• l’année dernière
Lucky Luciano, ça te dit quelque chose ?
Si tu as vu la série « Boardwalk Empire », je suppose que oui.

De son vrai nom Salvatore Lucania, ce gangster était connu pour être le chef suprême de la mafia américaine, ainsi que le dirigeant des 5 familles de la Costa Nostra de New York dans les années 30 à 50.
Eh oui, le parrain des parrains aux États-Unis à l’époque, c’était lui. Il était celui qui a créé la Commission (une sorte de gouvernement du crime organisé américain).
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il a inspiré les personnages de Vito et Mickael Corleone dans la célèbre saga « Le Parrain ».

Pour connaître son incroyable histoire, je te propose donc ce documentaire en français (2021).
Comme la trilogie « Le Parrain », il sera disponible en 3 parties. Dans cette vidéo, tu auras la 1ère partie qui parlera de sa jeunesse et de son ascension dans la pègre..

Tu découvriras comment Lucky Luciano a vécu jeune, avec la formation de son gang (incluant Meyer Lansky, Frank Costello, Bugsy Siegel, Vito Genovese, Albert Anastasia ou encore Joe Adonis), les origines de sa gigantesque fortune (trafic d’alcool, racket et usure) et sa rivalité avec les vieux Dons (Giuseppe Masseria dit « Joe The Boss » et Salvatore Maranzano).
En bonus, il y aura également un passage dans lequel Al Capone est cité.

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Transcription
00:00 Je me présente, Salvatore Luccagna, mais vous me connaissez sûrement sous le nom de
00:08 Lucky Luciano.
00:09 Ça vous dit quelque chose ? J'étais considéré dans les années 30 à 50 comme le chef suprême
00:17 de la mafia américaine.
00:18 Ouais, rien que ça.
00:23 Petit immigré sicilien que j'étais, j'ai en effet réussi à monter au sommet du crime
00:27 organisé pour devenir capo di tutti capi, le parrain des parrains si vous préférez.
00:32 J'étais à la tête d'une organisation regroupant tous les plus grands chefs mafieux
00:39 du pays, et je dirigeais les 5 familles de la Cosa Nostra de New York.
00:46 Certains m'ont alors décrit comme l'un des hommes les plus puissants d'Amérique,
00:54 et aussi comme l'un des plus grands criminels que le monde ait jamais connu.
00:59 Comment j'y suis parvenu ? Ah, ça c'est une longue histoire, mais pour vous résumer
01:05 ça en quelques mots je dirais, le trafic d'alcool pendant la prohibition, les jeux
01:12 d'argent, l'usure, les relations politiques, et certains règlements de compte qui m'ont
01:20 aidé à arriver au sommet.
01:21 Si vous souhaitez en apprendre plus sur mon histoire, je vous invite donc à écouter
01:28 attentivement ce qui va suivre, parce qu'il y a beaucoup à dire.
01:49 Jésus ….
02:09 C'est à Lerca Rafriddi, une petite commune de la région Sicile, que je suis né le
02:23 24 novembre 1897.
02:25 Prénommé Salvatore, j'étais le troisième enfant de la famille Lucagna.
02:33 Dans la fratrie, nous étions cinq, il y avait mon grand frère Giuseppe, Francesca
02:39 ma grande soeur, Salvatore moi-même donc, et puis les deux petits derniers, Bartolo
02:46 et Conchetta.
02:47 Des cinq, j'étais le préféré de ma mère, Rosali Caporelli Lucagna, Caporelli étant
02:55 son jeune fille.
02:56 Elle était mariée à Antonio Lucagna, mon père.
03:00 Notre famille était très pauvre, je me souviens que mon vieux était sans le sou et que ma
03:09 mère comptait notre argent à chaque fin de mois, avec comme espoir de fuir cette situation
03:14 miséreuse.
03:15 Mes parents ambitionnaient alors d'immigrer aux Etats-Unis, surtout mon père, qui pendant
03:21 toute mon enfance ne parlait que d'une chose, partir en Amérique.
03:26 Ce que nous avons fini par faire au mois d'avril 1906.
03:31 A bord d'un vieux bateau, nous avons traversé l'Atlantique pour nous rendre dans un monde
03:37 diamétralement opposé à celui de la Sicile.
03:39 Nous ne le savions pas encore, mais nous quittions à ce moment-là l'univers paisible et familier
03:45 de l'El Carafridi pour un monde agité, où les gens semblaient particulièrement étranges
03:49 et terrifiants.
03:50 Notre destination, la ville de New York.
03:58 Mon père avait trouvé un petit appartement sombre et miséreux dans le quartier du Lower
04:03 East Side à Manhattan.
04:05 Pour ma famille et moi, c'était donc l'endroit où nous allions vivre pour les prochaines
04:09 années.
04:10 Dans ce quartier, il y avait de tout, des Siciliens, des Napolitains, des Calabrais,
04:19 des Irlandais ainsi que des membres de la communauté juive.
04:22 Nous étions tous mélangés et nous vivions dans la misère la plus totale.
04:27 Là-bas, rien n'a changé pour moi.
