Les informés du matin du mardi 29 août 2023

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00:00 Les informer en direct sur France Info jusqu'à 9h30.
00:12 Je suis ravie de vous retrouver.
00:13 Bonjour Renaud Delis.
00:14 Bonjour Salia.
00:15 Et nous informer autour de la table.
00:16 Bonjour Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24.
00:20 Bonjour Salia.
00:21 Isabelle Raymond est aussi là, chef du service économie de France Info et Adrien Beck.
00:24 Bonjour.
00:25 Chef adjoint du service politique de France Info.
00:27 Bonjour à tous les deux.
00:29 Renaud Delis, on va commencer par un sujet important, l'inflation qui s'impose toujours
00:34 en cette rentrée.
00:35 Et oui, cette rentrée toujours hors de prix en quelque sorte.
00:38 Le gouvernement, on s'en souvient, dès la fin du printemps, prophétisait, promettait
00:43 des baisses de prix imminentes dans le courant de l'été ou à la rentrée au mois de septembre.
00:47 Alors certes, l'inflation et plus particulièrement l'inflation alimentaire commence un tout petit
00:51 peu à ralentir, mais elle est toujours très forte, plus de 12%.
00:56 Alors la faute à qui les distributeurs et les fournisseurs se renvoient la balle ?
01:01 On sait que Bruno Le Maire convoque à Bercy de nouveau ses deux partenaires pour les inciter
01:07 à renégocier un certain nombre de prix.
01:09 Il y a quelques minutes, ici même sur ce plateau, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard,
01:13 visait très clairement, lui, les industriels, les fournisseurs.
01:17 Les cours en moyenne ont baissé de 20, 25, 30, 35%, que ce soit les cours de matières
01:23 premières, que ce soit les cours énergétiques, etc.
01:26 La réalité, c'est que les industriels, en dépit de la baisse de ces cours, en dépit
01:32 de la pression mise par les pouvoirs publics, ont décidé de ne pas renégocier.
01:37 Ils n'ont pas un peu renégocié, ils n'ont pas renégocié.
01:41 Alors les distributeurs, en l'occurrence, dont Alexandre Bompard, seront donc conviés
01:45 eux demain à Bercy par Bruno Le Maire.
01:48 Les fournisseurs, les industriels, c'est après-demain.
01:50 Est-ce que le gouvernement va réussir à les inciter à vraiment renégocier un certain
01:55 nombre de prix ? Et est-ce que c'est effectivement de la faute des producteurs, selon l'accusation
02:00 d'Alexandre Bompard, il y a un instant ?
02:02 Roselyne Fèvre, de France 24.
02:03 Moi, je pense que les prix ne vont pas baisser.
02:07 Il ne faut pas laisser croire aux Français que les prix vont baisser.
02:10 L'inflation, c'est l'augmentation des prix.
02:13 Ce qui va se passer, c'est éventuellement la vitesse du ralentissement des prix qui
02:19 baissent, c'est ça le sujet en vérité.
02:22 Et c'est vrai, Renaud le disait, ce ralentissement est arrivé puisque l'INSEE, selon l'INSEE,
02:29 on est sous la barre des 5% d'un ralentissement de juillet 2022.
02:35 C'est doucement, mais doucement.
02:37 Très doucement.
02:38 C'est le total.
02:39 C'est la vitesse de ce ralentissement qui tarde en vérité.
02:41 Mais de dire que les prix vont baisser, ça ne baissera plus.
02:45 Pour quelles raisons ?
02:46 Parce qu'il y a des raisons structurelles, enfin conjoncturelles d'abord, qui est la
02:53 guerre, qui est la sécheresse, qui est le manque d'eau, enfin toutes les mauvaises
03:00 récoltes.
03:01 Et puis il y a le sujet structurel, c'est-à-dire on change de modèle.
03:05 Et ça, les gens, dans le fond, ne comprennent pas.
