Dans une démarche de réduction des IFT, de nouvelles solutions sont étudiées pour permettre à la vigne de développer plus de résilience face aux stress. En effet, comme tout être vivant, la vigne serait moins sensible aux attaques si elle est vigoureuse. En aidant ainsi à maîtriser les intrants, la nutrition s’inscrit pleinement dans l’approche agroécologique au vignoble.
Et si la santé de la vigne passait aussi par sa nutrition ?
C’est le sujet choisi par La Factory de Vitisphère et Fertiglobal pour un webinaire, avec un focus sur l'intérêt de la biostimulation et des engrais verts.
Pour l’occasion, des experts détailleront les dernières avancées en la matière, mais aussi leur retour d’expérience :
- Guillaume Delanoue, ingénieur - IFV Services
- Mohammed Mahboubi, directeur développement - Fertiglobal
- Quentin Whatier, Ingénieur et expert couverts vigne - Cérience
- Romain Careghi, expert biostimulant - Groupe Perret
Et si la santé de la vigne passait aussi par sa nutrition ?
C’est le sujet choisi par La Factory de Vitisphère et Fertiglobal pour un webinaire, avec un focus sur l'intérêt de la biostimulation et des engrais verts.
Pour l’occasion, des experts détailleront les dernières avancées en la matière, mais aussi leur retour d’expérience :
- Guillaume Delanoue, ingénieur - IFV Services
- Mohammed Mahboubi, directeur développement - Fertiglobal
- Quentin Whatier, Ingénieur et expert couverts vigne - Cérience
- Romain Careghi, expert biostimulant - Groupe Perret
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NewsTranscription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue à cette table ronde dédiée à la filière viticole et plus
00:09 spécifiquement sur le thème de la nutrition de la vigne.
00:12 Alors durant une heure, avec différents experts, nous allons aborder ce sujet étroitement
00:16 lié à la question de la réduction des IFT.
00:19 Effectivement, la viticulture est le secteur agricole le plus challengé pour ses performances
00:23 économiques, sociales et environnementales.
00:26 Le principal enjeu de ses performances, la réduction de l'indice de fréquence de
00:30 traitement phytosanitaire, plus communément appelé l'IFT, qui, rappelons-le, correspond
00:35 au nombre de doses homologuées appliquées à l'hectare.
00:38 Alors, quel est le lien entre la nutrition de la vigne et l'activation des leviers
00:42 de la réduction des IFT ?
00:43 Et bien, tout comme la vigne, nous sommes des êtres vivants.
00:47 Vous aurez très certainement remarqué que nous, êtres humains, sommes moins malades
00:52 quand nous sommes bien nourris.
00:54 Maintenant, pouvons-nous imaginer que la vigne soit moins sensible aux attaques des
00:58 bioagresseurs et au stress dit abiotique, tel que le stress hydrique, le stress thermique,
01:04 si celle-ci est d'autant plus vigoureuse ?
01:05 Finalement, et si la santé de la vigne passait aussi par sa nutrition ?
01:10 Le contexte et l'intitulé de cette table ronde sont posés.
01:14 Quelles sont les possibilités en matière de nutrition ?
01:16 Amendement pour le sol, engrais pour la plante, d'origine minérale, organique, de synthèse,
01:23 ces intrants sont connus, mais il existe aussi de nouveaux leviers avec notamment les biostimulants,
01:27 les couverts végétaux et les engrais verts.
01:29 Aujourd'hui, la factory de Vitisfair en association avec Fertiglobal ont réuni différents experts
01:35 autour de cette table ronde pour aborder ces derniers leviers.
01:38 Pour en discuter, j'ai le plaisir d'accueillir Guillaume Delannou, ingénieur à l'IFV,
01:43 présent avec nous en direct depuis Amboise dans le Val-de-Loire.
01:47 Guillaume, j'espère que vous nous entendez.
01:49 Bonjour, je vous entends très bien, merci.
01:52 Mohamed Mahoubi, directeur développement de la société Fertiglobal.
01:56 Bonjour.
01:57 Bonjour Mohamed.
01:58 Quentin Vattier, ingénieur et expert couvert vignes chez Sérience.
02:02 Bonjour.
02:03 Et Romain Kharégui, expert biostimulant au sein du groupe Perret.
02:07 Bonjour.
02:08 Avant de donner la parole à nos invités, je vous invite à vous tous qui êtes derrière votre écran
02:12 à poser vos questions tout au long de cette table ronde via la plateforme en ligne sur laquelle vous êtes présente.
02:18 Un temps d'échange sera prévu et de réponse à vos questions sera prévu à l'issue de cette table ronde.
02:24 Alors nous commençons tout de suite avec vous, Guillaume Delannou, donc vous êtes ingénieur à l'IFV.
02:28 Vous travaillez sur ce sujet de la biostimulation depuis maintenant quelques années.
02:32 Première question, quand on parle de biostimulant, biocontrôle,
02:36 quelle différence et bénéfice pour la vigne, toujours dans cette quête de réduction des IFT ?
02:41 Bonjour à tous, merci pour l'invitation.
02:42 Alors en effet, les biostimulants et les biocontrôles, on est sur deux choses différentes.
02:49 Les biostimulants s'intéressent à la partie stress abiotique
02:53 et les produits de biocontrôle sont des produits de protection des plantes
02:55 où là, on va vraiment être dans le but de lutter contre les maladies et les ravageurs.
03:00 Les deux peuvent être complémentaires dans une stratégie de protection des plantes.
03:03 C'est tout l'enjeu de beaucoup d'essais qui sont menés par l'IFV
03:07 et par d'autres partenaires sur cette thématique-là.
03:10 C'est comment mieux protéger les plantes en améliorant sa physiologie grâce au biostimulant.
03:15 Alors à l'IFV, vous menez le premier essai de biostimulant.
03:19 Pouvez-vous nous détailler les essais mis en place et nous faire part de vos premières observations ?
03:24 Alors on peut vous présenter déjà une première diapo avec un début de protocole
03:27 qui est issu d'essais en conditions contrôlées qui ont été réalisés par VGPolice
03:31 dans le cadre du projet Mystique que je pilote à l'IFV.
03:35 Donc vous voyez à gauche des plantules qui sont des semis de pépins de raisin
03:40 qui vont faire leur vie pendant quelques semaines.
03:43 On les sélectionne au stade de 4 à 6 feuilles.
03:45 On applique deux fois les biostimulants à J-8 et à J-1
03:49 et le jour J, on les met en stress.
03:52 Donc là on va parler de deux types de stress, on va parler de stress hydrique et de stress nutrition.
03:56 Donc là pour le stress hydrique, on arrête l'arrosage
03:58 et ensuite 14 jours plus tard, on vient regarder ces plantules,
04:01 comment elles ont continué leur vie, dans quelles conditions.
04:05 Et sur la photo suivante, enfin les photos de la diapo suivante,
04:07 on voit en haut à gauche le témoin d'entraînement.
04:10 Donc on voit bien la perte de turgéscence, les plants n'étant plus arrosés.
04:14 On voit qu'on a une dégradation de l'état global des plantes
04:17 et deux biostimulants à droite qui ont été appelés BS1 et BS3
04:21 où on voit quand même une nette amélioration de la physiologie
04:24 et au contraire, BS2 tout en bas à gauche
04:27 où on voit que ce biostimulant-là n'avait pas d'effet sur le stress hydrique.
04:31 Donc là on est vraiment sur les premiers résultats intéressants.
04:34 Alors on est en condition contrôlée mais on observe quand même quelque chose
04:37 parce que l'arrêt de l'arrosage sur des tout petits pots comme ça,
04:40 c'est quand même un stress assez sévère et on voit que malgré tout,
04:43 on a quand même des effets qui sont assez impressionnants en condition contrôlée.
04:48 Sur les photos suivantes, on a un petit peu près la même chose
04:51 mais sur la partie stress nutritionnelle.
04:53 Donc vous voyez à gauche, en fait, c'est des plants qui ont continué d'être arrosés
04:58 mais seulement avec de l'eau.
05:00 Et à droite, également avec de l'eau mais en plus un biostimulant.
