• il y a 2 ans
Retour en vidéo sur l’édition #MDF2023 !

Table ronde « Web3 et Santé : quels usages et quels risques ? »

Animée par Delphine JAAFAR, Avocate associée Valte, avec Line GUFFOND LE GOANVIC, Auteur “Blockchain or not blockchain en santé”, Dr Vincent DOZHWAL BAGOT, Médecin SantéPub, Emmanuel MOYRAND, CO & Fondateur France Meta, et Dominique PON, DGA Docaposte.

Découvrez toutes les vidéos de cette 8ème édition ici ⬇️
http://l.doca.info/O7PW50P1pke

#Dev #Tech #MasterDevFrance #Web3 #Santé
Transcription
00:00 Alors, l'avocate que je suis, mais avant tout votre serviteur aujourd'hui pour cette
00:13 très belle table ronde, c'est un peu avec des yeux de huron qu'elle regarde ce Web3
00:18 dans le domaine de la santé.
00:20 De mes yeux de huron très, très, très naïf, le Web3 peut sembler être à Internet ce
00:29 que le sac de Mary Poppins est au rangement, c'est-à-dire un fourre-tout.
00:34 C'est un nouveau mot à la mode, à l'instar du métaverse qui a été remis au goût du
00:40 jour par un certain nombre de stars internationales, le terme envahit les discours de tous les
00:45 articles de presse, de toutes les start-up.
00:48 Alors, toujours de mes yeux de huron très naïf, le Web3 renvoie essentiellement à
00:54 l'idée d'un Internet décentralisé et qu'on dit plus libre.
00:59 Cette version d'Internet serait organisée autour de l'individu, de l'usager, plutôt
01:04 qu'autour des plateformes centralisées qui étaient jusqu'à présent des intermédiaires.
01:09 Alors, du coup, dans le Web3, du fait de cette décentralisation, on dit que l'usager reprendrait
01:19 le pouvoir.
01:20 Alors, moi, je pose mon sac de Mary Poppins et je me dis alors que le Web3 en matière
01:28 de santé pourrait être supercalifragilisticexpialidocious.
01:35 Et c'est en fait ce que vont nous dire les intervenants et plus exactement, toujours
01:44 avec mes pouvoirs magiques de Mary Poppins, ce que me semble, ils vont nous démontrer.
01:49 Parce qu'en définitive, nos quatre intervenants ont tous un peu de la magie du sac de Mary
01:56 Poppins.
01:57 Pouvoir voler et passer d'une dimension à l'autre, tenir dans votre poche le temps
02:03 et l'espace, ils sont les rois de la réalité virtuelle.
02:07 Alors, je ne suis pas certaine qu'ils soient tous capables de communiquer avec les animaux
02:11 comme Mary Poppins, mais ça, c'est un autre sujet.
02:13 Alors, assez parlé de magie, on est là pour parler de cas d'usage.
02:17 Et notre table ronde va s'organiser en quatre temps s'agissant du Web3 et de la santé.
02:23 Un premier temps s'agissant du Métaverse dans le domaine de la santé avec Monsieur
02:29 Emmanuel Moirant, Métaverse stratégiste, CEO chez Aztec, également vice-président
02:36 de France Méta Association et que je vous présenterai un petit peu plus avant sa prise
02:40 de parole.
02:41 Un deuxième temps qui sera consacré à la blockchain en santé avec Madame Lynne Guffon
02:47 Le Gouhanvic, pharmacienne, fondatrice de QuantiHealth et surtout auteure d'un ouvrage
02:53 précurseur s'agissant de la blockchain en santé en France.
02:58 Ensuite, un temps avec la formation des professionnels de santé en réalité virtuelle et en serious
03:04 game avec Dosswald, je vais enlever Vincent Bagot qui est médecin en santé publique,
03:12 cofondateur de Cimango et qui a déjà formé plus de 15 000 professionnels de santé sur
03:19 cette base.
03:20 Et enfin, nous conclurons cette table ronde avec Monsieur Dominique Pont, actuellement
03:26 directeur général de DocaPost pour parler de la confiance numérique.
03:31 Et on va tout de suite commencer avec Emmanuel que je vous présente un tout petit peu plus
03:38 avant de lui laisser la parole.
03:39 Alors Emmanuel, c'est un expert du monde de l'assurance depuis plus de 20 ans, agréé
03:46 par les assureurs et le ministère des Comptes publics.
03:49 Il est médaillé du CES de Las Vegas en 2018 pour ses applicatifs blockchain dédiés à
03:56 l'assurance, à l'expertise et à la banque.
03:57 C'est un blockchain leader depuis 2015.
04:00 Il a creusé 80 cas d'usage dans le monde de l'assurance et de la banque, vainqueur
04:07 en 2020 du prix de l'EFMA Blockchain dans la catégorie Wealth Management sur la dimension
04:13 banque privée et investissement dans les actifs non cotés.
04:15 Il est également membre de la FG2A, de la Fanaf, partenaire de la Rouam et du Cercle
04:21 Lab.
04:22 Vous êtes encore cofondateur d'Insurtech France en 2020, fort de 150 entreprises dédiées
04:27 à l'innovation et aux nouvelles technologies dans le monde de l'assurance et de la banque.
04:31 Et encore cofondateur de France Meta, association de 1200 membres dédiée au Metaverse, formateur
04:38 au Web3 et portant l'accompagnement stratégique et la conception de NFTS et de Metaverse.
04:44 Emmanuel, on vous écoute.
04:46 Merci.
04:47 Pour résumer, je suis passionné par ces sujets de Metaverse, comme ça, ça clôt le
04:50 débat.
04:51 Alors, moi, je suis un opérationnel.
04:53 J'aime bien faire des choses.
04:54 Je laisse la théorie aux autres.
04:55 Définir le Metaverse en trois mots, en fait, c'est un millefeuille, un millefeuille technologique.
05:00 En bas, vous avez la blockchain, au milieu, les NFT et tout en haut, les univers immersifs.
05:04 Et donc, en fait, vous aviez le Minitel, après, vous avez Internet, ce qu'on appelle Web2
05:09 et maintenant, vous avez ce qu'on appelle le Web3 qui intègre des technologies, donc
05:13 la blockchain, la DAO, la DeFi et des actifs numériques qu'on appelle les NFT.
05:18 Et vous avez ces univers immersifs dans lequel vous allez accéder par des casques, par des
05:22 masques bientôt avec Apple et qui, effectivement, vous permettent d'avoir un certain nombre
05:26 d'expériences que vous n'aviez pas avant avec l'Internet plat.
05:28 Là, vous êtes plus chez Internet, vous serez dedans.
05:31 Il y a 400 millions de personnes qui sont dedans aujourd'hui, donc ça commence à compter.
05:34 Alors, sur la santé, moi, je vais être précis, je ne suis pas un spécialiste de la santé.
05:39 Par contre, je travaille beaucoup sur des cas d'usage de santé.
05:41 Dans l'association, on a 1 500 adhérents, donc on a pas mal de gens qui sont médecins,
05:45 qui sont chercheurs, qui nous remontent des cas d'usage.
05:48 Donc, le premier, très, très simplement, c'est ce que j'appelle le Metaverse des praticiens.
05:52 On a énormément de praticiens aujourd'hui qui se forment dans les Metaverses.
05:55 On a Viven des Etats-Unis, qui est un Metaverse réservé aux spécialistes au niveau médical
06:00 qui se forment à l'intérieur.
06:01 Et on a énormément de collaborations internationales au sein de Metaverse maintenant entre des
06:05 praticiens.
06:06 On arrive effectivement à faire des colloques, on va dire internationaux, extrêmement intéressants,
06:12 dédiés à la santé.
