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Le coordinateur national de La France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône est l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 03 septembre 2023 avec Olivier Bost.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:17 Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL.
00:21 Vous pouvez également désormais nous regarder sur Paris 1ère tous les dimanches entre midi et 13h.
00:28 C'est en clair sur Paris 1ère que vous retrouvez sur l'ATNT et sur toutes vos box.
00:34 Pour cette nouvelle saison, nous retrouvons notre partenaire fidèle, le Figaro, avec aujourd'hui Jim Jarassé.
00:40 Bonjour Jim.
00:41 Et nous accueillons notre nouveau partenaire pour ce Grand Jury, M6 avec Pauline Buisson.
00:46 Bonjour Pauline.
00:47 Bonjour Manuel Bompard.
00:48 Bonjour.
00:49 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:50 Vous êtes le coordinateur national de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône.
00:55 Vous avez passé cette semaine 12h coupée du monde avec Emmanuel Macron.
01:00 Alors forcément, vous allez nous raconter ce moment jusqu'au bout de la nuit.
01:04 Et puis vous défendez le port de la Baïa à l'école.
01:08 Et vous avez du mal à maintenir l'unité de la NUPES.
01:12 Comment va vraiment la France Insoumise dans cette rentrée politique ?
01:16 Vous allez nous le dire.
01:17 Mais avant de répondre à cette question, Pauline Buisson, nous revenons sur l'événement de la semaine.
01:22 C'est dimanche, mercredi, Manuel Bompard, les rencontres de Saint-Denis.
01:25 Vous avez jugé assez grotesque de passer 12h avec le Président de la République et les autres chefs de parti.
01:31 Comment avez-vous pu rester autant de temps pour une réunion grotesque ?
01:35 Parce que dans cette rentrée, qui est une rentrée extrêmement difficile pour les Français,
01:41 qui sont confrontés à une inflation très importante,
01:44 à l'augmentation des prix sur les produits alimentaires, sur le carburant,
01:48 l'augmentation des prix sur les fournitures scolaires.
01:50 Il nous semblait que notre responsabilité, c'était d'aller dire les yeux dans les yeux au Président de la République
01:55 à quel point sa politique fait du mal au pays et à quel point il y avait besoin de réponses sociales urgentes.
02:02 Pourquoi ça a duré si longtemps ?
02:04 Parce que cette réunion avait un caractère assez hors-sol.
02:07 Parce qu'en vérité, on a commencé à parler des problèmes dont je viens de vous parler,
02:11 les problèmes sociaux, à 1h ou 2h du matin.
02:14 Et comme c'est le sujet que nous voulions porter face au Président de la République,
02:18 il était nécessaire d'aller jusqu'au bout.
02:20 Le problème, ce n'est pas la durée de la réunion, le problème c'est qu'est-ce qu'il en est ressorti.
02:24 Et il n'en est ressorti strictement rien.
02:26 Quand nous avons proposé l'augmentation du SMIC, le Président de la République nous a dit non.
02:30 Quand on a proposé l'indexation des salaires sur l'inflation,
02:33 parce que les salaires sont trop bas aujourd'hui, le Président de la République nous a dit non.
02:37 Il avait ouvert la porte à des référendums.
02:39 Quand nous avons défendu l'idée que le premier référendum qu'attendaient les Françaises et les Français,
02:44 c'est-à-dire un référendum sur la recrète, il a dit non.
02:48 - Est-ce que le simple fait de discuter, de se réunir et de discuter, ce n'est pas déjà positif ?
02:54 - Mais si j'ai parlé de quelque chose de grotesque et d'incroyablement monarchique,
03:00 c'est parce que je voudrais quand même rappeler qu'il y a des institutions dans ce pays.
03:03 Il y a une Assemblée Nationale, il y a un Sénat, il y a un gouvernement.
03:07 Quand on veut discuter, discuter on n'a pas besoin de le faire avec le Président de la République.
03:12 - Un Président de la République qui n'a pas de majorité à l'Assemblée Nationale
03:15 et qui a besoin de trouver d'autres moyens pour avancer dans son cas énorme.
03:17 - Écoutez-moi, discuter, ça fait un an qu'on le fait.
03:20 À l'Assemblée Nationale, le gouvernement dépose des propositions de loi,
03:23 nous en débattons, nous en discutons avec les représentants du peuple.
03:27 Et je ne vois pas pourquoi le Président de la République s'arroche comme ça le droit...
03:31 - Là c'était sans téléphone, c'était à huit clous.
03:35 Est-ce que ça, ça a changé la nature des échanges ?
03:37 - Non, ça ne change strictement rien,
03:39 parmi le fait qu'ensuite vous allez m'interroger forcément sur ce qui s'est déroulé à l'intérieur.
03:43 Écoutez, moi ce qui m'intéresse, c'est qu'est-ce qui est ressorti de cet échange
03:48 qui permet de répondre aux problématiques auxquelles sont confrontés les gens en cette rentrée.
03:53 Et sur ce point-là, je suis désolé de vous le dire, il n'en ressort strictement rien.
03:57 Le Président de la République a écarté l'ensemble des propositions que nous avons faites
04:01 pour essayer d'alléger la difficulté, la dureté de la vie en cette rentrée.
04:05 Et donc c'est un Président de la République que j'ai trouvé totalement hors-sol,
04:09 qui vit dans sa bulle, dans son monde, et qui ne comprend pas que la vie elle est trop dure,
04:14 que les salaires sont trop bas, que les prix sont trop chers,
04:17 et qu'il faut faire quelque chose sur ce sujet.
04:18 - Pour qu'Emmanuel Macron puisse faire de la politique et mener une politique dans son quinquennat,
04:22 j'y reviens, il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée Nationale,
04:25 qu'est-ce qu'il peut faire d'autre ? Vous voudriez qu'il dissolve l'Assemblée Nationale par exemple ?
04:30 - Le Président de la République, soit il est en capacité de construire une coalition politique
04:35 qui dispose d'une majorité à l'Assemblée Nationale,
04:38 et dans ce cas-là, il peut dérouler la politique de cette coalition.
04:41 - C'est ce qu'il recherche sur certains sujets.
04:42 - Je m'y opposerai.
04:43 - C'est ce qu'il recherche sur certaines méthodes un peu différentes,
04:45 c'est-à-dire en prenant des sujets différents et avancer sur des sujets, plutôt que créer une coalition.
04:49 - Pour faire une coalition, ou pour écouter, ou pour faire en sorte qu'il puisse avoir
04:52 une majorité de députés qui soutiennent sa politique,
04:54 il faut être capable de faire des inflexions par rapport à la politique
04:57 qui met en place ce qu'il se refuse à faire.
04:59 - Donc à partir de ce moment-là, vous ne pouvez pas demander à des gens
05:02 de voter en faveur des propositions de loi du Président de la République et du gouvernement,
05:06 alors qu'ils sont opposés à cette politique, et que le Président de la République
05:09 leur demande simplement un soutien, sans rien changer du cap politique qui est le sien.
05:14 Donc à partir de ce moment-là, c'est un Président qui est nu, le roi est nu.
05:19 C'est ça, moi, ce que je retiens de ce qui s'est passé mercredi,
05:23 et il est incapable de trouver une majorité pour soutenir sa politique.
05:26 - Sur le bilan de ces rencontres, Emmanuel Macron a promis de faire un compte-rendu
05:30 qui pourrait être amendé par les partis politiques.
05:34 Est-ce que vous attendez ce compte-rendu ? Est-ce que vous allez jouer le jeu ?
05:37 Est-ce que vous allez peut-être tenter de le modifier,
05:40 en vue éventuellement de poursuivre ce processus de discussion ?
05:43 - Mais écoutez, dans nos institutions, que je conteste par ailleurs,
05:47 mais dans nos institutions, les compromis, ça ne se fait pas entre le Président de la République
05:51 et les responsables des organisations et des partis politiques.
05:54 Le compromis, ça se fait, s'il doit y en avoir, à l'Assemblée nationale,
05:57 on vote des amendements, il y a des représentants du peuple,
06:00 il y a des groupes parlementaires qui sont représentés à l'Assemblée nationale.
06:03 Qu'est-ce que c'est que cette histoire de contourner l'ensemble des institutions existantes
06:07 comme si c'est le Président de la République qui allait, comme ça,
06:10 avec quelques responsables politiques, changer la nature de la politique
06:13 qu'il faut mettre en place ? - Est-ce que les partis n'ont pas de légitimité sur ces sujets ?
06:15 - Mais les partis, la Constitution dit que les partis concourent à l'exercice démocratique,
06:20 mais pour la politique qui est mise en place, c'est moi qui vais vous le dire,
06:23 j'ai l'impression de répéter des évidences,
06:26 mais la politique, elle se fait dans nos assemblées.
06:30 Donc il y a une Assemblée nationale, il y a un Sénat,
06:32 il y a une navette parlementaire quand l'Assemblée nationale et le Sénat
06:35 ne sont pas du même point de vue, et ce n'est pas M. le Roi Macron
06:38 qui décide comme ça en 12 heures, je prends ça ou je ne prends pas ça.
06:41 Je trouve ça totalement claudé.
