'il faut comprendre ?
09:01Autrefois, on ne vendait pas l'immobilier, par exemple. Autrefois, il n'y avait quasiment
09:06pas d'immobilier de placement. Aujourd'hui, l'immobilier, il est dans l'épargne de tous
09:11les ménages. Ce que je veux dire, c'est que la seule façon de s'en sortir, ce serait
09:17non pas de toucher au LMMP ou un petit truc comme ça, c'est de dire « Ok, quelle serait
09:22une fiscalité adaptée à la société aujourd'hui telle qu'elle fonctionne ? Avec l'immobilier
09:27tel qu'il fonctionne, avec les placements tels qu'ils fonctionnent ? » Ça nécessiterait
09:31beaucoup de courage et de sortir du court terme.
09:34Et on revient à l'idée de vision que vous avez mentionnée au départ. Merci beaucoup
09:37Guy Marti de nous avoir parlé d'histoire, de fiscalité, d'urbanisme, tout ça pour
09:42montrer qu'il faut peut-être regarder de manière un petit peu plus haute ou un petit
09:46peu plus lointaine ce sujet du logement et de l'immobilier. Guy Marti, je vous rappelle
09:50que vous êtes fondateur de Pierre-Papier.fr. Merci beaucoup.
09:52Merci Nicolas.
09:53Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:55Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine. Nous allons nous poser la question
10:04de savoir où est-ce qu'on en est en matière de rénovation énergétique de l'habitat
10:09en cette fin d'année 2024. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir deux experts
10:13du sujet sur le plateau de Smart Patrimoine. Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord
10:17Audrey Zermatti. Bonjour Audrey Zermatti.
10:19Bonjour.
10:20Directrice stratégie chez FI. Vous venez régulièrement sur le plateau nous faire des
10:23points d'étape un petit peu de la rénovation du parc immobilier en France. Et à vos côtés,
10:27nous avons le plaisir d'accueillir également Martin Laganne. Bonjour Martin Laganne.
10:30Porte-parole de l'Agence Nationale de l'Habitat. L'Agence Nationale de l'Habitat qui gère
10:36notamment un certain nombre d'aides à destination des particuliers. Et c'est la première question
10:41que je vais vous poser. On a suivi depuis le mois de septembre un certain nombre de
10:45questionnements, d'échanges sur le projet de loi de finances 2025 qui s'est d'ailleurs
10:50fini par une censure du gouvernement. Ces questionnements autour du budget ou de la
10:54loi de finances 2025 ont peut occulter parfois d'autres lois, d'autres décrets qu'on a eu
10:59du mal à comprendre s'ils faisaient partie ou non du budget. Ma question est simple.
11:03Début 2025, est-ce qu'il y a des changements en matière d'aide à la rénovation énergétique,
11:08en matière d'objectifs sur le sujet ? Je crois qu'on est à 900 000 rénovations par
11:12an d'ici 2030 si je ne dis pas de bêtises. C'est l'objectif. Est-ce que ça change avec
11:18un budget 2025 qui n'a pas été voté ? Je crois qu'on peut commencer par rassurer
11:22tout le monde. 2025 sera sous le sceau de la stabilité. L'Agence nationale de l'habitat
11:27a voté son budget. Les règles relatives notamment à ma prime rénov' ne changent pas.
11:33En 2025, les ménages pourront continuer de bénéficier de ma prime rénov' soit pour
11:37une rénovation par geste, changer son système de chauffage ou isoler son logement, soit
11:43pour une rénovation d'ampleur beaucoup plus importante qui va permettre des gains énergétiques
11:46vraiment importants et bénéficieront pour cela d'aides très importantes qui peuvent
11:51monter jusqu'à 63 000 euros pour les ménages les plus modestes mais y compris les ménages
11:55les plus aisés pourront en bénéficier. Donc une grande stabilité, c'est vraiment important
12:00à la fois pour convaincre les ménages de rénover mais aussi pour permettre à tous
12:03les acteurs de la filière d'avoir de la visibilité et de pouvoir accompagner ces ménages.
12:07Donc même dispositif, même montant d'aides qu'en 2024, c'est ça qu'il faut comprendre ?
12:11Exactement.
12:12Très clair, Audrey Zermatti, cette stabilité c'est la meilleure manière d'inviter toujours
12:18plus de particuliers à aller vers la rénovation énergétique de leur logement ?