06:13 Après, on a ce que moi, j'appelle le Metaverse des patients.
06:16 C'est que les patients aujourd'hui, c'est des communautés.
06:19 On pourrait prendre un groupe de communautés et aujourd'hui, on est en train de créer
06:21 ce qu'on appelle des référents de santé familiaux dans les Metaverses, où on aura
06:25 par famille une personne qui sera formée au sein de Metaverse à des problématiques
06:30 de santé.
06:31 Alors, simple, parce que ce sont des particuliers, mais qui vont pouvoir aider les familles
06:34 à répondre à ce genre de sujet.
06:35 Après, il y a ce qu'on appelle les méta-hôpitaux.
06:38 Donc ça, on a tous entendu parler en Israël, il y en a beaucoup.
06:41 Et on fait des préopérations sur des avatars dans lesquels on intègre des données médicales
06:46 et qui permettent de sauver des gens qu'on ne pouvait pas sauver avant, parce qu'aujourd'hui,
06:49 on peut faire des préops à la chaîne.
06:51 Après, il y a des sujets intéressants.
06:54 Le Metaverse intègre beaucoup de sujets de blockchain et de crypto-monnaie.
06:57 Et on a aujourd'hui ce qu'on appelle les méta-pharmacies.
07:00 Donc, on a un pharmacien à Paris qui, depuis le 25 janvier, peut payer en crypto sa boîte
07:04 de Doliprane.
07:05 Ça, c'est le début.
07:06 Mais aujourd'hui, on est en train de faire des méta-pharmacies de garde où des avatars
07:09 vont accueillir 24 heures sur 24 des patients qui auront besoin d'avoir un conseil.
07:14 Et l'avatar avec de l'IA pourra être encadré pour donner des réponses de niveau 1.
07:18 Donc ça, c'est des sujets intéressants parce que les pharmaciens sont à l'origine à
07:23 la pointe en termes d'innovation sur ce sujet.
07:25 Ils ont été très vite.
07:26 En trois mois, ils ont pris le sujet à bras-le-corps.
07:27 Alors ça, c'est intéressant parce qu'on voit que dans le secteur de la santé, il
07:31 y a énormément d'espoir.
07:32 Alors évidemment, je suis d'accord avec vous, il faut être pragmatique.
07:36 Mais pour moi, j'ai vu quatre points importants qui pourraient être prospectifs pour l'avenir.
07:41 D'abord, dans les méta-pharmacies, on va partager l'information de manière totalement
07:45 nouvelle.
07:46 On pourra faire des mobs totalement interactifs sur certaines maladies complexes et rares.
07:51 On pourra renforcer la prévention et ça, c'est fondamental.
07:54 Et évidemment, on aura ces agents conversationnels qui feront des diagnostics.
07:58 Et ça, il ne faut pas sous-estimer la puissance de l'IA puisque moi, ça fait six mois que
08:02 je suis sur Tchadisbti.
08:03 Aujourd'hui, on a vraiment des trucs intéressants.
08:05 Et encore, on en est avec la version 3.
08:06 La version 4 arrive dans pas longtemps.
08:08 Après, il y aura ce que moi, j'appelle les nouveaux parcours patients.
08:11 Donc pour moi, la télémédecine, elle sera systématisée et immersive dans tous les
08:16 déserts médicaux aujourd'hui qui ont un hôpital à une heure et demie ou deux heures
08:18 du site.
08:19 On va avoir des vraies réponses qui vont être créées.
08:22 On pourra suivre, et ça, c'est intéressant, les maladies mentales de manière beaucoup
08:26 plus précise.
08:27 J'ai discuté avec un psychologue, Michel Stora, qui a monté son premier cabinet pour
08:31 avatars.
08:32 Donc en fait, il a énormément de patients qui viennent pour leur parler de leur avatar.
08:35 Donc ça, c'est intéressant.
08:36 Et puis, on aura des avatars de soi-même, effectivement, avec les données médicales
08:39 intégrées.
08:40 Après, le troisième point, c'est qu'on pourra faire des nouvelles formations médicales.
08:45 On pourra avoir des cursus certifiants grâce au NFT à la blockchain.
08:48 C'est-à-dire que vous suivez une formation, la blockchain va certifier que vous y étiez
08:51 bien, que vous avez bien eu tel résultat et vous aurez un NFT qui prouvera que vous
08:54 êtes bien certifié de telle spécialité.
08:56 J'ai essayé moi-même une combinaison haptique totale dans une startup au CES.
09:01 Je suis rentré dans un jeu d'escalade.
09:03 Alors, c'est amusant parce que je ne suis pas bon en escalade.
09:05 Évidemment, je me suis pris la falaise dans la figure.
09:08 Quand je suis sorti de la combinaison, j'avais mal ici pendant 20 minutes et mon cerveau
09:12 ne savait plus si j'avais escaladé une vraie montagne ou si j'étais dans un jeu.
09:16 Donc, on pourra vraiment simuler des choses grâce aux combinaisons haptiques.
09:19 Ça va être extrêmement intéressant.
09:20 Sachant que les casques d'Apple qui arrivent au mois de juillet, normalement, c'est la
09:24 réalité mixte.
09:25 Ça veut dire que vous serez dans cette salle et vous ferez apparaître avec le casque des
09:30 hologrammes en plus.
09:31 Donc, vous serez dans une vraie réalité avec des avatars virtuels.
09:35 Et on pourra effectivement modéliser les best practices néo-médicales grâce à ces
09:40 métavères en les gamifiant.
09:43 Le côté gamifiant du métavère est très important.
09:45 On est vraiment dans un jeu.
09:47 On a oublié que la vie était un jeu et là, ça va redevenir possible.
09:50 Et puis, dernière chose qui est important pour moi au sens des cas pratiques de la santé,
09:54 c'est ce que j'ai appelé les BOPA, les blocs opérateurs augmentés, où là, on pourra
09:59 guider par les augmenter les médecins, faire ce qu'on appelle le log graphique surgery.
10:04 Et ça sera aussi des espaces de rencontre.
10:06 Donc, imaginez le métavère comme le futur d'Internet avec énormément d'interactions
10:12 et des technologies comme les NFT et la blockchain qui vont simplifier les échanges, la propriété
10:16 et l'accès.
10:17 On a dit que l'économie du métavère de la santé, c'était 6 milliards aujourd'hui.
10:22 Les projections 2030, c'est 72 milliards.
10:24 Donc, on est sur une accélération extrêmement forte.
10:27 On vous parle aujourd'hui de l'hiver de la crypto, de l'hiver des métavères, etc.
10:31 Moi, je peux vous dire que les brevets déposés depuis 6 mois, ils n'arrêtent pas.
10:34 Et moi, j'ai construit 7 métavères depuis le début de l'année pour des clients.
10:37 Donc, je vous dis que c'est souterrain, mais le champ parading, il est vraiment là.
10:43 Voilà, j'ai terminé.
10:44 Merci beaucoup Emmanuel.
10:56 Alors, la blockchain qui est un des grands sujets sur l'application Web3 en matière
11:03 de santé.
11:04 Cherline, vous êtes docteure en pharmacie, pharmacienne.
11:07 Vous êtes également titulaire d'un MBA digital.
11:09 Vous avez créé en 2020 la société de conseil en e-santé 360 visions et perspectives.
11:14 Et donc, vous conseillez et vous accompagnez au quotidien un certain nombre d'acteurs
11:19 de santé dans le cadre de leur transformation numérique.
11:21 Vous avez capitalisé près de 25 ans d'expérience transversale au sein de l'industrie pharmaceutique,
11:28 à des fonctions managériales, stratégiques et fonctionnelles.