03:08 On change de modèle de production et de consommation.
03:12 Et ça, c'est un sujet qui est important.
03:16 Il faut expliquer aussi aux Français pourquoi les choses augmentent, en espérant qu'on
03:20 aura peut-être une meilleure alimentation, en tout cas pour l'alimentation, une meilleure
03:27 alimentation si c'est plus cher.
03:29 Parce qu'il y a moins de délocalisation, on produit plus près.
03:32 Sauf que si on écoute Alexandre Bompard, justement, tout à l'heure dans le 8/30,
03:38 il disait qu'il n'y a plus réellement de raison de garder ces prix aussi hauts.
03:41 Isabelle Raymond, que vont pouvoir dire les industriels à Bruno Le Maire pour se justifier
03:45 ?
03:46 Alors, ce qui est vrai, c'est qu'effectivement, je rejoins ce que vous venez de dire, l'inflation,
03:50 elle est durable.
03:51 Dominique Schellcher, le patron de Systeme I, a fait un poste hier sur LinkedIn, je crois,
03:56 pour dire qu'il fallait s'habituer à une inflation durable.
03:59 Alors certes, le prix des matières premières a commencé à baisser et on ne voit pas,
04:05 on avait Jean-Philippe André, le président de l'ANIA, tout à l'heure également sur
04:09 France Info, des industriels, puisque ce sont les industriels et les distributeurs qui négocient
04:14 régulièrement pour voir justement de quelle manière les prix vont baisser.
04:18 Les prix des matières premières ont commencé à baisser, mais la matière première, ce
04:22 n'est pas tout le produit.
04:23 Il y a également le transport, il y a également le plastique, il y a également les salaires,
04:29 puisque qui dit inflation, dit également augmentation des salaires.
04:33 Donc tout ça, les industriels les ont répercutés également sur le prix final.
04:37 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a une différence entre le prix des matières
04:41 premières, on a vu le cours des matières premières, notamment du blé, qui ont commencé
04:44 à baisser et de l'autre, dans les rayons des supermarchés, les prix qui n'ont pas
04:50 baissé d'autant.
04:51 Mais ce qu'il faut rajouter, c'est qu'il y a des négociations qui sont extrêmement
04:55 opaques entre distributeurs et industriels tous les ans.
05:00 Alexandre Bompard en a parlé sur ce plateau tout à l'heure et c'est un petit peu le
05:05 nœud du problème.
05:06 On voit Bercy qui s'active, Bruno Le Maire qui convoque réunion après réunion, mais
05:11 de l'autre, on voit qu'il a une marge de manœuvre extrêmement faible vis-à-vis de
05:15 ces industriels pour les obliger à baisser leur prix.
05:18 Alors justement, de quels outils a sa disposition le ministre de l'économie pour forcer industriels
05:23 et distributeurs à discuter et à se mettre d'accord ? On en parle juste après le Fil
05:27 Info dans deux minutes de Maureen Sunier.
05:30 À moins d'une semaine de la rentrée des classes, cette étude inquiétante de l'Unappel,
05:35 une des principales associations dans le secteur du handicap intellectuel, un quart des enfants
05:40 en situation de handicap ne sont pas scolarisés.
05:42 La ministre déléguée aux personnes handicapées estime qu'il faut renforcer la présence
05:46 des professionnels du médico-social dans les murs de l'école.
05:50 La première ministre et 11 membres du gouvernement à l'Elysée.
05:53 Dans moins d'une heure, Emmanuel Macron consulte avant de recevoir demain les chefs
05:57 des partis représentés au Parlement.
05:59 Il veut une initiative politique d'ampleur, mais l'opposition reste sceptique pour le
06:04 moment.
06:05 Il sera jugé en pleine campagne présidentielle l'année prochaine et cela ne lui plaît
06:08 pas du tout.
06:09 Donald Trump dénonce une ingérence électorale.
