Al-Qaïda/Lampedusa: l'interview de Jordan Bardella en intégralité

  • l’année dernière
Jordan Bardella, président du Rassemblement National, était l'invité de BFMTV pour évoquer les menaces d'Al-Qaïda contre la France et la situation sur l'île italienne de Lampedusa.

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Transcription
00:00 Bonsoir Jordan Bardella, merci d'être avec nous dans Week-end 3D.
00:03 Vous êtes le président du Rassemblement National,
00:05 vous serez par ailleurs tête de liste du RN aux élections européennes de juin 2024.
00:11 Votre parti fait sa rentrée ce week-end à Bocaire,
00:13 dans le Gard où vous vous trouvez, vous n'êtes pas très loin.
00:16 D'abord votre réaction, Jordan Bardella, à cette publication d'Al Qaïda
00:19 qui menace de nouveau la France accusée d'être en guerre contre l'islam.
00:26 Depuis plusieurs années maintenant, nous faisons face à une menace islamiste
00:30 qui nous vient à la fois de l'étranger par des filières organisées
00:33 comme Al Qaïda ou l'État islamique, et de l'intérieur désormais,
00:38 puisque nous l'avons vu au travers des attentats de Charlie Hebdo notamment,
00:41 ou du Bataclan, qu'il y avait évidemment un lien entre des filières
00:46 qui étaient surveillées depuis plusieurs années par les services de renseignement
00:49 et des organisations extérieures.
00:50 Donc nous sommes en guerre face à l'idéologie islamiste.
00:53 Et je crois que l'ensemble des mesures pour protéger le peuple français
00:57 n'ont pas été prises.
00:58 Il y a un peu plus de 500 mosquées radicales qui ont été identifiées
01:00 par les services de renseignement.
01:02 Ils ne font pas fermer.
01:03 Il y a un peu plus de 4 500 étrangers fichés S pour radicalisation.
01:08 Ils devraient être immédiatement expulsés pour protéger les Français.
01:11 On sait que plusieurs d'entre eux sont potentiellement des bombes humaines.
01:14 Et je crois qu'il faut continuer d'agir sur les tas d'opérations extérieures
01:17 par l'intermédiaire de nos armées, comme des services de renseignement français,
01:20 de la DGSE, pour défendre les intérêts français
01:23 et défendre la sécurité des Français, y compris depuis l'étranger.
01:26 Êtes-vous inquiet à moins d'un an des JO ?
01:27 Oui, bien sûr que nous sommes inquiets.
01:33 Mais nous sommes inquiets depuis plusieurs années.
01:36 Nous avons alerté sur la montée du fondamentalisme islamiste
01:39 dans notre société, dans notre pays.
01:40 Marine Le Pen, depuis maintenant, les Français le savent,
01:44 depuis maintenant une vingtaine d'années, est montée en première ligne
01:46 sur ce sujet pour alerter à la fois les décideurs,
01:50 alerter l'opinion française.
01:51 Donc évidemment qu'à l'approche des Jeux Olympiques 2024,
01:54 il faut prendre dès en amont un certain nombre de mesures.
01:57 Je vous en ai cité quelques-unes.
01:59 Et il faut d'ailleurs plus largement, je crois, maîtriser notre immigration,
02:02 parce qu'on sait que l'islamisme se nourrit du communautarisme
02:05 qui lui-même se constitue sur la base d'une politique d'immigration de masse
02:08 qui est menée en France et en Europe et qui, bien souvent,
02:11 nous amène à accueillir des gens, des civilisations qui sont en guerre
02:16 contre tout ce que nous représentons, que ce soit l'image de la France,
02:20 notre histoire, nos valeurs ou notre identité.
02:22 D'ailleurs, est-ce que le Rassemblement national,
02:24 en raison supposément de ses positions sur certains sujets,
02:27 est la cible de menaces ?
02:28 Nous sommes en contact régulièrement avec les services de l'État,
02:36 avec les services du ministère de l'Intérieur.
02:38 Et il est arrivé par le passé que nous soyons nous-mêmes,
02:42 soit comme responsables politiques, soit à nos meetings, la cible.
02:46 Des fondamentalistes islamistes, compte tenu du fait que nous étions ceux
02:49 qui, en France, dénonçaient leurs agissements et dénonçaient
02:52 la volonté de cette idéologie de conquérir la sphère publique.
