Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 La France doit-elle prendre sa part dans l'accueil des migrants arrivés massivement en Italie depuis la semaine dernière ?
00:00:08 Oui, estime le président Macron, à rebours de son ministre de l'Intérieur qui était ce matin notre invité dans la matinale.
00:00:14 On l'entendra dans un instant, on rejoindra aussi nos envoyés spéciaux à Lampedusa
00:00:18 et on fera le point précisément sur le mécanisme d'accueil des migrants aujourd'hui en Europe.
00:00:23 On parlera aussi de ces agresseurs d'un policier à Stein lors d'un refus de tempérer.
00:00:28 Ils ont été remis en liberté par la justice en vue d'être jugés dans quelques mois.
00:00:34 Enfin, côté sécurité, c'est une semaine à haut risque qui commence dans notre pays
00:00:37 avec la visite du roi Charles III, celle du pape à Marseille en fin de semaine
00:00:40 et la Coupe du monde de rugby qui se poursuit.
00:00:43 Les forces de l'ordre sont surmobilisées sur l'ensemble du territoire alors que la menace terroriste est toujours présente.
00:00:49 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir dans la première heure de Punchline.
00:00:52 Mais tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylin.
00:00:55 Bonsoir Simon, il est 17 ans.
00:00:57 Une enquête ouverte pour homicide volontaire après la mort d'un quinquagénaire près de Dunkerque dans le Nord.
00:01:04 Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi au domicile de la victime en présence de sa femme et de son enfant.
00:01:10 La piste d'un cambriolage est actuellement étudiée.
00:01:12 Deux couteaux ensanglantés, une paire de gants et un ordinateur portable ont été saisis à proximité du domicile.
00:01:18 À quelques jours de la Fashion Week, une enquête ouverte après le vol samedi de plus de 50 pièces de la prochaine collection de la maison Balmain.
00:01:26 C'est son directeur Olivier Rousteing qui l'a annoncé sur les réseaux sociaux.
00:01:29 Le chauffeur qui transportait la cargaison a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et le siège de la maison de couture.
00:01:37 Et puis en Libye, l'ONU craint la propagation de maladies à Derna, ville la plus touchée par les inondations dévastatrices.
00:01:43 Sur place, des secouristes cherchent toujours les corps de milliers de disparus.
00:01:47 Des inondations qui ont provoqué la mort de près de 3300 personnes.
00:01:51 Un bilan provisoire qui pourrait malheureusement s'alourdir dans les prochains jours.
00:01:54 Merci beaucoup Simon Guilain pour ce tour de l'actualité qui n'est décidément pas bien gai.
00:01:59 Mais nous sommes là dans Punchline pour tenter de vous éclairer sur ce qui se passe dans notre pays et dans le monde.
00:02:04 Louis de Reynal et là, chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir.
00:02:06 Bonsoir Laurence.
00:02:07 Rachel Khan et Seyyiz. Bonsoir Rachel.
00:02:08 Bonsoir Laurence.
00:02:09 Merci d'être avec nous.
00:02:10 On a aussi le plaisir d'accueillir Emmanuelle de Richouf, coordinateur d'action en banlieue.
00:02:14 Bonsoir à vous. Merci d'être monté de région.
00:02:16 Bonsoir. Je viens du Midi, là. Je viens du Gros du Roi.
00:02:20 Bon, merci d'avoir pris le train.
00:02:22 Votre livre, c'est « Avant qu'il ne soit trop tard », le manifeste du général des banlieues aux éditions Michel Lafonche.
00:02:27 Vous préparez déjà un deuxième livre.
00:02:29 On en débat dans un instant.
00:02:31 Nous sommes aussi avec notre avocat, maître Pierre-Henri Bovis.
00:02:34 Bonsoir maître.
00:02:35 Bonsoir.
00:02:35 Et Eric Revelle, journaliste et ancien directeur de l'LCI.
00:02:39 Bonsoir Laurence.
00:02:39 Je n'ai rien oublié, mon cher Eric.
00:02:41 Non.
00:02:42 Ok, très bien.
00:02:43 Ce serait tellement long de faire le...
00:02:44 On va parler de l'état du pays dans un instant avec vous, général, parce que c'est vrai que voilà,
00:02:48 on a les émeutes qui se sont déroulées au début de l'été, la situation dans notre pays qui est évidemment inquiétante.
00:02:55 Mais on va d'abord se tourner vers ce qui se passe en Italie, à Lampedusa,
00:02:58 où on va rejoindre Régine Delfour et Thibault Marcheteau, nos envoyés spéciaux.
00:03:02 Bonsoir Régine.
00:03:03 D'après ce que vous nous dites, un troisième bateau vient d'arriver tout récemment à Lampedusa.
00:03:08 C'est bien cela ?
00:03:09 Absolument, Laurence.
00:03:12 Il y a moins d'une demi-heure, un troisième bateau des gares de côte italien est arrivé ici.
00:03:18 Alors ça veut dire que beaucoup d'embarcations ont été interceptées au large.
00:03:22 Là, il est assez conséquent.
00:03:23 On a vu des femmes, des enfants.
00:03:26 Je dirais que c'est difficile de vous donner un nombre exact, mais on est au-dessus de 100 personnes.
00:03:32 On serait plutôt aux alentours de 150.
00:03:33 Il y a d'abord eu un bateau ce matin, ils étaient à peine une trentaine d'hommes.
00:03:37 Vers 11h, un autre bateau avec à peu près aussi 130 hommes.
00:03:41 Donc on est plutôt sur les 400 personnes par jour.
00:03:45 On est loin des 1 000 qu'il y a pu y avoir la semaine dernière,
00:03:49 puisque je vous rappelle qu'en une semaine, on a atteint près de 8 000 migrants qui sont arrivés à Lampedusa.
00:03:56 Alors on a pu s'entretenir avec la Croix-Rouge en fin de matinée,
00:04:00 qui nous assurait qu'il n'y avait plus qu'un millier de migrants dans ce camp,
00:04:05 ou dans cet accueil, en fait, centre d'accueil.
00:04:08 Or, je vous rappelle quand même que 400 places sont uniquement disponibles pour les accueillir.
00:04:12 Tous les migrants qui étaient là la semaine dernière ont été envoyés en masse vers la Sicile.
00:04:18 Et les autorités italiennes redoutaient à nouveau un afflux important,
00:04:24 notamment Laurence, à cause de cette météo qui est très clémente.
00:04:28 Merci beaucoup, Agine Delfour et Thibaut Marcheteau.
00:04:30 On verra dans un instant avec Michael Dossain,
00:04:32 tous comment ces flux de migrants se répartissent en Europe.
00:04:35 D'abord, un petit mot, Rachel Khan, sur ce que l'on voit là,
00:04:38 sur les images de nos envoyés spéciaux, des bateaux qui arrivent sans cesse.
00:04:42 C'est vrai que la météo est clémente.
00:04:43 On a l'impression vraiment qu'il y a une vague migratoire qui se condense sur ces derniers jours.
00:04:49 Oui, on a effectivement l'impression d'une vague.
00:04:52 Après, Lampedusa, je connais bien, j'y ai passé trois mois avec les migrants.
00:04:57 C'était pour un tournage qui était très difficile avec les migrants.
00:05:01 Là, j'ai la sensation que l'Europe est face à son histoire en réalité,
00:05:06 et qu'on se cogne contre le réel.
00:05:08 On est quand même de tradition judéo-chrétienne.
00:05:10 Alors, on ne peut pas être dans une inhumanité.
00:05:13 Et d'ailleurs, le pape l'a rappelé à différentes reprises,
00:05:17 c'est quand même une blessure dans nos humanités.
00:05:20 Et donc, en responsabilité par rapport à cette catastrophe humaine, humanitaire,
00:05:27 il va falloir agir de manière aussi responsable.
00:05:31 Responsable.
00:05:32 On verra qu'il y a des voix assez discordantes au gouvernement.
00:05:35 On entendait ce matin Gérald Darmanin, le président de CNews et d'Europe 1, dire
00:05:38 "la France n'accueillera pas tous les migrants",
00:05:40 alors qu'Emmanuel Macron dit "au contraire, bien sûr que si, il faudra les accueillir".
00:05:44 Je me tourne vers vous dans un instant, Louis Dragon.
00:05:46 Juste, Général Richouf, quand vous voyez, effectivement, cet afflux de migrants,
00:05:49 qu'est-ce que vous vous dites ?
00:05:50 Je me dis ce que me disait un formateur de banlieue il y a cinq ans en arrière,
00:05:55 à Montpellier, dans un milieu un peu compliqué.
00:06:00 Lui arrivait avec ses parents d'une génération des années 60.
