Le "8h30 franceinfo" de Bruno Le Maire

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Le ministre de l’Économie et des Finances était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 23 novembre 2023.

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00:00 Bonjour Bruno Le Maire. Bonjour Samir Barakia. C'est le parti de Geert Wilders,
00:04 leader de l'extrême droite aux Pays-Bas, qui est arrivé en tête aux législatives.
00:08 Comment vous accueillez cette nouvelle ?
00:10 Je pense que c'est la conséquence de toutes ces inquiétudes, de toutes ces craintes
00:16 qui se manifestent en Europe depuis plusieurs années.
00:18 Crainte face à la guerre en Ukraine, crainte face au risque de déclassement économique européen
00:24 par rapport à la Chine et par rapport aux Etats-Unis, et crainte face aux flux migratoires.
00:28 Ça se traduit par des poussées extrémistes partout en Europe.
00:31 C'est Vox en Espagne, c'est l'AFD en Allemagne et c'est le parti de Geert Wilders aux Pays-Bas.
00:36 Après, les Pays-Bas ne sont pas la France.
00:38 C'est la deuxième question que j'allais vous poser.
00:40 Mais c'est quand même des leçons à en tirer pour ici.
00:42 La seule leçon, c'est qu'il faut continuer à obtenir des résultats pour les Français.
00:46 Je vous parle du sentiment de déclassement de beaucoup d'Européens et beaucoup de Français.
00:51 Tout ce que nous faisons en matière de stratégie économique pour avoir plus d'emplois,
00:54 des emplois mieux rémunérés, réouvrir des usines.
00:57 On a annoncé cet investissement que va inaugurer aujourd'hui le président de la République.
01:01 C'est une réponse concrète et efficace.
01:04 Mais pardon, mais les Pays-Bas, c'est un des pays les plus prospères d'Europe.
01:07 C'est aussi un pays qui a des flux migratoires qui sont importants.
01:10 C'est un pays aussi où le communitarisme a beaucoup progressé.
01:13 Je pense que ça prouve de manière assez claire que la nation est une meilleure réponse que les communautés.
01:19 Et que pour la France, son avenir doit être écrit par la nation et dans la nation,
01:25 et certainement pas au sédant poussé de communautarisme.
01:28 Bruno Le Maire, réveillez-vous.
01:30 C'est par ces mots qu'Emmanuel Macron s'est adressé à des chefs d'entreprise cette semaine.
01:34 On est à 7% de chômage, leur a-t-il dit.
01:37 7,4% pour être tout à fait précise au troisième trimestre.
01:40 Ça s'appelle quoi ? C'est un coup de pression ?
01:43 Non, c'est un rappel de la situation.
01:46 On fait beaucoup depuis 6 ans. Nous avons obtenu des très bons résultats.
01:49 2 millions d'emplois créés, 300 usines qui ont été ouvertes.
01:52 Mais il y a un objectif qui a été fixé.
01:54 L'objectif, c'est 5% de taux de chômage.
01:57 Et ce qu'a dit avec beaucoup de force le président de la République,
02:00 c'est que si on ne se secoue pas les puces, il n'y aura pas 5% de taux de chômage.
02:03 Ça fait 50 ans qu'on n'y est pas arrivé.
02:05 Ça veut dire quoi, se secouer les puces ?
02:07 Ça veut dire qu'il y a quelque chose qui cloche dans le modèle social français
02:10 qui fait que contrairement à d'autres pays comme l'Allemagne, comme les États-Unis,
02:14 depuis un demi-siècle, nous n'avons jamais offert aux Français le plein emploi.
02:19 C'est-à-dire de l'activité pour tous et toutes, partout, sur le territoire.
02:23 Mais précisément, qu'est-ce qui cloche dans le modèle social français ?
02:26 Je pense qu'il y a 3 choses qui doivent être corrigées pour qu'on arrive à ces 5% de taux de chômage.
02:30 Et on a 3 ans devant nous pour les corriger.
02:32 La première chose, c'est le logement.
02:34 Avoir du logement partout où c'est nécessaire, dans les zones tendues,
02:37 là où il y a de l'emploi qui est disponible.
02:39 La deuxième chose, c'est la formation et la qualification.
02:42 C'est toute la réforme qui est engagée du lycée professionnel,
02:45 qui est une réforme absolument stratégique pour créer des formations
02:48 qui correspondent aux besoins des entreprises.
02:50 Nous avons encore 500 000 emplois non pourvus dans notre pays.
02:53 Vous cherchez des couvreurs parce qu'il y a eu la tempête en Bretagne, vous n'en trouvez pas.
02:56 Vous cherchez des soudeurs parce qu'on construit des centrales nucléaires en Normandie,
02:59 vous n'arrivez pas à en trouver.
