Le "8h30 franceinfo" de Sylvain Maillard

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Le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 27 juillet 2023.

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00:00 Bonjour Sylvain Maillard.
00:01 Bonjour Marie Bernadot.
00:02 Vous venez d'être élu président du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale.
00:05 Vous succédez donc à Aurore Berger qui a rejoint le gouvernement.
00:08 Le pire poste de la République aux yeux de beaucoup de vos collègues députés, ça va ?
00:13 Vous le vivez bien ?
00:14 Je suis très enthousiaste, je suis très heureux.
00:16 D'abord vraiment je remercie encore mes collègues qui m'ont choisi
00:21 et je suis très heureux d'occuper ce poste.
00:24 C'est un poste évidemment difficile, stratégique, important
00:27 dans l'hémicycle que nous connaissons à l'heure actuelle et je suis très enthousiaste.
00:31 Qu'est-ce qui va changer avec vous ?
00:33 D'abord j'étais le premier vice-président d'Aurore Berger
00:36 et donc je suis aussi comptable de ce qui s'est passé pendant un an.
00:40 Je crois que c'est un groupe qui s'est affirmé.
00:42 171 députés avec la majorité présidentielle, nos partenaires de Modem, Horizon.
00:46 On a fait en sorte que d'abord les textes soient votés.
00:49 On a été je crois extrêmement solide.
00:51 On a été force de proposition pour le gouvernement.
00:54 Parfois un peu poil à gratter pour le gouvernement aussi
00:56 mais je crois que ça fait partie de notre ADN
00:59 et je suis très content de continuer d'accélérer aussi ce que je souhaite porter,
01:04 ce que souhaitent porter mes collègues, plus de textes transpartisans.
01:07 C'est ce que veulent aussi les Français, d'aller construire des majorités,
01:10 texte par texte, mais beaucoup plus en amont que ce que nous faisons.
01:14 Et c'est un changement que nous avons déjà entamé
01:17 mais que nous voulons absolument accélérer.
01:19 Sylvain Maillard, nous sommes un mois après la mort de Nahel.
01:22 Les émeutes qui ont suivi, les émeutes urbaines,
01:25 la fente des policiers ne faiblit pas.
01:28 Il y a cette vidéo témoignage, il faut le dire, saisissante.
01:31 C'est Combini qui l'a publiée.
01:32 Eddy, 22 ans, celui qui a pris un tir de flashball et a été roué de couille.
01:37 Un policier pour cela, de la BAC Marseillaise,
01:39 qui est mis en examen et écroué en détention préventive.
01:44 Ce qui fait que les policiers en France manifestent aujourd'hui.
01:48 Est-ce que vous estimez qu'il faut une parole,
01:52 une prise de parole publique du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin ?
01:56 Il y a eu déjà une prise de parole sur différents faits,
02:00 d'ailleurs du président de la République.
02:02 Gérald Darmanin prend régulièrement la parole sur ces faits.
02:05 Juste vous dire une chose.
02:06 Tout ça après la vidéo.
02:08 Oui, je ne sais pas s'il faut qu'à chaque fois qu'il y ait une vidéo
02:11 aussi brutale qu'elle soit, qu'il y ait un commentaire politique.
02:14 En tout cas, ce qui est certain, et je veux vous le dire à ce micro,
02:17 j'ai toujours soutenu et je soutiendrai toujours les policiers
02:19 et les policiers et gendarmes qui font un travail extrêmement difficile.
02:23 C'est difficile d'être policier à l'heure actuelle.
02:25 C'est un métier qui est extrêmement contraignant,
02:28 qui n'est pas très bien payé, qui est de plus en plus dur
02:32 parce que la société est de plus en plus dure.
02:34 Et donc il faut être aux côtés de nos policiers.
02:35 J'ai toujours été aux côtés de nos policiers.
02:37 Je continuerai toujours à être aux côtés de nos policiers.
02:40 Quand il y a ce type de vidéo ou autre, d'autres faits,
02:44 il est normal que la justice se prononce.
02:45 Et il faut laisser la justice sereinement se prononcer.