00:06:03 Il disait "mon général, arrêtez, arrêtez l'immigration sauvage.
00:06:07 Ça suffit parce qu'on n'arrive plus.
00:06:09 Nous qui avons travaillé, nous qui sommes engagés, etc.
00:06:12 on ne supporte plus, au sens de supporter l'arrivée de tous ces milliers de gens.
00:06:17 Il faut arrêter".
00:06:18 Alors maintenant, qu'est-ce qui se passe pour l'Empedouza ?
00:06:21 Eh bien, je remarque simplement qu'il y a une submersion de l'île
00:06:25 par des centaines, voire des milliers de ressortissants africains.
00:06:31 La question qui se pose, c'est curieux.
00:06:33 Je trouve ça assez curieux que ces bateaux, ces esquifs,
00:06:36 arrivent de toute façon à s'affacer impunément jusqu'à la...
00:06:40 C'est coordonné pour vous, depuis la Tunisie ?
00:06:42 Oui, oui, tout à fait.
00:06:43 Parce que là, ils arrivent du port de Strathe.
00:06:44 C'est pas moi qui le dis, c'est coordonné, c'est manipulé, etc.
00:06:48 Donc, depuis les côtes africaines, que ce soit en Tunisie ou en Libye,
00:06:54 il y a des départs de bateaux que l'on connaît.
00:06:56 Un petit mot, Éric Revelle, Pierre-Henri Bovis, et après on verra les nouvelles.
00:07:00 C'est la séquence, quand même.
00:07:03 La séquence de l'Alliance ?
00:07:04 Oui, la séquence.
00:07:05 C'est-à-dire, l'Europe qui est une véritable passoire,
00:07:07 est sur le point de mettre au point un pacte contre l'immigration.
00:07:12 Premier point de la séquence.
00:07:13 Deuxième, l'afflux de milliers de bateaux qu'on n'a jamais vus.
00:07:17 Puis, troisième point, l'arrivée du pape François,
00:07:20 qui à Marseille va parler, justement.
00:07:21 C'est une conjonction.
00:07:22 Ouvrez vos bras aux migrants.
00:07:23 En cette semaine, assez incroyable.
00:07:24 Et je trouve que l'enchaînement des trois est assez intéressant.
00:07:26 Alors, j'en tire aucune conclusion, mais je me dis,
00:07:29 si on voulait bien expliquer aux gens, pour ceux qui n'ont pas d'humanité,
00:07:34 parce que le pape va leur rappeler qu'il faut accueillir des migrants
00:07:36 qui arrivent par milliers en Italie, qui ne sait plus quoi en faire,
00:07:40 l'Allemagne qui dénonce ses accords européens,
00:07:42 le tout avec un nouveau pacte migration de l'Europe,
00:07:45 on nous dit "vous allez voir ce que vous allez voir",
00:07:46 je trouve que l'enchaînement des trois points mériterait
00:07:48 qu'on s'y attarde un peu, parce que c'est assez intéressant.
00:07:52 C'est assez intéressant.
00:07:53 Maître Bovis ?
00:07:54 Un point, c'est que j'entends souvent,
00:07:58 en plus récemment sur les plateaux, certains dirent qu'il ne faut pas les accueillir,
00:08:02 etc. Mais pour autant, ceux qui sont là sur place,
00:08:05 évidemment qu'il faut leur trouver une solution.
00:08:07 Sinon, quelle serait la solution ?
00:08:09 Une fois qu'ils sont arrivés sur le sol européen,
00:08:11 il faut effectivement que les pays européens puissent les accueillir
00:08:14 de manière proportionnelle.
00:08:16 Mais la vraie question qui se pose, c'est pour les migrants de demain.
00:08:20 C'est là la vraie question.
00:08:21 Parce que tant la question du devenir des migrants,
00:08:23 de ceux qui sont déjà arrivés sur place,
00:08:25 il faut qu'il y ait une certaine cohérence au sein de l'Union européenne
00:08:28 et que les pays européens les accueillent, puissent les accueillir.
00:08:30 Alors évidemment...
00:08:31 Mais jusqu'à quand ?
00:08:32 La question, c'est jusqu'à quand ?
00:08:33 Certains ont vocation à rester au sein de l'Union européenne
00:08:36 parce que d'ailleurs, ils remplissent les critères, d'autres pas.
00:08:38 Et ensuite, après, c'est au pays européen d'établir ses critères.
00:08:42 Mais ensuite, après, vraiment, ça va être pour demain.
00:08:44 Est-ce qu'il va y avoir des centres...
00:08:46 Vous ne croyez pas que c'est déjà aujourd'hui qu'il faut se poser la question ?
00:08:48 Mais ceux qui sont là déjà sur place,
00:08:51 vous n'allez pas... Qu'est-ce que vous voulez en faire ?
00:08:53 Alors, Madragal, allez-y !
00:08:55 Je veux bien que certains disent
00:08:56 "Non, mais on voit des bateaux arriver, on va les couler."
00:08:58 Non, mais attendez, il y a deux solutions.
00:09:00 Soit effectivement, les bateaux arrivent
00:09:03 et donc, du coup, on prend en charge, effectivement, avec toute l'humanité
00:09:05 qu'on doit manifester, évidemment, et on doit les accueillir.
00:09:09 Mais ensuite, après, effectivement, la question va se poser pour demain.
00:09:11 Parce que là, je rejoins ce que vous dites,
00:09:13 c'est que l'Europe ne peut pas accueillir,
00:09:15 n'a pas la capacité d'accueillir aussi toute la misère du monde.
00:09:18 Et on doit...
00:09:19 Déjà, il y a 30 ans.
00:09:21 Et donc, pour demain, effectivement, il faut voir à quelle mesure l'Union européenne...
00:09:24 Mais c'est aujourd'hui-demain, je crois que c'est aujourd'hui-demain.
00:09:27 La vérité, c'est que la politique européenne en matière d'immigration
00:09:30 est un total échec, il faut quand même le dire.
00:09:34 Les accords de Dublin, dont on parle beaucoup, là,
00:09:36 vous savez qu'ils sont sur la base du volontariat,
00:09:38 c'est-à-dire récupérer des migrants en Italie par des pays au travers de quotas,
00:09:42 c'est sur la base du volontariat.
00:09:43 D'ailleurs, l'Allemagne a dit "J'arrête d'être volontaire,
00:09:46 vous allez garder les migrants qui sont arrivés en Italie."
00:09:48 Donc, en fait, cette politique migratoire, dont on nous dit qu'elle va changer,
00:09:52 avec ce nouveau pacte européen...
00:09:54 - Il n'est pas prêt d'être signé, ce pacte.
00:09:55 - Alors, je ne sais pas, Thierry Breton, ce matin, disait qu'il ne restait plus grand-chose à mettre.
00:09:59 - Il reste juste à mettre d'accord, en fait, des chefs d'État.
00:10:02 - Ils ne sont absolument pas d'accord.
00:10:04 - Ils partent de dimanche, mais c'est un frisco total, la politique migratoire.
00:10:08 - Mais de quoi on parle, en fait ?
00:10:09 Je trouve que, d'abord et avant tout, c'est une question de définition.
00:10:12 En fait, on ne parle pas de migrants.
00:10:13 Là, tous sont candidats à l'asile,
00:10:15 sauf que quasiment aucun n'est éligible à l'asile.
00:10:18 En fait, ce sont quasiment tous des migrants.
00:10:19 - On a les nationalités, Louis ?
00:10:21 - Bien sûr, je peux vous donner la pyramide.
00:10:22 En tout cas, sur les 123 000 premiers qui sont arrivés depuis le 1er janvier,
00:10:27 la première nationalité, c'est la Guinée.
00:10:29 Donc, migrants économiques.
00:10:30 Côte d'Ivoire, un des pays les plus riches développés d'Afrique de l'Ouest.
00:10:32 - Guinée-Conakry ou Guinée-Bissau ?
00:10:34 - Tunisie...
00:10:36 Je vous donnerai la précision.
00:10:37 - Je sens que vous le collez, là.
00:10:38 - Tunisie, Béziers...
00:10:39 - Je pense qu'il n'a pas la précision.
00:10:40 - Je vais vous en donner d'autres.
00:10:41 Le Burkina Faso, le Mali, un pays dont on parlait dans l'actualité.
00:10:46 - Ils sont essentiellement des francophones.
00:10:47 - Donc, ce sont quasiment exclusivement des francophones.
00:10:50 C'est la différence, d'ailleurs, avec la vague migratoire de 2015.