03:01 Certains vous diront qu'il faut recourir à l'immigration et ça nous ramène au sujet précédent.
03:04 Oui, je crois que c'est une mauvaise idée.
03:06 Je pense que quand on a 500 000 emplois qui sont non pourvus,
03:08 qu'il y a tant de formations qui ne sont pas disponibles aujourd'hui
03:12 alors que les entreprises en demandent, il faut former les jeunes à ces métiers qui existent.
03:16 Et puis la troisième chose, c'est l'indemnisation du chômage.
03:18 Prenez l'indemnisation des seniors.
03:20 Qu'est-ce qui justifie qu'on ait encore des durées d'indemnisation différentes
03:24 suivant qu'on a plus de 55 ans ou moins de 55 ans ?
03:28 Vous avez plus de 55 ans, la durée d'indemnisation c'est 27 mois.
03:31 Aujourd'hui, le lot commun c'est 18 mois.
03:34 Pourquoi 27 mois d'indemnisation du chômage pour avoir plus de 55 ans ?
03:38 Parce qu'ils voudraient moins les plus de 55 ans ?
03:40 Alors que c'est de l'expérience, c'est du savoir-faire que nous avons besoin d'eux.
03:44 Je ne vois aucune raison pour qu'il y ait une durée d'indemnisation plus longue
03:48 de ceux qui ont plus de 55 ans par rapport aux autres
03:50 parce que dans le fond, c'est une hypocrisie totale.
03:52 C'est une façon de mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans.
03:57 Et moi je crois exactement le contraire.
03:59 Je pense qu'on a besoin de leur talent, de leur savoir-faire et de leur expérience.
04:02 Vous voulez raboter sur la durée d'indemnisation des seniors, c'est ce que vous dites,
04:05 pourtant dans l'accord sur la surcharge...
04:06 Je dis que je veux raboter, ce n'est pas un bon terme.
04:08 Vous voyez bien, raboter c'est brutal, ce n'est pas du tout ce que je veux.
04:13 Mais vous dites que c'est trop long, ça veut dire qu'il faut raccourcir...
04:16 Je dis simplement qu'il faut aligner la durée d'indemnisation des plus de 55 ans
04:20 sur les moins de 55 ans parce qu'ils valent autant que les moins de 55 ans.
04:25 Ils ont autant de qualité, autant de savoir-faire et autant d'expérience.
04:28 Je ne veux pas raboter quoi que ce soit.
04:30 On dit la même chose Bruno Le Maire, sauf que ce n'est pas le choix qui a été fait par les partenaires sociaux.
04:34 Les mots comptent.
04:36 Et je regarde aussi les chiffres de taux d'emploi.
04:38 Le taux d'emploi en France, c'est 68%.
04:41 Le taux d'emploi des seniors, c'est 10 points de moins, c'est 57%.
04:45 Et ça c'est à cause de la durée d'indemnisation.
04:47 C'est un gigantesque gâchis et c'est une hypocrisie collective complète.
04:50 Ce que vous dites, c'est qu'en fait cette durée d'indemnisation, elle incite à rester en dehors de l'emploi.
04:54 Vous avez 28 mois d'indemnisation du chômage, dans le fond qu'est-ce qu'on vous dit ?
04:58 On vous dit écoutez, partez à la retraite tranquillement, on n'a plus besoin de vous.
05:01 Moi ça me révolte.
05:03 C'est peut-être parce que j'approche des 55 ans.
05:05 Mais je considère qu'aujourd'hui, une personne qui a plus de 55 ans,
05:08 si elle n'a pas de difficultés physiques, si elle n'a pas de troubles musculo-squelettiques,
05:12 ou qu'elle a pas eu un métier pénible, on a besoin d'elle.
05:15 Et ce que je veux dire aux plus de 55 ans, c'est qu'on a besoin de vous.
05:17 Et ce que je veux dire, c'est que si nous voulons aller vers ces 5% de taux de chômage,
05:21 il faut par exemple, sur la durée d'indemnisation, se dire que pour les plus de 55 ans,
05:26 il faut qu'il y ait une durée d'indemnisation qui soit similaire à celle des moins de 55 ans.
05:30 Mais les syndicats peuvent vous répondre, au lieu d'agir sur la durée d'indemnisation des seniors,
05:34 pourquoi vous ne faites pas quelque chose au niveau des entreprises ?
05:36 Leur réduire par exemple les aides en fonction de s'ils embauchent ou pas, des seniors, de leur donner une prime ou pas ?
