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Les sœurs Seigner sont pour la première fois rassemblées au théâtre, dans une pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt. Elles sont les invitées de Léa Salamé.

Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-05-septembre-2023-5504134

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Transcription
00:00 Ce matin vous recevez deux soeurs, deux comédiennes.
00:02 Bonjour Mathilde et bonjour Emmanuel Saignet.
00:05 Bonjour Léa.
00:06 Bonjour à toutes les deux, merci d'être avec nous ce matin sur Inter.
00:09 Mathilde, si Emmanuel était un animal et un adjectif, elle serait quoi ?
00:13 Sauvage et un animal, un félin.
00:16 Ça va ensemble globalement.
00:19 Et même question pour vous Mathilde, elle serait quoi ? Un animal, un adjectif ?
00:22 Un cheval.
00:24 Et puis spontanée, impulsive.
00:29 Ça vous va ? Oui.
00:30 Globalement on est juste.
00:32 La beauté et le commencement du terrible, disait Rilke, qui est cité dans cette pièce,
00:37 est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:39 Réponds-toi d'abord parce que toi t'es belle.
00:42 Toi aussi t'es belle, t'es de sol ou quoi ?
00:44 J'ai pas souffert moi spécialement, comme Marilyn Monroe ou Simone Signoret,
00:50 d'être vraiment une très très belle.
00:52 Mais oui c'est compliqué d'être très très belle, parce que quand on vieillit c'est terrible.
00:55 Emmanuelle Saigné alors, la beauté et le commencement du terrible ?
00:59 Oui, en même temps moi je ne suis pas tellement obsédée par le vieillissement ou par ça.
01:10 Je le vis plutôt assez bien en fait.
01:12 Mais je comprends ce qu'il veut dire.
01:16 C'est-à-dire que d'une femme belle peut-être on attend plus.
01:20 C'est ça.
01:21 On a plus d'attentes.
01:24 C'est de ça dont parle cette pièce et beaucoup d'autres choses.
01:29 Vous allez jouer ensemble, c'est la première fois que vous jouez ensemble.
01:33 A partir du 14 septembre au Théâtre de la Madeleine.
01:36 Ça s'appelle "Bungalow 21", une pièce écrite par Eric Emmanuel Schmitt sur une idée de Benjamin Castaldi,
01:41 qui est le petit-fils de Simone Signoret.
01:43 La pièce raconte la rencontre fatidique entre deux couples mythiques,
01:48 Simone Signoret et Yves Montand d'un côté, Marilyn Monroe et l'écrivain Arthur Miller de l'autre.
01:52 Pendant trois mois, les trois mois en 1960,
01:56 où ils se retrouvent à Hollywood pour le tournage du film "Le millionnaire" de George Cukor.
02:01 Un tournage qui sera le cadre de la liaison entre Montand et Marilyn et qui fera voler en éclat les deux couples.
02:07 C'est la première fois, je le disais, que vous travaillez ensemble.
02:09 Alors que vous avez commencé vos carrières il y a plus de 30 ans, pardon de donner le chiffre.
02:14 Personne n'a eu l'idée de vous rassembler toutes les deux ?
02:17 Non.
02:19 On s'était dit que, toujours dit, qu'on jouerait ensemble quelque chose au cinéma ou au théâtre,
02:25 en l'occurrence c'est au théâtre, dans vraiment quelque chose de bien et d'égal, avec des vrais beaux rôles.
02:31 Pas qu'une soit vraiment bien.
02:34 Là c'était vraiment l'occasion et Monroe et Signoret, deux sœurs, c'est très particulier, c'est un peu fou.
02:42 Oui c'est un peu fou.
02:43 Tout ça est un peu dingue.
02:44 C'est une histoire de rivalité féminine.
02:46 C'est aussi intéressant que ça se passe au théâtre, parce qu'on vient de là.
02:49 Notre grand-père, notre tante, on a vraiment passé notre enfance à la comédie française.
02:54 Donc c'est symbolique pour nous aussi que ça se passe au théâtre.
02:58 Et notre tante aussi, Françoise.
03:00 C'est vous Mathilde qui avez eu l'idée de caster votre sœur pour le rôle de Marilyn.
03:03 Qu'est-ce que vous lui trouvez de Marilyn votre sœur ?
03:05 Beaucoup de choses.
03:06 Quoi ?
03:07 Déjà le physique, je trouvais que c'était quand même très très proche.
