Vendredi 8 septembre 2023, SMART ÉDUCATION reçoit Julien Breuilh (directeur relations entreprises, Groupe EDC Business School) et Éric Trousset (Directeur des Relations Externes de la BU Media, La Poste)
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans cette nouvelle saison de Smart Education,
00:13 votre rendez-vous dédié à l'éducation de demain, aux nouvelles formations, nouveaux métiers, nouvelles pédagogies,
00:20 mais également aux nouvelles technologies de l'éducation.
00:23 Aujourd'hui et comme chaque mois, désormais, nous ferons un focus sur un duo.
00:27 D'un côté, une entreprise, de l'autre, une école.
00:30 Leur lien dans l'organigramme des établissements de l'enseignement supérieur n'a jamais été aussi étroit.
00:35 Chacun y trouve son compte, un vivier de talents pour l'une, une opportunité de fournir des cours de meilleure qualité
00:41 et au plus près des besoins d'un secteur pour l'autre.
00:44 Ce qui est bien, c'est que nous allons pouvoir zoomer sur un cas très concret aujourd'hui,
00:48 celui de la relation entre l'EDC Business School et le groupe La Poste.
00:52 Julien Breuil, directeur relations entreprises à l'EDC Business School, est avec nous, il nous accompagne aujourd'hui. Bonjour.
00:57 Bonjour.
00:58 Bienvenue sur ce plateau, Julien Breuil, merci beaucoup d'être avec nous.
01:01 Eric Trousset, directeur des relations externes de la BU Média chez La Poste, nous accompagne également. Bonjour.
01:06 Bonjour.
01:07 Bienvenue à tous les deux sur le plateau de Smart Education.
01:10 Julien Breuil, ma première question, elle est assez simple. Comment vous vous êtes choisis tous les deux ?
01:14 Qu'est-ce qui vous a réuni ?
01:16 Alors, finalement, c'est presque Eric qui pourrait mieux répondre que moi
01:19 parce que finalement, c'est La Poste qui est venue nous voir avec une demande de besoins.
01:23 Et la manière dont on fonctionne, nous, en tant qu'école, c'est toujours de bien appréhender les besoins de l'entreprise
01:29 et de voir comment on peut y répondre.
01:31 Si je synthétise, j'ai envie de dire qu'il y a trois types de besoins.
01:33 Une entreprise a besoin d'un stagiaire et d'un alternant.
01:36 On regarde si on a quelques étudiants qui sont disponibles ou on met en place des sessions.
01:40 Une entreprise a envie de prendre position sur un sujet pour valoriser sa marque employer,
01:45 ce que moi j'appelle parfois des sujets un peu plus sociétaux.
01:48 On met en place une conférence.
01:50 Et puis, il y a le dernier cas sur lequel on a travaillé ensemble, notamment avec La Poste,
01:54 c'est l'accompagnement dans un cours via un cas pratique
01:58 qui vient justement, c'est le cas de le dire, mettre en pratique le savoir théorique
02:02 que les étudiants ont suivi pendant l'année.
02:04 Et donc, c'est dans ce cadre précis qu'on a mis en place ce partenariat-là avec La Poste.
02:08 Plus d'autres choses, mais on y reviendra tout à l'heure.
02:10 Oui, on va rentrer dans le détail. Je me permets une question pour rebondir sur ce que vous dites.
02:13 Est-ce qu'il y a un modèle d'entreprise que vous avez l'habitude de privilégier, vous, à l'EDC ?
02:16 Ou est-ce que si vous sentez, en effet, comme vous disiez, que vous arriveriez à répondre aux besoins de cette entreprise,
02:22 vous dites oui, vous signez ?
02:24 Concrètement, on a deux approches.
02:26 On a une approche qui est très pragmatique, où effectivement, on essaye de se rapprocher des grands groupes.
02:30 Pourquoi ? Parce que les grands groupes ont une réelle attractivité de nos étudiants.
02:34 Et puis après, on a ce qui est l'ADN de l'EDC Paris Business School,
02:37 c'est qu'on a beaucoup d'étudiants qui sont positionnés dans des PME, naturellement.
02:40 Et donc, naturellement, on travaille ces étudiants qui sont déjà placés dans les entreprises
02:43 pour renouveler les partenariats.
02:45 Donc, on a cette approche un peu en dual, j'allais dire, pour toucher toutes les entreprises.
02:49 Alors, Eric Troussat, je retourne la question.
02:51 Qu'est-ce qui vous a poussé à vous rapprocher de l'EDC Business School ?
