Laurent Lafitte incarne Bernard Tapie dans la nouvelle série Netflix inspirée de la vie de l'entrepreneur. Il est l'invité de Léa Salamé aux côtés de Tristan Séguéla, réalisateur de la série. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-06-septembre-2023-3982983
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00:00 Ce matin vous recevez un acteur et un réalisateur.
00:02 Oui, bonjour Laurent Laffitte et bonjour Tristan Seguela.
00:05 Bonjour.
00:06 Merci d'être avec nous ce matin.
00:07 Laurent Laffitte, qualifiez Tristan Seguela en un adjectif et un défaut.
00:11 Un adjectif et un défaut ? Un défaut, mais ce n'en est pas vraiment un.
00:17 Il était un peu timide.
00:18 Un petit peu timide, mais ce n'est pas un défaut.
00:20 Et l'adjectif ?
00:21 Une qualité, la délicatesse.
00:23 La délicatesse, délicat.
00:25 Même question pour vous Tristan Seguela, qualifiez Laurent Laffitte son plus gros défaut.
00:28 Il est gourmand.
00:30 C'est vrai.
00:31 Là, c'est quoi ses défauts ?
00:32 C'est un péché capital quand même.
00:34 C'est pas rien.
00:35 Et sa qualité ou son adjectif ?
00:40 Brillant.
00:41 Ah ça, c'est pas mal.
00:43 Pensez-vous vous aussi l'un et l'autre, comme Bernard Tapie, que "sky is the limit" ?
00:47 Oui, plutôt.
00:49 Oui, tant qu'à faire.
00:51 Le ciel est la limite, je ne veux pas de limite.
00:53 Je ne veux pas être limité, je veux aller le plus haut.
00:56 C'est une phrase qu'on entend en permanence dans la bouche de votre Bernard Tapie dans
00:59 cette série qui est l'une des plus attendues de l'année, de la rentrée.
01:02 Tapie sur Netflix, ça arrive le 13 septembre.
01:05 Série que vous avez co-réalisée Tristan Seguela.
01:07 Et vous, Laurent Laffitte, vous incarnez de manière vraiment stupéfiante, bluffante,
01:12 Bernard Tapie, personnage hors norme, l'homme aux mille vies, l'hubris, la démesure,
01:17 mort en 2021, il y a deux ans d'un cancer.
01:19 Il fut tour à tour chanteur, acteur, pilote, chef d'entreprise, patron de l'OM, ministre,
01:24 prisonnier, comédien et je suis sûre que j'en oublie.
01:27 Pas facile d'incarner un homme qui est encore si présent dans la psyché française.
01:31 On se souvient de lui, on le voit encore, on l'entend encore sa voix.
01:34 Est-ce que vous avez hésité à accepter le rôle ?
01:36 Non seulement je n'ai pas hésité du tout, mais c'est pire que ça parce que je suis
01:40 un peu à la base du projet avec Tristan.
01:43 Il y a une dizaine d'années, on s'est parlé de cette envie qu'on avait chacun de notre côté.
01:47 Moi, ce qui m'intéressait chez Tapie, c'était justement que c'était un personnage.
01:52 Pour un acteur, c'est fantastique.
01:55 Quelqu'un qui en même temps, dans sa manière d'être, dégage quelque chose d'assez théâtral,
01:59 d'assez spectaculaire et qui en plus résume beaucoup de contradictions et de caractères
02:04 et même de contradictions franco-françaises.
02:07 Il raconte la société française.
02:09 Il y a plein de dimensions dans ce personnage-là et je l'ai toujours envisagé comme un personnage.
02:14 Qu'est-ce qu'il a de vous ? Ou qu'est-ce que vous avez de lui ?
02:16 En dehors de la ressemblance physique qui est assez frappante, même si vous faites un Tapie plus doux.
02:20 Vous avez les traits plus doux que lui.
02:22 Oui, on ne se ressemble pas tant que ça en fait.
