Un "vaccin thérapeutique" contre les cancers du poumon ?

  • l’année dernière
Avec Nicolas Poirier, directeur général d’OSE Immunotherapeutics

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-09-13##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.
00:04 Il est 7h46, Sud Radio vous explique.
00:08 Un traitement très prometteur contre le cancer du poumon.
00:11 Alors ça ne prévient pas, mais ça peut combattre la maladie.
00:14 Il a été développé par une start-up nantaise.
00:17 Le produit permet de réduire de 41% le taux de décès dans l'année,
00:21 selon des résultats qui ont été publiés en ce début de semaine.
00:24 Nous sommes avec Nicolas Poirier, qui est directeur général d'OSE Immunothérapeutics.
00:30 C'est bien ça, je l'ai bien dit ?
00:32 Bonjour, Nicolas Poirier, on dit OSE Immunothérapeutics.
00:36 Voilà, c'est ça. On dit OSE, c'est pas OSE.
00:40 Exactement.
00:41 Alors comment fonctionne ce traitement ?
00:46 Effectivement, comme vous l'avez précisé, c'est un vaccin thérapeutique.
00:48 Pour bien l'expliquer, on n'est pas là pour prévenir le cancer.
00:52 C'est un traitement qui s'adresse aux personnes qui sont déjà malades,
00:56 qui souffrent d'un cancer du poumon avancé, métastatique.
00:59 En particulier aujourd'hui, les résultats qu'on vient de publier,
01:01 ce sont chez des malades en rechute.
01:03 Elles ne répondent pas aux traitements initiaux, chimiothérapie ou immunothérapie.
01:07 Comment ça fonctionne ?
01:08 Comme toute vaccination, soit préventive contre un virus,
01:12 ou là curative contre le cancer, on vient réveiller le système immunitaire.
01:17 On vient le rééduquer, cette fois-ci par reconnaître des portions de virus
01:22 ou de cellules infectées par un virus,
01:23 mais des petites portions de tumeurs qui sont différentes
01:26 parce qu'elles sont mutées par rapport à nos cellules saines.
01:29 En éduquant notre système immunitaire, nos fameux globules blancs ou lymphocytes,
01:33 une fois qu'ils ont appris à reconnaître les cellules étrangères,
01:36 alors, lorsqu'ils patrouillent, ils vont être capables d'éliminer,
01:38 de tuer ces cellules cancéreuses.
01:40 Et ça permet de réduire et donc de combattre la maladie.
01:45 On n'en vient pas à bout pour l'instant, si ?
01:49 Malheureusement, le cancer du poumon, comme de nombreux cancers métastatiques,
01:52 mais c'est vraiment particulièrement le cas du cancer du poumon,
01:54 qui est un cancer encore très mortel,
01:56 lorsqu'il est à un stade très avancé de la maladie métastatique.
02:00 Aujourd'hui, la médecine ne sait pas guérir ces cancers.
02:03 Avec la vaccination, lorsque les patients reflètent et ne répondent à plus aucun traitement,
02:08 les médecins continuent d'utiliser la chimiothérapie.
02:10 Cette étude vient de montrer qu'on peut utiliser, à la place de la chimiothérapie,
02:13 en plus d'une vaccination,
02:16 on aura une survie prolongée, plus de patients vivants à un an,
02:19 c'est une réduction de risque de décès de 40%,
02:22 avec trois fois moins d'effets secondaires que la chimiothérapie.
02:25 Et ça, c'est clé, parce que ça fait que les patients ont une meilleure qualité de vie,
02:28 ils gagnent du temps, avec une meilleure qualité de vie,
02:30 et sont plus efficaces pour combattre la maladie.
02:33 Oui, Nicolas Poirier, quand est-ce qu'on va pouvoir l'utiliser,
02:36 la mise sur le marché et du coup aussi dans les hôpitaux ?
02:39 Effectivement, on a passé toute l'année à discuter avec les agences réglementaires
02:44 de médicaments à la fois européennes et américaines.
02:46 Il va falloir qu'on lance une nouvelle étude,
02:47 et on se prépare à lancer une nouvelle étude dès début 2024,