12:22Oui tout à fait, cette stabilité nous l'a beaucoup demandé parce que vous savez qu'en 2024
12:26il y a eu des mouvements, on a eu une rupture au 1er janvier 2024 et finalement un retour
12:31en arrière au 15 mai 2024 et on craignait qu'effectivement au 1er janvier 2025 on retourne
12:37dans ce qu'on a connu au début de l'année 2024 mais effectivement comme le dit Martin,
12:41on accueille avec beaucoup de satisfaction cette stabilité, stabilité dans les règles
12:46d'accès aux aides.
12:47D'accord, ça ne change pas ?
12:48Ça ne change pas, tous les travaux auront droit à MaPrimeRénov', donc ça c'est une
12:51très très bonne nouvelle.
12:52Tous les travaux de rénovation énergétique ?
12:55Les travaux de rénovation énergétique, pardon, effectivement auront droit aux aides
12:58MaPrimeRénov'.
12:59La rénovation d'ampleur continue à être aidée très fortement et on a sur les montants
13:05de forfaits une baisse légère sur uniquement les poils, enfin tout ce qui est le chauffage
13:11à bois, de à peu près 30% en moyenne et on a une légère baisse sur les rénovations
13:17d'ampleur pour les plus hauts revenus, les ménages les plus aisés, mais hormis ça
13:21on peut dire qu'il y a une vraie stabilité sur les règles et on l'accueille avec grande
13:26joie.
13:27Oui parce que le risque c'était peut-être d'envoyer un message encore un peu flou ou
13:31de complexité sur le sujet des aides, vous le constatez vous sur le terrain ?
13:35Il y a un manque de résermatie, un besoin de pédagogie supplémentaire, un manque de
13:38compréhension du parcours de celui qui veut rénover sa maison individuelle ou sa copropriété ?
13:44Alors effectivement on a besoin de faire beaucoup plus de pédagogie et de la réassurance sur
13:49justement ces logiques de stabilisation des aides parce qu'à partir du moment où ça
13:53change et que les gens ne savent plus à quoi ils ont droit, en fait ça crée de l'attentisme,
13:58du coup les gens stoppent leurs projets, donc c'est vrai que nous le fait qu'il y ait de
14:03la stabilité et qu'on continue à avoir des aides élevées, il faut le rappeler,
14:07comme le rappelait Martin, pour une rénovation d'ampleur on va aller jusqu'à 63 000 euros
14:11pour les ménages les plus modestes, pour une pompe à chaleur on va être dans des
14:14montants, si on cumule les aides, certificat d'économie d'énergie, MaPrimeRénov',
14:18on peut aller sur des montants qui vont 9000, 9500 euros pour acheter une pompe à chaleur,
14:23donc on reste sur des montants qui sont élevés, donc c'est le moment d'y aller, encore une
14:27fois j'ai l'espoir que le budget sera de nouveau voté dans les dispositions qu'il
14:35a été en 2024 pour 2025, malgré la censure du gouvernement, mais c'est vraiment le moment
14:41d'y aller parce que les aides sont vraiment très élevées pour pouvoir réaliser ces
14:44travaux.
14:45Où est-ce qu'on en est Martin Laganne, à fin 2024, des objectifs de l'ANA, de ces
14:50objectifs de rénovation énergétique du parc immobilier français, est-ce que les français
14:54sont bons ou moyen bons élèves sur le sujet ?
14:58L'année 2024 a été assez atypique, on a mis en place une réfonde assez majeure des
15:04aides qui allait vers des financements très importants en faveur de la rénovation d'ampleur,
15:08il y a eu un peu d'attentisme des ménages sur le premier semestre, mais sur le second
15:12semestre on note une véritable dynamique très importante en faveur de la rénovation
15:16énergétique et ça c'est une bonne nouvelle, cette dynamique va être confortée par la
15:19stabilité dont on vient de parler et on aura à la fin de l'année plus de 100 000
15:24dossiers qui auront été déposés, donc ça progresse d'année en année et ça c'est
15:28vraiment très positif et moi je veux rebondir sur ce que disait Audrey, on a un travail
15:32de réassurance et de conviction des ménages, globalement les propriétaires ils savent
15:36qu'il faut rénover, maintenant il faut les inciter à passer à l'aide.
15:39Ça ils sont convaincus ?
