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Le fondateur et leader du groupe Magic System, patron de Gaou Productions et récent diplômé d’un Global Executive Master en management à HEC Paris, est le Grand Invité de l’économie RFI-Jeune Afrique.

L’intégralité de l'entretien à retrouver ici : https://shorturl.at/zHJK7

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Transcription
00:00:00 Eco d'ici, Eco d'ailleurs, le grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique, Aurélim Bida, Bruno Fort.
00:00:10 Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans ce studio 51 de RFI, le studio où nous accueillons nos grands invités de l'économie RFI Jeune Afrique, avec ma camarade Aurélim Bida. Bonjour Aurélie.
00:00:25 Bonjour Bruno, bonjour à tous.
00:00:27 Qui ressemblons-nous aujourd'hui ? Eh bien un artiste, un artiste entrepreneur, un artiste manager.
00:00:34 Magic System se résout la ventre fort, après la pluie, le beau temps.
00:00:39 Augmente le niveau ambiance à l'africaine, et si pour toi c'est bon, à la nous c'est pareil.
00:00:51 Augmente le niveau ambiance à l'africaine, et si tu connais pas, nous c'est Magic System.
00:00:58 Après la pluie, le beau temps, Magic System, le groupe ivoirien que tout le monde connaît, son chanteur, son leader, c'est Salif Traoré, alias Asalfo.
00:01:09 Il est notre grand invité de l'économie, oui, et pour plein de raisons que nous allons découvrir ensemble. Bonjour Asalfo.
00:01:15 Bonjour Bruno, bonjour Aurélie.
00:01:17 On est ravi de vous avoir à cette place où se succèdent les chefs d'entreprise, des dirigeants politiques, le monde de la finance, des économistes.
00:01:25 Chanter, faire chanter, vendre de la musique ne vous suffit pas.
00:01:30 Vous voulez aussi agir sur l'économie de votre pays, de votre continent, dans de nombreux domaines.
00:01:36 On a tout notre temps pour cela.
00:01:38 D'abord, avec Aurélie, quelques repères importants de votre existence déjà très riche.
00:01:45 Alors Asalfo, musicien, artiste pour la paix, ambassadeur de Bonne Volonté de l'UNESCO, membre du Conseil économique et social de Côte d'Ivoire,
00:01:55 figure incontournable de l'industrie musicale africaine.
00:01:59 On pourrait ajouter davantage de titres et de réalisations.
00:02:02 Déjà très populaire en Côte d'Ivoire, vous êtes né en 1979.
00:02:07 Vous avez accédé au succès planétaire avec votre tube Magic in the Air lors du Mondial de football en 2018.
00:02:15 Aujourd'hui, on parle de près de 430 millions de vues sur YouTube rien que sur ce titre.
00:02:22 Il y a plus de 20 ans, vous vous êtes lancé dans l'aventure avec vos trois magiciens originaires d'Anumambo,
00:02:30 un quartier populaire situé dans le sud de la capitale économique de Côte d'Ivoire, Abidjan,
00:02:37 et qui concentre beaucoup de difficultés mais aussi des talents.
00:02:42 La preuve, vous êtes le sixième enfant d'une fratrie de neuf vivant dans des conditions alors modestes.
00:02:50 Votre papa, ouvrier dans le BTP d'origine burkinabé, était venu s'installer en Côte d'Ivoire
00:02:57 à l'instar de beaucoup de compatriotes à partir des années 40.
00:03:02 Tout ça est vrai Asalfo ?
00:03:03 Oui, tout ça est vrai.
00:03:05 Et avant d'aller plus loin dans votre vie, on va rapidement donner justement la parole aux habitants d'Anumambo.
00:03:11 François Hume, l'un des correspondants de RFI, leur a tendu le micro. Que pense-t-il de vous Asalfo ?
00:03:19 Je connais Asalfo depuis qu'il était tout petit. Depuis qu'il a commencé à chanter, je le connais.
00:03:25 Ils ont commencé à taper tam-tam d'abord. Quand il y a les funérailles, on les appelle.
00:03:30 Ils viennent bien sur le coin, on leur donne du jeton.
00:03:33 Même si tu vas au bout du monde, tu dis Anumambo, grâce à Asalfo et sa musique, tout le monde connaît Anumambo.
00:03:40 Donc je lui tiens mon chapeau comme ça.
00:03:42 Un grand artiste de renom comme lui s'implique sans le vouloir dans la politique passion,
00:03:50 avec cet envergure qu'il a, qui dénonce les maux de la société.
00:03:56 Il touche un peu à la politique, mais pas forcément à être politicien.
00:04:02 Il chante, c'est la voix du peuple.
00:04:05 C'est un modèle, beaucoup de fierté. J'ai appris son parcours quand je suis venu ici à Anumambo en 2006.
00:04:11 J'ai appris que c'est quelqu'un qui a beaucoup souffert, beaucoup galéré.
00:04:16 C'est un moyen de courage pour atteindre tout doucement ses objectifs.
00:04:20 Anumambo est choco, c'est un petit village. Qui ne connaît pas Anumambo ? C'est un village choco.
00:04:42 Anumambo est joli. C'était en 2021. Un extrait de l'album Envolé zoogloutique.
00:04:48 Asalfo, ça doit vous faire plaisir ce que vous venez d'entendre.
00:04:51 Oui, je suis ému, surtout quand ça vient de mien.
00:04:56 Parce que quand j'entends ces voix d'Anumambo qui expriment la fierté sur le parcours du groupe,
00:05:02 sur mon parcours personnel, c'est quelque chose qui me réjouit.
00:05:05 Je me dis que le message est passé.
00:05:07 Un talent caché, on a entendu.
00:05:10 Même moi j'ai découvert après.
00:05:13 Beaucoup de choses dans la tête, on a entendu aussi.
00:05:16 Une enfance difficile, la galère au début, la pauvreté.
00:05:22 Est-ce que c'est ce qui vous incite à dénoncer aujourd'hui des choses ?
00:05:27 C'est ce qu'on entendait dans les propos à la fin.
00:05:29 Non, moi je dis souvent qu'on a besoin de rendre à la nature ce qu'elle nous a donné.
00:05:34 Je crois que je dis toujours que j'ai eu la chance de naître dans un environnement comme Anumambo.
00:05:40 Un environnement qui m'a appris beaucoup de valeurs, qui m'a appris à me connaître.
00:05:47 Et qui était pour moi une école, c'est plus qu'une université de faire l'Anumambo.
00:05:52 Et aujourd'hui, tout ce combat que je mène, c'est parce que j'ai été confronté à ces difficultés de la vie.
00:05:59 J'ai vécu comme toutes ces personnes défavorisées dans les bas quartiers.
00:06:04 Qui n'ont pas pu aller à l'école tout au long de la scolarité.
00:06:06 Tout au long, voilà, j'ai pas pu faire de longues études.
00:06:10 Et aujourd'hui, on a besoin quand même de regarder dans le miroir.
00:06:15 Et puis venir permettre à d'autres personnes de pouvoir aller plus loin.
00:06:20 Que nous qui n'avions pas eu la chance, Anumambo qui était infréquentable hier.
00:06:27 Et aujourd'hui, le village que tout le monde veut voir.
00:06:30 Le village que tout le monde veut découvrir.
00:06:32 Le nom que tout le monde connaît.
00:06:34 Et on est fiers.
00:06:36 Je ne dirais pas un source power Anumambo-les.
00:06:38 Mais on essaie quand même de mieux vendre notre petit village et notre Côte d'Ivoire.
00:06:44 La suite de votre parcours avec Aurélie.
00:06:46 Oui, alors tout cela, on peut le ranger sous l'étiquette "face A" comme Anumabo.
00:06:51 Et les premières années de votre vie, vous êtes parvenu à distiller un style.
00:06:56 Une danse même, la Zouglou Dance.
00:06:59 Et à vous afficher aussi comme un leader d'opinion.
00:07:03 Mais chez vous à Salfo, il y a aussi cette face "B" comme business.
00:07:08 Car vous avez rapidement basculé dans la professionnalisation de votre métier de Magic System.
00:07:15 Il y a eu d'abord Gau Productions, fondée en 2008.
00:07:19 Et spécialisée dans la production, la distribution d'œuvres musicales.
00:07:23 Mais aussi l'événementiel.
00:07:25 Et la promotion de spectacle.
00:07:27 Vous produisez de nombreux artistes.
00:07:29 Mais surtout depuis "Envolée Zougloutique", vous-même.
00:07:33 Il y a aussi le Festival des Musiques Urbaines d'Anumabo.
00:07:37 Le FEMUA, organisé par votre société de production depuis 15 ans.
00:07:42 Et puis une fondation, des intérêts dans l'immobilier.
00:07:46 Vous avez signé un partenariat avec le groupe marocain Adoa en 2021.
00:07:51 Le but était de faire face aux déficits de logement en Côte d'Ivoire.
00:07:55 Et puis d'accompagner les Ivoiriens à accéder à la propriété.
00:07:59 A acheter leur maison.
00:08:01 Et vous avez également un réseau d'influence.
00:08:03 On va en parler.
00:08:04 Autant incroyable que diversifié.
00:08:07 C'est à cela, entre autres, que sert d'être un artiste aujourd'hui.
00:08:11 Occuper tous ces terrains.
00:08:13 J'ai voulu faire changer la vision que les gens ont des artistes africains.
00:08:23 Parce que pour moi, être artiste, ce n'est plus seulement entrer dans les palais,
00:08:28 attraper des micros pour chanter dans des galas.
00:08:31 Il fallait montrer à un moment donné que l'artiste est un bâtisseur aussi.
00:08:35 Et que l'artiste peut prendre part au développement de son pays.
00:08:39 On a la chance de faire un art qui est un canal pour promouvoir des valeurs.
00:08:44 Et on peut passer par là pour aussi poser des jalons et apporter notre pierre à l'édifice.
