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Lundi 28 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Mathieu Corneti (Président, Impact Partners) , Yann Cristel (Directeur Général des Services, AQTA) et Alexia Alvarez (CMO, Monomeris)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:14un axe majeur de leur stratégie. Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Mathieu Cornetti, président de la société de gestion Impact Partners
00:23qui publie son manifeste pour une Europe à impact. Il nous présentera ses entreprises pionnières qu'il a financées.
00:29Dans le zoom de notre émission, on verra comment des collectivités locales peuvent s'engager dans l'économie circulaire avec l'exemple
00:37de la communauté de communes Auréquie-Bronc-Terre-Atlantique. Et puis, dans notre rubrique start-up, vous découvrirez Monoméris
00:44qui revalorise les déchets plastiques et qui en fait de nouvelles matières premières. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer.
00:51C'est parti.
00:59L'invité de Smart Impact, c'est Mathieu Cornetti. Bonjour. – Bonjour.
01:04– Bienvenue. Vous êtes le président de la société de gestion Impact Partners et vous publiez ce manifeste pour une Europe à impact
01:13aux éditions Vuybert, 9 entrepreneurs au service d'une transition juste. Et on va raconter, donner quelques exemples de ces entreprises
01:21que vous avez décidées d'accompagner, de financer. C'est quoi le point de départ d'Impact Partners, racontez-nous ?
01:28– Ça commence en 2007 avec, je pense, une prise de conscience collective suite aux émeutes urbaines qu'il y a des territoires
01:38sur lesquels il y a des enjeux sociaux très forts, que le levier de l'entrepreneuriat peut être utile, en l'occurrence pour y créer de l'emploi.
01:46Et donc, voilà, c'est l'idée d'associer la finance à un enjeu social fort. Et puis, depuis 2007, depuis plus de 15 ans,
01:57on a construit une plateforme qui est aujourd'hui reconnue comme une plateforme leader en Europe sur ces sujets sociaux,
02:04parce que très naturellement, beaucoup opposent la rentabilité au social. On a construit quelque chose d'européen
02:11avec des équipes d'investissement à Copenhague, à Francfort, à Milan, à Barcelone. Et puis, on a montré que ça marchait
02:18avec des supers entrepreneurs. Donc, effectivement, il y a neuf aventures entrepreneuriales qu'on a accompagnées
02:24vers cette dimension européenne, parce qu'il y a des solutions, elles existent pour cette transition juste.
02:29– Quand vous vous lancez, on vous prend pour un extraterrestre, ça n'existe pas, il y a déjà d'autres business angels
02:40ou sociétés de gestion qui s'orientent vers ce choix ou pas du tout ?
02:45– Non, à l'époque, aujourd'hui, je suis très heureux d'être réinvité dans votre émission Smart Impact.
02:51Ce terme d'impact, il est aujourd'hui populaire, utilisé, mais il faut imaginer qu'en 2007, en 2009,
02:59quand on a la société de gestion, le mot même d'Impact Investing n'existe pas.
03:05Donc, c'est juste, on ne va pas dire extraterrestre, mais très clairement, c'est beaucoup de gentillesse,
03:12beaucoup d'investisseurs qui me disent, à Mathieu et à toute l'équipe, à Abderrazak, écoutez, on regardera deal by deal,
03:20on regardera ce que vous avez fait. – Faites vos preuves quoi.
03:23– Oui, et ça, c'est… ça, en fait, 15 ans plus tard, c'est une réussite et malheureusement pour notre marché,
03:34c'est encore trop peu réalisé, mais il faut des histoires comme les nôtres.
03:41– Oui, quand vous dites ne pas opposer social et rentabilité, ça faisait partie des défis
03:48que vous souhaitiez relever dès le départ, c'est-à-dire faire cette démonstration ?
03:54– Cette démonstration, elle n'est pas évidente, ça dépend des modèles économiques.
03:58Si on prend un exemple social très fort, qui est le logement, prenons l'hébergement d'urgence.
04:04Vous avez des personnes qui dorment à la rue, il faut en urgence leur trouver un toit.
04:08Souvent, ce sont des familles et ce n'est pas que pour une nuit.
04:13Le résultat, c'est qu'en fait, si vous voulez faire un vrai accompagnement social,
04:17il faut aussi des cuisines, il faut préserver la cellule familiale.
04:22Et si vous commencez à installer dans votre hôtel des cuisines,
04:24ça prend de la place, ça coûte plus cher, vous êtes moins rentable.
04:27C'est un exemple comme beaucoup d'autres, où on se dit,
04:30mais en fait, si jamais on s'adresse à une population plus précaire,
04:36ça va coûter plus cher, ça va être moins rentable, ça va être vendu moins cher.