02:24 On avait décidé avec Tristan de ne pas partir dans un mimétisme total,
02:27 une ressemblance absolue à l'anglo-saxonne.
02:30 C'est un mélange de lui et de moi.
02:32 C'est tout ce qui a infusé en moi de lui.
02:35 Puisque moi, je suis né en 1973, j'ai grandi avec lui.
02:37 Il a toujours été présent.
02:39 Je n'ai pas travaillé à partir d'archives.
02:41 Je suis parti de ce que j'avais en moi de lui.
02:44 Et si on devait avoir un point commun, on n'en a pas tant que ça.
02:47 Mais peut-être la détermination, je pense.
02:49 Vous êtes fonceur comme lui ?
02:51 Oui, j'aime bien aller au bout des idées avec Tristan.
02:53 On est mon ami 13 ans à faire la série.
02:55 Tristan Seguela, vous Tapie, vous le connaissiez puisque Jacques Seguela, votre père, était un de ses meilleurs amis.
03:04 Vous lui avez demandé l'autorisation de faire cette série.
03:06 Il vous a répondu "bonhomme t'y pense pas".
03:08 Je ne lui ai pas demandé l'autorisation.
03:10 Je lui ai dit quand on s'est dit avec Laurent qu'on allait se lancer dans cette aventure.
03:13 Je me suis dit qu'il fallait que je l'en informe.
03:17 Il ne voulait pas. De quoi il avait peur ?
03:20 Je ne sais pas s'il avait peur.
03:22 Il m'avait simplement dit, je me souviens très bien de ses mots, "je t'arrête tout de suite, c'est non".
03:26 Je lui ai dit "écoute Bernard, je suis désolé, je ne suis pas vraiment venu te demander si je pouvais ou pas le faire.
03:32 Je suis venu te dire que j'allais essayer de le faire.
03:34 Et je suis aussi venu te dire que d'une certaine manière, s'il y a bien un truc que tu m'inspires, c'est de ne pas écouter ceux qui te disent non.
03:41 C'est pas mal comme feinte.
03:45 Comment il était, vous l'avez connu depuis que vous êtes petit, humainement, comment il était avec ses amis, avec les enfants de ses amis ?
03:55 Il faisait partie, c'était un très bon ami de mes parents, je les côtoyais un peu en vacances, c'était des moments agréables.
04:03 Il faisait partie parmi les amis de mes parents de ceux qui mettaient les grands et les petits sur un pied d'égalité.
04:08 Il ne s'en foutait pas des enfants ?
04:10 Pas du tout, il parlait aux enfants comme il parlait aux grands.
04:12 Et ça on le voit dans le film, c'est vraiment un père présent.
04:16 Absolument, c'est un père présent avec ses enfants mais aussi les enfants des autres.
04:19 Il mettait un peu tout le monde sur un pied d'égalité et après c'était souvent la joute.
04:23 Et c'est ça qui était sympa aussi.
04:25 La famille Tapie, elle n'est pas ok avec votre biopic, pourquoi ?
04:30 Déjà parce qu'il m'avait dit ça, donc je peux les comprendre.
04:34 Et puis après, parce que quand on s'empare de la vie de quelqu'un dont on est très proche, on espère que ça va être respectueux.
04:42 En fait, ce n'est ni une réhabilitation de Tapie, ni vous le charger. C'est assez juste finalement, Laurent Laffitte.
04:49 Oui, ce n'est pas du tout à charge, on n'en fait pas non plus un sein.
04:52 On raconte un parcours exceptionnel.
04:55 Et tout le monde, même ceux qui ne l'aiment pas, on a tous un point d'attache avec lui.
05:03 Quelque chose qu'on trouve impressionnant, parfois même admirable.
05:07 Même ceux qui font partie de ses détracteurs.
05:12 Il était un transfuge de classe, c'était le fils d'un chauffagiste.
05:15 D'ailleurs, la série commence vraiment sur son rapport à son père.
05:18 Fils d'un père chauffagiste devenu millionnaire.