00:08:50 Quand on a les moyens, il faut le faire.
00:08:52 Pas rester dans sa grande maison ou sur son yacht.
00:08:55 Quand on a les moyens, c'est ça.
00:08:57 En fait, avoir les moyens, c'est quoi ?
00:08:59 Ce n'est pas seulement financier.
00:09:01 Avoir les moyens, c'est avoir une tribune pour s'exprimer.
00:09:03 C'est avoir un canal pour faire passer les messages.
00:09:06 Nous, aujourd'hui, avec Magic System, on a fait le tour du monde.
00:09:09 Et à un moment donné, on a estimé qu'on pouvait être utile à notre communauté.
00:09:13 Pas seulement en la faisant danser et en la faisant chanter.
00:09:16 Mais en essayant d'améliorer les conditions de vie, de population.
00:09:21 En essayant d'être le porte-parole de ceux qui n'ont pas de voix.
00:09:25 Et aujourd'hui, ça marche.
00:09:27 Je suis content de pouvoir porter loin ces messages-là.
00:09:31 Porter loin jusqu'en France, jusqu'à HEC, cette grande école de commerce.
00:09:36 Vous avez repris vos études et vous y avez décroché un master.
00:09:41 La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu très récemment.
00:09:46 Elle a été énormément commentée.
00:09:49 Elle a été vue énormément sur les réseaux sociaux.
00:09:52 Vous avez mis l'ambiance, vous avez fait chanter, vous avez fait danser.
00:09:56 Même les vieux professeurs.
00:09:58 C'était un vieux rêve pour vous, Assalefo ?
00:10:03 C'était un rêve. Un rêve d'enfant.
00:10:07 Un rêve de jeune élève qui voulait aller dans des grandes écoles pour approfondir ses connaissances.
00:10:13 Mais qui malheureusement n'avait pas les moyens.
00:10:16 Et aujourd'hui, les conditions sociales me permettent de m'inscrire dans cette grande école.
00:10:20 Même si ça n'a pas été facile de m'inscrire.
00:10:22 Parce qu'il fallait passer par des tests.
00:10:25 Mais j'ai réussi parce que j'ai eu la chance de faire mon expérience sur le terrain avant de m'inscrire.
00:10:34 Et puis c'est un message aussi que je voulais faire passer à tous ceux qui croient qu'être célèbre c'est une fait en soi.
00:10:43 Avoir de l'argent c'est une fait en soi.
00:10:45 Je voulais dire non, à tout cela il faut ajouter un peu de dose académique.
00:10:49 Un peu de connaissance pour pouvoir bien mener ce qu'on a envie de faire.
00:10:54 Parce qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde qui se rénouvelle chaque matin.
00:10:58 Je dirais même pas chaque année.
00:11:00 Et quand on voit ce monde arriver, on a besoin de se mettre à jour pour pouvoir élever les grands défis.
00:11:07 Et mon inscription à HEC répondait à cela.
00:11:10 Et pour se mettre à jour il y a ses propres enfants.
00:11:12 Vous avez partagé ce rêve d'un diplôme à HEC avec votre fille, Rebecca.
00:11:18 Diplômée en affaires internationales.
00:11:20 C'est ça.
00:11:21 Le même jour.
00:11:22 Elle nous a d'ailleurs envoyé hier soir une petite note vocale.
00:11:26 Écoutez.
00:11:27 Mon père est et a toujours été un modèle de réussite à mes yeux.
00:11:30 Sa persévérance, sa façon d'affronter les épreuves et de ne pas avoir froid aux yeux,
00:11:35 peu importe les challenges qu'il a pu rencontrer,
00:11:37 ce sont les valeurs qui m'ont vraiment été transmises depuis que je suis petite.
00:11:41 Et je pense que c'est également ce qui m'a toujours motivée à vouloir me surpasser
00:11:44 afin d'atteindre un jour son niveau peut-être.
00:11:46 Et ce parcours en affaires internationales que j'ai entamé il y a maintenant six ans
00:11:50 et qui vient de s'achever en beauté par cette diplômation,
00:11:52 sont un moyen pour moi d'assurer la relève et de rendre mon père fier comme il me rend fier au quotidien.
00:11:58 Et bien évidemment, cette cérémonie de remise des diplômes à HEC était pleine d'émotions
00:12:04 quand on a tous les deux assisté au combat quotidien l'un de l'autre tout au long de ces années d'études.
00:12:09 Et c'est vraiment une fierté plus que réciproque qui ne cessera certainement pas de grandir au fil des années.
00:12:15 Elle parle bien cette jeune fille.
00:12:19 C'est ce que je viens de constater. Je l'entends à la maison, je l'écoute toujours.
00:12:23 Mais à l'entendre en audio comme ça, oui, ça me fait plaisir d'entendre Rebecca dire ça de moi
00:12:29 parce que c'est quelqu'un de qui je suis fier.
00:12:31 Et surtout quand c'est ton aîné, tu te dis que c'est elle qui ouvre le chemin pour les autres.
00:12:36 Et pas plus loin qu'hier, elle a sa petite soeur qui a eu le bac et moi ça me rend encore plus fier.
00:12:42 Alors vous avez reçu aussi des félicitations venues de Côte d'Ivoire.
00:12:47 Et du reste de l'Afrique, je vais lire quelques messages d'internautes qui nous ont écrit sur RFI-Echo, notre page Facebook.
00:12:54 Mamadou Thiam de Nouakchott, bravo à vous, Assalfo, votre carrière musicale est déjà extraordinaire.
00:13:00 Encore mieux, vous avez continué les études, vous êtes un exemple pour la jeunesse, le meilleur moyen de sortir de la pauvreté.
00:13:06 C'est la bonne éducation, vous l'avez. Merci.
00:13:10 Et merci de nous inciter, nous les jeunes, de continuer à se former.
00:13:14 Un autre message de Yaoundé, Ibrahim Khalil, bonjour RFI, j'aimerais que vous le félicitiez de ma part pour son diplôme.
00:13:22 Merci à l'avance.
00:13:24 Ça fait plaisir. Quand ça vient du continent, c'est des émotions.
00:13:29 Je ne m'attendais pas à ce que ma diplomation puisse prendre une telle ampleur.
00:13:35 Parce que pour moi, je suis parti chercher de la connaissance, mais les échos de ma diplomation,
00:13:40 j'ai vu que c'est toute l'Afrique qui était à l'écoute et ça donnait beaucoup de force à beaucoup qui avaient arrêté.
00:13:47 Je connais pas mal de personnes qui m'ont appelé, qui m'ont dit qu'ils allaient reprendre les études.
00:13:51 C'est ça aussi le combat.
00:13:53 Alors Assalfo, on ne va pas parler que de vous dans cette émission.
00:13:56 On va parler d'industrie musicale, de changement climatique, d'agriculture, d'éducation, de santé, de finance, d'entrepreneuriat, de politique, de football.
00:14:04 On a tout le temps pour ça. Cette émission est à voir sur la chaîne YouTube de RFI.
00:14:09 Les meilleurs passages sur le site de Jeune Afrique.
00:14:12 Et bien sûr, on a très envie de lire vos commentaires à vous sur Facebook, sur notre compte RFI Éco.
00:14:19 On lève les mains en l'air.
00:14:21 Bonne émission à toutes et à tous.
00:14:24 Dans la vie, il n'y a pas de saut métier. Quel que soit ce que tu fais, il faut te donner la foi.
00:14:31 Travailler, il faut travailler. Travailler, il faut travailler pour réussir.
00:14:39 Travailler, travailler, il faut travailler. Travailler, il faut travailler pour réussir.
00:14:48 Travailler, il faut travailler, oui, mais pas pour rien.
00:14:52 - Salif Traoré, on va parler de votre cœur de métier, de l'un de vos grands combats économiques.
00:14:58 Le paiement des droits d'auteur pour les artistes, un sujet complexe à cette époque où la musique est en plein bouleversement.
00:15:06 - Oui, exactement. Je crois que ma thèse, mon mémoire a été faite autour de cette thématique.
00:15:15 J'ai voulu faire un benchmark entre l'Assassin et le Burruda, par exemple.
00:15:21 J'ai la chance d'appartenir à ces deux maisons.
00:15:23 - Le Burruda qui est le bureau ivoirien des droits d'auteur.
00:15:26 - Voilà, j'ai la chance d'appartenir à ces deux maisons.
00:15:29 Mais quand je prends mes deux relevés, mes deux biletins, mes deux relevés de compte,
00:15:34 j'ai l'impression qu'il y a un écart pour la même chanson.
00:15:37 Alors qu'en principe, c'est mes origines qui doivent m'apporter plus.
00:15:42 - Et de quel côté l'écart ? Il est de quel côté cet écart ?
00:15:46 - Franchement, je ne peux même pas dire si c'est de 1000 ou de 2000% de différence
00:15:52 entre ce que je gagne dans ma maison de droits d'auteur à Abidjan
00:15:57 et dans ma maison de droits d'auteur en France.
00:16:00 Après, j'ai compris que ce n'est pas un problème de gestion, c'est un problème de récupération.
00:16:05 Aujourd'hui, en France, on a la chance de pouvoir récupérer les droits,
00:16:11 de les répartir de manière juste parce qu'on a une documentation qui va avec,
00:16:17 on a tous les instruments modèles qui vont avec,
00:16:23 on a une législation qui s'adapte aux droits d'auteur, surtout avec l'ère du numérique.
00:16:29 Mais quand on arrive en Côte d'Ivoire et partout dans les autres pays,
00:16:34 on a l'impression qu'il y a un déficit, on a l'impression qu'on a un problème déjà
00:16:39 parce que quand on ne récupère pas, on ne peut pas répartir.
00:16:42 Tout le monde traite les OGC, les escrocs, les détourneurs d'argent,
00:16:49 les organismes de gestion collective, on les traite de mauvais gérants et tout.
