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Lundi 10 juillet 2023, SMART IMPACT reçoit Benjamin Rombaut (Cofondateur et PDG, From Sand to Green)

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00:00 [Musique]
00:06 Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Gauthier de Carquette, bonjour.
00:10 Bienvenue, vous êtes le co-fondateur de Send to Green, créé en avril 2022 avec Wissal Ben Moussa et Benjamin Rombo.
00:18 Et avec quelle idée ? C'est quoi l'idée de départ, dites-moi ?
00:21 Effectivement, donc avec une idée assez simple qui est celle de lutter contre la désertification.
00:26 Alors pourquoi ? Parce qu'il y a déjà plusieurs années de ça, on est parti d'un constat, c'est que la désertification,
00:32 donc ce phénomène qui fait avancer les déserts petit à petit, nous fait perdre à l'humanité entre 13 et 15 millions d'hectares chaque année.
00:40 Alors 13 millions, on a un peu de mal à se représenter ce que ça veut dire,
00:44 mais c'est l'équivalent de un ou deux terrains de foot qui disparaissent toutes les cinq secondes.
00:48 Donc c'est assez colossal en fait, et nous on s'est dit qu'au regard des enjeux alimentaires, des enjeux de dérèglement climatique,
00:55 il fallait absolument lutter contre ce phénomène-là.
00:57 Oui, parce que vous l'avez dit, double enjeu, l'alimentaire, mais aussi ce sont des puits de carbone qui disparaissent aussi à chaque fois que le désert avance.
01:06 C'est exactement ça en fait. Tous ces enjeux sont liés, donc vous pouvez l'imaginer,
01:10 mais la FAO dit qu'on aura besoin de 2 milliards d'hectares de terres agricoles en plus,
01:15 et dans le même temps nos forêts doivent être protégées, nos terres agricoles disparaissent avec cette désertification.
01:21 Et donc nous on s'est dit que plutôt que d'aller chercher ces nouvelles terres agricoles dans les forêts,
01:26 il fallait les régénérer à partir de ces terres arides, qui sont aujourd'hui considérées comme impropres à toute forme d'agriculture,
01:32 et donc de réintégrer ces terres arides dans le paradigme de l'agriculture mondiale.
01:37 Ok, donc ça c'est le point de départ, sauf qu'ensuite il y a la réalisation, il faut trouver de l'eau, évidemment, par définition.
01:42 Donc comment vous faites, c'est quoi le principe ?
01:44 Alors nous on a travaillé pendant 3 ans pour essayer de mettre en place une solution en 3 temps,
01:50 mais qui se base effectivement sur du dessalement d'eau, donc d'eau de mer ou d'eau saumâtre,
01:55 l'eau saumâtre étant une eau qui a une certaine salinité comprise dans les sols, et qui fonctionne à énergie solaire.
02:01 Et donc c'est là où dans le désert ça devient intéressant, puisque ce dessalement va nous permettre de faire venir de l'eau dans nos plantations,
02:08 pour ensuite justement pouvoir commencer le processus de régénération des sols.
02:11 Mais donc ça veut dire, non pas forcément, puisqu'il y a les eaux saumâtres, il ne faut pas forcément être à proximité d'une côte ?
02:17 Non, alors on n'est pas obligé d'être en proche proche littoral.
02:21 En fait aujourd'hui nos plantations se situent entre 0 et 20 km des côtes.
02:25 Pourquoi ? Alors des poches d'eau saumâtre il y en a un peu partout.
02:29 En revanche on s'attarde beaucoup à la régénération des nappes, au renouvellement des nappes,
02:34 puisque aujourd'hui l'eau salée de la mer est considérée comme une ressource infinie.
02:39 En revanche l'eau salée saumâtre est forcément plus finie, donc elle se renouvelle à un certain rythme.
02:45 Et on pense qu'aujourd'hui, c'est pas parce qu'elle n'est pas utilisée que demain elle ne le sera pas.
02:51 Et donc on s'attarde beaucoup à utiliser des nappes qui peuvent se recharger assez rapidement.
02:54 Ce qui fait qu'en fait on est entre 0 et 20 km des côtes au Maroc, donc dans notre premier pays d'implantation.
03:00 Pourquoi ? Puisque les intrusions marines vont permettre ce renouvellement finalement.
03:04 D'accord, alors vous avez répondu à la question que j'allais vous poser.
03:06 Où sont situées vos premières plantations ? Et surtout, qu'est-ce qu'on y trouve ?
03:10 Vous ne plantez pas n'importe quoi j'imagine ? Il faut des plantes peut-être plus résistantes, plus résilientes face aux conditions désertiques ?
03:17 Exactement. Alors effectivement aujourd'hui on est présent au Maroc, puisqu'on est une start-up franco-marocaine.
03:24 Et on déploie aujourd'hui à plus grande échelle dans la région de laquelle est originaire Ouissal Ben Moussa.
03:31 Puisque Ouissal a un passé de culture du désert assez riche, c'est quelqu'un de très très doué là-dessus.
03:37 Donc c'est autour aussi de ces connaissances qu'on a construit l'entreprise.
03:40 Mais effectivement, quelle culture fait-on ? Alors on s'est beaucoup inspiré des oasis en fait.
03:46 Beaucoup tendent à croire que les oasis sont des écosystèmes naturels.
03:50 Or pas du tout, c'est des écosystèmes complètement construits et maintenus par l'homme.
03:54 Et qui d'ailleurs pour les plus anciens ont plus de 7000 ans, qui se trouvent en Arabie Saoudite.
03:59 Et en fait ces oasis-là, ils fonctionnent sur un principe qui aujourd'hui redevient de mode, qui est l'agroforesterie.
04:08 Alors l'agroforesterie c'est la bonne combinaison d'espèces d'arbres entre elles et d'espèces de culture.
04:13 L'idée étant en fait de créer des symbioses entre les végétaux pour que chacun puisse se rendre service.
04:18 Et in fine permettre la création d'un écosystème beaucoup plus résilient.
04:22 Et on va terminer, il nous reste une minute. Vous avez annoncé en février dernier une levée de fonds d'un million de dollars.
04:28 La stratégie c'est quoi ? C'est de démultiplier évidemment des plantations. Qu'est-ce que vous allez faire de cet argent ?
04:36 Effectivement, on a annoncé une levée de fonds qui va nous permettre trois choses.
04:40 La première c'est de mettre en place un prototype industriel de démonstration.
04:45 Qui permettrait d'être une base de réflexion pour la suite.
04:47 La deuxième c'est de continuer bien sûr à faire de la recherche et du développement.
04:51 Puisqu'il y a tout un aspect de régénération des sols qui est très important.
04:54 Et aussi de recyclage du déchets, pardon, du dessalement.
04:57 Et la troisième option c'est de mettre en place des plantations à beaucoup plus grande échelle.
05:02 Alors pour ça on se rapproche d'industriels, notamment d'industriels dans l'hydrogène vert.
05:07 Puisqu'on partage des contraintes communes avec eux, notamment sur le dessalement d'eau et les zones arides.
05:11 L'idée étant d'utiliser en fait ces grands projets pour recréer ces oasis à très très grande échelle.
05:17 Merci beaucoup Gauthier de Carquette et bon vent à Send to Green.
05:21 Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:23 Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des Audacieuses et des Audacieux.
05:27 Salut !
05:28 [Musique]

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