02:54 Je ne sais pas, avec combien d'écoles vous collaborez ? Est-ce que c'était la première ?
02:58 Alors, moi, je collabore avec une douzaine d'écoles et d'universités.
03:03 En fait, tout est parti d'un constat assez simple.
03:06 C'est que, moi, je travaille dans une business unit de La Poste,
03:11 La Poste est quand même une très grande maison, et qui porte toutes les solutions marketing
03:15 que l'on peut proposer aux entreprises, petites et grandes.
03:18 Dans les solutions marketing, on a effectivement aujourd'hui beaucoup de solutions digitales,
03:23 ça c'est dans l'air du temps, mais on a aussi des métiers historiques
03:26 qui sont liés au marketing direct et à la distribution de prospectus.
03:30 Et là, quand on s'adresse à un public de jeunes, ça leur paraît très éloigné.
03:34 Déjà, la télévision, c'est le média des parents.
03:37 Alors, quand on parle de la boîte aux lettres, c'est presque ésotérique.
03:40 Et donc, l'idée, c'est de se rapprocher d'écoles de commerce qui ont des cursus marketing
03:46 pour aller au devant des étudiants et qu'ils aient en tête finalement le fait que,
03:51 dans la panoplie des solutions que demain, ils pourront mettre en œuvre quand ils seront en entreprise,
03:57 bien sûr qu'il y a du TikTok, il y a du Twitch avec lesquels ils vivent tous les jours,
04:01 mais il y a aussi d'autres leviers, et notamment le levier boîte aux lettres.
04:05 Et puis, c'est aussi une occasion de leur raconter la transformation d'une entreprise comme La Poste.
04:11 J'ai l'habitude de commencer mes cours en leur demandant l'image qu'ils ont.
04:15 A chaque fois, c'est la voiture jaune, c'est le facteur.
04:18 Oui, c'est une réalité, on en a presque 80 000 facteurs qui passent tous les jours, partout.
04:23 Mais La Poste, c'est bien autre chose.
04:26 Par exemple, plus de 40% du chiffre d'affaires se fait à l'international.
04:29 Et rien que ça, déjà, vous avez des étudiants qui ouvrent grands les yeux parce qu'ils n'imaginent pas...
04:33 Que La Poste est un groupe international.
04:36 Voilà. C'est pour ça que j'ai, depuis deux ans, pris un peu mon métier initial, qui est de faire de la prospection,
04:43 et d'aller au devant des écoles.
04:46 Alors, ça marche ou pas, ça dépend aussi, parfois ça prend un peu de temps.
04:51 Mais pour dire, voilà, j'ai des choses à raconter qui me semblent intéressantes auprès de ce jeune public,
04:56 sur la transformation du groupe, et puis parmi les exemples de transfo, il y a celui des métiers de la communication.
05:02 - Vous avez un tout petit peu initié à quoi ressemble ce partenariat, Julien Breuil, tout à l'heure.
05:08 Comment ça commence, une relation école-entreprise ?
05:11 Est-ce que ça commence toujours par un événement ponctuel, c'est-à-dire on se rejoint sur une chose
05:17 pour après établir une collaboration, je ne sais pas, à plus long terme ?
05:20 C'est comme ça que ça se passe au début ?
05:22 - Moi, personnellement, c'est ma conviction, c'est aussi la conviction souvent de nos partenaires.
05:26 On prend nos marques, on essaye de mettre en place une première opération.
05:31 Et puis si l'opération s'est bien passée, on la développe progressivement, on essaie d'étoffer.
05:35 C'est comme un premier rendez-vous, j'allais dire, quelque part, on prend nos marques et puis on voit.
05:39 Donc c'est vrai que le premier rendez-vous qu'on avait fait avec Eric, ça n'a pas été directement d'intégrer La Poste dans la pédagogie,
05:45 ça a été plutôt de le faire intervenir dans un comité de perfectionnement,
05:49 avec l'objectif que Eric et La Poste nous donnent un peu quelques inputs sur comment évoluent les métiers,
05:56 notamment sur le marketing digital et de manière générale, et une appréhension de comment on délivre aujourd'hui nos cours,
06:01 quels sont les savoir-faire qu'on programme.
06:03 - Pour ceux qui nous regardent, c'est quoi un comité de perfectionnement ?
06:05 - Un comité de perfectionnement, c'est un comité qui arrive une fois par an, global,
06:10 sur lequel on a les responsables de spécialisation de notre école, plus différentes entreprises,
06:15 qui viennent partager aujourd'hui comment ça se passe dans leur entreprise en termes de recrutement.