04:40Alors qu'en fait, il y a des modèles qui existent.
04:42Quand on a investi dans une entreprise qui fait du recyclage de matelas,
04:47que vous pouvez retrouver dans le livre, le modèle est assez simple.
04:50C'est qu'en fait, quand vous ouvrez une usine, c'est une vingtaine d'emplois
04:54pour des personnes en insertion, des gens qui sont en grande difficulté
04:57pour rentrer sur le marché du travail, parce qu'elles sortent de prison,
05:01parce que son primoire y vente.
05:03Et plus vous ouvrez d'usines, plus vous créez d'emplois pour ces personnes.
05:08Et ces emplois, c'est intéressant d'avoir cette agréable entreprise d'insertion
05:13parce qu'ouvrir une usine, en général,
05:15vous n'êtes pas très bien accueillis par les riverains.
05:17Mais si le pouvoir politique local comprend que c'est 20 emplois
05:19pour des personnes fragiles, vous êtes accueillis les bras ouverts.
05:23Et donc, c'est une croissance, plus d'usines, plus de chiffres d'affaires.
05:27Et à la fin, évidemment, une vraie plus-value aussi pour les actionnaires.
05:30Pourquoi ce manifeste pour une Europe à impact ?
05:34Vous vouliez insister justement sur une dimension européenne,
05:37sur une construction européenne autour de ces enjeux ?
05:40Je pense que l'ADN d'Impact Partner, c'est quand on a un problème,
05:44voire même une frustration, on est sur de la psychologie,
05:49mais quand on a simplement une frustration,
05:54on est né avec un passeport européen.
05:58C'est une réussite administrative.
06:02On a des élections européennes, c'est un carnet.
06:06Mais en termes d'entrepreneuriat, c'est quoi l'Europe ?
06:11Citez-moi une entreprise qui soit européenne.
06:15Il y avait Airbus, mais Airbus aux US, ils sont américains.
06:19Et en Chine, ils sont chinois.
06:22Cette réalité d'un entrepreneur en Europe, c'est que vous réussissez en France,
06:27on va vous orienter vers les US.
06:30Vous réussissez au Danemark, on va vous orienter vers les US.
06:33On est en plus sur des sujets qui sont très souvent hors-sol,
06:36c'est-à-dire que vous allez prendre un développeur à Barcelone
06:39et aller chercher un client en Chine,
06:41alors qu'en fait, sur nos sujets à nous, ces sujets sociaux,
06:44quand vous êtes avec un modèle qui fonctionne
06:47sur l'éducation des enfants autistes en France,
06:50il va falloir, pour aller en Allemagne, au Danemark ou en Italie,
06:53adapter votre modèle, il va falloir un accompagnement,
06:56et c'est la raison de notre fond.
06:58D'accord. Et donc, ça veut dire que, je reviens sur l'exemple d'Airbus,
07:02parce qu'il n'y a plus de géants européens,
07:06mais c'est par manque de volonté politique
07:08ou c'est parce que les entrepreneurs ne font pas cette démarche ?
07:11Parce que si on revient à l'origine de la création d'Airbus,
07:16c'est aussi beaucoup des chefs d'entreprise,
07:17ce n'étaient pas seulement les États qui avaient décidé de créer ce géant européen.
07:21Alors, pour moi, ces entreprises, il y a deux niveaux.
07:27En fait, pour moi, on n'a pas d'entreprise européenne et c'est un manque,
07:33parce que cette Europe entrepreneuriale, elle doit être incarnée,
07:37en particulier sur les sujets sociaux.
07:39Maintenant, soit vous êtes une entreprise nationale,
07:43soit vous êtes internationale,
07:45mais dès que vous êtes internationale, vous gardez votre nationalité,
07:49voire même vous la gommez.
07:51Des exemples, si on regarde des exemples de...
07:57Je pense qu'il y a une entreprise franco-allemande intéressante
08:00qui est Odo BHF,
08:02mais c'est le projet d'un entrepreneur qui est Philippe Odo,
08:06qui a décidé de devenir aussi allemand en Allemagne.
08:11Parce qu'en fait, c'est ça le gros défi qu'on relève avec Impact Partners,
08:16c'est qu'être européen, ça veut dire être danois au Danemark,
08:19français en France et italien en Italie.
08:21Et donc, si une solution marche dans un pays,
08:22il faut malgré tout, ce que vous nous disiez, l'adapter dans le pays.
08:26On peut prendre quelques exemples que vous citez dans votre livre.
