Plusieurs élus du bassin minier organisent ce mardi à Lens une collecte de dons alors que le stade Bollaert accueille un match de football amical entre le Maroc et le Burkina Faso. Jamel Oufqir, adjoint à la mairie de Sallaumines, était l'invité ce matin du 6-9 de France Bleu Nord.
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00:00 - Bonjour Djamel Oufkir, il y a dans la région énormément de collectes qui s'organisent, celle à Salomine.
00:05 Mais si vous êtes avec nous ce matin, c'est pour nous parler d'une autre collecte qui va forcément rayonner dans le Nord et dans le Pas-de-Calais.
00:11 Collecte à partir de 17h devant le stade Bollard à Lens.
00:15 D'où est-ce que vous est venue cette idée ? Vous êtes plusieurs à l'avoir eue, c'est ça ?
00:18 - Effectivement, comme vous le savez, l'équipe nationale du Maroc fait un match amical à Bollard contre le Burkina Faso.
00:26 Et on cherchait un moyen d'utiliser cet événement pour profiter de cette solidarité puisque le match a été maintenu.
00:34 Et nous est venu avec deux autres adjoints au maire, un à Vion et un à Petite Forêt, qui sont franco-marocains comme moi,
00:41 de pouvoir utiliser cet événement pour pouvoir collecter puisque ce match, les gens vont venir un peu de partout,
00:52 de la Belgique, de l'Allemagne, Luxembourg, un peu partout de la France et chacun veut participer à sa façon à cet élan de solidarité.
00:59 Et nous avons décidé de faire une opération symbolique. L'idée c'est de venir avec une pièce d'un euro et puis la déposer dans une urne.
01:07 Si 35 000 personnes, en tout cas, sont, jouent à guichet fermé, déposer une pièce d'un euro,
01:15 ça permettrait d'avoir une manne financière pour pouvoir aider directement les personnes qui sont autour de Marrakech.
01:25 - Déjà, ça vous fait effectivement une belle somme, un euro, ça c'est une opération pour les supporters.
01:30 On peut aussi venir, tous ceux qui nous écoutent, qui habitent dans le secteur de Lens, aussi venir déposer pourquoi pas une pièce d'un euro
01:35 et aussi déposer pourquoi pas des vêtements, des médicaments, tout ça.
01:39 - Effectivement, l'idée c'est que, comme je vous l'ai dit, on voulait vraiment créer un moment solidaire dans cette terre d'accueil qui est le bassin minier.
01:50 Et le Racine Club de Lens, le stade mythique de Stade Vollard, est quelque chose d'important dans le bassin minier.
01:56 Et chacun peut venir avec, il nous reste tous une boîte de doliprane, des pansements ou autre,
02:02 et qui pourra être utilisée en tout cas à bon escient pour les sinistrés là-bas.
02:07 - On entendait Djamel Debbouze, qui est acteur lui-même franco-marocain, qui s'est rendu sur place hier,
02:12 qui détaillait tout ce que les sinistrés sur place avaient besoin après ce terrible séisme.
02:18 L'UNICEF estime que 300 000 personnes dorment dehors, 100 000 enfants à la rue.
02:23 Ils disaient ce dont les Marocains ont besoin aujourd'hui, ce sont beaucoup aussi vêtements, couvertures,
02:27 donc tous ceux qui nous écoutent, éventuellement, qui peuvent avoir ça chez eux, qui ne servent plus, ça peut servir à d'autres.
02:32 - Effectivement, vous l'avez justement rappelé, 100 000 enfants, 100 000 enfants qui sont dans la rue,
02:42 leurs écoles ont été détruites, les hôpitaux ont été détruits,
02:47 et ils ont besoin effectivement, dans l'urgence vitale, d'avoir des vêtements,
02:51 de pouvoir dormir proprement et sous une tente, et j'appelle à cette solidarité.
02:58 - Effectivement, la particularité qu'a le Maroc, c'est que tous ces éléments existent dans ce pays,
03:05 donc on peut les acheter directement là-bas, ça va plus vite, au lieu de les acheminer,
03:09 mais effectivement, si les personnes ont une tente ou un duvet ou un sac de couchage qui traîne, il est le bienvenu.
03:18 - 7h48, vous êtes sur France Bleu Nord, nous sommes en direct avec Djamel Oufkir, adjoint au maire de Salomines.