06:19 Mon parti prétend d'avoir à chaque fois deux structures qui ont des recrutements d'un air très généraliste
06:25 et de faire intervenir aussi quelques spécialistes pour avoir une vision plus précise sur certains métiers.
06:30 Ça nous permet d'échanger et de faire évoluer nos programmes pour que nos programmes soient en adhécation avec les besoins des entreprises.
06:35 - Oui, c'est ça, faire émerger les besoins du secteur et vous être au plus près de ça pour former les étudiants.
06:41 - L'objectif, c'est d'avoir un matching entre ce qu'on délivre en termes de cours et de programmes
06:46 et ce que les entreprises ont besoin, d'où ce comité de perfectionnement qui est vital.
06:50 - Eric Trousset, ça fait un an que vous travaillez ensemble,
06:53 ça va être la deuxième année là où vous signez avec le DC Business School.
06:56 Qu'est-ce qui s'est passé lors de cette première année ? Intervention de votre part dans les cours ?
07:01 C'est ce que vous disiez, quoi d'autre ? Expliquez-nous.
07:03 - Ça a commencé par le comité de perfectionnement qui est toujours intéressant d'abord d'écouter des confrères,
07:10 d'écouter aussi des responsables pédagogiques sur la manière dont ils portent les cours.
07:16 On a finalement un échange qui est aussi enrichissant pour nous par rapport à la perception qu'on peut avoir demain
07:24 de ces étudiants qui viennent en alternance, en stage, en CDD ou en CDI.
07:31 Et puis après, il y a effectivement le montage d'une masterclass où là j'ai pu en faire sur deux cursus, c'était deux fois deux heures.
07:45 Là on est face aux étudiants, face à leurs interrogations, la poste qui intervient c'est parfois pour eux étonnant.
07:57 On n'est pas une licorne, on n'est pas une start-up, ça fait a priori plus briller les yeux.
08:03 Mon rôle c'est aussi de leur montrer qu'une grande entreprise, en plus publique, peut se transformer
08:10 et surtout peut se transformer dans le but aussi d'aider la transformation de la société.
08:14 C'est aussi quand même dans l'ADN de la poste.
08:17 Donc je cherche à les faire bien sûr réagir, c'est donc en ce temps il fallait un peu les provoquer, c'est aussi le jeu.
08:26 Et puis finalement en discutant avec Julien, l'idée est venue de se dire pourquoi pas monter un cas pratique
08:34 et faire travailler une promo par groupe sur un cas que je pourrais leur apporter.
08:41 Donc un cas pratique c'est-à-dire une interrogation du groupe La Poste véritablement sur un sujet
08:48 et on met les étudiants, on leur dit "est-ce que vous pouvez nous aider à y répondre ?"
08:52 Exactement. Le cas pratique il était simple, c'est qu'on a une offre parmi nos solutions marketing
08:59 qui couple digital et papier, qui utilise notamment les enceintes vocales.
09:05 Et cette offre, elle ne décolle pas commercialement.
09:09 Donc j'aurais expliqué l'étonnant aboutissant, mais la question elle était simple, c'est "est-ce que vous y croyez ou pas ?"
09:15 Vous avez le droit de me dire "non, votre truc c'est n'importe quoi, mais justifiez-le"
09:20 ou au contraire, si vous y croyez, sur quel fondement, c'est là où eux-mêmes doivent faire référence à la fois à leur cours
09:27 mais aussi à de la recherche sur éventuellement l'international.
09:34 Et alors ça a fonctionné ?
09:36 Ça a très bien fonctionné. Après, il y avait des groupes qui étaient plus performants que d'autres, mais ça fait partie du jeu.
09:42 Mais que ce soit dans ceux qui m'ont dit non ou ceux qui m'ont dit oui, parce que dire non à une entreprise, c'est un peu gonflé.
09:48 Peut-être que s'ils posent la question, ils l'attendent plutôt qu'on me dise oui plutôt que non.
09:54 Mais ceux qui m'ont dit non, je trouve, ont fait une démarche pédagogique qui était vraiment intéressante.
09:59 C'est intéressant cette histoire de cas pratique. Vous avez tous les deux parlé d'offres d'emploi, de recrutement.
10:04 Je crois que ça n'a pas encore été véritablement mis en place entre vous, mais c'est la suite logique.
10:09 Ça a été initié. Disons qu'on a eu quelques opportunités qui ont été transmises.
10:15 Alors il y a plusieurs modèles dans le recrutement.
10:18 Soit on prend les offres et on les diffuse simplement auprès de nos étudiants.
