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00:00 La Nouvelle Écosse et chaque matin un œil sur la vie économique de notre Touraine.
00:04 Et ce matin, nous allons ensemble nous poser cette question.
00:07 Comment se porte l'agriculture chez nous en Indre-et-Loire ?
00:10 Et t'as des lieux avec Cédric Raguin, élu à la Chambre d'agriculture
00:12 et en charge de l'installation de la transmission dans le département.
00:16 Bonjour Cédric Raguin.
00:17 - Bonjour.
00:17 - Merci d'être avec nous ce matin.
00:18 Comment est le moral des éleveurs ?
00:20 Comment vont-ils ?
00:21 Alors je parle des éleveurs, mais aussi des céréaliers, des arboriculteurs, etc.
00:26 Alors c'est assez... selon les filières, c'est assez disparate.
00:30 Il y a des filières aujourd'hui qui s'en sortent très très bien.
00:33 - Comme par exemple ?
00:34 - Par exemple, aujourd'hui en port, on s'en sort très bien.
00:37 Après il y a des filières où ça reste toujours compliqué,
00:40 comme la viande bovine notamment, le lait qui a rebaissé un petit peu.
00:43 Aujourd'hui, comme depuis des années, l'agriculture fait face au pouvoir d'achat
00:50 et la variable d'ajustement, ce n'est pas souvent les grandes surfaces et les industriels,
00:54 c'est souvent l'agriculteur qui paye la note du pouvoir d'achat pour le français.
00:58 Et aujourd'hui c'est un vrai problème.
01:00 Il y a la loi EGalim qui est sortie,
01:02 mais aujourd'hui, force est de constater que ce n'est pas forcément facile à appliquer,
01:07 parce que derrière, quand le prix du lait augmente, le prix de la viande augmente,
01:12 derrière on entend les consommateurs dire qu'ils n'ont plus assez d'argent pour manger.
01:16 Et du coup, on va taper sur l'agriculteur.
01:19 - Vous nous dites que dans le cochon ça va bien, dans le port ça va,
01:22 en tout cas les éleveurs s'en sortent bien, c'est dû à quoi chez nous ?
01:25 Est-ce que ce n'est pas le roi rose qui fait un peu le succès de la filière chez nous ?
01:30 - Non, parce que c'est des cours nationaux, voire même aujourd'hui mondiaux, voire européens.
01:35 - Et le port de Touraine, le roi rose est soumis à ces cours nationaux ?
01:38 - Oui. - Aussi ?
01:39 - Oui, oui. Après, c'est l'accès au marché plus local qui diffère.
01:44 - Puisque vous parlez de marché local, je pense au lait,
01:46 puisque vous parliez des cours du lait qui baissent,
01:49 est-ce que la solution, ce n'est pas aussi des débouchés locaux comme la laiterie de Verneuil ?
01:53 On le sait, ça marche plutôt pas trop mal là-bas.
01:55 - Si, la laiterie de Verneuil, c'est un super outil, un bel outil.
01:57 Maintenant, pour le faire perdurer, va falloir pouvoir installer des nouveaux agriculteurs pour...
02:04 - Ça veut dire qu'il en manque ?
02:05 - Ça veut dire qu'il en manque.
02:07 - Voilà une bonne nouvelle. Donc il y a des débouchés.
02:10 Combien il y a d'exploitation, tous métiers confondus d'ailleurs,
02:12 qui dépendent de la chambre dans le 37 ?
02:14 - Alors aujourd'hui, c'est à peu près 1800 exploitations d'agriculteurs
02:18 pour à peu près 2500 agriculteurs.
02:21 - Quand on parle d'exploitation, c'est-à-dire tous métiers confondus,
02:25 bien sûr, éleveurs, arboriculteurs, etc.
02:28 Les métiers de l'agriculture ne séduisent plus, on l'entend, à longueur de journée.
02:32 Est-ce que c'est vrai ?
02:34 - C'est vrai, mais comme dans beaucoup de...
02:36 Aujourd'hui, les métiers dans beaucoup de filières ne séduisent plus.
02:39 Aujourd'hui, la valeur travail, je pense qu'elle a perdu un peu de crédit en France.
02:44 - Sur des métiers très difficiles.
02:45 - Sur des métiers physiques, sur des métiers difficiles,
02:49 mais qui se sont modernisés, qui ont permis aujourd'hui,
02:51 d'avoir quand même, par rapport à nos parents, nos grands-parents,
02:54 d'avoir un confort de vie, un confort de travail,
02:56 qui s'est quand même amélioré avec l'automatisation.
02:59 - Mais qu'est-ce qui cloche, Cédric Raguin ? Pourquoi ça séduit plus ?
03:03 - Alors honnêtement, je ne sais pas,
03:05 parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'exploitation qui offre des salaires attractifs.
03:09 Nous, par exemple, si je prends mon exemple personnel,
03:11 on a eu du mal à recruter.
03:14 - C'est quoi un salaire attractif ?
03:16 - Nous, aujourd'hui, pour un salarié non qualifié qu'on devait former,
03:20 on proposait, dès l'entrée, 1 800 euros net,
03:25 pour 40 heures,
03:27 et avec perspective d'évolution.
03:29 - Donc d'augmentation aussi.
03:31 - Pour quelqu'un qui n'avait pas de diplôme.
03:33 - Voilà, et puis après, on a du mal à trouver des salariés qualifiés.
03:37 C'est pour ça que, à la Chambre, on a mis en place la formation Cap Main d'œuvre.
03:40 - Et justement, c'est quoi cette formation Cap Main d'œuvre ?
03:42 Elle est là pour séduire, pour faire découvrir ?
03:46 - Alors, elle est là pour, des fois aussi,
03:49 raccrocher des personnes à l'emploi,
03:53 parce qu'il y a beaucoup de personnes qui sont au RSA ou au chômage,
03:57 qui participent à cette formation.
03:59 Mais ça permet aussi, derrière, de trouver des salariés.
04:03 Aujourd'hui, je crois qu'un petit chiffre,
04:04 c'est 40% des candidats passés par cette formation,
04:10 aujourd'hui, travaillent encore dans l'agriculture.
04:12 - Donc, on est à quasiment 1 sur 2,
04:14 en termes de durabilité et de projet de vie.
04:17 Au bout de combien de temps ? 40% au bout de combien de temps ?
04:20 - Alors, la première formation, là, vous me posez une colle, je ne sais pas,
04:23 mais ça a quasiment, peut-être 5, 6, voire 10 ans de recul.
04:28 - Donc, avec un peu de recul, on est à 40% de gens qui restent dans le secteur de l'agriculture.
04:32 Merci beaucoup, Cédric Ragnin, d'être venu ce matin
04:35 pour faire cet état des lieux, en tout cas, de l'agriculture en Indre-et-Loire.

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