00:10:52 Vous aviez beaucoup de Somaliens, d'Erythréens, de Syriens,
00:10:56 et avec certains qui venaient de l'héritage colonial britannique
00:10:59 et donc qui, eux, cherchaient à traverser notre pays
00:11:02 pour ensuite rejoindre la Grande-Bretagne.
00:11:04 Là, l'énorme différence, c'est que quasiment tous ces demandeurs d'asile,
00:11:09 qui ne sont pas éligibles à l'asile...
00:11:11 Non, mais c'est très important.
00:11:12 - Mais tout ce que vous disiez est important, Louis.
00:11:13 - Non, mais par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:11:14 en fait, oui, il y a une réponse.
00:11:16 Parce que je ne vois pas pourquoi est-ce qu'en France,
00:11:17 quand des gens frappent à la porte qu'ils ne sont pas éligibles à l'asile,
00:11:20 tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut les renvoyer chez eux.
00:11:23 Là, c'est exactement le même cas de figure.
00:11:25 Ce sont des gens qui ne fuient pas une guerre,
00:11:27 qui ne sont pas persécutés en raison de leur race,
00:11:30 leur ethnie ou leur couleur de peau.
00:11:32 C'est simplement des gens qui veulent fuir et s'implanter.
00:11:34 - Des migrants économiques.
00:11:35 - C'est des migrants économiques.
00:11:36 Et d'ailleurs, ils disent tous qu'ils veulent s'implanter sur le sol européen.
00:11:40 Et effectivement, Éric Revelle l'a rappelé.
00:11:42 - Un dernier mot, Louis.
00:11:43 Les accords de Dublin, effectivement, ne sont pas respectés.
00:11:46 Et simplement un mot, je ne sais pas du tout pour donner un bon point à l'Allemagne,
00:11:50 mais l'Allemagne, depuis le 1er janvier, a accueilli 200 000 demandeurs d'asile.
00:11:55 Donc, c'est absolument considérable.
00:11:56 Et ils sont en train de mesurer qu'ils ont beaucoup trop ouvert les vannes en 2015,
00:12:00 où ils ont accueilli près de 1 million de réfugiés.
00:12:03 Et maintenant, ils voient bien qu'ils n'ont plus ces besoins économiques,
00:12:08 que globalement, il y a des problèmes d'insertion,
00:12:10 qu'il y a un taux de chômage qui est deux à trois fois supérieur
00:12:13 chez les gens qui sont issus justement de ces vagues migratoires.
00:12:16 Et que ça pose des vraies questions aussi de solidité du pays.
00:12:20 Il y a l'extrême droite qui est en train de progresser très fortement en Allemagne.
00:12:22 - Alors, vous avez raison, c'est les conséquences politiques en interne.
00:12:25 - Tout est lié.
00:12:25 - Ce que j'aimerais, évidemment, tout est lié.
00:12:27 J'aimerais qu'on voit avec Mikaël Dos Santos, qui nous a rejoints sur ce plateau.
00:12:29 Bonsoir, Mikaël.
00:12:30 Les flux migratoires, où est-ce qu'ils se répartissent en Europe
00:12:34 à partir du moment où ils mettent le pied sur le sol européen ?
00:12:38 - Alors, la principale porte d'entrée, déjà, c'est l'Italie.
00:12:41 Selon les Nations unies, 70% des migrants arrivés dans l'Union européenne
00:12:45 ont emprunté la route italienne, en partie via la Sicile et donc l'île de Lampedusa.
00:12:50 On rappelle que les côtes italiennes se trouvent à 150 kilomètres seulement de la Tunisie
00:12:54 ou encore 300 kilomètres de la Libye.
00:12:56 Hormis l'Italie, deux autres routes sont principalement empruntées.
00:12:59 L'Espagne, tout d'abord, avec un peu plus de 24 000 entrées,
00:13:03 soit environ 14% de celles enregistrées dans l'Union européenne depuis le 1er janvier,
00:13:08 suivent la Grèce avec 13% et puis Chypre avec un peu moins de 2%.
00:13:13 - Alors, on l'évoquait il y a quelques instants, Michael,
00:13:15 d'où viennent ces migrants qui arrivent par la Méditerranée ?
00:13:18 - Alors, ça va rejoindre un peu ce que vous disiez, effectivement, selon Frontex.
00:13:21 Les migrants sont principalement des Ivoiriens, des Égyptiens ou encore des Guinéens,
00:13:25 d'après d'autres organisations, des Marocains, des Tunisiens ou encore des Soudanais.
00:13:29 Si ces migrants quittent leur pays respectif,
00:13:31 ce sont principalement pour des raisons économiques et politiques.
00:13:34 Le récent coup d'État au Niger est un exemple parmi tant d'autres.
00:13:38 Restent les récentes catastrophes naturelles,
00:13:40 le tremblement de terre au Maroc ou encore les inondations en Libye
00:13:43 qui risquent de provoquer forcément de nouveaux départs vers l'Union européenne.
00:13:47 - Et où vont ces migrants, Michael ?
00:13:49 - Alors, c'est difficile d'évaluer où vont ces migrants,
00:13:51 puisqu'on le sait, ils sont assez mobiles,
00:13:54 sans compter parfois qu'ils changent de pays plusieurs fois même.
00:13:57 Alors, si on se fie aux demandes d'asile formulées en 2022,
00:14:00 cette fois-ci, d'après l'Union européenne,
00:14:02 l'Allemagne est leur destination, privilégiée avec 244 000 demandes d'asile.
00:14:07 La France est deuxième avec 156 000 dossiers.
00:14:10 Elle serait quatrième d'après les derniers chiffres,
00:14:13 ceux qui ont été évoqués pour 2023.
00:14:16 Deuxième pays, pourquoi ?
00:14:17 Eh bien parce que beaucoup de migrants sont francophones
00:14:19 et donc ce qui fait que leur intérêt pour notre pays est croissant.
00:14:24 Enfin, suivent d'autres pays, l'Espagne, l'Autriche ou encore l'Italie.
00:14:27 On le disait, l'Italie est une porte d'entrée pour les migrants,
00:14:31 mais les migrants n'y restent pas forcément
00:14:33 et les raisons principales sont l'accueil des habitants,
00:14:35 la pénurie de travail ou encore l'absence ou les faibles aides sociales.
00:14:39 Merci beaucoup pour ce point assez complet, Mikaël Dos Santos.
00:14:42 C'est exactement ce que vous disiez, Louis Doreignel.
00:14:44 On est vraiment sur les mêmes schémas de migrants.
00:14:49 Général Réchouf, jusqu'à quand, c'est ce qu'on disait avec Maître Bovis,
00:14:53 jusqu'à quand on va pouvoir se permettre de répartir les migrants qui arrivent en masse ?
00:14:57 Je constate simplement que chaque fois qu'il y a des migrants qui arrivent
00:15:01 ou qui sont en passe d'arriver,
00:15:03 les gouvernements successifs, l'État, jouent les étonnés en disant
00:15:10 qu'est-ce qu'on va faire ? Donc on agit toujours sous la pression.
00:15:13 Moi, je pense qu'il eut fallu, et je m'y emploie depuis un certain nombre d'années,
00:15:17 de préparer tout ça, c'est-à-dire véritablement avoir un plan d'action dans la durée
00:15:22 avec qu'est-ce qu'il faut faire pour accueillir ces personnes ?
00:15:26 Est-ce qu'on a prévu un plan complet de restauration, d'équipement, de formation, etc. ?
00:15:37 Et la réponse est non. On agit par des méthodes qui sont éculées
00:15:43 et qui ont prouvé leur incapacité à absorber ces milliers de ressortissants extérieurs.
00:15:48 On a des ministères qui s'occupent tous de la politique de la ville
00:15:52 alors qu'il faudrait un liché unique. On a des formateurs, des associations
00:15:59 qui font ce qu'elles peuvent, mais est-ce qu'on est sûr qu'elles font ?
00:16:02 À quel prix, à quel coût et pourquoi ? Donc c'est quelque chose qu'il eut fallu
00:16:07 préparer en amont.
00:16:09 - Ce que vous dites, c'est que le mécanisme d'intégration, chez nous déjà,
00:16:12 il ne fonctionne pas, c'est ça ?
00:16:13 - Le mécanisme d'intégration, il fonctionne pour un certain nombre de ressortissants,
00:16:17 quand même, heureusement.
00:16:19 Mais si vous voulez, j'ai préparé un petit feuillet pour vous dire un petit peu
00:16:23 l'intégration des jeunes de banlieue que je côtoie, que nous côtoyons
00:16:27 avec un certain nombre de gens.
00:16:28 - Et ça, on parle de citoyens français, on est d'accord.
