Les Français doivent-ils faire la trêve des mouvements sociaux pendant ses grands événements ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Jean-Marc Governatori, Jérémy Stubbs, Raphaëlle Rémy-Leleu et Cyril MANACH, secrétaire général adjoint de FO RATP.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-08-04##

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News
Transcription
00:00 Vous êtes prêts ? Nous y allons, c'est le Grand Débat du jour !
00:03 Les vraies voix Sud Radio, le Grand Débat du jour.
00:07 Nous allons en effet dès septembre accueillir la Coupe du Monde de rugby
00:10 et nous rentrerons dans la phase finale de la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
00:15 Un trafic perturbé, des transports à l'arrêt en plein Jeux Olympiques,
00:19 un scénario que veut éviter le gouvernement mais une menace qui gronde.
00:22 Paris 2024 n'aura pas lieu.
00:24 Pour prévenir tout blocage de trains, la SNCF a entamé des discussions avec quatre syndicats.
00:29 Dans quelques jours, la RATP recevra à son tour les syndicats pour anticiper toute paralysie dans les bus, RER et métro.
00:37 Bon ben en attendant, je bouffe une puite et puis je vais rentrer chez moi.
00:40 La RATP, par le biais de son deuxième syndicat, Force Ouvrière, a annoncé cette semaine déposer un préavis de grève
00:47 sur toute la perte de la compétition de rugby à la Coupe du Monde du 8 septembre au 28 octobre 2023.
00:52 Alors selon Jean Castex, désormais patron, vous le savez, de la RATP, c'est pas le seul préavis.
00:58 Celui-ci concerne les salariés en guichet de vente et dans les stations qui vont devoir accueillir en première ligne l'afflux de voyageurs.
01:04 Il intervient alors que la RATP a signé ce samedi son partenariat avec le comité d'organisation de l'événement
01:09 avec un protocole d'accord que les organisations syndicales doivent signer.
01:13 Pas de quoi inquiéter l'ancien homme politique qui valorise une expérience forte dans le domaine,
01:18 pas différente selon lui du tournoi des signations en termes de jauge.
01:22 Ce qui nous en amène à la question qu'on vous pose sur Twitter,
01:26 les français doivent-ils faire la trêve des mouvements sociaux pendant ces grands événements internationaux ?
01:31 Eh bien, chers auditeurs, vous nous dites non à 84%.
01:35 Ah oui, 84% décidément, c'est une confirmation.
01:39 Alors d'ailleurs, écoutez, Emmanuel Macron semble conscient de la difficulté à mobiliser l'ensemble du pays
01:44 derrière l'organisation de la Coupe du Monde, mais aussi des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
01:49 Il l'a d'ailleurs rappelé à ses ministres avant leur départ en vacances.
01:52 La nation française, nation sportive, va rentrer dans une ère où il faut projeter le pays,
01:57 qui est d'ailleurs un moment toujours de joie, de fierté et d'organisation collective.
02:02 Ces événements qui vont scanner de septembre à juillet 2024 la vie de la nation,
02:07 c'est une manière aussi de projeter le pays vers une fierté inédite.
02:10 Mais nous devons être exemplaires, mais en même temps donner cette fierté, cet espoir au pays.
02:14 Et on reçoit Cyril Manac, secrétaire général adjoint de FO RATP. Bonjour.
02:19 Bonjour Cyril.
02:21 Bonjour. Bienvenue, merci de nous rejoindre.
02:23 Alors Cyril, je vais commencer par vous poser une question à vous.
02:26 Justement, cette Coupe du Monde du rugby qui devrait être un moment de joie, justement,
02:31 un moment fort économiquement aussi, parce qu'il ne faut pas oublier que c'est un énorme apport économique
02:36 à nos commerçants et à nos petits commerces même.
02:39 Est-ce que finalement, ce n'est pas quand même...
02:41 Alors, on entend que la grève doit être faite à un moment visible.
02:45 Mais pourquoi pendant toute la Coupe du Monde ?
