• il y a 4 mois
Lundi 8 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Irina Topa-Serry (Économiste senior, marchés émergents, AXA IM) et Alexandre Tavazzi (Responsable CIO office et recherche macroéconomique, Pictet Wealth Management)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute
00:12des marchés, chaque jour du lundi au vendredi, si vous nous suivez en direct à 17h pour
00:17la grande édition sur Bsmart TV, le lundi à la mi-journée entre 13h30 et 14h pour
00:22bien entamer la semaine sur les marchés, toutes ces émissions sont évidemment à
00:26retrouver en replay chaque jour sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos
00:32plateformes préférées. Au sommaire de cette édition, le jour d'après le second tour
00:36des élections législatives en France, c'est évidemment l'événement politique du jour
00:41avec une situation de blocage parlementaire qui s'est installée, qui s'est même renforcée
00:48par rapport à la précédente Assemblée Nationale de 2022. Cette situation de blocage est plutôt
00:55vu à ce stade comme un soulagement du point de vue des marchés et des investisseurs.
01:00On voit un spread qui se stabilise entre la France et l'Allemagne, entre 65 et 70 points
01:05de base pour les parties longues, des marchés actions qui s'offrent même une petite hausse
01:11à mi-séance avec un CAC 40 qui tourne autour de 7700 points. La question étant de savoir
01:17si cette Assemblée Nationale Française jugée ingouvernable aujourd'hui est avant tout le
01:23signe d'un immobilisme durable ou est-ce que c'est le signe d'une instabilité peut-être
01:28qui attend la France et du point de vue des marchés encore une fois les actifs français.
01:33C'est une question qu'on va se poser évidemment avec nos invités et rendez-vous ce soir à
01:3717h pour la grande édition, là aussi largement consacrée à ces résultats politiques. La
01:42dimension politique est un driver fort des marchés en ce moment même s'il ne faut pas
01:47oublier la partie fondamentale. Nous aurons cette semaine de nouveaux chiffres économiques
01:53notamment en provenance des Etats-Unis pour éclairer la situation de la réserve fédérale
01:57américaine. On voit un ralentissement ou un rééquilibrage de l'activité économique. Qu'en
02:03est-il de l'inflation ? Ce sera le chiffre de la semaine, l'inflation américaine qui sera publiée
02:07ce jeudi juste après le témoignage semi-annuel de Jerome Powell, le président de la réserve
02:12fédérale américaine sera auditionné dès demain mardi devant les commissions bancaires et
02:18financières du Sénat puis de la Chambre des représentants. Et puis j'ai oublié également
02:21un autre événement politique d'importance pour ceux qui s'intéressent à la sphère émergente et à la
02:27Chine bien sûr, l'ouverture du prochain plénum, grand rendez-vous politique annuel alors qui avait
02:32été décalé, qui aurait dû se tenir en octobre et qui a finalement été reporté à cet été et qui
02:37s'ouvrira à partir de la semaine prochaine. Qu'attendent les économistes de ce plénum chinois ?
02:43Nous en parlons avec Irina Topasseri, économiste senior, spécialiste des émergences chez AXA-IM.
02:48Mais d'abord quelques commentaires et analyses sur la situation des marchés au lendemain du
03:03second tour des élections législatives en France et plus généralement que dire de cette dimension
03:07politique qui prend de l'importance face aux fondamentaux économiques. Alexandre Tavadzi est
03:13avec nous par téléphone, responsable CIO office et recherche macro chez Pictet Wealth Management.
03:18Bonjour et bienvenue Alexandre, merci beaucoup d'être avec nous au bout de la ligne. Habituellement
03:24c'est vrai qu'il est plutôt judicieux et avisé pour un investisseur de ne pas trop tenir compte
03:29des considérations et du bruit politique dans sa prise de décision. Que dire de la situation
03:35actuelle quand on se réfère évidemment à la situation française mais qui n'est pas une
03:38situation politique unique puisqu'on a des enjeux politiques de part et d'autre aussi
03:44bien en Europe que côté américain pour les prochains mois. Mais sur la situation de la
03:49France comment est-ce que vous comprenez la manière dont les marchés notamment réagissent ce matin ?