11:31 Et parce que l'innovation en santé, ça constitue un de vos moteurs, vous avez également développé
11:37 QuantiHealth, une solution numérique dédiée aux patients diabétiques de type 2.
11:43 Et vous qualifiez en fait cette solution de véritable compagnon numérique de poche
11:48 qui aide le patient à faire évoluer ses habitudes de vie et à s'engager pleinement
11:53 en fait dans le suivi de son diabète.
11:55 Vous êtes passionné par la data et les enjeux en santé et vous êtes très naturellement,
12:01 dites-vous, intéressé à la blockchain et à son apport dans le système de santé.
12:06 Vous avez identifié le potentiel de la blockchain en matière de santé, vous en avez décodé
12:10 les usages et vous avez produit le premier ouvrage du genre écrit en français « Blockchain
12:17 or not blockchain en santé ». Alors Lynn, on vous écoute.
12:21 Merci.
12:22 Effectivement, quand on parle de metaverse, quand on parle de Web 3.0, on se doute que
12:30 la blockchain n'est pas très loin de tout ça.
12:34 Et ce qui m'a fait m'intéresser à la blockchain, c'est le fait que j'ai travaillé
12:39 beaucoup sur la data, la data en santé, donc qui est une data très sensible.
12:44 Et je me suis dit en quoi en fait la blockchain pouvait être le chénon manquant pour pouvoir
12:52 restaurer la confiance et la transparence autour de cette data en santé entre les
12:58 différentes parties prenantes.
13:00 Parce qu'il est clair qu'en santé, il y a un nombre exceptionnel de volumes, c'est
13:05 à peu près 30% du volume mondial de data.
13:09 Ça se renouvelle tous les 73 jours et on a aujourd'hui seulement que 2% de ces data
13:16 qui sont exploitées.
13:17 Donc quand on voit l'arrivée de l'intelligence artificielle, quand on voit l'arrivée de
13:22 l'ensemble de ces technologies, on sait que ce pourcentage va augmenter et que par
13:26 rapport à tout ça, il y a impérativement de la confiance à avoir autour de ces data
13:32 pour que chacun d'entre nous puisse utiliser l'ensemble des services qui sont proposés.
13:37 Donc c'est vrai que les deux besoins qui sous-tendent l'utilisation de la blockchain
13:43 en santé, c'est déjà d'avoir un nombre de services d'e-santé, d'applications
13:51 qui soient transparents et qui soient sécurisés.
13:54 Et également pouvoir répondre en partie aux problèmes de toutes les violations de
14:00 données dont vous avez entendu ces derniers temps parler, comme au niveau de la PHP ou
14:05 comme au niveau d'autres institutions de santé.
14:09 Alors c'est vrai que quand on parle de cas d'usage en santé, j'avoue qu'il y a
14:16 un premier cas qui vient d'emblée, c'est le cas de l'Estonie.
14:21 Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, en fait c'est une société qui a vécu sous
14:29 la dictature pendant X années et qui est sortie de cette dictature et qui a voulu
14:35 restaurer la confiance envers les citoyens.
14:37 Et c'est devenu en peu de temps la première société digitale au monde qui met le citoyen
14:46 au centre du système et l'état autour.
14:49 Donc en fait ils ont développé un système décentralisé bien en amont de la blockchain
14:56 pour pouvoir sécuriser l'ensemble des 1000 services qui sont proposés à l'ensemble
15:03 des citoyens.
15:04 Ils ont proposé aussi le fait que les données soient des données détenues par l'individu.
15:13 Ils ont décidé qu'il n'y aurait aucune zone blanche, donc internet est partout.
15:17 Ils ont formé toute la population justement à l'utilisation de l'internet.
15:21 Et en dernier lieu, ils ont autour de ce système décentralisé qui s'appelle Xthrowed,
15:27 ils ont rajouté une couche de blockchain pour la santé.
15:30 Et c'est à dire que depuis pas mal d'années, aujourd'hui, les citoyens estoniens peuvent
15:36 retrouver l'ensemble des informations de leur santé, des comptes rendus de santé
15:42 sur cette plateforme.
15:43 Ils peuvent avoir une e-prescription, les médecins, 100% des médecins font de l'e-prescription.
15:49 Ils peuvent avoir leur rendez-vous directement et ils peuvent également payer sur cette
15:54 plateforme.
15:55 En fait c'est devenu un automatisme, chose que l'on a débuté nous ici en France depuis
16:00 plusieurs années, notamment grâce à vous et la feuille de route.
16:02 Donc on y arrive.
16:03 Ça c'était vraiment le cas dont je voulais vous parler, qui était vraiment prégnant.
16:08 Ensuite la blockchain, c'était relativement confidentiel dans le monde de la santé.
16:13 Ça a débuté dans d'autres univers, mais dans le monde de la santé ça a mis un peu
16:16 plus de temps.
16:17 Ça devait représenter à peu près 500 millions de dollars en 2020 et ça devrait représenter
16:23 12 milliards en 2026, ce qui n'est pas encore énorme.
16:27 Cela dit, il est clair que l'arrivée du Covid a permis de mettre en place différentes
16:32 expérimentations sur le sujet.
16:35 Il y a d'autres sociétés qui avaient débuté avant, comme par exemple Meditect pour la
16:40 traçabilité du médicament, pour éviter la contrefaçon dans les pays africains.
16:46 Donc en fait on a une appli et le patient peut vérifier que son médicament est authentique.
16:52 C'est utilisé aussi dans la recherche médicale où il y a énormément de choses à faire,
16:58 notamment en termes de consentement patient, parce que les protocoles peuvent évoluer
17:02 et les consentements peuvent évoluer aussi.
17:04 Il y a Doctor Data qui a breveté un système de consentement dynamique.
17:10 Quel exemple encore ? Il y a encore l'exemple de My Health, My Data, qui est un projet européen
17:18 qui a été drive par un Français notamment, et dont l'objectif est d'obtenir vraiment
17:24 une des plus grandes bases biomédicales ouvertes, qui permet de pouvoir réaliser des recherches
17:33 sur X ou Y sujets.
17:35 Ils ont fait un essai sur quatre hôpitaux, sur la base de 80 000 patients et 71 millions
17:45 de données cliniques, et en fait la mécanique tourne, la mécanique fonctionne, donc maintenant
17:50 il n'y a plus qu'à généraliser.
17:52 Il y a également Quantias, le compagnon numérique des patients diabétiques de type 2, dans
18:01 lequel on analyse les parcours de soins et on fait se coordonner aussi l'ensemble des
18:08 professionnels de santé autour de ça.
18:10 Et donc la blockchain sera utilisée pour aussi tracer et sécuriser l'information.
18:15 Voilà, je pense qu'en terme, j'ai encore plein d'exemples là, mais je pense que le
18:20 temps compte.
18:21 Merci beaucoup Lina.
18:22 En tout cas, moi je rebondis juste sur les deux premières interventions puisque vous
18:32 l'avez compris, moi je n'ai pas du tout une casquette d'ingénieur, de développeur,
18:37 d'accompagnateur de grands projets, je suis juste une juriste avocate qui accompagne
18:42 réglementairement ces projets.
18:44 Mais ce que je trouve intéressant dans les discours qui sont tenus, c'est que là on
18:47 a beaucoup entendu, et je rebondis sur vos derniers mots Lina, le fait que ces technologies
18:55 qui sont ouvertes à travers le Web3, en fait permettent beaucoup de tracer, sécuriser.
19:00 Or ces deux mots, nous en tant qu'avocats, c'est ce qu'on utilise au quotidien, la
19:05 traceabilité et la sécurisation.
