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##C_EST_DANS_L_ACTU_1-2023-07-29##

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Transcription
00:00 La France est-elle mieux préparée à affronter les risques de feux de forêt en août ? On en parle.
00:04 [Musique]
00:08 Bonjour Jérôme Bonafou.
00:09 Bonjour.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin.
00:11 Vous êtes lieutenant-colonel à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
00:15 Alors que le mois de juillet, là, qui se termine,
00:18 s'annonce comme le mois le plus chaud jamais enregistré sur la planète.
00:22 Ce week-end, quelles sont les régions qui vont retenir votre vigilance ?
00:28 Depuis le début de la saison et notamment ces derniers jours,
00:32 on a eu des risques assez marqués sur tout le littoral sud-méditerranéen.
00:38 Puisqu'il y a encore quelques jours, on avait toute la façade méditerranéenne
00:42 qui était soit en risque très sévère, soit en risque exceptionnel.
00:46 C'est ce qui veut dire que ce sont les risques au maximum.
00:49 Mais donc, nous étions tous mobilisés parce qu'un des maîtres mots en termes de feux de forêt,
00:54 c'est l'anticipation.
00:56 Et donc, nous avions anticipé pour faire face à ces incendies.
01:00 Nous avons déjà passé la première période plutôt bien
01:04 puisque les quelques départs de feux qu'on a eu ont été maîtrisés assez rapidement.
01:09 C'est ça. Alors, là, ce week-end, le Var est en alerte rouge
01:12 et les Bougérons en alerte orange, c'est ça ?
01:14 Oui, c'est ce qui est prévu.
01:16 Puisqu'à partir de dimanche, on a du vent qui rentre.
01:20 On a eu quelques passages de pluie,
01:22 notamment dans les Pérines orientales, un peu dans les Roses, dans le Gard,
01:26 mais pas sur ces départements-là.
01:29 Et donc, à partir du dimanche, on a le vent qui rentre.
01:31 On sait très bien que le vent, associé à la sécheresse qu'on a actuellement chez ces départements,
01:37 sont tous les ingrédients qui font qu'il faut être extrêmement vigilant
01:41 et que les feux peuvent partir rapidement.
01:44 Et c'est ça, c'est ce qui explique qu'un département passe en alerte rouge,
01:47 par exemple risque incendie, c'est cette conjugaison-là ?
01:50 C'est ça. On a plusieurs problématiques.
01:54 Il y a d'abord la sécheresse, qui est normale à cette période de l'année,
01:58 puisque c'est au sud qui fait le plus chaud, par définition.
02:01 Mais surtout, on a eu un déficit hydrique, donc l'année dernière,
02:05 c'est-à-dire qu'on n'a pas eu les pluies qu'on a habituellement au printemps,
02:09 ce qui fait qu'on a aussi un problème de ressources à eau.
02:12 C'est pour ça qu'il faut qu'on prenne tous ces éléments-là.
02:16 Mais la prévision météo France, depuis un certain nombre d'années,
02:20 fait des prévisions assez fines, notamment, vous l'expliquez,
02:23 cette année, c'est une bonne chose, il a été décidé d'informer le public
02:28 des risques de feu de forêt, comme on le fait pour les inondations.
02:31 La météo des forêts, c'est ça, de météo France.
02:33 C'est important parce que, vous savez, chez les pompiers,
02:35 on est toujours mieux au prévenir que guérir.
02:37 Donc, il faut savoir que 85% des départs de feu sont d'origine anthropique,
02:43 c'est-à-dire que c'est l'homme qui le met, non pas volontairement,
02:47 même s'il y en a qui le mettent volontairement,
02:49 mais ça peut être un feu de voiture, ça peut être un mégot qui est jeté,
02:52 ça peut être quelqu'un qui fait un barbecue dans la forêt.
02:55 C'est pour ça que c'est très bien que le grand public soit informé
02:59 de risques aussi par rapport au feu de forêt.
03:02 - C'est ça. Jérôme Bonnefoux, l'objectif de cet outil, la météo des forêts,
03:06 c'est de développer la culture du risque incendie chez les Français.