05:04 Alors ce n'est peut-être pas très visuel mais on le voit quand même un petit peu,
05:08 c'est au niveau de la verdeur de la végétation que ça se juge.
05:11 On voit bien que le biostimulant 4 et 5,
05:14 on a une verdeur des feuilles qui est plus intense
05:17 que sur les deux autres modalités du bas.
05:19 Donc sur ces deux types de stress,
05:21 on voit bien déjà un intérêt des biostimulants pour améliorer la physiologie
05:26 et même dans des conditions stressées
05:28 qui peuvent améliorer globalement le comportement de la plante
05:31 dans un contexte assez stressé.
05:33 Comme vous l'avez précisé, vous êtes ici en milieu contrôlé.
05:39 Est-ce que vous avez un retour d'expérience en conditions réelles ?
05:43 Alors en effet, on commence dans différents cadres,
05:45 soit dans le cadre d'essais,
05:47 soit dans le cadre de ce projet-là à avoir des essais en plein champ.
05:50 On a maintenant 4 à 5 années de recul sur quelques biostimulants
05:55 dans différentes conditions.
05:56 Le gros challenge qu'on a en viticulture sur des essais en plein champ,
06:01 c'est qu'on va être un petit peu entre la balance du stress volontaire
06:06 parce qu'on veut limiter le rendement pour favoriser la qualité de récolte
06:09 et au contraire avoir des vignes qu'on veut stimuler.
06:14 Donc on les limite d'un côté et on les stimule de l'autre.
06:17 En plus en plein champ, la plante va être soumise à plusieurs stress.
06:21 Là dans les conditions contrôlées, l'avantage c'est qu'on n'a par exemple
06:24 que du stress hydrique et pas de stress nutritionnel ou inversement.
06:27 Alors que sur une plante en plein champ depuis plusieurs années,
06:30 elle peut avoir un stress passé dû par exemple
06:33 à une mauvaise initiation florale sur l'année précédente,
06:35 elle peut avoir eu un coup de gel ou même un coup de froid en début de saison
06:38 qui peut avoir des conséquences sur toute la saison.
06:41 Donc la grosse complexité c'est d'avoir plusieurs stress au même moment,
06:45 avoir une plante qui volontairement on limite dans son développement
06:48 mais malgré tout qu'on essaye de stimuler grâce à des biostimulants.
06:51 Donc c'est des essais qui sont très longs mais sur lesquels on retrouve
06:55 pas mal d'informations ou d'effets qu'on peut observer en conditions contrôlées.
06:59 Et dès l'année 2023, les biostimulants que vous avez vus
07:03 sur la partie conditions contrôlées vont être testés dans trois régions différentes
07:07 avec le même protocole pour justement vérifier si on retrouve bien ces effets-là
07:13 pour les passer du condition contrôlée au plein champ,
07:15 voir si on retrouve bien ces effets-là dans la vie de tous les jours entre guillemets.
07:20 Alors même si là on parle encore beaucoup de tests finalement,
07:23 pourtant c'est un marché en devenir et il y a déjà une offre relativement large.
07:27 Comment un viticulteur peut s'y retrouver
07:29 et comment vous pouvez le rassurer dans ses choix aujourd'hui ?
07:32 L'offre est très large et c'est aussi pourquoi notre projet avait été financé
07:36 par France Agrimères et puis qu'il y avait un vrai intérêt pour la filière viticole.
07:40 C'était en parallèle de faire ces essais de conditions contrôlées,
07:43 de développer une méthode d'évaluation en terrain robuste et assez simple à mettre en œuvre,
07:48 que ce soit pour les expérimentateurs comme moi ou même pour les techniciens de distribution
07:52 et éventuellement pourquoi pas pour des viticulteurs qui sont assez techniques,
07:55 avoir quelque chose de prélever une feuille
07:57 et puis pouvoir faire une analyse au laboratoire pour vérifier en effet si on a eu quelque chose.
08:02 Concrètement, sur certaines solutions, on observe des choses très intéressantes.
08:07 Alors c'est accumuler avec d'autres leviers pour avoir quelque chose de suffisamment efficace
08:14 pour pouvoir avoir un effet physiologique et ensuite espérer,
08:18 par exemple avec du biocontrôle, pouvoir réguler un petit peu les maladies.
08:21 Si on est sur une plante qui est trop stressée dans un contexte trop compliqué,
08:26 malheureusement ce n'est pas juste un biostimulant qui va faire le job,
08:30 il faut multiplier les leviers, mais il y a des essais qui sont en cours
08:33 et ça avance très rapidement.
08:35 D'ici un an ou deux, on devrait déjà commencer à avoir un périmètre assez précis
08:42 sur les efficacités qu'on peut en attendre, dans quelles conditions et face à quel type de stress,
08:47 comment on pourrait lutter en multipliant les leviers, dont les biostimulants.
08:51 Merci Guillaume pour vos explications.
08:52 Passons justement la parole à un acteur des produits de biostimulation.
08:57 Je suis avec Mohamed Mahoubi, vous êtes directeur du développement de Fertiglobal,
09:02 qui est une société italienne spécialisée dans les solutions de fertilisation et de biostimulants.
09:07 Vous êtes encore méconnu en France, sur le marché français, pour la simple et bonne raison
09:11 que vous arrivez tout juste sur notre territoire avec cette forte expérience du marché italien
09:16 et vous venez avec cette nouvelle solution autour de votre technologie et nous vit.
09:21 Déjà, première question pour introduire Fertiglobal, pouvez-vous vous présenter brièvement la société ?
09:26 Merci et bonjour à tous.
09:29 Fertiglobal, c'est la branche du groupe Lardarello, Didier à l'agribusiness.
09:35 Le groupe Lardarello, c'est un groupe affirmé dans le territoire national et international
09:42 avec une expertise de plus de deux siècles.
09:45 Il est présent dans tous les coins du monde avec trois sites de production,
09:50 un en Italie, un au Brésil et l'autre en Argentine,
09:54 et une présence avec des commerciales en Inde, en Chine, en Allemagne et aussi en Australie.
10:02 Merci Mohamed. Abordons maintenant le côté technique de votre savoir-faire.
10:06 Pouvez-vous nous expliquer comment votre solution fonctionne-t-elle dans l'implante
10:10 et de quoi est-elle composée ?
10:11 D'accord. Alors, Fertiglobal, il a décidé de lancer un défi d'augmenter l'efficience de ses solutions
10:18 et de réduire l'impact sur les ressources naturelles.
10:22 Donc, la technologie qu'on va proposer aujourd'hui à nos véticulteurs,
10:27 c'est une technologie qui se base sur un choix minutieux de certains éléments,
10:32 micro-éléments qui sont impliqués dans plusieurs processus enzymatiques de la plante
10:41 et aussi le choix d'un composé polyphénolique qui, normalement,
10:46 la plante synthétise dans un contexte optimal.
10:50 Donc, grâce à cette combinaison et ce choix, on cherche à fortifier, nourrir et vitaliser la plante,
10:58 ce qui explique l'acronyme INNOVI, "In-house, nurture and vitalise".
11:06 En quoi, finalement, cette technologie INNOVI, comme vous l'avez cité,
11:09 et cette association polyphénol et micro-nutriments sont uniques ?
11:13 Oui. Déjà, je tiens à expliquer la formulation de cette technologie.
11:20 Le fait que cette technologie est en suspension, donc en garantie, une meilleure absorption,
11:27 parce que le mécanisme d'absorption par rapport aux produits liquides, aux solubles, est différent,
11:35 parce qu'il y a un mécanisme d'absorption non par osmose, mais directement par les cuticules,
11:41 vu la granulométrie de la technologie et de la formulation,
11:46 qui garantit moins de 20 microns de notre suspension.
11:50 Donc, à part la formulation qui assure une bonne absorption,
11:56 la technologie sert comme barrière physique au niveau de la superficie foliaire,
12:03 en empêchant l'emplacement ou l'exposition de la plante à différents types de stress.
12:10 Et l'apport de ces micro-éléments en une seule molécule avec des composés polyphénoliques,
12:19 déclenche tous les mécanismes de réponse systémique de la plante
12:24 par rapport à différents types de stress, soit biotiques ou abiotiques.
12:29 Merci, merci Mohamed.