15:40Oui, tout le monde a conscience que à la fois ça va permettre de réduire sa consommation
15:44d'énergie mais ça va aussi permettre d'améliorer son confort.
15:46En été comme en hiver, on en parlait avant l'émission.
15:48En été à toute saison et donc un logement bien isolé c'est un logement dans lequel
15:52il fait bon l'été, dans lequel il fait bon l'hiver, bien aéré, donc tout le monde
15:56a cette conviction-là.
15:57Maintenant il faut les aider à passer à l'acte et ça ça passe par prendre le temps
16:01de leur expliquer ce que va être la rénovation, finalement faire des travaux c'est quelque
16:05chose qui est assez intrusif donc on n'a pas envie de le faire, on sait qu'il faut
16:09le faire mais pour passer à l'acte on va avoir besoin d'être réassuré, d'être
16:13bien accompagné.
16:14C'est tout le rôle de France Rénov', le service public de la rénovation de l'habitat
16:18que de vous accompagner à chaque étape pour vous amener à faire finalement le projet
16:21le plus ambitieux possible en bénéficiant de toutes les aides disponibles et en n'étant
16:26pas seul face à ces travaux donc c'est un vrai devoir de réassurance, d'accompagnement,
16:31de sécurisation aussi parce qu'on sait que les ménages sont sensibles aux tentatives
16:35d'escroquerie et donc il faut prendre son temps de faire la bonne rénovation et d'être
16:38bien accompagné.
16:39Un mot peut-être sur ces accompagnateurs, comment vous les appelez ?
16:43Les accompagnateurs Rénov'.
16:45Les accompagnateurs Rénov' ça c'est les entreprises et il y a les interlocuteurs aussi ?
16:48L'accompagnateur Rénov' ça va être le tiers de confiance qui va vous permettre
16:52de construire votre projet en fonction...
16:54On peut appeler directement en tant que particulier ?
16:55Alors le plus simple c'est peut-être de passer d'abord par votre conseiller France Rénov'
16:59il y a 600 espaces conseillés dans toute la France, c'est une information de premier
17:02niveau qui va vous permettre d'orienter, de comprendre aussi quels vont être vos différents
17:06interlocuteurs et de construire votre projet.
17:09L'accompagnateur Rénov' va venir chez vous faire un audit de votre logement, vous faire
17:13une recommandation de travaux avec plusieurs scénarios pour que vous puissiez choisir
17:17et ça je crois que c'est important, les propriétaires ils sont maîtres de leurs projets, c'est
17:20eux qui vont construire en fonction de leurs besoins, de leurs moyens.
17:23Et ensuite l'accompagnateur Rénov' va vous aider à sélectionner des devis réalisés
17:27obligatoirement auprès d'artisans RGE, vous allez pouvoir solliciter plusieurs artisans
17:31pour pouvoir les comparer et ensuite vous faites rénover votre logement.
17:34Et donc ce qu'il faut retenir de tout ça c'est qu'une rénovation c'est quelque chose
17:38qui prend du temps et c'est quelque chose où il ne faut pas se précipiter.
17:41Il faut prendre le temps de comparer les devis, il faut prendre le temps de se renseigner,
17:45il faut le temps de réfléchir à son projet et donc c'est pas une rénovation à un euro
17:49en une semaine, c'est un projet qui va prendre plusieurs semaines, qu'il va falloir réfléchir
17:54et c'est très important parce que finalement c'est des travaux sur son logement, sur son
17:59patrimoine et donc il faut en prendre soin.
18:01Aude Rezard-Mati, alors il y a plein de choses dans ce que nous a dit Martin Laganne, le
18:04fait de ne pas forcément y aller seul, il y a peut-être la question du coût aussi,
18:08les particuliers qui se lancent là-dedans résonnent d'abord en termes de coûts, en
18:11termes de complexité, en termes de, ok mais combien de temps je vais être en travaux
18:15parce que c'est quand même mon logement, c'est quoi les questions qui reviennent régulièrement.
18:17Je vais peut-être revenir peut-être sur l'année 2024.
18:20Oui parce que vous nous avez dit en début d'année compliquée, deuxième partie de
18:24l'année plus simple c'est quoi, c'est uniquement en lien avec les aides ou c'est peut-être
18:27en lien avec le contexte économique aussi ?