02:50 donc c'est maintenant dans quelques mois,
02:51 pour confirmer ces résultats sur un plus grand nombre de patients.
02:55 Une étude qui prend trois ans,
02:57 donc on aura des résultats intérimaires au cours de cette étude
02:59 pour confirmer ces résultats en amont,
03:01 et ensuite l'enregistrement envisagé à horizon 2027.
03:04 Donc ça prend un peu de temps, c'est la recherche clinique, c'est la dernière étape.
03:08 Je sais qu'il y a beaucoup d'impatients.
03:10 Oui, c'est vrai.
03:10 Alors là, c'est contre le cancer du poumon,
03:12 mais est-ce qu'on peut l'imaginer également
03:15 contre d'autres types de cancers, Nicolas Poirier ?
03:19 Effectivement, on a développé ce cancer,
03:21 ce vaccin pardon, excusez-moi,
03:23 contre différents types de cancers.
03:25 Donc les antigènes, les petits morceaux de tumeurs,
03:29 de peptides de tumeurs qu'on met dans la composition du vaccin,
03:32 sont partagés, sont communément exprimés par le cancer du poumon,
03:35 mais aussi le cancer du pancréas par exemple.
03:37 On a une étude de phase 2, on court pour évaluer l'efficacité,
03:40 et on attend des résultats dès l'année prochaine.
03:43 On a d'autres études dans le cancer des ovaires,
03:45 historiquement dans le cancer du côlon.
03:47 Donc c'est possible de l'utiliser dans d'autres types de cancers.
03:50 Le vaccin n'a pas forcément bonne presse après le Covid.
03:54 Est-ce que vous avez peur d'une certaine défiance ?
03:57 C'est-à-dire qu'on utilise aussi ce terme "vaccin"
04:00 et souvent quand on pense à "vaccin", on pense à "prévention".
04:04 C'était ça, comment l'appréhendez-vous ça ?
04:08 Effectivement, je pense qu'il faudra appréhender ces éléments
04:11 lorsqu'on arrive à la commercialisation.
04:13 On est vraiment sur une dynamique, une problématique différente.
04:17 Ici, on est dans le rapport bénéfice-risque.
04:20 Quand on est dans du préventif, quels sont réellement mon bénéfice
04:22 par rapport à un risque infectieux et quels sont mes risques ?
04:26 Aujourd'hui, on parle de malades qui sont en rechute,
04:28 le risque est clair, il est malheureusement leur survie.
04:31 Et le bénéfice aujourd'hui vient d'être démontré par rapport à la chimothérapie.
04:35 Donc c'est à la lumière de ce rapport bénéfice-risque
04:37 qu'on peut vraiment apprécier.
04:39 Ne parlons même pas de vaccination, mais là, il faut dire un traitement.
04:41 - Oui, complètement, de traitement avec aussi une expérimentation.
04:47 On est moins dans l'urgence.
04:49 Et bien sûr, si on voudrait le mettre au point tout de suite,
04:51 mais comme vous l'avez dit, il y aura plusieurs étapes.
04:55 En tout cas, c'est prometteur.
04:56 Bravo à vous, start-up nantaises.
04:59 Donc c'est ça, ça bouge beaucoup du côté des start-up sur la santé du côté de Nantes.
05:05 Nicolas Poirier...
05:06 - Il y a un vrai écosystème dans l'agglomération nantaise, un peu autour.
05:09 Une vraie culture depuis déjà plus d'une trentaine d'années de l'immunothérapie,
05:14 qui était un mot qui n'était pas connu du tout,
05:16 et qui maintenant a pris tout son essor dans la pratique médicale,
05:19 notamment l'oncologie, maladie auto-immune.
05:21 Et il y a cette culture, ces grands laboratoires de recherche,
05:25 universitaires, in-cerne, qui depuis des années travaillent.
05:29 Et ces entreprises aujourd'hui qui apportent des nouvelles innovations
05:32 sont issues, sont des start-up issues de ces grands centres de recherche.
05:35 - Merci, coup de chapeau à vous, directeur général d'Osee Immunothérapeutics.
05:41 Thérapeutics, je l'ai bien dit, Nicolas Poirier, à la tête de cette start-up nantaise.

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