Dans l'émission "Place aux Paysans", la question du renouvellement des générations agricoles est abordée. Rémi Jousserand, secrétaire général de la chambre d'agriculture, souligne l'importance de cette problématique face à une population agricole vieillissante. Dans la Loire, 200 exploitations cessent leur activité chaque année, mais seules 50 recommencent. Une partie de ces arrêts est due à l'agrandissement des exploitations existantes, offrant une rentabilité accrue. Cependant, la transmission au sein des familles agricoles devient plus complexe, car moins de fils d'agriculteurs souhaitent reprendre l'exploitation. Cela conduit à une augmentation des installations effectuées par des personnes venant de l'extérieur du milieu familial, mais qui sont tout aussi compétentes. La proximité de la ville permet également aux conjoints des agriculteurs de travailler dans d'autres secteurs, offrant plus de flexibilité. Les défis chronophages liés à l'élevage sont abordés, avec la mise en place de sociétés agricoles et l'utilisation de technologies pour faciliter la gestion des exploitations. La visite de la ferme de Kevin met en évidence l'utilisation des nouvelles technologies pour optimiser le bien-être animal et gagner en efficacité. L'émission conclut sur la nécessité d'attirer les jeunes dans l'agriculture, pour garantir la continuité de la production nationale et relever les défis futurs.
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00:00 [Musique]
00:05 Direction le monde de l'agriculture grâce à votre émission "Place aux paysans".
00:09 La thématique du jour, le nombre d'agriculteurs ne cesse de baisser en France.
00:13 Mais quelle est la situation sur notre territoire ?
00:16 Comment fait-on pour renouveler les générations actuelles ?
00:18 Comment les intéresser ?
00:19 C'est la question qu'on posera à Rémi Jousserand,
00:21 secrétaire général de la Chambre de l'Agriculture.
00:24 [Musique]
00:35 Rémi Jousserand, comment on fait aujourd'hui pour renouveler les générations actuelles ?
00:38 Est-ce qu'il y a un réel besoin ?
00:40 Il y a un réel besoin, puisque globalement,
00:43 50% de la population agricole au niveau national a plus de 55 ans.
00:47 Donc il faut qu'on se dépêche à renouveler et à attirer les jeunes
00:51 pour continuer à conserver notre capacité de production nationale.
00:57 L'idée, c'est que dans la Loire, pour ce qui nous concerne,
01:00 c'est 200 exploitations qui arrêtent leur activité, 150 qui redémarrent.
01:06 Et 50 autres deviennent quoi ?
01:07 Ce sont fonds avalés ?
01:08 C'est de l'agrandissement,
01:09 ça part essentiellement à l'agrandissement, un petit peu à la construction,
01:13 mais ce sera de moins en moins vrai.
01:14 Mais c'est positif, ça, non ?
01:16 Le fait de s'agrandir, c'est peut-être plus rentable.
01:19 Les outils avaient besoin de se développer dans la Loire.
01:24 Par rapport au niveau français, on était plutôt petit dans nos exploitations.
01:30 On n'avait pas trop de surface,
01:31 donc ça nous permettait de ne pas trop développer l'outil.
01:34 Et du coup, là, ça nous a confortés.
01:37 Aujourd'hui, on était agriculteur de père en fils,
01:40 c'est toujours d'actualité ça ou pas ?
01:42 Ou c'est compliqué, c'est plus compliqué ?
01:44 C'est plus compliqué forcément,
01:45 puisque la population agricole baisse aussi,
01:48 donc il y a moins de fils d'agriculteur qui veulent reprendre l'exploitation
01:52 ou qui sont là pour reprendre l'exploitation.
01:54 Du coup, on a déjà pas mal de public qui vient de l'extérieur,
02:00 des hors-cadre familiaux, c'est comme ça qu'on les nomme,
02:05 pour des reprises d'exploitation qui sont tout à fait viables
02:11 et professionnelles au même titre qu'un fils d'agriculteur.
02:14 Alors, avant, on travaillait aussi avec sa femme,
02:16 au niveau sociologique, maintenant, ça a changé,
02:19 puisque c'est aussi ce qui fait la particularité de notre territoire,
02:21 c'est que la proximité de la ville,
02:24 sa femme ou son mari peut travailler dans une banque ou être instituteur
02:27 et être à l'affaire, mais il faut se dégager du temps,
02:29 c'est ça, peut-être, qu'on reproche à ce milieu-là.
