Le retour du référendum peut-il faire revenir les français aux urnes ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Olivier Dartigolles, Jean Doridot et Michèle Cotta, journaliste politique

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-08-30##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 J'ai accepté sans illusion l'invitation qui m'a été faite par le président de la République.
00:07 On ne sait pas bien à quoi servira cette journée.
00:09 On vient sans illusion mais avec détermination.
00:11 Nous ne sommes pas dupes de l'opération de communication que le président de la République met en place aujourd'hui.
00:17 Cette réunion est un aveu d'impuissance. Pourquoi cette réunion ?
00:20 Parce qu'il n'a pas de majorité absolue à la Somme Nationale.
00:22 On vient pour dire franchement les choses au président de la République, les yeux dans les yeux,
00:25 sur le mal que fait sa politique au pays.
00:28 On voit qu'il n'a pas exactement les mêmes préoccupations que les Françaises et les Français.
00:32 C'est eux qu'on est venus représenter ici.
00:34 Et c'est le jour J pour Emmanuel Macron.
00:36 Aujourd'hui se tiennent donc ces rencontres à Saint-Denis
00:38 entre les chefs de partis politiques et le président de la République.
00:40 Une initiative politique d'ampleur, entre guillemets, pour renouer le dialogue avec les Français.
00:45 Le président s'est dit ouvert à la tenue de plusieurs référendums.
00:48 Plusieurs référendums qui ont créé un néologisme, le préférendum.
00:53 Alors vous, est-ce que vous voulez ne serait-ce qu'un simple référendum sur une question ?
00:56 Venez nous le dire au 0826 300 300.
00:59 Ou voulez-vous qu'on en fasse plusieurs en une fois ?
01:01 Un préférendum ?
01:03 Ou est-ce que vous voulez simplement qu'il n'y ait pas de référendum,
01:06 qu'on continue comme ça parce que ça ne ramènera pas les Français aux urnes ?
01:09 Ou vous pensez le contraire ?
01:10 Ça va faire revenir massivement les Français aux urnes.
01:13 Et ça va vider les tiroirs de l'abstention.
01:15 Venez nous le dire au 0826 300 300.
01:18 D'ailleurs à cette question, le retour du référendum, peut-il faire revenir les Français aux urnes ?
01:21 Vous dites oui à 63%.
01:23 Et pour commenter une experte, Michel Cotta est avec nous, journaliste politique.
01:28 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:30 C'était un grand plaisir de vous accueillir.
01:32 Avant de revenir vers vous, madame Cotta,
01:35 finalement, Philippe Iger,
01:37 c'est peut-être l'occasion aujourd'hui de ce retour aux urnes.
01:41 Et en tout cas pour ceux qui votent sur notre compte Twitter, ils sont plutôt favorables.
01:44 J'ai l'impression qu'Emmanuel Macron, depuis sa majorité relative,
01:49 cherche désespérément à échapper à la loi implacable sur le plan parlementaire.
01:55 Même s'il affirme que beaucoup de textes ont été votés,
01:59 les textes fondamentaux, ils auront du mal à être votés
02:03 si les Républicains un jour ne se décident pas à choisir véritablement une option.
02:09 Mais je crains que ce soir, mais peut-être est-je tort avec mon pessimisme,
02:15 que malgré les plateaux repas, malgré les 8 heures d'échange,
02:19 les personnalités conviées restent dans leur précaré
02:24 et auront au moins l'intérêt de pouvoir exprimer leur point de vue.
02:29 Et au fond, est-il nécessaire d'aboutir à quelque chose dans une démocratie ?
02:36 On peut même considérer, alors que la démocratie a été battue en brèche ces derniers mois,
02:43 que le simple fait de se rencontrer avec le président, mon Dieu,
02:47 constitue une toute légère avancée démocratique.
02:51 - Jean de Rudeau.