02:48 Pendant toute la Coupe du Monde, parce qu'en fait, ce qui nous motive, nous, à faire grève,
02:53 c'est un échec du dialogue social.
02:55 C'est-à-dire qu'en fait, depuis des années et des années maintenant,
02:59 on a des salariés qui sont dans un mal-être total,
03:01 parce qu'on souffre d'un monde d'effectifs absolument pharaonique,
03:05 qui ne nous permet plus de pouvoir assurer nos missions à la hauteur de ce qu'on les attend,
03:10 notamment par rapport aux exigences, aux défenses, mobilité.
03:14 Et on a des salariés qui, n'ayant pas les moyens techniques et humains d'assurer leur mission,
03:19 sont sanctionnés par l'île-de-France Mobilité et par l'IRATP
03:24 lorsqu'ils n'arrivent pas à atteindre les objectifs qu'on leur oppose.
03:27 Donc il y a déjà cette problématique qui est liée aux effectifs
03:30 et qui gangrène la vie de l'agent IRATP au quotidien,
03:33 parce que ça désorganise le travail,
03:35 parce que ça ne permet pas de pouvoir aboutir à des missions que nous confions.
03:41 On a des problèmes d'insécurité, parce qu'effectivement, malheureusement,
03:44 on a perdu la maîtrise de notre territoire il y a déjà fort longtemps.
03:48 Et aujourd'hui, on va aborder un événement mondial
03:53 où on va avoir un afflux de voyageurs qui va être substantiel.
03:58 On parle de plusieurs centaines de milliers de voyageurs chaque jour.
04:01 Donc bien évidemment, on nous explique que ce ne sont uniquement que des supporters de rugby
04:07 et qui vont donc essentiellement être visibles aux alentours du Stade de France,
04:12 sauf qu'en réalité, toutes ces personnes-là ne vont pas manger, dormir et vivre dans le Stade de France.
04:17 Elles vont graviter à travers nos réseaux.
04:21 On comprend bien Cyril Manac que ce n'est pas si simple et donc beaucoup de pression.
04:26 Restez bien avec nous, on va échanger justement avec les vrais voix autour de la table.
04:30 Raphaël, Rémi Lelot, on a l'impression qu'en France, c'est quand même souvent le cas,
04:35 on arrive à avoir un dialogue social que sous une immense pression,
04:39 y compris quand il y a ce genre d'événement qui arrive.
04:43 Oui, c'est ce qu'on appelle le rapport de force.
04:44 Et il y a quand même une responsabilité qui est celle des dirigeants de la RATP et du gouvernement
04:49 dans le fait de refuser le dialogue social dans d'autres moments.
04:53 Parce que finalement, ce que nous raconte ce syndicaliste de FO
04:56 et ce que nous racontent les syndicats depuis longtemps, c'est la même chose.
05:00 C'est des problèmes de qualité de service, de qualité de vie au travail,
05:03 de pression qui augmente sur les salariés.
05:05 Et là, en plus de tout, on leur met un événementiel gigantesque
05:08 qui va s'enchaîner avec la coupe du monde de rugby,
05:14 puis les Jeux olympiques et paralympiques.
05:16 Elles et ils n'ont pas le choix.
05:17 Elles et ils, on leur dit, vous allez devoir travailler plus,
05:20 vous allez être mis sous une pression, vous allez être scrutés véritablement par l'ensemble du monde.
05:26 Et je comprends tout à fait cet exercice à la fois du droit de grève,
05:30 mais aussi d'une stratégie de négociation dont j'espère pour elle et pour eux qu'elle sera fructueuse.
05:35 - Jeremy Stubbs, justement, par rapport au problème d'insécurité aussi
05:39 auquel sont confrontés nos conducteurs de train, etc.
05:43 Est-ce que vous ne pensez pas que finalement ce qui va être mis en place
05:45 pour accueillir tous ces voyageurs internationaux sera suffisant pour leur sécurité ?
05:49 - En fait, d'après ce que j'ai pu comprendre, il y a deux questions ici.