04:34 En réalité, j'avais uniquement échangé la pauvreté de l'El Carafridi pour celle
04:39 de New York.
04:40 Par la suite, mon père a commencé à chercher un emploi, chose qu'il a réussi à faire
04:53 en trouvant un poste de manœuvre.
04:54 Il avait un salaire plus élevé qu'en Sicile et pourtant cela lui permettait à peine de
05:01 subvenir aux besoins de la famille.
05:02 Mais bon, au moins, il savait qu'en Amérique, il y avait de l'espoir pour ses enfants.
05:10 Ouais, pour mes parents, l'école était la meilleure des choses aux Etats-Unis, surtout
05:17 qu'elle était gratuite contrairement à la Sicile.
05:19 Pour un gosse comme moi qui ne comprenait pas un traître mot d'anglais, aller à l'école
05:29 n'était pas facile.
05:30 Les premières années scolaires ont sans doute été le moment de ma vie où j'en
05:34 ai le plus bavé.
05:35 J'avais 9 ans et j'étais le plus âgé de ma classe.
05:38 Les autres gosses ressemblaient à des bébés et lorsqu'ils me parlaient, je ne comprenais
05:43 pas un foutu mot de ce qu'ils me racontaient.
05:45 D'ailleurs, c'est peut-être pour ça que j'ai voulu quitter l'école pour la rue.
05:50 Parce que oui, au moins dans la rue, les gens me comprenaient.
05:54 Là-bas, les gens parlaient le dialecte sicilien, ce qui était plus facile pour moi.
06:03 Avec mon âge avancé et ma grande taille, je regardais donc avec envie mes camarades
06:12 de classe plus brillants et plus jeunes que moi.
06:14 Ce qui me surprenait le plus étaient les enfants d'origine juive.
06:18 J'étais fasciné par la vitesse à laquelle ils absorbaient les connaissances et les
06:22 leçons.
06:23 Ces types-là avaient de la matière grise et je savais que plus tard j'en ferais mes
06:27 alliés.
06:28 Par la suite, je me suis mis à faire l'école buissonnière.
06:37 J'étais dans la rue et j'essayais par différents moyens de gagner de l'argent.
06:43 J'avais bien compris à l'époque qu'il y avait des gens qui en avaient et d'autres
06:47 qui n'en avaient pas.
06:48 Et ce qui était sûr, c'est que j'étais bien décidé à faire partie de ceux qui
06:52 en avaient.
06:53 Du coup, j'ai commencé à travailler comme coursier pour un marchand de glace du quartier.
06:58 Puis j'ai découvert qu'il y avait des moyens plus faciles pour s'enrichir et
07:03 j'ai alors commencé à voler tout ce qui me tombait sous la main.
07:05 À côté de ça, j'ai également proposé mes services de protection aux enfants juifs
07:12 harcelés à la sortie des cours par les Italiens et les Irlandais, plus âgés qu'eux.
07:18 Le 25 juin 1911, à force de sécher les cours, j'ai été envoyé dans une école spéciale
07:25 pour enfants déscolarisés à Brooklyn.
07:27 J'y ai passé 4 mois.
07:30 En sortant de là, j'avais compris que l'école était définitivement finie pour
07:35 moi.
07:36 Mon père m'a alors lancé un ultimatum, retourner en cours ou trouver du boulot.
07:42 J'ai choisi la deuxième option.
07:44 Seulement, les seuls emplois disponibles à l'époque étaient des postes de livreurs
07:51 et ils étaient rares.
07:52 Dans mon quartier, plusieurs jeunes de mon âge avaient quitté, comme moi, l'école
08:01 prématurément.
08:02 Ils n'avaient aucune éducation ou presque, et pourtant tous rêvaient d'une chose,
08:08 vivre dans l'opulence et le luxe.
08:09 C'est ainsi que des bandes de jeunes gars se sont formés et ont commencé à commettre
08:15 des délits dans tout le quartier, et j'en faisais partie.
08:18 Dès lors, nous dévalisions les boutiques, nous arrachions les sacs à main des vieilles
08:26 dames et d'autres choses comme ça.
08:28 Mais nous n'étions pas les seuls truands du coin.
08:34 Il y avait aussi les vrais professionnels, ceux qu'on appelait les donnes, des types
08:39 qui étaient venus comme nous d'Italie et qui s'étaient enrichis grâce aux raquettes.
08:43 À ce moment-là, j'étais mal vu par mon père, notamment à cause du séjour en école
08:50 de redressement.
08:51 Les quatre mois passés là-bas m'avaient toutefois taillé une certaine réputation
08:57 dans la rue.
08:58 Les autres gars du milieu me respectaient davantage.
09:01 Ce qui m'a permis par la suite de devenir le chef d'une bande.
09:06 Ma bande était composée de six à douze amis.
09:23 Tous étaient siciliens.
09:24 Ensemble, on terrorisait le quartier en pillant les magasins et en volant les passants une
09:30 fois la nuit tombée.
09:31 Des gangs comme le nôtre, il y en avait des dizaines dans le Lower East Side.