00:16:55 Non, c'est tout simplement parce qu'ils ne répartissent que ce qu'ils récupèrent.
00:17:00 Or, aujourd'hui, on a besoin de moderniser cela.
00:17:03 Et si aujourd'hui, nous, on a décidé d'aller à l'école parce qu'on s'est dit
00:17:06 que personne ne viendrait s'apitoyer sur notre sort,
00:17:09 il faut que nous-mêmes sortions de cet apitoiement-là pour aller chercher les solutions
00:17:15 pour pouvoir aider nos maisons de droits d'auteur.
00:17:18 Et là, je vais à l'HEC pour acquérir mes connaissances.
00:17:23 Je fais une thèse professionnelle autour de la récupération automatisée des droits d'auteur.
00:17:29 J'essaie de travailler au bout de six mois pour savoir ce qui n'allait pas.
00:17:34 Je fais des législations, je trouve la faille, je trouve la solution
00:17:39 et je fais mes recommandations.
00:17:42 En Côte d'Ivoire, le Burida a connu plusieurs crises il y a quelques années.
00:17:48 Est-ce qu'aujourd'hui, c'est un peu derrière ?
00:17:51 Ou est-ce qu'il y a encore des choses à régler ?
00:17:54 Justement, votre diagnostic s'impose.
00:17:58 Il y a encore des choses à régler.
00:18:00 Il ne faut pas négliger l'évolution qu'il y a eu entre les crises précédentes et le Burida d'aujourd'hui.
00:18:07 Mais seulement, il ne faut pas dormir quand le volcan est froid.
00:18:12 Il faut en profiter pour essuyer toutes les larves qui sont à côté.
00:18:16 C'est un peu ça le danger.
00:18:19 Après, quand il n'y a pas de crise, on se dit que ça ne va pas.
00:18:22 Mais quand ça explose, c'est une bombe à retardement.
00:18:25 Alors, il faut éviter cela.
00:18:27 C'est en cela que nous, en tant qu'acteurs, parce que je coche toutes les cases pour pouvoir parler des droits d'auteur.
00:18:37 Je suis auteur, je suis compositeur, je suis interprète, je suis producteur, je suis éditeur de musique.
00:18:44 Toutes les cases sont cochées pour que je puisse parler de ça.
00:18:48 Et si nous-mêmes, les acteurs, ne nous engageons pas à trouver une solution,
00:18:53 si on veut, que ce soit les scientifiques ou les administrateurs qui se chargent de notre propre maladie,
00:19:02 à un moment donné, on ne va pas arriver à atteindre nos objectifs.
00:19:07 Donc, je me suis lancé et je suis en train de faire bouger les lignes.
00:19:12 J'ai eu la chance de parler avec tout le monde.
00:19:14 Je remercie l'écoute de Mme la ministre de la Culture qui m'a écouté.
00:19:18 J'ai réussi aussi à parler à tous les directeurs des OGC de l'UMOA qui m'ont écouté.
00:19:26 Et j'espère que nous irons ensemble dans la bonne direction.
00:19:30 Alors sur ce sujet, on va demander l'avis d'un autre acteur du secteur, le commissaire général du CIMA,
00:19:36 le Salon des Industries Musicales qui se tient en novembre à Abidjan.
00:19:40 Il est aussi producteur de spectacles.
00:19:42 Mambila Diomande, bonjour. Qu'est-ce qui manque pour totalement protéger les artistes africains ?
00:19:49 Bonjour Bruno, j'espère que tu vas bien.
00:19:52 Effectivement, la cause de rémunération des droits d'auteur des artistes en Côte d'Ivoire a connu une certaine évolution.
00:20:00 Je pense qu'il y a un certain engagement, non seulement politique, mais il y a un travail,
00:20:04 il faut le dire, colossal au niveau du Bureau du droit d'auteur à Abidjan.
00:20:08 Mais pas que. Je pense qu'aujourd'hui, il faudrait, pour que ce soit effectif et que ce soit plus probant,
00:20:16 des outils numériques et des outils digitaux qui permettront d'identifier tous les droits d'auteur,
00:20:22 afin que la répartition au niveau de la rémunération de tous les endroits puisse être une répartition qui reflète la réalité,
00:20:30 pas une répartition qui met tout le monde au même pied d'estal.
00:20:34 Et donc pour ce faire, il y a déjà une gestion de ce que nous on appelle le bac catalogue,
00:20:41 c'est-à-dire que tous les morceaux qui sont sortis dans les années 1900,
00:20:47 morceaux qui n'ont pas pu avoir une identité numérique, il faut numériser toute cette bibliothèque,
00:20:54 afin de permettre aux équipements qui peuvent être mis en place de pouvoir reconnaître toutes les musiques
00:21:01 et du coup de pouvoir également faire une redistribution, permettre de faire une redistribution qui reflète véritablement la réalité.
00:21:10 - Je m'en suis demandé autre question. Quel doit être le rôle des majors, des grandes compagnies musicales, pour protéger les artistes ?
00:21:19 - Oui, effectivement, la major a forcément un rôle essentiel quant à la protection du droit d'auteur,
00:21:24 quant à tout ce qui est régulation au niveau des droits d'auteur.
00:21:28 Mais le rôle essentiel pour moi de la major, c'est un rôle de faire bénéficier de son expérience,
00:21:35 vu que les majors sont implantés dans plein de pays où ce mécanisme et cette répartition au niveau des droits d'auteur fonctionnent bien.
00:21:41 La major a juste son expérience et son expertise à mettre à disposition.
00:21:46 La major doit également être celle qui fédère tout ce qui est producteur, tout ce qui est producteur indépendant,
00:21:52 afin qu'ensemble ils puissent parler du même voix et défendre tout ce qui est droit d'auteur.
00:21:58 Donc pour moi, voilà vraiment véritablement le rôle de la major.
00:22:04 - Merci Manbila Ediomonde, à bientôt pour le prochain salon des industries musicales en Afrique.
00:22:09 Qu'est-ce que ça vous inspire à Salfo ?
00:22:13 - Il a parlé, je crois que c'est d'ordre technologique, les solutions,
00:22:18 parce qu'il a parlé de la base de documentation, des œuvres aussi qui étaient sorties.
00:22:25 Parce que le problème en Afrique aujourd'hui, c'est que nos œuvres ne sont pas numérisées.
00:22:32 Je ne dirais pas toutes les œuvres, mais il y a 60% d'œuvres qui ne sont pas numérisées en Afrique.
00:22:39 Donc ils n'ont pas de métadonnées.
00:22:41 Vous allez prendre même des applications, des reconnaissances d'œuvres,
00:22:44 vous les mettez là, vous jouez une musique africaine, ils n'arrivent pas à répérer ces musiques-là.
00:22:49 Donc il est temps de numériser toutes ces œuvres-là, d'insérer des métadonnées
00:22:54 qui vont permettre aux nouveaux outils technologiques de détecter.
00:22:58 Parce que quand on ne sait pas qui est l'auteur, on ne peut pas savoir qui est le bénéficiaire.
00:23:03 Donc il y a tout ça à remettre en place.
00:23:05 Et il y a une réorganisation aussi au niveau des OGC, parce que les auteurs doivent avoir leur maison,
00:23:11 les interprètes doivent avoir leur maison, les producteurs de phonogrammes doivent avoir leur maison.
00:23:17 Comme en France.
00:23:19 Aurélie Mbida de Jeune Afrique.
00:23:21 Mais vous parlez donc de maison, vous parlez des majors,
00:23:25 mais aujourd'hui vous êtes aussi dans l'autoproduction.
00:23:28 Il faut faire un choix finalement, est-ce qu'il vaut mieux se produire soi-même dans ce contexte-là
00:23:34 ou est-ce qu'il faut confier ses intérêts aux majors ?
00:23:37 Vous savez, l'autoproduction n'est pas donnée à tout le monde.
00:23:41 Par exemple, à l'époque où nous on sortait Premier Gau, je ne pouvais pas prétendre pouvoir produire Magic System,
00:23:47 parce que ça demande des moyens, ça demande des financements.
00:23:51 Donc souvent quand on a la chance d'être dans une major, on est accompagné,
00:23:55 parce que tout est mis à notre disposition pour faire une belle carrière.
00:23:59 L'autoproduction peut être bien, on peut faire de l'indépendance en se produisant,
00:24:03 c'est quand on a les moyens, mais quand on démarre une carrière, c'est un peu compliqué.
00:24:08 Les maisons dont je parlais tout à l'heure n'étaient pas forcément des maisons de production ou de distribution,
00:24:13 c'était des maisons de droits d'auteur, ce qu'on appelle des organismes de gestion collective.
00:24:18 Je disais qu'il fallait essayer de départir, pour ne pas qu'on mette tout dans la même assiette.
00:24:25 Ici en France, les auteurs touchent à l'assassin, les producteurs touchent à la société de phonographie,
00:24:31 les producteurs de phonographie français, et les interprètes touchent à la damie.
00:24:36 Quand tout est dissocié, ça fait que chaque bénéficiaire touche chaque bénéficiaire à un représentant légal et personnalisé.
00:24:44 Et moi je crois que c'est toutes ces réformes-là que nous devons voir,
00:24:47 parce que l'Afrique a besoin de se mettre à jour pour pouvoir être encore plus efficace
00:24:53 dans la perception et la répartition des droits d'auteur.
00:24:56 Vous avez commencé à parler de technologie, il y a beaucoup de mots en sion,
00:25:00 monétisation, bancarisation, valorisation, régulation, industrialisation, législation, digitalisation, c'est tout ça à la fois.
00:25:09 C'est un ensemble de procédures qui vont de pair, parce que l'un ne peut aller sans l'autre.