08:32Peut-être le plus, avant que moi je choisisse les miens,
08:35le plus emblématique pour vous, c'est quoi ?
08:37C'est toujours difficile de choisir.
08:38Mais c'est pire encore, c'est que de façon totalement égocentrique,
08:43je vais revenir sur Impact Partners.
08:46Société de gestion, on est régulier en France,
08:48mais on est considéré comme danois au Danemark,
08:51avec une équipe d'investissement au Danemark,
08:53avec des investisseurs au Danemark,
08:54avec des entrepreneurs qu'on a financés au Danemark.
08:58Simplement, on est aujourd'hui une société européenne, une SE.
09:04Parce que quand vous allez au Danemark,
09:06vous venez pas en tant que français expliquer ce qu'est le social.
09:10Même si les français adorent expliquer les choses au monde entier.
09:13Avec un tout petit peu d'arrogance, mais bon.
09:15Et donc, il faut être extrêmement précautionneux.
09:17Et vous avez l'obligation en Europe de vous adapter à un contexte local.
09:23Pour revenir à nos exemples d'entrepreneurs qu'on a accompagnés,
09:27je peux prendre l'exemple de PRS, Plastic Repair System,
09:31qui est un entrepreneur espagnol qui se dit qu'on a marre de voir
09:37des palettes en plastique qui sont utilisées dans certaines industries
09:40être jetées à la poubelle dès qu'elles sont abîmées.
09:42Et donc, il va inventer la soudure en plastique sur du plastique.
09:46Il va ouvrir trois usines de sans-emploi pour des personnes en insertion.
09:52Et donc, on l'a aidé pour ouvrir une nouvelle usine.
09:54Vous l'avez financé à quel moment de son développement ?
09:57Eh bien, en fait, on a une période de détention d'accompagnement de 5 à 7 ans.
10:04Si vous voulez devenir Européen, par de la croissance interne ou externe,
10:09ça prend du temps.
10:10Et donc, il faut déjà un modèle économique éprouvé.
10:12Donc, on a attendu qu'il ait ces trois usines qui se tournent,
10:15qu'il ait ce chiffre d'affaires, que son modèle soit éprouvé,
10:18pour l'accompagner sur l'ouverture d'une nouvelle usine en Pologne,
10:22pour en ouvrir une autre en Roumanie.
10:24Je pense à Vélogique, qui est une entreprise basée à Lyon,
10:30qui est le spécialiste de la maintenance des flottes de vélos.
10:33Plus en plus complexe à maintenir.
10:36Et là aussi, c'est environ 200 emplois pour des personnes en insertion.
10:41En France, c'est Véligo, Vélogique, qui faisait Véligo, Vélib et autres.
10:45Et la flotte de La Poste.
10:49Et on les a accompagnés pour ouvrir une nouvelle filiale à Glasgow,
10:54avec une charity, et avoir ce modèle qui associe
10:58une performance économique et une performance sociale.
11:01Tiens, je voudrais qu'on prenne un dernier exemple.
11:03C'est une plateforme d'interprétariat en Allemagne, c'est ça ?
11:07Vous pouvez nous expliquer ce que c'est ?
11:08Attention.
11:09Ce n'est pas exactement ça ?
11:10Ce n'est pas ça, c'est que la société est autrichienne.
11:13Ah, si je leur dis que c'est allemand, ils vont être très en colère, ça je comprends.
11:16Exactement.
11:18En l'occurrence, c'est Félix, notre partenaire en Allemagne, à Francfort,
11:23qui a accompagné, identifié cet entrepreneur.
11:26Post-crise syrienne, un pays d'Europe, en l'occurrence l'Allemagne,
11:31s'est retrouvé avec un vrai enjeu d'accessibilité de certains services publics de base.
11:37Pouvoir saisir la justice, pouvoir avoir un rendez-vous médical
11:43et la confidentialité et la fiabilité.
11:46Et donc on a effectivement cette entreprise qui s'appelle SAVD,
11:50qui est basée en Autriche, qui propose des services d'interprétariat à distance,
11:56certifiés, pour certains services publics.
11:59Aider ces populations à trouver un emploi.
12:02Et malheureusement, avec la crise ukrainienne, c'est aussi ça.
12:08C'est pour ça qu'on parle de transition juste, c'est que cette transition aura lieu
12:12parce que le changement climatique aura lieu et qu'on aura des enjeux de migration,
12:17on aura des enjeux d'intégration.
12:19Et SAVD, c'est une solution qui est aujourd'hui présente en zone germanophone
12:25et on va essayer de les accompagner aussi pour être présente en Italie.
12:28Merci beaucoup Mathieu Kornieti.