06:12 L'ex-chef d'Etat américain sera jugé à partir du 4 mars 2024 pour avoir tenté
06:18 d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020.
06:21 Elle vise une place en demi-finale de l'Euro 2 volet.
06:24 Les Bleus affrontent le Pays Haut de ce soir à 21h.
06:27 Les Italiennes qui sont aussi les tenantes du titre.
06:30 Toujours avec Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24.
06:44 Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info.
06:47 Et Adrien Bec, chef adjoint du service politique de France Info.
06:50 Quelle marge a Bruno Le Maire pour pouvoir faire plier industrielle et distributeurs,
06:54 et les convaincre à faire baisser les prix ?
06:55 C'est la question qu'on se posait juste avant le Fil Info.
06:57 Tout l'enjeu de Bruno Le Maire, c'est d'abord de montrer qu'il fait quelque chose,
07:01 de montrer qu'il réunit industriel et distributeurs,
07:05 et qu'il ne se désintéresse pas de la situation des Français,
07:08 de cette situation d'inflation.
07:10 Malgré tout, quand vous parlez avec des conseillers de Bercy,
07:13 ce qu'ils vous expliquent, c'est que tout est quand même très dépendant des cours,
07:17 que tout est très dépendant aussi de ces négociations qu'Isabelle évoquait.
07:21 Et là-dessus, le ministre n'a pas vraiment de moyens d'action.
07:23 Alors, il y a toujours la menace qui avait déjà été brandie l'année dernière,
07:27 la menace de l'arme fiscale.
07:28 Qui n'a pas marché.
07:29 Elle n'a pas marché, tout simplement,
07:31 parce qu'on peut imaginer que le gouvernement n'a aucune intention
07:34 d'aller sur l'arme fiscale.
07:36 Elisabeth Borne l'a d'ailleurs rappelé hier au Medef.
07:41 Donc voilà, ce qu'il fait, c'est plutôt de l'affichage,
07:45 qui est sans doute utile d'un point de vue de l'opinion.
07:48 Et on peut imaginer, et je parle sous le contrôle d'Isabelle,
07:50 que si quelque chose devait peut-être à un moment donné conduire à faire baisser les prix,
07:53 c'est peut-être ce qu'évoquait Alexandre Bonpart, la déconsommation,
07:56 le fait que les gens consomment moins.
07:58 Et peut-être que cela pourrait y conduire,
07:59 mais ça n'a rien à voir avec Bruno Le Maire en l'occurrence.
08:01 Ce qui d'ailleurs commence à être le cas sur la question,
08:03 en particulier sur les produits alimentaires.
08:05 C'est-à-dire que la consommation recule d'ores et déjà.
08:08 Et Alexandre Bonpart détaillait tout à l'heure un certain nombre d'éléments,
08:10 effectivement de choix malheureusement, c'est-à-dire des consommateurs
08:13 qui, faute de pouvoir d'achat, sont contraints de limiter leurs achats.
08:16 Donc ça, c'est vrai que ça peut produire des effets.
08:19 Mais pour revenir à la situation du gouvernement et de Bruno Le Maire,
08:21 je serais beaucoup moins indulgent quand même qu'Adrien Bec,
08:23 parce que certes, effectivement, il continue de mobiliser, de convoquer à Bercy
08:30 les distributeurs, les industriels, de façon encore un peu plus musclée,
08:34 si j'ose dire, de les montrer du doigt.
08:36 Il continue d'agiter un certain nombre de menaces.
08:37 Alors, il y a l'arme fiscale, il y avait la fameuse menace aussi du "name on shame",
08:40 c'est-à-dire de dénoncer publiquement les industriels
08:43 qui ne jouent pas le jeu et qui ne baissent pas les prix, etc.
08:45 Ça aussi, il ne l'a pas fait.