00:16:30 - Mais vous allez voir ce qu'ils disent.
00:16:32 - Allez-y, faites votre petit topo.
00:16:34 - Ce que disent des jeunes qui ont 14-16 ans.
00:16:36 L'école, ça m'intéresse pas, l'école, c'est pourri, fuck les études,
00:16:39 l'école, c'est de la merde, je ne me sens pas intégré, il faut être blanc pour réussir,
00:16:41 je ne me sens pas français, je ne pense rien de la France, je m'en fous,
00:16:44 je ne suis pas français, je m'en bats les couilles de savoir si je suis français ou pas,
00:16:47 la police pour moi, c'est des gros bâtards, la police, je m'en mêle,
00:16:49 les gros bâtards, je les niquerai tous, etc.
00:16:51 - C'est éloquent.
00:16:52 - Et donc, ça, c'est des dires sur 10 jeunes et vous en avez des milliers comme ça.
00:16:57 Donc, le problème vient celui-là, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait,
00:17:00 qu'est-ce qu'on peut faire pour intégrer véritablement ces jeunes à la France ?
00:17:05 Parce que si on n'intègre pas, déjà, on n'arrive pas à intégrer ceux qui sont là,
00:17:09 comment va-t-on faire pour intégrer ceux qui arrivent ?
00:17:11 - Rachel, quand vous entendez cette liste, cette triste liste faite par le général,
00:17:16 vous vous dites quoi ?
00:17:17 - Oui, alors, il y a quand même une différence entre le dossier migrant
00:17:20 et ces jeunes qui sont en réalité français, citoyens français,
00:17:24 et qui sont nés ici.
00:17:28 De toute façon, on est devant un échec et l'actualité, malheureusement,
00:17:31 nous le montre depuis plusieurs années maintenant.
00:17:36 Moi, je pense tout de suite, évidemment, à l'école,
00:17:38 notamment à l'école primaire.
00:17:39 Et une nouvelle fois, et justement, en voyant ces images là, pour le coup,
00:17:43 il n'y aura jamais assez d'adultes autour de ces enfants
00:17:47 pour leur rappeler les règles, pour leur rappeler ce que c'est.
00:17:49 - Non, mais il n'y a pas d'adultes du tout.
00:17:51 - Et là, il n'y en a pas.
00:17:51 - Il n'y en a pas du tout.
00:17:52 - Et là, il n'y en a pas.
00:17:53 Enfin, il n'y en a pas.
00:17:54 Il y en a trop peu, disons, parce qu'il y a des personnes qui se déploient,
00:17:57 qui déploient leur énergie pour faire le travail éducatif
00:18:00 et élever ces jeunes au rang de citoyens éclairés.
00:18:04 Mais ils sont extrêmement rares.
00:18:06 Et en plus de cela, il y a certains adultes
00:18:09 qui jouent contre le camp républicain et citoyen.
00:18:12 Je parle normalement...
00:18:14 - À qui vous pensez ?
00:18:15 - Je pense à des clubs de sport ou des associations
00:18:18 qui sont là pour enrôler ces Français-là dans des dogmes qui nous tuent.
00:18:24 - Vous confirmez ?
00:18:25 - Oui, tout à fait.
00:18:26 L'idée, c'est bien, Cébela, que j'avais, c'est que la politique de la ville,
00:18:30 elle devait être confiée au commissaire,
00:18:32 à un commissaire chargé de la politique de la ville,
00:18:35 qui soit le réceptacle des financements et la redistribution de financements.
00:18:39 Et puis, il faut créer un audit.
00:18:40 Il faut avoir un audit, c'est-à-dire un audit, pour revenir à ce que vous disiez,
00:18:43 un audit qui fasse le bilan exactement de toutes ces associations.
00:18:46 Il y en a de l'ordre de 15 000, je crois, qui s'occupent d'insertion.
00:18:48 Qu'est-ce qu'elles font ? À quel prix ? À quel coût ?
00:18:50 Et pourquoi ? Et quels sont les résultats ?
00:18:52 Et puis, vous verrez que là, à ce moment-là, on peut commencer à y voir clair.
00:18:55 - Où passe l'argent, Louis Dernel ?
00:18:57 - Moi, je trouve qu'il y a aussi une question de masse.
00:18:59 C'est-à-dire que nos structures et la France n'est plus adaptée
00:19:03 par rapport au nombre de personnes qu'on nous demande d'accueillir.
00:19:06 C'est-à-dire qu'on voit bien le défi même de l'éducation nationale,
00:19:08 puisqu'on parle de ce sujet.
00:19:10 On a déjà énormément de mal à faire, à prendre des savoirs fondamentaux
00:19:14 à des élèves tout à fait bien insérés, qui sont très gâtés, tout ce que vous voulez.
00:19:18 Donc ensuite, quand on parle de personnes qui sont plus éloignées de ça,
00:19:22 c'est encore plus compliqué.
00:19:24 Et ensuite, juste un mot quand même, c'est qu'il y a aussi,
00:19:27 par typologie et de fait de population,
00:19:30 il y a des facteurs d'intégration qui sont très différents.
00:19:32 Vous savez combien il y a de réfugiés ukrainiens en France ?
00:19:35 - Plusieurs centaines. - 150 000.
00:19:36 Est-ce qu'il y a une ligne dans la presse sur des problèmes de faits divers ?
00:19:39 Jamais.
00:19:41 - Ce sont essentiellement des femmes et des enfants,
00:19:42 parce que les hommes ont l'obligation de prendre des règles.
00:19:44 - Mais je peux vous dire, dans les notes de police,
00:19:46 il y a une surreprésentation de faits,
00:19:49 parce qu'il y a des raisons culturelles,
00:19:52 il y a des raisons civilisationnelles,
00:19:53 il y a des motivations, des ressorts profonds qui sont très différents.
00:19:57 Et aujourd'hui, on se rend bien compte.
00:19:59 D'ailleurs, vous savez, quand Gérald Darmanin dit
00:20:02 qu'il souhaite expulser en priorité les délinquants étrangers
00:20:07 qui sont fichés S pour radicalisation,
00:20:08 vous avez une surreprésentation de 3-4 pays, Algérie, Maroc, Tunisie.
00:20:13 Non, mais factuellement, c'est vrai et c'est un des éléments de l'équation.
00:20:16 - Il y a deux points intéressants.
00:20:19 C'est qu'il y a 150 000, effectivement, réfugiés ukrainiens,
00:20:22 mais la grande majorité, c'est des femmes et des enfants.
00:20:24 - Les femmes et les enfants, les hommes aussi se battent en Ukraine.
00:20:26 - Que des hommes, que des hommes et des hommes qui espèrent...
00:20:29 - Il y a quelques femmes avec enfants.
00:20:31 - Quelques femmes, mais bon, en tout cas, vos images ne montrent que des hommes.
00:20:34 Les femmes, on n'en voit pas beaucoup.
00:20:36 Et donc, qui aspirent à une vie meilleure, mais lorsqu'on traverse Paris,
00:20:40 je ne parle que de Paris, mais lorsqu'on traverse Paris
00:20:42 et qu'on voit effectivement le nombre de tentes sous les ponts,
00:20:45 près de la place des Vosges et dans tous les lieux de Paris,
00:20:47 on se dit qu'effectivement...
00:20:48 - Dans toutes les villes de région.
00:20:49 - Et dans toutes les villes de région, on va multiplier effectivement ces lieux de fortune.
00:20:56 Donc c'est un double drame, c'est un drame humain pour ces personnes-là qui espèrent mieux.
00:20:58 - Oui, c'est ça l'accueil de la France.
00:21:00 - Non, ce n'est pas possible.
00:21:01 - Pour ces personnes-là, c'est un drame, évidemment, c'est un drame humain
00:21:03 de vivre dans de telles conditions.
00:21:04 Et en même temps, c'est un drame pour ceux qui vivent là
00:21:07 et qui voient effectivement ces tentes fleurir de manière totalement dramatique.
00:21:11 - Eric.
00:21:11 - Alors, on en saura un petit peu plus demain,
00:21:13 mais la préfecture des Alpes-Maritimes annonce la création à Menton, sur un terrain.
00:21:19 C'est important.
00:21:20 - Alors, c'est un centre qui existait déjà.
00:21:22 - Alors, attendez, parce que là, je vois, il y a des informations qui sont complétées.
00:21:26 Il va nous dire, il a mis en doute évidemment l'information.
00:21:28 Désolé, mon cher Louis.
00:21:29 - Non, non.
00:21:29 - Mais c'est très important, parce que pour l'instant, on ne parle pas de hotspot à Menton.
00:21:32 - Menton, c'est parce que c'est là que...