05:22 Il veut la reconnaissance de son père. Dans sa vie, il n'oubliera jamais d'où il vient.
05:26 Il voulait tout le temps impressionner son père.
05:29 Oui, je ne sais pas dans la vie si c'était tant le cas que ça.
05:33 En tout cas, c'est le cas pour beaucoup de monde.
05:36 On a toujours envie de sentir l'admiration dans les yeux de son père.
05:40 Ou du père qu'on aurait aimé avoir, ou du père qu'on n'a pas eu, pour certains.
05:45 Mais en tout cas, il y a toujours ce besoin d'admiration paternelle.
05:50 Le père qu'on n'a pas eu. Laurent Laffitte, vous avez perdu le vôtre quand vous aviez 24 ans.
05:54 Vous dites "j'ai toujours cherché sa reconnaissance à votre père".
05:57 Notamment parce que vous n'avez pas eu le bac.
06:01 Non, je ne l'ai pas passé.
06:04 Ah bah oui, c'est pas pareil.
06:06 Sinon j'aurais eu une mention. Dans ma tête, j'aurais eu une mention.
06:10 En l'occurrence, vous dites "quand j'ai eu le conservatoire, j'ai vu de la fierté dans les yeux de mon père".
06:16 Votre père dirait quoi de l'homme de 50 ans que vous êtes ? De votre carrière ?
06:20 De l'homme que vous êtes ? Il serait fier ?
06:22 J'en sais rien. Ce que je vais vous dire, ce serait une interprétation de ce qu'il aurait pensé.
06:27 C'est comme si je parlais de moi-même. Je ne me lancerai pas là-dedans.
06:31 Malheureusement, je ne saurais jamais ce qu'il pense de l'homme de 50 ans.
06:36 Mais vous avez eu le manque de père dans votre vie ?
06:39 Oui, parce que j'avais 24 ans quand il est parti.
06:44 Vous Tristan Seguela, le manque de père, vous ne l'avez pas eu ?
06:47 La figure est là. Elle aurait pu être écrasante, empêchante ? Elle ne l'a pas été ?
06:53 Non, elle n'a pas été. Mais il faut dire que ce n'est pas une personnalité écrasante.
06:59 En revanche, il est meilleur publicitaire de lui-même que je le suis de moi.
07:05 Il ne vous a pas donné des cours pour te vendre bien ?
07:11 Il a vite compris que c'était perdu.
07:15 Laurent Laffitte racontait l'histoire de Tapie, c'est raconté la société française.
07:18 Il incarne beaucoup de nos contradictions françaises, et notamment sur la réussite et sur l'argent.
07:23 Oui, absolument. C'est vrai qu'on est en même temps fasciné par la réussite.
07:26 Et puis on a quand même ce petit réflexe un peu jacobin de se méfier de la réussite,
07:33 ou en tout cas des gens qui réussissent.
07:35 Tapie est arrivé à un moment, dans les années 80, où on était obsédé par la réussite individuelle.
07:41 On était plus dans une dynamique de comment profiter d'un système,
07:44 que comment participer à un système, participer à ce qui fait groupe et ce qui fait société.
07:48 Et ça, ça a pas mal évolué quand même, heureusement.
07:51 Il a essayé de décomplexer les gens avec l'argent.
07:54 Les français, dans le rapport à l'argent, il n'y est pas forcément parvenu.
07:58 Dans les années 80, un peu quand même. Il a même créé des écoles.
08:00 C'est une espèce d'incarnation française du rêve américain.
08:04 Et si on cherche bien, moi j'ai essayé de chercher son équivalent contemporain.
08:09 Il n'existe pas vraiment.
08:11 C'est ni Berlusconi pour vous, ni Elon Musk.
08:14 Si, il y a du Berlusconi, il y a du Trump aussi.
08:16 Il y a du Trump, c'est ce que j'allais vous dire. C'est un des premiers populistes aussi, Tapie.
08:19 Oui, ça, je crois pas.