03:52Bonjour, en fait on a invité un scénario des extrêmes que ce soit l'extrême gauche que ce
03:59soit l'extrême droite et c'est la raison pour laquelle les marchés se comportent de façon
04:02plutôt calme aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins qu'on n'a pas refait la baisse du CAC 40
04:06que nous avions eue dans le courant des semaines précédentes à la suite du premier tour donc pour
04:10l'instant les marchés sont en train de regarder même si on a évité les scénarios les plus
04:15dommageables je dirais pour les marchés financiers, il n'en demeure pas moins qu'il va falloir regarder
04:20les jours prochains qui va être nommé Premier Ministre, quel sera le type de coalition qui va
04:25se mettre en route et ça déterminera certainement l'évolution des marchés. Mais la toile de fond
04:29est la toile de fond la plus importante que ce soit vis-à-vis de ces élections-ci ou vis-à-vis
04:34éventuellement des élections aux Etats-Unis, ce sera bien évidemment la situation fiscale puisque
04:38c'est ce qui détermine en tout cas sur un plus long terme la situation des marchés.
04:41Et de ce point de vue-là, oui, situation fiscale qui veut bien dire trajectoire de
04:45finances publiques, situation budgétaire et fiscale sur le plan de l'imposition également
04:52si je puis dire Alexandre. Est-ce à dire que le marché va être particulièrement attentif dans
04:58le cas français par exemple ou dans le cas américain demain à la capacité de la nouvelle
05:03gouvernance politique qui sera établie de prendre des décisions pour corriger ou j'allais dire
05:10contenir la trajectoire des finances publiques ? On parle en France d'une trajectoire de déficit
05:16public qui s'aggrave encore sur les cinq premiers mois de l'année à fin mai par rapport à ce qu'on
05:21pouvait observer sur les cinq premiers mois de l'année 2023 Alexandre.
05:25Oui alors la situation de la France est complètement différente de celle des États-Unis
05:30dans la mesure où il y a une situation qui est contrainte par la Commission européenne et
05:35notamment les sanctions qui peuvent être mises en place donc ça veut dire que le cas français
05:39est finalement sous l'observatoire de ce qui se passe du côté européen et c'est en cela que
05:43c'est inquiétant, ce d'autant plus qu'à partir du mois d'octobre et de novembre on aura les agences
05:48de notation qui vont se reposer la question de la direction de la trajectoire de la dette
05:53française ce qui pourrait déboucher très probablement sur un abaissement de la note
05:58surtout en direction de l'outlook. Dans la situation américaine la situation est
06:03complètement différente puisqu'aujourd'hui on est en pleine situation électorale il n'y a aucune
06:06volonté ni du côté des démocrates ni des côtés des républicains de réduire en quoi que ce soit
06:11la dette et vous n'avez pas de situation de contrôle par une autre entité donc la dette
06:16américaine peut continuer à se dégrader jusqu'à ce qu'effectivement les marchés prennent note et
06:20commencent à sanctionner mais dans le cas français on a deux échéances absolument clés c'est la
06:25première discussion à partir du mois de septembre du budget 2025 donc ça sera vraiment à l'assemblée
06:31nationale française d'en décider et ensuite suivra la décision des agences de notation qui sera plus
06:37tard dans l'année. Et ces garde-fous paraissent solides pour le cas français en l'occurrence
06:41Alexandre que ce soit les nouvelles règles budgétaires remises en place en Europe que ce
06:47soit le garde-fou disciplinaire que peuvent être les marchés également et dans les marchés j'inclue
06:52les agences de notation également au regard du paysage politique français tel qui s'est
06:58dessiné hier soir Alexandre est-ce que ces garde-fous sont sérieux et solides du point de vue des investisseurs ?
