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Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Jean-Louis Perez, réalisateur, pour le documentaire "Le tour de France, une passion française" sur France 3.
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NewsTranscription
00:00 - Culture Média sur Europe, Philippe Vandel avec votre invité Philippe.
00:04 - Bonjour Jean-Louis Pérez, vous êtes journaliste, réalisateur de documentaires, notamment
00:09 la face cachée des énergies vertes dont on avait parlé ici, c'était sur Arte, on
00:13 avait parlé avec Bruno Patino, le patron d'Arte, mais également des docs qui concernaient
00:17 la FIFA ou alors le roi du Maroc.
00:19 Et là, vous célébrez un mythe à trois jours du départ du Tour de France, ça sera
00:23 samedi le 1er juillet.
00:24 Documentaire, le Tour de France, une passion française.
00:27 À voir ce soir à 21h sur France 3, il y a mille façons de raconter le Tour de France,
00:32 quelle est la vôtre ? Quel angle avez-vous choisi ?
00:34 - C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses sur le Tour de France chaque année, depuis
00:37 longtemps.
00:38 Là, c'est ce qui fait histoire commune, mémoire collective et c'est ça qui m'intéressait
00:43 de mettre en avant dans ce film.
00:45 - Mais vous racontez, il faut dire que c'est un documentaire historique, vous ne racontez
00:49 pas le Tour de cette année, ça n'a rien à voir avec la série de Netflix, ça n'évise
00:52 pas le sujet.
00:53 Vous partez du tout début, avec divers témoignages et divers éclairages.
00:59 - Moi-même, je ne suis pas fan de vélo.
01:01 Ce qui m'intéresse dans le Tour de France, c'est son histoire, c'est ce qu'il raconte
01:03 de l'histoire de France et on peut regarder l'histoire de France à travers le Tour de
01:08 France.
01:09 Il traverse les époques, il traverse le XXe siècle et le début du XXIe siècle, à chaque
01:15 fois, il est un miroir de notre époque, de l'époque dans laquelle il se trouve.
01:19 - Il traverse les nationalités, il traverse les partis politiques, il traverse les obédiences
01:22 - Le témoignage est assez impressionnant et surtout, c'est très éclectique.
01:26 On ne peut pas citer tout le monde.
01:27 Je vous laisse citer qui vous avez interrogé parce que ça part dans tous les sens et c'est
01:31 un compliment.
01:32 - C'est des Français.
01:33 En fait, c'est des Français.
01:35 Évidemment, les Français sont différents les uns des autres, mais ce qui était intéressant
01:38 quand on cherche à faire mémoire collective, c'est d'avoir des histoires individuelles
01:42 qui racontent quelque chose de l'histoire de notre pays.
01:44 Quand on a un Italien, quelqu'un d'origine italienne qui s'est intégré grâce au Tour
01:51 de France, il dit dans ma famille, il y a deux grands facteurs d'intégration, c'est
01:53 l'Église et le Tour de France.
01:54 C'est formidable que le Tour de France fasse ça.
01:56 Il y a des gens, Amar Amada, qui est un Français comme un autre, d'origine algérienne, qui
02:01 a découvert la machine à laver dans la caravane du Tour de France.
02:05 Il y a des gens plus connus, il y a Nicolas Sarkozy qui est fan de vélo, qui est interviewé
02:10 dans le film, mais simplement pour son rapport au Tour.
02:12 Voilà, on a chacun une histoire avec le Tour, on a chacun un souvenir.
02:16 Vous avez un souvenir, Philippe Bordel, du Tour de France ?
02:18 - J'en avais un, c'était chez ma grand-mère.
02:20 Quand j'étais petit, l'été, je m'ennuyais devant le Tour de France.
02:23 On a tous un souvenir de la Tour de France.
02:25 - Et moi, je ne m'ennuyais pas.
02:26 Et on retrouve la petite fille de Louison-Bobet, les descendants des cycles Mercier, le président
02:31 Michel-Hildre Leclerc ou Marion Rousse ou Jean-Paul Olivier, Nicolas Sarkozy.
02:36 Alors vous démarrez par le premier tour en 1903, d'abord quelque chose de formidable.