03:12 Et puis la liberté, une certaine folie, fragilité, elle est fantasque.
03:20 Je pense que Marilyn, que je n'ai évidemment pas connue, devait être quand même assez fantasque.
03:25 Elle est tout ça votre sœur ?
03:27 Elle est tout ça, elle est beaucoup d'autres choses, mais elle est tout ça.
03:30 Et c'est une idée qui m'est venue complètement…
03:35 Et le déhanché de Marilyn, vous le maîtrisez ?
03:37 Pas mal, je le travaille.
03:39 Je viendrais voir la pièce, mais pas mal.
03:42 Parce que c'est aussi une des choses de son aura, ça fait partie de la pièce.
03:45 Arthur Miller disait que la manière dont elle passe ses pieds pour que ses hanches se déhanchent,
03:49 ça faisait une des milliers de choses qui ont fait son charme à Marilyn Monroe.
03:56 Vous Emmanuel Seignier, jouer Signoret, j'ai envie de vous dire évidemment…
04:00 Mathilde.
04:01 Mathilde, pardon.
04:02 Non mais Léa, ce n'est pas grave.
04:04 Vous savez que je vais bugger.
04:05 Vous jouer Signoret, même Alain Delon vous disait "tu me fais penser à Simone".
04:08 Oui, il avait dit dans une émission il y a 20 ans de Michel Drucker "tu me fais penser à Simone".
04:13 Mais c'est vrai que c'est assez étonnant.
04:15 Et ce n'est pas la première fois, il y a aussi un producteur, Farid Lawassak,
04:18 qui avait pensé à moi aussi pour un projet d'une tranche de vie de Simone Signoret.
04:23 Je n'ai strictement rien physiquement d'elle, particulièrement.
04:27 Là je me suis un peu coupée les pieds.
04:29 Là je vois que vous avez…
04:31 Mais c'est la personnalité.
04:32 Mais la personnalité, la goye et beaucoup de gens de ce métier m'ont dit "tu devrais…".
04:36 Et le côté bon sens, le côté…
04:39 Terrien.
04:40 Le côté terrien, le côté pas de langue de bois, pas de pause, on dit les choses.
04:44 C'est ce que vous êtes Emmanuel.
04:46 Je décide de vous appeler.
04:48 Appelez Manuel Mathilde.
04:50 L'histoire en tout cas est véridique, elle est incroyable.
04:53 Le couple Montant-Signoret au sommet de sa gloire, de sa jeunesse, de sa beauté, de son amour.
04:57 Au tout début de la pièce, Yves Montant, quand il arrive à Hollywood avec Simone,
05:02 lui dit "on est au sommet de notre couple, il ne faut pas dire ça".
05:05 Parce qu'après ça…
05:06 Si nous le touchons, il ne nous reste plus qu'à descendre.
05:10 Et c'est ce qui s'est passé.
05:12 Ils sont donc au bungalow 20, au bungalow 21, il y a Mariline et Arthur Miller dont le couple bat déjà de l'aile.
05:19 Je précise Léa qu'elle est souvent au 20.
05:21 Oui, elle passe beaucoup de temps au 20.
05:23 Elle est tout le temps en train de nous déranger.
05:24 On n'a plus tellement d'intimité, elle rentre dans nos vies.
05:26 Mais ce que vous montrez, c'est qu'au début, les quatre, le couple, les deux couples sont potes.
05:31 Et d'ailleurs j'ai regardé sur internet.
05:33 Oui, ils étaient potes.
05:34 J'ai vu des photos magnifiques des quatre au restaurant, montant Arthur Miller.
05:37 Tout ça discute et on est amis.
05:39 Et Simone s'ignorait, adorait Mariline.
05:41 C'est d'autant plus dramatique cette histoire.
05:44 Mais Mariline adorait Simone.
05:45 Parce qu'elle lui faisait confiance.
05:46 Et Mariline et Simone, effectivement, étaient amies.
05:49 Et ce qui est fou et qu'on voit dans la pièce, c'est que ça ne va pas rompre leur amitié.
05:53 C'est-à-dire que Simone dira ensuite "je lui ai pardonné, je ne lui en voulais pas".
05:58 "Je n'en voulais pas à Mariline".
05:59 Mais moi je pense que Mariline, elle n'a pas eu l'impression de faire mal en fait.
06:04 Oui, je pense.