08:46 Il y a la menace aussi de publier, pourquoi pas, des enquêtes,
08:49 de rendre publiques des enquêtes de la DGCRF,
08:51 c'est-à-dire la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes, etc.
08:55 Mais tout ça, les menaces, c'est quand même…
09:01 quand on les agite, quand on les annonce, mais qu'on ne passe pas à l'acte,
09:05 on contribue aussi un peu à les décrédibiliser.
09:07 Et puis, ça souligne quand même, effectivement, le fait que,
09:11 dans une économie de marché, les pouvoirs publics ont des armes extrêmement limitées
09:16 pour intervenir sur les prix.
09:18 Or, le problème auquel se heurte aussi, je pense, le gouvernement,
09:20 dans l'environnement global, on va dire dans l'environnement idéologique global
09:23 de ces dernières années, c'est qu'après plusieurs années,
09:27 en quelque sorte, face à diverses crises de ce qu'on appelait le fameux "quoi qu'il en coûte",
09:30 c'est-à-dire d'interventions massives de la puissance publique,
09:34 on avait peut-être un peu le sentiment que les pouvoirs publics
09:37 avaient davantage de pouvoir que cela, en quelque sorte,
09:40 davantage d'influence, qu'on était peut-être dans une économie plus administrée que cela.
09:43 On peut penser que les Français pensent ça quand ils regardent aujourd'hui
09:46 l'inflation des produits alimentaires en particulier,
09:49 et qu'ils s'interrogent justement sur l'impuissance de Bercy et de l'exécutif
09:53 à modérer cette inflation.
09:55 Alors, on verra cette semaine si les différentes convocations
09:59 par Bruno Le Maire, des distributeurs et des industriels
10:03 à fonctionner, à mener à des résultats, et surtout si dans les rayons,
10:06 les prix vont baisser aussi vite.
10:09 Si ça se passe bien, si les résultats sont attendus,
10:12 normalement, les prix devraient baisser à partir de quand, Isabelle Raymond ?
10:15 Non, mais ce qui est vrai, c'est quand même que cette, j'allais dire agitation,
10:19 mais positive du gouvernement fait qu'il y a énormément de promotions.
10:24 Il y a également un panier qui a été mis en place dans les rayons des supermarchés
10:29 avec des produits de première nécessité qui sont mis en avant
10:33 et qui font l'objet de promotions réelles.
10:37 Après, c'est aussi la fin de la dictature du consommateur.
10:41 Parce que si ces négociations ont été mises en place également,
10:44 c'est pour que le consommateur, finalement, paie le juste prix des choses.
10:48 Et pourquoi est-ce que ces négociations, elles ont été mises en place ?
10:50 Pour que le producteur puisse avoir aussi le bénéfice de son travail.
10:55 Et finalement, on s'est habitué à payer,
10:59 on a quand même une guerre des prix extrêmement musclés entre les distributeurs
11:04 parce que les marges sont extrêmement faibles.
11:06 Donc, il faut qu'ils fassent du volume, du volume.
11:08 Aujourd'hui, finalement, est-ce qu'on n'est pas en train de payer le juste prix des choses ?
11:13 Mais des négociations une fois par an,
11:14 c'est ce que déplorait Alexandre Bonpard, le PTG du groupe Carrefour.
11:18 Est-ce qu'il faut revoir ce système ?
11:20 Lui, il disait, moi je suis implantée dans 30 pays,
11:22 dans plus de 30 pays et on négocie tout le temps, toute l'année.
11:25 Oui, chez le nombre de nos voisins, effectivement,
11:27 les négociations sont beaucoup plus fréquentes, voire permanentes.
11:30 Et donc, elles correspondent beaucoup plus rapidement,
11:32 en quelque sorte, à l'évolution des cours des matières premières.
11:34 C'est-à-dire qu'il y a une façon de rattraper plus rapidement
11:37 les évolutions dans un sens ou dans l'autre.
11:38 D'ailleurs, ça peut conduire aussi à des augmentations plus rapides.
