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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bienvenue sur Histoire TV dans notre nouvelle émission Business Angel
00:13 où les Business Angels de France viennent nous partager leurs expériences dans l'investissement d'amorçage.
00:19 Aujourd'hui c'est Grégoire Mercier que nous accueillons. Grégoire, bonjour.
00:23 Bonjour Stéphane.
00:24 Et bien commençons si vous voulez bien par votre parcours.
00:27 Oui, très bien. Moi ça fait environ 10 ans que je suis entrepreneur.
00:31 J'ai créé 3 sociétés jusqu'à présent, 2 dans le mobile, une société de jeux vidéo,
00:35 une agence de marketing digital spécialisée en applications mobiles
00:38 et il y a quelques années une société de co-living, c'est de la colocation premium.
00:41 Et précédemment pendant 6 à 8 ans j'ai travaillé pour des entreprises plus classiques,
00:46 dans le digital, également dans le mobile et dans une société de conseils.
00:49 Alors grâce à un exit, à une fente que vous avez réalisé dans cette société mobile,
00:53 vous êtes aussi Business Angel. Depuis combien de temps et dans combien de startups
00:58 vous avez déjà investi ?
01:00 J'ai finalisé la revente de ma société en 2019. Au début j'ai pris un petit peu de temps pour moi
01:05 sans trop réfléchir à comment investir cet argent.
01:07 Et ensuite je me suis intéressé assez naturellement aux startups via mon réseau.
01:11 Du coup j'ai commencé vraiment à investir en tant que Business Angel à partir de 2020.
01:14 Donc ça fait environ 2 à 3 ans.
01:16 Alors quelle est votre motivation ? Quels sont vos critères de sélection et votre ticket moyen ?
01:21 Moi c'est venu assez naturellement en fait ma motivation.
01:23 C'est que je suis fan d'entreprenariat. J'ai créé plusieurs sociétés.
01:26 C'est vraiment quelque chose qui me passionne.
01:28 Du coup je dirais que la motivation première c'était vraiment de découvrir des business.
01:31 Je me suis retrouvé en contact avec des entrepreneurs qui avaient des projets,
01:34 qui me les envoyaient ou des gens de mon réseau qui me partageaient des dossiers d'investissement.
01:38 Et puis parfois je trouvais ça génial et je me disais je ne peux pas ne pas y aller.
01:41 Donc je dirais que la motivation première c'est la découverte de projets,
01:44 la découverte de personnes, d'entrepreneurs que je trouve intéressants voire parfois passionnants.
01:48 Et puis cette envie en fait aussi de networker, de rester connecté au monde de l'entreprenariat
01:52 mais sur des domaines que je ne connais pas forcément.
01:54 Donc ça c'est vraiment la motivation première.
01:56 Ça m'a du coup amené à investir dans une vingtaine de projets pour des tickets en fait assez variables.
02:01 J'ai mis des tickets entre 25 et 100K voire même au-delà sur des projets sur lesquels j'avais une forte conviction et qui étaient assez matures.
02:07 Ok, c'est pas mal.
02:08 Oui.
02:09 Comment vous les sourcez les startups dans lesquelles vous investissez ?
02:12 Quasiment exclusivement par mon réseau.
02:14 C'est-à-dire que moi je crois beaucoup au networking, beaucoup à la confiance.
02:17 Je baigne dans l'environnement startup et des startupers depuis des années.
02:21 Et du coup je connais pas mal de personnes en fait qui eux-mêmes sont de l'Angèle,
02:25 qui ont vendu leur société, qui voient passer plein de projets.
02:28 Et du coup assez régulièrement en fait j'en reçois de la part de mon réseau.
02:31 J'en partage également.
02:32 Donc c'est un réseau qui se cross-fertilise.
02:34 Puis ça peut arriver également régulièrement de recevoir des dossiers en direct de la part de personnes
02:38 qui vont me "prospecter" entre guillemets sur LinkedIn.
02:41 Donc tout ça permet d'avoir je dirais un deal flow assez conséquent, personnel, que je traite.
02:45 Et après je partage mes idées, mes avis avec mon réseau d'entrepreneurs justement
02:49 qui partagent également des dossiers.
02:51 Je sais, des fois on m'envoye des dossiers.
02:53 Du coup vous investissez plutôt en solo ou à travers des clubs d'eal, des fonds, des clubs de BA ?