06:05 Mais ce qui a fait mal à Simone Signoré, elle le dit d'ailleurs.
06:08 C'est le monde entier.
06:09 Voilà, c'est le fait que c'est le début de la presse à scandale en 1960.
06:12 Et la liaison de Montand avec Mariline fait la une de tous les magazines.
06:16 C'est humiliant.
06:17 Oui, parce qu'elle dit "d'ordinaire, l'adultère c'est banal".
06:20 Mais ça se fait discrètement.
06:22 Ça, elle le dit dans la pièce.
06:23 Oui, sauf que là, elle devient la cocu la plus célèbre.
06:25 C'est ça.
06:26 C'est affreux.
06:27 Et c'est quelque chose qui va la blesser durablement.
06:29 C'est quelque chose qui l'a détruite.
06:31 Qui l'a détruite.
06:32 Et d'ailleurs, elle va voir Mariline à la fin.
06:34 Elle lui parle et elle lui dit "tu vas voir, je vais vieillir plus vite".
06:37 Oui.
06:38 Et c'est ce qui est arrivé.
06:39 "Je ne me laisserai pas détruire".
06:40 C'est ce qui est arrivé.
06:41 Oui, oui, oui.
06:42 Montand est revenu.
06:43 Enfin, il n'est jamais parti.
06:44 Mais Montand n'est pas resté avec Moudrot, évidemment.
06:46 Et il est revenu et elle s'est complètement détruite.
06:50 On a retrouvé un extrait dans nos archives d'Yves Montand qui parle très librement
06:55 de son histoire avec Mariline.
06:57 Écoutez.
06:58 C'est-à-dire que si j'avais pu l'éviter, je l'aurais évité.
07:00 Je n'ai pas pu l'éviter.
07:01 Je n'ai pas pu l'éviter.
07:02 Je me demande d'ailleurs si un homme normalement constitué,
07:05 sain d'esprit et de corps, aurait pu résister à rester trois mois seul,
07:08 puisqu'on en parle dans les bras de Mlle Mariline Mondrot,
07:12 ou simplement tourner avec Mlle Mariline Mondrot.
07:14 Je ne crois pas.
07:15 Je crois que c'est difficile.
07:16 Je pense que si ma femme aurait été là, comme elle a toujours été d'ailleurs,
07:19 merveilleusement aidée, restée toujours près de moi,
07:22 je ne pense pas que celui-ci serait produit.
07:24 Cela dit, ça reste encore à voir.
07:26 Parce que, comme l'a dit Simone une fois très justement,
07:29 parce qu'on se levait ce problème à savoir,
07:31 mais on n'avait pas peur avec son mari qui fait le métier qu'il fait,
07:33 et vous le métier que vous faites.
07:34 Vous savez, quand une femme veut tromper son mari,
07:36 elle peut aller simplement à la boutique du coin
07:38 et elle le trompera très facilement si elle veut.
07:41 D'ailleurs, quand elle trompe, ce n'est pas du tout parce qu'elle a envie de tromper.
07:43 Ce n'est pas parce qu'elle n'aime plus.
07:44 C'est simple, si j'aime que ça.
07:45 Parce qu'une femme qui est amoureuse ne trompe pas.
07:47 Alors que nous, nous pouvons tromper.
07:49 Enfin, je veux dire, ça peut arriver.
07:52 Il ne se démonte pas.
07:53 Incroyable !
07:54 Il assume.
07:55 C'est un gros macho.
07:56 C'est un gros macho.
07:57 On adore Yves Montand, mais c'est hallucinant.
08:00 D'abord, ce n'est pas sa faute.
08:01 Si elle a trompé Simone, c'est juste parce qu'elle n'était pas là.
08:03 Et que tout homme normalement...
08:05 Je ne savais pas qu'il avait dit ça.
08:07 Nous, on a réécouté avec l'équipe cet extrait.
08:10 C'est hallucinant.
08:11 Et ensuite...
08:12 Dans la pièce, c'est ce qu'il dit.
08:14 Une femme, il me dit ça.
08:15 Il me dit "tu n'avais qu'à pas me laisser".
08:17 Au moins, elle est à l'heure tout le temps.
08:19 Maintenant, elle est à l'heure.
08:20 Le problème, c'est que Mariline arrivait toujours à la bourre.
08:22 Et maintenant qu'il couche avec elle, elle est à l'heure sur les émeutes.