11:40 Juste un point sur ce que disait Isabelle Raymond,
11:42 je suis tout à fait d'accord avec ce qu'elle disait,
11:43 sur cette bataille des prix et des promotions.
11:45 Et d'ailleurs, ça renvoie à une autre annonce d'Alexandre Bonpard tout à l'heure.
11:49 Il a annoncé que demain, lorsqu'il serait reçu par Bruno Le Maire,
11:54 il va lui réclamer un moratoire d'un an quant à l'application de la loi Décrozaille,
11:58 du nom d'un député Renaissance qui est à l'origine d'une proposition de loi
12:01 qui vise à limiter à 34% les promotions,
12:04 de façon à ce que Sarme d'Anseigne et probablement celle d'Alexandre Bonpard
12:07 puissent faire des promotions plus fortes.
12:09 Mais là, on revient dans cette logique qu'évoquait Isabelle Raymond à l'instant
12:12 où effectivement, il y a aussi un rapport de force et une forme de concurrence
12:15 entre les grandes enseignes qui contribuent parfois
12:18 à faire des promotions exceptionnelles et extrêmement massives
12:22 qui ne collent plus effectivement au juste prix du produit.
12:24 – Et en espérant que ce juste prix soit, pour le meilleur on va dire, je fais court,
12:30 que c'est-à-dire que ce soit meilleur.
12:32 C'est-à-dire, les Français vont payer plus cher,
12:34 mais est-ce que c'est pour une meilleure qualité ?
12:36 C'est vrai qu'on baisse l'agriculture, par exemple, intensive,
12:40 je parlais tout à l'heure, il y a moins de délocalisation.
12:43 Donc il y a une qualité qui est censée être là.
12:46 Est-ce que ce sera le cas ?
12:47 Espérons que si on paye plus cher, il y aura aussi une meilleure qualité.
12:50 – Adrien Becq ?
12:51 – J'ajoute quand même d'un mot un sujet qu'on n'a pas évoqué,
12:53 c'est le sujet des produits énergétiques.
12:54 Vous l'avez évoqué dans votre interview avec Alexandre Bonpard.
12:57 Les carburants, 1,90€, 2€ le litre d'essence.
13:02 Ça aussi, ça en l'occurrence, ça ne fait pas l'objet de négociations.
13:05 Et pour ce qui est du gouvernement,
13:07 vous évoquiez la fin de cette économie administrée Renault,
13:11 le gouvernement l'a dit, Elisabeth Borne l'a dit la semaine dernière,
13:13 il n'y a plus l'intention d'agir sur ce sujet-là,
13:17 justifiant peut-être de façon un petit peu abrupte les choses,
13:21 par la nécessité aussi de financer la transition écologique.
13:26 Je pense qu'à certains égards, l'exécutif n'a peut-être pas encore pris
13:30 la mesure potentielle de l'impact de l'inflation
13:33 sur les classes populaires et les classes moyennes.
13:35 Pourtant, c'était le sujet du moment des classes populaires.
13:38 Et peut-être que le retour aussi des députés de leur circonscription
13:41 dans quelques jours, quelques semaines,
13:44 pourra permettre de remettre ça en tête, dans la tête du gouvernement.
13:48 Merci Adrien Becq.
13:49 On revient dans deux minutes après le Fil info.
13:51 Et là, on va parler d'un autre sujet.
13:53 On va parler de, on va réexpliquer,
13:55 raconter ce qu'a dit Elisabeth Borne, la Première ministre au patron hier.
13:59 Elle a tenu un discours devant le MEDEF, juste après le Fil info.
14:03 Demande finir.
14:04 Vous le constatez dans les rayons, les prix restent à un niveau élevé
14:08 et augmentent encore.
14:09 Sur France Info, le PDG de Carrefour accuse les industriels
14:13 en dépit de la baisse des cours.