02:59 Quasiment exclusivement seul.
03:01 J'ai très peu investi à travers des clubs de BA.
03:03 J'ai discuté avec certains et je peux partager des dossiers avec certains avec plaisir.
03:07 Mais souvent c'est vrai que c'est plus une conviction personnelle sur un sujet qui m'intéresse, qui m'importe.
03:12 Comme je l'ai dit également au début, c'est la connexion avec des gens,
03:15 c'est le fait de pouvoir networker, de comprendre un entrepreneur, de pouvoir comprendre un business.
03:18 Et en fait du coup quand j'investis, souvent je le fais seul en ayant beaucoup parlé aux entrepreneurs,
03:23 en ayant creusé le business et en me disant aussi que je peux apporter quelque chose
03:26 sur le côté digital, marketing, mobile.
03:29 Donc du coup vous impliquez dans les entreprises dans lesquelles vous investissez ?
03:32 Je m'implique effectivement pas mal, tout à fait.
03:33 Et du coup j'investis plutôt assez peu à travers des fonds ou des clubs organisés
03:37 qui vont investir de manière plus industrielle et sur lesquels mon approche est moins personnelle.
03:42 D'accord. Alors vu que la maturité, la durée du début d'investissement est assez récente,
03:48 assez courte, donc c'est difficile de parler de performance.
03:50 Mais aujourd'hui il y a un décalage entre ce que le business plan, le dossier vous a promis
03:56 et la réalité du terrain ?
03:59 Sujet intéressant et vaste.
04:01 Effectivement j'ai commencé vraiment il y a 2-3 ans, c'est assez récent.
04:04 Sur la vingtaine d'entreprises, je dirais qu'il y a environ un quart, un tiers qui ont refait des relevés de fonds,
04:09 qui se développent naturellement, voire bien, et qui du coup arrivent à relever des fonds
04:14 et à croître comme prévu.
04:15 Sur le reste, soit c'est un peu trop tôt, soit parfois on peut avoir des petites déceptions
04:18 par rapport au business model envisagé, au produit qu'on envisageait à la base.
04:22 Ça m'arriverait de les investir assez tôt dans le cycle de développement de l'entreprise,
04:25 parfois en pré-seed, donc des phases vraiment très initiales,
04:28 à la fois avant même qu'il y ait un product.
04:30 Donc je dirais oui, des décalages parfois, ça peut arriver,
04:33 dans ces cas-là ça peut être des petites déceptions,
04:35 parce qu'on imagine un avenir pour l'entreprise qui au final ne se réalise pas et assez rapidement.
04:39 Et puis parfois des très bonnes surprises, avec des belles levées, avec des grosses valots,
04:43 des choses qui s'envolent.
04:45 Et je conclurai ce point-là en disant également,
04:48 on peut imaginer parfois qu'un dossier a toutes les chances de réussir,
04:51 et du coup être très bullish dessus, très agressif, en se disant "ok, ça vaut vraiment le coup".
04:56 Et puis au final ce dossier est plutôt décevant,
04:59 versus d'autres qui sont plutôt très risqués, mais qui au final cartonnent.
05:02 Donc c'est dur aussi parfois de vraiment prédire ce qui va se passer,
05:05 quand on investit sur un projet.
05:07 Indépendamment sur le plan financier, sur le plan humain,
05:10 est-ce que vous avez des déceptions, et à contrario des satisfactions,
05:14 sur vos échanges avec les entrepreneurs pour lesquels vous avez cru ?
05:18 Financièrement, je ne dirais pas qu'il y a de déceptions à ce stade,
05:21 parce que c'est un peu tôt en termes de maturité,
05:23 et puis admettons même qu'il y a une déception, ça fait partie du jeu.
05:25 Je dirais en termes humain, ou pas forcément humain,
05:28 mais par rapport à ce qu'on imaginait, il peut y avoir une décorrelation,
05:31 une petite déconnexion entre ce qu'on imaginait que le business allait prendre comme direction,
05:36 versus la réalité.
05:38 Donc là-dessus, on peut imaginer sur le discours,
05:41 la discussion qu'on a eue avec un entrepreneur,
05:43 que le business va se développer d'une manière qui nous paraît pertinente,
05:45 et en fait ça ne prend pas cette direction-là,
05:47 donc ça peut être un peu décevant, parce qu'on a l'impression d'avoir donné de l'argent
05:49 pour quelque chose qui ne correspond pas exactement à ce qu'on attend.