19:08 Donc la notion de traceabilité, c'est très intéressant parce qu'effectivement à travers
19:12 la technologie, on a des solutions qui sont réelles et en particulier dans le domaine
19:18 qui est celui de la santé, où cette notion de traceabilité est déterminante dans l'ensemble
19:23 de la construction des projets et ensuite dans la gestion des risques juridiques.
19:27 Et du coup, je trouve très intéressant d'avoir entendu dans vos deux discours respectifs,
19:31 en fait cette notion de sécurité et de traceabilité à travers le développement de la technologie,
19:37 alors que, là je parle aussi toujours de ma casquette, que parfois les juristes ont
19:42 tendance à crier au risque immédiat au développement des technologies et non pas à apprécier
19:49 la technologie comme justement un facteur participant possiblement de la sécurité juridique.
19:55 C'était un petit aparté, mais je trouve que ce point de vue est très intéressant
20:01 et parfois peu développé du côté de ma communauté, qui est la communauté juridique.
20:05 Alors on passe là aussi à un cas d'usage déjà extrêmement réel, développé, puisque
20:12 vous allez nous expliquer, Dostval, ce que vous avez déjà pu réaliser, mais en matière
20:18 de volume.
20:19 Donc vous, vous êtes médecin en santé publique et vous vous qualifiez de développeur par
20:24 passion.
20:25 Depuis 2018, vous êtes cofondateur et responsable technique de CIMANGO, qui est donc de la formation
20:32 en serious game et réalité virtuelle pour le personnel hospitalier.
20:37 Alors vous allez nous dire si c'est personnel hospitalier au sens large, professionnel de
20:40 santé.
20:41 Et l'objectif c'est d'améliorer de manière globale la qualité des soins via des formations,
20:47 alors j'utilise vos mots, ludiques, immersives et efficaces.
20:51 Et vous nous avez déjà indiqué, lorsque nous avons préparé cette table ronde, que
20:55 vous avez pu former plus de 15 000 professionnels par ce biais.
20:58 Donc c'est un cas d'usage extrêmement réel.
21:01 Bonjour à tous, merci d'être venu pour cette présentation.
21:05 Je vais vous faire un petit peu peur pour commencer.
21:08 Dans un service de tranquillité, tous les cinq jours, il y a un événement indésirable
21:14 grave, c'est-à-dire un événement qui peut causer un dommage aux patients.
21:17 Alors ça fait dans un CHU plus de 3000 événements de ce type là, donc vous avez quand même
21:23 plus de chances de sortir en meilleure santé qu'en moins bonne santé, mais c'est quand
21:26 même des choses qui arrivent.
21:28 Alors pourquoi est-ce qu'il y a ces erreurs là ? C'est dû à des problèmes organisationnels,
21:32 des problèmes de matériel, mais aussi des problèmes humains.
21:35 Et la formation est un outil pour améliorer les compétences humaines.
21:39 Il y a trois modalités de formation dans le milieu de la santé.
21:44 La formation classique magistrale, PowerPoint, soit l'infirmière de 50 ans se déplace
21:50 autre part dans un institut, soit il y a un intervenant qui vient et puis on va vous présenter
21:55 des slides comme ça et vous aurez oublié demain 80% de ce que je vais vous dire.
21:58 C'est assez coûteux et il y a beaucoup d'absentéisme puisque les personnes n'ont pas très envie
22:03 d'aller en formation de ce type là.
22:05 Il y a une autre modalité qui est l'e-learning.
22:07 L'e-learning c'est perçu de manière un petit peu réverbative parce qu'il y a du
22:11 texte, de l'image, c'est souvent fait juste pour cocher des cases et dire "j'ai été
22:17 formé".
22:18 Les médecins apprécient ça pas mal parce qu'à 23h ils peuvent faire ça dans leur
22:20 lit mais les infirmiers, les aides-soignants, le personnel paramédical en général n'apprécient
22:25 pas parce que c'est sur un ordinateur, que c'est leur outil de travail quotidien où
22:29 ils utilisent 50 logiciels en oubliant tous les mots de passe tous les jours et donc se
22:32 former avec cet outil ça ne leur plaît pas vraiment.
22:34 Et la troisième modalité que vous ne connaissez peut-être pas c'est la simulation en santé.
22:38 Il y a une quarantaine de centres de simulation en France.
22:41 C'est des gros instituts qui sont en général séparés des CHU qui sont juste à côté
22:47 avec des mannequins et on peut créer des situations, c'est en réel, avec deux personnes
22:53 qui sont autour du mannequin à essayer de le soigner, un formateur qui peut déclencher
22:57 des éblémements et des personnes qui regardent par vidéo interposée et qui critiquent ou
23:00 qui disent qu'il a été bien fait.
23:02 C'est extrêmement coûteux mais c'est un petit peu le nec plus ultra de la formation
23:06 et moi-même en tant que médecin j'aurais aimé être formé avec ce type d'outil mais
23:09 c'est pas à la portée de tout le monde.
23:11 Et bien au milieu de tout ça on a la réalité virtuelle qui est apparue maintenant depuis
23:15 quand même quelques années et qui permet d'allier l'avantage des Sirius Games à l'avantage
23:21 de la réalité virtuelle.
23:22 L'avantage des Sirius Games, je pense que vous les connaissez parce qu'aujourd'hui
23:25 les feedbacks du jeu sont présents même dans nos applications de type WhatsApp, Facebook,
23:29 juste en appuyant sur un bouton on a une petite la serotonine qui arrive, on est content d'avoir
23:33 appuyé sur ce bouton là.
23:34 Et bien les jeux de manière générale c'est le marché le plus important par rapport au
23:37 cinéma, le livre et la musique réunis donc c'est très addictif et ça fonctionne et même
23:41 quand on a été enfant on a appris avec ce type de modalité, avec le Scrabble pour l'orthographe
23:46 etc.
23:47 Donc l'avantage du Sirius Games et l'avantage de la réalité virtuelle c'est immersif,
23:51 la première réaction qu'on a toujours c'est "Waouh j'ai l'impression que j'y étais" mais
23:55 c'est aussi le rêve du formateur puisque vous voyez bien que, bon je vais dire c'est
23:58 un peu comme des ornières pour un cheval, vous êtes concentré sur la leçon et vous
24:03 imaginez au lycée ou au collège si tout le monde disait ça peut-être que les élèves
24:06 ne regarderaient pas leur smartphone.
24:07 Donc voilà on a deux avantages qui sont extrêmement importants et on a développé une trentaine
24:13 de scénarios de formation.
24:14 Donc il faut imaginer une infirmière de 50-60 ans qui n'a jamais joué aux jeux vidéo
24:19 et qui a une re-sensibilisation à faire, des piqûres de rappel par exemple sur l'hygiène.
24:22 Elle peut aller dans la salle de pause ou la salle du cadre et mettre ce casque là
24:27 même si ce qu'on fait fonctionne quand même sur l'ordinateur parce que tout le monde
24:30 et c'est une des limites ne supportent pas la réalité virtuelle et il faut vraiment
24:33 être ouvert à tout le monde et par exemple notre scénario phare c'est ce qu'on appelle
24:38 la chambre des erreurs.
24:39 C'est une pièce qui est reconstituée où on place des erreurs de manière artificielle
24:43 comme par exemple un bracelet qui n'est pas au bon nom du patient ou un flacon de souillissons
24:46 de récolie qui est périmé et le soignant est invité à regarder quelles sont ces erreurs-là
24:51 et un feedback immédiat, une question pourquoi c'est une erreur, comment corriger cette
24:54 erreur-là et puis un score final.
24:55 Évidemment quand la personne a terminé elle peut retourner dans son service parce qu'elle
24:59 y est déjà, elle n'a pas à se déplacer et surtout elle peut comparer avec ses collègues
25:03 "ah t'as fait 80% moi j'ai fait 90%" donc voilà l'émulsion classique des joueurs
25:07 est présente.
