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Mercredi 5 juillet 2023, SMART IMPACT reçoit Grégoire Alston (Fondateur, ReSoil)

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00:00 -Smart Ideas et la bonne idée du jour, elle est signée Grégoire Alston.
00:09 Bonjour, bienvenue.
00:10 -Bonjour Thomas.
00:11 -Vous êtes le cofondateur de ReSoil, créé en août 2022 avec Luc Bailly et Johan Vrin.
00:17 Quelle idée c'était quoi votre point de départ ?
00:20 -Nous chez ReSoil en fait on a une mission, c'est de favoriser la transition vers une
00:24 agriculture qui soit durable pour la planète, mais également viable économiquement pour
00:28 les agriculteurs et comprise par tous.
00:31 J'entends par là reconnecter l'agriculture et la société, reconnecter l'agriculture
00:35 et le monde de l'entreprise.
00:36 Donc concrètement on s'adresse d'un côté aux agriculteurs à qui on permet de réaliser
00:41 leur transition écologique, leur transition agricole sur l'exploitation via un accompagnement
00:45 humain, agronomique et financier et on les connecte de l'autre côté avec les entreprises
00:50 qui financent cette transition pour concrétiser leur stratégie climat.
00:54 Et ce financement il se fait via l'achat de crédits carbone qui sont certifiés par
00:59 le label Bacarbon, qui est le label créé par le ministère de la transition écologique
01:02 et qui est poussé par l'ADEME pour justement rémunérer l'agriculteur pour chaque tonne
01:05 de CO2 séquestré dans ses sols ou non émise dans la poussière.
01:08 -Est-ce que c'est une nouveauté ? C'est-à-dire est-ce qu'on a intégré finalement l'agriculture
01:12 française à ce dispositif de crédit carbone et si oui depuis combien de temps ?
01:15 -Oui alors le label Bacarbon il s'adresse à plusieurs secteurs d'activité et pour
01:20 l'agriculture et spécifiquement les grandes cultures, donc c'est tout ce qui est céréales
01:24 ou léagineux, protéagineux, qui est le secteur et les agriculteurs auxquels on s'adresse.
01:28 La méthode elle a été développée en 2021, notamment par l'INRAE et par différents
01:33 experts pour justement mesurer à chaque fois l'impact carbone de mise en place de pratiques
01:38 agricoles dites régénératrices sur une exploitation.
01:41 -Comment ça marche ? Tout simplement on a déjà ici fait pas mal de pédagogie sur
01:44 les crédits carbone mais je pense que dans le cas spécifique, vous parliez d'ailleurs
01:47 de contribution carbone, comment ça marche ?
01:49 -En fait j'insiste sur un point, c'est qu'on n'est pas justement un intermédiaire ou
01:53 une marketplace de crédit carbone, on est un développeur de projet agricole.
01:58 Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on a intégré la compétence agronomique.
02:02 Donc très concrètement on accompagne l'agriculteur de bout en bout, on le démarre pour lui expliquer,
02:06 l'informer sur l'impact carbone de ses pratiques et de son exploitation.
02:10 On lui propose un diagnostic carbone qui lui permet de comprendre comment tout ça fonctionne
02:14 et on lui suggère, on lui pousse des leviers agronomiques qui permettent de réduire cette
02:18 interprète carbone et ensuite pendant le projet qui dure 5 ans, un projet de transition
02:22 pour un agriculteur, on l'accompagne et on le conseille pour l'aider à mettre en place
02:25 ses pratiques et s'assurer qu'elles soient bien mises en place et c'est ensuite vérifié
02:28 par un audit.
02:29 -Si on imagine qu'une transition environnementale, on va dire, une transition bio d'une exploitation
02:36 ça coûte 100, vous pouvez en financer combien ?
02:39 -Alors tout le temps…
02:40 -J'imagine que ça dépend de la taille des exploitations mais bon…
02:43 -Grosso modo, on estime qu'en fonction de l'exploitation, le coût pour un agriculteur
02:48 de la transition c'est à peu près 50 euros par hectare.