05:52 C'est un cas rare ?
05:54 Non, c'est rare.
05:56 Non pas que ce soit une erreur de leur part ou autre,
05:58 c'est juste qu'on a pu fantasmer quelque chose qui au final n'arrive pas forcément.
06:01 Je pense que c'est plus à ce niveau-là, c'est plus une décorrelation.
06:03 Plus une incompréhension qu'un acte volontaire.
06:05 Voilà.
06:06 Et après, je dirais qu'il peut y avoir des déceptions,
06:08 parce qu'en tant qu'entrepreneur, je suis quelqu'un d'extrêmement analytique,
06:10 je vais loin dans les détails,
06:12 j'adore ça en fait, le business,
06:14 donc en fait quand je m'intéresse à un sujet, je vais aller très très loin dedans,
06:16 et on peut parfois avoir l'impression qu'on aurait pu faire différemment,
06:20 donc limite on se dit "ah mais à la place de l'entrepreneur, on pourrait faire ça, ça, ça".
06:22 C'est un peu la frustration du business angel de ne pas pouvoir, on aimerait dire, prendre le volant de temps en temps.
06:26 En fait, on peut avoir l'impression parfois qu'on retrouve une petite flamme d'entreprenariat,
06:29 c'est le cas, on le vit par procuration,
06:31 et en fait on le vit complètement par procuration, et du coup on est un peu pieds et poings liés,
06:33 et on peut donner parfois des conseils qui, au final, sont plus ou moins écoutés,
06:36 mais on ne peut pas remplacer l'entrepreneur en fait,
06:38 c'est pas en donnant quelques minutes de notre temps chaque jour,
06:40 ou quelques heures par semaine, qu'on va vraiment changer la direction d'une entreprise.
06:43 Donc il peut y avoir des petites déceptions là-dessus aussi, en se disant "ah, telle erreur,
06:45 aurait pu être évité parce que j'aurais pu faire ça".
06:47 Mais globalement, vous avez l'impression d'être entendu sur vos conseils, ce que vous pouvez apporter, ou pas trop ?
06:52 Si, alors, je fais très attention, j'essaie de me focusser vraiment,
06:56 d'être concentré sur des conseils que je peux donner sur mes domaines d'expertise.
07:00 C'est-à-dire que je ne vais pas m'intéresser vraiment au business model de l'entreprise en elle-même,
07:05 la manière de fonctionner, les équipes,
07:07 si je ne maîtrise pas le sujet, je pense que l'entrepreneur au final fera...
07:11 Oui, c'est un contre-productif, mais par contre quand vous lui apportez justement une matière où vous êtes expert,
07:16 est-ce qu'on vous a écouté ?
07:18 Très souvent, on est écouté, voire quasiment tout le temps,
07:22 écouté avec attention, et même mes conseils sont demandés, je dirais presque,
07:25 plus que suivis, c'est même demandé, et ils sont très preneurs de ça.
07:28 Après, il peut y avoir une déconnexion entre ce qu'on a expliqué pendant une heure ou deux,
07:32 au cours d'un call ou d'un rendez-vous, en expliquant comment faire,
07:34 et puis au final, ce qui est réellement mis en place.
07:36 Parce que la vérité, c'est que la vie d'un entrepreneur est pleine de choses, pleine de priorités,
07:40 et du coup, oui, ils vont écouter, mais en moyenne, peut-être qu'il n'y a que 50% qui est mis en place,
07:44 peut-être pour de très bonnes raisons aussi.
07:46 Mais bon, voilà, c'est très écouté, c'est même demandé,
07:49 mais derrière, entre ce qu'on imagine, ce qu'on a en tête, ce qu'on aurait fait si on était à leur place,
07:52 sur ce domaine qu'on maîtrise, versus la réalité qui est mise en place,
07:55 là aussi, il y a une déconnexion qui est très compréhensible, probablement,
07:58 ce n'est pas de ma fausse volonté.
07:59 Déjà, des belles satisfactions ?
08:01 Oui.
08:02 À n'importe quel côté financier, de vivre par procuration.
08:06 Oui, moi, je trouve ça passionnant et j'ai envie de continuer.