25:08 Dans la trentaine de scénarios de formation on a des formations qui sont aussi sur la
25:12 sécurité d'incendie, formation assez réverbative dans les établissements de santé qui concerne
25:15 d'ailleurs toute entreprise et là qui peut toucher le personnel administratif donc on
25:18 ne s'adresse pas qu'aux soignants.
25:20 Alors c'est quoi le rapport avec le métaverse quand même parce que le métaverse c'est
25:23 pas juste de la réalité virtuelle, il y a plusieurs aspects dans le métaverse.
25:27 Déjà il faut être multi-support et c'est très important le métaverse doit être accessible
25:30 depuis des smartphones.
25:31 La notion de l'NFT s'applique à la formation dans le sens qu'on peut accréditer des diplômes
25:36 par exemple mon diplôme de médecin si je le déchirais il n'y a pas grand chose qui
25:39 prouve que je suis médecin et pour moi l'image du NFT c'est que je fais 10 000 photocopies
25:44 que j'aurais partie dans le monde entier.
25:45 Il y a la notion d'avatar, le fait de se recréer en virtuel ça permet quand même
25:51 d'améliorer l'immersion, l'incarnation, on se sent engagé dans la formation même
25:55 si on jouait sur smartphone et c'est un processus classique aussi dans les jeux vidéo.
25:59 Il y a le multi-joueur et le multi-joueur est très intéressant cependant il y a une
26:03 limite c'est la disponibilité du temps des soignants, leur motivation et enthousiasme
26:09 mais aussi tout simplement internet puisque le wifi dans les établissements de santé
26:13 est vraiment catastrophique malgré tous les moyens de l'état mais pour cela.
26:17 Donc voilà dans la formation on a avatar, multi-joueur, NFT et on a dans notre société
26:26 C-Mango une roadmap sur trois ans.
26:29 Cette année précédente on a formé 15 000 personnes, on va en former 30 000 cette année
26:33 et les joueurs adorent vraiment ce type d'outil, ils en demandent, on a une question de satisfaction
26:40 qui apparaît tout à la fin, oui je voudrais d'autres formations de ce type là.
26:43 Donc voilà petit à petit l'infirmière de 50-60 ans qui n'est pas un joueur va entrer
26:48 dans le metaverse.
26:49 Merci beaucoup, votre présentation est extrêmement convaincante et renvoie justement à une
27:04 notion qu'on va aborder avec vous si vous voulez bien Dominique Pont ou quelque part
27:10 j'entends dans votre discours que à travers le jeu le professionnel prend la confiance
27:17 aussi pour justement accéder à la formation alors que vous avez décrit dans votre intervention
27:23 dès le départ justement tous les rejets qu'il pouvait y avoir a priori à d'autres formes
27:28 de formation et c'est l'objet de votre propos si vous le voulez bien Dominique Pont sur
27:33 la confiance numérique.
27:34 Alors Dominique Pont vous présenter serait extrêmement long mais donc je vais résumer
27:39 quelques points vous concernant.
27:40 Vous êtes à la base ingénieur en informatique, vous avez été directeur des services informatiques
27:47 de la clinique Pasteur de Toulouse avant d'en prendre la direction générale pendant plus
27:52 de dix ans.
27:53 Vous êtes créateur d'un incubateur santé numérique et de plusieurs start-up.
27:57 Vous avez pendant quatre ans si vous me permettez, vous avez été l'enthousiasme responsable
28:03 ministériel en numérique en santé.
28:06 Je pense que votre nom sera indéfiniment lié au numérique en santé depuis votre
28:12 passage qui marque un tournant à tous les niveaux aussi bien dans les textes que dans
28:16 le développement réel du numérique dans le secteur de la santé.
28:19 Et depuis janvier 2023, vous êtes directeur général adjoint de DocaPost et l'idée
28:26 était de pouvoir évoquer avec vous cette notion de confiance qui est revenue à mon
28:31 sens dans l'ensemble des interventions dans le rapport du numérique et de la santé en
28:36 général.
28:37 Merci, ça fait classe quand on dit ça mais bon dans la vraie vie tout n'est pas comme
28:42 ça quand même.
28:43 Je vais rebondir sur ce qui a été dit précédemment avec une vision et je ne dis pas que c'est
28:49 la bonne mais c'est mon ressenti de la situation sur ces sujets.
28:52 Donc ça fait 20 ans que je suis sur le terrain, les mains dans le cambouis du réel dans les
28:58 hôpitaux, au gouvernement et ce que je vois depuis 20 ans globalement sur le numérique
29:03 en santé, les données, c'est que c'est le bordel quoi.
29:06 Le fond, la vraie vie c'est ça quoi.
29:08 C'est qu'on va parler de trucs hyper Star Trek etc.
29:12 Dans la vraie vie le généraliste ne reçoit même pas un bête PDF de compte rendu d'hospital
29:16 quand tu sors de l'hôpital.
29:17 Donc voilà, des fois ça craint vraiment quoi.
29:20 Donc il faut arriver à être lucide par rapport à tout ça.
29:22 Moi mon sentiment c'est qu'il y a beaucoup de promesses avec des choses qui vont arriver
29:29 à moyen terme, à long terme et d'autres à court terme.
29:32 Si on prend ce dont on a parlé depuis tout à l'heure, je serais un start-upper aujourd'hui,
29:37 si on prend le sujet du métavers et le sujet de la réalité virtuelle, pour moi il faut
29:41 plus orienter professionnels de santé aujourd'hui que patients.
29:44 Je pense qu'il y aura des cas d'usage beaucoup plus rapides chez les professionnels de santé,
29:48 notamment la simulation de situation de soins dans un bloc opératoire.
29:53 Ce que tu as dit tout à l'heure, la chambre des erreurs, on a fait un bloc opératoire
29:57 des erreurs.
29:58 C'est très compliqué à faire dans la vraie vie.
29:59 En réalité virtuelle c'est assez simple.
30:01 Une situation d'urgence en bloc opératoire quand ça merde et qu'il faut très vite
30:05 prendre sa position autour de la table opératoire, ça c'est hyper adapté en fait.
30:10 La réalité virtuelle, c'est quasiment impossible à faire en vrai.
30:14 Et ça les soignants, même si ça les embête de faire des trucs trop numériques, ils disent
30:19 non là ça vaut vraiment le coup parce que là ça nous aide vraiment dans notre métier.
30:21 Donc pour moi, ça, ça va marcher.
30:23 Si on prend le sujet de la blockchain, par essence on se dit quand même que la santé
30:29 c'est réparti, il y a besoin de transparence, il y a besoin de sécurité, il y a besoin
30:35 de traçabilité sur tout un tas de choses et pourtant ça ne prend pas.
30:38 Ce qui est marquant c'est que la plupart des plateformes qui se développent, même
30:42 l'Estonie, c'est gamelé avec une cyberattaque, ils ont planté le pays pendant un bon moment.
30:46 Donc il y a un sujet autour de ça et pour moi, un des sujets qui va arriver naturellement
30:52 sur la blockchain dans le secteur de la santé, c'est la notion de consentement.
30:55 En partant du principe que le consentement c'est monsieur et madame tout le monde qui
30:59 va le donner sur l'accès aux soins.
31:01 Je ne sais pas par exemple si on dit tous les hôpitaux, dès qu'on revient à l'hôpital
31:05 on refait une carte de groupage pour connaître le groupe sanguin, ça craint, ça veut dire
31:10 on dépense un argent fou, chaque fois on refait tout alors que si on avait sécurisé
31:14 un groupage sanguin une bonne fois pour toutes, on est sûr qu'on ne se plante pas avec
31:19 une pérennité, une péremption, là franchement ça serait collectivement bien pour tout
31:23 le monde.