02:55 Je vous rappelle qu'il y a quelques années, en 2017,
02:58 l'un des meetings de Marine Le Pen avait été visé.
03:00 C'était une époque où la France faisait face à une vague importante,
03:04 à la fois d'attaques et de menaces, de projets d'attentats islamistes.
03:07 Nous avions été, lors de notre meeting de Marseille notamment,
03:10 la cible d'un projet d'attentat qui avait été déjoué par les services secrets français.
03:14 Donc, moi je tire mon chapeau évidemment à l'ensemble des fonctionnaires de l'État
03:17 qui travaillent aussi en sous-main avec les partis politiques,
03:20 comme avec évidemment les gens qui organisent des compétitions sportives,
03:24 notamment pour assurer la sécurité des Français.
03:27 On leur doit beaucoup, mais je pense qu'on pourrait les soutenir encore plus
03:30 en les déchargeant d'une part conséquente de leur travail.
03:32 Et je pense notamment à ces 4 500 fichiers S étrangers
03:35 qui n'ont rien à faire sur notre sol et qui sont encore une fois
03:37 de véritables bombes humaines.
03:38 Avec le Rassemblement national, ils seraient encore une fois
03:40 dans le respect du droit expulsé pour protéger les Français.
03:43 Alors, restez avec nous Jordan Bardella si vous le voulez bien
03:45 parce que j'ai beaucoup de questions à vous poser également
03:48 sur ce drame humanitaire de plus.
03:49 Aux portes de l'Europe actuellement, depuis lundi,
03:51 officiellement au moins 10 000 personnes, hommes, femmes, enfants,
03:55 sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa,
03:57 située à moins de 150 km du continent africain.
04:00 Bonsoir Samis Faxi.
04:01 Vous êtes sur place pour BFMTV, vous êtes à Lampedusa,
04:04 vous êtes l'envoyé spécial de BFMTV.
04:06 Il semble que l'afflux de migrants est un peu diminué aujourd'hui.
04:12 Bonsoir François.
04:13 Écoutez, on a échangé il y a quelques minutes avec Francesca Basile,
04:17 en fait c'est la chef des opérations de la Croix-Rouge ici,
04:20 qui nous expliquait que les choses s'amélioraient.
04:24 Il reste au centre d'hébergement 3 600 migrants.
04:29 Tout de même, alors que ce centre d'hébergement d'urgence,
04:32 il ne peut accueillir que 400 personnes.
04:34 Il faut mettre les mots sur ce qu'il se passe ici François.
04:38 C'est un drame humanitaire qui a lieu en Union européenne,
04:41 sous nos yeux.
04:42 On l'a vu tout au long de la journée avec Sonia Reynaud qui m'accompagne.
04:46 On a vu beaucoup de femmes, beaucoup d'enfants
04:47 dans des situations extrêmement précaires.
04:50 Beaucoup d'hommes aussi, bien sûr, avec les traits tirés,
04:53 les mains usées, les pieds aussi extrêmement fragilisés.
04:57 Vous savez, pour la plupart d'entre eux,
04:59 ils ont traversé la moitié, en tout cas une grande partie de l'Afrique.
05:03 Ils viennent du Mali, du Burkina Faso, du Niger.
05:06 Ils ont traversé le désert algérien, le désert tunisien.
05:09 Et puis ensuite, il y a eu cette traversée en mer
05:12 qui, pour certains, a duré plus de quatre jours.
05:15 Donc, c'est une situation humanitaire qui est extrêmement compliquée ici encore.
05:19 Ça s'améliore, mais les choses sont complexes.
05:22 En fait, ces derniers migrants, ces derniers exilés qui sont encore présents,
05:26 ils vont partir maintenant du côté du port de l'Andalousa
05:30 pour aller cette fois-ci, décharger, en tout cas,
05:33 être dispatchés sur les côtes italiennes,
05:36 mais aussi en Sicile, du côté de Palerme,
05:39 pour traiter en fait cette situation d'urgence.
05:41 Les femmes et les enfants sont évidemment prioritaires,
05:44 mais la situation, encore une fois, ce soir, elle reste extrêmement précaire.
05:48 – Merci beaucoup, merci Samis Fakci avec Sonia Reynaud,
05:50 en direct de Lampedusa pour BFM TV.
05:52 On vous retrouve, Jordan Bardella,
05:54 la situation n'a jamais été aussi tendue à Lampedusa.
05:57 Que faire ? Que faire d'abord à l'échelle européenne ?