05:44 On peut toujours pénaliser plus les entreprises, mais il me semble que si on veut développer l'activité,
05:50 il me paraît bon de soutenir aussi nos entreprises,
05:54 de leur permettre d'embaucher, de leur permettre de créer des emplois, de créer de l'activité partout sur le territoire.
05:59 Je pose juste ce débat avec une détermination totale,
06:03 qui est de parvenir à ces 5% de taux de chômage que nous n'avons pas atteint depuis un demi-siècle en France.
06:08 C'est un sujet parmi d'autres, l'emploi des seniors dans le modèle social.
06:12 C'est un sujet qui n'est pas abordé d'ailleurs dans l'accord qui vient d'être signé par les partenaires sociaux sur la science du chômage.
06:17 C'est pour ça que je trouve cet accord perfectible.
06:19 La Corunne dit qu'il est perfectible au moins sur deux points.
06:22 Le premier, c'est sur le financement.
06:24 Vous avez des dépenses qui sont certaines, avec des réductions de cotisations.
06:27 Alors cette dépense-là, elle est sûre et certaine.
06:30 Et comme toujours en France, les dépenses sont certaines, mais les économies, elles, sont improbables.
06:35 Parce que la Corunne est dite, propose de faire des économies sur la création d'entreprises.
06:40 Déjà, je trouve l'idée un peu baroque, parce que je pense qu'on a besoin de créer des entreprises.
06:45 Et ensuite, l'économie qui est chiffrée à près de 900 millions d'euros, elle me paraît très improbable.
06:50 Le MEDEF est d'accord avec ça.
06:52 J'ai eu l'occasion d'en expliquer avec le président du MEDEF.
06:55 Je considère que sur le volet financier, on peut émettre légitimement des doutes.
06:59 Juste perfectible, ça veut dire qu'en l'état, vous ne validez pas le gouvernement ?
07:03 Ce n'est pas à moi qui prend la décision de validation.
07:05 Je dis juste que quand c'est perfectible, il vaut mieux ne pas endosser.
07:08 Parce que les comptes publics, ça compte.
07:11 Et que si les économies ne sont pas certaines, on pourrait avoir une difficulté de finances publiques supplémentaires.
07:16 Il est perfectible en deuxième lieu, sur cette question de l'emploi des seniors.
07:20 J'y attache beaucoup d'importance, parce que c'est une question de représentation de la société française.
07:25 Qu'est-ce que l'on fait des plus de 55 ans ? Quel message est-ce qu'on leur envoie ?
07:28 Moi, le message que j'ai envie de leur envoyer, c'est qu'on a besoin de vous, on a besoin de votre expérience.
07:32 Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, avec nous jusqu'à 9h.
07:35 On vous retrouve juste après le Fil Info, 8h40.
07:37 Maureen Suynard.
07:38 L'attente est interminable pour les familles des otages.
07:41 L'accord conclu hier entre le Hamas et Israël n'entrera pas en vigueur avant demain.
07:46 Deux sujets font encore objet de discussion.
07:48 La liste précise des otages à libérer et les modalités de la libération.
07:53 L'armée israélienne poursuit en tout cas ce matin ses opérations dans la bande de Gaza.
07:57 Et un médecin de l'hôpital Al-Shifa a été arrêté.
08:01 Le directeur de l'établissement qui a été arrêté par l'armée israélienne.
08:06 Ce directeur qui avait refusé l'évacuation du site.
08:10 C'est la conséquence de toutes ces craintes qui se manifestent en Europe depuis des années.
08:14 Le ministre de l'économie réagit sur France Info à la victoire de l'extrême droite aux législatives néerlandaises.
08:20 Mais les Pays-Bas ne sont pas la France, assure Bruno Le Maire.
08:24 Nous ne serons pas prêts concernant les transports.
08:27 La chère Anne Hidalgo a un mois des JO de Paris 2024.
08:30 La maire de la capitale évoque des trains en nombre insuffisant.
08:33 Notamment, le ministre des Transports lui répond en lui conseillant de venir aux réunions stratégiques sur le sujet.
08:40 France Info
08:43 Le 8/30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia
08:48 Bruno Le Maire, l'agence de notation Standard & Poor's publie la semaine prochaine, vendredi 1er décembre,
08:53 la notation financière de la France, qu'elle pourrait dégrader, comme a pu le faire une autre agence, Switch, en avril dernier.
08:59 Vous êtes en train de retenir votre souffle là ?
09:01 Non, je ne suis pas là pour retenir mon souffle. Je suis là pour prendre les décisions nécessaires pour que ça ne se produise pas.
09:07 Ça veut dire avoir des comptes publics bien tenus et ça veut dire respecter nos engagements vis-à-vis d'abord des Français,
09:13 de nos partenaires européens et des marchés.