06:43 - Pardonnez-moi, mais quand je vous écoute faire le résumé de cette rencontre,
06:45 donc de 12 heures, on le rappelle, j'ai le sentiment quand même
06:48 que vous n'avez pas pu dire tout ce que vous vouliez dire
06:50 et que vous vous en sortez extrêmement frustré.
06:52 Est-ce que des moments où vous vous dites, j'ai pas marqué des points,
06:55 j'aurais pas dû participer à ça ?
06:57 - Mais non, mais c'est pas le problème, c'est pas qu'on n'ait pas pu dire
06:59 ce qu'on voulait dire, on a dit ce qu'on avait envie de dire.
07:02 Le problème c'est qu'il n'en tient pas compte, c'est qu'il s'en fiche,
07:05 c'est qu'il continue à mettre en place la même politique.
07:08 Qu'est-ce qui ressort ? Écoutez-moi quand même,
07:11 qu'est-ce qui ressort de cette discussion ? Quel changement politique ressort ?
07:14 Quelles mesures politiques nouvelles ressortent ?
07:16 - Une nouvelle série de rendez-vous, mais des rendez-vous sur un certain nombre de sujets.
07:19 - Non mais d'accord, mais on n'a pas besoin de se réunir pour se réunir demain.
07:22 Enfin le problème c'est que, on a déjà, le président de la République,
07:26 il n'est pas à son premier numéro de ce type d'exercice.
07:29 On a eu le fameux grand débat qui devait tout changer.
07:32 Qu'est-ce qui est ressorti de ce grand débat ?
07:34 On a eu la convention citoyenne pour le climat,
07:36 où il avait dit je reprendrai l'ensemble des points
07:38 de la convention citoyenne pour le climat, sans filtre, sans joker.
07:41 Et puis finalement, vous savez bien que l'ensemble des propositions
07:44 de la convention citoyenne pour le climat n'ont pas été mis en place.
07:46 - Pour être clair, s'il y a une nouvelle édition de ces réunions de Saint-Denis,
07:51 de ces rendez-vous de Saint-Denis, vous n'y rendrez pas ?
07:53 - Clairement, je ne vais pas participer une fois par semaine à ce type de comédie.
07:59 Moi je fais ce qui est utile pour le pays.
08:01 - Il n'y aura pas de prochaine fois ?
08:02 - Je ne crois pas non. Je fais ce qui est utile pour le pays.
08:05 Si on a l'impression que participer à tel ou tel échange
08:09 permet d'apporter des réponses aux problèmes que rencontrent les gens au quotidien,
08:13 nous on est toujours disponibles pour faire des propositions.
08:15 Mais si c'est pour parler pendant des heures et des heures et qu'il n'en ressorte rien,
08:19 je ne vois pas l'intérêt d'y retourner.
08:21 - Donc pour être clair, si le président de la République vous réinvite à Saint-Denis
08:25 pour ce qu'il appelle des rencontres, vous n'y irez pas ?
08:27 - Je crois que c'est clair, oui, effectivement, dans ma réponse.
08:29 Puisque manifestement, ça ne sert à rien d'aller discuter avec le président de la République.
08:33 - Demain, vous allez débriefer avec les partenaires de la NUPES.
08:36 C'est le message que vous allez porter.
08:37 Ces rencontres de Saint-Denis n'ont servi à rien. On y retournera pas ?
08:40 - On verra, on en discutera.
08:41 Mais en tout cas, j'ai entendu les réactions de mes collègues et partenaires de la NUPES.
08:46 Et je crois qu'ils tirent un constat assez proche du mien, des conclusions de cet échange.
08:51 Que personne n'a considéré que cette réunion allait révolutionner la politique
08:56 mise en place dans ce pays.
08:57 - C'est pas tout à fait vrai.
08:59 - Un petit bémol quand même, Fabien Roussel, qui dit que c'est important de se parler.
09:02 Lui a montré un peu plus d'enthousiasme, semble-t-il, jeudi matin.
09:05 Pas de problème, Fabien Roussel ?
09:07 - Mais Fabien Roussel, c'est pas un problème.
09:09 Fabien Roussel, il dit bien ce qu'il veut.
09:11 La question c'est, est-ce que les propositions politiques que nous avons portées ensemble,
09:14 puisque les différentes formations politiques de la NUPES, on s'était mis d'accord
09:17 pour y porter des propositions politiques ensemble.
09:20 Est-ce que l'une de ces propositions politiques a reçu un accueil favorable
09:23 de la part du Président de la République ?
09:25 Clairement, ce n'est pas le cas.
09:26 - A la conférence sociale.
09:27 - Mais non, mais alors ça c'est pareil.
09:29 Personne ici est un poisson rouge, vous avez un petit peu de mémoire.
09:32 Vous vous rappelez ce qu'a dit le Président de la République au mois de mars de cette année.
09:36 Le Président de la République au mois de mars de cette année a dit
09:39 "Je vais ouvrir une discussion avec les partenaires sociaux
09:41 sur les minimas des branches qui sont en dessous du SMIC".
09:43 - Pas seulement, il y a un calendrier social qui est prévu à l'automne.
09:47 - Non, attendez, ce que le Président de la République essaye de faire croire
09:51 comme étant un résultat de cet échange de mercredi,
09:54 c'est l'idée que les branches qui ont des minimas en dessous du SMIC,
09:58 il va falloir discuter avec les partenaires sociaux pour que ce ne soit plus le cas.
10:01 Cette proposition c'est précisément exactement la même que celle qu'il a faite.
10:05 Au mois de mars de cette année.
10:07 Et depuis, qu'est-ce qui s'est passé ?
10:09 Depuis, il y a davantage de branches dans lesquelles il y a des minimas sociaux.
10:13 - Parce que le SMIC a augmenté entre-temps.
10:15 - D'accord, mais bon, il l'a dit au mois de mars, et depuis il y a une situation qui est pire sur le sujet.
10:20 - Donc vous dites que la préférence sociale ça ne sert à rien.
10:22 - Voilà ce que je dis. Le fait qu'il y ait des minimas sociaux de branches
10:26 qui soient en dessous du SMIC c'est inacceptable et intolérable.
10:29 Pourquoi ? Parce que le SMIC c'est le salaire minimum dans ce pays.
10:32 Et donc il n'est pas normal qu'il y ait des branches dans lesquelles
10:35 les niveaux de rémunération commencent théoriquement en dessous du SMIC.
10:38 - Mais vous êtes certain que le sujet est aussi limité sur la conférence sociale ?
10:41 - C'est ce que dit M. Véran, porte-parole du gouvernement,
10:44 et c'est ce qu'a dit le président de la République pendant cet échange.
10:46 - Ce n'est pas seulement ceux qui sont en dessous des salaires.
10:48 - Si, le président de la République a dit que sur ce sujet, il voulait organiser une conférence sociale.
10:52 Moi je vous dis que sur ce sujet, ce n'est pas de discussion.
10:55 - Tout le monde n'a pas forcément à la fin de la nuit entendu la même chose.
10:57 Vous avez entendu quoi ? Vous avez entendu parler d'une conférence sociale ou pas ?
11:00 Parce que certains, visiblement, n'avaient pas tout à fait compris ça.
11:03 Ensuite, vous dites qu'il y a une conférence sociale uniquement sur les bas salaires en dessous du SMIC.
11:07 - Moi j'ai entendu, et ça a été confirmé depuis par le porte-parole du gouvernement, M. Véran,
11:12 que le président de la République voulait engager des discussions avec les partenaires sociaux
11:16 pour résoudre le problème des minima de branches qui sont en dessous du SMIC.
11:20 Et je vous dis que c'est précisément ce que le président de la République
11:23 avait déjà déclaré au mois de mars, et que depuis la situation s'est empirée.
11:27 Donc moi je dis que sur ce sujet... - C'est une bonne raison pour faire une conférence sociale alors ?
11:30 - Non, justement, sur ce sujet, on n'a pas besoin de blabla, on n'a pas besoin de discussion, on a besoin de loi.
11:37 Et donc, il faut voter une loi, si le président de la République est sincère,
11:41 il faut voter une loi à l'Assemblée nationale pour faire que, à chaque fois que le SMIC est revalorisé,
11:47 alors les minima de branches sont revalorisées en même temps.
11:50 C'est ce que demande un certain nombre d'organisations syndicales.
11:53 Et si le président de la République veut vraiment, de manière sincère, résoudre ce problème,
11:56 il faut passer par la loi et arrêter les appels aux discussions et aux blabla,
12:00 comme il le fait depuis des mois et des mois, et qui n'a rien changé à la situation inacceptable sur ce sujet.
12:05 Voilà, précisément, si on veut être sérieux, comment il faut résoudre ce problème ?
12:09 - Donc cette conférence sociale, ce sera sans LFI, sans la NUPES ?
12:12 - Mais de toute façon, à sa faire de ma part, dans les conférences sociales,
12:15 les formations politiques ne sont pas invitées.
12:17 - Justement, est-ce qu'il faut aussi qu'elles y soient associées ?
12:19 - Non, mais les conférences sociales, c'est entre les organisations syndicales.
12:22 Mais moi j'attends de voir ce qui va se faire sur ce sujet.
12:24 Je vous ai dit qu'elle était la réponse qui, de mon point de vue, était la réponse nécessaire.
12:28 Et c'est pourquoi je vous dis que c'est à l'Assemblée nationale que ce type de débat va avoir lieu.