07:03Du côté des marchés il y a un impact important dans la mesure où plus de 50% de la dette française
07:10est détenue par des mains étrangères et donc la notation de la dette française va être un des
07:16paramètres très très importants pour ces détenteurs étrangers étant bien entendu que
07:20historiquement on avait toujours une prime de rendement par rapport à la dette allemande et
07:24on estimait que le risque était à peu près le même. Si l'on devait avoir un changement dans la
07:28notation française par les agences de notation on a de toute façon un petit spread aujourd'hui
07:32on a un écart de 60 à 70 points de base mais cette notion de risque va probablement changer
07:37donc il faudra mesurer ensuite c'est la décision des détenteurs étrangers de dette française
07:42qui effectivement décide de garder toujours cette dette en portefeuille et c'est en cela
07:46finalement que la situation française peut devenir inquiétante éventuellement si on continue à avoir
07:51un dérapage ou une trajectoire de la dette qui va dans la mauvaise direction parce qu'encore
07:57une fois la France est la dette française est détenue en majorité par des détenteurs qui sont
08:02non français et donc leur prise de décision va dépendre probablement des agences de notation.
08:06Il y a la politique et les fonds de les fondamentaux macroéconomiques à ce titre
08:11Alexandre comment est-ce que vous regardez la dernière séquence de données américaines
08:15notamment publiée la semaine dernière on a eu des enquêtes ISM par exemple ou encore des chiffres
08:20d'emploi qui semblent montrer que les surprises économiques sont un peu moins positives désormais
08:25aux Etats-Unis est-ce qu'on est toujours dans le cadre de ce que la Fed appelle un rééquilibrage
08:30souhaité, souhaitable de l'économie américaine et des tensions qui ont pu apparaître dans
08:35l'économie américaine en matière d'offres et de demandes ou est-ce qu'on est proche de quelque
08:40chose qui déborderait vers un refroidissement non souhaité ou inattendu qui pourrait forcer
08:48la réserve fédérale américaine à agir peut-être différemment ? Non pour l'instant nous sommes en
08:54ralentissement ordonné donc c'est un ralentissement qui a été voulu on se rend compte que finalement
08:58la politique monétaire a un impact également sur l'économie aux Etats-Unis. Le point le plus
09:04important c'est peut-être de noter que le marché du travail s'est maintenant normalisé c'est-à-dire
09:08que si on regarde la création d'emplois par rapport à l'activité économique on revient à la situation
09:12qui prévalait près situation du Covid ça veut dire qu'à partir de maintenant les prochains
09:17signes de ralentissement économique vont également se traduire par une moins grande création d'emplois
09:21non seulement par une moins grande embauche mais c'est à dire que les entreprises vont
09:25certainement commencer à réagir en réduisant probablement leur coût. Donc ça veut dire qu'on
09:30est exactement en ligne avec ce qui a été voulu par la réserve fédérale ça ouvre certainement le
09:35chemin pour avoir une baisse des taux d'intérêt nous avons la première baisse des taux d'intérêt
09:39dans nos prévisions pour le mois de septembre de cette année ce qu'il reste encore à voir c'est
09:43effectivement des chiffres d'inflation qui baissent mais on aura des chiffres cette semaine mais donc
09:47encore une fois de façon générale et globale aux Etats-Unis on a un ralentissement qui ne conduit
09:52pas un scénario de ralentissement marqué et rapide c'est un ralentissement qui est bienvenu
09:56dans la vue de la réserve fédérale. Du point de vue de la fonction de réaction des banques
10:01centrales et de la Fed en premier lieu est-ce que ça veut dire peut-être que les banquiers
10:04centraux sont prêts à attacher un peu plus d'importance aux prévisions à l'outlook à leur
10:10propre projection plutôt qu'une stricte dépendance à chaque point de donnée Alexandre est-ce que de
10:17ce point de vue là les choses évoluent un peu ? Non c'est improbable parce que finalement les
10:21banques centrales font face aux mêmes problèmes que l'ensemble du marché c'est à dire que les
10:25deux dernières années étaient tellement particulières que les prévisions étaient
10:29particulièrement difficiles à faire et surtout à respecter on a vu des paramètres économiques
10:33qui étaient très en deçà ou très en dehors de ce qui avait été prévu précédemment donc il est
10:38très probable que ce soit du côté de la banque centrale européenne mais également de la réserve
10:42fédérale que l'évolution de leur prise de décision va dépendre essentiellement des chiffres qui vont
10:47être publiés étant bien entendu qu'aucune des banques centrales ne veut baisser les taux
10:51d'intérêt trop rapidement au risque ensuite de relancer la conjoncture et dans cette dans cette
10:56optique là la réserve fédérale va très fortement dépendre des prochains chiffres d'inflation.