09:16 Mais il se passe quoi concrètement si on est dégradé ?
09:18 Concrètement, ça veut dire que quand on dit qu'on fait 4,9% de déficit en 2023, on fera 4,9% de déficit.
09:24 Quand je dis qu'on fera 1% de croissance, tout le monde s'est moqué de ce pourcent de croissance.
09:28 Trop optimiste.
09:29 Vous serez en récession, trop optimiste, parce que les gens ne croient pas assez dans la France.
09:33 Moi, j'ai une foi inébranlable.
09:35 Les capacités de l'économie française et des Français tout court, on fait 1% de taux de croissance.
09:39 Et donc quand je dis que nous ferons 4,4% de déficit public en 2024 et 1,4% de croissance en 2024, tous les feront.
09:48 Notre parole est crédible.
09:50 Et la parole du ministre des Finances est crédible.
09:53 Je l'espère, on portera la conviction de l'agence de notation.
09:55 Mais quand on écoute Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, il considère que 3% en 2027, ce n'est pas assez ambitieux.
10:00 Peu après discuter de l'ambition, bien entendu.
10:03 Et s'il y a des barges de manœuvre pour aller plus loin, bien entendu que nous pourrons les exploiter.
10:08 Mais ce qu'on ne peut pas discuter, c'est de la crédibilité de la parole du ministre des Finances et du gouvernement français dans son ensemble
10:15 sur le rétablissement des finances publiques et sur les engagements qui ont été tenus.
10:18 Après, pour répondre très concrètement à vos questions, bien sûr que le risque existe.
10:22 J'en suis parfaitement conscient.
10:24 C'est pour cela que je suis aussi intraitable sur la baisse de la dette publique et sur la baisse des déficits.
10:30 Parce que si demain, notre note devait être dégradée, ça veut dire que les taux d'intérêt à nouveau seraient plus élevés,
10:36 qu'on emprunterait plus cher et qu'on jette des milliards d'euros par la fenêtre pour les intérêts de la dette.
10:41 C'est quand même dommage, alors qu'on a tellement besoin d'argent pour les hôpitaux, pour les services publics,
10:46 de le faire disparaître dans le service de la dette.
10:49 Alors justement, pour apparaître crédible auprès des agences de notation, mais aussi auprès de la Commission européenne,
10:53 qui vous a mis en garde cette semaine en expliquant que la France risquait en 2024, je cite,
10:59 de ne pas être en ligne avec les recommandations budgétaires de l'Union européenne.
11:04 Vous cherchez des économies, donc.
11:06 Ce que vous préparez, Bruno Le Maire, pour le pays dans les mois à venir, c'est quoi ?
11:09 C'est de la rigueur ou carrément de l'austérité ?
11:12 Non, c'est la responsabilité.
11:14 C'est pas de la rigueur, c'est pas de l'austérité.
11:16 L'avertissement d'ailleurs de la Commission européenne, je tiens à le signaler, c'est pas une lettre formelle,
11:20 c'est simplement des remarques, donc il faut le prendre aussi avec toute la distance nécessaire.
11:24 Mais c'est juste tenir notre stratégie.
11:26 Il y a eu la crise du Covid. Nous avons protégé, c'était nécessaire et juste.
11:30 Il y a eu ensuite la crise inflationniste, la plus grave depuis les années 70.
11:34 Nous avons protégé, bouclier tarifaire, c'était nécessaire, c'était juste.
11:39 Je rappelle juste pour vous donner un exemple.
11:41 Si on n'avait pas mis en place ce bouclier sur l'électricité, votre facture moyenne à 1300 euros, elle doublait.
11:46 Elle passait à 2600 euros.
11:47 Ça aurait été insupportable pour nos compatriotes, en particulier les plus modestes.
11:51 Ça c'était hier, mais maintenant ?
11:52 Nous nous revenons à la normale. Dans une situation normale, on retire les dispositifs exceptionnels.
11:58 Nous retirons le bouclier tarifaire sur le gaz, nous retirerons le bouclier tarifaire sur l'électricité.
12:04 Aujourd'hui, je le rappelle, nous prenons encore à notre charge 34% de la facture d'électricité des ménages.
12:09 Il faut progressivement sortir de ce bouclier.
12:11 Donc c'est la fin du quoi qu'il en coûte.
12:12 Vous annoncez 16 milliards d'économies pour l'année prochaine.
12:15 La droite vous dit arrêtez de bluffer. Il n'y a aucune réforme structurelle là-dedans.
12:20 Ils n'avaient qu'à voter.
12:22 Non, mais ils n'avaient qu'à voter la réforme structurelle.
12:28 Toutes les droites qui nous reprochent...
12:29 Non, ils considèrent que vous n'allez pas assez loin.