08:24 Il a arrangé ses conditions de tournage.
08:26 Je trouve cet extrait absolument fou.
08:29 Je ne l'avais jamais entendu.
08:30 Et puis l'autre phrase qui dit "une femme qui n'aime plus ne trompe pas".
08:34 Alors ça, il faut lui dire que non.
08:36 Ce n'est pas vrai.
08:37 On est d'accord.
08:38 Parce que pour que les hommes trompent, il faut qu'il y ait des femmes et pas que des femmes mariées.
08:42 Pas que des célibataires.
08:43 Les femmes aussi trompent.
08:45 Il en faut bien aussi sur le marché.
08:47 Il en faut bien sur le marché.
08:49 "Elle va pardonner", Simone Signoret.
08:52 Vous comprenez qu'elle pardonne ?
08:54 Ou vous ne croyez pas qu'elle a pardonné ?
08:56 Moi, non.
08:57 Moi, je ne suis pas dans sa tête.
08:58 Je ne l'ai pas connue.
08:59 On dit qu'elle a pardonné.
09:00 Je ne sais pas si elle a pardonné.
09:01 En tout cas, elle a pardonné pour que la vie continue.
09:03 Et ça, elle le dit.
09:04 Oui, mais elle n'a jamais vraiment…
09:06 Mais elle en a quand même…
09:08 Je ne sais pas si elle a pardonné réellement.
09:10 Alors peut-être qu'elle a moins pardonné à Montant qu'à Mariline.
09:14 Je ne sais pas.
09:15 Justement, écoutez-la.
09:17 Écoutez-la parler de Mariline.
09:18 Parce qu'on a retrouvé aussi un autre extrait.
09:19 Au micro d'Elkabach.
09:20 Elkabach, quand il était dans cette maison à France Inter.
09:23 On est en 1976.
09:26 Écoutez la tendresse avec laquelle, bien après la mort de Mariline,
09:30 Simone Signoret parle d'elle.
09:32 De cette belle paysanne normande,
09:35 pour faire cette créature,
09:37 comme ça, avec cette mèche qui tombait sur l'oeil,
09:40 ça prenait beaucoup de temps.
09:42 Et elle ne le faisait pas volontiers d'ailleurs.
09:45 C'est pour ça qu'elle sortait très peu de chez elle.
09:47 Sauf pour aller travailler.
09:48 Quand elle allait travailler.
09:50 Elle se façonnait complètement…
09:53 C'était une façon de se cacher dans le fond, sûrement.
09:56 Parce qu'elle avait peur.
09:58 Elle n'aimait pas le métier.
10:00 Elle n'y puisait pas les joies que non.
10:03 Elle n'aimait pas le métier parce qu'elle avait autour d'elle
10:06 beaucoup de gens qui lui avaient extirpé beaucoup d'argent
10:09 pour lui expliquer qu'elle ne savait pas jouer la comédie.
10:11 Elle avait des professeurs.
10:13 Au bout d'un moment, elle n'osait plus dire
10:15 "Tiens, il va pleuvoir" sans conseil.
10:18 On lui expliquait qu'elle ne savait rien faire.
10:21 Alors elle croyait qu'elle ne savait rien faire.
10:24 Ce n'était pas vrai.
10:26 Parce qu'elle savait faire des choses très bien.
10:29 C'est touchant.
10:31 C'est beau ce qu'elle dit.
10:33 Parce que ça la rend intelligente, Maréline.
10:35 C'est ce qu'elle lui dit à un moment dans la pièce.
10:37 Elle va dire à Maréline, quand une actrice est belle comme toi,
10:39 on lui donne à jouer soit les salopes, soit les idiotes.
10:41 Moi j'ai eu droit aux méchantes, toi aux niaises.
10:43 Notre beauté, on nous la fait payer.
10:45 On vous a fait aussi payer votre beauté, Emmanuelle Saignet ?
10:48 Oui, absolument.
10:50 Après, il n'y a pas que ma beauté qu'on m'a fait payer.
10:53 Vous avez sorti un livre sur votre vision de l'affaire Polanski.
10:57 Où vous disiez, je ne veux pas y revenir parce qu'on en a parlé,
11:00 et ce n'est pas le sujet de la pièce,
11:02 mais vous disiez "Avant j'avais des contrats partout,
11:04 dans la mode, au cinéma, et puis je n'ai plus rien eu.
11:07 Surtout en France, j'étais devenue radioactive."