05:53 Il y a la question de ce qui se passe pendant la coupe du monde.
05:57 Il y a la question des conditions générales de travail.
06:00 Surtout de ces agents d'accueil, si j'ai bien compris.
06:03 - Ce sont les agents d'accueil en l'occurrence sur ce point-là.
06:06 - Oui. Ce n'est pas la même chose pour les conducteurs de tram et de train aussi, si j'ai bien compris.
06:14 - Et il y a aussi une revendication parce qu'il y a eu certains avantages obtenus
06:17 notamment pour ceux qui travaillent sur les RER et les trains et pas pour le métro.
06:21 - Voilà. Donc on a une sorte de blubi-boulga de questions ensemble.
06:25 Moi, je pense que s'il s'agit des questions, des conditions générales,
06:30 la grève devrait avoir lieu en dehors de ce moment.
06:35 Mais d'après ce que j'ai compris, en France, le gouvernement n'a pas le droit d'interdire cette grève.
06:41 Donc on ne peut que dire "Ah, s'il vous plaît, ne faites pas grève maintenant"
06:45 mais on ne peut rien faire autrement.
06:47 - Jean-Marc Gouvernatoré.
06:48 - Je ne suis pas du tout d'accord avec ce projet de grève.
06:51 Je rappelle qu'on est tous d'accord pour le bien commun,
06:53 que le bien commun repose entre autres sur l'état de droit.
06:56 Il se trouve que le pouvoir élu, en son temps, a prévu ces grands événements sportifs
07:01 et que par conséquent, ils sont là, il faut les assumer.
07:04 Et en fait, quand vous connaissez la situation du personnel travaillant
07:09 qui prévoit donc de faire grève,
07:11 on ne peut pas dire quand même que c'est un travail hyper compliqué
07:15 dans le sens que je rappelle qu'il travaille le tiers du temps de veille.
07:18 Donc quand vous... 35 heures par semaine, même si vous avez le temps de transport,
07:21 ça représente un travail le tiers du temps de veille.
07:24 Donc les deux tiers du temps de veille, ces personnes ne travaillent pas.
07:28 Je veux rappeler aussi qu'au moins 90% des gens qui habitent sur la Terre
07:32 voudraient la qualité de vie des gens de notre pays.
07:35 Donc à un moment donné, le plus bel homme du monde ne peut donner que ce qu'il a
07:39 et notre pays fait pour le mieux.
07:41 Quand on voit que la dépense sociale est la plus élevée du monde
07:44 en nombre de milliards d'une part, 800 milliards,
07:47 et en pourcentage du PIB, 30% du PIB,
07:50 je pense qu'on fait ce qu'on peut et qu'on ne peut pas tout faire pour tout le monde.
07:53 Cyril Manac, réaction ?
07:56 Je suis juste abasourdi par ce que j'entends.
07:58 Je pense que le truc...
07:59 Ça m'étonne.
08:01 C'est très partagé autour de la table.
08:03 Allez-y, vous venez.
08:05 Et effectivement, après, on pourra effectivement se compter et puis voir.
08:09 Après, les histoires de tiers temps,
08:12 je n'ai pas vraiment tout à fait compris ce qu'il en était.
08:14 Par contre, les conditions de travail de la GRTP,
08:17 on ne peut pas les synthétiser dans la mesure
08:19 où on a à peu près une trentaine de catégories socioprofessionnelles
08:23 avec des traitements qui sont différents.
08:25 Ce qui veut dire que d'un personnel à un autre,
08:27 on n'a pas les mêmes conditions de travail.
08:29 En ce qui concerne les conditions de travail des gens que je représente,
08:32 les gens de station, les gens de gare,
08:34 ce sont des gens qui travaillent 5 jours et qui ont...
08:39 Excusez-moi.
08:40 Ils ont un week-end toutes les 5 semaines.
08:43 Ce sont des gens qui commencent le matin à 5h.
08:45 Ce sont des gens qui ferment le métro et qui finissent à 2h du matin.