08:23 Il a affiché, et vous le montrez dans la série, c'était "Je suis le peuple contre les élites".
08:28 Ils me prennent pour un plouc, mais moi je suis fière et je vais leur montrer ce que je suis capable de faire.
08:32 Oui, mais est-ce que c'est populiste ça ?
08:34 En tout cas, j'ai l'impression qu'il n'a jamais essayé d'instrumentaliser ses origines.
08:40 Il ne s'est jamais fait passer pour quelqu'un d'autre.
08:42 Il a toujours été fier de ses origines.
08:44 Mais dans le populisme, il y a peut-être une notion de manipulation par rapport à ça.
08:48 Et je n'ai pas l'impression qu'il soit tombé là-dedans.
08:50 Il disait à son père, je sais très bien ce qu'il se dit, que je suis vulgaire, que je suis un parvenu, un nouveau riche, que je n'ai pas les codes et tout le bordel.
08:56 Et cet argent, je l'avais reçu en 2018, ici à ce micro, il parlait des riches, des pauvres, aujourd'hui, et du changement par rapport à sa jeunesse.
09:06 Aujourd'hui, tout est payant.
09:08 Moi, j'ai vécu une jeunesse où on pouvait être pauvre et heureux.
09:12 Vous, vous étiez pauvre et heureux ?
09:14 J'étais très pauvre et j'étais très heureux.
09:16 Mais aujourd'hui, c'est quasiment impossible.
09:19 Internet, le téléphone portable, tout ça, si vous ne l'avez pas, vous n'êtes plus dans la société.
09:23 Or, ça coûte.
09:25 Donc, ils sont pauvres.
09:27 Et quand tu es pauvre aujourd'hui, tu ne peux pas être heureux.
09:29 Car la piscine municipale, elle est payante.
09:31 Moi, j'ai appris de la musique, c'était gratuit.
09:33 Aujourd'hui, c'est payant.
09:35 Donc, pour être actif dans une société qui vous rend heureux, il faut de l'argent.
09:39 Qu'est-ce qu'ils ont pensé ?
09:41 Il était certainement pauvre et heureux.
09:44 Il est sincère quand il le dit, mais il a quand même voulu s'extraire de sa condition.
09:47 Il s'est pas trop mal débrouillé.
09:49 Et je suis quand même d'accord avec ce qu'il dit.
09:54 Qu'aujourd'hui, c'est plus difficile d'être pauvre et heureux.
09:58 C'est ce qu'il dit avec les portables, avec la société de consommation.
10:01 Laurent Lafitte, vous êtes d'accord avec ça ?
10:03 Oui, oui.
10:05 Mais de toute façon, pauvre, ce n'est jamais un avantage.
10:09 Oui, oui.
10:10 Mais c'est vrai qu'il dit ça, mais il s'en est extrait de manière assez spectaculaire.
10:13 Et en même temps, on a vu après sa disparition qu'il n'avait rien laissé.
10:17 Donc, c'est quelqu'un...
10:19 Il a laissé des dettes.
10:20 Il a laissé 600 millions de dettes à sa femme.
10:22 Oui, avec l'annulation de l'arbitrage.
10:26 Mais ce n'est pas quelqu'un qui a construit un empire.
10:29 Ce n'est pas Arnaud ou Pinault.
10:32 C'est un parcours vraiment singulier.
10:35 Je crois qu'il ne courait pas vraiment.
10:36 En tout cas, c'est ce qu'on cherche à raconter dans la série.
10:39 Il ne courait pas après la richesse à tout prix.
10:41 Il était riche et pauvre toute sa vie.
10:43 Je crois que le moteur, c'est une espèce de désir fou de célébrité.
10:47 C'est la notoriété.
10:49 La reconnaissance.
10:50 Avoir un nom, faire de ce nom Tapie qui n'évoque rien à personne quand il naît.
10:54 Et ça va très bien à son père que ce nom Tapie n'évoque rien.
10:57 Faire de son nom une marque.
11:00 Oui, faire de son nom une marque.