00:21:34 - Voilà, c'est la frontière franco-italienne.
00:21:36 - Et les migrants arrivent en France.
00:21:37 - On dit que 150 à 200 migrants par jour pourraient passer par là.
00:21:40 - Non, on passe déjà par là.
00:21:42 - Alors, on passe déjà par là, mais ça...
00:21:44 - C'est déjà énorme.
00:21:44 - On est à 1000, 1200 par mois.
00:21:46 - Vous voyez, ça mérite d'être plus connu.
00:21:50 D'après moi, mon cher Louis, c'est pour ça que je me permets d'insister sur ça,
00:21:53 parce que pour l'instant, et le maire de Menton et le nouveau préfet des Alpes-Maritimes
00:21:57 ont l'air un peu de minimiser tout ça en disant, mais non, mais c'est très transitoire.
00:22:02 Ça ne concernera pas beaucoup de gens.
00:22:04 Et quelques personnes autour de Menton disent,
00:22:07 mais est-ce qu'on n'est pas en train de créer un hotspot genre Lampedusa, mais plus au nord ?
00:22:11 - Alors, vous voyez...
00:22:11 - Les informations de Louis XIV.
00:22:13 - Non, non, non, ce ne sont pas des informations.
00:22:14 Non, mais tout l'enjeu le long de la frontière,
00:22:17 c'est de pratiquer le mieux possible le principe de la non-admission.
00:22:20 Qu'est-ce que c'est que la non-admission ?
00:22:22 C'est-à-dire que tout migrant qui est intercepté dans la bande des 20 kilomètres
00:22:26 à l'intérieur du territoire français est considéré comme n'ayant jamais foulé le territoire national.
00:22:32 Et donc, ça permet de l'éloigner, non pas de l'expulser,
00:22:35 de l'éloigner, donc de le redonner aux autorités italiennes assez rapidement
00:22:40 et donc de ne pas enclencher des procédures administratives
00:22:43 qui font qu'ensuite les gens se sédentarisent et restent sur place.
00:22:46 Et en fait, pour pratiquer cette non-admission,
00:22:49 il faut avoir une capacité à "garder sous la main" ces personnes-là.
00:22:54 Et ce qui se passe, c'est qu'en fait, pendant la journée,
00:22:56 les migrants sont placés dans les locaux de la police aux frontières de Menton
00:23:00 et sont remis aux autorités italiennes.
00:23:02 Le problème, c'est que pendant la nuit, les autorités italiennes ne les reprennent pas.
00:23:06 - Ah, pendant la nuit ?
00:23:07 - Et comme la plupart des passages se déroulent pendant la nuit,
00:23:10 il faut trouver un lieu au cas où pour pouvoir fixer ces personnes-là
00:23:15 et ensuite les remettre au petit matin aux autorités...
00:23:17 - Mais il y a un centre de migrants qui va être créé à Menton ou pas ?
00:23:19 Il existe déjà ?
00:23:20 - En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a les locaux de la police aux frontières
00:23:22 qui vont être réaménagés et réadaptés.
00:23:23 Il y a une petite cellule de crise qui est en train d'être mise en place, 24h/24.
00:23:28 Et en plus de ça, les services de la préfecture sont en train de regarder,
00:23:32 d'identifier s'il n'y a pas un lieu qui pourrait être, d'ailleurs,
00:23:35 géré par la sécurité civile et qui pourrait accueillir la nuit ces personnes-là.
00:23:39 Mais pour l'instant, le lieu n'a pas du tout été déterminé.
00:23:43 - Mais on ne tranche pas sur l'idée.
00:23:46 Au départ, c'est plein de très bonnes intentions,
00:23:49 gérées par la protection civile...
00:23:51 - C'est pour mieux expulser en fait.
00:23:52 - Oui, oui.
00:23:52 - Mais moi, je trouve ça très positif.
00:23:53 - On verra, on verra.
00:23:54 - Non, non, je veux dire, ça durera.
00:23:55 - Parce qu'en fait, si on ne peut pas les mettre...
00:23:56 - Une petite pause, Louis.
00:23:57 - On poursuivra tout à l'heure.
00:23:58 - On va faire une petite pause, on se retrouve dans un instant juste après
00:24:00 le rappel des titres de l'actualité.
00:24:01 A tout de suite dans Punchline sur CNews.
00:24:03 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:10 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Quinin.
00:24:13 - Routes coupées, conducteurs bloqués par les eaux,
00:24:18 la Drôme, l'Ardèche et l'Isère particulièrement touchées
00:24:21 par les orages qui traversent la France.
00:24:23 Des habitants ont même dû être évacués de leur domicile.
00:24:25 130 interventions ont été rapportées par la préfecture de la Drôme
00:24:29 qui demande aux usagers de différer au maximum leurs déplacements
00:24:32 et de respecter les consignes des forces de l'ordre.
00:24:35 Plusieurs routes départementales sont actuellement fermées à la circulation.
00:24:38 Une enquête ouverte pour homicide volontaire après la mort d'un quinquagénaire
00:24:41 près de Dunkerque dans le Nord.
00:24:43 Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi
00:24:45 au domicile de la victime en présence de sa femme et de son enfant.
00:24:49 La piste d'un cambriolage est actuellement étudiée.
00:24:51 Deux couteaux ensanglantés, une paire de gants et un ordinateur portable
00:24:54 ont été saisis à proximité du domicile.
00:24:57 Et puis l'Ukraine affirme avoir percé la ligne de défense russe
00:25:00 près de Barkhmout, une annonce du commandant des troupes terrestres de Kiev
00:25:04 qui intervient après la reprise ces derniers jours de deux villages
00:25:07 dans cette région de l'Est de l'Ukraine.
00:25:09 Des villages qui représentent un élément important de la ligne de défense russe.
00:25:13 Merci beaucoup pour ces informations Simon Guillin.
00:25:15 On est toujours avec lui, de Ragnel Rachel Kahn, le général de Richouf
00:25:19 avec ce livre "Avant qu'il ne soit trop tard", très important.
00:25:21 On a été rejoint par Jean-Christophe Coville.
00:25:23 Bonsoir Jean-Christophe, secrétaire national Unité SGP.
00:25:25 On va parler de la sécurité évidemment.
00:25:27 Maître Pierre-Henri Bovis, Eric Revelle.
00:25:29 Stein, si vous voulez bien qu'on évoque ce qui s'est passé à Stein
00:25:32 samedi soir en Seine-Saint-Denis
00:25:34 où un policier a été violemment roué de coup lors d'un refus d'optempérer.
00:25:37 Les cinq agresseurs ont été remis en liberté par la justice
00:25:41 en vue d'être prochainement jugés.
00:25:43 On fait le point avec Marine Sabourin et Marie-Victoire Diodonné.
00:25:46 Il est 19h30 samedi,
00:25:48 quand un deux-roues refuse de s'arrêter pour un contrôle de police,
00:25:51 la patrouille entame une course-poursuite pour rattraper l'individu
00:25:54 lorsqu'un autre véhicule s'interpose,
00:25:56 stoppant net l'action des policiers.
00:25:58 À pied, les fonctionnaires tentent alors de poursuivre le premier homme
00:26:02 mais se font prendre à partie.
00:26:04 L'un d'eux est frappé au visage, a une fracture au nez et à la main droite.
00:26:08 Mon collègue est extrêmement choqué.
00:26:10 Aujourd'hui, c'est un collègue qui a quand même de l'expérience.
00:26:14 C'est quelqu'un qui aujourd'hui a été victime d'une agression extrêmement violente.
00:26:21 L'un des policiers tire en l'air cinq fois pour disperser les individus.
00:26:25 Parmi eux, cinq hommes, tous connus des services de police,
00:26:28 sont placés en garde à vue avant d'être libérés
00:26:31 pour permettre la continuité des investigations et décider d'éventuelles poursuites.
00:26:35 Ce sont des individus qu'on connaît très bien.
00:26:39 Ça fait partie de la délinquance habituelle que l'on a en Seine-Saint-Denis
00:26:45 et dans le reste de la région parisienne.
00:26:48 Ce sont des jeunes gens qui ne font pas grand-chose de leur journée, malheureusement,
00:26:53 et qui, dès qu'ils peuvent, essaient de se soustraire à l'autorité de la police.
00:26:57 Le préfet de police de Paris a félicité les effectifs pour leur sang-froid lors de l'intervention.
00:27:02 L'enquête, en cours, aura pour but de préciser le déroulement des faits.
00:27:06 Malheureusement, c'est chronique d'une violence ordinaire,
00:27:10 avec des prévenus qui sont libres aujourd'hui.