12:30Votre manifeste pour une Europe à impact est donc publié chez Viber Édition.
12:35On passe tout de suite au Zoom de notre émission.
12:38Comment une communauté de communes booste l'économie circulaire ?
12:49Le Zoom de ce Smart Impact, on parle de l'engagement des collectivités locales
12:54pour l'économie circulaire, pour les mobilités douces aussi.
12:56Et on prend l'exemple d'Horay-Quibron-Terre-Atlantique.
12:58Bonjour Yann Christel.
12:59Bonjour Thomas Hugues.
13:00Bienvenue, vous êtes le directeur général des services de AQTA, Horay-Quibron-Terre-Atlantique.
13:05Combien de communes ? Combien d'habitants ? On est où ?
13:07Une intercommunalité de 24 communes, 90 000 habitants, 200 000 en été.
13:11Premier territoire touristique de Bretagne.
13:13On est entre Vannes et Lorient, entre la Ria d'Éthènes et le golfe du Morbihan.
13:17Et puis baignée au sud par la baie de Quibron, la Prisqu'Île de Quibron, les îles de Watt et Édic.
13:23Un beau territoire avec une grosse attractivité qui entraîne un certain nombre d'enjeux.
13:28Alors justement, c'est quoi les spécificités d'un territoire comme celui-là ?
13:32Déjà, j'en vois un dans ce que vous me décrivez, c'est l'accroissement de population.
13:35C'est-à-dire on passe de 90 000 à 200 000, on fait x2, x2,5 chaque été, c'est ça ?
13:41Oui, c'est ça. Donc ça entraîne en effet un certain nombre d'enjeux pour adapter les différentes politiques publiques,
13:46les différentes infrastructures à ce niveau que nous avons sur quelques mois de l'année.
13:52Et c'est bien sûr des enjeux financiers qui sont liés à ces mises à niveau.
13:58Et puis c'est aussi des questions de mobilité, des questions de logement.
14:02Cette attractivité nous pose de...
14:04Bien sûr, la politique touristique est une véritable richesse pour notre territoire.
14:08Oui, c'est une richesse, mais ce sont aussi des défis et des contraintes.
14:12Et notamment en termes de logement en effet, parce que le prix du logement, le prix du foncier explose.
14:17Et c'est difficile pour les entreprises de loger leurs salariés.
14:20On va parler de ces engagements, Economie circulaire, Mobilité 12,
14:25qui sont en quelque sorte symbolisés ou incarnés par un événement intitulé
14:30les circulaires que vous avez organisés pour les dix ans de la communauté de communes.
14:35Alors c'est quoi les circulaires ?
14:37Les circulaires, c'est l'envie en effet pour les dix ans d'Horaci Bonterre Atlantique
14:41de se projeter sur le long terme, d'imaginer le territoire dans 20 ans ou dans 30 ans,
14:45mais pas seul, pas uniquement avec les élus, avec les chefs d'entreprise du territoire.
14:51Et on a senti un vrai engagement de leur part.
14:53Et les circulaires, c'est donc à la fois un séminaire d'entreprise,
14:5640 entreprises engagées pour cette première édition, on a été très contents du résultat,
15:00sur deux jours, sur un certain nombre de tables rondes, d'ateliers,
15:03autour des transitions dans toutes leurs dimensions.
15:06Et puis du sport aussi, des activités proposées aux visiteurs.
15:09Voilà, et le dimanche en effet, une opération grand public,
15:121200 participants à vélo entre Auray et Carnac,
15:17pas très loin des Ménires, sur la grande plage de Carnac.
15:20Les entreprises qui avaient participé au séminaire ont engagé leurs salariés aussi dans cette opération,
15:25donc c'était ouvert au grand public, mais aussi une opération de cohésion d'entreprise
15:29pour le personnel de ces entreprises engagées.
15:31C'était aussi, on va évidemment parler du séminaire et les entreprises longuement dans cette interview,
15:36mais je rebondis sur cet événement sportif,
15:39c'est aussi une façon de faire la promotion des mobilités douces ?
15:42Oui, tout à fait. Alors événement sportif, c'est un bien grand mot.
15:44C'était un événement en effet autour des mobilités, une balade à vélo, grandeur G.
15:48D'accord, il n'y avait pas de classement et plein de records à battre.
15:53Exactement, une balade vraiment tranquille, mais en effet pour montrer qu'il y a des infrastructures,
15:57que c'est simple de se déplacer à vélo sur notre territoire, qu'il existe des infrastructures.
16:01Pardon, je vous interromps. Est-ce que c'est aussi simple que ça ?