08:08 Honnêtement, j'ai vraiment énormément appris, tant d'un point de vue d'entreprenariat,
08:12 parce qu'en faisant BNES Angel, on voit plein d'entreprises qui se créent,
08:16 et plein d'erreurs, et aussi de bonnes choses qui sont faites.
08:19 Donc, c'est vraiment extrêmement riche.
08:20 Moi, ça m'enrichit en tant qu'entrepreneur, pas en tant qu'investisseur, je dirais.
08:24 Et puis, il y a de très belles aventures avec des sociétés qui se développent très vite,
08:27 très fort, qui croisent vite, avec des gens qui sont hyper enthousiasmants,
08:30 certains profils qui sont vraiment bluffants.
08:33 Je les trouve hyper intéressants.
08:34 Donc, vous allez continuer d'investir.
08:35 Oui.
08:36 Pour vous contacter, pour proposer un dossier, comment fait-on ?
08:39 Par email, par LinkedIn, n'hésitez pas.
08:42 grégoire.mercier@gmail.com ou mon profil LinkedIn en direct.
08:45 Puis, si vous me connaissez déjà, pareil, encore plus avec plaisir.
08:48 Ok.
08:49 On est sur Investeur TV, donc il n'y a pas que l'investissement SID.
08:52 Vous investissez en quel autre type d'actifs à part les startups ?
08:56 Pour me diversifier, j'investis dans l'immobilier, soit en direct, mais assez légèrement
09:00 parce que j'ai assez peu de temps pour m'en occuper, ou via des fonds.
09:03 Je suis aussi beaucoup intéressé à la bourse sur laquelle je suis très actif depuis le
09:06 début de ma société.
09:07 Je dirais par passion de l'entreprise, parce que je trouve ça intéressant.
09:10 Sur le long terme ou pour spéculer à court terme ?
09:13 Non, je ne crois pas du tout en la spéculation.
09:15 Je ne suis pas du tout un spéculateur.
09:16 En terme ?
09:17 Plutôt très long terme, plutôt en analyse de société.
09:19 Moi, j'ai vendu ma société avant le Covid.
09:22 Donc, les cours de bourse ont été très fluctuants entre 2020 et aujourd'hui avec
09:25 beaucoup de choses qui se sont passées, des opportunités, des risques également.
09:28 Au final, ça m'a plutôt bien servi jusqu'à présent.
09:30 Mais je trouve ça très intéressant et c'est une manière d'investir, je dirais,
09:33 qui est aussi liquide par rapport au fait de faire des fonds de priorité quittés.
09:37 Ou on est effectivement collé pour des entreprises.
09:39 Exactement.
09:40 Donc, il y a des intérêts, autant intellectuels que...
09:42 Et vous avez des thèmes, des secteurs de prédiction ?
09:45 Honnêtement, non.
09:46 Pas du tout.
09:47 Je vais faire assez court.
09:48 Non, je n'ai pas de thème.
09:49 J'ai investi sur des sujets à la fois tech, des sujets très infras, des sujets très
09:54 lourds, cycliques.
09:55 Je suis assez varié.
09:56 Je suis assez opportuniste.
09:57 Opportuniste dans le sens où je vais analyser beaucoup avant de faire un mouvement.
10:00 Quand je suis investi, je vais rester longtemps.
10:02 Mais tout type d'activité peut m'intéresser.
10:03 Par quels moyens vous informez ?
10:04 Différents sites web liés à la bourse, à la finance.
10:08 Je lis beaucoup.
10:09 Je regarde beaucoup d'actualités financières.
10:11 Et je lis beaucoup de livres aussi.
10:13 Beaucoup de livres sur le sujet parce que je pense qu'il faut savoir aussi se déconnecter
10:15 un tout petit peu de la news immédiate en bourse pour s'intéresser plus aux sous-jacents
10:21 et à la vision long terme.
10:22 Surtout, effectivement, si vous inscrivez dans une perspective de long terme.
10:24 Exactement.
10:25 Donc, je pense qu'il faut lire beaucoup.
10:26 J'ai lu beaucoup de livres sur des perspectives beaucoup plus long terme que de l'actualité
10:30 sur laquelle je prends des décisions à chaud.
10:32 Parfait.
10:33 Grégoire, merci pour ce partage d'expérience et de tranche de vie d'entrepreneur et d'investisseur.
10:39 Merci à tous de nous avoir suivis.
10:41 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec de nouveaux Biz et Saint-Joël.
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