02:48 Et donc quand j'ai entendu les différents propos
02:51 des... propos d'un directeur, le directeur de la police nationale,
02:55 dire qu'au fond un policier ne devrait pas être incarcéré,
02:59 je crois qu'il a tort.
03:01 Ce qui est important, c'est que la justice soit indépendante
03:03 et qu'elle puisse décider librement de ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas faire
03:07 dans le cadre de la loi.
03:09 Et la loi, justement, c'est nous qui la votons.
03:11 – On apprend à l'instant, Sylvain Maillard,
03:13 que le ministre de l'Intérieur, justement, Gérald Darmanin,
03:15 recevra ce soir les organisations syndicales de policiers.
03:19 C'est un bon début ?
03:21 – C'est toujours essentiel... – C'est la fin du silence aussi ?
03:23 – C'est toujours essentiel que le ministre qui était aussi...
03:27 Vous savez très bien qu'il suivait le président de la République
03:30 en Nouvelle-Calédonie.
03:31 Donc que le ministre reçoive...
03:33 Il est toujours en contact avec les syndicats de policiers,
03:35 de faire en sorte... Il protège toujours ses policiers.
03:38 Ce qui est normal, c'est le ministre de la police.
03:40 Et donc il doit être au contact et entendre.
03:43 En même temps, il redira le même message, j'en suis certain,
03:46 en disant "c'est normal que la justice passe,
03:48 la justice est la même pour tous".
03:49 En France, que vous soyez policier ou que vous soyez simple citoyen,
03:52 la justice doit être la même pour tous.
03:55 Et rappelez aussi que les policiers, c'est probablement le corps
03:58 le plus contrôlé.
04:00 On parle toujours, on dit "il y a une enquête IGPN sur tel ou tel acte".
04:04 Mais tant mieux, parce qu'en fait, ces enquêtes-là,
04:06 elles montrent aussi que la police est d'un corps extrêmement contrôlé.
04:10 Et nous pouvons avoir confiance en nos policiers.
04:12 – Sylvain Maillard, est-ce qu'il y a aujourd'hui, à vos yeux,
04:14 un problème de formation des policiers ?
04:17 Est-ce qu'il faudrait pas une meilleure formation
04:19 pour appréhender ces nouvelles missions,
04:21 notamment de maintien d'ordre public ?
04:23 – On peut toujours... Vous savez, moi, j'ai toujours porté la formation
04:26 sous quelque forme, que ce soit à l'Assemblée, depuis 6 ans.
04:28 On peut toujours mieux former.
04:30 On forme déjà mieux nos policiers.
04:31 Mais le métier de policier est extrêmement difficile.
04:34 Extrêmement difficile.
04:35 On a dans la vie de tous les jours une incivilité,
04:42 je vais prendre un terme plus doux,
04:44 une incivilité qui est de plus en plus forte
04:47 avec une société de plus en plus fracturée.
04:50 Et les policiers sont au premier rang.
04:52 C'est eux qui subissent cette violence au quotidien.
04:54 – Vous diriez incivilité ou, comme certains, "ensauvagement",
04:57 ce mot a été utilisé ?
04:58 – Je crois qu'il y a de l'incivilité et aussi de l'ensauvagement.
05:02 Ça dépend évidemment des contextes.
05:03 Mais la société est beaucoup plus dure.
05:05 Et le rapport avec les policiers, d'ailleurs, qui est la même difficulté
05:09 qu'on peut voir dans nos écoles, avec nos enseignants,
05:11 qui sont aussi confrontés à beaucoup plus de violence,
05:14 que ce soit de la part des élèves, mais aussi des parents d'élèves.
05:18 On voit bien qu'il y a une société qui est plus difficile, plus violente.
05:22 Et bien les policiers sont en face,
05:23 et c'est eux qui doivent y répondre au quotidien.
05:25 – Mais il ne faut rien changer à la police, à son fonctionnement,
05:27 à sa hiérarchie, aujourd'hui ?
05:29 – Je ne crois pas au simple fait de changer quoi que ce soit.
05:34 On appuierait sur un bouton et ça changerait fondamentalement le fonctionnement.
05:38 – Une réforme de l'IGPN, par exemple.
05:40 – Oui, mais l'IGPN, je vous le dis, il n'y a jamais eu autant d'enquête de l'IGPN
05:44 qui s'est autant saisi d'enquête et avec des poursuites vis-à-vis des policiers.