16:02Parce que ça, c'est un vrai défi des consorts, des grandes villes où on est là,
16:07on dit voilà, mais plus jamais la voiture.
16:08On se rend compte que partout ailleurs en France, pour aller travailler, chercher les enfants,
16:12les emmener au sport, etc., sans voiture, c'est compliqué.
16:14Donc comment vous relevez ce défi-là ?
16:16C'est un vrai enjeu pour un territoire comme le nôtre.
16:18La Bretagne, d'une manière générale, a un mode d'urbanisation assez diffus.
16:21On a quelques grandes villes, Rennes, Nantes, si on considère que c'est en Bretagne,
16:24et un certain nombre de villes moyennes, comme Lorient, Vannes, Auray.
16:28Mais c'est vrai qu'il est difficile de se passer au quotidien de la voiture.
16:32Mais c'est une, j'allais dire, une addition de solutions en termes de mobilité.
16:36C'est bien sûr quand même les transports collectifs,
16:37et on vient d'investir avec nos voisins et la région Bretagne
16:42pour améliorer la fréquence des trains sur le bar au sud de la Bretagne, entre Quimper et Rennes,
16:48et pour en faire vraiment un moyen de mobilité quotidien.
16:52C'est aussi les infrastructures vélos, bien sûr.
16:54C'est l'encouragement au covoiturage.
16:57Il y a plein de solutions.
16:57C'est des additions de petites solutions comme ça qui nous permettront de faire un peu mieux,
17:02même si, en effet, bien sûr que la voiture reste un outil indispensable.
17:07Avec donc cet événement dans le cadre des circulaires, ce séminaire destiné aux entreprises,
17:13quelle était l'ambition initiale, en fait ?
17:17Pourquoi vous vous dites, il faut qu'on...
17:18Alors, moi, je peux penser à l'attractivité du territoire,
17:21au fait de maintenir les entreprises dans un territoire.
17:27J'ai plein d'idées, mais vous, quelle était votre mission ?
17:30L'attractivité, elle est là et elle existe.
17:32Et bien sûr, on l'entretient, mais il n'y a pas de difficultés de ce côté-là.
17:36L'ambition de ce séminaire, c'était vraiment de dessiloter,
17:39de se dire que l'intérêt général, ce n'est pas que la propriété du secteur public,
17:43des collectivités territoriales que nous sommes.
17:46C'est une appropriation de cet intérêt général par tous les acteurs,
17:50notamment les acteurs économiques et puis, pour une prochaine édition,
17:53certainement les acteurs associatifs, etc.
17:55Et on a été surpris de l'engouement et de l'engagement de ces entreprises
17:59qui, en effet, nous disent qu'on a besoin des collectivités
18:02pour participer au développement de ce territoire
18:04et pour imaginer le territoire dans 20 ou 30 ans.
18:08Et donc, ça passe notamment, on va pouvoir décliner quelques exemples,
18:12par la promotion de l'économie circulaire.
18:14Ça tombe bien, c'est le nom de cet événement, les circulaires.
18:18Déjà, quelles actions ?
18:19On parlera de ce qui a peut-être été partagé,
18:22les bonnes idées, les bonnes pratiques à l'occasion de ce séminaire.
18:25Mais déjà, qu'est-ce que vous faites aujourd'hui dans le territoire
18:27pour l'économie circulaire ?
18:29Alors, il y a par exemple une opération très simple qui s'appelle
18:31« Nos déchets sont vos ressources ».
18:33On amène les entreprises à se rencontrer quatre fois dans l'année.
18:37Il y a une plateforme en ligne aussi qui permet à des entreprises
18:40de partager tout simplement du matériel.
18:43Ça peut être des emballages, ça peut être des vieux déchets de chantier,
18:49ça peut être des moyens informatiques, des moyens immobiliers, etc.
18:53et qui sont partagés.
18:54Donc, cette plateforme en ligne qui permet de se rencontrer.
18:57C'est un exemple parmi d'autres.
18:58C'est ce que vous appelez la bourse aux ressources ?
19:00Oui, exactement.
19:01Et donc, ça marche depuis plusieurs années ?
19:02Ça marche bien, ça marche depuis deux ans et ça prend bien.
19:06On a 71 entreprises qui sont engagées dans cette démarche-là.
19:09Pendant les circulaires, on a eu un atelier spécifique là-dessus.
19:11Il y a eu 88 ressources qui ont été identifiées
19:14par les entreprises elles-mêmes qui participent à cet atelier
19:16comme étant des valeurs qui sont pourtant à l'origine des déchets,
19:21mais des valeurs à partager avec d'autres entreprises.