06:03 – D'abord, les Français qui nous écoutent ce soir doivent savoir
06:05 que la vague migratoire qui touche la France et qui touche l'Europe
06:09 n'en est qu'au début du commencement.
06:11 Et ce qui se passe à Lampedusa doit intéresser tous les peuples d'Europe.
06:14 Parce que Lampedusa, c'est, au-delà d'être une île en Italie,
06:18 c'est une des portes d'entrée de l'Europe
06:20 et donc une des portes d'entrée de la France.
06:22 Et moi, je dis aux Français, ce qui est en train de se dérouler à Lampedusa
06:25 sera le futur de notre pays, de tout notre continent,
06:27 si on ne reprend pas dès maintenant la main sur notre politique d'immigration.
06:32 Moi, je souhaite du président de la République qu'il dise clairement les choses
06:35 et qu'il dise que la France n'accueillera pas ces migrants
06:38 parce qu'en acceptant un migrant qui vient d'Italie,
06:41 qui est arrivé par Lampedusa,
06:43 on envoie un signal de laxisme dramatique et inouï à l'égard de populations
06:47 qui, au péril de leur vie, tentent de traverser la Méditerranée.
06:50 Je pense qu'il faut également secourir ces bateaux,
06:53 raccompagner ces bateaux, non pas sur les côtes européennes,
06:56 comme le fait l'Agence de garde-frontière Frontex et l'Union européenne
06:59 qui sont devenus de véritables hôtesse d'accueil pour migrants,
07:02 mais depuis les pays de départ.
07:04 Parce qu'en envoyant des signaux de laxisme à ces populations,
07:07 on donne le signal à toutes les populations
07:09 et à un continent de bientôt, dans quelques années,
07:12 2 milliards 500 millions d'habitants
07:14 qu'il peut traverser la Méditerranée pour venir dans notre société.
07:17 Moi, je pense d'abord à la préservation de mon peuple,
07:20 à la défense de notre identité face à des vagues migratoires
07:23 qui sont de plus en plus importantes
07:25 et qui occasionnent des drames humains en Méditerranée,
07:28 notamment qui sont inacceptables et inadmissibles au regard de l'humanité.
07:32 Vous interpellez Emmanuel Macron, Jordan Bardella, on l'a bien entendu.
07:35 Aujourd'hui, le chef de l'État a défendu notamment
07:37 un devoir de solidarité européenne avec l'Italie.
07:42 Il a dit ceci également, écoutez-le.
07:44 Ceci montre, si je puis me permettre cette remarque,
07:48 que les approches strictement nationalistes ont leurs limites.
07:51 Et que quand on parle de ce sujet,
07:54 on est tous très heureux d'avoir la solidarité européenne.
07:57 C'est bien l'Union européenne.
07:59 Que lui répondez-vous ?
08:03 Je crois d'abord qu'il est totalement déconnecté d'abord de son propre bilan,
08:07 puisque Emmanuel Macron est le président qui a battu
08:10 sous la Ve République tous les records d'immigration.
08:13 Record du nombre de titres de séjour légaux délivrés,
08:17 record du nombre de clandestins présents sur notre sol,
08:20 record de faiblesse en matière d'exécution des OQTF,
08:22 c'est-à-dire des obligations de quitter le territoire français.
08:26 Deuxièmement, l'Union européenne, elle a un rôle aujourd'hui.
08:29 L'Union européenne considère que l'immigration n'est pas un problème,
08:33 mais qu'elle est précisément un projet.
08:35 Et c'est la raison pour laquelle moi j'appelle l'ensemble des Français
08:38 et l'ensemble des peuples d'Europe à voter lors des élections européennes
08:41 du mois de juin 2024, pour des gens qui, comme le Rassemblement national,
08:44 souhaitent préserver notre identité et réorienter massivement
08:47 la politique d'immigration.
08:48 Il faut savoir qu'aujourd'hui, l'Union européenne,
08:51 par l'intermédiaire de Frontex, qui est son agence de garde frontière,
08:53 a interdiction de faire ce qu'on appelle du push-back,
08:56 c'est-à-dire de mettre en sécurité des bateaux
08:57 pour les raccompagner dans les pays de départ.
09:00 Elle a instruction de raccompagner ses bateaux sur les côtes européennes,
09:04 avec évidemment des pays comme l'Italie, qui sont des pays des sasses, des tampons.