05:49 C'est le corps de l'État qui est le plus…
05:51 Les policiers c'est qui est le plus contrôlé.
05:53 Ne laissons pas penser qu'ils ne sont pas contrôlés, au contraire.
05:55 – Mais ils sont contrôlés par des policiers.
05:56 – D'ailleurs ils le disent, ils disent "on est trop contrôlés".
05:58 – Ils sont contrôlés par des policiers.
05:59 Nous reçevions il y a quelques minutes sur France Info,
06:01 le secrétaire général de la CGT Intérieur Police,
06:04 qui lui-même dit "ça manque de transparence et il faut changer de tutelle".
06:07 – Toujours plus de transparence, on peut toujours…
06:09 Mais regardez ce que disent les policiers à l'heure actuelle.
06:11 Ceux qui manifestent à Marseille, ceux qui manifestent ou qui manifestaient à Paris.
06:16 Ils disent que la justice est trop dure avec eux.
06:18 Donc la justice passe, c'est pas une question de "y a-t-il justice ou pas ?"
06:22 La justice passe, au contraire, ils pensent exactement l'inverse.
06:25 Ils trouvent que c'est trop dur.
06:26 Donc moi je crois que nous avons un équilibre qu'il faut préserver,
06:29 on peut toujours l'améliorer.
06:30 Oui, il faut toujours mieux former nos policiers,
06:33 mais n'oublions pas que le sous-jacent il est là, une société plus difficile.
06:37 – Et on continue à en parler ensemble, Sylvain Maillard, il est 8h40,
06:40 c'est l'heure du Fil info, avec vous Sophie Echennes.
06:43 – Une situation confuse au Niger après une tentative de putsch par des militaires.
06:48 Le président Mohamed Bazoum est retenu depuis hier soir par des membres de sa garde.
06:52 Il affirme toutefois ce matin que les acquis démocratiques seront sauvegardés.
06:56 Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger devient le 3ème pays du Sahel
07:01 à subir un coup d'État depuis 2020.
07:04 En Grèce, les pompiers luttent toujours contre les flammes,
07:06 alors que le pays subit de violents incendies depuis deux semaines sur les îles de Rôde,
07:10 Corfou, Eubé, dans les terres aussi.
07:13 Ces feux ont déjà fait au moins trois morts.
07:15 Emmanuel Macron poursuit sa tournée en Océanie.
07:17 Le chef de l'État se trouve en ce moment dans l'archipel du Vanuatu.
07:20 Lors d'une prise de parole ce matin, Emmanuel Macron a dénoncé
07:23 les ingérences de nouveaux impérialismes, face notamment à l'influence croissante de la Chine
07:28 dans les pays du secteur.
07:30 Après deux médailles d'or en deux jours, il va tenter le tripler tout à l'heure
07:34 au mondiau de natation de Fukuoka au Japon.
07:37 Léon Marchand pour la finale du 200m4 nage, départ à 14h03, heure de Paris.
07:42 Avec Sylvain Maillard, le tout nouveau président du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale,
07:55 l'ancien numéro 2 devenu numéro 1 pour paraphraser un ancien président.
07:59 Sylvain Maillard, la rentrée budgétaire, c'est le plus difficile.
08:04 Il va falloir encore de nouveau assister à une première ministre qui va déballer son 49.3 en série ?
08:09 Ça va être ça le scénario de la rentrée ?
08:11 D'abord c'est de présenter un budget qui correspond à nos besoins,
08:15 c'est-à-dire financer l'ensemble des politiques que nous devons financer,
08:18 la transition écologique, mais aussi l'ensemble de nos services publics,
08:22 et en même temps trouver des économies parce que nous voulons maintenir nos finances publiques.
08:26 Bruno Le Maire le dit suffisamment, chaque euro est important,
08:30 et donc nous allons avoir un budget tendu, extrêmement...