12:31 Concrètement, aujourd'hui sur le terrain, quels sont les résultats en parcelle de vos solutions ?
12:36 Pour passer à l'action, sur le territoire italien,
12:40 on a organisé plusieurs essais dans différents régions italiens,
12:45 focalisés principalement sur les maladies qui concernent la vigne.
12:51 Je tiens à souligner que notre technologie n'a aucun impact direct sur le pathogène,
12:58 c'est juste pour dépasser le conflit de classification des biostimulants
13:06 et de l'effet sur le type de stress.
13:09 Donc, en apportant notre technologie dans un programme de production intégré,
13:16 on a évalué l'incidence des maladies, de certaines maladies de la vigne.
13:22 Comme vous voyez dans le graphique, le choix des sites sensibles à la maladie de l'audium
13:31 nous a permis d'observer l'incidence de cette maladie en apportant nos solutions nutritionnelles.
13:37 Je souligne "nutritionnelle" et on va évaluer l'impact et la fortification
13:44 que notre technologie permet à la plante pour mieux répondre à ce type de stress.
13:49 Comme vous voyez, l'ajout de notre Mantus, parce que notre range de technologie
13:57 comporte plein de produits basés soit sur des micro-éléments singuliers
14:04 ou sur un complexe de micro-éléments.
14:06 L'ajout de notre produit Mantus au biocontrôle
14:10 permet une réduction drastique de l'incidence de l'audium
14:16 avec des pourcentages significatifs, comme vous voyez, indépendamment des dates.
14:24 Si on fait une confrontation au contrôle, il y a une nette amélioration concernant l'incidence.
14:33 Aussi concernant la sévérité.
14:35 On ne s'est pas limité seulement au biocontrôle,
14:39 on a essayé d'évaluer aussi l'impact de notre technologie en conventionnel
14:46 et comme vous voyez ici, le cas d'Emile Diau, il reporte, il confirme les mêmes résultats.
14:52 C'est une incidence très significative en ajoutant au produit conventionnel notre technologie
14:59 et ça confirme aussi les bons résultats obtenus en biocontrôle.
15:06 Pour plus de données, vous pouvez aussi voir les résultats
15:14 qui concernent l'audium en conventionnel dans les graphes qui vont suivre.
15:21 En grande ligne, soit en conventionnel, soit en biocontrôle,
15:27 l'apport de la technologie innovée sur la vigne concernant les deux maladies,
15:33 Emile Diau et audium,
15:36 on a constaté que notre technologie a permis à la plante de répondre mieux à ce type de stress.
15:45 Alors on sait, on a vu que l'action des biostimulants agit sur la vigne,
15:50 maintenant si on se remet dans notre contexte de performance notamment sociale,
15:53 il est légitime de se poser la question de l'action des biostimulants sur la qualité des vins.
15:58 Qu'en est-il ?
15:59 Bien sûr, bien sûr, parce que parmi les éléments rémunérateurs pour les véticulteurs,
16:05 c'est la qualité de leur récolte, étant donné pour les raisins de cuve un produit de transformation
16:12 et par conséquent la teneur en polyphénol et en antioxydants.
16:18 Donc à part l'état sanitaire et la réponse aux adversités de la culture,
16:25 on a cherché aussi d'évaluer les paramètres qualitatifs
16:29 et comme vous voyez, l'addition de notre technologie innovée,
16:34 il permet une amélioration qui dépasse les 20% par rapport aux conventionnels,
16:40 soit en termes de polyphénol, soit en termes d'antioxydants.
16:44 Donc avec notre technologie innovée,
16:47 on veut garantir un état sanitaire sain et des rendements de qualité.
16:56 Merci Mohamed pour votre intervention.
16:58 Je vous en prie.
16:59 Nous allons maintenant passer au second axe de cette table ronde,
17:02 notamment avec l'activation d'un autre levier,
17:05 un autre mode de fertilisation dans le but de la nutrition de la vigne,
17:09 à savoir les couverts végétaux et les engrais verts.
17:11 Pour en discuter, je me tourne vers vous, Quentin, quant à Vatier.
17:15 De quoi parle-t-on quand on aborde le sujet des couverts végétaux en vigne ?
17:19 Lorsqu'on aborde les couverts végétaux en vigne,
17:22 la principale chose qui va être intéressante pour un agriculteur ou un véticulteur,
17:26 c'est de couvrir son sol.
17:28 Simplement d'avoir un couvert qui va se développer rapidement
17:30 pour concurrencer les adventices.
17:32 Et là, en l'occurrence, on sème ce qu'on souhaite.
17:35 Ensuite, le but, c'est de faire de la biomasse.
17:37 On parle de nutrition, donc le but avec les couverts végétaux,
17:39 c'est de faire de la biomasse.
17:41 En couverts végétaux en vigne, deux typologies,
17:44 les couverts permanents, les couverts temporaires.
17:46 Je vais revenir après sur les espèces,
17:48 mais les fonctions qu'on va retrouver avec ces deux thématiques
17:51 vont être différentes et en même temps vont se recroiser
17:53 pour certaines choses, notamment la nutrition.
17:55 En termes de fonctions apportées par les couverts végétaux,
17:58 on va avoir une fonction de protection du sol,
18:01 protection de l'érosion.
18:02 Moi, je pense toujours à des sols nus sur des pentes
18:05 avec un orage de fortes précipitations,
18:07 une partie fertile du sol qui va être ravinée
18:09 et finir en contrebas de la parcelle,
18:11 donc une perte sèche pour la parcelle,
18:13 pour la biodiversité, pour les macros, la microfaune du sol,
18:17 donc une perte pour le pathosystème qui est la vigne.
18:20 La couverture du sol par les couverts végétaux
18:24 va permettre également de limiter la chaleur
18:27 lors de nos étés qui sont un petit peu plus chauds dernièrement,
18:30 éviter également la réfraction des rayonnements lumineux sur la vigne
18:34 qui peut pouvoir fragiliser les feuilles et donc la photosynthèse.
18:39 Le but du couvert végétaux va être aussi d'augmenter la biodiversité
18:43 au sein du vignoble,
18:44 d'augmenter l'activité biologique dans le sol,
18:49 de travailler le sol avec la structuration
18:51 apportée par les différentes espèces du couvert végétal.
18:56 On aura également une fonction un peu type biocontrôle,
18:58 si on pense aux nématodes du Cour-Noé,
19:01 avec des espèces qui ont une action contre le nématode,
19:03 telles que les trèfles, le trèfle violet, le lotier, la luzerne, le sainfoin.
19:07 Donc ça c'est une action typée biocontrôle.
19:10 Ensuite on aura forcément l'apport d'éléments fertilisants.
19:14 Lorsqu'on va semer nos couverts temporaires,
19:16 donc plutôt aux alentours de août-septembre,
19:20 pour les temporaires, voire octobre-novembre
19:22 si on est sur des espèces un peu plus typées automne-seigle-avoine,
19:27 et une destruction en mars-avril.
19:31 Le but de ces couverts végétaux,
19:33 c'est d'apporter des éléments fertilisants,
19:35 azote, phosphore, potasse.
19:38 Voilà pour les fonctions de manière générale.
19:40 Ensuite si on s'intéresse aux espèces qu'on va retrouver
19:42 dans les couverts permanents et temporaires,
19:45 dans les couverts permanents on sera plus sûr,
19:47 selon les objectifs, après mais,
19:49 régra, fétuc, pour un objectif de portance du sol,
19:53 de résistance au passage de roues.
19:54 Après on retrouvera également des trèfles,
19:56 des lotiers, des pâturins.
19:58 Donc là on est sur des thématiques plutôt
20:00 de pérennité de 4 à 6 ans sur ces couverts permanents.
20:04 Et sur les couverts temporaires,
20:06 là on est plutôt sur des espèces que j'ai remises un peu dans ce tableau-là,
20:09 sur des graminées, donc on retrouvera du seigle ou de l'avoine,
20:12 comme on l'a dit, plutôt avec un semi dans l'automne.
20:16 Après vendange, on retrouvera des légumineuses,
20:18 donc des trèfles, des févraules, des vesses,
20:21 avec toute la diversité de vesses qui existent,
20:22 et de trèfles également.