12:33 Donc nous, avec mes collègues de la France Insoumise, nous déposerons une proposition de loi
12:38 pour faire en sorte qu'à chaque fois que le SMIC est revalorisé,
12:41 les minimas de branches soient revalorisés de manière automatique.
12:44 - Au-delà de ça, ce qu'on voit sur les bas salaires, c'est que les allègements de charges et les aides
12:48 ont tendance à bloquer les gens sur des bas salaires, puisque si les salaires augmentent,
12:52 finalement vous perdez une partie des prix, mais à la fin vous ne gagnez pas plus.
12:55 Sur ce sujet-là précisément, vous, quelle est votre réponse ?
12:58 - Non, mais moi je dis que depuis des mois et des mois, alors que depuis deux ans dans ce pays,
13:05 les salaires ont augmenté en moyenne de manière plus faible que l'inflation,
13:11 c'est-à-dire que très concrètement, les Françaises et les Français ont perdu du pouvoir d'achat
13:15 puisque leurs salaires n'ont pas suivi l'inflation.
13:18 Je dis qu'il faut mettre dans la loi une mesure d'indexation des salaires
13:23 et des pensions de retraite sur l'inflation.
13:25 - Mais vous connaissez l'argument contre cette proposition, que ça alimente l'inflation.
13:29 - Bon, alors tous les économistes vous disent que ce que nous vivons aujourd'hui
13:33 n'est pas une boucle salaire-prix, ce qui est l'argument que vous êtes en train de développer devant moi,
13:39 mais une boucle prix-profit.
13:41 Et à la limite, si c'était que la France Insoumise qui le disait, vous pourriez dire "non, ce n'est pas vrai, vous n'avez pas raison".
13:45 Mais le Fonds Monétaire International, dont on ne peut pas dire qu'il soit une officine de la France Insoumise,
13:50 dit "la première cause de l'inflation aujourd'hui à l'échelle mondiale est l'augmentation des profits des entreprises".
13:56 Les profits des entreprises sont la première cause d'augmentation de l'inflation à laquelle nous assistons dans ce pays.
14:03 Donc non, il n'y a pas de boucle salaire-prix.
14:06 Augmenter les salaires ne se traduit pas par une augmentation des prix.
14:09 Le problème aujourd'hui, c'est le fait qu'un certain nombre d'entreprises profitent de cette situation pour augmenter les prix,
14:15 pour augmenter leurs profits, et c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
14:18 Et donc, le gouvernement et le pouvoir en place doivent sortir de la logique de l'incantation, de "Bruno demande".
14:24 Bruno demande s'il vous plaît aux entreprises d'augmenter les salaires.
14:27 Bruno demande aux industries agroalimentaires de faire un effort sur les prix, et il faut passer par la loi.
14:32 Donc il faut indexer les salaires et les pensions de retraite sur l'inflation.
14:36 Donc il faut bloquer les prix sur les produits de première nécessité.
14:39 Donc il faut encadrer les marges, comme ça a existé par exemple en Nouvelle-Calédonie.
14:44 Les marges sur l'industrie agroalimentaire, alors qu'il y a eu 21% d'augmentation des prix alimentaires, les marges sont augmentées de 70%.
14:53 On reparlera d'inflation et du pouvoir d'achat, puisque vous avez d'autres idées sur le sujet.
14:56 Ça me paraît évident qu'il faut maintenant législer sur ce sujet.
14:57 Et vous évoquiez les retraites. La réforme des retraites est entrée en vigueur vendredi.
15:01 Jim Jarrasseh. Oui, Mathilde Panot, la chef des députés LFI, a annoncé qu'elle voulait inscrire l'abrogation de la réforme à l'agenda parlementaire,
15:09 en l'occurrence lors de la niche parlementaire fin novembre des Insoumis.
15:14 Pourtant, il y a déjà eu une tentative, même plusieurs tentatives d'abroger cette réforme, qui n'ont jamais abouti.
15:20 On se souvient de la tentative du groupe Lyott. Pourquoi là ça pourrait fonctionner ?
15:24 Parce que d'abord nous, nous avons pris un engagement avec l'ensemble des députés de la NUPES, qui est de ne jamais arrêter cette bataille
15:32 contre la réforme de la retraite et le report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
15:37 Mais pas tant que ça.
15:38 Non, pas du tout. Et nous nous sommes engagés à faire en sorte d'utiliser l'ensemble des moyens à notre disposition pour obtenir l'abrogation de cette réforme des retraites.
15:46 Donc nous avons le groupe Insoumis, une niche parlementaire dans les prochains mois, en novembre, au mois de novembre.
15:52 Et bien nous déposerons à cette occasion une nouvelle proposition de loi pour l'abrogation de cette réforme des retraites.
15:58 Et pourquoi ça marcherait cette fois-ci ? Parce que vous allez être attrapé par le principe de "vous ne pouvez pas créer de déficit".
16:03 Or si vous ramenez la retraite à 62 ans, ça crée naturellement un déficit futur sur le régime.
16:08 Non mais d'abord, il ne faut pas refaire l'histoire. La proposition de loi, quand elle a été déposée par le groupe Lyott, au mois de mai ou au mois de juin,
16:18 elle a été jugée recevable par le bureau de l'Assemblée nationale. La proposition de loi a été jugée recevable.
16:24 Oui, elle a été rattrapée par l'article 50.
16:25 Non, ensuite il y a eu une manœuvre totalement antidémocratique, pilotée d'ailleurs directement par le président de la République,
16:33 pour supprimer un article et ensuite pour empêcher la réintroduction de cet article.
16:37 Pourquoi ça ne se reproduirait pas avec votre projet de loi à vous ?
16:39 Parce que nous allons faire en sorte, par exemple, nous allons en discuter, peut-être que nous proposerons un gage qui permet de montrer qu'il y a des financements alternatifs
16:49 pour cette réforme des retraites. Vous voulez un exemple ? Les dividendes ont bondi cette année.
16:55 Si vous élargissez l'assiette de financement des cotisations pour la retraite aux dividendes, et que ça ne s'applique pas qu'aux revenus du travail,
17:03 mais aussi aux revenus du capital, vous faites rentrer dans les caisses du régime de retraite 14 milliards d'euros.
17:08 14 milliards d'euros, c'est soi-disant le déficit qui était imaginé à 2030 pour notre système de retraite.
17:14 Donc je vous mets sur la table une proposition, si vous élargissez l'assiette des revenus qui sont soumis à cotisations retraites,
17:20 et que vous le faites pour les dividendes versés aux actionnaires, vous n'avez plus aucun problème de financement du régime de retraite.
17:26 Donc vous voyez, il y a des solutions alternatives. Et c'est faux de faire comme le gouvernement l'a fait pendant toute l'année,
17:31 de dire que finalement il n'y avait pas d'autres solutions, et qu'il fallait forcément faire en sorte que les gens travaillent plus longtemps,
17:36 parce que sinon on allait avoir un problème de financement de notre régime de retraite.
17:39 Il y a d'autres propositions, et ce sont ces autres propositions que nous défendrons à l'occasion de notre niche parlementaire.
17:45 Vous avez demandé un référendum à propos des retraites, le Président vous l'a refusé, mais il y a d'autres options possibles.
17:51 Oui, est-ce qu'il faut élargir l'article 11 de la Constitution qui limite le recours du référendum au sujet économique, socio-environnementaux ?
18:00 Est-ce qu'il faut l'élargir pour qu'on puisse soumettre les retraites au référendum ?
18:04 Non, mais il n'y avait pas besoin de l'élargir pour soumettre le texte de réforme des retraites à référendum.
18:10 Il y a besoin de l'élargir pour parler d'immigration.
18:12 D'accord, mais pour l'instant, le point qui m'intéresse, et le point que j'ai défendu devant le Président de la République,
18:18 c'est qu'on fasse un référendum sur la réforme des retraites.
18:21 Pour le reste, vous m'interrogez sur d'éventuelles modifications constitutionnelles pour faire en sorte qu'on puisse faire des référendums
18:27 sur des sujets sur lesquels on ne peut pas faire de référendum aujourd'hui.
18:30 Moi, je vous réponds la chose suivante.
18:32 Depuis trois campagnes présidentielles avec Jean-Luc Mélenchon, nous défendons l'idée d'une 6e République
18:37 à travers la convocation d'une assemblée constituante, c'est-à-dire le fait de construire de nouvelles institutions.
18:42 Donc, je ne vais pas commencer à bricoler dans les institutions de la 5e République.
18:46 Je défends l'idée d'une nouvelle constitution de la 6e République, qui soit un régime parlementaire
18:52 dans lequel il y ait par exemple la possibilité d'avoir un référendum d'initiative citoyenne,
18:57 que les Françaises et les Français puissent, s'ils sont un certain nombre de signatures,
19:01 obtenir la convocation d'un référendum, dans lequel il y aurait de la proportionnelle pour les élections,
19:05 dans lequel il y aurait des droits nouveaux qui sont inscrits dans la constitution.
19:09 Donc, voilà notre projet sur ce sujet.
19:11 Pour le reste, les petits bricolages qui visent à satisfaire telle ou telle opposition,
19:15 je pense qu'ils ne sont pas à la hauteur de la situation.