02:33 En fait, surtout dans un département comme le nôtre,
02:35 où il y a beaucoup d'élevage,
02:37 l'élevage est une activité qui est très chronophage,
02:40 donc les animaux, c'est 24h/24, 7j/7,
02:45 pour se faciliter la vie par rapport à ça, il y a les sociétés,
02:48 donc s'installer à plusieurs pour gérer une exploitation,
02:52 ça libère du temps, et puis pour les agriculteurs seuls,
02:56 il y a aussi la technologie qui permet d'avancer.
03:00 - Le lancement est fait, voilà, direction Marsneau,
03:02 vers Saint-Christian-en-Jerez, si je ne me trompe pas.
03:05 On a vu Kévin justement qui a repris avec son frère la ferme de ses parents
03:09 et vous allez voir, c'est très connecté.
03:12 (musique)
03:18 - J'ai fait 4 ans de bac pro à l'AMFR de Saint-Laurent-de-Chamoussay,
03:23 à 19 ans, j'ai fini l'école et je suis parti ouvrier agricole
03:27 dans une ferme pendant 7 ans.
03:28 Et puis un petit peu marre d'être ouvrier,
03:32 j'ai voulu prendre un peu des responsabilités.
03:35 Je suis rentré dans le gague familial avec mes parents et mon frère.
03:39 Non, c'est pas facile, il y a beaucoup de papier
03:41 et puis j'ai eu un contrôle au bout de 5 ans de mon installation
03:47 pour voir que tout ce qu'on avait dit au niveau des investissements était respecté.
03:51 Il faut se faire aider, il y a du monde au niveau de la ferme de l'agriculture,
03:53 je pense qu'ils sont là pour aider les installations.
03:55 (musique)
03:58 Donc du coup mon frère s'est installé en 2006,
04:00 ils ont agrandi de 3 travées
04:03 et moi en 2014, après on a agrandi de 40 mètres.
04:07 Au total on peut loger 130 animaux dans le bâtiment.
04:12 Donc on a investi dans le repoussourage,
04:15 dans les ventilateurs
04:17 et puis dans les matelas au niveau des logettes
04:20 pour apporter plus de confort aux bêtes quand elles se couchent,
04:24 pour qu'elles se couchent plus facilement dans les logettes.
04:26 (musique)
04:28 On a investi dans une automoteur pailleuse il y a 2 ans,
04:31 donc elle nettoie les logettes et ça paille tout en même temps,
04:36 ce qui évite de tout faire à la main.
04:38 Et aussi dans un taxi-lait,
04:41 pour distribuer le lait au veau matin et soir,
04:44 qui permet de le chauffer toujours à la même température
04:46 et le distribuer au veau après.
04:49 Donc on a investi dans un appareil qui s'appelle Smart Vellage,
04:53 donc c'est un appareil qu'on met à la queue de la vache,
04:55 on le met 8 jours à peu près avant qu'elle ne va veller.
04:57 Une fois que le vellage commence à se déclencher au niveau de la vache,
05:00 elle nous appelle sur notre portable, 2 heures avant.
05:03 Et donc là on sait que la vache va veller.
05:06 Et on a investi aussi dans une caméra,
05:08 donc on voit sur notre portable, même si on n'est pas à la ferme,
05:10 où en est la vache et quand il faut intervenir
05:12 ou s'il ne faut pas intervenir pour le vellage.
05:15 Avec mon frère, on a toujours voulu faire évoluer la ferme,
05:20 et surtout miser sur le bien-être animal et le confort
05:24 pour optimiser au mieux notre travail.
05:28 - Est-ce que c'est devenu plus simple ?
05:31 - C'est plus simple dans le sens que,
05:33 même si ça nécessite de l'investissement,
05:35 toutes ces aides, tous ces outils, ils nous simplifient la vie,
05:40 et puis ils nous permettent de gagner du temps.
05:41 - Libérer du temps.
05:42 - De gagner en, aussi il l'a dit Kevin, sur le bien-être animal.
05:47 Ça c'est toutes les améliorations qui améliorent le confort des animaux.
05:51 Et de gagner aussi en efficacité, il faut se le dire.
05:54 Un agriculteur hier, il nourrissait 5 personnes,
05:57 aujourd'hui il en nourrit 25.
05:59 C'est aussi un défi à relever pour les années qui viennent.
06:02 - Voilà, si ça ne donne pas envie, on ne peut plus rien faire.
06:06 - On a besoin des jeunes, il en faut.
06:07 - Et des geeks !
06:09 - Aussi.
06:10 - Exactement.
06:10 Voilà, merci d'avoir suivi ce numéro de Place aux Paysans.
06:13 À très vite !
06:15 [Musique]