20:23 Les légumineuses ayant une fonction très importante en fertilisation,
20:27 c'est des plantes qui vont pouvoir fixer l'azote atmosphérique du sol
20:31 et le resituer par la suite dans le sol,
20:33 et donc à destination de la vigne.
20:36 Et ensuite on retrouvera également des crucifères,
20:38 avec tout ce panel aussi de crucifères, des navettes, des radis,
20:40 l'ensemble des moutardes, abyssinie, brune et blanche.
20:45 Et l'intérêt, ce qu'on regarde sur le petit tableau de droite,
20:48 c'est les fonctions qu'on va pouvoir trouver avec ces différentes espèces,
20:51 des effets sur la structuration du sol,
20:52 les graminées plutôt pour la surface,
20:54 les crucifères plutôt pour la profondeur,
20:56 de par leur réseau rationnaire en pivot,
20:59 et également permettre d'avoir une limitation du lessivage
21:02 apportée par les crucifères.
21:03 Quentin, je crois que vous êtes venu avec quelques illustrations,
21:06 justement pour montrer à quoi ça peut ressembler.
21:09 Est-ce que vous pouvez nous les détailler brièvement ?
21:11 Oui, alors la première en bas à gauche, donc le chlorophylle trélite,
21:15 donc là on est sur une base de moutarde, de veste et de trèfle,
21:19 un ensemble de légumineuses plus de crucifères.
21:22 Ce qui est intéressant, c'est que ce sont des espèces qui vont être complémentaires.
21:25 La crucifère va travailler le sol, de par sa fonction de structuration du sol,
21:29 et les trèfles et la veste, de par leur fonction de légumineuse,
21:31 vont fixer l'azote du sol et vont pouvoir couvrir rapidement le sol également.
21:36 Ce qui est aussi intéressant, c'est la complémentation entre une veste
21:39 et une crucifère ou en tout cas une plante tutrice,
21:42 c'est que la veste va s'accrocher à la moutarde en l'occurrence,
21:46 pour monter, donc compétition aérienne entre les deux,
21:48 qui va pouvoir créer de la biomasse en volume et en hauteur.
21:52 Et éviter également que les vestes colonisent le cavaillon.
21:55 Ça c'est quelque chose qu'on recherche.
21:57 Ensuite au milieu on a le vamagromyx.
22:00 Je ne rentre pas dans les détails des espèces,
22:01 mais là on est sur de l'avoine rude, de la moutarde, de la veste et du trèfle.
22:06 Donc on est sur des objectifs toujours de structuration du sol,
22:08 de forte biomasse, c'est assez visuel.
22:11 Celui à droite, le vamagromexper,
22:13 là on est sur de la moutarde et deux vestes différentes.
22:17 On a également une belle biomasse.
22:18 On voit bien que les vestes vont s'accrocher sur les moutardes.
22:20 Et en fait lorsqu'on écarte les espèces,
22:23 on voit bien que l'ensemble du sol est couvert par les espèces qu'on a semées
22:27 et aucune autre adventice n'a pu pousser.
22:29 Donc on a bien une concurrence spatiale,
22:31 finalement, due à notre couvert qu'on a semé,
22:33 par rapport aux adventices dont on ne veut pas qu'elles soient présentes.
22:39 Et là, trois autres couverts toujours temporaires.
22:43 Le mégamix, alors là on est sur un mélange plutôt typé avec beaucoup d'espèces.
22:47 On en a dix dans le mélange,
22:48 donc on va avoir deux vestes, deux trèfles,
22:50 de l'avoine, du seigle, du lin et de la moutarde brune.
22:54 Là, ce qui est intéressant, c'est que forcément on a une complémentation
22:57 entre les différentes espèces, donc structuration du sol,
22:59 fixation d'azote, production de biomasse
23:03 et concurrence aérienne toujours,
23:05 donc pour monter en hauteur sur la biomasse.
23:09 Ça c'était les quatre premiers couverts temporaires plutôt typés...
23:12 Non, on va revenir.
23:14 Plutôt typés semis d'automne,
23:16 euh, pardon, fin d'été, donc on va dire au mois d'août, septembre.
23:20 On peut le faire en octobre aussi avec des dernières saisons
23:22 qui sont quand même assez clémentes actuellement.
23:24 Le STnew, là on est sur que de l'avoine et du seigle,
23:27 donc plutôt un mélange typé pour un semis d'automne
23:30 qui va bien fonctionner.
23:31 On sera sur une biomasse moins importante,
23:33 mais quelque chose qui va couvrir rapidement le sol également.
23:36 Et le mTalent, alors là on est sur une autre thématique,
23:38 là on est sur deux vesses, deux trèfles,
23:41 donc que de la légumineuse,
23:42 donc toujours cette fonction de fixation d'azote.
23:45 Mais là dans ce mélange là, il est plus typé pour le complémenter
23:48 avec une plante tutrice telle que de la févrole par exemple,
23:50 pour éviter la monoculture de févrole.
23:52 On peut l'associer avec un mélange de ce type là
23:54 pour finalement bien couvrir le sol et apporter plus de biomasse.
23:58 Donc ça c'était les couverts temporaires,
24:00 et là les diapos qui vont suivre c'est des couverts permanents.
24:03 Donc là j'en ai mis deux, donc en inter-rang,
24:06 donc le cavaillon et le mic.
24:07 Là on est sur du trèfle blandin, du trèfle souterrain,
24:10 à gauche et à droite.
24:12 Et au milieu le viveur mic,
24:13 c'est du trèfle blandin, du trèfle souterrain et du lotier.
24:16 Donc on est sur que des légumineuses,
24:17 donc toujours cette thématique de fixation d'azote.
24:19 Des couverts qui vont pouvoir être semés,
24:21 on est sur des légumineuses,
24:22 donc des plantes qui ont besoin de jours longs de chaleur,
24:24 donc plutôt août-septembre.
24:26 Et également au début du printemps,
24:28 mars, début avril, ça fonctionne très bien aussi.
24:31 Et des espèces finalement qui vont couvrir rapidement le sol,
24:35 qui vont concurrencer les autres adventices
24:36 sans concurrencer la vigne,
24:38 parce que là on est sur des couverts permanents,
24:39 donc qui vont rester quatre à six ans sans y toucher.
24:42 Et ce qui est intéressant avec ce genre de couverts-là,
24:44 c'est qu'on peut, si on le souhaite,
24:45 faire une tonte une fois par an,
24:47 pas trop haut, il faut que le couvert puisse bien repartir.
24:50 Et en fait, ça permet d'avoir un couvert permanent
24:52 qui apporte de la biomasse finalement,
24:53 donc il y a une petite typologie temporaire avec celui-ci.
24:56 Et c'est à ces couverts qui vont se ressemer d'année en année,
24:59 seul, dès qu'ils arrivent à la floraison, ils se ressement.
25:03 Voilà en inter-rang.
25:04 Et la suite, c'est les mêmes couverts sous le cavaillon.
25:07 Donc là, on est sur une autre typologie,
25:08 plutôt par rapport à des adn terrivrains
25:11 qui peuvent être un petit peu compliqués avec les phytos,
25:12 une baisse des herbicides également.
25:14 Donc ça, c'est assez nouveau maintenant,
25:17 ce n'est pas encore très développé, mais on travaille dessus.
25:19 Là, l'intérêt finalement, c'est qu'on a un couvert
25:21 qui est en place pour quatre à six ans,
25:22 on ne va pas y toucher.
25:24 C'est des espèces les moins concurrentielles possibles pour la vigne
25:27 et toujours avec cette fonction de fixation d'azote
25:29 restituée à la vigne.
25:30 Donc d'augmentation de biodiversité également avec.
25:33 Alors indéniablement, c'est vraiment la biomasse
25:36 qui est la clé de la réussite, l'objectif recherché
25:39 quand on entreprend des couverts végétaux.
25:42 Justement, je veux un planter,
25:44 quelle stratégie je peux mettre en place ?
25:46 Je sais qu'il existe des outils qui sont à la portée
25:49 des viticulteurs et des agriculteurs en général,
25:51 notamment la méthode MERCI.
25:52 Qu'est-ce que vous pouvez expliquer finalement cette méthode ?