11:01Est-ce que ce ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis toute ordonnée
11:07qu'il soit Alexandre peut faire peser un risque sur le marché notamment le marché boursier par
11:13exemple américain qui reste au chère maman avec un niveau de volatilité toujours extrêmement bas ?
11:19En réalité c'est déjà le cas parce qu'on se focalise toujours sur l'indice américain des
11:24actions représenté par le S&P 500 le mois passé vous avez une performance positive du S&P 500 si
11:31vous regardez les autres indices qui dépendent moins de certaines très très grandes capitalisations
11:35le marché était déjà en baisse donc en fait si l'on regarde au delà des fameux titres de la
11:40technologie que tout le monde mentionne en sous-jacent ce que l'on voit c'est déjà des
11:44paramètres dans les marchés qui font état d'un ralentissement marqué de la conjoncture le Russell
11:482000 qui est un indice fortement représenté par des petites et moyennes capitalisations le S&P
11:54600 qui mesure essentiellement la performance des moyennes capitalisations sont
12:00déjà en phase baissière avec de moins en moins grande participation au phénomène de hausse du
12:05marché donc ça veut dire qu'en sous-jacent le marché déjà en train de nous indiquer qu'on nous
12:09sommes dans une phase de ralentissement économique c'est la raison pour laquelle ces indices là n'ont
12:13pas bien performé la semaine passée malgré la baisse et tout l'intérêt que l'on a enregistré
12:17sur les obligations de 10 ans de l'état américain merci beaucoup alexandre merci pour votre éclairage
12:22et votre analyse sur la situation de marché avec cette dimension politique mais également des
12:28fondamentaux qui sont importants à prendre en compte et vous le disiez à ce titre après l'emploi
12:32américain nous aurons la prochaine marque d'inflation aux états unis l'indice des prêts à
12:36la consommation qui sera publié ce jeudi sans oublier le témoignage semi-annuel de jérôme
12:41poel devant les différentes commissions du sénat et de la chambre des représentants pour éclairer
12:47peut-être la marche à suivre en matière de politique monétaire du côté de la fête pour
12:51les prochains mois alexandre tavazi responsable cio office et recherche macro chez pique
12:56et wealth management qui était avec nous à distance
13:09changeons d'univers à présent pour s'intéresser à la sphère émergente avec l'économiste
13:13spécialiste des émergents chez accès im irina topacery qui est à mes côtés en plateau bonjour
13:18irina bienvenue le prochain événement d'importance dans la sphère émergente et qui concerne la chine
13:23je le disais en introduction c'est l'ouverture du troisième plénum la semaine prochaine je crois
13:28à partir du 15 juillet donc un grand rendez-vous politique global qui aurait dû avoir lieu en
13:35octobre qui a été reporté à partir du 15 juillet en tant qu'économiste qu'attendez-vous de ce
13:40rendez-vous annuel en chine sur le plan notamment des politiques économiques justement oui c'est
13:47le cadre particulier que la chine s'offre pour poser plutôt des jalons de long terme donc c'est
13:54pas nécessairement quelque chose qui est qui va avoir un impact conjoncturel mais c'est
13:57intéressant parce que la chine a le temps de ses cycles donc il prend son temps elle peut
14:01prendre son temps donc elle peut regarder plus loin alors le fait d'avoir décalé cette réunion
14:07majeure a peut-être allumé un petit peu d'espoir qu'il y aurait des grandes annonces etc sauf que
14:14il n'y a rien absolument rien qui puisse laisser croire cela parce qu'il n'y a rien dans le débat
14:19public actuel en chine qui laisse entrevoir une réelle prise de décision à venir et je pense
14:26que là où on les attend en tout cas en ligne avec ceux qui ont annoncé et là encore ils peuvent