03:10 C'est important pour vous ? Parce qu'on a l'impression que chaque été,
03:13 on vous écoute, on vous interview,
03:16 vous martelez toujours les mêmes messages de prudence et de prévention,
03:19 et malgré tout, on a l'impression qu'il y a des messages qui ne passent toujours pas.
03:23 - Oui, bien sûr que c'est important,
03:25 parce que les fois, le citoyen ne voit pas le danger.
03:29 Tout le monde aime faire, je prenais l'exemple du barbecue dans une forêt,
03:33 mais ça peut très vite partir.
03:35 Comme vous le savez, on a les conséquences du dérèglement climatique,
03:39 avec les végétaux qui sont de plus en plus stressés,
03:42 on parle maintenant de stress hydrique,
03:44 c'est-à-dire qu'il fait de plus en plus chaud,
03:47 et donc on a des feux avec des enjeux qui sont importants,
03:50 puisque les feux se développent rapidement,
03:53 avec la sécheresse, ça accélère.
03:55 C'est pour ça qu'il est important d'informer les gens
03:58 et de sensibiliser les gens sur ce risque,
04:00 comme on le fait d'ailleurs pour les inondations,
04:02 ou en période hivernale, pour le risque d'avalanche sur les stations de ski.
04:06 - Voilà, important de changer de comportement.
04:08 - Tout à fait.
04:10 - Alors, est-ce que la France, là, vous dites "ce mois-ci ça a été plutôt bien géré",
04:15 vous redoutez le mois d'août, vous ou pas ?
04:17 - Alors, on redoute par définition tous les étés.
04:21 Après, par rapport à votre question,
04:23 la France est un des pays qui est le plus préparé au monde des feux de forêt,
04:27 qui consacre le plus de moyens financiers aux feux de forêt.
04:32 Je vous rappelle qu'on a une des plus grosses flottes des moyens bombardiers d'eau,
04:35 l'État, l'année dernière, a pris en compte les feux qu'on a eus partout en France,
04:41 puisque cette année, fort heureusement, pour l'instant,
04:44 ça ne touche que le sud de la France et non pas la région comme la Gironde
04:47 et même les autres départements un peu du Nord.
04:49 Donc, la flotte aérienne a été renforcée, mais on se prépare.
04:52 Je vous rappelle aussi que l'expertise de la France,
04:55 on a envoyé du monde au Canada, on a encore plus de 100 pompiers qui sont au Canada,
04:59 on a envoyé des pompiers en Grèce,
05:01 donc on a un savoir-faire. Ce qu'il faut, la base de la lutte des feux de forêt en France,
05:08 et on est probablement le seul pays qui fait ça au monde,
05:10 c'est qu'on est sur l'attaque massive des sous-naissances,
05:13 c'est-à-dire que dès qu'on a un feu qui part,
05:16 on va à la fois envoyer des moyens terrestres et des moyens aériens,
05:19 et pour être plus efficace et plus rapide,
05:22 on prépositionne des moyens, ce qu'on appelle des groupes d'intervention,
05:25 ce sont des moyens de lutte contre les feux de forêt
05:29 composés d'un véhicule de commandement et de 3 à 4 véhicules de feu de forêt
05:33 qui sont prépositionnés sur le terrain et qui vont intervenir rapidement,
05:36 qui vont quadriller justement les zones à risque
05:39 pour qu'on puisse intervenir le plus rapidement possible,
05:42 parce qu'on sait que c'est une question de minutes.
05:43 Donc ce que je voudrais dire, moi, c'est un appel aux gens,
05:46 c'est ne pas hésiter à signaler, à composer le sal 12 ou le 18,
05:49 dès qu'on voit une fumée, parce que toutes les minutes qui seront gagnées
05:55 sont des acteurs à moindre qui seront moulés.
05:57 - Je crois que le message est bien passé,
06:00 et puis on vous souhaite bien du courage pour la suite.
06:02 Merci en tout cas Jérôme Bonafou,
06:05 je rappelle que vous êtes lieutenant-colonel à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France,
06:09 merci d'avoir été avec nous ce matin.

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