• l’année dernière
Franck Louvrier, maire LR de La Baule, qui était aux côtés de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur lors des émeutes de 2005, était l'invité de BFMTV pour évoquer les violences urbaines de ces derniers jours.

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Transcription
00:00 Je pense que la situation est encore plus dramatique aujourd'hui qu'elle l'était en 2005, pour deux raisons.
00:04 D'abord la première, c'est que la propagation aujourd'hui des informations va beaucoup plus vite.
00:09 Ça se passe sur les réseaux sociaux, alors qu'à l'époque les émeutiers se donnaient d'une certaine façon rendez-vous
00:15 tous les soirs à 20h pour faire une surenchère suivant les zones géographiques,
00:19 entre les zones de province et les zones franciliennes.
00:22 Et puis je pense aussi, c'est qu'on le voit bien, la mobilisation des émeutiers est très rapide et très efficace, et malheureusement.
00:33 Et donc de ce fait là, on est dans une situation préoccupante.
00:37 Est-ce que les mesures annoncées aujourd'hui par l'exécutif vous semblent conformes à la situation ?
00:42 Oui, je pense qu'elles sont totalement en adéquation et il devrait y avoir une forme d'unité nationale à soutenir aujourd'hui l'exécutif
00:48 quant à ses décisions qu'il vient de prendre et qu'il va prendre même à l'avenir.
00:52 Je pense que face à des phénomènes de ce type, qui sont à la fois des phénomènes sociaux mais aussi des phénomènes de sécurité,
00:58 il faut que l'ensemble des forces politiques soutiennent bien sûr le gouvernement.
01:04 Comment est-ce que la prise de décision a été conduite en 2005 ?
01:07 Je rappelle que vous étiez donc à Beauvau côté Nicolas Sarkozy.
01:11 C'était des décisions heure par heure en fin de compte parce que par rapport aux renseignements que nous pouvions avoir,
01:16 il fallait que les forces mobiles soient justement très mobiles.
01:19 C'est-à-dire qu'il faut que vous mettiez les forces mobiles à l'endroit où vous sentez que des tensions vont naître ou sont présentes.
01:25 Et c'est ça toute la difficulté en fin de compte, c'est que la police doit être mobile, les forces de gendarmerie doivent être mobiles.
01:31 Vous savez, la délinquance est mobile et en l'occurrence maintenant avec les moyens de communication, ça s'est amplifié.
01:38 Et cette propagation, elle était très forte donc il fallait prendre des décisions et il y avait une répartition des rôles.
01:43 Le chef de l'État bien évidemment était là pour apaiser, ce qui est le cas aujourd'hui pour le président Macron.
01:48 Et puis le ministre de l'Intérieur était auprès des hommes et des femmes qui intervenaient au front des émeutiers.
01:54 Donc on était vraiment dans, je dirais, une forme de binôme qui était parfaitement en adéquation.
02:01 Et c'est vrai que le Premier ministre a aussi à gérer les affaires du pays, ce qui n'est pas la moindre des choses
02:06 parce qu'au-delà des émeutiers, il y a tout le reste à gérer.
02:10 – Des manifestations d'ampleur sont annulées aujourd'hui, des festivals, des concerts par exemple.
02:15 Tout le monde ne se souvient pas de 2005, est-ce que vous aviez pris à l'époque des décisions semblables ?
02:20 – Alors on n'était pas dans la même période bien évidemment
02:22 et c'est vrai que la période estivale inquiète beaucoup d'élus locaux comme nous-mêmes.
02:25 Par exemple, je viens d'apprendre il y a quelques heures que nos forces, nos renforts de sécurité
02:31 n'étaient pas qui étaient prévus, c'est-à-dire une compagnie CRS pour l'instant était en suspens.
02:35 Et c'est vrai que malgré les tensions, il faut aussi penser que la population française, elle est mobile,
02:41 elle va aller quand même en vacances malgré les émeutes.
02:43 Donc ce n'est pas facile pour le ministère de l'Intérieur de pouvoir gérer les forces
02:47 à la fois dont ils ont besoin bien sûr face aux émeutiers,
02:51 mais dont on a besoin aussi du fait de la mobilité de la population qui arrive en vacances.
02:57 – Qu'est-ce qui avait conduit à la sortie de crise en 2005 ?
03:01 – Je pense que c'est surtout la volonté du président de l'apaisement
03:06 et les moyens du ministre de l'Intérieur qui avaient été mis en œuvre pour pouvoir arrêter la propagation.
03:12 Je pense que c'est ça aussi, il y avait eu toute une discussion par exemple sur les moyens héliportés.
03:16 Je vois qu'aujourd'hui on met des drones et c'est une très bonne chose,
03:19 mais à l'époque on voulait surveiller bien évidemment les quartiers
03:22 pour savoir si au dernier étage il y avait des armes etc.
03:25 Donc ça avait été une discussion par exemple entre le président de la République
03:28 et le ministre de l'Intérieur de l'époque.

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