00:27:13 Oui, bienvenue chez la police du quotidien, c'est un peu ça.
00:27:17 C'est-à-dire qu'on fait notre boulot, encore une fois,
00:27:19 on essaie d'intervenir, d'appréhender une personne qui fuit,
00:27:23 qui, je pense manifestement, aurait peut-être volé le scooter,
00:27:27 ou alors, même déjà le fait de refuser d'obtempérer, c'est refuser de s'arrêter.
00:27:31 C'est, voilà, encore une fois, toutes les 15 à 20 minutes en France.
00:27:35 C'est une plaie, c'est notre plaie à nous, des policiers,
00:27:38 parce qu'effectivement, on ne sait jamais comment ça se termine.
00:27:40 Et des fois, ça peut se terminer mal, pour les policiers aussi,
00:27:42 ou alors pour les personnes, parce qu'après, on se retrouve en état de légitime défense.
00:27:46 Et comment on fait pour se dégager, lorsqu'on a 20 individus, une vingtaine d'individus,
00:27:51 qui tombent dessus, qui sont en train de vous lyncher ?
00:27:53 Mon collègue, le deuxième collègue, a eu raison de tirer en l'air,
00:27:55 jusqu'au jour où, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:27:57 On tirera dedans, parce qu'on ne pourra plus faire autrement, ou pas.
00:28:00 C'est la vraie question, c'est, est-ce qu'on a des armes intermédiaires en nombre ?
00:28:03 Est-ce qu'on intervient en nombre, pour regarder un peu ce qui se fait dans les pays étrangers ?
00:28:08 Moi, j'ai vu la Hollande, les Pays-Bas cet été,
00:28:11 quand ils interpellent, un contrôle routier, c'est deux véhicules de police,
00:28:14 avec quatre ou cinq personnes.
00:28:16 Donc, il faut toujours être en nombre, et nous, en fait, c'est quand même la chasse...
00:28:19 - C'est trop isolé, c'est ça ? - Trop isolé, parce qu'il faut ramener du chiffre aussi.
00:28:22 Et donc, plus on distribue le nombre de policiers, plus on ramène de chiffres,
00:28:26 et en fait, c'est la ronde infernale.
00:28:28 - Oui, mais alors, avec les prévenus qui sont remis en liberté,
00:28:30 j'imagine que le sentiment d'inutilité de ce que vous avez fait est total.
00:28:34 - Bah oui, parce que déjà, imaginez un peu l'impact psychologique que ça,
00:28:38 quand vous faites votre boulot, vous réussissez à interpeller des individus,
00:28:41 et en fait, on nous explique que c'est une manière de voir la procédure,
00:28:47 c'est-à-dire qu'on va garder un petit peu de garde à vue,
00:28:50 parce qu'on est en flag, en flagrant délit,
00:28:52 et donc, du coup, on n'a peut-être pas assez d'éléments pour les incriminer,
00:28:55 et donc, techniquement, il faudrait donc les relâcher,
00:28:58 pour les remettre en garde à vue et continuer plus tard à gérer la procédure.
00:29:02 Bon, on veut bien tout entendre, tout croire, mais enfin, c'est vrai que c'est rageant,
00:29:06 quand vous êtes sur le terrain et que vous voyez les gars, le lendemain,
00:29:08 qui vont peut-être vous regarder et vous narguer.
00:29:10 - Qui vont peut-être vous narguer, et le narguer dans la rue, ce policier qui a dit
00:29:12 "mettre en bovis, puis après, je passerai à la parole au général".
00:29:14 - Alors, ça va peut-être vous surprendre, mais je vais vous dire, heureusement,
00:29:17 dans ce contexte, qu'ils ont été relâchés. - Ils sont dans la liberté.
00:29:20 - Pourquoi ? Parce que... - Oui, c'est surprenant.
00:29:22 - C'est surprenant. Mais parce que des avocats comme moi, si vous voulez,
00:29:25 vont creuser la procédure et vont essayer de voir si la procédure a été respectée
00:29:28 et si les personnes qui ont été arrêtées et qui auraient été déferrées en comparaison immédiate
00:29:33 le sont pour les bonnes raisons, et s'il y a assez d'éléments permettant
00:29:37 de les incriminer et donc de les condamner.
00:29:39 Si la procédure est malficelée, s'il n'y a pas assez d'éléments probants,
00:29:43 ou alors si justement ils sont déferrés pour une infraction qu'ils n'ont pas commise
00:29:46 parce que peut-être ils en ont commise une autre, alors ils seront relaxés,
00:29:49 ce qui est pire que tout. Donc il vaut mieux effectivement...
00:29:51 - Après, il n'y a plus de possibilité de poursuite.
00:29:53 - Voilà, donc c'est mieux effectivement de les avoir placés en garde à vue,
00:29:56 de les avoir relâchés, mener une enquête, construire un dossier bien ficelé,
00:29:59 les déferrer et ensuite les faire condamner parce que ce qui se passe là est abject,
00:30:04 est inacceptable et il faut frapper fort. Il faut frapper fort, mais pour frapper fort,
00:30:07 il ne faut pas, si vous voulez, se précipiter au risque qu'il y ait une relaxe.
00:30:11 - C'est eux qui frappent fort, ce n'est pas la justice.
00:30:14 - Il vaut mieux se les prendre un peu de temps et les faire condamner
00:30:16 plutôt que de risquer une relaxe parce qu'il y a un défaut de procédure.
00:30:18 - J'entends ce que vous dites, deux petites remarques.
00:30:20 Première chose, ce qui est terrible, c'est qu'en fait c'est aux policiers
00:30:23 qui en plus, et à l'hôpital et ce collègue pareil, de prouver en fait
00:30:27 qu'ils ont été agressés et qu'ils ne sont pas responsables,
00:30:30 qu'ils ne sont responsables de rien. Et le deuxième élément qui me choque
00:30:33 par rapport à tout ça, c'est qu'au fond, il y a plein de gens qui disent
00:30:36 "soulagement, les blessés sont du côté des policiers".
00:30:39 - Ah bon ? Vous entendez ça ? Qui dit ça ?
00:30:42 - Politiquement, au ministère de l'Intérieur...
00:30:45 - De peur de redéclencher des émeutes, c'est ça, il faut que c'est épuisé.
00:30:48 - Voilà, exactement. Et c'est là où je trouve qu'en fait, tout notre système
00:30:51 psychologico-administratif et politique, on est complètement inoubliés.
00:30:56 - On est tétanisés par ça.
00:30:58 - Parce qu'on se dit en fait, un policier ou deux policiers blessés à la limite,
00:31:00 ce n'est pas trop grave, du moment qu'il n'y a pas de crise des banlieues
00:31:02 et qu'on ne réveille pas des mouvements sociaux ou des émeutes urbaines
00:31:07 qui n'arriveraient pas à nous.
00:31:09 - Généralement, je l'échauffe. Le livre, c'est avant qu'il ne soit trop tard.
00:31:11 Vous ne devriez pas le changer, il est déjà trop tard.
00:31:14 - Non, parce que comme je vous l'avais dit la dernière fois, je suis un éternel optimiste
00:31:17 parce que dans ces jeunes que je rencontre, que j'ai formés, que j'ai sortis de la...
00:31:22 Ce ne sont pas tous les jeunes, mais les jeunes un peu difficiles,
00:31:26 ils sont français. Ils sont français et ils sont français,
00:31:29 mais ils sont maintenant avec la France. Donc je me dis, ce que j'ai fait
00:31:32 avec 2000 jeunes, on doit pouvoir le faire avec 10 ou 100 fois plus.
00:31:35 - Alors refaites-nous le petit florilège, parce que Jean-Christophe Couby n'était pas là
00:31:37 quand vous avez fait le petit florilège des phrases que vous disent certains de ces jeunes.
00:31:41 - Alors j'ai un petit florilège, parce que ce qui était frappant,
00:31:45 c'est en écoutant ces jeunes de 15-16 ans, même plus jeunes,
00:31:49 vous savez que chaque année, il y a 100 000 jeunes qui quittent le service,
00:31:52 qui quittent l'éducation nationale sans qu'on sache où ils vont.
00:31:54 Donc ils sont absorbés par les bandes, il faut qu'ils gagnent de l'argent.
00:31:57 Donc ils sont français, mais voilà ce qu'ils disent.
00:31:59 L'école, ça ne m'intéresse pas. L'école, c'est pourri. Fuck les études.
00:32:01 L'école, c'est de la merde. Je ne me sens pas intégré. Il faut être blanc pour réussir.
00:32:05 Je ne me sens pas français. Je ne pense rien de la France. Je m'en fous.