12:30 16 milliards, c'est rien du tout.
12:31 C'est très sympathique de considérer que les réformes structurelles ne sont pas suffisantes, qu'elles ne sont pas là.
12:36 Mais dans ce cas-là, qu'est-ce qui a empêché les Républicains de voter unanimement la réforme des retraites ?
12:42 Qu'est-ce qui rapporte le plus d'argent au compte public d'ici la fin 27 ?
12:47 Qu'est-ce qui les empêcherait de nous proposer d'autres réformes de structure ?
12:49 Et pourquoi dans ce cas-là nous proposent-ils au Parlement 100 milliards d'euros sans de dépenses supplémentaires ?
12:56 Et à un moment donné, il y a deux fils qui se touchent.
12:58 D'un côté, on vous dit des réformes structurelles, on ne les vote pas.
13:01 Des économies supplémentaires et on propose des dépenses.
13:03 Quand on a deux fils qui se touchent, on disjoncte.
13:06 En attendant, on est sur le point de vendre une partie du patrimoine immobilier de l'État,
13:10 réduire de 25% la surface occupée par les administrations.
13:14 Ça veut dire quoi ? C'est juste un symbole ?
13:17 Non, ce n'est pas un symbole.
13:18 Tout ce qui nous permettra d'être plus efficace en dépensant moins d'argent,
13:22 qui je rappelle, c'est l'argent des contribuables, sera fait.
13:25 C'est une proposition qu'a faite Thomas Cazenave, le ministre délégué au compte public.
13:29 C'est une très bonne proposition.
13:30 Nous ferons cela sur 10 ans.
13:32 Nous ferons cela en créant une foncière pour cet immobilier de l'État.
13:37 Vous avez un listing de monuments de bâtiments à vendre ?
13:41 C'est Thomas Cazenave qui est responsable de cela.
13:43 Je trouve que l'idée est très bonne.
13:45 Elle doit permettre de mieux employer l'argent du contribuable,
13:48 éviter qu'il y ait des surfaces perdues,
13:50 faire en sorte qu'il y ait des rentrées nécessaires pour le budget de l'État.
13:54 Bruno Le Maire, on a un certain nombre de questions précises sur l'actualité économique.
13:57 Il y a une mesure qui surprend surtout à gauche.
13:59 C'est votre volonté de fonctionner, de livrer à,
14:01 en tout cas d'orienter le livret A,
14:03 développement durable pour financer des entreprises de l'industrie de défense française.
14:08 Est-ce que vous comprenez que ce choix surprenne ?
14:11 Mais ce n'est pas mon choix.
14:13 C'est le choix de qui alors ?
14:15 Ce n'est pas mon choix.
14:16 C'est une proposition qui est faite, qui va être débattue par les députés.
14:18 Mais vous savez, moi je suis un garçon simple.
14:20 Le livret A, il sert...
14:22 Vous le soutenez ou pas ?
14:23 Non, je pense qu'on peut trouver d'autres façons de financer l'effort de défense qui est indispensable.
14:28 Je soutiens totalement cet effort de défense.
14:31 Je pense que ce qu'a proposé Sébastien Lecornu dans la loi de programmation militaire est indispensable.
14:35 Il faut redonner les moyens à nos armées de fonctionner bien, d'avoir les meilleurs matériels.
14:39 Et la loi de programmation militaire, voulue par le président de la République,
14:42 permet de mettre nos armées au niveau.
14:44 Mais donc c'est pas le rôle du livret A, pas le rôle du livret A.
14:47 Surtout face à la menace qui est celle de la guerre en Ukraine
14:50 et du besoin qu'ont aujourd'hui les Ukrainiens, que nous les soutenions.
14:54 Mais prenons d'autres instruments.
14:55 On peut réfléchir à un produit d'épargne dédié.
14:57 Le livret A pour moi, c'est le logement social.
15:00 Ça doit rester le logement social.
15:02 Je suis battu pour que le livret A de développement durable serve exclusivement les investissements verts.
15:07 Je souhaite qu'il continue à financer exclusivement les investissements verts.
15:12 On verra ce que les parlementaires décideront.
15:14 Donc un produit d'épargne dédié à la défense nationale.
15:15 Je préfère qu'il y ait un produit d'épargne dédié à la défense nationale
15:18 plutôt qu'on fasse dévier le livret A de son objectif.
15:21 Le logement social, chacun voit à quel point il est important aujourd'hui
15:25 d'avoir le financement du logement social.
15:27 Même chose pour le LDDS.
15:28 Le maire, le nouvel accord avec EDF doit permettre d'offrir des prix plus stables aux Français.
15:33 Stable, mais est-ce que plus haut ?