14:16 Ils ont décidé de ne pas renégocier, affirme Alexandre Bompard.
14:19 Il dénonce une mesure dangereuse et cruelle.
14:21 Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise,
14:24 va proposer à son groupe parlementaire d'attaquer l'interdiction de l'Abaya
14:28 au Conseil d'État.
14:29 Le ministre de l'Éducation veut bannir des établissements scolaires
14:32 pour ce vêtement porté par certaines jeunes filles musulmanes.
14:35 Un jeune de 20 ans, désormais en prison,
14:37 il vient d'être mis en examen pour homicide volontaire.
14:40 Il est soupçonné d'avoir tué par balle un homme de 18 ans à Nîmes
14:44 la semaine dernière, quartier Pisse 20.
14:45 Une affaire en lien avec le trafic de drogue, selon la police.
14:49 Le serbe Novak Djokovic se qualifie pour le deuxième tour de l'US Open.
14:53 Il est assuré de redevenir numéro 1 mondial.
14:55 Une surprise aussi française dans ce grand chelem.
14:58 Citroën Droguet, 22 ans, 171ème mondial, qualifié pour le second tour,
15:03 alors qu'il s'agit de son premier tournoi ATP.
15:06 Toujours avec Isabel Rémond, chef du service économie de France Info.
15:21 Roselyne Flève, chef du service politique de France 24.
15:24 Adrien Beck, du service politique de France Info aussi.
15:27 Renaud Delis, l'autre thème qui occupe l'actualité,
15:29 ce sont les entreprises qui mettent en garde le gouvernement
15:32 contre des hausses d'impôts.
15:33 Eh oui, un bras de fer qui commence entre les chefs d'entreprise d'un côté
15:37 et le gouvernement autour de cette question de ce spectre
15:39 d'éventuelles hausses d'impôts pesant sur les entreprises.
15:42 Du côté du MEDEF qui recevait hier notamment Elisabeth Borne
15:46 à l'occasion de sa réunion annuelle de rentrée,
15:49 eh bien on hausse le ton parce que du côté du MEDEF,
15:53 on déplore notamment que la suppression de la cotisation
15:57 sur la valeur ajoutée payée par les entreprises,
15:59 qui avait été validée d'ailleurs,
16:01 comme devant entrer en application totalement cette année,
16:04 eh bien soit finalement étalée jusqu'en 2027.
16:06 Est-ce à dire que les entreprises vont devoir mettre la main à la poche,
16:10 payer davantage d'impôts ?
16:12 Voici ce qu'en disait hier Patrick Martin,
16:14 le nouveau président du MEDEF,
16:16 et la réponse juste après d'Elisabeth Borne.
16:19 Considérer que les entreprises devraient contribuer plus encore
16:23 à l'effort fiscal et social serait infondé.
16:25 Je le redis, en France, elles le font déjà massivement.
16:29 Cette politique économique, elle marche,
16:32 et ce n'est donc pas maintenant que nous allons changer de cap,
16:35 il n'y aura pas de hausse d'impôts.
16:37 Et voilà, la Premier ministre a donc rassuré les chefs d'entreprise,
16:39 pas question d'augmenter les impôts qui pèsent sur les entreprises,
16:43 mais est-ce que quand même cet étalement,
16:46 pour ce qui concerne la cotisation sur la valeur ajoutée,
16:48 l'hypothèse aussi d'ailleurs que l'État peut-être
16:50 prenne puise en quelque sorte dans les excédents de l'UNEDIC,
16:53 c'est ce que redoutent aussi les entreprises,
16:57 eh bien est-ce que tout ça ne marque pas une certaine inflexion
17:00 de la politique du gouvernement sur la question fiscale,
17:03 ou est-ce que finalement le MEDEF crie avant d'avoir mal ?
17:06 Qui veut y aller ? Adrien Bec, Roselyne Fèvre ?
