"Cette solidarité est présente au quotidien au Maroc": L'entraide après le séisme qui frappé le sud-ouest de Marrakech

  • l’année dernière
Le gouvernement marocain a annoncé avoir accepté l'aide de quatre pays (Espagne, Grande-Bretagne, Qatar et Émirats arabes unis) après le séisme qui a frappé le sud-ouest de Marrakech dans la nuit de vendredi à samedi, dont le bilan s'élève désormais à 2497 morts et 2476 blessés. Actuellement en froid diplomatique avec Paris, le Maroc n'a en revanche pas sollicité la proposition d'aide de la France.
Transcript
00:00 Ce qui est frappant d'un point de vue à la fois extérieur et professionnel,
00:03 c'est le regard qu'on essaie d'apporter à sa situation,
00:05 c'est cet élan de solidarité.
00:06 Alors parfois on sait que les journalistes emploient des grands mots,
00:09 mais c'est assez spectaculaire, notamment quand on tente de quitter Marrakech,
00:13 quand on va faire la route de Taroudan, la route de la vallée de l'Horica,
00:16 ce sont des grands axes et on voit ce qui ressemble à des convois humanitaires improvisés.
00:21 Comment vous, Français expatriés, vous vivez cela ?
00:23 Comment vous y participez ? Comment ça s'organise ?
00:25 Alors écoutez, le mot est le bon, improviser c'est ça.
00:30 Alors après, je pense qu'il y a déjà beaucoup d'associations d'ONG
00:33 qui sont vraiment sur le terrain et qui œuvrent au quotidien depuis vendredi soir.
00:38 On voit également pas mal de convois de l'armée marocaine
00:41 qui se dirigent vers les zones extérieures de Marrakech.
00:44 Donc voilà, ça se met correctement en place.
00:48 Mais effectivement, il y a un élan de solidarité entre guillemets des privés
00:52 qui s'organisent en petits groupes.
00:54 Ça n'arrête pas, que ce soit sur les réseaux sociaux, sur WhatsApp, sur Instagram.
00:58 Et moi le premier avec des amis.
01:00 Mais comment vous faites ça ? Vous parlez d'Instagram ou des boucles WhatsApp.
01:03 On a l'impression que tout le monde a sa boucle WhatsApp pour communiquer,
01:06 pour se donner rendez-vous. C'est comme ça que ça se passe ?
01:07 Oui, c'est clairement comme ça que ça se passe.
01:09 On essaie d'agir en petits groupes, de voir quels sont les villages qui ont déjà eu un peu d'aide.
01:15 Ceux qui n'en ont pas eu du tout parce qu'il y a des accès, en fait,
01:18 de l'autre côté de la classe qui sont impraticables et où personne n'est encore allé.
01:23 Je précise pour les spectateurs qui ne connaissent pas,
01:24 l'Atlas, c'est ce massif en nez, et ça coupe cette partie du Maroc du nord au sud.
01:29 C'est-à-dire que là, on est au nord de l'Atlas et puis du côté sud,
01:32 il y a notamment cette grande ville de Taroudande qui a été dévastée.
01:35 Exactement. Et pour accéder de l'autre côté, vous devez à chaque fois faire des grandes boucles.
01:39 Soit monter, traverser, c'est compliqué.
01:41 Surtout aujourd'hui, effectivement. Soit faire le tour.
01:43 Et du coup, ça prend des heures.
01:46 Les premières villes sont à trois heures et les autres sont à cinq, six, sept heures de route.
01:51 Et il y a certaines zones où les associations ne se sont pas encore rendues
01:55 ou n'ont pas la possibilité de s'y rendre.
01:58 Et donc, on met en place, voilà, avec des collègues qui ont des entreprises
02:03 dans le tourisme, de quad, de buggy, etc.
02:07 On met des machines à disposition.
02:09 On va au plus loin possible avec les véhicules.
02:12 Et puis ensuite, c'est ces véhicules là qui prennent le relais
02:16 pour essayer d'aller au plus proche des villages qui n'ont toujours pas reçu d'aide.
02:20 Vous êtes surpris, à la fois parce que vous faites, mais parce que l'ensemble de la population
02:25 a l'impression que c'est sans fin et que cette aide, c'est sans fin.
02:28 J'ai vu une comédienne, présentatrice télé marocaine, mobilisée depuis des jours,
02:33 du matin au soir, du soir au matin, à remplir des voitures.
02:35 Et elle est en route, je crois, vers Taroulante aujourd'hui.
02:38 Et on a l'impression que tout le monde signe à cette façon là.
02:41 Est-ce que ça vous surprend ?
02:43 Alors non, comme je l'avais dit hier, ça ne me surprend pas parce qu'il y a cette solidarité
02:47 ici au Maroc et présente au quotidien hors crise.
02:50 Mais effectivement, on a tous mis un peu nos activités de côté.
02:57 Et aujourd'hui, notre seule motivation, c'est d'aller aider le peuple qui en a besoin
03:04 et faire en sorte qu'ils puissent avoir le minimum pour survivre dans les heures et les jours à venir.

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