15:35 Il y a deux choses qu'il faut bien comprendre.
15:37 Stable ne veut pas dire nécessairement plus haut.
15:40 En tout cas, ça permettra, cet accord, d'éviter la flambée des prix
15:43 que nous avons connue au cours des années passées.
15:46 Je le dis pour tous ceux qui disent la reine.
15:48 Vous savez, ce fameux dispositif, c'était formidable.
15:49 Ça n'a jamais empêché la flambée des prix que nous avons connue pour les entreprises
15:53 comme pour les ménages, qui nous a obligés à mettre en place des mesures comme le bouclier tarifaire.
15:59 Vous avez deux choses.
16:00 Vous avez la période avant la réforme, 2024-2026.
16:04 Là, ça ne change rien pour les ménages.
16:06 Simplement, je le dis très honnêtement,
16:08 comme nous allons sortir du bouclier tarifaire sur l'électricité,
16:11 il y aura entre maintenant et la fin de l'année 25, au début de l'année 26,
16:16 des augmentations progressives et limitées des tarifs de l'électricité.
16:20 Ça veut dire quoi, limiter ?
16:21 Ça veut dire que l'engagement que je prends, c'est qu'à la rentrée prochaine, début 2024,
16:25 février 2024, l'augmentation ne pourra pas dépasser les 10% sur les tarifs de l'électricité.
16:30 J'espère que ce sera moins.
16:31 Ça dépendra des prix de l'électricité à ce moment-là, mais ça ne dépassera pas les 10%.
16:35 Pareil en 2025.
16:36 Ce sera une sortie progressive des boucliers tarifaires sur l'électricité.
16:40 Après, à partir de 2026, on rentre dans le nouveau système.
16:44 Et l'accord que nous avons trouvé avec EDF permet de garantir stabilité des prix pour les ménages.
16:49 Ils ne connaîtront plus ces explosions que nous avons connues dans les années passées.
16:53 Compétitivité pour les entreprises, avec un prix de 70 euros le mégawatt-heure
16:58 sur l'intégralité de la production nucléaire d'EDF.
17:01 Pas sur un tiers.
17:03 Quand on dit "mais attendez, avant c'était 42, et demain ça va être 70",
17:06 je comprends que les gens s'inquiètent, sauf que 42, c'est sur 100 TWh,
17:10 et 100, ce sera 70 euros par an.
17:15 Ce sera sur l'intégralité de la production d'EDF, c'est-à-dire 3 fois plus 300 TWh.
17:20 Oui, mais du coup, est-ce que ce sera pour le particulier qui nous écoute,
17:22 est-ce que ce sera plus cher, l'électricité, en 2026, avec ce nouvel accord ?
17:27 Vous aurez forcément une augmentation des prix, comme tous les prix augmentent,
17:30 ceux de l'alimentaire, ceux de vos habits, ceux des équipements électroménagers.
17:34 Elle sera mesurée, ce sera la sortie du bouclier tarifaire.
17:37 Et une fois que nous serons sortis du bouclier tarifaire,
17:39 les prix seront stables pour les ménages.
17:41 Ils ne connaîtront plus cette explosion de tarifs que nous avons connue pendant la crise inflationniste.
17:46 Stabilité pour les ménages, compétitivité pour les entreprises,
17:49 car je le redis, ces 70 euros portent sur toute la production,
17:53 ce qui protégera aussi les entreprises contre les risques d'explosion des prix,
17:57 et compétitivité pour EDF.
17:59 Parce qu'enfin, il ne faut pas oublier EDF, qui est une grande entreprise nationale,
18:02 qui a besoin de dégager des bénéfices pour réinvestir dans le nouveau nucléaire,
18:07 réinvestir dans les énergies renouvelables, et ne pas se retrouver en situation économique difficile.
18:12 Donc une hausse à attendre sur les tarifs de l'électricité d'ici 2026.
18:16 Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances,
18:18 mesurée, limitée pour sortir du bouclier.
18:21 Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, avec nous jusqu'à 9h.
18:23 On vous retrouve juste après le Fil Info, 8h51.
18:25 Maureen Sueniar.
18:26 L'Elysée se félicite du retour de l'attractivité française dans le domaine de la santé.
18:31 Le Danois Novo Nordisk, le géant mondial de l'industrie pharmaceutique,
18:35 va investir plus de 2 milliards d'euros dans son site de Chartres.
18:39 Ce site produit des cartouches et des flacons d'insuline.
18:42 L'Elysée affirme que 500 emplois vont être créés.
18:45 La guerre continue jusqu'à ce que nous atteignions tous nos objectifs.
18:48 Le Premier ministre israélien maintient son ton martial,
18:51 et cela malgré l'accord conclu avec le Hamas hier.