11:01 D'ailleurs, c'est le début de la série quand vous vous engueulez un banquier en lui disant Tapie.
11:07 T A P I E.
11:08 Retenez ce nom Tapie.
11:09 Vous le faites beaucoup mieux que moi.
11:11 La politique, sa relation étonnante à Mitterrand.
11:14 Les réactions de la gauche qui le méprisaient, le détestaient, le prenaient pour un guignol.
11:18 Les européennes.
11:19 Et puis les débats télé.
11:20 Tapie face à Jean-Marie Le Pen.
11:22 Il y en a eu des débats télé.
11:23 Il y a eu les grandes box avec Paul Amard.
11:25 Et puis il y a eu celui-là, 1989 sur TF1.
11:28 Vous êtes un matamor, vous êtes un tartarin, un bluffeur.
11:31 Mais ce n'est pas parce que vous avez une grande gueule et que vous criez fort que vous arrivez.
11:34 Non mais ce n'est pas poli.
11:35 Mais je ne peux pas être poli avec vous.
11:36 Vous êtes sorti des bâtons, on le sait, vous êtes poli.
11:38 Oui, oui.
11:39 Vous avez dû apprendre à parler.
11:40 La seule différence, c'est que ce n'est pas parce que vous affirmez fort quelque chose que ce que vous dites est vrai.
11:45 Parce que vous dites n'importe quoi.
11:47 On s'est amusé à reproduire à l'identique ce moment dans l'épisode 5 de la série, sans rien spoiler.
11:54 Ne spoilez pas, justement.
11:56 J'ai passé l'original.
11:57 Mais s'il avait une conviction politique, c'était son combat contre l'extrême droite.
12:02 Pour le coup, il n'en a jamais varié.
12:04 Je pense qu'il est totalement sincère là-dedans, bien sûr.
12:07 Il est sincère là-dedans, tout comme il est sincère, je crois, aussi, ce qu'on raconte dans la série.
12:12 Son entrée en politique est faite avec conviction et sincérité.
12:16 Je ne pense pas beaucoup de cynisme, voire pas du tout.
12:18 Peut-être son plus grand regret, c'est de ne pas y être arrivé, ni d'avoir été maire de Marseille, ni d'avoir été président.
12:24 C'est sans doute un de ses grands regrets.
12:28 Sûrement.
12:29 C'est vrai qu'en tout cas, Olivier Demangel, qui a co-écrit la série avec Tristan, ils ont tous les deux vraiment choisi cet axe-là.
12:35 Je pense que ça correspond à la vérité.
12:37 Il m'a fait penser à ce vers de La Fontaine, vous devez le connaître, Laurent, dans "Le berger et le roi".
12:42 "Deux démons à leur gré partagent notre vie et de son patrimoine ont chassé la raison.
12:46 J'appelle l'un amour et l'autre ambition."
12:49 L'ambition, il l'était profondément.
12:51 L'amour est très présent aussi, très présent dans la série.
12:56 On le voit marié au début avec une première femme, Michel, et sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme, Dominique.
13:05 Dominique, qui est jouée par Josephine Japi, vous faites une femme businesswoman quasiment.
13:11 Ce qu'elle s'est toujours défendue dans son autobiographie.
13:14 Elle disait "non, pas du tout, il ne m'a jamais mêlée à ces affaires".
13:17 On a certainement pris des libertés à cet endroit comme par ailleurs.
13:23 Mais ce qui est certain, c'est que la rencontre entre Bernard et Dominique, dans la série et je pense dans la vie des uns et des autres,
13:29 de l'un et de l'autre, a été déterminante.
13:32 Sans cette rencontre, il n'y a pas de Marc-Bernard Tapie 20 ans après.
13:36 Laurent Laffitte, sans sa femme, il n'est pas Tapie.
13:39 C'est elle qui va lui permettre d'être celui-là.
13:44 Oui, très certainement.
13:46 Ou il aurait été un Tapie différent.