31:24 L'accès aux données aussi, je dis oui, moi je veux bien participer à la recherche
31:28 clinique parce que je veux donner mes données de santé pour mon pays, pour la recherche
31:32 mais j'aimerais bien tracer et être sûr qu'on ne me les pique pas mes données.
31:35 Tous ces sujets de consentement, moi je pense que c'est les premiers cas d'usage qui vont
31:38 arriver à relativement grande échelle en tout cas en France et en Europe autour de
31:42 la blockchain.
31:43 Et après il y a tout le sujet IA où là maintenant c'est vraiment en train de se constituer
31:48 sauf que la data à la base qu'on produit dans le système de santé elle est un peu
31:52 pourrie à la base dans plein de cas donc bon on va un peu galérer là-dessus.
31:56 Mais là il y a déjà des cas d'usage qui marchent direct dans les hôpitaux en production
32:00 je veux dire.
32:01 Je vous ai dit le codage de facturation de ma clinique c'était à peu près un tiers
32:05 c'était fait par de l'IA, un tiers c'était fait automatiquement.
32:08 Il y a maintenant intégré directement dans des endoscopes, la détection de tumeurs au
32:14 moment où on fait l'endoscope et puis c'est directement des algorithmes à base d'auto-apprentissage
32:18 en robotique aussi chirurgicale, il y a de l'apprentissage.
32:21 Donc ça c'est en train de venir petit à petit sauf que notre sujet numéro un c'est
32:25 de structurer la data et de donner une confiance sur la sécurité des données de santé parce
32:30 que moi j'ai pas envie franchement, j'ai pas envie que mes données se retrouvent sur
32:33 des serveurs en Californie à des fins marchandes, j'ai pas envie de ça.
32:36 Et donc le fond pour moi sur la question de la confiance sur toutes ces techno c'est
32:40 que la santé c'est un secteur qui à la base c'est un secteur d'humanisme.
32:44 En gros c'est quoi la santé ? C'est des humains qui prennent soin d'autres êtres
32:48 humains donc si nous on n'est pas humanistes, personne ne va l'être.
32:50 Et donc ce sujet d'humanisation de la technologie comment on fait en fait ? C'est quoi ? Et
32:54 pour moi la base de la confiance c'est humaniser le truc.
32:57 Et pour moi la clé c'est de dire le boss c'est monsieur et madame tout le monde,
33:02 c'est le citoyen, il faut faire confiance au citoyen.
33:04 Même s'il y a des tout bibles, même s'il y a des mecs qui ont bossé dans les ministères,
33:07 même s'il y a des spécialistes de techno etc.
33:09 Le patron, celui qui doit décider à qui l'on fit les clés du camion c'est le citoyen
33:14 français.
33:15 Ma tati dans la riège elle a le droit de décider du consentement sur ses données de
33:19 santé et elle est pas geek mais elle est pas con.
33:21 Et en fait il faut faire ce pari là de donner les outils pour monsieur et madame tout le
33:25 monde en leur faisant confiance aux gens.
33:26 Et si on met en place la technologie, toutes ces nouvelles technologies où on dit mais
33:31 en fait le fond de la philosophie c'est redonner la main aux citoyens sur l'accès à leurs
33:35 données, le consentement, c'est eux qui choisissent ce qu'ils font et qui donnent
33:40 les consentements dans le cadre de leur parcours de soins.
33:42 Toutes les techno qui vont être mises à disposition du citoyen où c'est lui le boss,
33:46 c'est ça qui va changer le jeu.
33:47 Et très sincèrement moi j'essaie humblement de porter une philosophie comme ça au gouvernement
33:52 de dire ben non le patron c'est pas le président de la république, le patron c'est
33:56 ma tatie quoi.
33:57 Et ben en fait cette vision là, si les techno-filles, les jeunes start-upers, ils ont cette vision
34:02 citoyenne et humaniste et qu'ils raisonnent comme ça by design, à ce moment là on va
34:07 changer le jeu et on apportera vraiment quelque chose d'utile pour les gens, utile pour
34:11 le système de santé.
34:12 Si on ne raisonne pas citoyen, on fera des conneries.
34:14 Voilà le fond de ma pensée.
34:15 L'avocate juriste, jeune Huron que je suis, voit du petit lait en vous écoutant, en
34:28 replaçant le consentement au cœur du dispositif qui a toujours été un des fondements de
34:33 la construction de tout ce qui a pu se développer en termes de technique, avant même de parler
34:38 de technologie en matière de santé et qui à mon sens, je partage complètement avec
34:44 vous, est la base en fait de tout.
34:47 Alors, puisqu'on remet l'usager tout le monde au cœur du système, est-ce qu'on
34:52 vous remet vous tous au cœur du système et avez-vous des observations, des questions,
34:57 la volonté de pouvoir partager avec les intervenants dans un rapport humain direct avant de pouvoir
35:04 les recontacter via différentes formes technologiques dans l'avenir ?
35:09 Oui, je ne suis pas sûre qu'on va vous entendre.
35:24 Oui, merci pour ces interventions très intéressantes.
35:29 Je me posais la question, parce que par exemple, une interface à laquelle on a tous accès
35:35 en santé par exemple, ça va être au Doctolib.
35:38 Aujourd'hui, on sait très bien qu'on peut aussi charger des documents sur Doctolib et
35:42 là-dessus, on sait que ça… moi personnellement, je ne sais pas où elle est la donnée, vous
35:47 parliez qu'en Estonie, les gens étaient propriétaires de leurs données et ça fait
35:50 partie des questions, je pense, qui sont soulevées autour de ça.
35:55 Confier ce genre de choses à des startups plutôt qu'à des entreprises gérées par
35:59 le gouvernement, est-ce que ça va permettre de ce que ça prenne ce genre de…
36:06 Bon, moi j'ai un avis hyper tranché sur le sujet.
36:10 Donc, je travaillais 4 ans pour le gouvernement pour redonner le lead à l'État, justement
36:16 sur les données de santé.
36:17 Donc, il y a une plateforme qui s'appelle MonEspaceSanté qui est ouverte à tous les
36:21 citoyens gratos, qui est hébergée en France, qui est portée par la puissance publique
36:27 et dans laquelle vous pouvez stocker et demander à stocker toutes vos données de santé,
36:32 y compris les données dans le parcours de soins de Doctolib.
36:35 Donc, évidemment, il y a eu un rapport de force avec Doctolib.
36:38 Moi, je connais super bien Stanislas et je lui ai dit non, ce n'est pas à toi de faire
36:42 le carnet de santé numérique des Français parce que même si tu as la BPI dans ton capital
36:46 et tu es une super boîte française, rien ne me dit que demain tu ne seras pas Américain
36:51 ou Chinois et donc moi, je ne veux pas participer à ça.
36:53 Si tu étais…
36:54 Globalement, on avait la sécurité que tu restes Français, tu aurais une alliance entre
36:57 les pouvoirs publics Français et les industriels Français et ça, à mon avis, c'est un
37:01 bon plan.
37:02 Et ça date, l'endroit où vous avez la main vraiment d'un point de vue déontologique,
37:06 juridique sur vos données de santé, c'est dans mon espace santé et mon espace santé
37:10 d'ici à peu près trois ans aura multiplié à peu près par 200 le nombre de données
37:15 de santé qui circulent en France aujourd'hui par des canaux sécurisés.