08:49 Ce sont des gens qui rentrent dans l'entreprise
08:51 en salaire de 1 350 euros net par mois.
08:53 Ce sont des gens qui sont confrontés à l'insécurité,
08:57 qui sont confrontés à la violence,
08:58 qui sont confrontés à un environnement qui est plutôt insalubre.
09:03 Donc, je ne sais pas dans quoi...
09:06 Enfin, je ne sais pas ce que notre interculteur a voulu exprimer
09:10 en matière de conditions de travail.
09:12 C'est enviable par le reste de la planète.
09:15 Mais j'invite le reste de la planète à venir travailler à NRATP
09:19 puisque les conditions de travail sont tellement vérifiques.
09:21 Sauf que le constat est qu'il nous manque plusieurs centaines de salariés
09:25 parce que personne ne veut rentrer dans l'entreprise.
09:27 Et pire, toutes les dernières générations s'en vont de l'entreprise
09:31 puisqu'il y a manifestement l'herbe la plus verte ailleurs.
09:34 Donc, si on en croit ce qui se passe chez nous,
09:36 manifestement, les conditions de travail ne sont pas aussi extraordinaires
09:40 qu'on voudrait le décrire.
09:41 Enfin, en tout cas, pour des gens qui ne connaissent strictement pas notre environnement.
09:45 - Parfait, Rémi Leleux.
09:46 Est-ce que le problème, c'est aussi la différence de traitement entre les salariés
09:49 et le manque de salariés, tout simplement, à la RATP ?
09:52 - Bien sûr, il y a des problématiques de manque de salariés à la RATP,
09:55 des problèmes de salaire et sur les conditions de travail.
09:58 Cyril Manac est revenu dessus.
10:00 Et je pense qu'il faut aussi écouter ce que disent les syndicats,
10:03 les entreprises dans les secteurs
10:05 qui sont ceux qui connaissent le mieux les conditions de travail sur place.
10:08 Pour en revenir, néanmoins, à deux points qui ont été soulevés
10:10 et qui, pour moi, sont très problématiques.
10:12 Revenir sur le fait qu'un temps de permanence ou un temps de veille
10:16 soit un temps de travail, c'est un acquis social majeur.
10:20 Heureusement que les gens sont encadrés, sont protégés par le droit du travail
10:23 et par leurs contrats lorsqu'ils sont en temps de veille ou en temps de permanence.
10:26 Parce qu'à ce moment-là, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit,
10:29 vous pouvez être appelé.
10:31 Et c'est un régime qui est extrêmement difficile.
10:33 Il est difficile parce que ça n'est pas tout à fait un droit au repos,
10:35 parce que c'est une veille aussi psychologique,
10:37 qui est difficile en termes d'organisation personnelle ou familiale.
10:41 C'est quelque chose qui est connu par les forces de sécurité,
10:43 par les gens qui travaillent dans le secteur des transports
10:45 et c'est quelque chose de difficile.
10:47 Heureusement que c'est encadré par le droit du travail.
10:49 Et simplement, vous avez évoqué quelque chose qui, pour moi, est extrêmement problématique.
10:53 Vous avez dit "cette grève, elle ne doit pas avoir lieu
10:55 parce que nous sommes dans un état de droit".
10:57 Absolument. Et l'état de droit, notre état de droit, reconnaît le droit à la grève.
11:02 C'est un droit, un principe constitutionnel
11:04 et les syndicalistes ont le droit d'annoncer une grève,
11:07 ont le droit de déposer ce préavis.
11:09 Donc voilà, merci de revenir, parce que ce que vous avez dit est plutôt le contraire.
11:12 Donc j'espère que cette grève...
11:14 - Alors, échange. Jean-Marc Gaubernatori répond à Raphaël Rémy-Leveille.
11:19 - Dans une semaine, il y a 168 heures.
11:22 Un être humain, comme une personne de la RATP, dort 50 heures.
11:25 Donc il reste 118 heures.