13:48 Mais c'est sûr que c'est une histoire pareille sur tant d'années, de décennies.
13:52 C'est forcément aussi un peu un partenariat.
13:55 Mais je crois qu'il a dit, ou un de ses enfants a dit, que Dominique était une des personnes qu'il écoutait le plus.
14:01 Et il n'écoutait pas grand monde.
14:03 Sans doute.
14:04 Et puis il y a la chanson, ça on avait oublié, le Tapie chanteur.
14:07 C'était son premier rêve d'être chanteur.
14:09 Ça c'est son premier 45 tours.
14:11 * Extrait de « Je ne crois plus les filles » de Bernard Tapie *
14:26 Alors, a-t-on bien fait d'oublier le Tapie chanteur ? Je ne sais pas, qu'est-ce que vous en pensez ?
14:32 Bah...
14:33 * Rires *
14:36 C'est pas... Je sais pas.
14:38 Bon après c'est subjectif, on va dire.
14:40 Mais c'est vrai que vous racontez la première scène, c'est Tapie contre Paul Naref.
14:43 Qu'est-ce qu'il se passe ?
14:44 Bah oui, c'est Tapie contre Paul Naref.
14:46 Alors je ne spoil pas, mais bon, l'archive existe.
14:49 Tapie gagne face à Paul Naref.
14:51 Il y a un télécroché musical.
14:53 On ouvre la série comme ça.
14:55 Et c'est vrai qu'avec Olivier Demangel, avec qui j'ai créé la série, on a fait une découverte.
15:00 En regardant toutes les archives qui sont consacrées à des milliers et des milliers, etc.
15:03 On a regardé en entier le premier télécroché et son premier passage télévisé qui s'appelle « Top Jury ».
15:08 Une émission qui est lancée de The Voice.
15:10 Et là, on a fait la découverte qu'aucun journaliste n'avait fait auparavant, aucun biographe, etc.
15:15 Qu'à côté de lui, dans le public, il y avait Michel Paul Naref qui passait aussi pour la première fois à la télévision.
15:19 Et les jurés ont préféré Tapie à Paul Naref.
15:22 Voilà, je pose ça là. Regardez la série si vous n'en avez plus envie.
15:25 Quelques questions de fin pour finir. Les impromptus, vous répondez sans réfléchir.
15:30 Bernard Tapie ou Cyrano de Bergerac ? Laurent Laffitte que vous interprétez à la comédie française, là, cet hiver.
15:36 Oui, à partir du 7 décembre.
15:38 Cyrano, quand même. Mais bon, ils ont un point commun qui est le panache.
15:42 Tristan Seguella, l'OM ou PSG ?
15:44 J'étais fan de l'OM en 1993 et maintenant je suis fan du PSG. Je veux vraiment un retour vers l'Ouest.
15:51 De l'OM ou Belmondo ?
15:53 Belmondo, oui, mais bon...
15:58 L'argent fait-il le bonheur ?
16:00 Oh là là, qui a dit qu'il valait mieux pleurer dans une voiture que dans le métro ?
16:09 Pour vivre heureux, vivons cachés, vous êtes d'accord ?
16:15 Vous l'appliquez tous les deux, vous êtes très discret.
16:18 Autant que possible.
16:20 Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:24 Oh là là, c'est atroce !
16:27 Liberté, égalité, fraternité ? Non, non, non, c'est de droite ou de gauche, en fait.
16:32 J'aurais pu dire le Figaro Libération.
16:35 Libéralisme, égalité, fraternité.
16:38 Vous ne choisissez pas, Tristan Seguella ?
16:40 Moi, je choisis la fraternité.
16:43 La liberté.
16:45 Vous prenez la liberté.
16:47 Je prends l'égalité, on est bon.
16:50 C'est la série attendue de la rentrée.
16:58 Nicolas Demorand a déjà trépigné pour aller la voir.
17:01 Merci, c'est le 13 septembre déjà sur Netflix.
17:05 Belle journée à vous tous les deux.