11:09 Absolument.
11:11 Cette pièce est une forme de revanche aussi.
11:14 Oui, en même temps je travaille beaucoup à l'étranger,
11:16 donc je ne souffre pas de ne pas travailler en France.
11:18 Je suis très heureuse de faire cette pièce avec Mathilde.
11:21 Et en plus, il faut aussi parler de notre metteur en scène,
11:25 parce qu'on a vraiment un merveilleux metteur en scène.
11:27 Jérémy Liebman.
11:28 J'avais jamais rencontré un metteur en scène aussi exceptionnel.
11:33 Mais le cinéma, vous le dites aussi Mathilde,
11:35 aime bien mettre des étiquettes.
11:37 Quand tu as du caractère, on te fait jouer des moches,
11:39 quand tu es belle, des filles un peu connes.
11:41 Vous vous dites "On m'a fait jouer des putes, Emmanuel Céline."
11:43 Léa, moi ma beauté, on ne me l'a pas fait payer du tout.
11:46 Je n'ai pas eu de problème du tout.
11:48 C'est marrant ce que vous dites sur votre beauté,
11:50 parce que vous êtes belle, Mathilde.
11:51 Mais elle est très belle.
11:52 Elle est très belle, mais vous racontez que vous avez été complexée,
11:55 enfant, par la beauté d'Emmanuel.
11:57 Que vous entendiez aux portes les gens dire
11:59 "Emmanuelle, elle est belle, Mathilde, elle est drôle."
12:01 Oui, mais c'est parce que j'ai été mannequin très tôt, très jeune.
12:05 C'était peut-être par rapport à ça.
12:08 Non, mais parce que je pense que dans une famille,
12:11 les parents, la famille fait une distribution des rôles.
12:15 Tous les enfants.
12:17 Moi je vois mes amis qui ont des enfants,
12:19 3, 4 enfants, il y a la drôle, il y a la rebelle,
12:22 il y a dada, et c'est un peu inconscient.
12:25 Vous avez été rivale dans votre vie, enfant,
12:27 ou au début, ou dans vos carrières, honnêtement, sans mentir ?
12:30 Sans mentir.
12:31 Il y a eu de la concurrence, de la forme de jalousie ?
12:33 On n'a jamais été sur les mêmes rôles.
12:35 On n'était pas sur les mêmes trucs.
12:37 Oui, mais des sentiments qui ne sont pas forcément beaux, entre sœurs ?
12:40 Sûrement.
12:42 Je ne me souviens plus vraiment.
12:44 Des petits énervements ?
12:45 Des jalousies, on avait des tempéraments assez forts, les sœurs Céline.
12:49 Mais quand on était petite, ouais...
12:52 On se fri... je ne sais plus.
12:54 Je te torturais un peu.
12:56 Vous dites que là, le théâtre...
12:58 Tu me coloriais mes croûtes dans ma tête.
13:02 Je lui mettais des élastiques pour lui couper la circulation.
13:05 C'est si elle était méchante.
13:07 C'était elle la méchante et vous la gentille, Mathilde ?
13:09 Non, moi je suis très gentille.
13:10 Mais cette pièce, vous allez être ensemble pendant plusieurs mois.
13:14 On est ensemble pendant plusieurs mois.
13:16 Vous n'allez pas vous friter ?
13:18 Non, pour le moment, on ne s'est pas frité.
13:20 Déjà, aux répétitions, on ne s'est pas frité.
13:23 Il y a de la bienveillance, il n'y a aucun jugement, je trouve,
13:25 d'ailleurs d'une manière générale avec Michael Cohen et tous les autres acteurs.
13:28 Oui, c'est vrai.
13:29 Ils sont merveilleux, tous les autres acteurs.
13:31 C'est la première fois que je vis quelque chose comme ça, moi.
13:33 De bienveillance, sans jugement, qui vient d'ailleurs du metteur en scène.
13:36 Mais pendant six mois, coup de je ne sais pas,
13:39 peut-être qu'on en aura marre de se voir ou pas.
13:42 Non, je ne crois pas.
13:43 Quelques questions de fin pour terminer.
13:45 Des questions impromptues.
13:46 Vous répondez sans réfléchir, vous répondez spontanément.
13:49 Vous seriez un homme, l'une et l'autre, pendant 24 heures, vous faites quoi ?
13:53 Un homme ?