11:26 Quand on travaille 35 heures ou 37 heures par semaine,
11:29 sur les 118 heures qu'il reste de temps de veille,
11:31 ça veut bien dire, mathématiquement, qu'on travaille le tiers du temps de veille
11:35 et qu'on ne travaille pas les deux tiers du temps de veille.
11:37 C'est tout simple. 168, moins 50 heures d'heure du sommeil, il vous reste 118 heures, Raphaël.
11:42 Et par ailleurs, il faut comparer aux situations en général.
11:45 Il faut arrêter d'être égoïste et rester bloqué sur notre pays.
11:47 Donc je comprends que la situation n'est sans doute pas idyllique pour les agents de la RATP,
11:51 mais il y a des situations beaucoup plus graves...
11:53 - Et du coup, on va arrêter la conquête des droits sociaux
11:55 parce qu'il y a des gens qui sont plus malheureux et plus maltraités ?
11:57 - Non, parce qu'accroître la conquête des droits sociaux, c'est les tuer les droits sociaux.
12:01 Parce qu'à un moment donné, on ne pourra plus tenir.
12:02 - Raphaël Rémy-Leleu quand même, puisqu'on parle de la conquête aussi des gens
12:06 qui ne sont pas forcément dans des situations sociales toujours très agréables,
12:09 quoi que des petits commerçants qui vont souffrir et de toute l'économie autour
12:12 qui va souffrir justement parce qu'il y a une grève au moment de cette Coupe du Monde de rugby ?
12:16 - Déjà, la grève n'a pas encore lieu.
12:18 Il y a un préavis qui est déposé et j'espère qu'il y aura une négociation
12:20 et j'espère qu'il y aura des conquêtes qui permettront de ne pas avoir cette grève.
12:24 Je pense que, de manière générale, dans ce pays par exemple,
12:27 tout le monde le dit, les dernières études d'opinion le prouvent encore,
12:30 il y a un problème de salaire.
12:32 Il y a un problème d'économie, il y a un problème d'inflation.
12:34 Et profondément, il y a un problème de salaire.
12:36 Si cette grève, si les mouvements sociaux permettent notamment d'augmenter les salaires,
12:40 je crois que les petits commerçants en seront tout à fait ravis.
12:42 Et sur la préparation des grands événements qu'on va connaître dans l'année à venir,
12:46 il va y avoir aussi des petits commerces qui vont être impactés négativement par ces événements.
12:51 Donc ce bilan-là... - Comment négativement ?
12:53 - Mais notamment avec des zones qui vont être fermées aux commerces
12:55 pour des questions de sécurité par exemple.
12:57 Tout ça... - Très très peu, ça.
12:59 Franchement, très honnêtement, parce qu'en plus...
13:01 - Alors messieurs, je ne sais pas si vous avez travaillé autant que moi
13:04 sur le plan de sécurisation de Paris pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques,
13:07 mais je peux vous assurer qu'il va y avoir des impacts en termes de sécurisation
13:11 qui vont être importants, notamment pour la cérémonie d'ouverture
13:15 qui va avoir lieu sur la Seine. - Oui, c'est un jour, une journée.
13:18 - Ça va avoir des impacts bien plus qu'une seule journée.
13:21 - Oui, mais les gens qui viennent assister à la cérémonie d'ouverture,
13:23 ils restent en général deux semaines qui suivent.
13:26 - Oui, mais moi je vous dis que ça va avoir des impacts,
13:27 notamment sur le quartier, notamment sur Paris Centre,
13:30 dont je suis élue pendant bien plus d'une semaine.
13:32 - Sur une journée, mais après, du coup, l'activité reprend.
13:34 - Non, je viens de vous dire que ça aurait des impacts.
13:37 Mais écoutez, on verra le plan de sécurisation quand il sera publié,
13:40 et j'espère qu'on aura des événements publiés très rapidement,
13:43 parce qu'il va y avoir des impacts sur bien plus d'une journée.