25:56 Alors la méthode MERCI, c'est une méthode d'estimation,
25:59 de restitution des éléments fertilisants
26:02 forcément dus à un couvert.
26:03 Donc c'est basé par rapport à des modèles
26:06 qu'on va pouvoir trouver directement sur Internet
26:09 en remplissant dessus.
26:11 Et nous, on travaille en interne sur une application
26:13 qui utilise la méthode MERCI directement avec des photos
26:15 et ça calcule les éléments fertilisants,
26:18 azote, potasse, phosphore,
26:20 produits par la végétation
26:22 et restitués au sol pour la vigne finalement.
26:26 Très bien. Merci, merci Quentin.
26:28 Maintenant, nous allons donner la parole à Romain.
26:30 Romain Carraghi est expert biostimulant du groupe PERET.
26:34 Donc le groupe PERET est un distributeur d'agro-fournitures
26:36 sur le quart sud-est.
26:38 L'idée avec vous Romain, c'est d'avoir votre expertise
26:41 du quotidien, de travailler avec des viticulteurs
26:44 pour les accompagner en fait dans cette stratégie
26:46 de biostimulation et de couverts végétaux.
26:50 Alors le groupe PERET, quand on a préparé cette intervention,
26:53 cette table ronde, vous m'avez fait part
26:55 qu'il est actif sur deux grands sujets.
26:57 Numéro un, sur l'intérêt de la nutrition
27:00 et de la biostimulation au service de la santé des plantes.
27:03 Et un second, sur l'intérêt des biostimulants
27:05 dans l'amélioration de la nutrition des plantes
27:07 et des stress abiotiques.
27:09 Est-ce que vous pouvez nous détailler plus en détail,
27:11 nous détailler ces deux grands axes de recherche ?
27:14 Oui, tout à fait. Donc c'est deux sujets qui sont très importants
27:17 et qu'il est important de dissocier en introduction.
27:20 Donc ce premier sujet, à travers la nutrition
27:22 et la biostimulation de la vigne au service de la santé des plantes,
27:26 c'est un sujet qu'on travaille activement au niveau du groupe PERET
27:29 et particulièrement grâce au réseau Agro-Sud,
27:31 auquel nous appartenons.
27:32 Donc le réseau Agro-Sud, c'est un réseau de distributeurs négoces,
27:36 d'agro-fournitures présents sur tout l'arc méditerranéen
27:39 et la vallée du Rhône, historiquement.
27:41 Mais vous voyez sur la cartographie,
27:42 c'est un réseau qui a tendance à s'étendre de plus en plus.
27:45 Donc ce réseau, historiquement, avait été conçu
27:47 pour travailler sur tous les dossiers de la protection du vignoble,
27:50 donc beaucoup sur les produits phytosanitaires.
27:53 Et vous le voyez sur le schéma de droite,
27:56 le virage a été pris il y a plus de cinq ans maintenant
27:58 pour incorporer tout ce qui est biosolutions dans ses expérimentations,
28:02 donc avec la partie biocontrôle en lien direct avec la protection des cultures
28:07 et la partie biostimulant aussi, car on joigne ces solutions-là
28:10 dans un esprit d'accompagnement, de gestion des stress abiotiques.
28:13 Donc c'est important de bien distinguer les deux.
28:15 Guillaume de l'IFV l'a bien fait en début de partie.
28:20 Donc vous voyez d'un point de vue chronologique,
28:21 les premiers essais biostimulant et biocontrôle ont démarré en 2017
28:25 avec le réseau Agro-Sud.
28:28 En 2018, les premiers essais biostimulant et SDN
28:32 qui sont une catégorie de biocontrôle.
28:34 Et depuis 2019 aussi, des premiers essais,
28:36 là pour le coup, véritablement portés sur la biostimulation
28:38 et la nutrition des cultures.
28:40 Donc c'est une grande chance pour nous d'appartenir à ce réseau-là
28:42 parce qu'il y a une force expérimentale qui est extrêmement forte
28:45 au niveau de ce réseau.
28:47 Il faut savoir que l'expérimentation est conduite par AgroXP
28:50 qui a créé BPE.
28:51 Donc voilà, il y a des stations de brumisation,
28:55 toute la partie inoculation est parfaitement maîtrisée
28:57 et c'est vrai que c'est extrêmement important d'avoir cette qualité-là
28:59 d'expérimentation pour conduire à bien ce type d'essais.
29:03 Et de notre côté, nous avons au niveau du groupe Perret
29:05 là pour le coup une expérience qui est plus portée
29:08 sur la gestion des stress abiotiques à travers les biostimulants.
29:11 Donc là, c'est vrai que ça fait plus de 15 ans, on va dire,
29:12 que le groupe est actif sur ce dossier-là.
29:16 Pour donner quelques cas concrets, en vigne, on travaille beaucoup
29:19 la relance après des épisodes de froid,
29:21 la gestion des stress hydriques, des stress thermiques,
29:23 la fertilité des sols aussi avec des biostimulants
29:26 et aussi tout ce qui va être développement racinaire.
29:28 Donc ça intéresse vraiment à une approche 360 au niveau de la vigne.
29:32 Et voilà, ça c'est l'expertise du groupe Perret
29:36 qui travaille ce dossier-là depuis 15 ans.
29:39 Alors si maintenant on se focalise sur le volet technique,
29:43 si on parle de physiologie végétale,
29:45 quels sont les liens entre nutrition,
29:47 biostimulation et santé de la vigne ?
29:50 Alors on va s'intéresser dans ce cas de figure
29:52 principalement à deux phénomènes.
29:53 La photosynthèse en premier, qui est un processus clé
29:57 dans cette gestion du système de défense,
30:00 de réponse immunitaire au niveau de la vigne.
30:02 Donc la photosynthèse, c'est le principal fournisseur d'énergie
30:05 au niveau de la plante.
30:07 Et vous le voyez, elle joue un rôle capital dans la synthèse
30:10 aussi bien dans l'imantioxydante que de composés phénoliques,
30:14 dans le système de signalisation aussi au niveau de la vigne,
30:17 la synthèse de l'iline, etc.
30:20 Et derrière, vous voyez cette notion-là,
30:22 la photosynthèse, c'est parfaitement illustré
30:24 par la pyramide de la santé des plantes,
30:26 qui a été définie par John Kempf, un agronome américain.
30:32 Vous voyez les quatre niveaux de cette pyramide-là.
30:34 Vous avez à la base une photosynthèse
30:35 qui doit être parfaitement complète
30:37 pour pouvoir derrière améliorer la synthèse des protéines.
30:40 Et vous avez deux autres niveaux qui sont extrêmement importants
30:44 dans cette notion de système immunitaire,
30:45 qui sont la synthèse des lipides
30:47 et la synthèse des métabolites secondaires.
30:49 Donc ça, c'est deux derniers niveaux.
30:51 La photosynthèse va être en grande partie responsable
30:53 aussi de la qualité de ces synthèses-là,
30:56 mais l'activité biologique,
30:57 la diversité microbiologique au niveau des sols
31:01 va jouer un rôle aussi extrêmement important dans cette notion-là.
31:04 C'est pour ça que les couverts végétaux
31:05 ont aussi un intérêt particulier
31:07 dans cet esprit de synthèse des métabolites secondaires.
31:11 Donc la finalité, c'est d'arriver à activer la résistance,
31:14 qu'on appelle la résistance systémique,
31:15 acquise à travers le végétal.
31:18 Et l'autre phénomène, c'est le stress oxydatif.
31:20 Donc là, c'est un phénomène aussi qu'on travaille beaucoup,
31:22 qu'on observe beaucoup sur le sujet des biostimulants.
31:25 Donc pour le résumer assez simplement,
31:27 le végétal va gérer un équilibre
31:30 au niveau de sa balance oxidative tout au long de son cycle.
31:32 Vous avez des éléments réactifs de l'oxygène qu'on appelle les héros
31:35 qui peuvent avoir cette tendance à s'accumuler
31:37 de manière un peu trop forte au niveau des cellules
31:39 dès lors que des stress peuvent un peu se cumuler.
31:41 Donc vous avez deux catégories de stress.