37:18 Tous les hôpitaux vont être connectés, tous les médecins généralistes vont vous
37:21 pousser, tous les labos de biologie vont vous pousser les résultats, les cabinets de radiologie
37:26 et ces boîtes-là qui créent des systèmes parallèles un petit peu à cette vision un
37:30 petit peu souveraine, ils vont devoir rentrer dans le rang en disant que les données que
37:34 vous gérez, vous devez aussi les pousser aux citoyens dans un canal et dans un réceptacle
37:39 citoyen et régalien.
37:41 Donc, c'est là-dedans qu'il faudra stocker vos données de santé si vous voulez militer
37:46 pour une vision souveraine.
37:47 D'accord, merci.
37:48 Juste les données de santé de mes enfants, du coup, elles pourront aussi terminer là.
37:54 Oui, c'est le cas aujourd'hui.
37:55 En fait, vos enfants, ils ont déjà mon espace santé qui est ouvert et vous avez la possibilité
37:59 de gérer le compte de vos enfants.
38:02 Mais leurs données, elles seront mises là, vous pouvez déjà vous-même les ranger,
38:05 les sécuriser, les partager avec des professionnels de santé.
38:08 Il y a une messagerie sécurisée de santé et petit à petit, directement de votre pédiatre,
38:13 il poussera un compte rendu, une ordonnance directement dans mon espace santé.
38:17 La galère qu'on a avec ce sujet, c'est que depuis 20 ans, l'État n'avait fixé
38:21 aucune règle.
38:22 Donc, chaque éditeur de logiciels de France avait développé ses normes.
38:25 Maintenant, il faut tout remodifier un par un, logiciel par logiciel, médecin par médecin,
38:30 etc. pour faire un connecteur pour envoyer avec un format unique.
38:33 Et c'est cette galère qui nous met 3, 4, 5 ans avant que tous les logiciels soient modifiés.
38:38 Mais petit à petit, ça va pousser dans l'espace numérique.
38:41 Et donc, vous avez des territoires où ça y est, il y a une grosse partie des données
38:44 qui sont en train d'être poussées aux citoyens.
38:46 Merci.
38:47 Bonjour, je suis très sensible à ce que vous racontez, puisqu'effectivement, on travaille
39:00 dans le milieu médical et hospitalier.
39:02 Et j'ai une question qui me vient à l'esprit, c'est qu'on travaille quand même dans un
39:06 milieu qui est très conservateur.
39:07 On les comprend parce qu'ils ont beaucoup de difficultés à gérer au quotidien.
39:11 Et aujourd'hui, j'ai quand même une interrogation quant à la possibilité de faire changer cet
39:15 écosystème vers des environnements peut-être plus digitaux, plus connectés.
39:22 On parlait du Wi-Fi, on le rencontre tous les jours à l'hôpital avec nos machines.
39:26 Et même aussi, par exemple, pour la data en elle-même, de faire en sorte de capitaliser
39:32 aujourd'hui de l'information et d'entraîner des machines à résoudre des problématiques.
39:38 Aujourd'hui, on a encore un petit peu de difficultés à rentrer dans ces écosystèmes-là.
39:41 Et pour faire comprendre à ces acteurs qu'on va améliorer leur quotidien, mais que forcément,
39:45 ce n'est pas forcément tout de suite.
39:48 Donc, je serais curieux d'avoir votre avis sur ces sujets-là.
39:50 Je démarre, après je vous passe la parole.
39:54 J'ai passé 20 ans dans un hôpital.
39:59 Donc, transformer, moderniser, c'est du taf.
40:05 Ça, c'est clair.
40:07 En gros, moi, je dis toujours ça aux startuppers qui se lancent dans le secteur de la santé.
40:13 Tu fais ton BP, tu le fais hyper prudent.
40:15 Et une fois que tu l'as fait, tu multiplies par deux le temps qu'il te faudra.
40:19 Voilà, c'est ça la santé.
40:21 Ça avance à la vitesse de la tectonique des plaques, la santé.
40:23 Il ne faut pas… C'est comme ça.
40:25 Ça fait partie du truc.
40:26 Mais par contre, ce que je crois, c'est que tu vas trouver de plus en plus quand même
40:32 de gens qui ont envie d'avancer.
40:33 Et si tu montres que tu apportes quelque chose qui est humain à la base pour les soignants
40:38 et que derrière, tu as vraiment réfléchi au sujet de sécurité, de conformité juridique
40:43 et d'éthique, même si ça prend du temps, tu vas acter quelque chose et une confiance
40:48 avec l'hôpital.
40:49 Et je vais te dire un truc, tu as des éditeurs dans la salle, une fois que tu y es, tu ne
40:53 bouges plus.
40:54 Donc, c'est chiant d'y rentrer, mais si tu acquiers la confiance et que tu apportes
40:57 un service humain, une fois que tu y es, tu y es.
40:59 Voilà, mon feeling, c'est ça.
41:00 Test, test.
41:05 Je rajoute que la Fédération Hospitalière de France a sorti une documentation très
41:10 intéressante sur, pour les startups, comment travailler avec la santé, pour les hôpitaux,
41:14 comment travailler avec les startups.
41:15 Et c'est aussi des outils qu'il ne faut pas hésiter à leur envoyer pour qu'ils
41:17 sachent comment faire, parce que les startups, ça reste des choses un peu bizarres quand
41:20 même pour eux.
41:21 Moi, je vais juste compléter la question à la tête des jeunes parce que nous, on
41:26 a fait pas mal d'enquêtes sur les générations Alpha.
41:28 Les générations Alpha, pour un exemple, ils ont plus de vêtements virtuels que de
41:31 vêtements réels aujourd'hui.
41:32 Donc, je pense que techniquement, les barrières vont céder rapidement avec ces sujets-là.
41:37 Moi, j'ai beaucoup travaillé avec Israël sur les méta-hôpitaux.
41:40 Alors là-bas, tout est plus simple qu'en France, mais on se rend compte que la solution,
41:43 elle vient vraiment des jeunes de 18-20 ans qui, pour eux, ils ne voient pas les choses
41:47 autrement que comme ça.
41:49 Et un petit tuyau aussi, là, tu regarderas sur les sites ministériels, il y a une initiative
41:57 qui a été lancée par le gouvernement qu'on appelle les tiers lieux d'innovation numérique.
42:03 En fait, c'est de l'argent qui est donné à des groupements sur le territoire français.
42:07 Donc, ça peut être des hôpitaux associés à des maisons de santé ou à des EHPAD.
42:13 Et en fait, ils reçoivent de l'argent, c'est des consortiums.
42:16 Ils reçoivent de l'argent justement pour favoriser l'accès à l'innovation et
42:20 le test d'innovation de start-upers au sein de l'hôpital et pas à des fins, cette
42:25 fois-ci, d'amélioration des soins, mais de tracter l'économie française.
42:31 Et donc là, c'est des guichets.
42:33 Donc, il y en a 10 qui ont été sélectionnés sur la première vague et il y en aura sur
42:36 les deux prochaines années, deux autres vagues de 10.
42:39 Donc, en tout, il y en aura 30 en France.
42:41 Et donc, eux, leur job, c'est de faire ça.
42:42 Donc, normalement, ils ne sont pas censés t'envoyer bouler puisqu'ils sont payés
42:46 pour recueillir les start-up.
42:48 Juste une question par rapport à ça, parce que justement, je suis rentrée en contact
42:54 avec le CHR de Lille qui justement met en place ça depuis le 26 janvier.
42:58 Ils me disaient qu'ils avaient le financement uniquement pour le soutien de deux start-up
43:02 ou de deux financements en fait.
43:04 En fait, il y a un financement qui est donné de façon pérenne pour faire tourner la structure
43:10 d'incubation de l'innovation.
43:11 Et ça, ils l'ont.