02:40 Vous avez colorisé les images et ça change tout parce que dans nos souvenirs, la vie
02:45 est en couleurs.
02:46 - Ça nous rapproche de l'image en fait.
02:49 Quand elle est en noir et blanc, elle nous paraît un peu lointaine, ancienne.
02:52 Et puis dès qu'elle est colorisée, c'est un travail qui nous rapproche de ce qu'on
02:57 voit en fait, qui nous plonge dedans.
02:58 - On est direct dans le mythe.
03:00 En 1903, les épreuves sont titanesques, les coureurs s'élancent au mieux de la nuit
03:04 pour faire 400 à 500 kilomètres.
03:05 Exemple d'étape, il faisait Paris-Lyon.
03:07 C'était une étape.
03:08 Ou alors Marseille-Toulouse d'une traite.
03:10 Et puis ici, on a une émission en média, les forçats de la route, expression forgée
03:16 par Albert Londres.
03:17 Tristan Bernard, je ne le savais pas.
03:19 Antoine Blondin, je le savais.
03:20 Les journalistes ont beaucoup fait, la presse a beaucoup fait pour le Tour de France et
03:22 sa légende.
03:23 - Oui, parce que ça se prête à ça, le Tour de France.
03:26 Il y a les coureurs, il y a le décor qui est la France.
03:29 Et puis il y a les rebondissements liés au sport et à la course.
03:32 Il y a les rebondissements liés à la course.
03:35 Donc ça se prête à écrire et à raconter des histoires le Tour de France.
03:39 - Alors vous évoquez également la récupération politique depuis De Gaulle.
03:43 À part Pompidou, tous les présidents de la République sont allés sur le bord de la
03:47 route voir le Tour.
03:48 François Mitterrand, on le voit faire des photos avec son appareil argentique de l'époque.
03:51 Et Nicolas Sarkozy vous a expliqué pourquoi.
03:54 - Quand vous êtes président de la République, la seule chose qui compte, c'est la France
03:59 populaire.
04:00 La France des usines, la France sur le bord de route lors du Tour de France.
04:05 Et ce n'est pas si facile de rencontrer la France populaire.
04:08 Où est-ce que vous pouvez vous mélanger à elle, partager avec elle ?
04:15 - Vous êtes d'accord avec lui ?
04:32 - Ça ne sépare pas, ça ne nous oppose pas le Tour de France.
04:37 Ça nous regroupe.
04:38 C'est ça la différence entre ce sport qui est gratuit.
04:41 Il faut le dire, les gens viennent, ils ne payent pas.
04:43 Ils sont là, contrairement aux salles de foot où les prêts sont de plus en plus chers.
04:48 Donc ça regroupe, ça ne nous oppose pas.
04:50 C'est formidable.
04:51 - Et même à la télévision, c'est gratuit.
04:52 Ce n'est pas sur des chaînes cryptées, c'est sur les chaînes publiques.
04:55 Et vous allez voir en quoi le Tour de France est éminemment politique, même dans la manière
05:00 de pédaler.
05:01 Jean-Louis Pérez avec nous, le Tour de France, une passion française à voir ce soir.
05:04 Et on est là dans quelques instants dans Culture Média.
05:06 A tout de suite.
05:07 - Avec Philippe Vandel et avec votre invité, Philippe, on parle du Tour de France avec
05:11 un documentaire à voir ce soir à 21h sur France 3, le Tour de France, une passion française.
05:16 - Ça parle un peu de sport, mais ça parle surtout de l'imaginaire derrière le sport,
05:20 le sous-texte, ce Tour de France.
05:22 J'ai découvert avec vous que le tracé du Tour était politique.
05:25 Par exemple, en 1919, c'est la fin de la guerre de 1914 et les organisateurs décident
05:29 de tracer une étape entre Strasbourg et Metz.
05:31 Pourquoi là ? Parce qu'on vient de récupérer la France, récupérer l'Alsace et la Lorraine,
05:35 reprise à l'Allemagne vaincue.
05:36 Et c'est un symbole, c'est construit comme un symbole.
05:38 Et c'est pour ça qu'on peut, en regardant l'histoire du Tour, voir une histoire de
05:42 France.
05:43 Là, ils veulent célébrer la victoire des Français.