18:54 Il n'y aura pas de trêve ou de libération d'otages aujourd'hui.
18:57 Des discussions sont encore en cours pour savoir qui sera libéré.
19:01 Les autorités israéliennes affirment que 250 personnes sont retenues par le groupe terroriste.
19:06 Alors que les Européens n'ont jamais généré autant de déchets d'emballage,
19:10 le Parlement européen vote un texte sur la question.
19:13 Il prévoit de faire baisser de 10% ces emballages d'ici 2035.
19:17 Mais les députés ont aussi voté de nombreuses expressions.
19:20 Exception, les ONG environnementales dénoncent la pression des lobbies.
19:24 Deuxième journée de Ligue des champions de football,
19:27 les deuxièmes victoires pour les lyonnaises.
19:29 2-0 contre les autrichiennes de Poulten.
19:32 La suite ce soir avec deux clubs parisiens,
19:34 le Paris FC qui affronte Chelsea et le PSG qui reçoit le Bayern Munich.
19:38 Bruno Le Maire, la presse régionale en parle depuis plusieurs jours maintenant.
19:51 Partout en France, des milliers de mineurs ont reçu un courrier du Fisc
19:55 qui les enjoint à payer la taxe d'habitation.
19:57 C'est bien un bug de vos services ?
19:59 Ce n'est pas un bug de la plateforme,
20:01 mais c'est effectivement un bug parce que les déclarations sont arrivées par erreur.
20:06 Les contribuables en général ont mis le nom de leurs enfants dans la déclaration.
20:10 Il y a eu sans doute un excès de bonne volonté de leur part.
20:13 C'est le formulaire qui n'était pas clair ?
20:15 Certainement des erreurs qui ont été commises,
20:18 mais en tout cas ce n'est pas celle de la plateforme.
20:20 Je veux simplement rassurer les contribuables.
20:22 C'est quelques milliers sur plusieurs millions de déclarations.
20:25 La correction sera automatique.
20:27 C'est la Direction Générale des Finances Publiques qui va s'en charger.
20:30 Donc les contribuables n'ont rien à faire.
20:32 Quand il y a une erreur, c'est l'administration qui doit la corriger.
20:34 Ce sera le cas.
20:35 Demain, c'est le Black Friday,
20:37 jour pendant lequel les promos sautent en forte hausse dans les magasins
20:40 et sur Internet aussi.
20:41 Et à cette occasion, une campagne de communication du ministère de l'Écologie
20:44 suscite la colère du secteur du commerce
20:46 car elle incite à ne pas acheter pendant le Black Friday justement.
20:50 Dans les différents clips, on voit un dévendeur
20:52 qui vous conseille d'acheter un téléphone.
20:54 Ce n'est pas très sympa pour les vendeurs.
20:56 Lui, il dit justement acheter un téléphone reconditionné plutôt qu'un neuf,
21:00 louer une ponceuse car vous ne l'utiliserez pas souvent au lieu de l'acheter donc,
21:05 ou de faire réparer votre lave-linge.
21:08 Vous qui êtes ministre de l'Économie, vous dites que c'est une bonne campagne ça ?
21:11 Je dis que c'est une campagne maladroite.
21:14 Je l'ai regardée, je la trouve maladroite.
21:17 Je veux dire pourquoi.
21:18 D'abord parce que vendeur, c'est un métier.
21:20 Je ne trouve pas ça très sympa pour les vendeurs
21:23 de se moquer même indirectement de leur métier.
21:27 En deuxième lieu, c'est maladroit, vous avez du commerce.
21:30 Surtout le commerce physique qui aujourd'hui,
21:32 quand vous regardez les boutiques de centre-ville, les boutiques de vêtements,
21:34 toutes les grandes marques comme Cabayeux qui ont connu ces difficultés,
21:37 très franchement, je ne trouve pas ça très habile
21:41 vis-à-vis du commerce physique qui se bat,
21:44 que nous soutenons, en particulier en centre-ville.
21:46 C'est une façon de faire une promotion indirecte du commerce dématérialisé sur les plateformes.
21:51 Donc je trouve ça regrettable.
21:53 Mais vous savez que cette campagne a été validée par votre collègue Christophe Béchut ?
21:56 Ecoutez, je suis là pour vous dire avec simplicité et franchie ce que je pense.
22:00 Mais il y a quelque chose, ça a l'air anecdotique comme ça,
22:03 mais en fait il y a quelque chose de très profond derrière.
22:05 Est-ce qu'on a quelques jours de la COP 28,
22:07 est-ce que ce n'est pas le rôle du gouvernement d'inciter à moins consommer, à mieux consommer ?
