• l’année dernière
Les Français vont en avoir gros sur la patate: le prix du kilo de pommes de terre augmente de 17%. La hausse des pommes de terre issues de l'agriculture biologique augmente de 6%. Les explications de l'éditorialiste économie, Pierre Kupferman. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour. Alors mauvaise nouvelle pour les amateurs de frites ou de purée, cet été le prix des pommes de terre est en hausse.
00:06 Oui, à tel point d'ailleurs qu'en ce moment, les légumes les moins chers, ce n'est pas les patates, c'est les courgettes.
00:11 Selon les relevés de l'INSEE, on a... C'est juin pour les relevés de l'INSEE parce qu'il faut aller faire des relevés partout, sur les marchés, dans les rayons des supermarchés.
00:22 Et donc si on prend tous les magasins et qu'on regarde l'évolution par rapport à l'année dernière, on est... Allez, 1,85 aujourd'hui le kilo, enfin en juin le kilo, 1,58.
00:31 Un an plus tôt, ça nous fait une augmentation de 17%.
00:34 Et là-haut, c'est encore plus spectaculaire, Pierre, quand on regarde l'évolution des prix depuis le début de l'année.
00:38 Effectivement. Ceux qui ont l'habitude d'acheter au supermarché leurs pommes de terre par sac de 5 kilos, pourquoi ?
00:44 Pour bénéficier d'un prix au kilo qui reste quand même plus abordable.
00:47 Ils l'ont constaté, c'est-à-dire que le sac coûte quasiment 2 euros de plus qu'en janvier.
00:52 Ça fait 43% plus cher.
00:55 En fait, il y a une catégorie de pommes de terre qui a relativement moins augmenté depuis le début de l'année.
01:00 C'est la catégorie bio.
01:02 Les pommes de terre bio, elles, ont augmenté, mais de façon beaucoup plus légère.
01:07 On est sur une augmentation de 6%.
01:09 Elles restent généralement quand même plus chères que les pommes de terre issues de l'agriculture conventionnelle.
01:14 Mais vraiment, la différence de prix, maintenant, elle se limite à quelques centimes.
01:17 Comment on l'explique ?
01:18 Pour le bio, très simplement, avec l'inflation, vous avez beaucoup de consommateurs qui se sont détournés du rayon bio pour faire des économies, tout simplement.
01:28 Et donc, la demande en bio, elle, a baissé.
01:30 Et la demande en produits conventionnels, elle, a augmenté.
01:34 Donc, on a une demande finalement qui est plus forte pour un produit qui, l'année dernière, a été, par ailleurs, produit en moindre quantité à cause des conditions climatiques.
01:43 C'était un été très chaud, très sec.
01:45 Les tubercules de pommes de terre, elles ont besoin d'eau pour grossir.
01:49 Ça ne s'est pas bien passé.
01:50 Les rendements n'étaient pas bons pour la récolte 2022.
01:52 Et donc, voilà, il y a eu aussi, ça, c'est très important, une envolée du prix de l'électricité.
01:57 Je parle de l'électricité qui n'est pas au tarif réglementé, que payent les producteurs pour garder dans des chambres froides leurs pommes de terre.
02:04 Parce que la pomme de terre, elle va se garder pendant des mois pour être vendue au fil de l'eau.
02:07 Et là, ils se sont dit, on va peut-être pas pouvoir passer.
02:09 On va avoir des factures qui vont s'envoler.
02:11 On va pas pouvoir passer ces hausses de prix auprès de la grande distribution.
02:14 Donc, on n'a peut-être pas intérêt à stocker beaucoup.
02:16 On va se débarrasser en partie de la production.
02:19 Et voilà, c'est ça qui s'est passé.
02:21 C'est-à-dire que, eux, pour faire des économies, ils ont moins stocké.
02:23 Et là, on se retrouve avec moins de production, moins de stock cet été.
02:28 Et donc, des réserves qui ne sont pas au niveau habituel.
02:32 Et pour le moment, en attendant de savoir quels seront les rendements de l'année 2023, on attend.
02:39 Et on attend, c'est un vrai problème.
02:41 Parce qu'il se trouve qu'en plus, la récolte de 2023, qu'on attend, là,
02:45 qui commence avec les pommes de terre nouvelles, elle va être plus tardive.
02:48 Donc voilà, on est dans l'expectative.
02:50 Et si j'ai un conseil à donner pour le moment, c'est de préférer le gratin de courgettes au gratin dauphinois.
02:55 Qui est aussi bon.

Recommandations