19:17 – Ils ne sont pas au débat ou au groupe de travail sur les institutions.
19:20 – Ecoutez, c'est pareil, parce que j'ai l'impression parfois qu'on refait en permanence ces discussions.
19:25 Quand il y a eu la mobilisation des Gilets jaunes, qu'ensuite il y a eu le grand débat,
19:29 vous vous en rappelez, le Président de la République avait pris un engagement devant les Français.
19:33 Il avait dit "je vais faciliter le recours au référendum d'initiative partagée", vous vous en rappelez ?
19:38 Il avait dit "je vais descendre le nombre de signatures nécessaires
19:41 pour le référendum d'initiative partagée", qui est de 4,7 millions environ aujourd'hui,
19:45 je vais le descendre à 1 million.
19:47 – Pour ça il fallait une réforme constitutionnelle et le contexte ne s'y est pas prêté.
19:50 – Non mais si vous voulez défendre le Président de la République…
19:52 – Non, non, non, je remets du contexte.
19:54 – Mais pourquoi l'engagement qu'il a pris après le grand débat, alors qu'il n'a pas été satisfait,
20:00 pourquoi un engagement qui prend maintenant aurait plus de crédibilité
20:03 que l'engagement qu'il a pris il y a 4 ou 5 ans et qui n'a pas été traduit dans les faits ?
20:07 Pourquoi ne l'a-t-il pas fait alors qu'il s'était engagé à le faire ?
20:10 Voilà, tout simplement, à un moment j'ai l'impression qu'on réinvente des nouvelles discussions,
20:14 qu'on nous présente comme des nouvelles propositions,
20:17 des choses qui ont déjà été défendues ou déjà proposées par le Président de la République
20:21 et qui n'ont pas été suivies des faits.
20:23 Donc je pense qu'il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
20:25 – Justement, puisqu'on parle d'institution, est-ce que vous confirmez les mots du Président de la République
20:30 à propos de son impossibilité, l'impossibilité en tout cas pour un Président,
20:34 de faire plus de deux mandats, une funeste connerie, il a bien dit ça ?
20:38 – Il a dit, à ma connaissance et à ce que je me rappelle de cet échange,
20:43 il a dit que le fait de limiter dans le temps la durée du mandat présidentiel
20:48 était une funeste connerie, suite de citations,
20:51 parce que ça sape la légitimité dès la première année de mandat.
20:54 Voilà précisément ce qu'il a dit.
20:56 – Vous n'avez pas dit que Jean-Luc Mélenchon a visiblement fait une interprétation ?
20:59 – Pas du tout, Jean-Luc Mélenchon a précisément cité la phrase qu'a eue le Président de la République
21:04 et il n'a fait aucune interprétation.
21:06 – Il ne parlait pas de lui ? – Je ne sais pas, qu'est-ce que vous en savez ?
21:10 Il a répondu sur un principe qui est…
21:12 – Est-ce que vous le soupçonnez de vouloir changer les règles pour 2027 ?
21:14 – Je ne sais pas.
21:15 – Est-ce que Jean-Luc Mélenchon a un peu sous-entendu ?
21:17 – Ecoutez, Mme Bachelot avait dit il y a quelques semaines de ça
21:20 que tout le monde au sein de l'équipe du dispositif macroniste
21:24 était favorable à ce que le Président de la République puisse faire un troisième mandat.
21:28 Donc je pense qu'il a un peu craqué et il a révélé ce qui est peut-être effectivement…
21:32 – Et vous, vous en pensez quoi ? Vous faites limitation à deux mandats ?
21:35 – Moi, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je suis favorable à une 6ème République
21:40 dans laquelle on sort de la monarchie présidentielle.
21:43 – Et dans la 6ème République on pourra faire plus que deux mandats ?
21:45 – Mais dans la 6ème République c'est le Premier ministre qui aurait les pouvoirs exécutifs
21:52 et qui serait donc sous le contrôle de l'Assemblée Nationale.
21:55 Le problème de cette 5ème République, c'est que le Président de la République est irresponsable.
22:00 Il n'est contrôlé par personne.
22:02 Il est élu une fois tous les 5 ans et ensuite vous n'avez aucun pouvoir sur lui
22:06 pour contrôler politiquement l'action qu'il met en place.
22:08 Alors que la Première Ministre, elle est sous la responsabilité de l'Assemblée Nationale.
22:12 Donc moi je défends l'idée d'une 6ème République, qui soit une 6ème République parlementaire
22:16 et dans laquelle le Président de la République n'est pas ce monarque présidentiel qu'on a aujourd'hui.
22:20 – Il y aurait encore un Président de la République dans votre République ?
22:23 – Je pense que ça peut se discuter en tout cas, mais comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
22:27 la proposition qui est la nôtre, c'est la convocation d'une Assemblée constituante.
22:30 C'est-à-dire que ce sont les Françaises et les Français qui doivent déterminer
22:33 quelles sont les nouvelles institutions de la 6ème République.
22:36 Donc je ne peux pas moi-même vous dire aujourd'hui
22:38 qu'est-ce qui sortira du travail de cette Assemblée constituante.
22:41 Mais en tout cas il me semble que la volonté est de sortir de cette monarchie présidentielle
22:45 et qu'il peut y avoir un Président de la République ou pas.
22:48 À mon avis c'est une discussion qui pourrait avoir lieu dans cette Assemblée constituante.
22:51 – Il y a un paradoxe quand même, Manuel Bonpart, vous parlez beaucoup de démocratie,
22:54 de référendum, de constituante etc.
22:57 Et pourtant vous êtes souvent accusé, votre parti est souvent accusé
23:00 de manquer justement de démocratie interne, de débat au sein de votre Assemblée.
23:06 – Par qui ? Accusé par qui ?
23:08 – Par les oppositions, par un certain nombre d'observateurs.
23:10 – Et en interne aussi.
23:12 – J'attends pas à ce que les oppositions disent du bien de la France insoumise.
23:20 – En interne aussi, Manuel Bonpart.
23:22 – Ecoutez, voilà ce que je peux vous répondre sur ce sujet.
23:26 Les choses de manière très simple.
23:28 À la France insoumise on débat, on discute et on prend des positions.
23:31 Au mois de juin nous avons…
23:32 – Sans forcément voter.
23:33 – Justement j'allais vous répondre sur ce sujet.
23:35 Parce que je pense que vous ne suivez pas forcément très bien l'actualité de la France insoumise.
23:38 Au mois de juin nous avons eu une Assemblée représentative
23:41 dans laquelle nous avons pris une position pour une liste commune
23:44 de la NUPES aux prochaines élections européennes.
23:46 Ce texte a été soumis au vote de l'ensemble des insoumises et des insoumis
23:49 qui l'ont voté à plus de 95% en faveur de cette volonté
23:53 d'une liste commune aux élections européennes.
23:55 Donc vous voyez, à la France insoumise on débat.
23:57 – Mais votre nomination par exemple n'a pas été soumise à un vote de tous les militants ?
24:00 – De tous les militants non, mais elle a été soumise à un vote,
24:04 une désignation au sein de notre coordination qui elle-même a été mise en place
24:08 à travers des consultations de militantes et militants
24:12 qui sont engagés dans un certain nombre de secteurs de notre mouvement.
24:15 Donc vous pouvez, si vous voulez, relayer les calomnies sur la France insoumise
24:18 de la part de nos opposants, mais je pense que les militantes et les militants
24:22 de la France insoumise, ils participent aux actions, ils participent aux prises de position,
24:26 ils participent à l'élaboration de notre orientation stratégique
24:29 et je pense qu'ils en sont plutôt satisfaits.
24:31 – Toujours à propos de cette rencontre avec Emmanuel Macron,
24:35 sur l'Ukraine l'Elysée a vanté un consensus de tous les partis
24:39 sur la position de la France.
24:41 Je vous vois sourire, ça veut dire qu'il n'y a pas de consensus ?
24:43 Vous ne l'avez pas senti vous ?
24:45 – Mais en fait ça dépend de quoi on parle.
24:47 – De la stratégie de la France, c'est-à-dire le soutien militaire à l'Ukraine notamment,
24:51 le fait de ne pas reparler tout de suite avec Vladimir Poutine,
24:55 les sanctions contre la Russie.
24:56 – Non, il n'y avait pas de consensus sur ce sujet,
24:58 là où il y avait effectivement un consensus, c'est le fait que aucune
25:03 des formations politiques qui étaient réunies autour de la table
25:06 ne soutenaient l'agression russe en Ukraine.
25:09 Et je trouve ça intéressant puisque les mêmes qui disent ça aujourd'hui,
25:12 comme le Président de la République, ont passé leur temps depuis deux ans
25:16 à aller sur les plateaux de télévision pour expliquer que la France insoumise
25:19 était pro-Poutine ou pro-Russe.
25:21 Donc c'est bien qu'il se soit rendu compte du fait que ce ne soit pas le cas.
25:25 Pour le reste, nous avons porté un certain nombre de propositions
25:28 disant que de notre point de vue, il n'y a pas de solution militaire
25:33 au conflit qui oppose aujourd'hui la Russie et l'Ukraine.
25:37 – Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il ne faut pas soutenir militairement l'Ukraine ?