09:39 À cette période, les bandes de jeunes délinquants ne manquaient pas.
09:42 C'est alors qu'on s'aperçut d'une chose.
09:49 Le quartier devenait trop petit pour nos activités.
09:52 Les vols rapportaient effectivement peu, et il était donc nécessaire pour nous de
09:56 tourner notre regard vers l'extérieur.
10:01 Mes gars et moi avons de ce fait ciblé les Hauts Quartiers de New York.
10:07 Là-bas, les richesses étaient illimitées.
10:11 De là, nous avons pu conclure de nouvelles alliances et nous faire de nouveaux amis.
10:16 C'est d'ailleurs comme ça que j'ai pu rencontrer Francesco Castiglia, plus connu
10:24 sous le nom de Frank Costello, le chef du gang de la 104ème rue à l'époque.
10:30 Castiglia était italien comme moi.
10:34 C'était un gars intelligent, lucide, impitoyable et déterminé.
10:37 Il aspirait aux mêmes objectifs que moi, à savoir, monter au sommet de l'échelle
10:43 sociale.
10:44 Très vite, on s'est donc liés d'amitié.
10:47 Une amitié qui allait durer jusqu'à nos derniers jours.
10:49 A 15-16 ans, le crime est par conséquent devenu mon métier.
10:57 A côté de cela, j'ai tout de même continué les boulots de coursier pour gagner quelques
11:03 dollars supplémentaires.
11:04 Car oui, les délits que je commettais avec ma bande ne m'en rapportaient pas encore
11:09 assez.
11:10 Nous étions alors en 1915, et à cette période, plusieurs de mes camarades ont été arrêtés
11:21 par la police et condamnés à des peines de prison ferme.
11:23 Frank Castiglia, mon nouveau partenaire, était l'un d'entre eux.
11:30 Il a été arrêté cette année-là pour port d'armes.
11:32 De mon côté, j'avais eu pas mal de chance.
11:39 Les autorités commençaient à s'intéresser à mon sujet, mais j'évitais pour le moment
11:45 la justice.
11:46 Je dis ça parce qu'on m'a arrêté plus tard pour trafic de drogue.
11:51 En effet, dans mon boulot de coursier, dans lequel je transportais des chapeaux, j'avais
11:57 pris l'habitude de cacher de la drogue dans les articles que je livrais.
12:00 A l'époque, je travaillais pour un trafiquant notoire du coin, et j'arrivais à me faire
12:07 près de 100 dollars par mois.
12:09 C'était de l'argent facile.
12:11 Puis un jour, un mec m'a balancé, et le 26 juin 1916, j'ai dû comparaître devant
12:20 la justice pour détention illégale de stupéfiants.
12:22 Durant le jugement, j'ai plaidé coupable, et on m'a condamné à un an de prison.
12:30 Heureusement, au bout de six mois, j'ai pu sortir grâce à une libération conditionnelle.
12:36 Lors de ce séjour carcéral, j'avais changé de prénom.
12:42 Je ne m'appelais plus Salvatore, mais Charlie.
12:45 Pourquoi ? En fait, certains détenus avaient pris l'habitude de me surnommer Sallie en
12:51 prison, et je n'aimais pas ça.
12:53 Sallie faisait trop nom de fille, du coup j'ai choisi quelque chose de plus viril,
12:57 et Charlie sonnait bien.
12:58 Au mois de décembre 1916, je suis donc sorti de prison.
13:08 Suite à mon passage en tôle, mon prestige de chef de bande avait notamment augmenté.
13:13 De nombreux bandits voulaient que je travaille pour eux, mais cela ne m'intéressait pas.
13:21 Obéir aux ordres d'un supérieur, ce n'était pas fait pour moi.
13:25 Je devais être le chef, et rien d'autre.
13:27 A la fin de l'année 1917, j'ai donc formé le gang qui me suivrait jusqu'au sommet.
13:40 Dans ce dernier se trouvait mon ami Frank Castiglia, sorti entre temps de prison, et
13:44 deux autres membres originaires de mon quartier, le Lower East Side.
13:47 C'était deux jeunes juifs qui nourrissaient les mêmes ambitions que moi.
13:50 Meyer Lansky, un petit gars agressif d'environ 1m60 qui ne se laissait pas faire.
13:56 Ce gars-là avait les mathématiques dans le sang et était très intelligent.
13:59 Il était toujours accompagné par un mec de 4 ans plus jeune que lui et qu'il suivait
14:03 comme son nombre, Benjamin Siegel.
14:06 Benjamin Siegel, surnommé plus tard Bugsy, était un gars grand et beau.
14:11 Il n'était pas aussi intelligent que Lansky, mais il savait utiliser son charme pour influencer
14:15 ses victimes, comme ses amis d'ailleurs.
14:17 Siegel avait la réputation d'un dur à cuire.
14:20 Il était le premier à donner un coup de poing dans une bagarre et ne sortait jamais
14:23 sans son calibre.
14:24 Frank Castiglia, que l'on a surnommé plus tard Frank Costello, Meyer Lansky, Siegel
14:35 et moi étions donc sur le point de former une bande redoutable.