31:43 Vous voyez les stress abiotiques,
31:44 où on en a décliné par catégorie,
31:46 les stress climatiques, les stress physiques,
31:49 les stress chimiques et les stress physiologiques.
31:51 Donc on fait référence au stress environnementaux avec ces stress-là.
31:54 Et de notre côté, vous avez les stress biotiques
31:56 qui sont gérés aujourd'hui par les produits de protection.
31:58 Mais on a toujours dissocié ces deux types de stress.
32:00 Pourtant, la finalité est la même,
32:02 c'est qu'ils vont générer un stress oxydatif
32:04 souvent assez important au niveau des cellules végétales.
32:07 Donc ça, c'est quelque chose qu'on va spécifiquement travailler
32:10 avec les biostimulants, notamment ce qu'elles figurent.
32:13 Donc tout ça pour résumer, voilà, une photosynthèse incomplète
32:16 plus un stress oxydatif qui peut devenir un peu trop important
32:19 au niveau du vignoble, forcément, c'est une sensibilité,
32:22 une vulnérabilité du végétal qui sera démultipliée
32:25 face aux agressions, qu'elles soient biotiques ou abiotiques.
32:28 Alors si maintenant, on passe à la slide suivante,
32:33 vous avez quelques exemples de minéraux à nous faire part.
32:36 Oui, voilà, j'ai mis quelques exemples.
32:38 Alors vous allez voir qu'ils sont en lien avec les résultats d'essais
32:40 qu'on a présentés tout à l'heure.
32:41 Mais c'est vrai que de par l'expertise et les essais développés
32:45 par Agro-Sud Développement, aujourd'hui, des extraits d'algues,
32:48 le phosphore, le silicium et des oligo-éléments
32:50 comme le zinc et le manganèse nous paraissent extrêmement importants,
32:53 intéressants dans cet esprit d'accompagnement
32:55 des programmes de protection.
32:57 Les algues, voilà, par leur richesse de molécules bioactives,
33:01 on va travailler sur la nutrition,
33:03 on va travailler sur la résistance au stress
33:04 avec des osmoprotecteurs, etc.
33:07 Il y a un apport énergétique qui est réalisé
33:09 avec la présence de sucre, d'acide aminé et des antioxydants
33:12 aussi qui seront importants pour travailler sur la balance oxydative.
33:16 On a le phosphore qui joue un rôle extrêmement important
33:18 sur l'aspect stockage de l'énergie
33:22 et c'est le principal pourvoyeur de l'énergie au niveau du végétal
33:26 sur la signalisation cellulaire, etc.
33:28 Donc c'est aussi un élément déterminant dans cette notion de défense immunitaire.
33:33 Et en plus de ça, sur notre secteur en particulier,
33:36 c'est souvent un élément qui se retrouve déficient
33:39 au niveau du végétal suite à des blocages au niveau du sol.
33:42 Donc c'est sûr que ça fait partie des éléments
33:44 qu'on peut vite trouver en situation de déficience ou de carence.
33:48 Derrière, on a le silicium,
33:49 alors qu'il y a un élément qui n'est pas reconnu comme nutritionnel
33:52 pour la vigne notamment,
33:53 mais qui nous démontre pas mal de choses intéressantes
33:55 sur l'aspect renforcement cellulaire,
33:57 sur l'effet bouclier qu'on peut aller chercher au niveau des cellules,
34:01 que ce soit des feuilles ou que ce soit des grappes.
34:03 Donc un élément aussi qui nous paraît extrêmement intéressant.
34:06 Et derrière, on l'approche oligo,
34:07 donc le zinc, le manganèse qui sont cités en exemple,
34:09 qui sont aussi des éléments qu'on peut trouver de plus en plus
34:13 de manière déficiente au niveau du vignoble
34:15 et qui interviennent dans le système antioxydatif
34:18 et aussi dans la synthèse de composés phénoliques.
34:21 Donc voilà, c'est des exemples au niveau des oligo-éléments.
34:24 Il y en a beaucoup qui interviennent aussi à différents niveaux,
34:26 le fer, mais voilà, il y a tout un tas d'éléments
34:28 qui seront extrêmement importants à maîtriser
34:31 et à gérer d'un point de vue nutritionnel
34:32 pour toujours aller vers ce défi
34:35 d'avoir un système immunitaire le plus performant.
34:38 Donc pour piloter ces éléments-là,
34:40 c'est vrai qu'on accorde beaucoup d'importance
34:42 au niveau du groupe IRAE sur les analyses,
34:44 les OAD de manière générale.
34:46 On l'a compris, on parle presque plus de nutrition,
34:48 de précision à côté de l'aspect biostimulation.
34:52 Et voilà, des analyses de sol, aux analyses de sarment,
34:55 la fluorimétrie, des analyses pétiolaires
34:57 ou aussi des analyses de lime, enfin il en existe tout un tas.
35:00 Voilà, autant d'outils qui seront importants à piloter
35:04 pour parvenir à maîtriser bien cette notion
35:07 de nutrition, de précision et de biostimulation sur la vie.
35:11 Alors comme vous le précisez,
35:12 tout au début de votre intervention avec l'expérience,
35:15 avec le réseau Agrosud et les années d'expérience aussi du groupe IRAE,
35:20 vous avez fait des tests sur le terrain.
35:22 Aujourd'hui, vous êtes en même de pouvoir formuler,
35:24 proposer, émettre des résultats en fait sur les biostim.
35:28 Oui, de donner un peu des éléments factuels là-dessus.
35:30 Donc ces quelques résultats,
35:31 on dispose de beaucoup, beaucoup de résultats.
35:33 Voilà, ça fait plus de 4 ans que le réseau Agrosud
35:35 de l'Agrosud développement travaille ce sujet-là.
35:38 Donc c'est quelques résultats,
35:40 mais vous voyez par exemple un mélange à base d'algues,
35:42 de phosphore, de potassium et d'autres micro-éléments sur ce produit-là.
35:48 Lorsqu'il est associé à des biocontrôles type SDN,
35:51 vous voyez l'impact que ça a sur l'efficacité du biocontrôle
35:54 parce qu'il ne faut pas l'oublier,
35:55 aujourd'hui c'est le biocontrôle qui travaille sur la protection des cultures.
35:59 L'objectif de positionner un biostimulant en association,
36:02 c'est simplement d'essayer de mettre la plante
36:04 dans les meilleures dispositions sur le plan nutritionnel
36:06 et au niveau de sa balance oxydative
36:09 pour pouvoir surexprimer l'efficacité d'un biocontrôle.
36:13 Donc vous voyez, on vous a mis des données
36:14 au niveau de la fréquence mildiou sur grappe
36:17 où l'association de ce biostimulant a permis de réduire de 45%
36:20 la fréquence du mildiou sur les grappes.
36:24 Là, on était, pour info,
36:25 on est sur des mesures qui ont été réalisées à partir du 8e traitement,
36:28 on était sur des cadences très resserrées
36:30 où il n'y avait pas un seul gramme de cuivre et de soufre
36:32 au niveau de cet essai-là.
36:33 Donc c'était assez osé et ambitieux de mettre en place ce type d'essai.
36:37 Vous voyez l'intensité qui a été mesurée le 4 juillet,
36:40 là on était à moins de 85% de différence entre les deux.
36:44 Et c'est vrai qu'on voit que le biocontrôle était assez proche
36:47 du t-0 finalement en termes de résultats.
36:50 Donc ça démontre bien l'intérêt qu'avoir une plante
36:53 qui est bien nourrie, bien stimulée,
36:55 permet de bien mieux réagir
36:57 et de bien mieux solliciter son système de défense.
37:00 Vous voyez les résultats aussi en termes de rendement
37:02 qui sont simplement corrélés au niveau de l'intensité de maladie.
37:07 Même exercice avec un produit beaucoup plus riche en phosphore,
37:10 mais en potassium qui contient aussi des oligo-éléments
37:13 et un peu de silicium.
37:15 Et vous voyez que là aussi,
37:16 le schéma était complètement différent.
37:19 On a voulu se comparer un phosphonate de potassium
37:21 et une dose de cuivre qui était autour des 2,6 kg.