08:34 Et je voudrais juste... Pardon Jean-François, je voulais juste dire une chose,
08:36 et remercier aussi l'ensemble des députés de mon groupe Renaissance,
08:40 qui travaillent sur, évidemment, les économies que nous pouvons faire,
08:44 c'est toujours plus simple de trouver des dépenses,
08:46 mais les économies que nous pouvons faire, tout en disant une seule chose,
08:49 nous continuerons, nous n'augmenterons pas les impôts, nous continuerons à baisser les impôts.
08:53 Alors Bruno Le Maire, qui était à votre place, mardi, parle de 2,5 milliards d'économies à trouver
09:00 en allant taper dans les excédents, si vous me passez l'expression,
09:04 de la trésorerie d'une vingtaine d'opérateurs publics,
09:06 c'est-à-dire le Pôle emploi, le CNRS et autres ADEME,
09:10 2,5 milliards Sylvain Maillard, alors que vous évoquiez la transition écologique,
09:14 les budgets des armées et autres, ce sont des dizaines et des dizaines de milliards à trouver,
09:19 avec une dette colossale. Quelle est l'équation, au juste ?
09:22 – Alors d'abord, sur ces 2,5 milliards, oui, il y a des taxes affectées…
09:25 – Ce n'est pas grand-chose, vous vous en convenez.
09:27 – Oui, enfin, c'est 2,5 milliards, on sera bien content de trouver 2,5 milliards,
09:32 on est, l'expression c'est à l'euro près, mais on fait extrêmement attention aux finances publiques,
09:38 donc 2,5 milliards c'est beaucoup d'argent, et cet argent il doit être utile aux Français,
09:41 c'est de l'argent qui appartient aux Français,
09:43 qui part dans les différents organismes dont vous avez parlé,
09:45 mais qui appartient aux Français, donc il doit être utilisé pour les Français.
09:50 Donc oui, nous devrons récupérer une partie de cet argent.
09:53 C'est aussi la difficulté des taxes affectées, c'est-à-dire qu'au fond,
09:55 on a des organismes qui se financent sur un principe de taxes,
09:59 et avec des perceptions autonomes, c'est aussi peut-être la limite d'un système.
10:04 Il nous faut absolument être extrêmement rigoureux sur nos finances,
10:08 je crois que les Français l'attendent aussi, on a une trajectoire ambitieuse,
10:13 on va la tenir, pour ce qui est des 49.3, vous savez très bien que c'est une position politique,
10:18 c'est-à-dire qu'on vote pour un budget ou contre un budget en fonction de votre positionnement politique,
10:22 vous êtes pour le gouvernement ou vous êtes contre le gouvernement,
10:24 voilà, je crois que c'est déjà écrit.
10:26 - Avec toujours votre problème de majorité relative,
10:29 qui vous empêche finalement de porter les réformes vite et bien au Parlement.
10:34 - Je ne suis pas d'accord là-dessus, regardez, on a voté 49 textes,
10:37 on a trouvé des majorités pour tous les textes, hormis les textes budgétaires.
10:42 - 49 textes, mais là ce sera de nouveau 49.3.
10:44 - Mais c'est assez logique qu'on ait des 49.3, puisque c'est un vote politique le budget.
10:50 Donc oui, les oppositions, pour s'opposer, d'ailleurs pour montrer qu'elles sont en opposition,
10:54 on vote contre, donc ça on le connaît.
10:56 Tous les autres textes qu'on a votés, pour beaucoup à l'unanimité d'ailleurs,
10:59 on en parle peu, mais beaucoup à l'unanimité, et bien ça nous sommes allés chercher les majorités.
11:03 - Sylvain Maillard, les Républicains veulent moins de moyens
11:06 pour une redistribution sociale improductive qui installe le non-travail, fin de citation, vous les suivez là-dessus ?
11:12 - Il y a toujours des questions à se poser.
11:14 Le budget social, c'est le budget le plus important de la dépense publique.
11:17 Il est nécessaire pour beaucoup de dépenses, il y a des choses sur lesquelles je crois que c'est important de s'interroger.
11:23 Chaque argent qui est dépensé par le contribuable français,
11:26 il doit être interrogé sur est-il efficace ou pas efficace.
11:29 Donc moi j'attends leurs propositions, parce que faire de grandes phrases comme ça c'est assez simple.