03:24 Djamel Oufkir, vous, ou tous ceux qui se mobilisent ces jours-ci pour venir en aide aux sinistrés au Maroc,
03:30 comment vous allez faire pour acheminer tous ces dons ? Parce que c'est vrai qu'on parle de ces collectes,
03:33 et une fois qu'on a récupéré ces tentes, les boîtes de doliprane, les vêtements, comment vous allez faire pour emmener tout ça là-bas ?
03:40 - Tout d'abord, il va y avoir un "sacré tri", donc il y a énormément de bénévoles,
03:45 il y a des associations locales qui vont trier, qui vont faire en sorte d'envoyer les bons éléments au bon endroit.
03:56 Et puis, l'acheminement, on a des associations qui sont déjà sur place, et des associations ici,
04:04 qui vont l'acheminer directement avec les autorisations qui nous permettent de traverser tout le Maroc,
04:10 et aller directement vers la population qui en a le plus besoin.
04:14 - Et directement dans ces villages qui ont été ravagés par ce séisme,
04:19 parce que c'est vrai que depuis que c'est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi,
04:22 énormément d'images, au début c'est vrai que ça se concentrait sur les grosses villes,
04:24 et puis on commence à arriver dans les petits villages où on voit qu'il n'y a quasiment plus rien,
04:27 à part un endroit, j'imagine que vous avez toujours des proches là-bas, de la famille là-bas,
04:31 qu'est-ce qu'ils vous racontent de ce qui se passe sur place ?
04:33 - Alors, la plupart des personnes que j'ai contactées, et effectivement j'ai de la famille qui se trouve aux alentours d'Agadir,
04:40 Tartaroudan et un peu Marrakech, sont tétanisés, la plupart, même si leur maison n'a pas été détruite,
04:46 ils ont du mal à rentrer dans leur maison, ils pensent qu'il va y avoir un autre séisme,
04:50 et ils sont tétanisés, donc ils dorment tous dehors, il y a un élan de solidarité au Maroc qui est énorme,
04:57 la population du nord au sud aide les sinistrés,
05:02 et ils attendent l'aide des "binationaux", puisque chacun a une famille là-bas à aider.
05:17 - Et vous ressentez cette aide des binationaux, sans faire votre histoire familiale,
05:21 vos parents sont arrivés dans le bassin minier dans les années 70, votre père a travaillé dans les mines,
05:25 vous sentez tous les gens autour de vous qui ont cette histoire-là aussi, avoir ce besoin de faire quelque chose,
05:31 vous êtes nombreux ? - Oui, il y a 2 millions de Marocains en France,
05:39 dans le Nord Pas-de-Calais, il y a plus de 80 000 personnes qui sont arrivées dans les années 60-70,
05:44 pour aider la France à chauffer, à aller chercher le charbon,
05:49 et donc les petits-enfants, la deuxième génération, la troisième génération,
05:53 vont régulièrement au Maroc voir la famille, et il n'y a pas plus tard qu'il y a 3 semaines, 2 semaines,
05:59 les gens étaient encore en vacances au Maroc, et donc ils sont revenus en France après avoir passé leurs vacances,
06:07 et donc ils se retrouvent à voir cette situation-là, et ils ont envie de donner,
06:13 et en fait, ce qui est important aussi, c'est ce qu'on a remarqué, les Français aiment les Marocains,
06:20 et les Marocains aiment les Français, et il y a beaucoup de personnes qui ont voyagé au Maroc,
06:24 qui ont été à Marrakech, qui ont été faire du tourisme, qui veulent aider aussi,
06:29 puisqu'ils connaissent la population locale là-bas.
06:31 - Et on effectivement le ressent, ce besoin d'aider dans toutes les opérations de solidarité qui s'organisent,
06:36 que ce soit au niveau des communes, des quartiers, ou alors des initiatives plus individuelles,
06:40 en tout cas on rappelle la vôtre d'initiative, collègues, devant le Stade Bollard ce soir,
06:44 à partir de 17h, soit une pièce de 1€, soit éventuellement des dons,
06:47 tout pourra servir aux sinistrés au Maroc, merci beaucoup Djamel Oufkir,
06:52 adjoint au maire à Salomine, merci beaucoup d'être passé par les studios de France Bleu Nord ce matin, bonne journée.