17:10 Adrien Bec, vas-y.
17:11 D'un mot quand même, ce qu'on nous explique au sein de l'exécutif,
17:14 c'est que, que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers,
17:18 il n'y aura pas d'augmentation d'impôts pour tous les Français.
17:21 Tout est dans l'eux pour tous les Français.
17:23 Ça veut donc dire qu'effectivement, il n'y a pas,
17:26 c'est ce qu'a dit Elisabeth Borne, pas d'augmentation de l'impôt
17:29 sur les sociétés, etc.
17:30 En revanche, il y a certaines niches fiscales qui vont être rabotées,
17:34 donc les niches dites brunes, les niches sur les flottes automobiles,
17:39 notamment, les niches peut-être sur le gazole non routier, etc.,
17:43 qui concernent beaucoup d'entreprises.
17:45 Donc, en tout cas, tout cela est dans l'air.
17:47 Tout cela crée malgré tout un environnement un petit peu moins certain
17:51 d'un point de vue fiscal.
17:52 Et donc, on peut comprendre d'une certaine façon qu'il y ait une inquiétude
17:56 de la part des patrons parce que ce qu'ils détestent, c'est l'incertitude.
18:00 Et on a quand même le sentiment que potentiellement, des choses vont bouger.
18:04 Ajouter à cela cette question de la CVAE que Renaud évoquait,
18:08 dont Emmanuel Macron avait annoncé la suppression très vite.
18:11 Enfin, c'était une promesse de campagne très vite après son élection.
18:13 Finalement, échelonnée sur deux ans, finalement échelonnée peut-être
18:15 jusqu'en 2027.
18:16 Donc, c'est vrai que l'environnement semble un petit peu plus incertain,
18:19 alors que c'était comme la promesse d'Emmanuel Macron depuis son arrivée
18:21 au pouvoir en 2017, avoir de la certitude pour les entreprises
18:25 pour qu'elles puissent prospérer et s'installer.
18:27 Isabelle Raymond ?
18:28 Ils s'en sortent pas si mal quand même, l'échelle d'entreprise.
18:31 Quand même, depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017,
18:35 il y a l'impôt sur les sociétés qui a été réduit.
18:37 Il n'y a pas eu d'augmentation d'impôt.
18:40 Donc là, effectivement, bon, on a une...
18:43 Et puis, il y a eu le Covid quand même, où c'est quand même l'État
18:47 qui a pris en charge les salaires, etc.
18:49 Et qui a mis en place ce cocon qui a quand même permis qu'on ait
18:52 quand même une économie qui soit toujours solide aujourd'hui
18:56 à la sortie de la crise.
18:57 Donc maintenant, il faut que tout le monde, y compris les entreprises,
19:01 participe à l'effort général.
19:03 Ça se traduit comment pour les entreprises ?
19:05 Ça se concrétise seulement par une baisse plus lente
19:12 de la suppression de la CVAE.
19:15 C'est quand même pas dingue quand on voit que...
19:16 C'est pas une hausse d'impôt non plus.
19:18 C'est pas une hausse d'impôt.
19:19 Et de l'autre côté, les ménages vont devoir attendre,
19:21 pour deux petits milliards, que le contexte soit plus favorable.
19:26 Et de l'autre, ils ne s'en sortent pas si mal non plus,
19:28 parce qu'on est en pleine préparation du budget pour 2024.
19:32 Et il y a eu quand même des ballons d'essai qui ont été lancés,
19:35 qui visiblement, finalement, sont abandonnés.
19:38 Notamment sur la mise en place des entreprises
19:41 pour l'indemnisation des arrêts maladie.
19:44 Ça a été dans l'air, finalement, ce n'est plus d'actualité.
19:47 Également sur les avantages fiscaux, les niches brunes dont vous parliez.
19:52 Ça va être également très, très progressif jusqu'en 2027.