25:40 – Non, ça veut dire que si on veut obtenir ce qui doit être, à mon avis,
25:43 notre préoccupation à tous, c'est-à-dire obtenir la paix le plus rapidement possible,
25:48 il faut faire en sorte qu'il y ait des initiatives
25:50 qui soient des initiatives diplomatiques d'ampleur,
25:52 qui mettent tout le monde autour de la table et qui permettent d'obtenir un plan de paix
25:56 qui doit se faire bien sûr dans le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine
26:00 et qui doit permettre qu'on sorte le plus rapidement possible
26:03 de cette situation militaire. J'ai fait par exemple une proposition…
26:06 – Pour bien comprendre, ça veut dire que vous n'étiez pas d'accord
26:09 avec tout ce qui a été dit dans la nuit de mercredi à jeudi ?
26:12 – Mais bien sûr que non, que nous n'étions pas d'accord avec tout.
26:15 J'ai fait par exemple, vous allez vous donner un exemple, j'ai dit par exemple,
26:18 j'ai fait une proposition qui d'ailleurs a été demandée par le Parlement ukrainien
26:22 il y a un an de ça, qui est de demander à ce que l'organisation des Nations Unies
26:27 puisse décider que des forces d'interposition soient mises en place
26:32 pour protéger les centrales nucléaires, parce que tout le monde sait
26:34 qu'il y a un danger majeur d'une escalade avec les centrales nucléaires
26:38 qui sont sur le sol ukrainien et qui sont en quelque sorte des bombes à retardement
26:42 qui pourraient se traduire par une catastrophe.
26:45 Le Parlement ukrainien a demandé à ce qu'il puisse y avoir une action internationale
26:48 de protection de ces centrales nucléaires.
26:50 J'ai défendu devant le Président de la République cette proposition.
26:53 – Mais est-ce que vous pouvez dire…
26:54 – Le Président de la République a dit qu'elle n'était pas à l'ordre du jour.
26:56 – Est-ce que c'est ce que vous avez fait ou non ?
26:57 – Par exemple, un point de désaccord.
26:58 – Vous n'alliez aujourd'hui sur la stratégie française pour l'Ukraine ?
27:01 – Bah écoutez, vous pouvez poser la question de plusieurs manières
27:04 en me posant la même, je crois que j'ai été très clair.
27:06 – Non, parce que vous répondez sur d'autres sujets.
27:08 – Non, je ne réponds pas sur d'autres sujets, vous me demandez
27:10 quelle est la position de la France Insoumise sur le conflit en Ukraine aujourd'hui.
27:13 Je vous dis que nous avons condamné, nous avons d'ailleurs été les premiers
27:18 à condamner l'agression russe en Ukraine et je dis que la solution vers la paix
27:24 qui doit être notre boussole à tous, elle passe par le fait d'avoir
27:28 une action diplomatique d'ampleur.
27:29 Bien sûr qu'il faut avoir un soutien à la résistance du peuple ukrainien
27:33 mais elle doit s'accompagner d'une initiative diplomatique d'ampleur
27:36 pour faire en sorte que la paix puisse arriver le plus rapidement possible.
27:38 – Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise,
27:41 vous restez avec nous pour la seconde partie de ce Grand Jury dans un instant
27:45 et nous allons notamment parler de la rentrée scolaire et de cette décision
27:49 du ministre de l'Éducation, interdire les abayas.
27:52 À tout de suite.
27:53 [Générique]
28:04 – Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
28:07 – Le Grand Jury en direct sur RTL et sur Paris 1ère,
28:11 ce dimanche avec Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise
28:15 et député de Marseille.
28:17 Demain c'est la rentrée des classes, les élèves portant des abayas ou des camis
28:22 ne pourront pas entrer en classe.
28:24 Jim Jarasek.
28:25 – Oui, c'est une nouvelle décision du ministre de l'Éducation nationale,
28:28 Gabriel Attal.
28:30 Beaucoup au sein de vos rangs de la France Insoumise
28:33 ont qualifié cette décision de stigmatisante, voire d'islamophobe.
28:37 Est-ce que c'est votre cas ?
28:38 – Oui, clairement.
28:39 C'est une décision qui vise en cette rentrée,
28:43 alors qu'il y a des difficultés très importantes pour l'école
28:48 et notamment l'augmentation du prix des fournitures scolaires
28:51 sur lesquelles je vais revenir dans un instant.
28:53 Au moment où on a des difficultés, il s'agit à la fois de parler d'autre chose
28:59 et à la fois de jeter en pâture une partie de la population
29:03 qui devient en quelque sorte la chair à canon médiatique
29:06 qui masque les vrais problèmes.
29:08 Clairement, les jeunes femmes et en particulier les jeunes femmes de confession musulmane
29:13 qui vont être confrontées en arrivant à l'école
29:17 à savoir si elles ont ou elles n'ont pas la bonne tenue.
29:20 Et je pense que c'est irresponsable en cette rentrée
29:23 d'attirer l'attention sur ce sujet.
29:25 Attendez, je vais venir sur ce sujet, on en parlera tant que vous voulez.
29:27 Mais d'abord je vais vous dire que le prix des fournitures scolaires augmente de 11%,
29:35 qu'il a manqué 3000 enseignants au dernier concours de recrutement de l'éducation nationale,
29:41 que les enseignants dans ce pays sont payés en moyenne de 10% inférieur à la moyenne de l'OCDE.
29:49 Ça c'est les vrais problèmes de l'école.
29:51 Et là vous êtes en train de m'interroger, à cause du ministre Attal
29:55 qui a mis ce sujet sur la table, sur une situation qui concerne 0,25% des établissements scolaires
30:01 et 0,06% des élèves.
30:03 Voilà de quoi on est en train de parler.
30:05 Voilà de quoi on est en train de parler alors qu'il y a des gens qui ont la boule au ventre.
30:08 De savoir si demain ils auront un prof pour leurs élèves, pour leurs enfants.
30:13 Si leurs enfants auront des trousses et des stylos pour pouvoir étudier dans des bonnes conditions.
30:16 Ça c'est les sujets de la rentrée.
30:18 Le reste c'est une diversion et une stigmatisation insupportable.
30:21 - Qu'est-ce que vous dites à Gabriel Attal qui sera d'ailleurs l'invité du 1945 ce soir sur M6 ?
30:25 Qu'est-ce que vous lui dites ? Qu'il s'est trompé de combat ?
30:27 - Non, à Gabriel Attal je lui pose la question suivante.
30:32 Le prix des fournitures scolaires a augmenté de 11%.
30:36 Il y a des gens qui ne savent pas si leurs enfants vont pouvoir étudier dans des bonnes conditions.
30:40 Nous avons mis sur la table une proposition.
30:42 La proposition c'est la prise en charge par la puissance publique des fournitures scolaires.
30:47 Le coût est de 7 milliards d'euros.
30:49 7 milliards d'euros c'est 4% de la fortune supplémentaire accumulée par les 500 plus riches l'année dernière.
30:54 Donc la question que je lui pose à Gabriel Attal elle est très simple.
30:56 Est-ce qu'il est prêt à reprendre cette proposition de loi pour faire en sorte que tous nos élèves puissent étudier à partir de demain dans des bonnes conditions ?
31:03 - Et sur la baïa c'était un problème qui était soulevé par les chefs d'établissement.
31:06 Il ne fallait pas en parler ? Il ne fallait pas répondre à leurs interrogations ?
31:08 - Non, les chefs d'établissement ils demandaient une clarification.
31:10 Parce qu'ils avaient l'impression que la dernière circulaire qui avait été envoyée par le ministre de l'éducation nationale au mois de décembre de l'année 2022
31:17 créait de l'ambiguïté et de la confusion.
31:19 Je pense qu'ils auraient pu avoir une clarification qui ne soit pas la clarification que leur a proposé monsieur Attal.
31:26 - Quelle clarification alors ?
31:27 - Et bien tout simplement que ce qui est interdit à l'école c'est les signes religieux ostentatoires
31:32 et que ce qui ne sont pas des signes religieux, on ne va pas commencer à rentrer dans une exégèse des tenues
31:38 pour savoir en fonction de la longueur de la robe si on a le droit ou pas de rentrer à l'école.
31:42 - Manuel, expliquez-nous. Vous parlez d'islamophobie.
31:44 Donc ça veut dire que l'abaya est un vêtement à caractère religieux ?
31:48 - Pas du tout, mais vous avez un problème de logique parce que j'ai déjà entendu cet argument à plusieurs reprises.
31:52 Je vais vous répondre de manière très simple.
31:54 Si vous voulez déterminer maintenant à la place des religions quels sont leurs signes religieux, alors on va avoir un problème.
32:00 Le principe de la laïcité c'est que l'État reste indifférent vis-à-vis des religions.
32:04 Et donc que ce sont les religions elles-mêmes qui déterminent quels sont les signes religieux
32:08 et quels sont les signes qu'ils ne le sont pas.
32:10 L'abaya qui veut simplement dire "robe"
32:14 parce que je vois qu'on aime bien utiliser le terme abaya, donc moi je parlerai de robe longue.
32:18 Commencer à interdire l'entrée pour des jeunes filles en robe longue à l'école,
32:23 je trouve qu'on rentre dans une logique qui est totalement extraordinaire.
32:26 - Manuel Bonpar, il y a un islam radical qui a un moment à pousser sur le voile,
32:29 qui aujourd'hui effectivement instrumentalise un autre vêtement.
