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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur L'Investeur TV dans notre émission Bizess Angel.
00:13 Aujourd'hui, c'est Catherine Malaval qui nous a rejoint pour partager son expérience de Bizess Angel.
00:20 Catherine, bonjour.
00:21 Bonjour Stéphane.
00:22 Et bien, commençons peut-être deux mots sur votre parcours personnel avant de parler de celui de Bizess Angel.
00:28 Ecoutez, un parcours académique on va dire, puisque j'ai un doctorat d'histoire et puis une formation sociologie et journalisme.
00:35 Et donc un parcours professionnel ensuite en trois temps, historienne d'entreprise, directrice générale de grands groupes de communication corporettes et publicitaires.
00:45 Et puis enfin, chef d'entreprise. J'ai créé en 2014 déjà une maison de conseil d'écriture pour les entreprises qu'on accompagne et qu'on conseille sur leur récit stratégique.
00:57 Ça peut être de l'écoute historique, de la notion de patrimoine, d'histoire d'entreprise, des plans stratégiques.
01:03 Donc des points importants dans la vie d'une entreprise.
01:07 D'accord. Alors, à partir de quand vous avez commencé à devenir Bizess Angel ?
01:12 Finalement, depuis que j'ai créé Neotopics, mon entreprise, donc en 2014.
01:18 Parce que je crois qu'on peut devenir investisseur quand on est soi-même entrepreneur. On comprend bien les problématiques des jeunes chefs d'entreprise.
01:28 Soit les questions de risque, d'investissement, les questions aussi de trésorerie, de prêt bancaire, de délai de paiement et ce qui nous rend plus proche d'eux.
01:40 Et l'une des premières sociétés dans lesquelles j'ai investi, j'ai été sollicité par des amis.
01:45 C'était une société qui s'appelle Melpomen et qui est une société qui investit dans l'art contemporain, les jeunes artistes contemporains français, avec la perspective de les mener à l'international.
01:56 Alors c'est vrai, mais votre démarche est quand même atypique, puisque en général, les Bizess Angel sont ceux qui investissent quand ils ont fait ce qu'on appelle un exit.
02:02 C'est-à-dire qu'ils ont vendu leur société. Et vous, ce n'est pas le cas. Dès le départ, vous êtes lancé dans l'aventure.
02:07 Exactement.
02:09 Ok. Dans combien de startups vous avez investi ?
02:13 Classiquement, un Bizess Angel investi dans une dizaine de startups, histoire de diluer un peu son risque.
02:19 Et donc c'est mon cas.
02:20 D'accord. Donc depuis une dizaine d'années environ.
02:22 Depuis une dizaine d'années, oui.
02:23 Ok. Quelle sont, alors la motivation, vous me l'avez expliqué, les critères de sélection ?
02:29 Alors les critères de sélection, de mon point de vue, il y en a trois. Le premier, c'est l'avantage concurrentiel, finalement.
02:37 Qu'est-ce qui va créer de la valeur pour un marché ? Le positionnement de l'entreprise. Le deuxième, ça va être l'équipe.
02:45 L'équilibre de l'équipe entre la RD, le commercial. Et puis, le troisième point, ça ne vous étonnera pas, c'est finalement l'histoire qu'on raconte.
02:55 Ce qu'on appelle aujourd'hui un peu le narratif. Mais on ne va pas demander à une entreprise, enfin à une jeune entreprise, d'avoir une vision complète sur son marché.
03:04 Mais au moins d'avoir une théorie sur les choses.
03:06 Au moins une histoire.
03:07 Au moins une histoire à raconter, qui va vraiment montrer en quoi elle est différente sur son marché et comment elle peut réussir à convaincre des clients.
03:17 C'est le ticket moyen de combien environ ?
03:19 Alors, ticket moyen, je dirais qu'il faut différencier le ticket moyen de l'investissement global. Le ticket moyen, c'est environ 10 000 euros.
03:29 C'est à peu près le cas. Ça peut être moins, ça peut être plus, évidemment. Mais il faut considérer qu'il y a aussi l'investissement global.
03:36 Et qu'on accompagne des entreprises pour une durée d'au moins 5 ans avec plusieurs tours d'investissement. Et de fait, l'investissement global est plus important.
03:46 D'accord. Vous les sourcez comment, les startups dans lesquelles vous rentrez ?
03:50 Alors, principalement, pour ma part, à travers le réseau Femmes Business Angels.
03:53 D'accord.
03:54 Puisque nous sommes environ 180 femmes. C'est le premier réseau en France et en Europe.
03:58 D'accord. Dont on a déjà reçu un ou deux membres ici.
04:01 Et en fait, on reçoit environ 1 000 dossiers par an.
04:05 D'accord.
04:06 Avec une grande qualité d'instruction de la part de nos membres.
04:10 Et le fait que si nous sommes au moins une dizaine, on va dire, à investir sur un dossier, ça fait une plus grande visibilité et un meilleur rôle auprès des entrepreneurs.
04:21 D'accord. Vous avez plutôt tendance à vous impliquer dans la vie d'entreprise ou plutôt de rester passif ?