14:38 Ce qui faisait notre force était notre complémentarité.
14:44 Costello, Lansky et moi étions les analystes.
14:48 Nous savions parfaitement gérer nos émotions et nous prenions toujours les décisions de
14:52 manière réfléchie.
14:53 Quant à Siegel, c'était tout l'inverse.
14:56 Le genre de type complètement téméraire et toujours dans le feu de l'action.
14:59 Ainsi, avec mes nouveaux associés, les affaires marchaient beaucoup mieux.
15:07 Le nombre de vols, de cambriolages et de braquages a considérablement augmenté et les bénéfices
15:13 ont commencé à s'accumuler.
15:14 Je me souviens qu'il y avait parfois tellement de fric qui rentrait dans les caisses qu'on
15:19 avait du mal à le compter.
15:20 Même Lansky, le génie en calcul, perdait parfois les pédales, pour vous dire.
15:25 En novembre 1918, notre gang comptait une vingtaine de membres.
15:36 Les bénéfices montaient en flèche et c'est alors que nous avons décidé d'investir.
15:40 Notamment chez les bookmakers, déjà bien implantés à l'époque.
15:43 C'était le début de ce qu'allait devenir l'Empire du jeu et du pari clandestin.
15:50 A cette période, c'était comme si un monde nouveau s'ouvrait à nous.
15:55 Grâce au jeu, on savait désormais qu'on avait les moyens d'atteindre la richesse
15:59 et le tout de façon plus ou moins légale.
16:01 Il nous suffisait en effet d'acheter la protection de la police et le tour était
16:05 joué.
16:06 Pourtant, ce ne sont pas les paris clandestins qui nous ont le plus enrichi, mais l'alcool.
16:13 Le 16 janvier 1919, le 18ème amendement de la constitution des Etats-Unis a effectivement
16:19 été ratifié.
16:20 Son but ? Interdire la fabrication, la vente et le transport de boissons alcoolisées dès
16:28 l'année suivante, c'est à dire au début de l'année 1920.
16:30 En d'autres termes, la prohibition a commencé et nous sommes entrés dans la fameuse époque
16:39 des années folles.
16:40 Une période qui allait permettre à la pègre américaine et à notre gang de se développer
16:44 considérablement.
16:45 Vers la fin de l'année 1920, mes gars et moi avons fêté le retour d'un ami qui faisait
17:10 particulièrement parler de lui à Chicago.
17:11 C'était Alphonse Capone.
17:17 Capone avait 3 ou 4 ans de moins que moi.
17:21 C'était un mec au tempérament violent, qui voyait loin et qui avait du cran.
17:24 Il avait quitté New York pour Chicago suite à mes ordres et à ceux de Frankie Yale.
17:29 A l'époque, Capone avait en effet déjà deux meurtres à son actif.
17:48 La justice voulait alors sa peau, ce qui nous avait convaincu de l'envoyer chez notre
17:52 ami Johnny Torrio, qui opérait à Chicago.
17:57 Un an s'était donc écoulé depuis son départ, et voilà que nous le revoyons à
18:02 New York pour une courte visite.
18:04 Il était habillé d'un costume fait sur mesure, portait des bagues en diamant et avait
18:11 un gros cigare à la bouche.
18:12 Le type respirait la puissance.
18:14 Capone avait réussi financièrement grâce à l'agnole.
18:22 Nous étions en pleine prohibition et il était devenu, avec Torrio, le roi du trafic
18:29 d'alcool à Chicago.
18:30 En voyant sa réussite, j'ai immédiatement eu pour idée de faire de même.
18:38 New York étant la plus grande ville des Etats-Unis, je savais qu'il y avait moyen
18:44 de faire quelque chose.
18:45 Mais je savais aussi que ça n'allait pas être facile, car il y avait beaucoup de concurrence.
18:52 Mes acolytes et moi étions jeunes, j'avais seulement 23 ans, alors que mes rivaux étaient
19:00 plus âgés et plus expérimentés.
19:01 Ainsi, avant de nous lancer dans le trafic d'agnole, notre gang a recruté un nouveau
19:07 membre, Joseph Anthony D'Otto, plus connu sous le nom de Joseph Adonis ou Joe Adonis,
19:15 un jeune de 18 ans expert dans l'art du cambriolage.
19:17 Il me faisait toujours marrer car il n'arrêtait pas de se regarder dans la glace et de se
19:22 coiffer.
19:23 En fait, ce mec se prenait littéralement pour une star de cinéma.
19:26 Avec lui à nos côtés, nous avons entrepris notre première affaire dans le trafic d'alcool,
19:36 la première d'une longue série.
19:37 La prohibition nous a permis d'obtenir des bénéfices encore plus importants, et le
19:43 tout avec beaucoup moins de risques.
19:45 Les peines encourues pour ce type de délit étaient légères, et quand bien même quelqu'un
19:50 se faisait prendre, il était très rare d'aller en prison.
19:52 De toute façon, pour nous protéger, on graissait la patte aux flics et aux politiciens.