00:32:07 Je ne suis pas français. Je m'en bats les moum, c'est à savoir si je suis français ou pas.
00:32:10 La police, pour moi, c'est des gros bâtards. La police, je les moum.
00:32:12 Les gros bâtards, je les niquerai tous. Ils ne sont pas réglo.
00:32:14 Les keufs, ça ne sert à rien. Toujours à nous casser les moum.
00:32:16 J'ai choisi la rue. La banlieue, ce n'est pas la France. Ce n'est pas notre pays.
00:32:19 - La banlieue, ce n'est pas la France.
00:32:21 - Voilà. Et donc, ça a été le déclencheur de ce deuxième ouvrage que je fais avec quelqu'un
00:32:27 et pour quelqu'un qui est inséré dans la banlieue, qui est formateur et que je suis maintenant depuis 10 ans.
00:32:32 Et ce que vous disiez à l'instant concernant les policiers me fait sourire parce qu'il me disait,
00:32:37 il l'a écrit, donc j'espère que ça sortira dans ce livre, en disant, nous, il y a 10-15 ans,
00:32:42 quand on avait les flics, on se faisait prendre une tête au carré, on avait compris, ça se passait bien,
00:32:47 on était dans le truc. Maintenant, mais tu rigoles, ce que vous disiez, les types, ils sont pris,
00:32:52 on les relâche tout de suite, ils font les pieds de nez aux flics le lendemain, etc.
00:32:56 Donc c'est pour montrer qu'entre il y a 20 ans, 10 ans et maintenant, les choses ont totalement changé
00:33:01 et ça laisse la porte ouverte, j'allais dire, si on n'y prend pas garde, à cette délinquance permanente.
00:33:07 - Rachel, il y a des choses qui vous ont interpellé dans ce que récitent les petites phrases des jeunes généralement.
00:33:13 - Oui, parce qu'en fait, ami de la poésie, bonsoir, non mais c'est simplement qu'il y a différentes phrases
00:33:20 qui montrent à quel point il n'y a plus du tout cette conscience de ce qu'est la République,
00:33:25 une, effectivement, quand on dit que la banlieue, ce n'est plus la France,
00:33:28 ou les histoires de racialisme entre les Blancs, les Noirs, d'opposition totale,
00:33:33 d'opposition aussi avec l'uniforme de policier qui est normalement là pour protéger l'ensemble des citoyens,
00:33:38 eux-mêmes, donc tout ça me choque éperdument. Après, dans cet événement-là de Stein avec le policier,
00:33:48 alors on peut remarquer que Stein, depuis le début de l'année, est entaché véritablement,
00:33:56 enfin je plains au fond les habitants qui, entre la grève des professeurs dans le lycée par rapport à la Baïa,
00:34:03 et en plus cette histoire encore avec ce policier, je les plains véritablement parce que là,
00:34:09 on a une nouvelle fois les règles qui ne sont pas respectées, l'autorité qui n'est plus du tout respectée,
00:34:14 effectivement, ces jeunes-là, pas tous les jeunes, mais ces jeunes-là n'ont plus peur de rien au fond,
00:34:19 et c'est ça qui est quand même, il n'y a plus de hiérarchie en fait dans leur conscience, dans leur construction.
00:34:25 La banlieue, ce n'est pas la France, disait-il.
00:34:27 Ce qui peut être là aussi nous garder un peu d'optimisme, c'est que ces jeunes, vous avez vu ce qu'ils ont dit,
00:34:35 je les ai revus un an après, ils sont passés entre nos mains et ils ont changé 90%,
00:34:40 c'est-à-dire 90% ont dit "ils sont gentils les Français".
00:34:43 Mais ils ne sont pas français ?
00:34:45 Oui, ils sont français. Ils ont dit "ils sont gentils les Français",
00:34:50 c'est-à-dire qu'on est parti de ce que je vous ai dit là, et ils avaient brusquement changé
00:34:56 parce qu'on leur a fait visiter, en étant allé voir la police, d'avoir les pompiers, on a vu les armées, etc.
00:35:00 Et grâce à des actions de formateurs de banlieue que je suis et que j'admire,
00:35:07 eh bien ces jeunes, on peut les tirer vers le haut.
00:35:11 Alors pourquoi on peut les tirer vers le haut ?
00:35:13 Parce qu'il leur manque une chose importante, c'est la part de rêve.
00:35:16 On ne les fait plus rêver. La France ne les fait plus rêver.
00:35:19 Nous, nous les faisons plus rêver.
00:35:21 Nous leur, finalement, c'est le quotidien, le quotidien c'est toutes ces banlieues
00:35:26 dans lesquelles les familles sont cloîtrées parce qu'elles ne peuvent pas sortir, il y a des trafics, etc.
00:35:30 Il faut véritablement que là, eh bien c'est le rôle du gouvernement,
00:35:33 il y a une action de fond à mener avec l'ensemble des parties prenantes sociales et françaises au sens large,
00:35:43 où il y a véritablement une envie d'y aller.
00:35:47 Et si on ne fait pas cet effort dans les années qui viennent, eh bien nous aurons perdu la guerre.
00:35:51 Nous aurons perdu quelle guerre ? Nous aurons perdu la guerre de la France, c'est-à-dire que la France ne sera plus la France.
00:35:55 Et donc on est bien sur ce thème-là, ce thème-là qui est un thème extrêmement important, je me sens, pour s'en sortir.
00:36:01 - Moi, j'intervenais beaucoup en détention avec les fichiers S, toutes les semaines pendant sept ans.
00:36:08 Et je sais à quel point aussi dans la relation, en fait, la problématique, c'est qu'il faudrait une personne pour…
00:36:14 - Pas ?
00:36:15 - Quasiment, enfin un peu plus, peut-être cinq jeunes pour une personne.
00:36:19 Donc on n'est pas assez nombreux pour faire ce travail.
00:36:22 - Alors Eric Hironshon, vous en pensez quoi ?
00:36:24 - Non, non, non, non, mais parce qu'on a un petit débat avec Maître Bovis, mais moi je veux dire…
00:36:27 - Mais faites-en pour l'opportunité de nous télé-séparer.
00:36:29 - Il y a deux choses pour moi essentielles qui ne sont pas contradictoires, qui sont complémentaires.
00:36:34 La première, c'est que ces jeunes ont des errants.
00:36:36 Évidemment, je salue l'œuvre du général, mais si, mais si, mais si, 2000 personnes qui rentrent dans un rang
00:36:43 et qui risquent au moins leur peau, c'est quand même mieux.
00:36:46 Ces personnes-là sont françaises, sont françaises.
00:36:48 Donc de toute façon, on n'a pas d'autre choix.
00:36:50 - Il n'y a pas de choix.
00:36:51 - On n'a pas d'autre choix que de les aider, que de tenter de les intégrer, que…
00:36:55 Bon, avec tout ce que ça comporte comme limite.
00:36:57 Mais l'autre qui est complémentaire, et ça fait le lien avec Lampedusa, il faut arrêter, en revanche,
00:37:03 il faut arrêter maintenant d'avoir une immigration forte dans ce pays.
00:37:08 Parce qu'en réalité, si on n'est pas capable d'intégrer des gens de deuxième ou de troisième génération
00:37:13 qui sont français et qui, pour certains d'entre eux, aiment ce pays,
00:37:17 ça sert à quoi d'en faire venir d'autres ? Ça n'a pas de sens.
00:37:20 - C'est ce que disait Philippe, c'est ce que disait de façon tout à fait pertinente Philippe Devilliers
00:37:25 à votre émission vendredi, en disant, il y a des prérequis.
00:37:28 Il faut arrêter l'immigration sauvage.
00:37:31 Deuxièmement, il faut que les peines soient exécutées immédiatement.
00:37:34 Et troisièmement, il faut qu'il y ait une volonté politique.
00:37:36 À mon avis, c'est le plus dur.
00:37:38 C'est-à-dire qu'à partir de ce moment-là, vous n'avez que des pétochards
00:37:40 qui ne veulent pas prendre d'initiative ou qui ne savent pas en prendre
00:37:42 et qui ne veulent pas confier, j'allais dire, la traduction, le travail de banlieue,
00:37:50 le travail de terrain à des gens compétents, il est évident qu'ils ne diront jamais.
00:37:53 - En général, quand Louis Dragnel, bien informé s'il en est,
00:37:57 dit au ministère de l'Intérieur, on se réjouit à l'idée qu'il n'y ait pas eu...
00:38:01 - Que ce soit des policiers blessés.
00:38:03 - L'institution, qu'il n'y ait pas eu d'enfants...
00:38:06 - Non, mais que ce soit les policiers qui soient blessés.