10:23 Ils postulent. Alors on sait que le fait de postuler aujourd'hui pour les étudiants comme pour les cadres de manière générale,
10:28 ils postulent légèrement moins. Il y a un taux de candidatures qui est un peu moins élevé.
10:32 Est-ce que c'est en plus d'être un étudiant de l'EDC Business School lorsqu'on postule sur un groupe partenaire de l'école ?
10:41 J'ai envie de vous dire j'espère. Je vous dirais oui de manière très claire.
10:46 Alors oui parce que comme dans toutes les écoles, ils ont un savoir-faire théorique que d'autres écoles peuvent diffuser.
10:54 Et puis surtout, on a beaucoup accentué sur ce qu'on appelle les soft skills et sur le savoir-être.
10:59 Aujourd'hui, il y a quand même une réalité, c'est que la différence se fait sur votre personnalité au-delà de votre simple savoir-faire théorique.
11:05 Et ça, on l'a beaucoup accentué. Donc je pense qu'ils ont quand même un vrai atout par rapport à ça, notamment auprès des entreprises.
11:11 Après, pour répondre plus spécifiquement à la question, soit on diffuse les offres, soit on va un tout petit peu plus loin
11:17 et on organise une session de recrutement dédiée pour une entreprise avec un système de prise de rendez-vous et de présélection.
11:24 Soit on fait même une présélection en amont nous-mêmes. Alors je ne dis pas qu'on va remplacer un cabinet de recrutement, ce n'est pas le cas.
11:30 Parce qu'il faut aussi que les étudiants appréhendent cette capacité à postuler et potentiellement avoir un refus.
11:35 Mais en tout cas, on peut aller dans quelque chose de très personnalisé pour les entreprises, pour optimiser le temps de recherche et surtout le matching.
11:43 Quelques exemples de métiers dont le groupe La Poste a besoin aujourd'hui ?
11:49 Beaucoup autour du digital et notamment du marketing digital. Je vais parler sur la sphère de métiers qui me concernent.
11:57 Je vais prendre un exemple, rien qu'au siège du groupe, c'est plus de 250 alternants par an qui sont déjà recrutés.
12:04 Et là, pour tous les métiers, mais aussi les RH, la logistique, on est vraiment multimétiers.
12:10 Mais sur le marketing, c'est beaucoup le marketing digital, le community management qui prend une importance et qui s'internalise.
12:18 Comme beaucoup de grandes entreprises, au début, tout a été confié à des prestats et des agences externes.
12:24 Ce n'est pas dire qu'on ne travaille plus avec eux, mais on essaie aussi de reprendre la main parce que c'est devenu des métiers du quotidien
12:31 par des remontées des clients, que ce soit des clients d'entreprise ou particuliers.
12:36 Donc oui, le digital, c'est beaucoup la data.
12:40 Et le DC Business School, c'est un vivier de talent pour vous ?
12:44 On n'a pas d'école cible au niveau du groupe d'abord, parce qu'on a beaucoup de recrutements.
12:51 Et puis il faut aussi une diversité dans le sourcing.
12:54 Je pense que c'est important également pour les collaborateurs de ne pas être tous normés et tous sortant de la même type de pédagogie.
13:05 Julien Breuil, très rapidement, est-ce que ce type de partenariat, notamment sur la partie recrutement,
13:09 ça peut faire augmenter l'autodinsertion professionnelle d'une école comme le DC ?
13:13 Clairement, oui.
13:15 Vous avez vu les résultats ?
13:17 Oui, on a la chance parce que le marché de l'emploi est plutôt bon et parce qu'effectivement, il y a aussi une dynamique forte sur l'alternance.
13:23 Aujourd'hui, le taux de placement de nos étudiants à plus de 6 mois, il est à plus de 90%.
13:27 Donc clairement, ça aide.
13:29 Après, plus on a d'entreprises qui interviennent dans nos cours, plus nos étudiants sont mis en situation,
13:35 plus les entreprises ont aussi la capacité à aller bien identifier des profils qui pourraient être intéressants.
13:40 Et plus mécaniquement, on optimise notre matching et notre taux de placement.
13:43 Donc ça, c'est la relation entreprise et école, elle est fondamentale.
13:50 On va terminer sur ces mots. Merci beaucoup à tous les deux d'être venus aujourd'hui dans ce point d'éducation.
13:54 Julien Breuil, je le rappelle, vous êtes le directeur des relations entreprise de l'EDC Business School
13:58 et Eric Trousset, directeur des relations externes de la BIMédia chez La Poste.
14:02 Merci beaucoup à tous les deux.
14:04 Merci à vous de nous avoir suivis.
14:06 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Smart Education.
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