18:28Alors il y a effectivement plusieurs facteurs qui expliquent, je pense qu'on y arrivera
18:33en fin d'année à des résultats qui sont quand même beaucoup moins bons en termes
18:37de volume de travaux que l'année dernière.
18:39Alors après effectivement dans ces volumes de travaux, vous avez plus de rénovations
18:42d'ampleur qui vont être faites en 2024 qu'ils n'étaient faits en 2023, mais vous allez
18:46avoir un effondrement sur certains gestes, notamment l'isolation et la pompe à chaleur.
18:51Alors ça, ça s'explique par plusieurs facteurs, le premier c'est évidemment cette finalement
18:57instabilité que j'évoquais tout à l'heure sur l'année 2024 et sur les aides, donc
19:01en début d'année les gens n'ont pas compris qu'ils continuaient à avoir droit aux aides
19:04et c'est pour certains, ils n'avaient plus droit aux aides, donc effectivement il y a
19:07eu beaucoup d'attentisme.
19:08Il y a un sujet de transactions immobilières par rapport au taux, donc moins d'acquisitions
19:14également, moins de rénovations énergétiques qui accompagnent les rénovations plus esthétiques
19:20et puis vous avez aussi le sujet du prix de l'énergie qui pourrait de manière contre-intuitive
19:26se dire finalement si le prix de l'énergie augmente, finalement je rénove.
19:30Là aussi vous avez entendu, il y a un discours sur le prix de l'énergie qui est quand même
19:34assez cacophonique par les politiques, de savoir est-ce que ça va monter, est-ce que
19:38ça va baisser.
19:39Quand vous avez une augmentation de 45% de votre prix de l'électricité depuis un an
19:44et demi, c'est ce que constatent les Français, effectivement de passer à la pompe à chaleur
19:49électrique ça peut poser question.
19:51Là on a annoncé, on s'en réjouit, des baisses sur le prix de l'électricité l'année prochaine
19:56à partir de février, donc ça permettra peut-être aussi de réassurer les particuliers qui se
20:01lancent dans ce type de travaux.
20:03Je dirais que pour un peu mesurer quand même, nous on est assez confiants pour l'année prochaine.
20:08Sur la rénovation d'ampleur, la dynamique est partie, sur la rénovation par gestes
20:13il faut vraiment continuer à faire le travail de conviction, d'accompagnement, c'est ce
20:17qu'on fait chez EFI, d'accompagner les particuliers pour les informer sur comment réaliser leurs
20:21travaux dans les bonnes conditions, les aides auxquelles ils ont droit et puis pouvoir faire
20:25ces travaux en toute sérénité en étant sûr d'avoir les aides à la fin disponibles.
20:29Quelles sont les craintes ? Parce qu'effectivement vous nous avez mentionné plusieurs choses,
20:32vous avez même parlé d'arnaques à un moment, de certains types d'entrepreneurs, du fait
20:36de la cacophonie qu'on peut voir sur le sujet, d'éventuels allers-retours parfois réglementaires,
20:43quelles sont les craintes aujourd'hui des particuliers ?
20:45En fait quand il y a de l'instabilité, évidemment il y a des opportunistes qui s'insèrent et
20:50qui finalement profitent de ces périodes d'incertitude et de cacophonie et d'asymétrie
20:57d'informations.
20:58En fait les particuliers n'ont pas la même information donc on peut leur promettre des
21:01choses qui sont parfois assez irréelles et parfois abusives.
21:05C'est vrai que des rénovations à un euro en démarchage téléphonique, des acteurs
21:09qui se font passer pour les agents France Rénov', les agents de l'ANA ou même nous
21:13on l'a vécu pour EFI, ça peut exister donc il faut faire très attention, pas de démarchage
21:18téléphonique.
21:19D'accord, comme pour votre banque quoi, si ce n'est pas eux qui vous appellent.
21:23Exactement, donc vous faites les démarches vous-même, soit auprès de France Rénov'
21:26soit sur les sites internet comme ce défi.
21:28Donc là vous allez pouvoir être rappelé mais ce n'est certainement pas les entreprises
21:32qui doivent vous solliciter si vous n'avez pas fait d'action au préalable.
21:35Plutôt optimiste si je comprends bien sur 2025, Martin Lagann, est-ce que l'objectif
21:41de 900 000 rénovations par an d'ici 2030 reste l'objectif officiel de l'ANA aujourd'hui ?