00:25:15 Aujourd'hui si on parle de monétisation par exemple, c'est parce qu'aujourd'hui,
00:25:21 l'œuvre artistique à travers le numérique peut être monétisée.
00:25:25 Si on parle aussi de digitalisation, aujourd'hui il y a combien de personnes qui achètent des albums à la FNAC ?
00:25:32 Tout le monde achète un streaming.
00:25:34 Donc tout ça ce sont de nouveaux capitaux, ce sont de nouveaux moyens de perception des droits,
00:25:40 mais qui malheureusement en Afrique ne sont pas encore à jour.
00:25:44 Du coup vous parlez de nouveaux capitaux, mais ce sont aussi de nouveaux métiers
00:25:49 qui sont satellites autour de l'industrie musicale si tant à quel secret.
00:25:53 Est-ce que justement cette évolution dont on vient de parler
00:25:59 pourra permettre de créer des emplois aujourd'hui en Afrique dans la musique
00:26:03 et des emplois formalisés, formels dans le secteur ?
00:26:07 Allons en dehors de la musique, parlons des ICC, qui sont les industries culturelles et créatives.
00:26:13 Il faut faire les états généraux de ces ICC, savoir déjà quels sont ces secteurs-là.
00:26:18 Parce que que ce soit le cinéma, la littérature, l'architecture, les oeuvres d'art,
00:26:27 tout ça fait partie des industries culturelles et créatives.
00:26:31 Et il faut déjà faire la cartographie de cette industrie-là.
00:26:35 Et quand on sort de cette cartographie, on essaie d'identifier les différents corps de métiers
00:26:40 qui sont liés à ce secteur-là.
00:26:44 Et après, on pourra aussi faire ce qu'on appelle une étude
00:26:49 pour voir quelle est la contribution des industries culturelles et créatives aux PIB de nos pays.
00:26:55 Parce que je le répète toujours, le Nigeria aujourd'hui est la première puissance en Afrique
00:27:01 grâce à ces industries culturelles et créatives.
00:27:03 – Et les francophones sont trop petits par rapport aux anglophones ?
00:27:06 – Laissons la démographie, il faudrait qu'au niveau des pourcentages on arrive assez joint.
00:27:11 30% de Nigérians = 30% de Nigériens.
00:27:14 La démographie, il faut déjà qu'au niveau des répartitions, au niveau des pourcentages,
00:27:19 nous arrivons à nous rattraper.
00:27:22 Comment est-ce que le Nigeria a réussi cela ?
00:27:25 Il y a des modèles qu'il faut copier.
00:27:27 Pourtant, quand je vais 10 ou 15 ans en arrière,
00:27:30 la Côte d'Ivoire était très en avance sur le Nigeria
00:27:33 en termes d'industries culturelles et créatives.
00:27:35 Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'à un moment donné,
00:27:38 l'Afrique francophone ne regresse au détriment de l'Afrique anglophone ?
00:27:41 Tout simplement parce qu'il y a eu un problème de réadaptation,
00:27:44 on ne s'est pas mis à jour à temps.
00:27:46 Et bon, il n'est pas tard de se mettre à jour et je crois qu'on y arrivera.
00:27:52 – Revenons à Magic System, un groupe star en Côte d'Ivoire,
00:27:56 en Afrique bien sûr, mais aussi ailleurs dans le monde.
00:28:00 En France, forcément, il y a eu la Coupe du Monde 2018, mais pas que.
00:28:04 Il y a de quoi s'interroger.
00:28:06 Je me suis tourné vers quelqu'un que vous connaissez très bien.
00:28:09 – Ah bon ?
00:28:10 – Allez, une autre surprise, il a accompagné le début de votre carrière.
00:28:13 C'est Claudiciard, le présentateur et le producteur de l'émission
00:28:18 "Couleur tropicale" sur RFI.
00:28:21 Il nous a envoyé lui aussi un petit message.
00:28:23 – Salut Assefo, salut chers tous, c'est Claudiciard.
00:28:26 Alors malheureusement, je ne peux pas être avec vous en studio.
00:28:29 Bruno m'a demandé d'expliquer comment la musique de Magic System
00:28:34 avait pu prendre le cœur de l'Europe, le monde même,
00:28:38 puisqu'on écoute Magic System de l'Australie aux États-Unis,
00:28:43 en passant par le Pacifique, la Chine.
00:28:45 Il y a deux choses dans le monde de la musique.
00:28:48 Il y a des artistes de talent et il y a celles et ceux
00:28:52 qui ont l'intelligence de ce métier-là,
00:28:54 qui comprennent tous les rouages de l'industrie du disque,
00:28:57 qui comprennent comment fonctionne l'édition,
00:29:00 comment fonctionne la production,
00:29:02 comment fonctionne la commercialisation des œuvres
00:29:05 et la diffusion également, comment on génère des revenus.
00:29:09 Et parce qu'à Assefo, qui a l'intelligence justement de ce métier,
00:29:13 il a à la fois le talent de l'artiste et l'intelligence de ce métier,
00:29:16 il a compris comment ça fonctionnait très vite,
00:29:18 en quelques semaines, en 2001-2002, il a très vite compris.
00:29:22 Et parce qu'il a compris, il a su saisir les opportunités
00:29:26 de contrôler les œuvres de Magic System,
00:29:30 de contrôler l'image de Magic System,
00:29:33 de contrôler tout ce que pouvait générer Magic System
00:29:37 grâce aux différentes chansons.
00:29:39 Et ça, ce n'est pas donné à tout le monde.
00:29:41 La longévité du groupe s'explique de cette façon-là.
00:29:44 Et je pense que le jeune diplômé d'HEC qu'il est
00:29:48 aurait quand même pu aussi donner quelques cours
00:29:51 à ses autres camarades et à quelques professeurs,
00:29:55 parce que c'est quand même aussi un homme de terrain.
00:29:58 Voilà.
00:29:59 Merci Claudie pour ce message.
00:30:02 Assalefo, soyons sérieux, la stratégie marketing,
00:30:06 celle qui vous a permis de réussir en Europe,
00:30:09 pas que en Europe, cette maîtrise de l'œuvre de Magic System,
00:30:15 de sa communication aussi ?
00:30:17 Oui, parce qu'on venait de la Côte d'Ivoire
00:30:20 et on voulait évoluer en France.
00:30:23 On a deux oreilles différentes,
00:30:25 l'oreille africaine et l'oreille française,
00:30:28 ce n'est pas la même oreille.
00:30:30 Donc il y avait de l'adaptabilité à faire.
00:30:33 C'est-à-dire préciser en quelques mots ?
00:30:35 Parce que par exemple, quand on sortait un album,
00:30:38 on essayait de donner une musique qui pouvait plaire ici,
00:30:42 à la communauté française ici,
00:30:46 et puis une musique sans nous éloigner de la musique africaine,
00:30:51 qui est notre base, notre source, le socle de notre musique.
00:30:56 Donc pour moi, on arrivait,
00:30:58 même les albums ne sortaient pas avec le même nom.
00:31:01 Ici, quand tu sors Bouger Bouger,
00:31:03 tout de suite l'Européen, quand il vient,
00:31:05 il a envie de danser, il a envie de faire la fête,
00:31:08 mais tu ne vas pas l'appeler Bouger Bouger en Afrique.
00:31:11 Tu vas l'appeler peut-être Petit Pompier,
00:31:14 tu vas l'appeler peut-être un Gahou à Paris,
00:31:16 tu vas l'appeler Premier Gahou.
00:31:18 Donc les dénominations n'étaient pas les mêmes
00:31:20 et il fallait adapter ce qu'on faisait aux oreilles des uns et des autres,
00:31:25 sans se détourner de notre musique de base.
00:31:28 C'est ce qu'on a essayé de faire.
00:31:30 Et puis bon, ça a marché, Magique.
00:31:32 En France, c'est Magique Système, en Afrique c'est Magique Système,
00:31:35 mais dans les concerts, on ne donne pas les mêmes titres,
00:31:37 on ne chante pas les mêmes morceaux.
00:31:39 - Dans le même registre, un peu à côté,
00:31:42 un autre rouage de l'industrie musicale,
00:31:46 Gaou Productions a pris les commandes du festival FEMUA.
00:31:50 Comment fonctionne-t-il ?
00:31:53 Aujourd'hui, on parle d'un budget de 5 à 6 millions d'euros
00:31:56 pour créer un tel événement.
00:31:58 Comment réussissez-vous à réunir les financements ?
00:32:01 - On essaie de voir avec des partenaires sociaux,
00:32:05 des partenaires institutionnels qui nous accompagnent.
00:32:08 On a aussi le ministère de la Culture,
00:32:11 c'est l'état du Côte d'Ivoire à travers le ministère de la Culture
00:32:14 qui nous apporte sa subvention.
00:32:17 Après, on essaie de trouver tous les partenaires logistiques
00:32:20 qui peuvent nous accompagner.
00:32:22 Comme vous le dites, le FEMUA, c'est beaucoup d'argent,
00:32:26 c'est un événement budgétivore.
00:32:29 C'est des partenaires commerciaux, logistiques, institutionnels, étatiques.
00:32:36 - Subventions et sponsoring.
00:32:39 - Subventions et sponsoring.
00:32:42 C'est le modèle économique du FEMUA,
00:32:45 puisque on fait ça pour des populations démunies.
00:32:48 Il n'y a pas de tickets à vendre pour rentabiliser.
00:32:51 Tout est supporté par les partenaires.
00:32:55 - En termes de rayonnement,
00:32:58 qu'est-ce que vous constatez pour l'industrie ?
00:33:01 Quelles sont les retombées de cet événement ?
00:33:04 - Justement, aujourd'hui, avec le FEMUA,
00:33:07 quand on fait le bilan du FEMUA en dehors des 10 écoles
00:33:10 que nous avons construites,
00:33:13 mais il y a aussi tous ces emplois directs et indirects
00:33:16 qui sont liés au festival.