32:33 - Mais donnez la parole aux jeunes femmes en question.
32:37 Vous allez avoir des jeunes femmes qui vont porter des robes longues
32:40 alors qu'elles ne sont même pas de confession musulmane.
32:42 Et pourquoi je vous dis, monsieur, que cette décision va se traduire
32:46 par une stigmatisation à l'égard des personnes de confession musulmane ?
32:49 Pour une raison très simple, c'est que vous allez avoir beaucoup de mal à distinguer
32:53 ce qui est une abaya d'une robe longue, d'une autre robe longue.
32:56 Et donc comment va se faire cette distinction ?
32:58 Comment vous allez considérer que ça c'est acceptable et que ça, ça ne l'est pas ?
33:01 Et bien comment vous allez le faire ? Vous allez le faire en fonction de la religion
33:05 présupposée de la personne que vous avez en face de vous.
33:08 Et donc oui, ça va se traduire par des formes de stigmatisation
33:11 qui sont insupportables et inacceptables.
33:13 Je pense que le ministre de l'Intérieur est irresponsable,
33:16 le ministre de l'Éducation nationale, excusez-moi,
33:18 est irresponsable en mettant ce sujet sur la table en cette rentrée.
33:21 - Quand Mathilde Panot, qui est la patronne des députés LFI,
33:24 a parlé de police du vêtement, est-ce qu'elle ne s'est pas trompée ?
33:27 Parce que la police du vêtement, il y en a une, elle est en Iran.
33:30 - Et alors ? Bien sûr qu'il y a une police du vêtement en Iran
33:33 et c'est inacceptable. Et ce que demandent les femmes iraniennes,
33:36 et je les soutiens totalement, c'est de pouvoir se vêtir comme elles le souhaitent.
33:39 - Vous assumez cette comparaison ? - Tout simplement.
33:41 Maintenant, la question que je vais vous poser, c'est que,
33:43 puisque vous présentez cette mesure comme étant une mesure
33:45 qui va faciliter le travail des directeurs d'établissement,
33:48 je vais vous demander comment les directeurs d'établissement
33:50 vont devoir distinguer ce qui est de l'ordre d'une robe longue
33:53 portée par des gens parce qu'il y aurait une signification religieuse
33:56 et quelqu'un d'autre qui va porter une robe longue qui sont vendues
33:59 aujourd'hui dans toutes les boutiques de ce pays,
34:02 y compris même par des marques de mode qui vendent aujourd'hui
34:05 des robes longues de cette nature. Vous allez demander aux directeurs
34:08 d'établissement de venir avec des maîtres à l'entrée de l'établissement
34:11 pour savoir si la robe est trop longue pour qu'on puisse rentrer ou pas ?
34:13 Vous rentrez dans une logique, qui est une logique de laquelle
34:15 on ne sortira jamais. Et d'ailleurs, puisque certains parlent
34:18 de la loi de 1905 et de la laïcité, je vous rappelle que dans les débats
34:22 à l'époque, au moment de la mise en place de la loi de 1905,
34:25 il y a eu un débat sur l'interdiction de la soutane dans l'espace public.
34:28 Et à l'époque, les promoteurs de la loi de 1905 ont dit
34:31 "il ne faut pas qu'on aille dans cette direction, parce que si on interdit
34:34 la soutane, on pourra compter sur l'ingéniosité des tailleurs
34:39 et des curés pour inventer une autre tenue qui ne sera pas exactement
34:42 une soutane, mais qui permettra de contourner cette interdiction
34:45 pour rentrer dans une logique, qui est une logique folle,
34:47 de laquelle on ne sortira jamais.
34:49 - Sur ce sujet, la Bayard, au sein de la NUPES, ne semblait pas
34:52 tout à fait d'accord. Le PS et le PCF se sont largement positionnés
34:56 pour l'interdiction. Est-ce que là encore, il y a un problème ?
34:59 - Je pense qu'il faut écouter les gens, et il ne faut pas leur faire dire
35:02 ce qu'ils n'ont pas dit. J'ai entendu par exemple Stéphane Troussel,
35:05 qui est le président du conseil départemental socialiste de Seine-Saint-Denis,
35:09 dire que l'interdiction de la Bayard était une faute politique.
35:13 Je l'ai entendu le dire aussi. Donc ne faites pas dire à la place
35:17 des autres les positions qui sont les leurs. Pour le reste, il arrive
35:20 que sur certains sujets, nous soyons en désaccord avec les autres
35:23 partis de la NUPES. Ça existe, c'est vrai, mais moi je défends les positions
35:26 qui me paraissent juste pour le pays, tout simplement.
35:28 - Elisabeth Borne dit aujourd'hui sur RTL "Je vois bien qu'il y a de la manipulation
35:32 et des tentatives de provocation de la part de certains."
35:35 Et elle dit "Je pense à la France insoumise."
35:37 - Mais c'est... - Ça fait la provocation ?
35:39 - Mais écoutez, ce n'est pas moi qui ai décidé, une semaine avant la rentrée scolaire,
35:44 de prendre cette disposition et cette mesure d'interdiction de la Reblonque.
35:48 Ce n'est pas moi. C'est le ministre Attal. Donc s'il y a quelqu'un qui provoque
35:52 et qui met de l'huile sur le feu en cette rentrée, Mme Borne,
35:55 il vaut mieux qu'elle regarde à l'intérieur de son gouvernement.
35:57 - Dernière question sur le sujet. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent,
36:00 qui vous accusent finalement de faire du clientélisme électoral à travers ces prises d'opposition ?
36:05 - Ça me fait beaucoup rire. - C'est-à-dire en clair de viser un vote communautaire ?
36:09 - Ça me fait beaucoup rire. - Pourquoi ?
36:11 - Parce que vous êtes tous en train de dire que les sondages disent que les Français
36:15 sont majoritairement favorables à l'interdiction de l'Abaya, ce que je ne crois pas.
36:19 Je pense que les Français, la première question qu'il faudrait leur poser,
36:22 c'est de savoir ce qu'est une Abaya. Je pense que peu de gens savent vraiment ce qu'est une Abaya.
36:26 On peut compter, et d'ailleurs je le vois sur les images d'un certain nombre de grands médias,
36:29 pour faire des amalgames entre l'Abaya et le voile, alors que ce n'est pas du tout la même chose.
36:34 Mais si 80% des Français sont opposés, comme vous le dites, à l'Abaya,
36:38 vous imaginez bien qu'une position clientéliste, ce n'est pas une position d'opposition à l'interdiction de l'Abaya.
36:43 Je trouve cet argument stupéfiant et scandaleux.
36:46 Écoutez, moi je défends un certain nombre, avec mes amis de la France Assoumise,
36:49 un certain nombre de principes. Et je pense qu'on a le droit de défendre ces principes
36:53 et qu'on n'est pas obligé d'être immédiatement taxé de clientélisme, de communautarisme,
36:57 comme le fait Mme Born. Donc Mme Born devrait arrêter de jeter de l'huile sur le feu,
37:02 et elle devrait faire son travail. Et faire son travail, c'est faire en sorte que les élèves,
37:06 ils puissent étudier à partir de demain dans des bonnes conditions.
37:09 Parce que moi j'aimerais savoir s'il va bien y avoir un prof en face de chaque salle de classe.
37:13 Et je voudrais savoir s'il va y avoir bien des trousses, des stylos et des cahiers
37:17 pour chaque élève pour pouvoir étudier. Voilà sur quoi moi j'attends Mme Born,
37:20 plutôt que d'aller alimenter les micro-élus.
37:23 - Toujours à propos de l'éducation nationale, mais du lycée pro, Jim Jarasek.
37:25 - Oui, aujourd'hui 60% des bacheliers issus du bac pro ne trouvent pas de travail
37:30 dans les 6 mois après leur sortie d'études. Emmanuel Macron a proposé une réforme
37:36 du lycée professionnel qu'il a à nouveau défendue vendredi.
37:39 Est-ce qu'il ne faut pas justement revoir l'offre de ces lycées professionnels ?
37:44 - Mais d'abord, M. Macron a mis en place des réformes sans qu'on puisse en débattre et en discuter.
37:51 On n'en a pas débattu de cette question du lycée professionnel
37:56 qui est pour nous une question extrêmement importante.
37:59 Deuxièmement, écoutez sur la question de la politique éducative depuis 5 ans,
38:06 franchement on a un pouvoir macroniste qui ne sait pas où il habite.
38:09 Je rappelle qu'il est en train d'annoncer, qu'il a annoncé il y a 2 semaines
38:12 dans une interview dans Le Point, qu'il allait revenir sur un certain nombre de réformes
38:16 qu'il avait lui-même mis en place pendant son premier mandat.
38:21 - Sur les dates du bac et des spécialités pour le bac.
38:24 - Sur le lycée professionnel, nous avons fait une proposition de loi sur ce sujet.
38:29 Je vous renvoie à notre programme, c'est rétablir notamment le bac pro en 3 ans
38:33 comme c'était le cas auparavant parce qu'effectivement le bac pro,
38:37 c'est une filière qui est une filière extrêmement importante.