22:13 Je crois profondément à sobriété, consommer moins, consommer mieux, oui,
22:17 mais pas en prenant les vendeurs ou les commerces physiques comme cible.
22:22 Et en deuxième lieu, pas en culpabilisant, mais en incitant.
22:27 Je crois à l'incitation à la sobriété, je ne crois pas à la culpabilisation du consommateur.
22:32 Regardez ce qui a été fait par Agnès Pannier-Runacher, par le gouvernement,
22:36 sur la campagne d'économie d'énergie l'année dernière.
22:40 Ça remarque à loin au marché.
22:42 On a dit "attendez, ce n'est pas bien ce que vous faites de laisser votre télé".
22:45 C'était dire "écoutez, si vous voulez économiser de l'énergie,
22:48 voilà les solutions qu'on vous propose, voilà les bons gestes à suivre".
22:52 C'était des recommandations.
22:54 Ça a très bien marché, il y a eu un effort de sobriété remarquable qui a été fait
22:58 par les consommateurs comme par les entreprises.
23:00 Moi je recommande vivement que sur la consommation de vêtements,
23:04 de produits électroménagers, on suit cette voie de l'incitation
23:07 plutôt que celle de la culpabilisation.
23:09 - Ça c'est pour votre collègue, Christophe Béchut va vous entendre ce matin.
23:12 - Non, ce n'est pas pour mon collègue, c'est pour cette campagne.
23:14 Je suis là pour dire avec franchise et sincérité ce que je pense.
23:16 Je trouve cette campagne maladroite.
23:18 - D'un mot, Bruno Le Maire, le débat a agité beaucoup,
23:21 notamment le milieu de la restauration.
23:23 Est-ce qu'il faut pérenniser la prolongation, en 2024,
23:26 de la dérogation qui permet de faire ses courses avec le ticket restaurant ?
23:29 - Oui, je pense que c'est important pour les 5 millions de salariés
23:32 qui utilisent ces titres "restaurant".
23:34 Nous sommes là pour leur faciliter la vie.
23:36 Les habitudes de consommation, on parlait de sobriété tout à l'heure,
23:38 elles ont changé.
23:39 Vous avez beaucoup de salariés, ils ne vont pas forcément au restaurant.
23:43 Ils vont s'acheter de quoi faire leur repas le lendemain
23:48 chez un distributeur, un grand distributeur,
23:51 ou dans leur commerce de proximité.
23:53 Je veux leur laisser la possibilité d'utiliser le titre "restaurant" pour cela.
23:57 On va le faire sur 2024.
23:58 Nous avons ouvert la réflexion avec les restaurateurs.
24:02 - Ils sont en colère.
24:03 - Ils sont en colère, je les ai soutenus massivement pendant la crise du Covid.
24:06 Nous continuons à les soutenir.
24:08 Nous avons continué à retirer toute charge fiscale et sociale sur les pourboires.
24:11 Nous sommes là pour les aider.
24:12 Mais je pense que ça vaut le coup d'ouvrir cette réflexion
24:15 pour faciliter la vie des salariés.
24:17 Moi, je pense aux 5 millions de salariés
24:19 qui utilisent ces titres "restaurant" pour s'acheter des produits alimentaires
24:22 et faire leur déjeuner du lendemain.
24:24 Je trouve que c'est une bonne démarche et je la soutiens.
24:27 - Bruno Le Maire, c'est le "Due au Day",
24:28 une journée spéciale pour l'inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail.
24:32 Et vous, ce matin, vous êtes venu accompagné d'un jeune homme qui s'appelle Raphaël.
24:36 Il va rester avec vous toute la journée
24:38 pour voir à quoi ressemble véritablement un emploi du temps de ministre ?
24:41 - Exactement.
24:42 Raphaël est malvoyant, il va m'accompagner toute la journée.
24:44 Je suis très heureux de l'accueillir.
24:47 De manière globale, on parlait de modèle social amélioré tout à l'heure.
24:51 Ce n'est pas uniquement toucher à l'indemnisation du chômage.
24:53 C'est aussi se battre pour l'inclusion la plus large possible
24:58 de tous nos compatriotes dans nos vies quotidiennes
25:01 et des personnes qui souffrent d'un handicap.
25:04 Raphaël, en plus, a un parcours qui est exceptionnel.
25:06 Il va devenir avocat.
25:07 Franchement, c'est impressionnant, son parcours.
25:10 Pouvoir lui faire vivre une vie de ministre, une journée de ministre,
25:13 moi, ça me fait vraiment plaisir.
25:15 - Bonne journée à vous, bonne journée à Raphaël également.
25:17 Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.
25:19 C'était l'invité du 8.30 France Info.

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