19:56 Donc finalement, Patrick Martin, il vient de prendre la tête du MEDEF.
20:00 Il faut qu'il ait un discours devant ses adhérents d'un chef de mouvement.
20:05 Mais de l'autre, finalement, il ne s'en sort pas si mal.
20:09 Roselyne Fèvre de France 24, ça veut dire donc l'exécutif,
20:12 le gouvernement qui protège quelque part les entreprises, qui les cajole.
20:17 Et de l'autre côté, on a aussi l'intersyndical qui dit,
20:19 "Attendez, si ça ne bouge pas du côté des entreprises,
20:22 il faut au moins qu'elles augmentent les salaires."
20:25 Alors c'est vrai. Vous avez raison.
20:29 Il y a le mot d'ordre depuis, en gros, Nicolas Sarkozy jusqu'à Emmanuel Macron.
20:33 Le mot d'ordre, c'était "rétablir la compétitivité française".
20:37 Et c'est ce qui se passe encore aujourd'hui.
20:40 Le nouveau mot d'ordre, c'est "investissement".
20:43 "Investissement" notamment pour le climat.
20:45 Mais qui dit "investissement" dit "argent".
20:48 Et forcément, la gauche et la droite, là-dessus, ont des visions bien différentes.
20:52 C'est-à-dire qu'en quelque sorte, la gauche dit,
20:54 "Il faut taxer les entreprises qui font des gros bénéfices."
20:57 En gros, il faut taxer les riches.
20:58 Et la droite qui dit, "Il faut supprimer des fonctionnaires
21:02 pour pouvoir dépenser moins."
21:05 Et lui, Emmanuel Macron, en quelque sorte, il est entre les deux.
21:08 Il veut maintenir la compétitivité et il veut maintenir les fonctionnaires,
21:13 le nombre de fonctionnaires.
21:13 Parce qu'on va les tailler où ?
21:15 Chez les infirmières, les profs, la justice.
21:17 Hors de question.
21:18 Donc, il navigue, il reste un petit peu, on va dire, dans un entre-deux.
21:22 J'ai envie de dire que la fiscalité, en quelque sorte, en France,
21:25 pardonnez-moi l'expression, elle est assez indémerdable.
21:28 Le problème, me semble-t-il, c'est que cette politique de l'offre
21:32 qui repose sur une baisse des charges qui pèsent sur les entreprises,
21:35 qui a été mise en place par François Hollande et pas par Emmanuel Macron.
21:38 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron n'a fait que suivre ce qui avait été initié,
21:42 suivre et accélérer ce qui avait été initié par François Hollande.
21:44 Le gouvernement en a fait un tel talissement qu'il a du mal,
21:49 qu'il ne peut pas s'en dédier, en tout cas publiquement,
21:51 sans que ça produise ce genre de friction,
21:54 sans que le patronat joue sur l'argument de la confiance.
21:57 Attention, vous allez en mettre en cause le climat de confiance, justement.
22:01 Parce que cette politique de l'offre, c'est vrai qu'elle fonctionne,
22:02 elle a des bons résultats sur le terrain de l'emploi.
22:05 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, les entreprises pourraient être,
22:08 au vu de leur situation globale, on va dire, ensuite,
22:10 il faut regarder évidemment dans le détail,
22:11 mais au vu de leur marge en particulier,
22:13 dans certains secteurs, pourraient être amenées à contribuer davantage.
22:16 Mais politiquement, le gouvernement s'est un peu lié les mains sur ce sujet-là,
22:20 tellement il a fait de la baisse des impôts
22:22 une forme d'alpha et d'oméga de ses engagements.
22:25 Merci Renaud, merci à tous.
22:27 Pour ce matin, Roselyne Fèvre,
22:28 chef du service politique de France 24,
22:30 Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info,
22:32 et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
22:35 Les informés sont de retour ce soir à 20h
22:37 avec Bérangère Bonte et Jean-François Killy.

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