19:59 Comme ça, on était tranquille.
20:01 Le spécialiste dans ce domaine, c'était Franck Costello.
20:11 Costello avait à peine deux ans de plus que moi, mais il avait déjà l'aisance et la
20:15 classe d'un type deux fois plus âgé.
20:17 Il était spécialisé dans le trafic d'influence et dans la corruption de fonctionnaires.
20:21 Grâce à lui, nous avons pu développer notre activité en toute tranquillité.
20:26 La police fermait les yeux sur notre activité de contrebande d'alcool, et nous étions
20:31 ainsi protégés.
20:32 Mais plus le gang s'engageait dans le trafic d'alcool, et plus les choses devenaient
20:42 complexes.
20:43 Si bien que chaque membre de la bande a fini par acquérir un domaine d'expertise.
20:47 Costello s'occupait comme dit de la sphère politique.
20:51 Il entretenait les relations avec la police et les politiciens pour protéger notre business
20:55 de niol et les autres activités.
20:56 Lansky et Siegel étaient spécialisés dans le transport d'alcool clandestin.
21:02 Pour cela, ils avaient formé leur propre équipe, le gang Bug et Meilleur.
21:08 Adonis était, lui, impliqué dans les raquettes.
21:11 Quant à moi, je dirigeais les opérations, je recrutais les nouveaux membres et je cherchais
21:18 de nouveaux alliés.
21:19 En d'autres termes, j'étais le chef.
21:21 Au fait, en parlant de nouvelles recrues, c'est à cette période que Vito Genovese
21:29 nous a rejoint.
21:30 Genovese était un jeune voyou trapu et musclé qui savait se montrer impitoyable avec une
21:36 arme à feu.
21:37 Je l'avais propulsé au rang de lieutenant et je pensais alors qu'il me serait loyal
21:40 jusqu'au bout.
21:41 C'était une grossière erreur, j'allais m'en apercevoir bien plus tard.
21:46 En plus de Genovese, notre bande a recruté un autre truand, Albert Anastasia.
21:57 Trapu et musclé comme Genovese, Anastasia était un gars violent, le genre de type capable
22:02 de tuer sur un coup de tête.
22:03 D'une loyauté à toute épreuve, je trouvais en lui un précieux allié.
22:08 Lansky et Costello ont également enrôlé quelques membres dans la bande.
22:15 Le premier, recruté par Lansky, était Louis Bukalter, surnommé Lepki.
22:21 Un type pas très intelligent, mais qui avait du cran et de l'ambition.
22:25 Le deuxième, recruté par Costello, se nommait Dutch Schultz, un truand qui dominait le trafic
22:32 d'alcool dans le Bronx.
22:33 Enfin, il y avait ce type, Arnold Rothstein, une sorte de mentor pour moi.
22:41 Sa passion, c'était le jeu, et je le secondais régulièrement lors de ses parties de poker.
22:52 On se faisait tous les deux de l'argent comme ça.
22:54 Rothstein trempait comme nous dans le trafic d'alcool clandestin.
22:59 Mais il était surtout connu pour avoir truqué la finale du championnat de baseball de 1919.
23:05 Grâce à lui, j'ai vraiment appris ce qu'était l'élégance.
23:19 Il m'a appris à m'habiller avec classe, à me tenir à table, et tous les autres
23:23 codes du gentleman.
23:24 Je veux dire que c'était le meilleur professeur des bonnes manières qu'un type comme moi
23:29 pouvait avoir.
23:30 Nous étions donc en pleine prohibition, et l'argent coulait à flots.
23:39 Les affaires marchaient bien pour notre gang, qui se transformait petit à petit en véritable
23:45 entreprise.
23:46 Une réussite qui a tout naturellement attiré l'attention des gros bonnets du milieu.
23:53 Oui, certains chefs mafieux new-yorkais voulaient leur part du gâteau.
23:58 Nous étions en 1923.
24:18 J'avais 26 ans, et j'étais déjà à la tête d'une importante entreprise clandestine.
24:23 A l'image d'Al Capone, j'avais réussi à m'enrichir grâce au trafic d'alcool.
24:28 D'ailleurs, ma réussite était telle que des concurrents directs ont commencé à m'envoyer
24:33 des propositions d'alliance.
24:35 C'étaient les chefs de la mafia italienne de New York.
24:40 Des gars plus âgés que nous, qui n'étaient venus aux Etats-Unis qu'à l'âge adulte.
24:43 Ils avaient grandi dans les traditions de la mafia sicilienne, et ne s'étaient jamais
24:49 affranchis de ces dernières.
24:50 Rares étaient les personnes du milieu qui les connaissaient.
24:54 Ils préféraient généralement rester entre eux, dans la familiarité et la sécurité
24:58 de leur ghetto italien.
24:59 Avec leurs vêtements sombres et démodés, leur gros ventre, leur grosse cuisse et leur
25:04 moustache à la gauloise, on avait l'impression qu'ils sortaient tout droit d'une bande
25:08 dessinée.
25:09 Parmi eux, il y avait Giuseppe Masseria, dit Joe the Boss, et Salvatore Maranzano.