38:39 Et c'est une filière de laquelle on va avoir particulièrement besoin,
38:42 notamment parce qu'on va être confronté à un défi immense
38:45 qui est le défi de l'urgence climatique et donc de la bifurcation écologique.
38:49 Et si on veut avoir une bifurcation écologique qui soit à la hauteur de l'ambition
38:53 et du défi de l'urgence climatique qui est devant nous,
38:56 on va avoir besoin d'un certain nombre de changements de nos modes de production,
38:59 d'un changement de notre modèle de consommation et de production énergétique
39:03 qui nécessite des gens qui sont formés pour organiser cette transition.
39:08 Donc oui, on a besoin d'avoir beaucoup plus d'attention pour le lycée professionnel
39:12 et certainement pas de le détruire comme a contribué à le faire
39:15 le président de la République ces dernières années.
39:17 Gérald Darmanin, cette semaine, dans une note révélée cette semaine,
39:20 a demandé au préfet une fermeté systématique pour expulser des logements sociaux
39:24 les délinquants auteurs de violences urbaines.
39:27 Est-ce qu'il faut éloigner les fauteurs de troubles des lieux où ils vivent ?
39:31 Écoutez, je vous rappelle quand même un principe élémentaire de notre Constitution,
39:34 ça s'appelle l'individualisation des peines.
39:37 Les convictions collectives, les peines collectives, ça n'existe pas en France.
39:40 Il s'agit d'appliquer des décisions pour des fauteurs de troubles.
39:43 Quelles décisions ?
39:44 C'est-à-dire de les expulser d'HLM.
39:47 Et sur la base de quoi ?
39:49 Parce que vous pensez que dans une famille dans laquelle il y a plusieurs enfants,
39:53 parce qu'un des enfants a fait une bêtise, il faut que ce soit le petit frère
39:56 ou la petite soeur qui se retrouve à la rue le lendemain,
39:58 vous pensez que c'est une mesure intelligente de faire ça ?
40:01 Vous pensez que ça va produire du fait que ces jeunes-là,
40:06 ensuite ils vont pouvoir réussir dans la vie,
40:08 qu'ils vont pouvoir aller à l'école et avoir une bonne formation,
40:11 qu'ils vont pouvoir s'enserrer dans la société ?
40:13 Vous avez l'impression que ça va résoudre le problème ?
40:15 Je trouve cette mesure ignoble, je trouve cette mesure absurde
40:18 et je la trouve contre-productive.
40:20 Et M. Darmanin devrait arrêter de sacrifier l'ensemble des principes élémentaires
40:24 de l'État de droit sur l'autel de ses ambitions présidentielles.
40:27 Voilà ce que j'ai à vous dire.
40:29 La CGT vous appelait à défiler de nouveau dans la rue,
40:31 ça sera le 23 septembre, Jim Jarasek.
40:34 Oui, est-ce que vous pensez...
40:36 Alors, commençons par décrire les mots d'or de cette manifestation,
40:40 donc pour réclamer une réforme de la police
40:43 et plus de justice sociale dans les quartiers populaires.
40:46 Sur la police justement, est-ce que vous pensez que c'est le problème de la rentrée ?
40:50 Écoutez, la séquence qu'on a connue au mois de juin et au mois de juillet
40:54 avec la mort du jeune Nahel,
40:58 et ensuite les révoltes populaires auxquelles on a assisté,
41:02 j'ai bien compris qu'il y a parmi les observateurs
41:05 et parmi les membres de la minorité présidentielle
41:08 la volonté de parler de tout, sauf du fait générateur de ces événements,
41:12 mais parce que j'essaye d'être rationnel,
41:14 quand on veut apporter une réponse à un problème,
41:16 on essaye de comprendre d'abord ce qui s'est passé,
41:18 ce qui a produit ce problème, et d'apporter une réponse à ce problème.
41:21 Et ce problème, c'est le fait que depuis la modification de la loi en 2017,
41:25 il y a eu 5 fois plus de personnes qui sont mortes suite à des refus d'obtempérer qu'avant cette loi,
41:30 et qu'il y a eu l'année dernière une personne morte en France
41:33 suite à des refus d'obtempérer par mois,
41:35 alors qu'il y en a eu une en 10 ans en Allemagne.
41:38 Donc oui, bien sûr, il faut une réforme qui soit une réforme en profondeur de la police.
41:42 Il faut abroger cette loi de 2017,
41:44 il faut s'attaquer au problème du racisme dans la police,
41:47 et qui n'est pas pointé que par la France Insoumise.
41:49 L'ONU dit qu'il y a un problème de racisme dans notre pays.
41:52 Racisme systémique, vous dites ?
41:53 L'ONU dit qu'il y a un problème structurel de racisme dans la police en France.
41:57 Le défenseur des droits a publié un rapport qui dit que quand vous êtes identifié d'origine
42:04 ou de couleur de peau, noir ou arabe,
42:07 alors vous avez 20 fois plus de chances d'être contrôlé qu'une personne qui n'est pas identifiée comme telle.
42:12 Est-ce que vous pensez que ce n'est pas un problème ?
42:14 Qu'on ne doit pas en parler ?
42:15 Ben si, je pense qu'on doit en parler.
42:16 Et j'en ai parlé d'ailleurs au président de la République.
42:19 Je lui ai dit qu'il fallait s'attaquer à cette question,
42:23 et qu'il ne pouvait pas faire comme si ce qui s'était passé au mois de juin et au mois de juillet
42:28 devait être traité uniquement à travers les causes, à travers les conséquences,
42:31 et pas à travers les causes.
42:32 Et qu'est-ce qu'il a répondu ?
42:33 Il n'a répondu rien.
42:35 Comme d'hab', comme sur le reste.
42:37 Il considère que ce sujet est tabou, qu'on ne peut pas en parler.
42:40 Nous voulons en parler, et c'est pourquoi nous appelons tout le monde à nous mobiliser.
42:43 Vous n'avez pas décidé de monter le mot sur ce sujet ?
42:45 Écoutez, la loi de 2017, il n'a pas répondu.
42:47 Je lui ai posé la question de la modification et de l'abrogation de la loi de 2017.
42:51 Il n'a tout simplement pas répondu sur ce sujet.
42:53 Et sur la question du racisme dans la police, de mémoire,
42:56 parce que cette discussion était longue,
42:58 il a dit qu'il pouvait arriver qu'il y ait des cas de racisme dans la police.
43:02 J'observe qu'il ne dit donc pas précisément la même chose que le préfet de police de Paris,
43:07 M. Nunez, disait qu'il n'y avait pas de racisme dans la police,
43:10 mais en gros que les dispositifs existants étaient suffisants.
43:13 Et ensuite, sur la question de l'IGPN, parce qu'une de nos revendications,
43:17 c'est faire en sorte qu'on substitue à l'IGPN aujourd'hui une autorité de contrôle indépendante,
43:21 comme ça existe dans un certain nombre d'autres pays en Europe.
43:24 Il a dit qu'il y avait déjà eu une réforme de l'IGPN et qu'elle était suffisante.
43:27 Voilà, pour être tout à fait exhaustif.
43:29 On va maintenant parler d'un prochain rendez-vous électoral.
43:31 Donc je donne rendez-vous le 23 septembre dans cette manifestation, c'est important de le dire.
43:35 On va parler maintenant du prochain rendez-vous électoral des Européennes.
43:39 Est-ce que vous croyez que Ségolène Royal soit votre tête de liste aux prochaines élections européennes en juin prochain ?
43:44 Bon, écoutez, la position de la France insoumise, elle est très simple.
43:46 Elle a été exprimée depuis plusieurs mois.
43:48 Oui, c'est l'union de la NUPES.
43:49 Attendez, mais je vais vous y répondre.
43:51 Je vous disais tout à l'heure que d'ailleurs nous avions voté les insoumis sur ce sujet.
43:54 Nous sommes favorables à une liste commune de la NUPES pour les prochaines élections européennes.
43:58 Et ce n'est pas seulement la France insoumise qui défend cette perspective.
44:02 Pour l'instant, on connaît la réponse de vos partenaires.
44:03 Attendez, attendez.
44:04 Ce n'est pas seulement la France insoumise qui défend cette perspective,
44:06 puisque quand vous interrogez les électeurs de la NUPES,
44:09 ils sont à 82% favorables à une liste commune de la NUPES aux élections européennes.
44:13 Dans le détail, c'est plus compliqué que ça.
44:14 Non, ce n'est pas plus compliqué que ça.
44:16 Non, ce n'est pas plus compliqué que ça.
44:18 Les militants européens et les militants écolo, eux, ne sont pas favorables à une alliance.
44:21 Je vous dis que les électeurs de la NUPES, puisque vous avez l'habitude de publier des sondages,
44:26 les électeurs de la NUPES, ils sont le premier sondage qui a été publié sur ce sujet.
44:30 Vous réfutiez le précédent sondage dans cette émission.
44:32 Mais je ne réfutais pas le précédent sondage.
44:34 Je vous prenais dans votre piège.
44:37 J'essayais de vous mettre vous-même dans votre piège.
44:39 Mais en l'occurrence, là, vous m'interrogez sur la liste commune de la NUPES aux élections européennes.
44:43 Je vous mets au défi de me trouver un sondage parmi les électeurs de la NUPES
44:47 qui dit qu'une majorité des électeurs de la NUPES ne sont pas favorables à une liste commune pour les élections européennes.