37:23 On a positionné ce biostimulant avec du cuivre
37:26 mais en réduction de dose, autour des 1,7 kg.
37:29 Mais vous voyez, on a réussi à tenir la distance,
37:31 c'est-à-dire -20% par rapport au programme de référence
37:35 au niveau de la fréquence mid-due
37:37 et -22% en termes d'intensité.
37:40 Donc là aussi, la thématique, c'est l'aspect IFT,
37:43 mais c'est vrai que par chez nous,
37:45 on peut avoir quand même des proportions d'agriculteurs bio
37:48 de plus en plus élevées.
37:49 Donc cette notion aussi de réduction des cuivres,
37:51 c'est un sujet qui est quand même beaucoup travaillé
37:53 au niveau du réseau agro-sud.
37:55 Et dernier exemple, vous avez le cas du silicium
37:58 associé avec du calcium,
38:00 où là, pareil, on est resté sur cette stratégie
38:02 d'association avec des biocontrôles.
38:04 Et vous voyez qu'il n'y a pas eu d'impact sur la fréquence,
38:07 on n'a pas mieux réagi au niveau de l'installation du pathogène
38:11 par rapport au biocontrôle seul.
38:13 Par contre, vous voyez qu'en termes d'intensité,
38:14 sur grappe, au niveau de l'oéthium,
38:16 on a réussi à diviser quasiment par deux
38:20 le développement du pathogène au niveau des grappes
38:21 par rapport au biocontrôle seul.
38:23 Le témoin, vous voyez, qui était à 66%,
38:26 il y a un écart qui est encore plus important.
38:29 Donc là aussi, des mesures de rendement ont été effectuées,
38:31 mais qui sont bien entendu à corréler encore directement
38:33 avec l'intensité de maladie au niveau de ces essais.
38:37 Merci Romain.
38:38 Vous avez eu le privilège de clore
38:41 cette première partie de table ronde.
38:43 Je vous remercie aussi à vous, messieurs,
38:45 d'avoir pris part, d'avoir échangé sur votre expérience
38:48 et sur vos savoir-faire.
38:50 Donc, comme je le disais, cette table ronde touche à sa fin.
38:52 Maintenant, nous allons passer à la partie des questions-réponses.
38:57 N'oubliez pas aussi pour ceux qui voudraient s'échapper
39:00 que cette table ronde sera bientôt disponible en replay.
39:03 Donc, si vous vous êtes inscrit à cette table ronde,
39:05 vous recevrez automatiquement le lien très prochainement
39:08 dans votre boîtelette.
39:10 Et si vous voulez continuer un petit peu avec nous,
39:12 faites-nous part de vos questions
39:14 et nous allons pouvoir les partager,
39:17 les poser à nos intervenants.
39:19 Donc, toujours les premières questions,
39:21 c'est toujours un petit peu dur.
39:23 Moi, je me lance puisque finalement,
39:24 je suis moi le premier aussi au contact d'agriculteurs
39:27 et de véhiculteurs dans mon quotidien.
39:29 Moi, j'ai une question, c'est surtout sur le côté terminologie.
39:33 On parle beaucoup aujourd'hui de SDP, de biocontrôle,
39:36 de biostimulation.
39:37 Finalement, quelle différence ?
39:39 Là, je pose la question en tant que porteur de projet,
39:44 en tant qu'agriculteur.
39:46 Je pense que peut-être que Guillaume peut nous aider,
39:49 peut répondre à cette première question.
39:52 Biostimulant, c'est tout ce qui est stress abiotique.
39:55 Les biocontrôle, c'est lutter contre les maladies,
39:58 les ravageurs.
39:58 Et en fait, les SDP, donc Stimulateurs de Défense des Plantes,
40:01 c'est un mode d'action des produits de biocontrôle.
40:04 Ça va aider la plante à lutter contre la maladie.
40:08 Donc, c'est un des modes d'action.
40:09 Il y en a plusieurs dans les produits de biocontrôle
40:11 et c'est vraiment la base à vraiment bien prendre en compte
40:14 pour quand on veut se lancer
40:16 ou qu'on veut utiliser ce genre de produit.
40:18 En gros, les biostimulants, c'est la petite pastille de vitamine C
40:21 qu'on peut prendre le matin.
40:23 Et le biocontrôle, c'est le médicament dont on a besoin
40:26 pour lutter contre la maladie.
40:27 Merci, merci Guillaume.
40:29 Alors, j'ai une nouvelle question de la part de Clémence.
40:33 Quel coût, quel surcoût, finalement, faut-il prévoir
40:35 pour ce type de produit sur une campagne
40:38 et se ramener à l'hectare ?
40:41 Donc là, je vous la pose à tous.
40:42 Mais je pense que peut-être que Romain sera le plus à même
40:45 à aborder une première réponse.
40:47 Alors, sur les biostimulants, oui.
40:48 Forcément, ça peut être très aléatoire,
40:51 surtout si on n'a pas l'habitude de les utiliser.
40:53 Mais là, c'est vrai que dans les cas de figure qu'on a présentés,
40:56 sur une approche à améliorer la santé de la plante
40:59 à travers sa nutrition,
41:00 on est venu se greffer au biocontrôle
41:03 dans cette approche-là.
41:04 Donc, inévitablement, ça engendre un surcoût.
41:07 On n'a pas pu le quantifier et le valoriser
41:09 parce que forcément, l'intensité des maladies
41:12 faisait que les rendements étaient très différents selon les cas.
41:16 Après, de par notre expérience au niveau des biostimulants
41:19 en tant que tel,
41:20 on sait qu'aujourd'hui, dès lors qu'on travaille ces produits-là
41:22 de manière bien pilotée,
41:23 en utilisant les bons outils
41:24 pour essayer d'être le plus précis dans leur positionnement,
41:27 en travaillant avec des bons actifs,
41:29 très bien caractérisés en amont
41:30 et très bien identifiés de par leur mode d'action,
41:33 les stratégies, généralement, qu'on met en place
41:35 génèrent toujours un retour sur investissement,
41:37 que ce soit sur l'approche quantitative au niveau du rendement
41:41 ou que ce soit au niveau de l'approche qualitative également.
41:44 Après, vous donner des valeurs,
41:45 bon, je vous le dis, ça peut être...
41:47 Tout dépend de ce qu'on va mettre en place,
41:49 tout dépend de l'intensité aussi des stress abiotiques
41:51 qui vont être générés au cours de la culture,
41:54 mais les écarts peuvent être des fois extrêmement importants.
41:57 Est-ce qu'il ne faut pas aussi se projeter peut-être
41:58 sur une forme de retour sur investissement ?
42:01 Nous, dans le cadre de nos essais,
42:03 mais sur l'aspect stress abiotique,
42:05 c'est des choses qu'on va systématiquement chercher.
42:07 Et je vous dis, on retombe toujours bien sur nos pattes.
42:11 Là, c'est vrai que dans ce cadre-là de l'accompagnement de la protection,
42:13 c'est un peu plus délicat, je vous dis,
42:15 du fait de l'intensité des maladies
42:16 qui régule beaucoup cette notion-là.
42:20 On rentre finalement dans ce capital seul,
42:22 quelque part, à travers ces investissements.
42:25 Oui, mais là aussi, le seul,
42:27 ça sera encore un autre sujet,
42:29 mais je vous dis, généralement,
42:32 c'est des choses qu'on valorise très bien,
42:33 mais tout dépend des cas de figure.
42:35 Alors, j'ai une nouvelle question.
42:37 Je souhaite débuter l'implantation de couverts végétaux sur l'environnement,
42:40 mais je m'interroge sur comment débuter,
42:42 quels outils, quels itinéraires mettre en place ?
42:45 Peut-être une question pour vous, Quentin ?
42:49 Oui, pour débuter sur les couverts végétaux,
42:52 si le viticulteur, effectivement, n'en a jamais fait,
42:54 qu'il découvre juste,
42:55 alors il faudra qu'il commence par un parcellaire,
42:58 un petit parcellaire, ne pas commencer à mettre tout son exploitation en couverts.
43:02 Il commencera plutôt par des couverts temporaires.