19:23Moi, je suis fasciné par ce changement d'état d'esprit,
19:26c'est-à-dire ce qui était un déchet qui nous coûtait de l'argent
19:28et dont il fallait se débarrasser.
19:29D'un seul coup, ça devient une ressource et du chiffre d'affaires pour les entreprises.
19:36L'économie circulaire, il y a aussi une logique d'emploi,
19:39de pérennisation de l'emploi local.
19:42Par définition, l'économie circulaire, elle ne peut pas être mondialisée.
19:44Vous voyez ce que je veux dire ?
19:45Oui, tout à fait.
19:46C'est vrai que c'est en effet un enjeu au niveau local
19:49de maintenir cette dynamique entre des entreprises
19:53qui n'ont pas souvent l'occasion de se rencontrer.
19:55On a été très étonnés de ça.
19:56Elles sont toutes membres de clubs business divers et variés, mais finalement…
20:00Alors qu'elles sont à quelques kilomètres les unes des autres.
20:02Oui, mais dans des domaines d'activité différents.
20:04Finalement, elles étaient heureuses de se rencontrer
20:06et nous, on pense que c'est notre rôle d'être facilitateurs,
20:09d'être accélérateurs de ces rencontres.
20:11Et de ces rencontres-là, ont émergé un certain nombre d'idées très concrètes
20:15en termes de circulaire et en termes de mobilité, par exemple.
20:19Une entreprise qui découvre qu'elle fait circuler des camions
20:23pour faire des livraisons, mais que les camions repartent à vide.
20:26Et elle découvre une entreprise qui est intéressée pour utiliser
20:28ce vide de camions, entre guillemets.
20:29C'est des choses toutes bêtes.
20:30Oui, mais c'est génial.
20:31Et on se dit, bon, vous n'êtes pas forcément…
20:33Et vous, vous dites, super.
20:34Nous, on a fait notre boulot.
20:35On a gagné notre journée.
20:36Et les entrepreneurs aussi.
20:38Oui, effectivement.
20:39Il y a un thème qui me semble important,
20:41parce qu'il est aussi à la fois problématique, parfois polémique.
20:45Mais ce n'est pas pour ça qu'il m'intéresse.
20:46Mais la question de l'artificialisation des sols.
20:50On a vu que le Premier ministre, dans une de ses premières déclarations,
20:53a dit, attention, il faut peut-être regarder ça de plus près.
20:55Peut-être qu'on va trop vite.
20:56Bref, comment vous conciliez ces deux enjeux
21:01qui peuvent sembler contradictoires, respect de la biodiversité,
21:05attention, objectif zéro artificialisation nette d'ici 2050,
21:12et le développement d'un territoire ?
21:15Alors, on a pour ça une vraie politique foncière,
21:17qui est une politique foncière publique.
21:20Mais on a découvert, ou on s'est assuré en tout cas,
21:23pendant ce séminaire des circulaires,
21:24que les entreprises adhéraient à cette politique
21:26et souhaitaient même y participer.
21:30Le foncier devient rare, en effet.
21:31Il est rare économiquement,
21:33parce qu'il devient sur un territoire comme le nôtre très cher,
21:35et il devient rare du fait de ces réglementations qui existent
21:39et dont on approuve la logique.
21:44Donc, maîtrise foncière publique pour faire,
21:45notamment, ce qu'on appelle le bail réel solidaire.
21:47On a créé un office foncier solidaire avec les entreprises,
21:51et elles seront appelées à être membres de cet office foncier solidaire
21:54pour loger des salariés.
21:56Le bail réel solidaire, c'est, on dit ceci,
21:58la propriété foncière de ce qui est dessus, le bâtiment.
22:01Et le foncier reste propriété de la collectivité publique.
22:04Et on développe la même logique dans le domaine économique.
22:07On est le premier territoire de Bretagne,
22:09et je crois le troisième en France à le faire.
22:11L'ensemble de nos zones d'activité publiques,
22:13celles qu'on aménage, seront désormais commercialisées
22:15en bail à construction.
22:16C'est à peu près l'équivalent.
22:17Le bail à construction, c'est, on aménage des lots.
22:19Il y a des financements publics pour aménager ces lots
22:22dans des zones d'activité.
22:23Mais il n'est plus question pour nous, maintenant,
22:25de vendre ces lots.
22:26On en reste propriétaire.
22:27L'objectif, c'est bien une logique de développement économique,
22:30de création d'emplois, de création de valeur.
22:31Les entreprises construisent leurs bâtiments.
22:34Ils ont un bail de longue durée.
22:36Mais à aucun moment, ils ne seront propriétaires du terrain.