44:51 Donc, j'en viens à votre question.
44:53 Nous sommes, nous défendons l'idée d'une liste commune de la NUPES.
44:55 De ce point de vue-là, nous apprécions positivement le fait qu'un certain nombre de figures
44:59 ont pris position pour cette liste commune aux européennes.
45:02 C'est le cas de Ségolène Royal, c'est le cas de Benoît Hamon,
45:05 c'est le cas d'un certain nombre de députés socialistes,
45:07 ce qui montre que le débat avance sur ce sujet.
45:10 Et je note que Olivier Faure lui-même, le premier secrétaire du Parti Socialiste,
45:15 la semaine dernière à Blois, a dit que dans l'hypothèse, ou ceux qui le refusent aujourd'hui,
45:20 c'est-à-dire les écologistes, finalement changer d'avis,
45:23 lui, il serait favorable à ce qu'on participe aux discussions
45:26 pour mettre en place une liste commune de la NUPES aux élections européennes.
45:30 Maintenant, en ce qui concerne Ségolène Royal, soyons très clairs,
45:33 Ségolène Royal fait une proposition, c'est sa proposition.
45:36 Nous, nous avons dit que la tête de liste ne devait pas être un obstacle
45:40 pour permettre une liste commune de la NUPES aux élections européennes.
45:43 Et d'ailleurs, nous avons dit que nous étions prêts à ce que la tête de liste choisie par les écologistes
45:48 puisse être la tête de liste de la liste commune.
45:51 Donc, il y a plusieurs propositions sur la table.
45:53 Il faudra, dans l'hypothèse où on arrive à convaincre d'une liste commune de la NUPES,
45:57 il faudra ensuite que la NUPES choisisse sa tête de liste.
46:00 Toutes les initiatives qui vont dans le sens de la liste commune aux élections européennes
46:03 vont dans le bon sens. Et la question de la tête de liste...
46:06 Est-ce que vous pensez que Ségolène Royal lève des obstacles à une alliance de la NUPES ?
46:10 Mais ça, c'est pas à moi qu'il faut poser cette question.
46:12 Est-ce que c'est pour déstabiliser, finalement, les écologistes et les spécialistes ?
46:14 C'est ça la stratégie derrière ?
46:16 Mais attendez, ça c'est à Ségolène Royal qu'il faut poser la question,
46:18 puisque c'est sa proposition pour le reste.
46:20 Ce n'était pas coordonné du tout, hein ?
46:21 Pardon ?
46:22 Vous assurez que ce n'était pas du tout coordonné ?
46:23 Le fait qu'elle allait prendre position pour la liste commune aux élections européennes
46:28 faisait partie, effectivement, de notre discussion.
46:30 Pour le reste, elle fait une proposition, elle, en disant
46:32 "je me propose comme tête de liste pour conduire cette liste-là".
46:35 Je vous dis maintenant, si vous voulez savoir si c'est de nature à lever
46:38 ou à dépasser un certain nombre de blocages,
46:40 c'est à nos partenaires de la NUPES qu'il faut poser cette question,
46:42 pas à moi. Voilà. Pour être très simple.
46:44 Donc, nous, nous sommes favorables à la liste commune de la NUPES aux élections européennes.
46:48 Nous avons déjà dit que nous étions prêts à ce que la tête de liste
46:51 ne soit pas issue des rangs insoumis.
46:53 Il y a un certain nombre de propositions qui sont sur la table.
46:55 Je pense que la question de la tête de liste n'est pas la question centrale.
46:58 On a besoin de cette liste commune, parce que l'ensemble des enquêtes d'opinion
47:01 montrent que s'il y a une liste commune de la NUPES aux élections européennes,
47:04 on peut battre les macronistes et on peut battre l'extrême droite
47:06 et offrir un point d'appui et une alternative au pays.
47:08 Mais, pardon, Manuel Bompard, mais les sondages et les enquêtes d'opinion
47:12 montrent également que si vous partez éclater,
47:15 eh bien, peut-être que vous pourriez obtenir plus de voix aux élections européennes.
47:19 Il y a un sondage qui est publié ce matin dans le JDD, réalisé par l'IFOP.
47:25 Les parties de la NUPES éclatées obtiendraient 32% en cumulé,
47:28 contre 27% pour une liste d'union.
47:31 C'est un constat implacable.
47:33 Oui, c'est implacable, 27%, ça permet de battre la liste macroniste
47:37 et la liste du Rassemblement national.
47:39 Maintenant, si vous êtes en train de me dire que l'enjeu des élections européennes
47:42 c'est de savoir si on va avoir un ou deux sièges de plus de la NUPES,
47:46 personnellement, je pense que ce n'est pas l'enjeu.
47:48 Je pense que l'enjeu c'est de savoir si, au soir des élections européennes,
47:52 le tableau politique qui apparaît, c'est qu'il y a deux forces politiques qui sont devant,
47:56 qui sont l'extrême droite et le pouvoir macroniste en place,
48:00 ou est-ce que ce qui l'emporte, c'est la NUPES,
48:03 et donc la possibilité de dire aux pays "vous avez la possibilité".
48:06 Votre crainte, c'est s'il y a un désaccord et que vous partez éclater à gauche,
48:11 c'est que vous allez vous recompter quelque part à gauche.
48:13 Mais non, mais mon problème ce n'est pas de me recompter,
48:15 mon problème c'est qu'on ne fait pas ça pour nous-mêmes.
48:18 Écoutez, si on voulait faire une liste de la France insoumise aux élections européennes,
48:21 on a de quoi, dans nos rangs, on a des très bons députés européens,
48:23 qui ont fait un travail formidable.
48:25 On a de quoi faire trois ou quatre listes, ce n'est pas mon problème.
48:28 La question c'est qu'est-ce qui est utile pour le pays,
48:30 qu'est-ce qui est utile pour les gens.
48:31 Les gens sont en recherche d'alternatives.
48:33 Moi je leur dis que s'il y a une liste commune de la NUPES aux élections européennes,
48:36 au lendemain des élections européennes, tout le monde se dira
48:38 on n'est pas condamné à choisir entre le macronisme qui s'extrême-droitise
48:43 et l'extrême-droite qui se banalise.
48:45 Voilà, vous avez une alternative, vous avez un point d'appui pour le pays.
48:48 Voilà à mon avis ce qui doit être notre responsabilité.
48:51 Et j'observe que d'ailleurs, les macronistes par exemple,
48:54 eux, alors qu'ils ont trois parties différentes au sein de leur minorité présidentielle,
48:59 ils vont travailler au fait de déposer une liste commune.
49:02 Et personne ne dit c'est un parti unique.
49:04 Donc la NUPES n'est pas un parti unique, il y a plusieurs parties à l'intérieur.
49:06 Mais il faut qu'on fasse en sorte de pouvoir présenter cette liste commune.
49:09 Lors des universités d'été de la France Insoumise,
49:11 François Ruffin a lancé un avertissement sur ce qui est finalement votre stratégie
49:16 depuis longtemps avec Jean-Luc Mélenchon, la radicalité.
49:19 Il a dit "quand on me dit radicalité, radicalité, je vous demande
49:23 est-ce qu'il s'agit d'être applaudi par une AG de socio à Nanterre
49:26 ou bien de convaincre en Moselle et partout dans le pays ? "
49:29 Ce n'est pas la première fois que François Ruffin interroge finalement cette stratégie.
49:33 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
49:34 Je pense que personne n'a pour stratégie d'être uniquement applaudi
49:41 dans une AG de je ne sais quoi, ce que je trouve par ailleurs pas très sympathique
49:44 pour les AG mais à la limite ce n'est pas très grave.
49:46 Je pense qu'on est tous avec la même boussole.
49:50 L'idée c'est que le programme politique qui est le nôtre,
49:53 qui est radical dans les propositions qu'il défend,
49:57 mais parce que les problèmes auxquels on est confrontés sont radicaux,
50:01 de faire en sorte que ce programme puisse arriver demain en responsabilité.
50:03 Pour François Ruffin, ça vous maintient dans une culture minoritaire ?
50:07 On est tellement dans une culture minoritaire que quand vous interrogez les Françaises et les Français
50:11 sur les propositions de notre programme, ce que nous avons fait la semaine dernière en cette rentrée,
50:16 vous en avez 80% qui sont d'accord avec nous pour augmenter le SMIC.
50:20 Vous en avez 88% des Français qui sont d'accord avec nous pour indexer les salaires sur l'inflation.
50:25 J'ai fait une proposition tout à l'heure pour l'école 100% gratuite,
50:28 proposition qu'on a déposée à l'Assemblée Nationale.
50:30 Elle est soutenue par 75% des Françaises et des Français.
50:33 Donc il ne faut pas caricaturer le travail qui est le nôtre.
50:36 Nos députés à l'Assemblée Nationale font un travail sérieux.
50:38 Ils ont été le groupe le plus présent à l'Assemblée Nationale.
50:41 Ils ont déposé le plus de propositions.
50:43 On va continuer à faire le travail de conviction.
50:45 Merci beaucoup pour ce grand jury, Thierry Dimanche en direct sur RTL.
50:48 Et Paris 1ère, à la semaine prochaine. Bon dimanche.
50:50 [SILENCE]