21:47Ce n'est pas l'objectif de l'ANA, c'est l'objectif de l'État, il faut qu'on se donne les moyens
21:51tous ensemble d'y aller.
21:52L'État prend sa part en y mettant des moyens, cette année les règles ne changent pas et
21:56les budgets sont là.
21:57Nous avons de plus en plus d'accompagnateurs rénov' sur tout le territoire, nous avons
22:00de plus en plus d'entreprises mais on a un enjeu de formation pour recruter dans ces
22:05métiers-là, on a besoin de 200 à 300 000 emplois d'ici 2030, donc ça reste notre
22:10objectif commun à tous, il faut qu'on se donne les moyens d'y aller et ça, ça passe
22:13par y aller tous ensemble et la confiance.
22:16La stabilité dont on se félicite aujourd'hui, on peut se dire qu'il est intégré, que ça
22:22va durer dans le temps ou c'est encore un peu tôt pour le dire ?
22:26On en a besoin, le grand enseignement de l'année 2024 c'est que les ménages, les acteurs professionnels,
22:31tout le monde a besoin de stabilité pour pouvoir justement rendre crédible cette trajectoire 2030.
22:35Audrey Zermatti.
22:36Il faut effectivement de la stabilité, il faut effectivement les moyens financiers pour
22:40pouvoir accompagner les objectifs que vous évoquez qui sont effectivement très importants
22:43et on sait qu'aujourd'hui ce sont des travaux sur lesquels les Français attendent d'être
22:49accompagnés financièrement également, donc il y a évidemment les subventions de l'État,
22:53on en a parlé, et de stabiliser le budget MaPrimeRénov' dans le nouveau budget qui
22:57sera présenté en 2025, mais aussi toute la partie financement bancaire, je pense que
23:02c'est important de le rappeler, on a besoin que finalement les acteurs financiers, les
23:07banques, se mobilisent pour pouvoir accorder toutes les facilités financières qui viennent
23:11compléter les subventions pour réaliser ces travaux.
23:13Merci à tous les deux, merci Martin Lagann, merci Audrey Zermatti de nous avoir accompagnés
23:17dans SmartPatrimoine et quant à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
23:24Et nous enchaînons, nous finissons même cette émission avec l'œil de l'expert,
23:27nous allons nous demander ensemble quelles leçons tirer de cette année 2024 en bourse
23:32et pour en parler nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de SmartPatrimoine
23:35Régis Siancovici.
23:36Bonjour Régis Siancovici.
23:37Bonjour Nicolas.
23:38Vous êtes fondateur et dirigeant de Luxavie, on va essayer de tirer ensemble quelques leçons
23:43de cette année 2024, est-ce que vous avez déjà quelques grandes leçons qui vous apparaissent
23:48sur cette année boursière ?
23:50La cloche est proche de sonner, on ne sait pas si c'est la cloche à récréation ou
23:54de la bourse mais j'aimerais me positionner par rapport à ce que disait le consensus
24:00en remontant un an avant, est-ce que finalement il a vu juste ou pas ? Et finalement il a
24:06dit des choses assez intéressantes, il pensait que la surperformance des Etats-Unis allait
24:10se poursuivre et une nouvelle fois le S&P 500 qui progresse de plus de 25%, l'Eurostock
24:1750 de 9%, on a vraiment un grand écart formidable qui ne date pas de cette année, il faut se
24:23souvenir à peu près, j'ai regardé les chiffres depuis longtemps, entre les années 80 et
24:26l'année autour de 2010, donc près de 30 ans, l'Eurostock 50 valait, pas en valorisation
24:33en termes d'indices, trois fois le S&P 500.
24:36Quand le S&P 500 valait 1000, l'Eurostock 50 valait 3000.
24:40Aujourd'hui l'Eurostock vaut 20% de moins.