05:44 On retrouve les provinces perdues, on passe en Alsace et à Lorraine.
05:47 Il y a des scènes de liesse, les gens sont contents.
05:49 Voilà, ils sont réintégrés à la France.
05:51 - Et la fascination, les Français sur le bord des routes, ça démarre.
05:55 Plutôt un accélérateur en 1936, deux semaines de vacances avec l'arrivée du Front populaire,
06:00 les premiers congés payés.
06:01 - Ça, c'est formidable, oui.
06:02 C'est comme ça que s'écrit l'histoire, c'est comme ça que le Tour de France devient
06:06 encore plus populaire, qui s'inscrit vraiment dans les habitudes des Français à l'été,
06:11 qui devient rendez-vous incontournable parce qu'il y a les congés payés.
06:13 Et donc le Front populaire, sans évidemment le savoir ou le vouloir, va donner un accélérateur
06:19 formidable au Tour de France.
06:20 Les gens vont venir, ils vont avoir le temps de se poser le bord des routes, ils vont pique-niquer,
06:25 ils vont déjeuner, ils vont faire la fête autour des coureurs qui passent.
06:29 - Ce sont les 30 glorieuses et en même temps vous opposez la France des villes avec la
06:32 France rurale qui se vide peu à peu.
06:34 - Le Tour de France, c'est une célébration de la ruralité annuelle.
06:37 Et effectivement, dans le contexte des 30 glorieuses où les campagnes se vident, il
06:41 y a un exode rural, on se rend compte que chaque année, il y a un coup de projecteur
06:45 qui est mis sur les campagnes et elles sont à l'honneur.
06:49 C'est un moment où les campagnes sont à l'honneur.
06:51 Effectivement, les coureurs sont plus d'origine paysanne que urbaine.
06:58 Ils viennent plus de la campagne, peut-être parce qu'on fait plus de vélo à la campagne,
07:01 on peut mieux s'entraîner.
07:02 En tout cas, c'est un fait et c'est pour ça que c'est un événement qui est plus
07:05 ancré dans les campagnes que dans les villes.
07:09 - Il y a un coureur qui est emblématique, ou de quoi la manière dont vous le traitez
07:11 est emblématique, c'est Louis-Jean Bobet.
07:13 Il a gagné le Tour en 53, 54, 55.
07:15 Il était au-dessus des autres, au-dessus du reste du peloton.
07:18 Et on va entendre un témoin clé de votre doc, il s'appelle Jean-Emmanuel Ducoin, il
07:21 est écrivain, il est journaliste à l'Humanité.
07:23 Il a couvert 33 Tours de France.
07:25 Et alors, il a une façon pour le moins politique de voir le vélo.
07:28 Vous pensiez, chers auditeurs, chers auditrices, que pour pédaler, il suffit de mettre les
07:32 mains en haut du guidon et de tourner les jambes.
07:34 Pas lui.
07:35 Voici comment il analyse le style de Louis-Jean Bobet.
07:38 - Chez Louis-Jean Bobet, outre la posture sur la machine, il y a aussi son attention
07:44 à la manière d'être cycliste.
07:45 Tout était calculé dans sa manière de paraître sur une machine.
07:50 Bien droit, bien lisse, etc.
07:53 Il est difficile pour un ouvrier, pour quelqu'un qui travaille dans l'industrie, qui vient
08:00 des champs, bref, pour le bas peuple, pour le dire clairement, il est difficile de s'incarner
08:05 dans Louis-Jean Bobet.
08:06 Il a un côté bourgeois du cyclisme.
08:09 - Voilà, lutte de classe dans le vélo.
08:11 Il ne va pas un peu trop loin, votre camarade ?
08:13 - Écoutez, non, c'est un fait que Louis-Jean Bobet n'était pas adoré de la France populaire.
08:19 - Oui, mais à le voir pédaler, moi, ce qui m'a étonné, c'est qu'en le regardant pédaler,
08:22 il voit qu'il n'est pas populaire.
08:24 - Ça, c'est l'expertise de Jean-Emmanuel Ducoin qui voit dans la façon de pédaler
08:28 une forme de bourgeoisie qui, dans la façon dont le coureur se pose sur son vélo.