11:33 Quelles sont leurs propositions ? On regardera évidemment les propositions,
11:36 quelles viennent de gauche, quelles viennent de droite,
11:38 comment améliorer, faire en sorte que le budget tienne,
11:40 tout en disant une chose, il nous faut évidemment de la solidarité,
11:43 et il nous faut de l'efficacité dans la dépense.
11:45 - Sylvain Maillard, vous êtes un ancien jeune chiracien,
11:48 vous venez du centre droit, il faut le préciser pour ceux qui nous regardent, ceux qui nous écoutent.
11:52 Les Républicains, vous n'avez pas réussi finalement à leur tendre la main
11:57 et à tenter de constituer une sorte de majorité efficace pour la rentrée prochaine ?
12:02 - Je crois que c'est surtout les Républicains qu'il faut interroger.
12:04 - Votre ancienne famille politique, peut-être pas LR mais en tout cas.
12:07 - Je crois que c'est un groupe politique qui a du mal à trouver son unité, tout simplement,
12:13 avec différents courants en son sein, des individualités parfois très fortes,
12:19 qui sont plus en autonomie qu'en groupe.
12:21 - Ça veut dire qu'il y a des turbulences à la rentrée systématiquement,
12:24 comme ce à quoi nous avons assisté depuis le début du quinquennat ?
12:26 - C'est difficile de pouvoir discuter avec un groupe où on sent qu'il y a une fracturation structurée,
12:32 organisée, et au fond, à qui parler ?
12:35 Donc, bien sûr qu'on discute avec Olivier Marlex, avec Éric Ciotti,
12:39 mais il faut aussi des engagements.
12:41 Je pense que quand on trouve un accord avec un parti ou avec un groupe politique,
12:47 il faut faire en sorte que l'ensemble du groupe vote ce que nous avons convenu.
12:53 Donc c'est extrêmement difficile avec les LR, mais je crois que leur électorat,
12:57 vous savez, leur rappel régulièrement sur le terrain,
12:59 que ce qu'ils veulent c'est améliorer la situation des gens
13:04 et qu'on ne peut pas être dans une opposition pour être dans une opposition.
13:07 Ils sont aussi là pour construire.
13:09 Je crois que vraiment leur électorat leur dit régulièrement le samedi et le dimanche sur les marchés.
13:13 - Sur la loi immigration qui arrivera après le budget, vous irez les chercher où, les alliances ?
13:17 - D'abord c'est une loi que nous souhaitons vraiment porter avec deux axes très forts,
13:21 deux radicalités au fond.
13:23 De dire que nous voulons créer, entre autres, un permis de travail pour les métiers en tension
13:30 parce que c'est la réalité des entreprises en France à l'heure actuelle.
13:33 Quelle entreprise en France n'a pas de travailleurs étrangers pour faire fonctionner notre économie française ?
13:38 - C'est le cas de la votre entreprise aussi ?
13:40 - Oui, bien sûr, dans toutes les entreprises françaises.
13:42 Je vous donne un exemple, trouvez-moi un exemple où ce n'est pas le cas.
13:46 Donc c'est le cas à l'heure actuelle et donc il faut sécuriser ça
13:48 parce que c'est eux qui font tourner aussi notre économie.
13:51 A côté de ça, ceux qui n'ont pas vocation à rester en France,
13:54 ceux qui sont, ce qu'on dit souvent, les OQTF,
13:56 les obligations de quitter le territoire français,
13:58 doivent repartir et ce doivent repartir de façon plus organisée et plus rapide.
14:03 Je crois que c'est ces deux radicalités auxquelles il nous faut faire face.
14:07 Et moi j'attends de voir les groupes politiques qui vont s'opposer,
14:10 je crois, à la volonté massive des Français,
14:12 mieux accueillir ceux qui ont vocation à être en France
14:15 et qui nous aident à faire tourner notre économie
14:17 et par contre remettre, renvoyer dans leur pays
14:21 ceux qui n'ont pas vocation à être en France.
14:23 Moi je voudrais bien voir qui ne va pas voter ça.
14:25 – Vous ne craignez pas que ce débat nourrisse finalement le Rassemblement National ?
14:29 – Je crois que ne pas parler des choses dont parlent les Français,
14:34 on parlait tout à l'heure des marchés, sur les marchés,
14:36 je crois en fait nourrit, pas que le Front National,
14:38 il nourrit les extrêmes, il nourrit la France insoumise,
14:40 il nourrit le Rassemblement National.