25:21 C'étaient des vieux donnes qui gagnaient leur pain grâce aux monopoles qu'ils exerçaient
25:26 sur le marché d'articles de la communauté italienne, comme les artichauts, l'huile
25:30 d'olive ou le fromage.
25:31 Ils contrôlaient également toutes les formes de jeux et de paris situés dans le ghetto
25:37 italien.
25:39 Mais au bout d'un moment, ils ont commencé à sortir de leur ghetto et à s'intéresser
25:45 au marché d'alcool clandestin.
25:46 Pour accaparer un marché, les vieux donnes essayaient généralement d'éliminer leurs
25:54 concurrents directs en les annexant.
25:56 Et c'est comme ça que j'ai reçu quelques temps plus tard une première proposition
26:01 venant de Salvatore Maranzano.
26:05 Maranzano n'était pas n'importe qui.
26:08 A l'époque, c'était le mieux placé pour devenir le chef suprême de la mafia américaine.
26:12 Il m'a donc donné rendez-vous dans l'arrière-salle d'un petit restaurant à Little Italy.
26:22 Lors de notre entrevue, il a commencé à me flatter en me disant qu'il était impressionné
26:26 par ma réussite, que j'avais du nerf, de la matière grise et de l'imagination.
26:30 Mais il m'a dit aussi qu'il n'aimait pas les types avec qui je travaillais.
26:35 Ouais, les vieux donnes comme lui respectaient tellement les traditions de la mafia qu'il
26:39 ne supportait pas lorsque des non-siciliens comme Lansky, Sigel, Costello, Lepki, Rothstein
26:44 ou Adonis intégraient le milieu.
26:45 Dès lors, je l'ai interrompu.
26:49 Je lui ai dit que c'était mes amis et qu'il était hors de question de les mettre sur
26:53 la touche.
26:54 Maranzano a alors fait marche arrière, puis a communiqué son offre.
27:02 Il voulait sans surprise que j'intègre son organisation en me donnant, d'après
27:07 lui, un poste important.
27:08 Il m'a ensuite demandé d'y réfléchir, puis on s'est séparés.
27:13 Plus tard, je lui ai communiqué ma réponse.
27:19 C'était non.
27:22 Je lui ai dit que la proposition était forte et intéressante, mais que ce n'était
27:26 peut-être pas le bon moment.
27:27 Évidemment, il n'a jamais été question pour moi d'envisager sérieusement son offre.
27:32 Je voulais juste gagner du temps.
27:34 Et j'avais bien fait, car le succès de notre business de trafic d'alcool a continué
27:40 de plus belle.
27:41 Notre empire s'est étendu progressivement dans tout New York.
27:47 J'avais le meilleur alcool de la ville, et je fournissais des clients distingués
27:51 comme les gens de la haute société.
27:52 Notre affaire marchait du tonnerre, et puis j'avais l'impression d'être invincible
28:00 vu que les autorités étaient de notre côté.
28:02 Pourtant, par la suite, Maranzano est revenu à la charge.
28:10 J'assistais tranquillement à un combat de boxe quand il est venu me parler.
28:15 « J'ai une proposition à te faire.
28:26 » « Tu veux dire comme celle que tu m'as faite
28:30 la dernière fois ? » Maranzano secoua la tête et me dit « Non,
28:36 non, celle-ci est plus avantageuse. » Après avoir donné mon accord, on s'est
28:43 donc rencontré dans son quartier général à Little Italy.
28:47 À cette réunion, j'avais délibérément amené Frank Costello.
28:52 Je voulais voir si Maranzano avait changé de son opinion vis-à-vis des étrangers.
28:56 Mais bizarrement, il l'a accueilli à bras ouverts.
29:00 Sauf que ce n'était pas le cas de tout le monde.
29:03 Maranzano m'avait en effet communiqué sa nouvelle proposition.
29:06 « Je voudrais que tu rejoignes la grande famille Maranzano.
29:11 Tu serais comme mon fils, mon fils préféré.
29:13 » Il voulait que je devienne le premier lieutenant
29:18 de sa famille.
29:19 En échange, je récupérerai tout le marché d'alcool clandestin de son organisation
29:23 et il me laissera une totale liberté de mouvement.
29:25 À une condition toutefois.
29:28 Lansky et Siegel ne seraient pas de la partie, car ils étaient juifs.
29:32 Suite à cet entretien, je ne lui ai pas donné de réponse immédiate.
29:42 Personnellement, je savais que je devais refuser sa proposition.
29:46 Mais je voulais tout de même demander l'avis de mes associés.
29:49 Je les ai ainsi tous convoqués.
29:53 Il y avait Costello, Lansky, Siegel, Adonis et Genovese.
29:58 Après avoir expliqué la situation, j'ai entendu les avis de chacun.
30:02 Costello commença.
30:04 « C'est une proposition fantastique.
30:07 Et maintenant, grâce à Charlie, on sera sur un pied d'égalité avec les Siciliens.
30:11 » Je regardais mes amis et je voyais que tout
30:14 le monde était d'accord, sauf Lansky.