14:33faire des annonces et ils peuvent les suivre ça a été cette nouvelle vision à ce que l'économie
14:38chinoise ne soit plus une économie drivée par les exportations mais bien qu'elle devrait commencer
14:43à regarder vers la demande intérieure et là elle a de quoi développer parce que c'est quand même
14:47une énorme économie donc elle pourrait des économies de cette taille là en général sont des économies
14:51fermées il n'y a que la chine qui a fait ce tremplin excellent on cherche la dualité c'est
14:55ça comme ils disent mais oui et d'aspect dual exactement bah oui et donc du coup on aurait pu
15:00imaginer qu'on commence à avoir justement qui se donnent les moyens de parvenir à leur but et là
15:07on n'a jamais entendu dans le débat public ou dans les phrases de jp qui sont à souligner parce
15:12que souvent les mots clés sont là et bah on n'a jamais entendu parce qu'en fait la clé de la
15:17réponse de leur changement de système en tout cas bascule qui se fera dans le temps c'est de
15:22développer un maillon de sécurité sociale qui permettra aux ménages chinois de dépenser parce
15:27que c'est ça la demande domestique c'est la demande intérieure qui demande de dépense et
15:31en fait le sujet depuis 20 ans au moins et l'entrée de la chine dans l'omc voilà et en fait cela ne
15:35s'est pas passé les chinois sont toujours très prudents très peureux et épargnés au maximum
15:40épargne au maximum donc à juste titre puisqu'ils n'ont pas de chômage ils n'ont pas de retraite
15:46effectivement leur système de protection sociale est très faible et c'est là où devrait venir
15:51justement ce troisième plénum répondre à quelque chose mais on a très peu de sensations que cela
15:59se fera à ce plénum et vous expliquez ça comment à ce stade il ya une forme d'incapacité à mettre en
16:05place ce safety net ce filet de sécurité que tout le monde attend depuis 20 ans c'est trop
16:10complexe à l'échelle du pays il ya un manque de volonté de le faire je souvent quand on part avec
16:17les spécialistes en chine sûr il y en a certains qui pensent que en fait c'est une vraiment une
16:23prise de conscience qui n'a pas été faite en fait donc donc ça veut dire que ça prendra un certain
16:28temps peut-être possible quand un stade de déni a dépassé peut-être et on l'a senti aussi durant
16:32le covid ils sont pas prêts à enfin ils sont idéologiquement peut-être pas prêts à penser que
16:38soutenir le petit consommateur est quelque chose qui crée de la valeur en fait et donc à ce titre
16:46pour changer la structure économique ils ont beaucoup de mal à mettre en place ça devrait
16:51venir et enfin les voix sont audibles à nous beaucoup d'intervenants économistes et autres
16:57tout le monde en parle donc ils sont au courant et pourtant ils ont encore la main pas encore sur
17:04sur le bouton donc ça ça prendra son temps probablement bon un plénum que les spécialistes
17:10suivront en attendant il ya aussi des sujets de terrain peut-être un peu plus pragmatique alors
17:17au delà de la situation française il ya quand même un nouveau parlement un nouvel exécutif
17:22européen qui va voir le jour dans les prochains mois la nouvelle commission sera en place début
17:26novembre Irina dans un contexte on a bien senti que l'UE avait un peu pivoté sur l'idée d'un libre
17:34échange parfait partout dans le monde mais d'une perspective chinoise justement qu'est ce que ça
17:41veut dire d'avoir alors une économie américaine fermée aux produits chinois je crois qu'il n'y a
17:45pas de doute quelle que soit la prochaine gouvernance politique américaine à l'issue des élections en
17:51europe c'était peut-être un peu moins dans les radars et visiblement il ya quand même quelque
17:54chose qui se passe de ce point de vue là est-ce qu'il ya un chemin quand même pour que l'union
17:59européenne et la chine reste des partenaires commerciaux dans l'idée d'un rééquilibrage