24:44Donc depuis 2010, c'est une sous-performance magistrale, alors il faut un tout petit peu
24:48pondérer ça, parce que c'est vrai que dans l'Eurostock 50 il y a un peu de tout, en particulier
24:52il y a un pays qui sous-performe qu'ils appellent la France, et lorsqu'on regarde la performance
24:57du DAX, ne serait-ce que cette année, vous vous souvenez le DAX, c'était maintenant
25:00l'enfant malade de l'Europe qui allait subir le ralentissement chinois, la demande chinoise
25:07qui allait s'effondrer, la concurrence chinoise, et bien quand on le compare au marché américain
25:11avec un indice équipondéré, parce qu'il y a autre chose que le consensus avait bien
25:16vu, c'est la poursuite du thème de l'intelligence artificielle, qui fait que les indices capipondérés
25:23surperforment largement les indices équipondérés, et cet écart encore cette année est très
25:29large puisque le S&P 500 je dis plus de 25%, l'indice équipondéré on est autour de
25:3515% à peu près, et bien l'indice équipondéré fait la même chose que le DAX, donc finalement
25:42quand on prend des indices qui sont un peu retravaillés, on trouve que les Etats-Unis
25:47font à peu près comme l'Allemagne, pas comme l'Europe, comme l'Allemagne.
25:50Donc le consensus globalement, c'est ce que j'allais dire, a globalement vu juste sur
25:54l'année.
25:55Il a bien vu juste également l'atterrissage en douceur des Etats-Unis, le taux de décombage
25:58passé, c'est vrai que c'était la question il y a un an, exactement, de 3,7 à 4,2 gentiment,
26:03je note quand même qu'on sait qu'on a atterri quand on touche le sol, aujourd'hui on n'a
26:06pas touché le sol donc on poursuit l'atterrissage, il reste en douceur, quid de 2025 on verra,
26:12donc en ce sens il ne s'est pas trompé.
26:16Avec des questionnements quand même, je me souviens en janvier ou en février on se disait
26:19est-ce que la performance de l'année est déjà faite, que se passera-t-il sur le reste
26:22de l'année, est-ce que ça veut dire que suivre le consensus sur le long terme est
26:28une bonne manière d'aborder ces investissements boursiers ?
26:31En tout cas, en 2024, le consensus, lorsqu'il s'est prononcé sur l'année, avait prévu
26:37un marché américain autour de 5 000 points à la fin de l'année, le médian c'était
26:425 070 points, or aujourd'hui on est à autour de 6 000 points, même le plus optimiste des
26:50banques d'investissement n'avait pas prévu une telle hausse, c'est vrai qu'avec Nvidia
26:56qui progresse de 160%, ça aide clairement, mais il ne s'est pas trompé que sur ce point-là,
27:04je m'amuse à regarder les anticipations sectorielles, le secteur qui devait le mieux
27:08se comporter en 2024 était l'énergie, or il est neuvième sur douzième, et en termes
27:14de valeur, la valeur qui devait la mieux performer du S&P 500, on attendait une hausse de 50%
27:19sur Moderna, résultat des courses, elle a fait moins 50%.
27:25D'accord, donc il ne faut pas juste regarder le consensus, il faut regarder les composants
27:28presque de l'analyse.
27:30En tout cas, la stratégie de dire je suis systématiquement au consensus, c'est une
27:36façon d'aller dans le mur, parce qu'on peut quand même s'interroger quel est l'objectif
27:40des banques d'investissement qui émettent des attentes pour l'année, c'est peut-être
27:44pas d'avoir le plus juste possible.
27:46Pourquoi je dis ça ? C'est peut-être d'être le plus visible possible.
27:50Quand on voit une banque célèbre qui fait un très bon travail, qui s'appelle Saxo,
27:55qui chaque année dit les dix événements les plus marquants possibles, mais marquants
28:01en fait ils le disent eux-mêmes, ce n'est pas le plus probable, mais c'est le plus marquant.
28:05Bon c'est rigolo, c'est intéressant, ça stimule l'intellect, mais ce n'est pas le
28:09plus probable.
28:10Donc ils cherchent à se faire remarquer, et puis donner une information « gratuite »
28:15à la presse, à tout le monde, en disant à la fin de l'année ça sera ça, franchement
28:20on sait bien que quand c'est gratuit, alors ce n'est pas nous le produit, mais ça n'a
28:24pas de valeur.
28:25Ce qui est important c'est de savoir, pas chaque jour, mais savoir où on va, et non
28:30pas donner un chiffre en fin d'année pour l'année suivante.
28:32On finira là-dessus, merci beaucoup d'être venu ici, de nous avoir accompagné, je rappelle
28:37que vous êtes fondateur et dirigeant de Luxavie, merci beaucoup.
28:39Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bsmart4Change.