30:16 Je lui alors dis « Et toi, qu'est-ce que t'en penses, mon petit meilleur ? »
30:21 « Y a de la merde au bout du bâton.
30:25 »
30:26 Là, tout le monde a commencé à brailler en même temps.
30:30 Costello était en colère et s'en est pris à Lansky.
30:33 « Même avec cette machine à calculer qui te sert de tête, tu pourras pas compter le
30:37 fric qu'on va se faire avec cette combine. »
30:38 C'est à ce moment que je suis intervenu.
30:42 « Mais qu'est-ce que vous avez, les gars ? Vous ne voyez pas que ça ne pourrait pas
30:46 durer plus de 48 heures ? Il n'y a pas besoin d'avoir une grosse cervelle ou une machine
30:50 à calculer ou quoi que ce soit pour savoir que dès qu'on se mettrait avec Maranzano,
30:54 ce gros porc nous ferait buter. »
30:55 Tout à coup, il y a eu un blanc.
30:59 Un silence rompu par Genovese.
31:02 « Charlie doit avoir raison.
31:04 Maranzano ne peut pas se permettre de laisser un type avec un cerveau comme celui de Charlie
31:08 se balader en liberté. »
31:09 Finalement, tous se sont mis de mon côté.
31:13 Et c'est là que je leur ai dit « Dans ce cas, avons-nous peur de ce type ? »
31:19 En fin de compte, notre gang a fait part de sa réponse à Maranzano.
31:32 C'était non.
31:33 Du moins pour le moment.
31:34 Notre refus à cette seconde offre de Maranzano s'est alors répandu comme une traînée
31:41 de poudre.
31:42 Une publicité qui m'a permis, encore une fois, de gagner en influence dans le milieu
31:47 et de travailler avec d'autres bandits comme…
31:49 « Enoch Lewis Johnson, dit Nucky, le patron d'Atlantic City, une station balnéaire
31:55 dans laquelle ils contrôlaient tout, de la vie politique au trafic d'alcool.
31:58 »
31:59 Et « Moe Dalitz, un puissant trafiquant de niol qui opérait à Cleveland.
32:04 »
32:05 Mais la plus grosse conséquence que ce refus ait entraîné a été la prise de contact
32:12 de Giuseppe Masseria, le patron des patrons du milieu sicilien aux Etats-Unis à cette
32:16 période.
32:17 Lui et Maranzano se vouaient une haine féroce.
32:20 Maranzano voulait accéder au trône de patron des patrons et pour cela ses hommes sabotaient
32:25 régulièrement les entreprises de Masseria.
32:28 La tension entre les deux hommes était telle qu'une guerre de gang était inévitable.
32:33 J'ai donc rencontré par surprise Masseria dans un club en soirée.
32:43 Il était accompagné par plusieurs de ses lieutenants et un groupe de jolies filles.
32:47 Quand il m'a vu, il m'a interpellé en sicilien et on a ainsi commencé à discuter.
32:52 Masseria voulait qu'on se rencontre le lendemain pour discuter business, ce qu'on a fini par
32:59 faire.
33:00 La réunion a eu lieu dans un restaurant modeste situé juste à côté du club de Maranzano.
33:07 J'avais l'impression de revivre la même situation qu'avec Maranzano deux mois plus
33:11 tôt.
33:12 A une exception près.
33:13 Masseria n'avait pas la culture et l'éducation de son rival.
33:16 Il était petit, gros et parlait de façon vulgaire.
33:20 En fait, il me faisait penser à un gros porc.
33:25 En discutant avec lui, je le voyais systématiquement regarder avec haine en direction du camp ennemi.
33:30 Puis il a agité son index et a gueulé.
33:32 "Écoute-moi toi, un de ces jours, peut-être demain, il va y avoir une guerre.
33:37 Je sais ce que ce fumier essaye de faire.
33:39 Il voudrait te mettre à l'écart parce qu'il pense que comme ça il pourra m'avoir.
33:43 Et c'est là Charlie qu'il se surestime.
33:45 Viens avec moi et on lui fera sa fête tous les deux, une fois pour toutes."
33:50 Masseria voulait que je devienne son bras droit.
33:53 Durant l'entretien, il m'avait fait une proposition semblable à celle de Maranzano.
33:58 Mais je lui ai dit qu'il me fallait du temps et que je ne voulais pas prendre de décision
34:03 intive.
34:04 C'est alors qu'il continuait à beugler.
34:06 "Mais réveille-toi, bon sang.
34:08 T'as pas encore compris que s'il ne t'a pas encore dégommé et tous tes petits copains
34:12 avec, c'est parce qu'il a besoin de toi.
34:14 Sois pas idiot, viens avec moi et tu seras le bras droit du vrai patron sicilien de toute
34:18 cette putain de ville.
34:19 C'est du pognon que tu veux.
34:20 Tu gagneras plus d'argent avec moi que tu ne pourras en compter.
34:23 Tu n'as qu'un mot à dire."