43:05 Donc, comme on l'a dit, à décemmi, août, septembre, octobre,
43:08 et destruction, mars, avril,
43:10 pour qu'il voit vraiment l'intérêt des couverts,
43:12 créer une belle biomasse,
43:13 et sur le long terme, il verra bien une structuration de sol qui va être travaillée,
43:17 une meilleure biodiversité,
43:18 et puis des éléments fertilisants qui forcément vont être apportés au sol
43:21 et resitués à la vigne par la suite.
43:23 Donc, ne pas partir sur toute son exploitation d'un seul coup,
43:26 partir au fur et à mesure, et en être convaincu,
43:28 et voir un petit peu aussi le retour sur investissement du couvert pour le viticulteur.
43:34 Merci.
43:35 Nouvelle question.
43:36 Dans un cadre réglementaire de réduction des principes actifs,
43:39 doit-on avoir des craintes de restructuration des usages des molécules de biostimulants
43:43 dans l'avenir ?
43:44 Alors ça, je pense, c'est plutôt une question pour vous, Mohamed.
43:46 Merci.
43:47 Alors, je ne crois pas qu'il y aura une limitation en termes d'interdiction des biostimulants,
43:55 parce que, comme vous le savez, les biostimulants,
43:58 bien les nutriments généralement,
44:00 ils ne posent pas un problème pour la santé humaine et des résidus.
44:03 Probablement, l'impact sur les ressources naturelles et sur l'anaphylite, principalement.
44:08 Donc, probablement, il y aura une limitation des apports de quantité par hectare
44:14 pour les éléments nétritifs,
44:15 pour pousser les agriculteurs à mieux raisonner leurs programmes de fertilisation.
44:20 Donc, ce futur, il nous pousse à proposer des solutions innovantes en termes de biostimulants
44:30 pour chercher d'augmenter l'efficience de ces solutions
44:34 et réduire l'impact sur notre écosystème.
44:37 Merci, Mohamed.
44:39 Alors, une nouvelle question aussi dans la série des comment, des comparaisons.
44:44 Quelle différence entre biostimulants et engrais foliaires ?
44:48 Qui se lance ?
44:50 On l'a rapidement évoqué quand on parlait de photosynthèse,
44:57 c'est vrai que là, ce sont vraiment les micronutriments qui sont extrêmement importants.
45:01 On n'a pas évoqué le rôle de certains oligos là-dessus,
45:04 mais le fer, le manganèse, etc.
45:05 En revanche, l'aspect stress-oxydatif,
45:07 alors la photosynthèse et le stress-oxydatif,
45:09 il y a presque une certaine interdépendance,
45:11 mais aujourd'hui, la gestion du stress-oxydatif
45:14 se fait quasiment essentiellement par les biostimulants de manière directe.
45:17 Par contre, c'est vrai que l'approche photosynthétique,
45:20 elle peut se faire aujourd'hui par la nutrition foliaire,
45:22 des engrais foliaires, voilà, relativement simples.
45:25 Mais on l'a vu, c'est peut-être mieux d'essayer de gérer les deux
45:30 lorsqu'on intervient par voie foliaire au niveau du vidéoble.
45:33 Mais voilà, c'est la partie active, biostimulant,
45:36 c'est ces actifs-là qui vont être responsables
45:39 d'une meilleure gestion de la balance oxydative au niveau de la vie.
45:43 Selon les règles de la réglementation européenne,
45:46 pour être un biostimulant, la substance doit améliorer
45:50 l'absorption et l'utilisation des nutriments,
45:52 la qualité et/ou le rendement, indépendamment de la présence de nutriments.
45:55 Donc, il n'y a pas seulement juste des nutriments
45:58 qui vont aider en termes d'engrais foliaire,
46:00 c'est qu'on va avoir une meilleure absorption
46:02 grâce à ce qui est dans le biostimulant.
46:04 Donc, c'est bien des effets d'amélioration de l'absorption des nutriments, etc.
46:09 en plus de la présence de nutriments dans le produit.
46:12 Une dernière question de la part de Cyril.
46:15 Cyril nous dit "je suis agriculteur en bio,
46:17 quels sont les biocontrôles disponibles,
46:20 les matières actives disponibles pour le bio ?
46:24 Biocontrôle ?
46:26 Je pense qu'il a envie de s'y culturer bio.
46:28 Et c'est vraiment sa question,
46:29 c'est quels sont les biocontrôles disponibles ?
46:31 En effet, il y a quand même un distinguo à faire,
46:33 c'est que tous les produits de biocontrôle ne sont pas UAB.
46:37 Donc, c'est une précision qui est quand même importante
46:39 pour les viticulteurs en bio
46:41 qui pourraient se faire avoir de bonne foi
46:43 en disant "j'utilise du biocontrôle",
46:45 mais attention, au niveau réglementaire,
46:46 c'est forcément toujours plus compliqué.
46:48 Il y a des produits de biocontrôle qui ne sont pas UAB,
46:51 donc il faut faire attention.
46:52 Dans les UAB en biocontrôle, il y a le Kosoga,
46:55 donc il y a Messager, il y a Prevam,
46:58 donc les huiles essentielles d'orange douce
46:59 avec différentes préparations commerciales.
47:01 Récemment, il y a un autre produit qui a été homologué,
47:04 qui est le Belvin, qui a été biocontrôle,
47:07 qui l'est redevenu, et il me semble qu'il est UAB également.
47:10 Alors, ça bouge très régulièrement.
47:12 Donc, nous, l'IFV, on essaye de se maintenir à jour
47:14 tous, au moins, tous les quatre à six mois.
47:18 Le ministère de l'Agriculture publie la liste des produits de biocontrôle,
47:22 qui est assez indigeste parce que c'est une liste complète.
47:25 En parallèle, il y a les produits utilisables en agriculture biologique
47:29 qui sont disponibles soit sur le site de l'INAO, soit de l'ANSES.
47:32 Dans tous les cas, sur le site de l'IFV,
47:35 vous pouvez retrouver tous les produits de biocontrôle UAB ou pas.
47:38 Donc, ils sont classés, enfin, il y a une petite colonne en plus
47:40 pour savoir s'ils sont UAB.
47:41 Le travail est, entre guillemets, pré-mâché pour la filière VT
47:45 parce que le tableau du décret du ministère est quand même assez dense.
47:50 Donc, normalement, si vous allez sur le site de l'IFV
47:53 en tapant "liste produits de biocontrôle",
47:55 vous aurez la liste des produits de biocontrôle utilisables en viticulture
47:58 au jour de jour de hui, avec une petite colonne en plus
48:00 pour savoir s'ils sont utilisables ou pas en bio.
48:02 Merci Guillaume, la terminologie est très importante sur notre sujet.
48:07 Cyril qui était avec nous sur cette dernière question,
48:14 a encore une remarque à nous faire, sûrement il veut réagir en direct.
48:20 On n'est pas le surjet des biocontrôles,
48:23 mais c'est quelque chose que je travaille énormément aussi.
48:25 On est un peu sur le même genre d'essai qui prennent beaucoup de temps,
48:28 surtout pour la partie SDP où on détricote le fonctionnement
48:31 en même temps qu'on fait les essais.
48:33 Typiquement, on a confirmé l'année dernière qu'il y avait un effet pari-nétal,
48:37 donc tous les cépages ne répondent pas exactement de la même façon
48:40 à un stimulateur de défense des plantes.
48:42 Donc, c'est des essais et une adoption par la filière viticole
48:46 par les producteurs qui demandent plus de temps
48:48 parce qu'il y a beaucoup de variables à prendre en compte
48:51 pour s'assurer de l'efficacité et pouvoir les utiliser de façon sereine
48:56 en étant certain d'avoir la protection qu'ils recherchaient.
48:59 Ça marche, merci Guillaume.
49:02 Je pense qu'il est maintenant temps de rendre l'antenne, si on peut le dire.
49:07 Une nouvelle fois, merci à tous, merci à tous ceux qui sont derrière les écrans
49:12 d'avoir suivi cette table ronde en ce début d'après-midi.
49:16 Comme je vous disais tout à l'heure, le replay sera disponible très prochainement
49:19 et vous le recevrez très certainement dans votre boîte e-mail.
49:24 Voilà, merci messieurs et bonne continuation à vous.
49:27 À bientôt.
49:28 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]