Guy Carlier nous raconte une anecdote sur le succès d'Alain Chamfort : Manureva

  • l’année dernière
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##GUY_CARLIER-2023-08-21##

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Transcription
00:00 C'est le moment où Guy Carlier nous parle de chansons et ce matin, Guy va nous parler,
00:03 Mariline, d'un chant fort et de son grand succès, Manu Réva.
00:07 Où es-tu Manu, Manu Réva ? J'ai plein de souvenirs avec cette chanson,
00:11 mais j'adore ! Oui, alors Mariline, c'est bien, mais Guy
00:14 Carlier aussi a des souvenirs liés à cette chanson et c'est même le thème de sa chronique,
00:17 alors on va l'écouter.
00:18 Allez, générique !
00:19 Raconte-moi une chanson, Guy Carlier.
00:37 Bonjour Guy ! Oui, bonjour Mariline, bonjour !
00:41 Vous allez me faire chanter toute la journée !
00:44 À cette époque, les booms constituaient pour les collégiens que nous étions, oui,
00:51 là j'ai dit collégien, c'est un euphémisme pour éviter le mot puceau, à cette époque
00:56 les booms constituaient le seul espoir de sortir avec une fille.
01:00 Sortir avec une fille, ça voulait dire qu'elle acceptait de se laisser embrasser pendant
01:04 des heures, mais dès que nos mains tentaient de glisser sous le pulchette lente ou le ceinturon
01:09 du jean en velours, la main de la jeune fille rattrapait la nôtre.
01:12 Comme c'est émouvant cette innocence naïve de l'enfance.
01:16 Vous avez connu ça benzema, mais que s'est-il passé dans votre vie pour que ces baisers
01:21 interminables, ces lettres d'amour où vous écriviez sur l'enveloppe "court, court,
01:25 petit facteur, l'amour n'attend pas" pour que vous en soyez aujourd'hui à vous engueuler
01:29 chez Darty le samedi après-midi pour un désaccord sur la couleur du frigo tandis que son chien
01:34 qui vous déteste s'énerve sur votre cheville.
01:37 Mais revenons aux booms.
01:38 On évitait les surprises parties d'anniversaires ringards.
01:41 On se voyait avec la mère omniprésente qui après avoir accroché des ballons à la grille
01:45 du jardin nous accueillait sur le perron du pavillon en meulière et qui sous prétexte
01:49 de renouveler les consommations venait régulièrement surveiller, allumer plein feu les lumières
01:55 que nous avions tamisées en disant "oh là là mon veille il est mort ici".
01:58 Ce jour-là j'étais invité à une bonne boom.
02:01 C'est-à-dire 100 par an dans le sous-sol du pavillon d'un copain.
02:05 On entrait par la porte du garage, on se glissait entre la panharpe et le 17 du père, les bidons
02:10 d'huile de vidange, la tondeuse à gazon, les tablis et on passait devant la buanderie
02:15 après les paniers à linge.
02:16 Une porte s'ouvrait sur une pièce sombre éclairée de bougies qui fondaient sur des
02:20 bouteilles de Valentine's.
02:22 Mais on commençait à danser.
02:25 Dans ces booms nous avions tous une angoisse dans la région d'Argenteuil et cette angoisse
02:31 avait pour nom Alain Chanfort.
02:33 Car au moment où les filles résignées étaient prêtes à se laisser embrasser, on voyait
02:37 parfois débarquer Chanfort.
02:39 Je vous le dis, c'était notre angoisse.
02:41 Non seulement il était beau comme un dieu, mais il était l'organiste des Murators,
02:44 le groupe vedette de la région qui lui conférait donc un statut prestigieux.
02:48 Et ce jour-là, je sortais pour la première fois avec Martine Hernandez, que tout le monde
02:53 appelait Toutoune et je n'étais pas peu fier car tout le monde voulait sortir avec
02:58 Toutoune.
02:59 Alors, sous les éclats de lumière de la boule lumineuse du plafond, je l'embrassais interminablement
03:04 afin que tout le monde nous voit, lorsque soudain Alain Chanfort est entré dans la
03:09 boum, vêtu d'un blazer avec un écusson doré.
03:12 Et là, dès le premier regard de Toutoune pour Alain Chanfort, je savais que je l'avais
03:16 perdu.
03:17 Alors j'ai joué pour le tout, j'ai tenté quand même de l'embrasser en me redouillant
03:21 je t'aime et c'est là qu'elle m'a crucifiée en me disant "Non Guy, je ne me sens pas prête
03:26 à aimer, mais j'ai soif".
03:28 Alors, pour lui faire plaisir, j'allais lui chercher un jus d'orange et en remplissant
03:32 le verre en plastique, je me suis retourné et j'ai vu Chanfort s'approcher d'elle,
03:37 à peine lui a-t-il demandé si elle voulait danser, qu'elle était déjà au creux de
03:40 son épaule, les yeux fermés, en respirant son odeur de brute de Fabergé à la con.
03:45 Et pendant ce temps-là, moi, je faisais couler le jus d'orange sur la nappe en papier.
03:50 Voilà pourquoi, à chaque fois que j'entends Manu Reva, je pense à Alain Chanfort et à
03:55 Toutoune.
03:56 Manu, Manu Reva Où es-tu Manu, Manu Reva
04:11 Pas ton fantôme, vois Guy Reva Fais-il et qui jamais n'arrive pas
04:34 Là-bas Où es-tu Manu, Manu Reva
04:36 Toi y est, elle est partie Merci beaucoup les gars
04:42 Allez, je vous embrasse, à demain

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