02:52 - Il y a cette expression qui dit "chat échaudé craint l'eau froide",
02:56 et c'est un fait, vous l'avez très bien rappelé,
02:57 il y a eu ce fameux référendum de 2005 sur la Constitution européenne,
03:01 les Français ont dit non, ça avait surpris toute la classe politique de l'époque,
03:06 et la réalité c'est que le Parlement, dans la foulée, a validé des traités,
03:12 notamment le traité de Lisbonne, pour finalement mettre en place cette Constitution
03:16 que les Français avaient refusée, et donc c'est un fait qu'il y a depuis une espèce de désamour,
03:22 vous l'avez dit, des Français pour les jeunes, ils votent de moins en moins,
03:25 les jeunes ne votent plus, il n'y a plus que les personnes âgées pour aller aux urnes,
03:30 et j'ai pas le sentiment qu'un référendum sorti comme ça d'une pochette surprise
03:35 puisse changer quoi que ce soit à ce sujet.
03:37 - Olivier Dardigolles.
03:38 - Nous verrons bien, on vit en effet une crise démocratique,
03:42 parlementaire, il n'y a pas de majorité pour le Président,
03:47 on voit bien qu'il y a dans le pays l'attente d'une respiration justement démocratique,
03:51 rappelez-vous les Gilets jaunes avaient évoqué ce référendum d'initiative populaire,
03:57 il y a donc une aspiration...
03:59 - Le RIP.
04:00 - Le référendum d'initiative populaire, mais après le RIP, mais qu'on ne peut au final...
04:02 - Le RIP c'est partagé.
04:03 - Mais qu'on ne peut au final pas atteindre,
04:05 et les conditions à rassembler sont telles que c'est inaccessible, hors de portée de main,
04:10 donc on voit bien qu'il y a là quelque chose qui ne se réalise pas.
04:14 De Gaulle après 68, retourne aux urnes, puis il actionne le référendum en 69.
04:19 Là nous verrons bien ce que donne la séquence qui s'enclenche,
04:23 mais pour un référendum encore faudra-t-il s'entendre sur le sujet,
04:27 et la manière d'instruire et de provoquer un beau débat dans le pays sur ce sujet.
04:32 Sur l'immigration, ça ne peut être, d'après moi, qu'un projet de loi, qu'un texte,
04:37 et non pas une seule question au regard de la complexité du sujet.
04:41 Je lis dans la presse ce matin un observateur assez attentif
04:45 qui nous parle peut-être d'un référendum sur le service national universel,
04:50 mais ce n'est pas une attente prioritaire aujourd'hui dans le pays,
04:54 donc on voit bien qu'il y a là quelque chose qui va certainement avoir du mal à atterrir.
04:58 - Michel Cotta, on parle de dénigme démocratie depuis des mois,
05:01 référendum est une réponse peut-être ?
05:03 - Je ne pense pas que le 49.3 soit un dénigme démocratie.
05:07 Je pense que c'est inscrit dans la Constitution,
05:09 que tous les premiers ministres en sont servis, que tous les présidents en sont servis,
05:13 certains plus que d'autres évidemment,
05:15 mais je ne pense pas que ce soit anticonstitutionnel et antidémocratique.
05:18 Ceci étant, la question du référendum,
05:21 on voit bien qu'il y a deux préoccupations pour un président.
05:24 C'est un, effectivement, le sujet.
05:26 Si c'est un sujet trop extérieur, comme le service national,
05:30 au fond, ce n'est pas une revendication des Français,
05:33 même la fin de vie, parce qu'on parle aussi d'un référendum sur la fin de vie,
05:36 on n'a pas l'impression que ce soit la préoccupation.
05:39 Donc il faut à la fois que ce soit dans les préoccupations des Français,
05:42 et à la fois que ça n'entraîne pas obligatoirement un vote négatif
05:45 pour le président de la République.
05:47 - Mais est-ce que ce n'est justement pas un cache-misère de dire "on va faire un référendum"
05:50 sans parler véritablement des sujets, en disant finalement "on avance sur ce que vous vouliez vous" ?
05:56 - Entre nous, ce n'est pas un cache-misère, parce que ce n'est pas obligatoire.