13:45 Donc pour préparer ça sereinement, que ça soit pour les commerces,
13:48 les riverains, les riveraines, et celles et ceux qui voudront assister à ces événements,
13:51 on a besoin d'une très grande transparence sur cette organisation.
13:54 - Jérémy Stubbs, alors c'est aussi le Britannique à qui nous posons la question.
13:58 Est-ce qu'en Grande-Bretagne, il y a ce regard sur les Français qui dirait que,
14:03 dès qu'il y a un événement, finalement, il y a un petit côté insécure,
14:06 parce qu'on ne sait pas si les transports vont fonctionner, ceci, cela ?
14:10 - Les Britanniques ne peuvent plus jeter la pierre,
14:12 parce que le nombre de grèves cette année, dans tous les secteurs,
14:16 même les plus importants... - À cause de l'inflation, notamment.
14:19 - À cause de l'inflation.
14:20 Mais on peut toujours se demander quel est l'objectif d'une grève.
14:24 Est-ce que c'est d'exprimer son désaccord ?
14:27 Est-ce que c'est pour attirer l'autre à la table de négociation ?
14:31 Ou est-ce que c'est pour le chantage ?
14:34 Le problème, c'est que quand une grève a lieu à un tel moment,
14:37 un moment tellement crucial pour le pays,
14:40 ça a l'air d'être du chantage,
14:42 quelles que soient les bonnes ou mauvaises intentions des personnes qui la font.
14:45 Donc, moi, je veux dire, on ne peut pas empêcher les gens de faire grève dans ces circonstances,
14:50 mais on peut juste dire, peut-être plutôt à un autre moment.
14:54 - Tiens, peut-être une grève...
14:55 0826-300-300, vous réagissez, vous commentez.
14:58 Sud Radio, c'est votre radio, vous le savez.
14:59 On est avec Fred, qui nous appelle de Nîmes, toujours.
15:02 Bonsoir, Roe.
15:04 Alors Fred, justement, est-ce que vous pensez que c'est plus important
15:08 de faire grève pour un peu taper du poing sur la table ?
15:11 Ou est-ce que vous pensez que c'est plus important aussi
15:14 de valoriser notre image à l'international
15:16 pour tous ces touristes qui vont venir du monde entier pendant cette Coupe du Monde ?
15:19 - Pour moi, il n'y a pas de plus important.
15:21 - De valoriser l'image ?
15:23 - Non, c'est avec intelligence.
15:24 Il faut se croire que si tu passes avec un paysan,
15:26 il y a des gens qui n'ont pas à manger, qui subissent en fait leur travail.
15:31 Aujourd'hui, on donne de plus en plus de mal à recruter des personnes,
15:34 dans tous les secteurs qu'il y a, parce que le travail perd son sens.
15:37 Et aujourd'hui, j'entends autour de la table qu'il y a des histoires de...
15:41 "On ne devrait pas, machin, se faire l'issue parce qu'on est le meilleur pays du monde."
15:45 Et vous avez vu les conditions ?
15:46 On a du 49.3 à tout voir, on n'est pas écoutés.
15:52 Et le seul moment où on peut se faire entendre, c'est lors d'événements sportifs
15:55 ou d'événements importants, ou soi-disant l'image du pays,
15:58 que pour ma part, je n'avais rien à faire.
16:01 Toujours pareil, quand il y a des gens qui ont faim,
16:03 et qui ne vivent pas, et qui survivent, ils ne vivent pas.
16:08 Donc moi, honnêtement, là, je n'avais rien à faire du rugby.
16:12 J'ai pourtant joué au rugby, j'ai pourtant joué à des sports différents,
16:15 mais je n'avais rien à faire à partir du moment où il y avait des compatriotes,
16:19 des gens qui ont faim.
16:22 Les restos du cœur, ça a explosé.
16:24 Tous les chiffres sont là.
16:27 Et votre personne autour de la table, je me demande si elle a un cœur, au final.
16:33 Jean-Marc, maver notorie, je ne vais pas vous demander si vous avez un cœur,
16:36 mais qu'est-ce que vous en pensez justement de Fred qui nous dit
16:39 "j'en ai rien à faire de l'image de la France à l'international" ?