08:35 Non, je ne trouve pas que...
08:37 En tout cas, dans les faits, c'est vrai que Louis-Jean Bobet n'incarne pas la France des
08:41 campagnes.
08:42 - Et on ressent dans votre documentaire ce que certains ont appelé la France moisie,
08:44 cette haine du succès.
08:46 Par exemple, quand un coureur est trop fort, les Français ne l'aiment pas.
08:48 Il y a eu Anctil, on préférait Poulidor à Anctil.
08:50 Anctil a gagné cinq tours et Poulidor n'a même jamais porté le maillot jaune.
08:53 Et puis le Belge, Eddy Merckx.
08:55 Vous rediffusez un micro-trottoir qui a été tourné dans les années 70 sur le bord de
08:59 la route.
09:00 Voici l'avis des Français sur Eddy Merckx qui a remporté cinq tours de France.
09:04 - Premier, Eddy Merckx !
09:07 - Il gagne trop souvent.
09:08 Il a changé un peu.
09:09 - J'ai honte d'Eddy Merckx, c'est l'horreur.
09:12 - Il n'est pas décédé.
09:13 - Moi, je le trouve putain égoïste.
09:16 - J'admire cette performance, mais je ne la rapprécie pas parce que c'est un prédateur.
09:19 - C'est un prétentieux.
09:21 - C'est un bêcheur.
09:22 - C'est un bêcheur.
09:25 - Voilà, c'est un bêcheur, c'est un prétentieux.
09:27 Le type, il essaie juste d'être le premier.
09:29 - Il n'est pas de chez nous.
09:30 - Il n'est pas de chez nous.
09:31 Il sent l'immense ouverture d'esprit.
09:33 Il vient de Belgique quand même, très très loin.
09:35 Et puis il y a un passage absolument savoureux.
09:37 Vous consacrez un long passage à la caravane du Tour de France.
09:41 Je n'avais jamais vu mon image préférée, je dois le dire.
09:43 C'est Yvette Horner sur le toit du Simca qui joue de l'accordéon dans une cage de verre
09:47 pendant toute l'étape, avant l'étape, comme la Papa mobile, 50 ans avant l'heure.
09:53 - Oui, Yvette Horner, elle a été dans la caravane, elle a très longtemps été dans la caravane.
09:58 C'est comme ça qu'elle s'est fait connaître d'ailleurs par les Français.
10:00 - J'ignorais, j'ignorais.
10:01 - Voilà, tout à fait.
10:02 - Et vous n'éludez pas la question du dopage non plus.
10:05 - Ce n'était pas le sujet puisqu'on était, ça a été beaucoup traité.
10:08 Moi, par ailleurs, je l'ai traité auparavant.
10:11 Donc là, on n'a rien éludé, on en parle, mais on n'en a pas fait beaucoup
10:14 parce qu'en fait, ce qui est intéressant, c'est de voir que malgré le dopage,
10:17 les Français restent fidèles au Tour de France et conservent un amour complètement démesuré à cette course.
10:23 Donc ça, c'est intéressant.
10:24 Le dopage, on en a parlé, comme vous le dites, on n'a rien éludé, mais on n'en a pas fait des tonnes.
10:28 Ce n'était pas notre sujet.
10:29 - Eh bien, on est bien d'accord avec ça.
10:30 Merci beaucoup, Jean-Louis Perez.
10:32 Je rappelle ce documentaire, le Tour de France, une passion française à voir ce soir à 21h sur France 3.
10:42 Merci d'avoir été avec nous, Jean-Louis.
10:44 - Merci beaucoup.
10:45 - Et le vrai Tour de France, le départ, c'est samedi.
10:48 Vous allez pouvoir le suivre en direct sur Ora.
10:50 - Ah bah oui.
10:51 - Tous les jours, évidemment, 8h30, le journal du Tour.
10:54 Culture Média, ça continue avec votre invité, Philippe Angel.
10:56 - Évidemment.
10:57 Notre invité, c'est l'acteur et réalisateur PEF ou alias Pierre-François-Martin Laval
11:01 pour son nouveau film qui sort aujourd'hui, "Les Vengeances de Maître Poutifar"
11:04 avec Christian Clavier et puis dans les indispensables musiques.