18:04peut-être où est-ce qu'il ya quelque chose d'un peu plus conflictuel qui peut se mettre en place
18:08alors c'est sûr que le changement de d'attitude de l'union européenne est majeur parce qu'effectivement
18:14nous avons été souvent en europe les les derniers porteurs des valeurs du libre-échange donc il ya
18:21un vrai changement là dessus qui est assez infortuite pour la chine en termes de timing
18:26parce qu'on disait ils ont besoin donc développer leur économie locale demande domestique et en
18:31même temps comment la financer si ils ont si on leur coupe le bras qui est aujourd'hui
18:35essentiellement à l'exportation donc ça c'est pas très bien dans le séquençage des événements je
18:40trouve pour la pour la chine et ils sont très conscients de ça je pense que néanmoins on peut
18:47quand même encore négocier avec l'union européenne ça c'est la bonne chose et je pense que de manière
18:52de vue du côté on n'est pas au niveau de conflictualité qu'on est aujourd'hui je pense pas et
18:56d'ailleurs du côté chinois quand il regarde ce qu'on a imposé en termes de tarifs douaniers par
19:01exemple sur le véhicule électrique ça ne fait pas trop mal tant que ça bien sûr que ça fait mal c'est
19:05tout ce qui est pris aux marges des entreprises exportatrices chinoises mais il faut savoir que
19:10les marges sur le marché local n'existent pas et donc c'est toujours intéressant d'exporter
19:18alors j'avais regardé l'année dernière sur dix millions de véhicules électriques en chine
19:24produits 1,2 millions étaient exportés c'est c'est encore pas loin il y a une énorme production
19:32chinoise et une demande domestique énorme leur objectif c'est de tripler l'exportation de horizon
19:37de 2027 donc ça vient un petit peu en contrepoids mais à ce prix là je pense qu'il y a
19:46encore moyen de faire business avec l'union européenne et ce n'est pas gênant après je pense
19:50qu'ils ont d'autres moyens de contourner alors je sais pas si ça s'appelle contourner peut-être le
19:53mot est fort mais on voit les chinois discuter avec des pas que en europe mais en europe par
19:57exemple avec la hongrie bien sûr venir se positionner donc c'est plutôt sur les IDE
20:01donc les investissements directs étrangers produire à l'intérieur de l'union et ils peuvent bypasser
20:05en quelque sorte cela et on a vu l'europe l'europe a du mal aussi à taxer trop parce qu'on a nous
20:09même nos propres producteurs qui sont implantés en chine et qui ré-exportent vers l'union européenne
20:13et là aussi on peut pas donc on est voilà donc en europe c'est toujours un peu plus mitigé on
20:16discute un peu plus et je pense que les chinois aussi ce qu'ils ont comme fort argument de leur
20:20côté c'est quand même la politique européenne qui va interdire le moteur thermique à horizon
20:25et les chinois ont la capacité de production qui est énorme et déployable très rapidement
20:31donc on reste quand même dans un chemin qui permet cette relation commerciale entre l'union
20:35européenne et les états unis intéressant à propos d'ailleurs de ces relations commerciales on a
20:41souvent l'idée alors conflictuelle chine états unis rééquilibrage peut-être entre l'europe et
20:47la chine mais intéressant de voir aussi ce qui se passe du point de vue de pays émergents majeurs
20:53vis-à-vis du partenaire chinois et j'en veux pour preuve toute une série d'exemples à commencer par
21:00celui de l'indonésie qui envisage qui veut mettre des tarifs de 100 à 200 % sur certains produits
21:06chinois importés pour laisser vivre aussi son industrie locale on parle d'un pays qui est
21:11quand même j'imagine sous perfusion en tout cas inondé d'investissements directs chinois donc
21:17quand on annonce ce genre de mesures j'imagine qu'il faut bien faire attention là où on met les