13:55 Oui, un homme. Vous savez, cette chose bizarre.
13:59 Un homme, qu'est-ce que je ferais ?
14:02 Ça, je ne sais pas.
14:04 Moi, je ne ferais rien de plus, en fait.
14:06 Mais à quel niveau, Léa ?
14:08 Au niveau où vous voulez, vous pouvez me répondre.
14:12 Je ferais l'amour avec cinq femmes dans la même journée, je ne sais pas.
14:15 J'aimerais me taper des putes, moi.
14:17 Le sexe, ça sert à être aimé, dit Marilyn.
14:20 S'imaginer qu'on l'ait, répond Simone.
14:23 Le sexe, ça sert à être aimé, vous pensez ?
14:25 Non.
14:26 Non, parce qu'il y a plein de rapports.
14:29 Franchement, il y a d'autres manières de se faire aimer.
14:31 Faut-il mentir en amour ?
14:33 Toujours.
14:35 Non, mais mentir, on est toujours obligé un peu.
14:39 Qu'est-ce que vous ne pardonnez pas ?
14:42 La trahison.
14:44 Quand je suis trahi, je peux être dangereuse.
14:47 La méchanceté aussi.
14:49 Avec quel acteur vous pourriez tromper votre partenaire si vous étiez comme Marilyn, face à mon temps ?
14:56 Quel acteur d'aujourd'hui ?
14:58 Brad Pitt, moi.
15:00 Mathilde ?
15:01 Je n'ai pas d'idée.
15:03 Aucun ?
15:04 Non, je n'ai pas d'idée d'acteur.
15:06 J'étais folle de Michel Sardou jeune, alors ça serait Michel Sardou.
15:11 Ah, ce n'est pas comme Juliette Armanet ?
15:13 Vous êtes plutôt Juliette Armanet, Emmanuel ?
15:17 Oui. Moi non, je suis plutôt Michel Sardou.
15:20 On n'a pas les mêmes goûts.
15:22 C'est ce que j'allais vous dire.
15:24 Je suis cassée ces dix de Michel Sardou quand on était petites.
15:27 Elle m'a cassée la maladie d'amour, mon 45 tours. J'ai pleuré, pleuré.
15:32 Et vous, vous êtes plus louride ?
15:34 Moi je suis plus le rock, louride.
15:36 Pour vous faire plaisir, toutes les deux, je vous ai préparé les deux.
15:39 Oh, ça c'est gentil.
15:41 Sur Inter, on est fromage et dessert. Louride et Michel Sardou.
15:45 C'est génial.
15:47 Oh, what a perfect day. I'm glad I spent it with you.
15:58 Oh, such a perfect day. You just keep me hanging on.
16:06 You just keep me hanging on.
16:11 Elle court, elle court, la maladie d'amour. Dans le cœur des enfants.
16:21 Sa voix me faisait un effet...
16:24 C'est bon, ça se remet.
16:26 J'assume complètement. Il le sait très bien.
16:29 Mais sa voix me rentrait dans mon âme.
16:32 Et vous, sa voix, rien du tout.
16:34 Il y en a d'autres, j'en ai d'autres. C'est Lillion, tout ça, j'en ai d'autres.
16:37 Oui, oui, on aurait dû mettre Claude Barzotti.
16:39 Claude Barzotti qui est décédé il y a malentend.
16:43 Déjà la crise cardiaque, je pense à Jocelyne qui s'occupe de la musique sur France Inter
16:48 et qui a entendu du Sardou à 9h40.
16:50 Il n'était pas bien. J'irai le voir. Je vais le rassurer.
16:54 En attendant, à partir du 14 septembre, au Théâtre de la Madeleine, ça s'appelle "Bungalow 21"
17:00 et ça ressuscite ces quatre icônes absolues qu'ont été Montant, Signoret, Marilyne et Arthur Miller.
17:08 Qui sont les deux hommes qui jouent ?
17:10 Michael Cohen qui joue Yves Montant, Vincent Winterhalter qui joue Arthur Miller
17:15 et un groom merveilleux qui s'appelle Clément Moreau.
17:18 Il y a beaucoup de musique aussi dans la pièce.
17:20 On a envie d'y aller.
17:21 C'est une pièce très musicale.
17:22 Merci à toutes les deux et belle journée.
17:24 On vous laisse réécouter vos playlists préférées l'une et à l'autre qui sont, on l'a compris, très différentes.

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