05:59 On ne leur dit pas "on fera sûrement un référendum",
06:02 d'abord on discute, on discute, au fond, c'est "pourquoi vous voudriez que le gouvernement,
06:08 sur quoi vous voudriez que le gouvernement s'engage, que le gouvernement fasse ?"
06:11 Alors évidemment, le problème c'est qu'il y a, on sait très bien qu'il y a une extrême gauche
06:16 qui dit immédiatement "pouvoir d'achat, pouvoir d'achat",
06:20 - Et aux retraites.
06:21 - Et les autres, au contraire, et aux retraites, et les autres, au contraire,
06:25 qui disent "immigration, immigration".
06:26 Or, sur tous ces sujets, ça demande quand même une sérieuse préparation,
06:31 et pas un texte écrit en cinq minutes sur un comptable.
06:35 - Avant de redonner la parole au vrai voix, Michel Cotin, une question.
06:38 Est-ce que plutôt que le référendum, pour faire venir les gens aux urnes,
06:41 ce n'est pas la question posée dans le référendum ?
06:43 Je vais prendre un exemple, le référendum sur la Nouvelle-Calédonie,
06:46 il y a eu un taux de participation extrêmement bas,
06:49 alors que sur lui, sur le TCE, en 2005, il y a eu un très fort taux de participation.
06:53 - Beaucoup de choses dépendent de la question, en effet.
06:57 Une question qui n'est pas en priorité, n'intéressera pas les gens,
07:00 et ne comblera pas le besoin de démocratie qu'ont certains.
07:05 Donc, il faut effectivement, c'est bien toute la difficulté de l'exercice,
07:09 c'est faire quelque chose qui concerne les gens,
07:12 sans être vraiment, vraiment presque un suicide pour le Président de la République.
07:18 - 0826, 300, 300, après on en revient à vous, Philippe Bilger.
07:21 Nicolas était avec nous.
07:23 Nicolas voulait réagir.
07:25 - Oui, tout à fait, voilà, moi, au sujet du référendum,
07:27 je ne pense pas que ça va ramener les gens aux urnes,
07:31 pour plusieurs raisons, parce que les gens, je pense qu'ils sont un peu dégoûtés,
07:34 des fois, de la politique, des décisions du 49-3.
07:37 Imaginons, il y aurait eu un référendum sur la réforme des retraites,
07:41 ça ne serait jamais passé, il y aurait eu le 49-3,
07:43 donc les gens se disent "ah, quel est l'intérêt ?"
07:46 Et au sujet des intents des Français, si je ne dis pas de bêtises,
07:50 au premier mandat d'Emmanuel Macron,
07:53 il avait fait le tour des régions,
07:54 et les Français avaient dit "écoutez, on arrête de payer les présidents à vie",
07:58 et ça n'a pas été pris en compte.
08:02 Donc vous voyez, au final, ça dégoûte,
08:05 les Français ont des attentes,
08:08 c'était une bonne idée de parler aux Français,
08:10 mais les Français ont dit ce qu'ils pensaient, ce qu'ils attendaient,
08:12 et il n'y a pas eu, derrière.
08:14 Et ça, c'est un exemple bête,
08:16 Giscard, vous payez Giscard, etc.
08:18 On pourrait faire des économies,
08:21 remettre ça dans d'autres choses,
08:23 donner ça au pouvoir d'achat des Français,
08:25 enfin, il y a plein de solutions.
08:27 Et ça, je pense que ça dégoûte les Français,
08:29 et quand on voit les Français aujourd'hui,
08:31 en plus des fois le référendum c'est le dimanche,
08:34 les gens ne veulent pas.
08:36 - Mais vous Nicolas,
08:38 quel que soit le sujet, référendum, vous votez ?
08:41 - Moi personnellement, quand il y a les élections,
08:44 j'y vais à maires, présidentielles, je vais toujours voter.
08:47 Il y aurait référendum, non, je ne sortirais pas de chez moi.