00:33:19 Il y a plus de 6000 personnes qui travaillent autour de ce festival.
00:33:22 Sans parler des retombées économiques tout autour de nous.
00:33:26 Les hôtels, les restaurants, les makis,
00:33:29 les petites vendeuses qui font peut-être 150 euros toute l'année.
00:33:34 Ces vendeuses-là viennent te faire 300 ou 400 euros en une journée.
00:33:39 Pendant le FEMUA, il y a toutes ces personnes-là.
00:33:42 C'est pourquoi je dis que les industries culturelles et créatives
00:33:46 sont des créateurs d'emplois et de ressources qu'il faut soutenir.
00:33:52 Il faudrait que nos Etats accompagnent toutes ces initiatives-là.
00:33:56 - Avec votre fondation, la Fondation Magic System,
00:33:59 vous défendez l'éducation, l'emploi des jeunes.
00:34:04 - Oui, l'environnement.
00:34:07 - Si on se concentre sur la jeunesse, le sous-emploi ou l'emploi informel,
00:34:14 quelles sont vos solutions, votre boîte à outils à très court terme ?
00:34:20 - L'année dernière...
00:34:22 - Si vous étiez candidat à l'élection présidentielle,
00:34:25 est-ce que vous n'êtes pas à le croire ?
00:34:28 - Il ne faut pas m'amener là où je ne vais pas aller,
00:34:31 mais je vais travailler.
00:34:33 - Je voudrais faire une félicitation à ceux qui sont chefs d'Etat
00:34:36 et présidents de la République, parce que nous,
00:34:39 seulement un simple président de fondation,
00:34:42 on voit ce qu'il y a comme boulot.
00:34:44 Mais je veux dire, nous, on veut parler à cette jeunesse.
00:34:47 Je vous ai dit qu'on a la chance de faire un métier
00:34:50 qui est un canal pour promouvoir des valeurs.
00:34:53 L'année dernière, nous avons fait la 14e édition du FEMUA
00:34:56 autour de l'employabilité des jeunes.
00:34:59 Nous, c'est quoi ?
00:35:01 C'est des jeunes qui sont en quête d'opportunités
00:35:04 et toutes ces institutions aussi qui sont en quête
00:35:07 de trouver des solutions pour pouvoir leur venir en soutien.
00:35:10 Donc on essaie d'être là.
00:35:12 On a essayé de parler avec le ministère en charge de la jeunesse
00:35:15 en Côte d'Ivoire, Mamadou Toulé, qui est un très bon ami,
00:35:18 qui a dégagé de fonds, qui a créé avec l'État de Côte d'Ivoire
00:35:21 l'agence Emploi jeune, qui permet aux jeunes
00:35:24 de se faire récruter, de leur donner du boulot après.
00:35:27 On a trouvé des stages pour des jeunes dans des entreprises,
00:35:30 je ne citerai pas de nom ici,
00:35:33 toutes les grosses entreprises partenaires du FEMUA
00:35:36 qui ont pris certains jeunes en tant qu'estagiaires.
00:35:39 On crée des nominations et ce n'est pas seulement
00:35:42 pendant le FEMUA, parce qu'il y a un suivi après le FEMUA.
00:35:45 Et aujourd'hui, grâce au FEMUA, je peux dire
00:35:48 qu'il y a pas mal de jeunes qui ont pu se dégoter
00:35:51 quand même un emploi et c'est ce à quoi nous voulons arriver
00:35:54 avec notre festival.
00:35:57 - Il ne faut pas que la culture, c'est bien plus général.
00:36:00 On va y revenir largement.
00:36:03 Assalefo, le leader de Magic System,
00:36:06 jeune diplômé de HEC,
00:36:09 et le grand invité de l'économie RFI,
00:36:12 commentez et partagez sur nos réseaux sociaux,
00:36:15 ceux de GenneAfrique et ceux de RFI,
00:36:18 sur Facebook, RFI Éco.
00:36:21 (Musique)
00:36:24 - Jeunesse politisée, notre avenir nous appartient.
00:36:48 C'est aussi d'une de vos chansons,
00:36:51 Salif Traoré, est-ce que la jeunesse ivoirienne
00:36:54 a encore soif de politique ?
00:36:57 - La jeunesse africaine, avec l'ère des réseaux sociaux,
00:37:00 même ceux qui ne savaient pas ce que c'était la politique,
00:37:03 aujourd'hui la font sans le savoir.
00:37:06 Donc pour moi, notre jeunesse est devenue politisée.
00:37:09 - Donc une autre politique.
00:37:12 - C'est une autre politique, mais on ne fait pas la politique
00:37:15 pour la faire. Je parle d'une jeunesse politisée
00:37:18 qui a pris conscience qu'il y a des enjeux,
00:37:21 qui a pris conscience qu'elle est une richesse
00:37:24 et elle est une force pour le continent africain.
00:37:27 Parce que la première force de l'Afrique, c'est sa démographie.
00:37:30 70% de jeunes. Nous sommes le continent
00:37:33 le plus jeune au monde.
00:37:36 Donc pour nous, ça doit être un atout.
00:37:39 Mais aujourd'hui, j'ai remarqué que c'est devenu
00:37:42 une faiblesse.
00:37:45 Trop de jeunes, moins d'initiatives,
00:37:48 moins d'engagement.
00:37:51 Et à un moment donné, on a envie de leur dire "lèvez-vous".
00:37:54 - Engagez-vous. - Parce qu'elle a pris conscience.
00:37:57 C'est ce que nous sommes en train de faire à travers notre musique.
00:38:00 - S'engager, pas seulement via les élections.
00:38:03 Comment vous abordez le climat électoral
00:38:06 dans votre pays, la Côte d'Ivoire ?
00:38:09 Il y a des élections locales en septembre.
00:38:12 Et puis une élection présidentielle en 2025, un peu plus tard.
00:38:15 - Généralement, les élections locales,
00:38:18 c'est-à-dire les municipales,
00:38:21 je ne dirais pas que ce n'est pas dangereux.
00:38:24 Mais il n'y a pas trop de...
00:38:27 On rencontre rarement des problèmes.
00:38:30 Il y a des petits querelles dans certaines communes
00:38:33 entre deux candidats et tout.
00:38:36 Mais l'élection où il y a le plus de danger,
00:38:39 c'est l'élection présidentielle.
00:38:42 C'est là que tout part en vrille.
00:38:45 C'est-à-dire qu'on part d'un point de stabilité 100
00:38:48 à un point de stabilité zéro.
00:38:51 Je ne parle pas de la Côte d'Ivoire seulement,
00:38:54 je parle de toute l'Afrique.
00:38:57 Chaque fois qu'il y a une élection présidentielle,
00:39:00 on a l'impression que la tension monte.
00:39:03 Je veux dire qu'on sache avoir le discours conciliateur.
00:39:06 Aujourd'hui, un jeune ne peut pas vous faire voter,
00:39:09 donner sa voix parce qu'il a un tee-shirt.
00:39:12 Un jeune qui vote pour son avenir,
00:39:15 un tee-shirt de 2 500 francs ne fait pas l'avenir d'un jeune.
00:39:18 Il faut que cette jeunesse prenne conscience
00:39:21 que nous partons voter notre avenir.
00:39:24 Il faut qu'on vote sur des projets,
00:39:27 des programmes qui conviennent à notre vision.
00:39:30 On ne va pas voter un tee-shirt,
00:39:33 une région, une ethnie.
00:39:36 On va voter une idéologie, on accompagne l'idéologie qui nous plaît.
00:39:39 Il faut laisser ce message aux jeunes
00:39:42 pour qu'ils comprennent les enjeux qu'il y a
00:39:45 en allant aux élections.
00:39:48 - Ce qui bloque les jeunes, c'est le manque de variété
00:39:51 et de changement dans le paysage politique.
00:39:54 On a la même personne depuis 20 ans
00:39:57 qui se présente.
00:40:00 Peut-être que ça crée un désintérêt.
00:40:03 Une partie de cette jeunesse qui s'engage
00:40:06 et qui s'exprime au travers des réseaux sociaux
00:40:09 demande du renouvellement.
00:40:12 Ça s'est passé au Sénégal dernièrement
00:40:15 où on a vécu des tensions.
00:40:18 Est-ce que vous avez un regard particulier sur ce qui s'est passé ?
00:40:21 - Quand je vois le Sénégal aujourd'hui,
00:40:24 on avait un problème d'ordre constitutionnel.
00:40:27 Je n'ai même pas fini le problème de mon pays.
00:40:30 Je ne vais pas me mêler des problèmes d'un autre pays.
00:40:33 Je ne vais pas me gérer dans des problèmes sénégalo-sénégalais.
00:40:36 Je ne maîtrise pas la constitution sénégalaise.
00:40:39 Mais je crois que tout est une question de compréhension.
00:40:42 Aujourd'hui, nos constitutions sont des constitutions
00:40:45 qui sont en train de se dérouler.
00:40:48 Je ne sais pas si vous avez vu
00:40:51 mais nos constitutions sont souvent faites sur mesure.
00:40:54 Cela crée forcément des tensions par la suite.
00:40:57 Dès les premières heures, ça peut être bien.
00:41:00 Mais à la longue, ça va coïncer
00:41:03 parce que si on ne les fait pas dans de bonnes mesures,
00:41:06 sans forcément se prioriser,
00:41:09 on s'ira bien.
00:41:12 Mais là, quand on fait des constitutions
00:41:15 et qu'après dans ces constitutions
00:41:18 il y a une opacité,
00:41:21 les gens n'arrivent pas forcément à comprendre.
00:41:24 On n'arrive pas à capter.
00:41:27 Quand il y a celui qui est en face qui s'exprime,
00:41:30 tu as l'impression que c'est lui qui a raison.
00:41:33 De l'autre côté, lui s'exprime, tu as l'impression que c'est lui qui a raison.