04:27 Vous leur avez déjà donné de l'argent et vous dites, maintenant, il faut que c'est à eux de...
04:31 Alors, en fait, ce que j'apprécie beaucoup, c'est que certaines startups ont vraiment un talent pour motiver tous leurs associés.
04:38 Même les petits associés. C'est-à-dire qu'ils partent de principe que chacun peut apporter quelque chose à son échelle.
04:45 Ça peut être un contact, ça peut être une idée, ça peut être toutes sortes de choses. Mais contribuer.
04:51 Aujourd'hui, d'ailleurs, les startups cherchent beaucoup de ce qu'on appelle l'anglicisme de la smart money, mais des investisseurs qui vont finalement pouvoir apporter quelque chose, une connaissance ou autre.
05:01 Et de mon point de vue, je considère qu'une prise de participation, comme son nom l'indique, c'est aussi de participer.
05:07 Alors, c'est ce que vous racontez. C'est un peu l'idéal. Et ce qu'il y a, c'est simplement dans la pratique, dans l'expérience.
05:11 Souvent, le smart money, c'est pour avoir l'argent. Après, on n'est pas toujours... Les business angels, les investisseurs early, on va dire, ne sont pas toujours écoutés comme ils pourraient et qui devraient même mal être.
05:21 Enfin bon, ça, c'était mon impression.
05:23 Disons que j'ai de la chance alors, peut-être.
05:25 Vous les avez bien effectivement sélectionnés, incontestablement. Au niveau performance, depuis 10 ans, c'est un investissement long. On ne fait pas des sorties tous les matins.
05:34 Vous avez déjà eu des succès, des exits, des beaux exits, des faillites. Vous en avez tout dans votre portefeuille ?
05:40 Pas encore. Tout le monde est vivant. Déjà, c'est un bon point fort. D'autant que je vous rappelle qu'on a traversé quand même deux années de Covid.
05:51 Puis aujourd'hui, une crise assez complexe. Et de fait, les différentes startups dans lesquelles j'ai investi, justement, montrent qu'il y a de bonnes capacités à se transformer, à faire évoluer un modèle.
06:08 Et justement, le fait que les investisseurs soient présents pour donner des coups de main, ça permet à l'entrepreneur d'être très motivé, lui, d'aller peut-être renégocier des prêts bancaires
06:22 pendant que des associés donnent un coup de main pour trouver des contacts, des clients et faire que l'entreprise, l'instantiel, c'est qu'elle reste vivante.
06:30 Et pendant ces périodes difficiles, vous avez été sollicité ?
06:31 Exactement.
06:32 D'accord. Indépendamment du côté financier, est-ce que vous avez eu des satisfactions, des exceptions, justement, sur ces relations humaines nouées avec ces entrepreneurs, entrepreneuses ?
06:40 En fait, on apprend beaucoup. On apprend beaucoup aussi sur son propre métier, sur l'activité économique en général, puisque ces zones d'entreprise, en fait, sont les entreprises de demain.
06:53 Et moi, j'ai à cœur d'accompagner, en fait, cet entreprenariat français, puisque finalement, on est aujourd'hui dans un univers où les marchés, les Américains, les Chinois, Européens aussi, sont très concurrentiels.
07:08 Et donc, ma principale satisfaction, ça va être d'accompagner ces jeunes entreprises.
07:12 D'accord. Oui, puisque plus qu'à la place financière, je crois, c'est ce qu'on retrouve dans tous les discours, donc, à l'expérience, donc, des retours de Bizet, de Sandjol.
07:20 C'est plutôt, ce que je dis toujours, donc, la boutade, c'est plutôt angel que business. C'est aussi pour contribuer, donc, au développement économique de nos entreprises,
07:28 parce que toutes ne font pas la une des journaux, deviennent des licornes, etc., mais beaucoup deviennent des PME normales dont on a besoin pour irriguer le tissu économique.
07:38 Exactement. En dehors des startups, donc, il y a d'autres types d'actifs où vous investissez ?
07:42 Alors, les startups, effectivement, c'est clairement un investissement à risque. On le sait, puisqu'on intervient très en amont.
07:48 On va dire après les amis, après la famille, pas forcément toujours au moment des fonds, donc, on est sur cette période-là un peu sensible.
07:56 Donc, je vous renvoie d'ailleurs au livre blanc qui a été écrit par Femme Business Angel sur l'investissement et l'actionnariat des femmes,
08:05 sur la façon dont ces investissements s'équilibrent, et de fait, des investissements, on va dire, classiques.
08:12 Plus sécures, on va dire. Classiques ou du tangible, et j'évoquais l'art contemporain en introduction.
08:18 Pour vous proposer des haussiers, comment fait-on pour vous joindre ?
08:22 Sur LinkedIn, tout simplement. C'est là que j'en reçois beaucoup.
08:25 C'est vrai que c'est un peu notre outil de travail qui est très précieux.
08:28 Merci Catherine. Merci.
08:30 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez-vous très vite sur Investeur TV avec d'autres Business Angel.
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