08:50 - Même si c'est une question très intéressante ?
08:52 - Même si c'est une question très intéressante,
08:55 comme la réforme des retraites, ça peut être très intéressant,
08:58 mais au final ça aboutit à quoi ? A rien.
09:00 - C'est vrai que vous en connaissez la réponse, c'est passé.
09:02 - C'est pas nous qui décidons, malheureusement,
09:05 on est des petites personnes.
09:06 Vous me mettez par exemple référendum sur les policiers,
09:09 s'ils ont le droit de tirer, c'est un exemple bête,
09:11 en cas de refus d'entomper.
09:13 Moi, qu'on vous dise oui ou qu'on vous dise non,
09:15 on n'a pas le dernier mot, de toute façon c'est la loi.
09:17 Après il y a une loi qui va être rédigée, etc.
09:19 - Vous n'y croyez rien ? Je suis désolé.
09:21 - Restez avec nous Nicolas, Philippe Bilger.
09:23 - Est-ce que vous ne croyez pas que l'ombre illustre de De Gaulle
09:29 a profondément perturbé la suite ?
09:32 C'est-à-dire que les présidents ordinaires, en quelque sorte,
09:36 ont très peur de mettre en oeuvre des référendums
09:39 parce qu'on leur reprocherait, s'ils le perdaient, de ne pas partir.
09:43 - Oui, c'est tout à fait le problème.
09:45 C'est qu'effectivement le référendum de 69,
09:47 la preuve c'est qu'on s'est demandé si pour le général De Gaulle,
09:49 il n'était pas, lui, volontaire pour s'en aller.
09:53 Mais c'est vrai que depuis, on a vu un référendum avec Jacques Chirac,
09:59 où il n'a pas engagé sa responsabilité.
10:05 Alors on a le choix, au fond, dans des référendums peu importants,
10:09 ou qui touchent peu les gens, et dans lesquels le président n'engage pas la responsabilité,
10:13 mais dans un référendum très important, dans lequel toute la politique est concernée,
10:17 et dans lequel donc le président doit mettre en jeu sa responsabilité.
10:21 - On l'était d'Artigolles, pardon, c'est pas un peu trop tard,
10:23 parce qu'on a entendu la demande du référendum depuis six mois,
10:28 sans que personne ne bouge, et tout à coup, ça sort du chapeau.
10:31 - Non mais on est dans un moment où la défiance vis-à-vis de la politique a atteint des sommets.
10:36 Où la défiance vis-à-vis du pouvoir est aussi élevée,
10:41 sans qu'une alternative crédible ne s'installe réellement.
10:47 Mais Emmanuel Macron a une responsabilité,
10:50 il n'a cessé par exemple de dire "je suis le camp de la raison",
10:53 et de renvoyer le débat politique en disant "les extrêmes ne sont pas une solution".
10:58 Mais il avait aussi dit quelque chose de juste pour le coup,
11:03 qu'il fallait une respiration à mi-temps du quinquennat.
11:06 Et on sent bien que l'inversion du calendrier électoral,
11:09 le quinquennat, la personnalisation en outrance,
11:11 fait que notre démocratie s'est abîmée.
11:14 Et qu'il faudrait en effet, à mi-temps, un moment permettant de ressusciter
11:22 un appétit, si ce n'est de politique, en tout cas de vision, de projet.
11:27 Et je n'oublie pas que la réélection d'Emmanuel Macron,
11:30 je vous renvoie à son discours le soir de sa réélection,
11:34 a quand même été très port en termes de perspective et de grande ambition pour le pays.
11:40 On parlait comme un président Olivier Dardigolle.
11:42 Pour réagir Olivier Dardigolle.
11:45 Sur ce discours, en tout cas sur le dernier discours d'Emmanuel Macron,
11:50 en dessous de la tour Eiffel,
11:52 effectivement tout le monde a été très déçu par ce discours expéditif,
11:56 parce qu'il faut dire que le président a plutôt l'habitude de longs discours,
11:59 de longues interviews, ce discours expéditif effectivement.