14:42 Moi je me suis engagé auprès d'Emmanuel Macron,
14:44 vous l'avez rappelé, en 2016, parce qu'en fait on n'a pas de totem.
14:47 On parle de tout, on parle de ce qui change la vie.
14:50 Moi je viens pour avoir des résultats,
14:51 faire en sorte que la vie des Français s'améliore
14:54 et que si les sujets sur l'immigration, sur cette immigration
14:57 sont au cœur des préoccupations des Français, il faut qu'on puisse y répondre.
15:00 – Mais est-ce que l'immigration est au cœur des préoccupations des Français ?
15:02 – Oui, en tout cas c'est une question qu'on nous pose.
15:03 – Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Est-ce que c'est un problème ?
15:05 – Je suis sur le terrain tout le temps, et bien sûr qu'on nous pose la question.
15:09 Et on ne nous pose pas la question en disant "il y a trop d'immigrés"
15:12 ou "il n'y a pas…" c'est jamais, au fond, c'est jamais basique.
15:16 C'est juste, il faut qu'on trouve un équilibre en France.
15:18 Et je crois que le texte que nous allons porter
15:20 sur "mieux accueillir ceux qui ont vocation à rester en France,
15:23 par contre ceux qui n'ont pas vocation en France à repartir",
15:26 je crois que c'est ce qu'attendent les Français.
15:28 – C'est là, Maïa, vous êtes un responsable politique national.
15:30 Nous vous avons vu réagir pendant le Fil-Info à la situation au Niger
15:33 avec son président Mohamed Basoum qui est séquestré par les poutchistes.
15:38 Un pays de stabilité, un pays africain qui bascule, pardonnez-moi l'expression,
15:42 mais de l'autre côté, sujet d'inquiétude.
15:44 – Oui, bien sûr, un de plus.
15:46 Nous regardons avec grande attention ce qui se passe, évidemment en Afrique,
15:50 évidemment au Niger.
15:52 Nous, d'abord pour la population nigériane,
15:55 parce que, évidemment, cette instabilité, c'est un drame,
15:58 et c'est un drame pour leur vie au quotidien, la dangerosité,
16:01 mais c'est aussi nos intérêts, nos intérêts économiques.
16:03 – Vous pensez à quoi, particulièrement ?
16:05 – Par exemple, vous savez très bien que l'uranium fait partie aussi de l'équation,
16:09 et donc nous regardons avec grande attention ce qui va se passer.
16:12 – D'un mot encore pour conclure, il y a cette campagne des Européennes
16:15 qui arrive à la rentrée, qui va venir télescoper la rentrée parlementaire,
16:20 avec, comme l'expliquait Marie Bernardo, un rassemblement national
16:24 qui sera en force, notamment sur les questions d'immigration.
16:27 Ça vous inquiète aussi ?
16:29 – Moi, l'Europe, vous savez, c'est l'engagement,
16:31 c'est mon engagement politique premier.
16:34 Je suis très heureux qu'on ait des rendez-vous réguliers sur l'Europe.
16:38 D'abord dire que nos députés européens Renew, Renaissance,
16:42 ont parfaitement travaillé depuis cinq ans.
16:45 Ils ont mis des visages aussi sur les députés européens,
16:48 et ça je crois que c'était quelque chose dont on avait besoin.
16:50 Nous, on n'a pas l'Europe honteuse, au contraire, on est pro-Europe,
16:53 et on pense que plus d'Europe nous permettra de mieux s'en sortir
16:56 d'un point de vue économique, d'un point de vue social.
16:58 Donc on va porter fièrement nos couleurs, les couleurs européennes.
17:01 Oui, on peut améliorer la situation, oui, il y a plein de choses à changer,
17:04 mais regardez tout ce qu'on a fait sous l'impulsion d'Emmanuel Macron
17:07 depuis quelques années.
17:08 Nous, on est fiers d'être européens, et on va le dire,
17:11 pendant toute cette année de campagne électorale.
17:13 Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
17:15 merci d'avoir accepté l'invitation de France Info ce matin.

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