21:21pieds irina c'est vrai alors si je termine il n'y a pas que l'indonésie en amérique latine aussi on
21:26voit qui commence à monter les tarifs vis-à-vis je reviendrai dans un instant mais c'est vrai que
21:32on a vu les chinois sont ils voient très bien qu'aux états-unis aux états-unis déjà ils exportaient
21:37pas beaucoup de l'électrique par exemple l'europe c'était leur terrain choisi bon ils voient qu'ils
21:42sont tendus là dessus mais ils n'ont pas attendu ça ils ont commencé déjà à vendre un petit peu
21:46aussi dans les pays émergents et dès qu'ils arrivent ils sont gros enfin assez vite il noie
21:50un peu les producteurs locaux et donc par exemple sur le véhicule électrique je pense notamment à la
21:55turquie qui lance erdogan président lance son modèle fabien seul le premier modèle turc de
22:02véhicules électriques et lui tout de suite il a dit bah on va mettre un arrêt à la frontière et
22:07il comprend très bien pourquoi parce qu'il a bien vu comment ça se passe quand ils arrivent c'est
22:11trop trop vite vous pour la turquie pour l'exemple la turque par exemple à 10 % des ventes aujourd'hui
22:16en turquie sont des véhicules chinois ou électrique mais ils sont déjà d'accord c'est déjà bien
22:20implanté alors taxer le véhicule je ne sais plus je crois qu'ils veulent taxer à 40 % les véhicules
22:26chinois donc bon ça va ça va freiner quand même un petit peu mais je pense que ça a donné de l'air
22:30surtout ce que ça a affecté le véhicule chinois parce qu'il est très peu cher ça fait que le
22:34marché secondaire le marché d'occasion et le marché d'occasion entre un véhicule neuf pas
22:39cher chinois et un véhicule européen de deuxième main il va être très bien équipé votre véhicule
22:46chinois en fait mine de rien donc il y a d'autres canaux de sélection par contre l'indonésie
22:52c'est pas encore ça alors l'indonésie a aussi une idée c'est très malgré le changement politique
22:58il n'y a pas de changement de vision en fait de long terme en indonésie l'indonésie reparle
23:04aussi de réindustrialisation demande de production locale etc cela dit les taxes dont tu fais auxquelles
23:12taxe particulièrement quatre types de produits c'est le textile les chaussures sport les jouets
23:20j'ai oublié le quatrième mais c'est des produits très céramique les produits céramique oui j'ai
23:24vu ça donc bon c'est une énorme taxe 100 à 200% mais alors il faut dire que tous ces quatre produits
23:29ensemble ne font que 7% des exports c'est très ciblé oui c'est très ciblé et en fait donc du
23:34coup ils se fâchent pas entre eux tout ça c'est d'accord ils veulent que leurs produits leur
23:38producteurs locaux sur ces produits là sont des petits SME donc il faut des petites entrées des
23:43PME pardon donc il faut les aider donc voilà ils font un petit peu ça mais quand même la chine
23:47reste le premier importateur et le premier acte une rupture du contrat dans la relation entre la
23:52chine et l'indonésie mais quand même tout le monde enfin il ya un réveil quand même bah oui du nouveau
23:57du nouveau des nouvelles règles de commerce mondiales vis-à-vis des produits chinois vont
24:02partout dans le monde y compris dans des pays partenaires dans la sphère émergente chine inde
24:07comment vous voyez le match du siècle si je puis dire est-ce qu'il n'y a pas un géant de trop là
24:13dans la sphère émergente et au sein du sud global donc Modi a été réélu repart pour un tour la chine
24:20comme vous disiez à le temps de ses réformes et de son agenda on sent quand même que là il ya deux
24:26super puissances in the making dans la sphère émergente et du sud global et qu'il n'y aura
24:31peut-être pas de place pour les deux je pense que c'est difficile d'avoir deux colosses si on pense
24:37à la chine je pense que c'est absolument non duplicable ce qu'on a vu en chine le modèle chinois