16:42 Je pense que c'est de prendre conscience que le tourisme représente près de 10% de PIB
16:46 et qui fait travailler 2 millions de personnes,
16:48 que notre image est très importante et qu'il faut effectivement préserver le social.
16:53 Mais pour préserver le social, il ne faut pas tirer trop sur l'accord.
16:55 Parce que quand l'accord va se casser, la France ne pourra plus financer.
16:59 Vous savez qu'aujourd'hui, notre pays emprunte 720 millions d'euros chaque jour.
17:03 - Qui définit l'accord ? - Quel accord ?
17:06 - Qui définit l'accord ? - Le fait que notre pays
17:10 va emprunter 720 millions d'euros chaque jour pour financer le social justement,
17:15 800 milliards d'euros par an, 30% du PIB,
17:18 et que par conséquent, à un moment donné, l'accord va casser.
17:20 - Et du coup, 10 millions de pauvres dans le pays, ça tire sur l'accord ou pas ?
17:23 - Effectivement, on peut faire une autre politique et gagner de l'argent
17:26 en ayant par exemple une meilleure politique de santé, mais c'est un autre sujet.
17:29 En l'occurrence, on ne peut pas ignorer que la politique sociale de notre pays
17:32 est un modèle, elle est énorme et remarquable.
17:35 Mais effectivement, on voudrait toujours plus.
17:36 - Alors c'est en tout cas un sujet passionnant et passionné.
17:42 Pour vous, la conclusion, cher Cyril Manac, secrétaire général adjoint de FORATP,
17:47 on est bien d'accord que la Coupe du monde de rugby arrive très bientôt
17:51 et ça sera sur Sud Radio notamment avec des émissions quotidiennes,
17:54 mais c'est maintenant un bras de fer parce que vous, au fond de vous,
17:58 vous n'avez pas envie de casser l'ambiance.
18:01 Vous nous le confirmez ?
18:03 - Alors on confirme que non seulement on n'a pas envie de casser l'ambiance,
18:06 on confirme qu'on est soucieux de l'image de la France,
18:08 mais surtout de l'image des Français.
18:10 On est soucieux de voir cet événement sportif mondial
18:14 se passer dans les meilleures conditions possibles.
18:17 Il faut savoir que pour nous, cette grève, ce préavis de grève,
18:21 est un constat d'échec.
18:22 Nous sommes en négociation, en discussion depuis plus de 8 mois.
18:26 8 mois de discussion stérile où on est reçus par des directions locales
18:29 qui nous expliquent effectivement qu'on prenne bien nos désidératas,
18:33 mais qu'on ne peut pas y accéder parce que les poches sont vides.
18:35 Donc c'est à force de discuter, discuter, discuter,
18:38 et ayant ni bout à bout toutes les procédures de dialogue social,
18:43 qu'on est arrivé à un point de blocage total
18:46 et qu'on a été pouté dans le retranchement
18:48 et qu'on a déposé un préavis de grève.
18:49 Parce qu'on a des salariés qui n'en peuvent plus.
18:52 Et malheureusement, pour nous, comme pour l'entreprise,
18:55 comme pour Paris qui va accueillir ses centaines de milliers de supporters,
18:59 c'est un constat d'échec, un échec au dialogue social,
19:03 parce qu'on a une entreprise qui refuse de nous écouter.
19:05 - C'est très clair Cyril Manac.
19:07 Je rappelle que vous êtes secrétaire général adjoint de FORATP.
19:10 Merci.
19:11 Vous, auditeur de Sud Radio, on change un peu de sujet là.
19:13 - On a besoin de se détendre.
19:16 Mais c'est vrai que c'est un débat très français aussi finalement.
19:19 Il faut le l'assumer.
19:21 Bon, on va jouer dans un instant.
19:22 - Le quiz de l'actu arrive, vous restez avec nous.
19:24 Ne partez pas trop loin surtout, à tout de suite.

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