00:41:36 Mais c'est qu'il y a une ambiguïté constitutionnelle.
00:41:39 Au Sénégal, il n'y a pas qu'une question constitutionnelle.
00:41:42 Il y a aussi un malaise dans la société
00:41:45 et dans la jeunesse plus particulièrement.
00:41:48 Ça peut d'ailleurs être le cas dans d'autres pays de la région.
00:41:51 Oui, ça peut être le cas.
00:41:54 Mais comme je vous l'ai dit, moi je ne vis pas au Sénégal.
00:41:57 C'est vrai qu'on suit les réseaux sociaux.
00:42:00 J'ai vu que les jeunes sont révoltés,
00:42:03 comme ça a été le cas aussi dans pas mal de pays quand il y a les élections.
00:42:06 Mais je dis, est-ce qu'on ne peut pas résoudre le problème de la base ?
00:42:09 Je dis que quand il y a une carie dentaire quelque part,
00:42:12 c'est depuis l'agence CIV qu'on fait le traitement.
00:42:15 Donc pour moi, il faut traiter, il faudrait qu'on trouve quelque chose.
00:42:18 Vous parlez du Sénégal, vous parlez de la Côte d'Ivoire.
00:42:21 Vous avez vu la France.
00:42:24 Moi je crois qu'on a un problème d'alternance.
00:42:27 La France était avec ses vieux partis,
00:42:30 la gauche et la droite, les socialistes
00:42:33 et les UMP et tout ça qui étaient là.
00:42:36 Et puis on a un parti qui sort de nulle part.
00:42:39 On a un parti qui sort de nulle part
00:42:42 qui s'appelle Amarche.
00:42:45 Un parti qui n'est ni à gauche ni à droite,
00:42:48 mais qui a une vision pour ceux qui ont besoin de changement
00:42:51 et ceux qui ont besoin d'alternance.
00:42:54 Et voilà, la France a été dans l'alternance.
00:42:57 On va reparler un peu plus tard peut-être de vos relations
00:43:00 avec Emmanuel Macron et avec la France.
00:43:03 La France d'ailleurs où il y a aussi un terreau social
00:43:06 qui peut provoquer des tensions.
00:43:09 On le voit encore ces jours-ci
00:43:12 suite à une intervention de la police
00:43:15 qui a mené au décès d'un jeune homme.
00:43:18 – Oui, ça c'est des problèmes qui ont toujours existé.
00:43:21 Je vous ai parlé d'ambiguïté.
00:43:24 Je crois qu'il y a une loi qui est sortie en 2018
00:43:27 qui a été mal interprétée.
00:43:30 La loi sur la légitime défense
00:43:33 qui est peut-être abusivement interprétée par d'autres personnes.
00:43:39 Je pleure pour la famille du jeune qui est décédé
00:43:42 puisqu'il n'en était rien que voisin à moi.
00:43:45 J'ai vu tous les rémunérations qu'il y a eu.
00:43:48 Mais je crois qu'à un moment donné,
00:43:51 il est temps de remettre les choses en place
00:43:54 et d'écouter ces jeunes décités-là.
00:43:57 Souvent ça ressemble à de la révolte,
00:44:00 à l'excès de mépris d'une certaine classe de politiciens.
00:44:07 Et qui fait que cela se ressent dans les comportements.
00:44:13 Parce que quand j'ai écouté ce qui s'est passé hier,
00:44:16 un refus d'obtempérer ne doit pas condamner à mort celui qui l'a fait.
00:44:21 Mais c'est un excès.
00:44:23 – Vous comprenez les messages d'artistes ou de footballeurs.
00:44:27 On a eu Omar Sy, Kylian Mbappé qui interviennent immédiatement.
00:44:30 – Oui, j'ai envie de dire que c'est bon que nous les artistes
00:44:34 prenions les devants.
00:44:36 À un moment donné, il va falloir que nous soyons dans la prévention
00:44:40 que de venir toujours après le danger pour parler.
00:44:43 C'est bien, on peut parler, on lève tous la voix.
00:44:46 Mais il faudrait que nous les artistes aussi,
00:44:48 on puisse dire des choses avant, en amont.
00:44:50 – Une question d'un internaute sur notre compte Facebook RFI-Echo.
00:44:54 Une question qui a été posée à l'écrit par Boubacar Télidiallo, David Jean.
00:44:59 Alors comme c'était à l'écrit, on a demandé à l'intelligence artificielle
00:45:03 de la lire à sa place.
00:45:05 – Bonjour Azinfo, tu fais la fierté de la sous-région.
00:45:08 Merci pour tes investissements dans le domaine culturel.
00:45:11 Penses-tu éventuellement investir le domaine politique
00:45:13 à travers des élections locales ?
00:45:15 Car le pays a besoin de gens neutres qui sont issus d'autres domaines
00:45:18 que la politique professionnelle.
00:45:20 Boubacar Télidiallo.
00:45:22 – Alors qu'est-ce que vous répondez à Boubacar Télidiallo ?
00:45:24 – Je dirais à Boubacar Télidiallo que souvent on a une aisance à faire
00:45:28 ce qu'on fait quand on n'a pas les bras liés,
00:45:33 quand on n'a pas les mains liées.
00:45:35 On a une zone de compétence un peu plus étendue
00:45:38 quand on est indépendant.
00:45:40 Après, se mettre dans la politique, c'est des choses qui peuvent restreindre
00:45:44 parce qu'on peut marcher selon les règles d'un parti
00:45:48 ou selon la vision d'un parti.
00:45:50 Moi, je peux toujours aider la population
00:45:53 en étant dans ma position d'artiste avec la Fondation Magix Systèmes
00:45:58 qui pour moi me permet de mener des activités
00:46:01 sans forcément recevoir des ordres de quelqu'un.
00:46:04 – Pas de politique pour l'instant. Aurélie ?
00:46:07 – Non.
00:46:08 – Asselfo, on l'a entendu depuis le début de cette émission,
00:46:11 vous n'avez pas l'habitude, vous ne semblez pas avoir l'habitude
00:46:14 en tout cas de mener la langue de bois.
00:46:17 Vous dénoncez librement les problèmes qui gangrènent notre société,
00:46:22 pas toujours dans vos chansons d'ailleurs, qui sont plutôt consensuelles.
00:46:25 – C'est ça.
00:46:26 – On ne peut pas dire qu'elles soient contestataires, voilà.
00:46:29 Mais lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de vos compatriotes,
00:46:33 Ivoiriens, Africains, vous êtes là, vous comptez poursuivre sur cette voie ?
00:46:38 – Oui, tant que j'aurai le souffle de vie pour pouvoir continuer sur cette voie
00:46:44 parce qu'un combat, souvent il est sans limite.
00:46:48 On atteint un objectif, mais on n'atteint pas la finalité, comme je le dis.
00:46:52 Donc pour moi c'est un combat permanent, je veux continuer.
00:46:56 Dans la peau d'artiste, vous dites qu'il n'y a pas trop de chansons engagées, c'est vrai.
00:47:01 Parce qu'on est d'abord fédérateur.
00:47:03 Et c'est ce statut-là qui nous permet souvent de dire les choses
00:47:07 comme elles sont, sans parti pris.
00:47:09 Et cette manière d'être impartial, elle nous permet plus de communiquer,
00:47:15 de communier avec nos populations.
00:47:17 Donc je continuerai le combat avec Magic System.
00:47:20 D'ailleurs si je suis aujourd'hui au Conseil économique et social,
00:47:25 c'est pour pouvoir aussi débattre au nom des populations.
00:47:30 – Alors si on parle d'économie et de sujets d'actualité,
00:47:33 dernièrement c'est tenu à Paris un sommet pour un nouveau pacte financier
00:47:37 entre pays du Nord et pays du Sud.
00:47:40 Bon, pas de décision ultra majeure mais quand même un cap fixé.
00:47:47 Voilà, quelques dossiers qui avancent vers un rééquilibrage
00:47:51 des relations entre le Nord et le Sud.
00:47:53 Je voudrais vous faire réagir au propos de l'économiste Carlos López,
00:47:57 l'économiste bissauguinéen qui était notre invité la semaine dernière.
00:48:01 – Je pense qu'il y a un ras-le-bol.
00:48:03 On est en train de vivre un moment assez particulier
00:48:06 à cause de différents développements, notamment la pandémie,
00:48:11 la guerre en Ukraine, donc on a atteint la limite
00:48:16 de ce qu'on pouvait admettre comme discours qui n'est pas suivi d'action.
00:48:21 Et donc là ce sommet a permis un peu de déboucher les émotions.
00:48:27 Et on s'est rendu compte qu'il y avait quand même,
00:48:30 de la part des pays du Sud, un consensus assez frappant
00:48:34 de mettre en cause le système.
00:48:36 Et donc c'est la première fois, je crois, que dans une réunion de ce type,
00:48:40 on ne parle pas seulement de mesures techniques
00:48:43 ou de ce qu'on peut faire en termes par exemple d'augmentation
00:48:47 de ce qui est l'aide ou le concessionnaire,
00:48:51 on est en train de parler de problèmes systémiques.
00:48:55 Et donc je ne pense pas qu'il faut attendre qu'un seul sommet
00:48:58 puisse régler ces défis.
00:49:01 Mais on a bien entamé le chantier et je pense qu'on a senti
00:49:06 de la part des pays du Sud une voix assez forte pour changer la méthode
00:49:12 et changer aussi le contenu de ce qu'on fait
00:49:16 en matière d'architecture financière internationale.
00:49:19 Entretien avec Carlos Lopez et Lionel Zinsou,
00:49:21 à retrouver en vidéo sur la chaîne YouTube de RFI
00:49:24 à la rubrique "Grands invités de l'économie".
00:49:27 - M. Asselfo, qu'est-ce que vous avez pensé de ce sommet,
00:49:31 de ce bouchon qui a peut-être sauté chez les pays du Sud ?