34:26 Ainsi, tout en l'écoutant, je me demandais lequel entre Masseria et Maranzano serait
34:32 le meilleur allié.
34:33 Puis je me suis dit qu'en fait, il serait préférable de les éliminer tous les deux.
34:38 Auparavant, mes amis et moi avions déjà été d'accord pour tuer Maranzano, et je
34:49 savais de toute façon qu'un jour ou l'autre, un des deux me ferait buter.
34:51 Ce que je devais donc faire, c'était de gagner du temps et de me faire discrer un
34:57 moment.
34:58 De la sorte, je pourrais discuter avec mes camarades et voir ce qu'ils seraient possible
35:02 de faire.
35:03 Mais au final, je me suis rangé du côté de Masseria quelques temps plus tard.
35:08 Ce gars-là avait beau me dégoûter, il avait une organisation qui était plus puissante
35:13 que celle de Maranzano.
35:15 J'ai par conséquent décidé de conclure un marché avec lui.
35:18 Pour cela, il fallait toutefois que je me débrouille pour que ce soit lui qui fasse
35:24 de nouveau le premier pas, afin d'avoir un léger avantage lorsque nous commencerions
35:28 à discuter.
35:29 En attendant l'invitation de Joe Masseria, je continuais à développer mon business.
35:48 Nous étions au milieu des années 20 et je m'enrichissais à une vitesse dingue.
35:53 L'argent rentrait dans les caisses à une vitesse encore plus élevée.
35:57 A cette période, je vivais dans un grand appartement luxueux dans l'est de Manhattan.
36:05 J'avais toute une collection de belles voitures noires ainsi qu'une garde-robe chic et élégante.
36:09 Je m'étais également fait de nouveaux amis.
36:15 Parmi eux figuraient de hautes personnalités du monde politique, du sport et du spectacle.
36:20 Parfois, ils m'invitaient chez eux et j'ai pu comme ça me faire quelques bonnes relations.
36:25 Vers 1925, l'agnole nous rapportait, à elle seule, près de 12 millions de dollars par
36:37 an.
36:38 Mais il n'y avait pas que le trafic d'alcool qui nous rapportait beaucoup.
36:41 Le monde du jeu était également très lucratif.
36:45 Avec mes associés, on possédait des centaines de petites officines de paris clandestin dans
36:52 tout New York.
36:53 En plus des nombreux casinos, salons de jeux et machines à sous.
36:56 Certes, on ne payait pas d'impôts, mais nos charges étaient tout de même importantes.
37:03 Il fallait payer nos salariés, ce qui représentait environ un million de dollars de dépenses
37:07 par an, graisser la pâte aux flics et aux politiciens, 5 millions de dollars au total,
37:13 et régler les autres charges.
37:14 Au final, il nous restait, en tout et pour tout, 4 millions de dollars de bénéfices
37:19 chaque année.
37:20 Une somme phénoménale, mais qui n'était rien comparée à ce que nous allions empocher
37:24 quelques années plus tard.
37:25 Par la suite, notre gang s'est investi dans l'usure.
37:33 Autrement dit, le prêt d'argent à un taux d'intérêt excessif.
37:36 Mon ami Lepki avait à l'époque besoin d'aide dans son domaine d'activité, le prêt à
37:42 portée.
37:43 Je l'ai donc aidé avec un autre gars, Tommy Luquez, un de mes amis d'enfance.
37:48 Ensemble, on a avancé de l'argent à un bon nombre de maisons de confection.
37:54 Comme les banques étaient assez réticentes à leur prêter des fonds, notamment durant
37:57 la crise économique qui allait suivre, on s'est pointé et on a joué les rôles d'usurier.
38:01 Notre rôle consistait à prêter de l'argent aux fabricants de vêtements à des taux d'intérêt
38:06 pharaoniques, qui pouvaient grimper jusqu'à 1000% sur du court terme.
38:09 Notre organisation a ainsi financé près d'une cinquantaine de boîtes dans l'industrie
38:17 du prêt à portée.
38:18 Merde, dans les années 20, il n'y avait pas une seule gonzesse aux Etats-Unis qui
38:25 ne portait pas un dessous fabriqué et vendu grâce à moi.
38:27 Mais plus je prenais de l'importance dans le milieu, et plus les vieux dons me faisaient
38:39 pression pour que je prenne ma décision.
38:40 Maseria et Maranzano voulaient que je mette un terme à mes hésitations.
38:45 Et c'est là que j'ai reçu une invitation de Joe the Boss.
38:52 Nous étions au cours de l'année 1927 et le premier pas de Maseria était enfin arrivé.
38:57 Comme dit précédemment, j'étais prêt à conclure un marché avec lui, au grand
39:02 dam de Maranzano.
39:04 Sauf que… tout ne s'est pas passé comme prévu.
39:09 Dans le prochain épisode, je vous raconterai comment j'ai fait pour grimper au sommet
39:21 de la pègre.
39:22 Pour ne pas le manquer, suivez la chaîne Profession Gangster.
39:26 A bientôt.
39:27 *Musique triste*
39:44 *Musique*
39:47 *Musique*
39:49 *Musique*

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