22:39Ça, c'est vraiment un changement de logique complet.
22:41Mais là aussi, les entreprises sont intéressées.
22:43Certaines sont déçues parce qu'elles ont une logique patrimoniale.
22:48Mais dans ce cas-là, on leur dit qu'elles peuvent trouver
22:49sur le marché privé le foncier qu'elles veulent
22:52pour développer cette logique patrimoniale.
22:56Mais nous, pour ce qui nous intéresse,
22:57la création d'emplois,
22:58c'est comme ça qu'on souhaite procéder.
23:00Merci beaucoup, Yann Christel.
23:02Et à bientôt sur Bsmart4Change.
23:04On passe à notre rubrique Start-up, tout de suite.
23:07Générique
23:13Smart Ideas avec Alexia Alvarez.
23:15Bonjour.
23:16Bonjour.
23:16Bienvenue.
23:17Vous êtes la directrice marketing de Monomery.
23:20C'est une entreprise qui a été créée en 2019 par Maxime Lepinez
23:23sous un autre nom, Crimirotech.
23:27On va revenir à l'origine.
23:28C'est quoi l'idée de départ ?
23:29Alors l'idée, on a voulu apporter une solution au refus des tris.
23:34Il faut savoir qu'aujourd'hui, il y a des déchets
23:36qui ne peuvent pas être recyclés.
23:39Un refus des tris, ça va être un déchet, un paquet de chips.
23:42C'est-à-dire que c'est un produit qui ne peut pas être recyclé
23:45parce qu'il y a des composants qui font qu'il va aller
23:48soit à l'enfouissement, soit à l'incinération.
23:52Nous, on apporte une solution innovante qui a été une preuve été.
23:55On a des catalyseurs liquides minéraux qui vont apporter une solution
23:59et qui vont transformer ce déchet en monomère.
24:02Alors c'est quoi un monomère ?
24:04Parce qu'on dit polymère, monomère.
24:06Donc c'est quoi un monomère ?
24:07Tout à fait.
24:08Un monomère, c'est tout simplement le nom scientifique
24:11qu'on va venir donner à un gaz de type industriel,
24:14éthylène, propylène, cyrène
24:16et qui va servir à faire des produits de la vie quotidienne
24:20comme le plastique, le textile, des médicaments,
24:23des produits de la cosmétique, de la peinture, entre autres.
24:26Ça veut dire qu'on reviendra à la matière première,
24:29c'est-à-dire les déchets, quel type de déchets, etc.
24:32Vous nous réexpliquerez.
24:32Mais ce que vous proposez ensuite en bout de ligne à vos clients,
24:36c'est quoi ?
24:37C'est solide ?
24:39Pardon, mes questions, elles sont vraiment basiques.
24:40C'est solide, c'est liquide, c'est du gaz ?
24:43Qu'est-ce que vous proposez ?
24:43Alors on a un produit qui est sous forme de gaz
24:47qui va être utilisé par les polyméristes.
24:49D'un côté, on a nos clients qui sont à l'amont,
24:51c'est-à-dire les sites d'enfouissement,
24:53les centres d'incinération ou même des industriels
24:57qui ont des réchets et qui veulent valoriser cette matière
25:00en monomères.
25:02Ensuite, on a nos clients qui sont les industriels de la chimie
25:06et qui vont utiliser cette matière pour produire d'autres produits.
25:11Oui, c'est ça.
25:11Et donc on est dans un cycle vertueux d'économie circulaire.
25:16Tout à fait, parce qu'aujourd'hui, on a une machine
25:18qui est vertueuse pour l'environnement,
25:21c'est-à-dire qu'elle ne consomme pas d'eau,
25:23ne nécessite pas de consommables,
25:25est complètement électrifiée et émet très peu de CO2.
25:29Parce qu'il faut savoir qu'aujourd'hui,
25:30les monomères qui sont produits, ils sont issus de matières fossiles.
25:33Donc nous, on a une technologie qui permet de recycler
25:36des déchets de la matière et on peut transformer
25:40cette matière à l'infini.
25:42Oui, avec donc, on va essayer de ne pas être trop compliqué,
25:45mais vous parlez de dépolymérisation.
25:48C'est la logique ionique.
25:49Comment ça marche ?
25:51Alors, c'est des catalyseurs sous forme de liquides minéraux.
25:56Donc, ce sont des liquides qu'on va chauffer.
25:59On va mettre la matière, le déchet en contact avec ces liquides
26:04et ensuite, on va avoir un gaz qui aura les mêmes qualités
26:08qu'un gaz issu de la matière fossile.