00:49:35 - Le consensus des pays du Sud a toujours existé.
00:49:40 Moi je crois que c'est au niveau des engagements qu'il faut évoluer.
00:49:44 C'est toujours des engagements qui viennent remplacer
00:49:48 d'autres engagements qui n'ont pas été respectés.
00:49:50 Moi je suis d'accord qu'on se mette là pour parler
00:49:54 d'investissement dans le chauffement climatique,
00:49:57 on va parler même de la restructuration
00:49:59 de la dette zambienne et tout ça.
00:50:02 Non, mais on ne vient pas pour régler un problème ponctuel.
00:50:08 Il faut trouver une solution durable et efficace.
00:50:11 Quand on prend des engagements, il faut...
00:50:13 Il y a des engagements qui ont été pris en 2021,
00:50:15 excusez-moi M. le Poucy-Toyer,
00:50:17 il y a des engagements qui ont été pris pour la COP 21.
00:50:21 Ces engagements là jusqu'à aujourd'hui n'ont pas été respectés.
00:50:25 On a parlé de la taxe carbone un peu partout et tout.
00:50:27 Ces engagements n'ont pas été respectés.
00:50:29 Là on parle d'un pacte financier qui a lieu en France.
00:50:32 J'espère que les solutions qui ont été trouvées,
00:50:37 les chemins qui sont en train d'être empruntés, aboutiront.
00:50:41 Pour ne pas que dans 5 ans ou dans 10 ans,
00:50:44 on revienne encore avec un nouveau pacte financier,
00:50:46 avec des pays encore de plus en plus endettés.
00:50:50 - Vous parliez de solutions durables justement.
00:50:53 Et sur un point, il y a une grosse différence de vision
00:50:57 entre les pays du Nord et ceux du Sud.
00:51:00 Ça va être sur les ressources hydrocarbures.
00:51:03 Je sais que vous vous êtes exprimé dernièrement sur le gaz naturel.
00:51:07 Puisque chaque pays a ses réserves,
00:51:10 ou quasi chaque pays a ses réserves de gaz,
00:51:13 a ses réserves de pétrole.
00:51:15 Certains pays africains d'ailleurs en ont pas mal,
00:51:18 dont la Côte d'Ivoire.
00:51:20 Dans quel camp vous placeriez-vous
00:51:23 entre ceux qui veulent arrêter complètement
00:51:26 l'exploitation des hydrocarbures à terme,
00:51:29 et ceux qui au contraire disent
00:51:31 "on a des hydrocarbures, on a du gaz, on a du pétrole,
00:51:34 il faut qu'on puisse en profiter".
00:51:37 C'est le cas de l'Afrique.
00:51:39 - C'est une injustice qui est en vie d'être parlé.
00:51:41 Moi je donnais un exemple,
00:51:43 je dis qu'on ne peut pas être sur une piste de course.
00:51:46 Il faut que les gens prennent déjà le départ,
00:51:48 ils sont quelque part,
00:51:50 et après ils disent à ceux qui n'ont pas encore pris le départ
00:51:52 de rester là où ils sont, de ne pas bouger.
00:51:54 Je crois que la consommation des hydrocarbures,
00:51:57 et tout ce qui est énergie fossile,
00:52:00 les pays se sont industrialisés pour s'enrichir.
00:52:03 Et après on dit à l'Afrique "ben non, arrêtez-vous là,
00:52:06 ne vous industrialisez pas".
00:52:08 Sans donner les moyens qu'il faut à l'Afrique
00:52:11 pour pouvoir combler.
00:52:13 Parce que c'est une histoire de compensation.
00:52:15 On peut dire "non, il ne faut pas utiliser ça",
00:52:17 mais c'est parce qu'il y a 30 ans, 40 ans,
00:52:20 tous ces pays industrialisés,
00:52:22 aujourd'hui les conséquences du climat,
00:52:24 c'est pas l'Afrique,
00:52:26 l'Afrique est le continent le moins pollueur.
00:52:28 - On parle de 4% d'émissions à peu près.
00:52:30 - 4% d'émissions ?
00:52:32 Mais regardez la Chine, regardez la France,
00:52:35 regardez le Brésil, regardez les États-Unis,
00:52:39 tous ceux-là ont fait leur prospérité
00:52:43 sur leur matière première,
00:52:47 qui est le pétrole, le gaz et tout ça.
00:52:49 Et après on dit à l'Afrique "non, les énergies fossiles,
00:52:52 c'est pas bon pour le monde, il faudra arrêter".
00:52:54 Non, laissez-nous arriver là où vous êtes arrivés
00:52:57 et après on arrête.
00:52:59 - Une question sur un sujet qui vous tient à cœur,
00:53:02 dans votre pays à vous, l'agriculture,
00:53:05 et notamment les planteurs.
00:53:07 - Si le succès de ce pays repose sur l'agriculture,
00:53:10 nous devons tous apporter notre soutien
00:53:13 aux planteurs de Côte d'Ivoire.
00:53:15 Planteurs IACO, nous sommes de cœur avec vous.
00:53:20 Ça va.
00:53:22 - "Soutien aux planteurs, pauvres planteurs",
00:53:30 c'est le titre de cette chanson.
00:53:32 Vous évoquez les conditions de travail,
00:53:34 le niveau de rémunération des agriculteurs,
00:53:37 vous parlez de transformation locale,
00:53:39 d'industrialisation.
00:53:41 Est-ce que vous trouvez que ces dossiers avancent
00:53:44 ou qu'on en est toujours au même point,
00:53:46 toujours cette même relation avec les multinationales ?
00:53:49 - Je crois que c'est toujours cette même relation
00:53:52 parce que les conditions de vie des planteurs
00:53:54 ça n'a pas changé.
00:53:56 En 1980, on nous disait que le succès de la Côte d'Ivoire
00:53:59 repose sur l'agriculture.
00:54:00 Donc c'est pas normal que l'agriculteur
00:54:02 soit le plus pauvre dans la chaîne.
00:54:04 Donc il y a un problème qui ne va pas,
00:54:06 je viens avec mes choses au marché, je vais les vendre.
00:54:08 Et c'est l'acheteur qui me dit le prix auquel
00:54:10 je dois lui vendre les choses.
00:54:11 C'est pareil.
00:54:12 Nous on fait le cacao, on a le café,
00:54:15 mais il est plus facile pour le petit Suisse
00:54:18 ou le petit Belge de manger du chocolat
00:54:20 facilement au petit déjeuner
00:54:22 que le petit Ivoirien de chez qui vient le truc.
00:54:24 Donc vous parlez de transformation industrielle,
00:54:26 je crois que l'industrialisation aussi
00:54:29 peut être une solution.
00:54:31 Et je crois que la Côte d'Ivoire est en train de s'engager
00:54:33 résolument sur ce chemin.
00:54:35 J'espère bien que ça pourra donner
00:54:38 les résultats que nous attendons.
00:54:40 Parce qu'il est temps que le planteur vive de ses efforts.
00:54:43 D'ailleurs sur le cacao, vous avez suivi
00:54:46 le bras de fer entre la Côte d'Ivoire et le Ghana,
00:54:48 premier producteur mondial et deuxième producteur mondial,
00:54:51 pour voir les cacao-culteurs
00:54:55 qui soient mieux rémunérés.
00:54:58 D'ailleurs vous avez été reçu au Café Cacao dernièrement.
00:55:03 Comment les aider à faire pencher cette balance
00:55:07 entre multinationales d'un côté et producteurs ?
00:55:10 Je crois que c'est d'arrêter de faire un bras différent de nous.
00:55:14 Il faut que nos pays puissent s'associer
00:55:17 et parler de la même voie.
00:55:19 Et je crois que ce problème serait résolu
00:55:21 si l'industrialisation est vraiment en marche
00:55:24 dans nos différents pays.
00:55:26 Pourquoi la transformation de nos matières premières
00:55:28 doit passer forcément par Bruxelles ou par Genève ?
00:55:31 On peut les transformer chez nous.
00:55:33 Après on n'a pas besoin de discuter.
00:55:36 Aujourd'hui il y a des planteurs qui ont peur
00:55:38 de garder leur stock.
00:55:40 Parce que si ce stock ne sont pas pris,
00:55:42 ce stock là va pourrir et c'est une perte.
00:55:44 Donc souvent mieux vaut prendre un peu,
00:55:46 voilà le raisonnement, que de garder.
00:55:49 Mais pour moi si on a des usines de transformation,
00:55:52 que ce soit l'Anacarte, que ce soit le cacao ou le café,
00:55:55 ça ne va jamais s'égarter parce qu'on a une usine
00:55:57 pour faire de la récupération.
00:55:59 - On approche du terme de cette émission.
00:56:02 On va parler un peu de football
00:56:04 dans les toutes dernières minutes.
00:56:06 D'abord une ou deux questions avec Aurélie
00:56:10 sur vos relations avec le pouvoir en général.
00:56:14 - Oui, je vais citer que quelques noms.
00:56:16 Dominique Ouattara,
00:56:18 Amadou Koulibaly, le cousin de Feu Amadou Koulibaly.
00:56:24 - Et puis le ministre de la communication.
00:56:26 - Le ministre de la communication que vous mentionniez tout à l'heure.
00:56:28 Le banquier Dauda Koulibaly lui aussi
00:56:31 qui a d'ailleurs appuyé votre dossier pour intégrer HEC.
00:56:35 La liste est vraiment longue.
00:56:37 On fait de belles rencontres dans la classe business du Habit Jean-Farid.
00:56:41 - Oui, écoutez, quand on a la chance d'être dans un groupe
00:56:45 qu'on appelle Magic System et qui pendant 20 ans
00:56:48 se promène avec le drapeau de la Côte d'Ivoire
00:56:51 partout dans le monde,
00:56:53 on a quand même le privilège d'être proche de ces gens.