43:13 Et normalement, tu le dimensionnes pour à peu près entre 15 et 20 projets par an.
43:18 Donc, ils ont d'abord de l'argent pour le fonctionnement.
43:20 Et en plus de ça, il y a une deuxième enveloppe projet par projet.
43:23 Et donc là, en fait, ils candidatent et ils demandent une enveloppe supplémentaire pour
43:27 supporter un projet.
43:28 Et donc, eux, ils ont dû en avoir deux, mais ils peuvent en candidater pour cinq l'année
43:31 prochaine, etc.
43:32 Mais déjà, ils ont du fric pour faire tourner leur incubateur.
43:35 Donc, tu es censé aussi pouvoir être accueilli quand même.
43:40 Je rajoute aussi que l'argent est le levier le plus important.
43:46 Et par exemple, il y a maintenant une indexation d'une certaine partie du financement sur la
43:49 qualité.
43:50 Donc, par exemple, nous, ça nous aide parce que sinon, les établissements ne touchent
43:52 pas l'argent.
43:53 Et c'est la même chose pour tout ce qui est hôpital numérique.
43:55 Et la meilleure façon de vendre du numérique à des hôpitaux, c'est d'envoyer des courriers,
44:01 des brochures, des flyers et de téléphoner et de venir dire bonjour en vrai.
44:06 Voilà.
44:07 Aujourd'hui, c'est encore ça.
44:08 Et les congrès aussi, où on se parle en vrai, c'est ce qui fonctionne le mieux aujourd'hui,
44:12 bien plus que le mail des publics ni nos compagnies.
44:14 Ouais, puis t'as une bonne tête, tu plairas aux infirmières.
44:20 Merci en tout cas.
44:26 Excusez-moi, du coup, une question un peu plus politique.
44:39 On sait aujourd'hui que les soignants sont souvent un peu sous tension.
44:43 Je pense qu'il y a des sujets sur le manque de personnel hospitalier, sur la pression
44:46 qu'il y a.
44:47 Il me semble qu'aujourd'hui, une infirmière reste en poste sept ans à l'hôpital avant
44:51 de partir vers d'autres cieux.
44:54 Est-ce qu'il n'y a pas une certaine frustration de la part des équipes soignantes que de
44:58 l'argent aille plus dans la technologie que dans le soutien de l'humain, des ressources
45:05 humaines ?
45:06 Juste, je te donne un petit chiffre.
45:07 Le budget annuel moyen d'un hôpital consacré au système d'information par rapport au
45:13 chiffre d'affaires, c'est entre 1,8 % et 2 %.
45:17 Donc, ce n'est pas le numérique qui pique de l'argent au salaire des soignants.
45:24 Que tu puisses critiquer le fait qu'il y a des bâtiments délirants pharaoniques
45:29 où ils n'ont pas été capables de négocier les prix et que là, il y a des milliards
45:33 qui ont été engloutis dans des projets délirants bâtiments, là, ça se questionne vraiment.
45:38 Mais le numérique, on est à la bourre.
45:39 C'est plutôt au contraire qu'on n'investit pas assez le numérique pour simplifier la
45:43 vie des soignants.
45:44 C'est l'inverse.
45:45 Et quand tu discutes avec les infirmières, si tu arrives vraiment, les soignants, ceux
45:48 qui galèrent vraiment ou les aides-soignants, ceux qui galèrent vraiment, ils te disent
45:51 « Mais si tu me simplifies la tâche au quotidien avec un outil numérique qui marche bien,
45:55 où j'ai moins de clics, etc. », eux, ils ne critiquent pas.
45:58 Ils vont critiquer un projet pharaonique de l'hôpital en disant « On n'a même
46:02 pas de quoi, des crayons à la fin de l'année ».
46:04 Mais en fait, le numérique, c'est le parent pauvre au contraire dans la culture hospitalière.
46:08 Il faut vraiment se rendre compte de ça.
46:10 C'est trois ou quatre fois inférieur à d'autres secteurs d'activité en budget
46:13 consacré parce qu'il y avait une culture qui était très béton et pas très numérique
46:16 depuis très longtemps à l'hôpital.
46:18 D'accord, merci.
46:20 On arrive sur la fin de la conférence, mais c'est vrai que moi, je n'ai qu'un
46:29 seul mot pour vendre, du point de vue pas forcément juridique, mais le fait d'apporter
46:34 du numérique dans ces univers dans lesquels moi-même, j'évolue depuis presque 20 ans.
46:40 En fait, est-ce que ça facilite les choses ?
46:42 C'est toujours, quel que soit le projet d'ailleurs, en numérique ou autre, à partir
46:46 du moment où c'est vécu comme une usine à gaz, et ce n'est pas propre si je peux
46:50 me permettre, à l'univers de la santé au demeurant, même si la sensibilité est
46:53 encore plus forte.
46:54 Et si à ça, on ajoute le fait qu'on n'a pas vérifié les conformités juridiques,
46:59 éthiques, et que tout part en chaîne à partir du moment où le projet était censé
47:03 se mettre en œuvre, là, c'est le contre-productif à 150 %, en fait.
47:10 On arrive au terme de cette table ronde trop courte, sans doute, sur ces sujets, mais à
47:17 mon sens, qui permet déjà d'avoir une approche, et c'est ça que je trouve très
47:22 intéressante, vraiment positive.
47:24 C'est-à-dire que la technologie dans le domaine de la santé, et c'est tout compte
47:27 fait la conclusion à laquelle on est arrivé, oui, ça peut être un outil de facilitation,
47:31 de facilitation dans l'opérationnel, de facilitation dans le juridique, de facilitation
47:37 dans la formation, de pouvoir amener des gens là où ils ne seraient pas forcément allés
47:40 dans le domaine de la santé, et même du point de vue patient.
47:43 Moi, je me souviens quand même qu'on a quand même complètement renversé le paradigme,
47:48 c'est-à-dire que le patient qui n'aurait jamais fait confiance à une intelligence
47:53 artificielle il y a encore 15 ans, si aujourd'hui, vous lui dites qu'il y a une machine qui
47:59 est capable de regarder ses radios, plutôt que le radiologue qui va voir en face de lui
48:02 avec ses lunettes, il vous dira "mais moi, pourquoi vous ne me donnez pas la machine ?"
48:06 Donc on a renversé le paradigme même de ce point de vue-là.
48:09 Alors, je rejoins Dominique, ça ne veut pas dire que tout va se développer de manière
48:14 extraordinaire du point de vue du patient, mais le paradigme, on l'a dépassé en fait.
48:20 Donc le numérique en santé, c'est une réalité, et nombreux côtés, et professionnels, et
48:26 usagers voient le numérique comme un outil qui apporte quelque chose et critiquerait
48:33 le fait qu'on ne le mette pas à leur disposition.
48:35 Voilà, c'est vraiment ça le changement, et c'est d'ailleurs comme ça que ça a été
48:39 vu aussi d'un point de vue normatif, lorsqu'il y a eu cette critique majeure et ce fantasme
48:45 de désincarner l'humanisme, de dire "mais le numérique est avant tout une avancée dans
48:53 le domaine de la santé avant de constituer un facteur de risque, et notamment de risque
48:57 juridique".
48:58 Donc on a des bases pour pouvoir avancer, même s'il faut effectivement s'accrocher.
49:03 Un grand merci à vous tous pour votre attention, et surtout un grand merci à nos quatre rois
49:11 de la réalité virtuelle qui repartent avec leur petit sac de Mary Poppins.
49:16 Merci à tous, il fallait que je le place, pour le recrutement des développeurs et l'Edev.
49:22 - Merci. - Merci à vous.
49:23 [SILENCE]

Recommandations