02:52 Nous en fait, on arrive à en financer 100% ou quasiment 100% grâce justement à cette
02:58 compétence agronomique parce qu'on pousse des leviers tout au long des 5 années, c'est-à-dire
03:02 qu'on fait un diagnostic au début mais ensuite quand l'agriculteur prend confiance
03:05 et se rend compte que ce qu'on a mis en place sur l'exploitation est bénéfique
03:08 pour ses terres, il est à l'écoute pour mettre en place toujours plus de leviers et
03:11 avoir toujours plus d'impact, ce qui fait qu'on génère plus de crédit carbone et
03:15 donc on le rémunère mieux et on le rémunère également mieux, j'insiste là-dessus, parce
03:18 qu'on est l'unique intermédiaire entre lui, l'agriculteur, et l'entreprise, ce
03:22 qui fait qu'il n'y a pas d'autres intermédiaires à rémunérer dans la chaîne de valeur pour
03:25 l'accompagner ou pour vendre des crédits, donc on maximise l'investissement de l'entreprise
03:29 et la rémunération de l'agriculteur.
03:30 -Et justement, les entreprises qui achètent ces crédits carbone, c'est plutôt des entreprises
03:34 de l'industrie agroalimentaire qui sont en prise directe avec ces exploitants ?
03:38 -Alors on a deux offres, une première pour les entreprises agroalimentaires et dans ce
03:43 cas-là, nous, notre idée c'est de réduire leur empreinte carbone en nous adressant à
03:47 leurs fournisseurs agricoles, donc on remonte à leurs fournisseurs agricoles et on opère
03:51 cette transition directement sur leurs fermes.
03:52 Il faut savoir que dans le secteur agroalimentaire, l'amont agricole c'est 70 à 80% de l'empreinte
03:57 carbone d'une entreprise agroalimentaire.
03:59 Et la deuxième offre, elle s'adresse à toutes les entreprises qui ont déjà une
04:02 stratégie de réduction de leurs propres émissions et on leur propose une contribution de carbone
04:06 locale juste à côté de chez elles, à hauteur de leurs émissions résiduelles, en accompagnant
04:10 leurs agriculteurs voisins à côté de leur lieu de travail.
04:13 Et on n'en résume pas ça à une transaction financière, c'est-à-dire qu'on met du
04:16 sens à cette action climatique en proposant aux collaborateurs de venir visiter les fermes,
04:21 en proposant des ateliers de sensibilisation autour des enjeux agriculture et climat pour
04:25 que justement il y ait un appel à l'action qui soit également compris par les collaborateurs.
04:29 -Vous en êtes où de votre développement ? Je crois qu'il y a une première levée
04:32 de fonds en amorçage qui est en cours, c'est ça ?
04:34 -On est en train de finaliser une première levée de fonds parce qu'en fait on est victime
04:38 de notre succès côté agriculteur.
04:40 On reçoit énormément d'appels entrants, d'agriculteurs qui veulent travailler avec
04:43 nous en ayant vu ce qu'on a fait pour leurs voisins.
04:45 Donc on est en train de finaliser également le recrutement d'ingénieurs agricoles et
04:48 d'ingénieurs agronomes pour pouvoir en accompagner toujours plus.
04:50 Aujourd'hui, on accompagne les agriculteurs sur 12 000 hectares, c'est à peu près la
04:54 taille de Paris.
04:55 Et pour le climat, c'est 110 000 tonnes de CO2 équivalent en moins.
04:59 Donc c'est à peu près l'empreinte carbone annuelle de 11 000 Français.
05:01 Et notre objectif à 18-24 mois, c'est d'accompagner des agriculteurs sur 200 000 hectares et d'avoir
05:07 un impact pour le climat d'un million de tonnes de CO2 qui seront évitées ou séquestrées
05:11 sur cinq ans.
05:12 -Merci beaucoup Grégoire Alsone et bon vent à Risoil.
05:14 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:17 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
05:20 Je vous dis à demain sur la chaîne des Audacieux.
05:21 Salut !
05:22 -Au revoir.
05:23 -Au revoir.
05:28 ♪ ♪ ♪

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