00:56:57 Mais comme je vous l'ai dit,
00:56:59 c'est une chance pour nous de pouvoir être la courroie
00:57:01 entre ces gens-là et le peuple.
00:57:04 Moi, je suis très honoré d'avoir pour ma reine Dominique Ouattara
00:57:10 parce que ça ne date pas d'aujourd'hui notre rencontre.
00:57:13 Je n'ai pas attendu qu'elle soit première dame de Côte d'Ivoire
00:57:16 pour lui demander aide.
00:57:18 On se connaît depuis les États-Unis.
00:57:20 Et après, les choses ont bien marché.
00:57:23 Et puis aujourd'hui, c'est quelqu'un que je vois régulièrement.
00:57:26 On ne parle pas forcément politique.
00:57:28 On parle social.
00:57:30 Et Amadou Koulibaly, pareil,
00:57:32 quand je le connaissais, il n'était pas ministre.
00:57:35 C'était un félu du reggae.
00:57:37 Et on se croisait, on parlait musique.
00:57:39 Aujourd'hui, il est ministre.
00:57:41 Je ne vais pas nier mes amitiés avec lui.
00:57:43 Daouda Koulibaly, c'est un banquier.
00:57:45 On ne peut pas dire qu'on est dans les affaires
00:57:48 sans avoir de potes banquiers.
00:57:50 Donc pour moi, tout a une liaison.
00:57:53 Même le président Ouattara, quand j'ai l'occasion,
00:57:56 je vais le voir et je vais causer avec lui.
00:57:59 Parce que je tire toujours de bons enseignements
00:58:02 en sortant des audiences avec lui.
00:58:04 – Vous avez de bonnes relations aussi avec le président français,
00:58:07 Emmanuel Macron. – Oui.
00:58:09 – Vous êtes un ami de la France.
00:58:11 Est-ce que c'est une amitié critique, quand même ?
00:58:13 – Non, pour moi, les amitiés de la France,
00:58:15 ça ne date pas du Magic System et d'Emmanuel Macron.
00:58:17 – Oui, mais vu le contexte,
00:58:19 dans pas mal de pays africains,
00:58:21 la remise en cause de certaines pratiques de la France,
00:58:24 est-ce que vous pouvez avoir des discussions critiques ?
00:58:27 – Oui, on ne peut pas fermer les yeux sur des choses qui ne vont pas.
00:58:32 Mais quand ça va aussi, il faut le dire.
00:58:35 Moi, je suis un afro-optimiste.
00:58:38 Je ne suis pas un afro-pessimiste.
00:58:40 Je suis de cette Afrique-là qui va s'élever.
00:58:42 Je suis de cette Afrique-là qui va trouver des solutions à ce problème.
00:58:46 Mais je ne suis pas de cette Afrique-là qui se referme.
00:58:49 Je suis elle-même qui se referme.
00:58:51 Je suis elle-même.
00:58:52 J'ai la chance d'être le pont culturel entre la France et la Côte d'Ivoire.
00:58:57 Et pour moi, je ne vois pas pourquoi je m'inscrivais
00:59:00 dans une case de la critique inutile au lieu de trouver des solutions.
00:59:05 Donc pour moi, c'est ça.
00:59:07 – Allez, on parle un peu ballon.
00:59:09 – Allons-y. Je suis le plus à l'aise là-bas.
00:59:11 – Le foot dans quelques mois, la canne de retour en Côte d'Ivoire.
00:59:16 J'ai cru lire que vous seriez chargé d'écrire la chanson officielle,
00:59:21 l'hymne officiel de la compétition.
00:59:23 – La chanson, elle est finie.
00:59:24 Vous savez, en Côte d'Ivoire, nous, on a tout pris en avance.
00:59:26 Les stars sont finies, la chanson est finie, la mascotte est prête.
00:59:30 – C'est le moment de nous révéler.
00:59:32 Alors, quelle est cette chanson ? Quelques mesures, quelques paroles ?
00:59:35 – Malheureusement, la chanson appartient au Cocannes.
00:59:37 Mais c'est une chanson qui va parler beaucoup d'hospitalité.
00:59:40 C'est la première grosse canne, la plus grosse canne de l'Afrique
00:59:44 depuis l'histoire du football africain.
00:59:46 Parce qu'on fait une canne à 24 équipes.
00:59:49 C'est la première fois qu'il y a une Coupe d'Afrique des Nations à 24 équipes.
00:59:53 24 équipes, en principe, c'est une coupe du monde.
00:59:55 Aujourd'hui, nous sommes à 24 équipes en Côte d'Ivoire.
00:59:58 Toutes nos infrastructures sont prêtes.
01:00:00 La Côte d'Ivoire est prête à accueillir les 24 pays qualifiés.
01:00:03 Je vous jure, ça va être la plus belle canne que l'Afrique n'ait jamais connue.
01:00:08 – Alors, c'est quoi le titre de cette chanson ?
01:00:10 – Je vous donne une exclusivité, c'est sur RFI.
01:00:15 Ça va s'appeler "Aquaba".
01:00:17 – Bienvenue. – Bienvenue.
01:00:19 – L'hospitalité, bien sûr. – Voilà, vous avez complété déjà.
01:00:22 Quand on dit "Aquaba", il y a tout dedans.
01:00:24 C'est la bienvenue parce que chez nous, c'est le pays de l'hospitalité.
01:00:27 – Quelle va être la tonalité de cette chanson ?
01:00:31 Ça va être quelque chose de très rythmé, très mélodique, panafricain.
01:00:35 – Justement, c'est panafricain parce qu'on fait un hymne pour une canne.
01:00:38 Ce n'est pas un hymne pour la Côte d'Ivoire.
01:00:41 Donc tout le monde va se retrouver dans cette canne,
01:00:44 que ce soit les anglophones, les arabophones, les lusophones.
01:00:47 Tout le monde doit se retrouver dans cette musique.
01:00:50 Tout le monde doit danser dans cette musique.
01:00:52 Et c'est ça, pardon, sur cette musique.
01:00:54 Et c'est ça aussi l'hospitalité.
01:00:56 L'hospitalité, c'est de savoir accueillir son étranger
01:00:59 de sorte à ce qu'il ne soit pas dépaysé.
01:01:01 – "Aquaba", le nom de l'hymne de la canne en exclusivité pour RFI avec Asselfo.
01:01:07 – Non, je suis très contente de savoir ça.
01:01:10 Vous avez juste mentionné que les infrastructures étaient prêtes.
01:01:14 – Oui, je ne suis pas le ministre du sport.
01:01:17 – D'accord.
01:01:18 – Je ne suis non plus le Premier ministre.
01:01:20 Je ne suis pas le Président de la République.
01:01:22 Mais avec ce qu'on voit, les échos, j'ai eu la chance d'aller dans 4 des stades
01:01:28 qui sont déjà en construction.
01:01:30 Je suis les 6.
01:01:31 J'ai vu le stade Ebimpe.
01:01:33 J'ai vu le stade de Yamoussoukro.
01:01:36 J'ai vu le stade de Boaké.
01:01:38 J'ai vu le stade d'Abidjan, le stade de Fort-Boigny.
01:01:42 Et je n'ai pas encore vu celui de Kourougo qui sera inauguré au prochain match de la Côte d'Ivoire.
01:01:47 Je n'ai pas encore vu celui de San Pedro.
01:01:49 Mais je suis 6.
01:01:51 Quand il y a 4 qui sont déjà prêts à 6 mois, on a envie de dire, c'est gagné de l'avance.
01:01:58 Maintenant, il reste la coupe.
01:02:00 Il faut qu'il reste Abidjan.
01:02:01 On imagine que d'ici là, vous allez continuer à chanter, à faire danser, à donner des concerts.
01:02:08 Vous restez sur les routes.
01:02:11 Je crois que vous serez dans quelques jours au Liban.
01:02:13 Oui.
01:02:14 Dites-nous pourquoi le Liban a besoin de concerts.
01:02:17 Chaque année, on part au Liban pour des concerts, une série de concerts.
01:02:24 On a des liens aussi avec des amis libanais, des amis français d'origine libanaise.
01:02:33 La famille Saadeb, propriétaire de CMA CGM.
01:02:36 CMA CGM, je suis très ami avec Tania.
01:02:40 Mais c'est ça, la musique des Magic System, je veux qu'elle soit écoutée.
01:02:45 Mon rêve, c'est de jouer même en Afghanistan.
01:02:48 Pouvoir dire que la musique est la seule chose qui brise les frontières.
01:02:54 La musique doit fédérer, la musique doit rassembler.
01:02:58 Les voyages, effectivement, dans le sang de Magic System et d'un salfo,
01:03:04 notre grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique.
01:03:07 Merci d'être passé par nos studios.
01:03:09 Merci beaucoup.
01:03:10 On se quitte avec une chanson qui s'appelle justement "Voyager".
01:03:14 Un duo avec le rappeur Burkina Be Smarty, un autre fidèle de RFI que l'on salue au passage.
01:03:21 Bon vent pour vos activités avec votre nouveau bagage de diplômé de HEC.
01:03:27 Merci à tous ceux qui ont préparé cette émission.
01:03:29 Swel Kedir, Guillaume Meunier, Yann Bourdelat et bien d'autres.
01:03:33 Une émission à découvrir en image sur la chaîne YouTube de RFI.
01:03:37 Le meilleur du meilleur à l'écrit sur le site internet de Jeune Afrique, jeuneafrique.com.
01:03:42 Auréline Bidart, merci.
01:03:44 Merci Bruno.
01:03:45 Un prochain grand invité de l'économie dès le début du mois de septembre.
01:03:50 Toujours avec le même plaisir.
01:03:52 Bonne journée, bonne soirée et surtout, portez-vous bien.
01:03:56 [SILENCE]

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