12:02 Et d'ailleurs, moi je crois qu'il reste inexpliqué.
12:05 Personne ne m'a encore dit, et on ne peut pas le dire, le chef de l'État,
12:08 qu'est-ce qui s'était passé dans sa tête ce jour-là, pour qu'il soit si rapide.
12:12 Donc on est d'accord là-dessus.
12:14 Maintenant, le référendum, vous dites, ça fait six mois qu'on en parle.
12:19 Oui, mais il faut un minimum de temps pour un référendum.
12:23 Et puis il y a des choses qui ne peuvent pas passer dans un référendum,
12:25 parce que c'est la politique elle-même, gouvernementale.
12:29 Par exemple, on voit mal comment les retraites auraient pu passer,
12:33 parce que tout le monde, d'ailleurs tous les présidents de la République,
12:36 ont fait des réformes sur la retraite qui n'ont pas suffi.
12:39 Mais tous en ont fait, parce que ça va dans le même sens.
12:42 Je voudrais vous poser une question courte avant de donner la parole à Jean Dorido, Michel Cotta.
12:46 L'absence de respiration qu'a décrite Olivier Dardigolle,
12:49 est-ce que ce n'est pas un effet du quinquennat ?
12:51 Parce qu'à l'époque, avec le septennat, il y avait des législatives au bout de cinq ans,
12:54 et on partait en cohabitation ou on continuait ?
12:57 Tout ça ramène aux difficultés d'un quinquennat.
13:01 Faire une élection à mi-terme, comme on le fait à la même époque,
13:04 eux ils le font tous les deux ans, ils sont habitués.
13:07 Un mi-terme tous les deux ans et demi, c'est vraiment beaucoup.
13:11 Alors qu'effectivement, le septennat permettait au peuple de s'exprimer.
13:16 Bon, ces temps-là c'est un peu différent, parce que c'était la gauche contre la droite, c'était frontal.
13:21 Alors c'était beaucoup plus facile que maintenant.
13:24 - Ça va se diluer. - D'ailleurs ça va revenir.
13:27 - Ça revient. - Ah bon, c'est la saison prochaine, ça revient, c'est ça ?
13:31 - Jean Dorido.
13:33 - Non mais c'est-à-dire que je reviens sur la notion de consensus qu'on évoquait tout à l'heure.
13:37 C'est-à-dire que la France est morcelée, elle est archipélisée,
13:42 et ne serait-ce que sur le choix de la question, précisément,
13:45 il n'y a pas de question qui fait consensus, il n'y a pas de sujet brûlant,
13:49 qui passionne tous les Français.
13:52 On vient de parler du septennat, peut-être ce serait une question à poser aux Français,
13:57 dans le cadre d'un référendum, qui serait là pour soutenir le septennat ?
14:01 Le dernier référendum d'envergure dont je me souvienne,
14:06 c'est en Europe, c'est le Brexit des Anglais.
14:09 Ça c'est une question majeure, et il y a deux camps qui se sont affrontés,
14:13 le non l'a remporté là aussi à la surprise de toute la classe journalistique.
14:18 Aujourd'hui, cette question-là serait posée en France,
14:21 quelle politique serait là pour soutenir le camp du non ? Il n'y en a pas.
14:25 Donc c'est-à-dire qu'on est dans une espèce de vacuité terrible d'une classe politique,
14:29 quelle que soit l'orientation, qui n'a pas de projet à proposer aux Français.
14:33 - Il y en aurait pas, vous êtes sévère. - Il y en a, vous êtes sévère, parce qu'il y en a.
14:37 Ne serait-ce que la réforme des retraites, c'est un projet, malheureusement, qui déplait à tout le monde.
14:41 - C'est une question technocratique, enfin je n'ai pas le sentiment que ça...
14:44 - Je ne crois pas qu'un enfant aujourd'hui dise "Moi, plus tard, je veux me battre sur la réforme des retraites", si vous voulez.