24:42a été unique en son genre alors effectivement il est un peu dupliqué au niveau des petits pays
24:48autour d'elle mais grâce à la chine qui a tiré en fait ça mais c'est difficile de faire comme eux
24:54parce que d'abord le système de prise de décision n'est pas le même donc je pense que structurellement
24:58parlant on peut pas le faire et c'est pour ça que les indiens sont allés sur les services et ça
25:03a marché très bien parce qu'ils sont les premiers exportateurs de services, services financiers, services
25:07compta etc on connaît IT et bon ça marche très bien. Modi parle effectivement de make in india
25:14donc lui aussi il veut la même chose en fait tout le monde dit la même chose c'est ça qui est
25:17inquiétant parce que pas tout le monde peut le faire donc lui aussi il veut industrialiser ou en
25:21tout cas permettre aux étrangers aussi de venir je pense qu'il y a des discussions sur certains
25:25producteurs de téléphones portables à s'implanter mais ça change pas beaucoup parce qu'une ou deux
25:30entreprises à la taille de l'Inde ne change pas beaucoup ça a changé beaucoup au départ de
25:34l'histoire vietnamienne parce qu'on est très petit effectivement il suffit de deux grandes
25:38zéro sur un petit niveau mais là sur l'Inde c'est pas tout à fait le cas donc ça c'est je pense peu
25:43probable que ça puisse faire la même répercussion et après j'ai l'impression que les
25:47velléités de Modi ne sont pas les mêmes non plus en fait il prend lui aussi des décisions
25:52d'ailleurs protectrices lui aussi il est assez protecteur mais c'est plutôt une protection de
25:56l'Inde plus que vouloir une certaine hégémonie ou une certaine qu'il irradie un peu sur des zones
26:03je pense qu'il est moins intéressé là dessus et d'ailleurs son mandat il est aussi quand même
26:07légèrement moins fort donc je pense qu'il fera très attention à rendre ce qu'il faut sur le
26:12plan local plus qu'un focus extérieur donc non ça sera pas la Chine mais ça n'empêche que ça sera
26:20quand même il a quand même une belle histoire devant lui sur plusieurs années avec des grands
26:24enjeux mais ça ça sera pour pour dans tous les décennies qui suivent il aura à faire avec les objectifs 2030
26:30mais ça veut dire que que l'Inde par exemple vis-à-vis de l'union européenne vis-à-vis du
26:38monde occidental reste un pays un peu entre deux de ce point de vue là mais je pense qu'il reste
26:44entre deux par rapport à d'autres aussi comme la Russie et autres voilà effectivement je pense
26:49qu'il y a beaucoup de ces pays émergents qui ne peuvent pas se permettre de prendre part donc
26:53quand on parle du south-south, du global south, il y a quand même des pays qui font la liaison
26:59entre ces deux univers donc c'est très difficile on voit qu'il y a un peu on ne peut pas être aussi
27:05catégorique, on ne peut pas trancher si facilement et c'est le cas d'ailleurs de la Chine qui ne tranchent
27:10pas tant que ça non plus, tout le monde reste un petit peu, la Turquie aussi qui joue un
27:14nombre de multiples rôles je pense que c'est beaucoup plus difficile quand même et si le
27:19global south ne se réunit pas ensemble pour faire vraiment un front aux pays développés ce n'est pas
27:27le cas quand même aujourd'hui et fort heureusement parce que ça serait encore à revenir dans des
27:31situations qu'on a connues par le passé qui ne sont pas quand même réjouissantes donc je pense
27:35voilà il y a moyen mais ils sont quand même assez opportunistes parce que leur situation les
27:40oblige aussi. Merci beaucoup Irina pour ce tour d'horizon des enjeux des pays émergents des grands
27:45pays émergents on aura commencé évidemment avec la Chine et son plénum qui s'ouvrira la
27:49semaine prochaine Irina Topassié, économiste émergent chez AXA-IM qui était avec nous l'invité
27:54de Smart Bourse à la mi-journée sur Bismarck.

Recommandations