Séisme au Maroc: à Marrakech, le quartier du Mellah sinistré

  • l’année dernière
Plus de 2100 personnes ont trouvé la mort dans un puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, provoquant d'énormes dégâts et semant la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.
Transcript
00:00 Oui, on est précisément dans le quartier du Mellat, c'est ce qu'on appelait avant le quartier juif.
00:05 C'est vraiment, je dirais, l'épicentre marrakech dans ce grand tremblement de terre.
00:10 Normalement ici, il est 8h35, heure de marrakech, vous avez déjà énormément de vie,
00:16 on sent encore les épices qui sont vendues.
00:20 Sauf que, ce qui a l'air presque normal, évidemment, lorsqu'on dézoome,
00:24 on se retrouve dans des choses beaucoup plus perturbantes.
00:28 Regardez cet immeuble, il n'a plus de toit, c'est simplement retenu par cette porte en bois,
00:35 regardez avec Vincent Berthézen, à l'intérieur, il n'y a absolument plus personne,
00:41 et surtout plus personne ne peut vivre.
00:43 Parce qu'on a beaucoup évolué depuis ce matin dans ce quartier,
00:48 et on a été frappé par le nombre de personnes qui ont passé la nuit dehors,
00:51 sur la place des Ferblentiers, qui est juste de l'autre côté de cette maison,
00:55 ou ce qu'il reste de cette maison, beaucoup de familles,
00:58 des gens qui ont l'air extrêmement populaires.
01:00 Alors, ils avaient un peu à manger, ils avaient des couvertures,
01:04 mais vous sentez énormément de pauvreté,
01:07 et à la limite, pas grand-chose à faire d'autre que revenir faire des allers-retours.
01:11 Les seules personnes que l'on voit ici, quand vous avez vu des gens faire des allers-retours,
01:15 c'est aller chercher quelques vêtements, c'est aller chercher quelques assiettes.
01:19 Et puis, on est vraiment dans un centre qui est normalement extrêmement touristique,
01:23 on n'a pas eu de bilan véritablement de la part des touristes,
01:26 mais c'est un endroit où normalement vous avez beaucoup de maisons d'hôtes,
01:28 et encore une fois, énormément de vie, et tout ça est terminé.
01:32 On ne voit pas, quand vous voyez, regardez, même lorsque ça a l'air de tenir,
01:35 vous voyez un petit peu les balcons, ils sont totalement de travers,
01:38 donc c'est tout un quartier qu'il va falloir reconstruire.
01:41 Et donc, les gens qu'on a vus dormir dehors,
01:43 ils risquent de rester encore dehors, sur une dalle assez froide,
01:47 pendant un certain nombre de semaines.
01:49 – Ça veut dire, Patrick, que dans ce quartier de Marrakech,
01:52 qui a été le plus touché, on ne cherche plus de survivants ?
01:55 Pour l'instant, l'heure est plutôt à l'organisation des secours,
01:59 l'organisation justement pour les rescapés ?
02:02 [Bruits de pas]
02:05 – C'est un peu étrange, on le rappelle, Marrakech, c'est un million d'habitants.
02:08 Moi, je suis arrivé hier soir, j'ai regardé tout de suite,
02:11 dès l'atterrissage de notre avion, s'il y avait d'autres avions des gros porteurs.
02:15 J'en ai vu un, c'est celui des secouristes espagnols,
02:18 pas non plus de panique, ni une espèce de folie, je dirais,
02:24 avec des secouristes qui arrivaient partout,
02:26 comme j'ai pu le voir sur des ouragans ou d'autres catastrophes naturelles.
02:29 On est dans une ville qui finalement n'a été touchée que dans ce quartier,
02:33 que, je le mets vraiment avec des guillemets,
02:34 parce qu'il y a eu énormément de décès,
02:36 mais c'est une ville qui est extrêmement bien pourvue en hôpitaux, en centres de soins.
02:41 On a vu patrouiller énormément de voitures de police,
02:44 c'est assez étonnant aussi, pour avoir vu dans d'autres pays.
02:47 Normalement, lorsque vous êtes dans un quartier comme ça,
02:49 je l'ai vu aux États-Unis, auprès des ouragans,
02:51 vous avez la police qui tient, parce qu'il y a la peur des pillages.
02:54 Eh bien ici, personne n'a la peur des pillages,
02:57 personne ne va essayer de rentrer dans les maisons.
03:00 Évidemment, il y en a certaines qui sont totalement inutilisables,
03:03 mais on a l'impression qu'on a laissé vraiment tout ce qui a pu tomber,
03:07 qui a été détruit, en l'état.
03:08 C'est dangereux, on n'y revient pas et on se met à côté.
03:11 J'ai vu des gens qui ont passé la nuit avec des affaires pas forcément précieuses,
03:16 mais des affaires quand même.
03:17 Il y avait une voiture de police qui était avec eux pour les surveiller,
03:20 mais on en est là.
03:21 Et ensuite, on va pouvoir vraiment penser à la reconstruction,
03:24 parce que, encore une fois, ce mur a l'air solide,
03:27 mais il n'y en a plus au premier étage, il n'y a plus rien absolument.
03:30 Et donc, c'est tout un quartier qu'il va falloir peut-être refaire
03:33 aux normes antisismiques.
03:34 Donc, c'est plutôt ça, par rapport aux villages qui sont un peu plus reculés,
03:38 c'est plutôt ça qui va préoccuper les Marrakechis.

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