14:49 - Mais écoutez, ils étaient tous dans la rue, il y avait des gosses de 18 ans dans la rue,
14:53 qui disaient qu'ils étaient contre la retraite, ça m'a beaucoup étonné, mais c'était le cas.
14:57 - Vos collègues, analystes, experts, politologues et autres, expliquaient à ce moment-là
15:01 que la mobilisation n'a pas été si massive que ça pour les retraites.
15:05 Il y a eu du monde dans les rues, certes, mais ce n'était pas les écoles libres à l'époque de Mitterrand,
15:11 dans les années 80, il n'y avait pas des écoles.
15:14 - Et Michel Cotta, vous avez totalement raison, on a même été étonné que les jeunes s'investissent à ce point pour une retraite.
15:24 - Je vous le redis, la question centrale du débat sur la retraite a été celle du travail,
15:29 de son sens, de sa soutenabilité, de sa transformation.
15:33 Ça a été un beau débat en l'état.
15:36 - Ça aurait dû être.
15:37 - Oui, parce que le débat parlementaire avec les élèves...
15:40 - Un débat sur le travail maintenant serait encore plus d'actualité,
15:46 puisqu'on sait très bien qu'il y a des endroits où il y a un manque de boulot, de bras.
15:51 Pour le coup, là, c'est un beau débat le travail.
15:55 - Pardon, Michel Cotta, sur les trois tables rondes qui sont prévues dans le programme d'Emmanuel Macron,
16:02 l'international, les institutions, l'autorité et l'État,
16:04 quelle est pour vous, aujourd'hui, la priorité sur ces trois thèmes ?
16:07 Philippe Bilger.
16:08 - Moi, évidemment, je voudrais quitter le registre de l'ancien avocat général
16:14 qui aurait tendance à parler de l'autorité et de l'État.
16:17 Je pense pourtant que, sur le plan international, ce qui m'inquiète aujourd'hui,
16:23 j'ai l'impression que la France perd beaucoup de son lustre.
16:27 Alors, je ne dis pas que c'est forcément résultat de la politique d'Emmanuel Macron,
16:31 mais je le constate.
16:33 Et là, je suis très angoissé là-dessus.
16:35 - Michel Cotta ?
16:36 - Sur le problème international, j'ai l'impression que toute l'Europe est en question.
16:40 Et même peut-être tout l'Occident.
16:42 Alors, il y a vraiment de quoi parler, effectivement.
16:44 Mais est-ce que ça relève d'un référendum ?
16:47 Est-ce que les Français peuvent avoir les éléments pour, les éléments contre ?
16:51 Ça, je ne sais pas.
16:52 Mais en attendant, sur l'autorité, il faut sûrement faire quelque chose.
16:54 Il y a quelque chose qui ne marche pas, qui ne va pas.
16:58 Les gens n'y croient plus.
17:00 Il faut sûrement... Alors, je vois notre ami...
17:04 - Jean Dorido, qui fait l'amour.
17:06 - Qui sourit sans y croire.
17:08 Mais c'est sûr que sur l'autorité, il y a quelque chose à faire.
17:11 Et malheureusement, c'est vrai qu'en période de majorité relative,
17:15 c'est très très difficile pour un président,
17:17 et surtout un président qui ne se représentera pas,
17:19 d'avoir de l'autorité pendant quatre ans.
17:21 - Merci beaucoup, Michel Cotta, d'avoir été avec nous.
17:24 Dans un instant, vous avez écouté forcément les politiques.
17:27 Vous avez lu leurs tweets.
17:29 Vous êtes bon pour le quiz de l'AXU.
17:31 On sera avec nos trois concurrents.
17:33 C'est sûr qu'il y a des compétiteurs.
17:35 Olivier Dardigolle, Jean Dorido...
17:37 - Et si Michel Cotta veut rester, c'est le quiz de l'AXU.
17:40 - Avec plaisir. Vous êtes la bienvenue.
17:42 - Je vous laisse.
17:43 - Restez avec nous. On revient dans un instant.

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