09:09 Mais l'ambition des gens qui arrivent, c'est de venir notamment en France.
09:14 Et il faut bien comprendre que les gens qui arrivent à Lampedusa
09:16 seront demain et après-demain dans les villages et dans les villes françaises,
09:19 parce qu'Emmanuel Macron soutient au niveau européen
09:22 ce fameux pacte pour les migrations,
09:24 qu'il a soutenu par l'intermédiaire de ses députés au Parlement,
09:28 et qui vise à rendre obligatoire la répartition des migrants,
09:31 ce qu'il appelle la solidarité dans les villes et les villages français,
09:34 sous la menace de sanctions financières si les États se refusent à cela.
09:38 Donc il faut faire respecter la volonté des peuples,
09:40 protéger nos valeurs,
09:41 et encore une fois avoir une politique en matière d'immigration
09:44 qui soit ferme, implacable et donc humaine.
09:46 Puisque vous parlez de moment de vérité pour Emmanuel Macron,
09:49 de bilan en matière migratoire,
09:51 parlons de celui de la chef du gouvernement italien,
09:54 la dirigeante d'extrême droite Giorgia Meloni,
09:56 et lui il y a un an en promettant de mettre un terme à l'immigration massive.
10:00 C'est pour le moins un échec pour l'instant.
10:02 Le moins qu'on puisse dire c'est que pour l'instant,
10:07 les flux et les arrivées de migrants sont toujours plus massives
10:11 sur les côtes européennes et notamment sur cette île de Lampedusa.
10:14 Il faut se rendre compte que Lampedusa,
10:15 ces 6 000 habitants,
10:17 sur la journée d'hier, ce sont 6 000 migrants qui sont arrivés sur cette île.
10:20 Et ce que nous vivons évidemment à Lampedusa,
10:22 nous le vivrons demain et après-demain en France
10:24 si on ne change pas radicalement notre politique d'immigration.
10:27 Moi j'ai proposé notamment au chef de l'État lors des rencontres de Saint-Denis
10:30 que soit organisé le jour des élections européennes
10:32 un référendum sur l'immigration
10:34 parce que je pense que les Français
10:35 doivent avoir le dernier mot sur ce qui engage
10:38 leur identité, leur avenir et aussi leur modèle de protection sociale.
10:41 Dans ce référendum, ce n'est pas une question pour ou contre l'immigration,
10:44 c'est un projet de loi
10:45 qui avait été porté par Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle
10:47 et qui donnerait au pays
10:49 tous les moyens juridiques, politiques, administratifs
10:51 pour se prémunir d'une politique d'immigration
10:54 avec notamment la suppression du droit du sol,
10:56 l'instauration de la priorité nationale
10:58 et évidemment l'expulsion systématique
11:00 des délinquants et criminels étrangers.
11:02 – Mais avez-vous, pour revenir au bilan de la chef du gouvernement italien,
11:05 avez-vous été un temps tenté de vous inspirer,
11:08 si jamais vous accédiez au pouvoir,
11:09 vous inspirer de la politique de Giorgia Melloni
11:12 qui a bien du mal à mettre un terme,
11:15 je reprends ses termes, c'était sa promesse avant qu'elle ne soit élue,
11:17 à l'immigration massive ?
11:19 – Non mais je n'ai pas besoin d'aller m'inspirer
11:23 d'autres mouvements politiques en Europe,
11:26 on travaille évidemment en bonne intelligence
11:28 avec la Lega de Matteo Salvini
11:30 qui est allié de Madame Melloni
11:32 qui lorsque lui était ministre de l'Intérieur en 2018
11:35 avait justement réussi à faire chuter les arrivées de bateaux
11:39 en Italie sur les côtes italiennes.
11:41 Il y a des gouvernements en Europe,
11:42 je pense par exemple à la Hongrie ou au Danemark
11:45 qui réussissent à maîtriser leur immigration,
11:46 encore une fois c'est une affaire de volonté politique
11:48 mais l'immigration, il faut bien que les Français le comprennent,
11:50 pour Emmanuel Macron ça n'est pas un problème,
11:53 c'est un projet et à partir de ce consat,
11:55 il a les résultats qui en découlent.
11:57 – Merci Jordan Bardella,
11:58 on aura l'occasion de reparler ce week-end du journal international
12:01 qui fait sa rentrée politique à Bocaire dans le Gard.
12:04 Merci Jordan Bardella.

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