26:11C'est important quand même d'avoir un gaz qui va être qualitatif
26:13afin qu'on puisse être tout à fait compétitif.
26:16Bien sûr.
26:16Et ce gaz va servir à faire de nouveaux produits,
26:20mais qui vont être complètement décarbonés.
26:22Ce qui est important à savoir, c'est que nous,
26:25on va travailler avec des sites d'enfouissement, incinération
26:29ou des industriels, mais le gaz, le monomère qui va en sortir,
26:34il va être la propriété du client, ce qui va lui permettre
26:37d'avoir un héroï en moins de quatre ans
26:39et une rentabilité à long terme.
26:41Oui, pour le client, le client, celui qui va racheter le...
26:45La machine, c'est-à-dire le centre d'incinération,
26:49site d'enfouissement ou l'industriel.
26:51Ok, bien compris. On parle de quels déchets au départ ?
26:54C'est des déchets plastiques ou ça peut être plus vaste que ça ?
26:57En fait, ça peut être tout type de déchets.
26:59Nous, on se focalise quand même sur les déchets plastiques
27:03parce qu'aujourd'hui, c'est une pollution qui touche tous les pays,
27:06mais on peut traiter tout type de déchets.
27:08Ça, c'est très important à savoir parce qu'aujourd'hui,
27:11il y a des technologies qui vont se focaliser sur un seul type de plastique.
27:15Alors que nous, on peut traiter tout type de déchets,
27:18même s'ils sont un mélange et même s'ils sont un souillé.
27:20Donc, on a cette capacité avec notre technologie de pouvoir tout traiter,
27:27ce qui est quand même un avantage pour des clients
27:30comme des sites d'enfouissement qui vont recevoir tout type de déchets.
27:34Ça veut dire notamment, il y a des plastiques qui ne sont pas recyclables aujourd'hui ?
27:38Oui, tout à fait.
27:39Parce qu'ils sont trop compliqués, il y a trop de matériaux mélangés, c'est ça ?
27:41Parce qu'il y a trop de composants, il y a trop d'additifs,
27:43ce qui fait qu'aujourd'hui, le tri mécanique, il y a une limite.
27:46Aujourd'hui, seulement 21% des plastiques sont recyclés en France,
27:499% à l'international.
27:51Et il faut savoir qu'il y a 460 millions de tonnes de plastique
27:55qui sont produites chaque année.
27:56C'est un marché qui continue de croire, la production de plastique ?
27:59Il va tripler d'ici 2060.
28:01Donc, il faut trouver une solution, il faut apporter une solution.
28:05Et le problème, c'est qu'aujourd'hui,
28:06un plastique n'est pas fait d'un seul type de monomères.
28:10Il y a plusieurs monomères, il y a des additifs,
28:12il y a des composants qui font qu'aujourd'hui,
28:15un centre de recyclage mécanique ne pourra pas recycler tous les plastiques.
28:20Vous venez de changer de nom, CRI-MIROTEC,
28:22c'est vrai que c'était un peu compliqué à prononcer.
28:24Monomérise, c'est plus simple.
28:25C'est aussi un moyen de se développer à l'international ?
28:29Tout à fait, nous, on tient à se développer à l'international
28:33parce que notre ambition, c'est de pouvoir contribuer à la décarbonation
28:38de l'industrie, de proposer un éthylène circulaire.
28:41Aujourd'hui, l'éthylène, c'est le monomère le plus utilisé dans le monde.
28:45Et de pouvoir équiper la plupart des centres d'incinération
28:48ou d'enfouissement avec une machine MELTA.
28:50C'est le nom d'une autre machine qui peut recycler
28:53jusqu'à 10 000 tonnes à l'année de refus d'étrie
28:57ou de tout type de plastique, comme je l'ai mentionné,
29:00afin de pouvoir diminuer l'impact de la production de plastique
29:06et éviter l'importation de matières fossiles
29:08afin de faire des monomères sur le territoire.
29:11Merci beaucoup, Alexia Alvarez.
29:13Une petite question perso, vous parlez combien de langues ?
29:15Alors, je parle 4.
29:17Ça va aider Monoméris à se développer à l'international ?
29:20Oui, tout à fait.
29:21Bon, ben voilà, c'était juste une petite question de curiosité.
29:23Merci beaucoup, bon vent à Monoméris.
29:26Je voudrais remercier les équipes de programmation et de production,
29:31Alexie Mathieu, Marie Billa, sous la houlette de Nicolas Juchat,
29:35et puis Romain Luc, le réalisateur, et Saïd Mamou, l'ingénieur du son.
29:39Belle fin de journée et à très vite sur Be Smart For Change.