00:38:09 - Ouf, ouf.
00:38:10 - C'est terrible, mais au moins ça ne déclencherait...
00:38:12 Mais vous vous rendez compte où on en est rendus, complètement.
00:38:14 - Maitre Bovig.
00:38:15 - Donc il n'y a pas de volonté politique.
00:38:16 - C'est sur ce point surtout qu'il faut restaurer le lien de confiance avec la justice.
00:38:20 Et comme je le disais tout à l'heure, frappé fort, c'est que, effectivement,
00:38:23 l'image peut être désastreuse lorsqu'on voit des policiers
00:38:25 qui sont immédiatement placés en détention provisoire
00:38:28 parce qu'ils ont fait leur boulot à tort, bien ou mal,
00:38:32 après ce sera la justice de décider,
00:38:34 mais en tout cas immédiatement placés en détention provisoire.
00:38:36 Et effectivement, lorsqu'on voit des jeunes,
00:38:37 et je l'ai expliqué tout à l'heure, je ne vais pas revenir dessus, c'est bien,
00:38:39 mais qui sont immédiatement relâchés après avoir été placés en garde à vue,
00:38:42 effectivement, on peut se poser la question de qu'est-ce que fait la justice.
00:38:44 Mais donc si la justice arrive dans un délai assez court,
00:38:47 parce qu'aujourd'hui le problème c'est le délai,
00:38:50 dans un délai assez court, arrive à frapper fort d'un point de vue judiciaire
00:38:54 et à sanctionner, on arrivera peut-être progressivement aussi
00:38:57 à restaurer le lien de confiance avec la justice.
00:38:59 Vous savez, depuis l'épisode de Nahel,
00:39:01 il y a eu un nombre de refus d'obtempérer
00:39:03 exceptionnellement élevés qui ont suivi après.
00:39:05 Mais pourquoi ? Parce que justement, des jeunes qui voient l'épisode de Nahel
00:39:09 avec tout de suite un policier placé en détention provisoire
00:39:12 parce qu'un tir est parti,
00:39:13 ils se disent "de toute manière, moi je peux refuser d'obtempérer,
00:39:17 je peux refuser les barrages, de toute manière,
00:39:19 il ne se passera strictement rien, je peux foncer, je peux y aller".
00:39:21 Mais on l'a bien vu dans les semaines qui ont suivi.
00:39:24 Ce qu'on a dit, je me porte un petit peu en contradiction,
00:39:28 ce qui a été dit c'est que la justice ayant fait son travail
00:39:30 au moment des manifestations, puisqu'un certain nombre de jeunes,
00:39:33 des meutiers ont été sanctionnés tout de suite et sont entrés en prison,
00:39:38 ou du moins ont été internés,
00:39:40 il a été dit que du coup les manifestations ont brusquement cessé.
00:39:44 C'est-à-dire qu'à un moment donné on a dit pourquoi...
00:39:46 Non, alors elles ont cessé pour deux facteurs.
00:39:48 Elles ont cessé premièrement parce qu'il y a les grands frères
00:39:50 qui ont aussi demandé aux petits de se calmer
00:39:52 parce que le trafic de drogue freinait.
00:39:55 Et ensuite effectivement parce que là, pour une fois,
00:39:57 il y a eu une vraie politique pénale,
00:39:59 avec une circulaire d'ailleurs qui était passée de la part de Dupont-Moretti,
00:40:02 qui donnait une sorte de guide aux magistrats pour sanctionner.
00:40:08 Et d'ailleurs on le voit bien, lorsqu'il y a une vraie politique pénale,
00:40:11 une vraie volonté, la justice fonctionne, sinon elle s'enraye.
00:40:14 Voilà, on est bien d'accord.
00:40:15 Alors, je confirme un peu tout, c'est vrai,
00:40:17 effectivement il faut une vraie politique pénale,
00:40:19 avec une vraie réponse pénale, pas juste des statistiques
00:40:21 pour dire on a répondu et qu'en fait derrière,
00:40:23 personne ne va en prison.
00:40:24 Encore une fois, les Pays-Bas ont réalisé cet effort
00:40:27 et ils ont divisé par deux la criminalité par des petites peines,
00:40:30 parce que les petites peines c'est aussi l'exemple.
00:40:32 Et puis vous savez qu'on est toujours justement dans ce monde
00:40:35 où on communique très rapidement.
00:40:37 Et donc vous savez, quand vous prenez cher,
00:40:39 comme ils disent, que vous prenez et que vous allez en prison,
00:40:42 eh bien ça se sait très rapidement.
00:40:43 Et sur les refus d'obtempérer, c'est exactement ça.
00:40:45 C'est-à-dire qu'on est encore une fois dans la symbolique,
00:40:47 étant donné qu'on baillonne les policiers et qu'on les empêche.
00:40:50 Parce que regardez, samedi prochain, il y a une manifestation,
00:40:52 encore une fois par LFI, sur les violences,
00:40:55 les pseudo violences policières.
00:40:57 Je suis désolé, mais encore une fois, on est en train de faire quoi ?
00:41:00 On est en train de monter une partie de cette jeunesse
00:41:03 contre la police et c'est tellement facile d'accuser quelqu'un,
00:41:06 d'avoir des boucs émissaires, plutôt que justement...
00:41:08 Vous n'êtes pas allé à la fête de l'humanité ce week-end,
00:41:10 justement, parce qu'il faut que vous compreniez
00:41:12 qu'on ne peut pas dire des émeutiers, mais on parle de révolter.
00:41:15 Écoutez ce petit échange qui a été capté par les caméras.
00:41:18 Moi, je voulais parler des émeutiers.
00:41:22 Il paraît qu'on en a arrêté, je ne sais plus combien,
00:41:25 2 000 dans les médias, c'était marqué.
00:41:27 Et je voudrais savoir ce qu'on a fait de ces jeunes.
00:41:30 Comme nos prisons sont déjà pleines,
00:41:32 je voudrais savoir ce qu'il en était de ces émeutiers
00:41:35 qui malheureusement nous ont bien embêtés pendant quelques jours.
00:41:40 Je voulais dire les personnes qui se sont révoltées, plutôt, c'est ça ?
00:41:44 Ce n'est pas tout à fait la même chose que des émeutes.
00:41:47 Voilà, la rectification s'émancipe quand même.
00:41:50 Le rectificatif est assez...
00:41:52 Mais il y a quelque chose qui n'est pas clair.
00:41:55 Les révolter.
00:41:56 Bien sûr, parce que révolter, c'est presque...
00:41:58 Révolter et révolter, d'aller se faire des courses chez Nike et puis voilà.
00:42:01 Dans la dialectique insoumise, c'est quelque chose de très positif,
00:42:04 d'être révolté, d'être insoumis.
00:42:06 C'est presque associé à la liberté.
00:42:09 Et effectivement, émeutier, c'est péjoratif.
00:42:11 Et là, ça ne me surprend pas beaucoup.
00:42:15 Rachel ?
00:42:16 Moi, je suis toujours surprise de cette condescendance
00:42:19 à toujours nous donner des leçons de vocabulaire
00:42:21 de la France insoumise, de l'extrême gauche.
00:42:24 À chaque fois, c'est assez surprenant.
00:42:27 C'est un peu les maîtres capelots de la politique.
00:42:29 Ce qui est effectivement très intéressant de leur part
00:42:34 et en même temps très stratégique,
00:42:36 c'est de faire croire que finalement,
00:42:39 regarder comment on vit des injustices
00:42:42 au regard de cette violence-là,
00:42:45 c'est parce que nous sommes violents
00:42:47 qu'au fond, vous voyez bien que vous êtes injustes
00:42:50 et que votre système est injuste
00:42:52 et qu'il y a des violences policières, etc.
00:42:54 C'est malsain.
00:42:55 Les révolter, hein ?
00:42:56 Oui, mais en fait, c'est ce que faisaient les commissaires politiques.
00:42:59 Un entre-temps, c'est réécrire l'histoire, la réalité,
00:43:02 repeindre, un coup de ripollin, non, vous vous trompez.
00:43:04 Mais je pense que la dame, d'ailleurs, si elle avait insisté,
00:43:06 à mon avis, elle serait partie directement en centre de rééducation
00:43:09 parce que je pense qu'elle n'avait pas bien compris les termes.
00:43:12 On voit encore une fois qu'on est dans ce que je disais tout à l'heure,
00:43:16 c'est-à-dire qu'on fait des piqures à nos jeunes
00:43:19 contre les policiers en leur disant
00:43:21 "la police, c'est votre ennemi,
00:43:23 ils sont là pour justement vous assouvir,
00:43:26 de toute façon, ils ne vous comprennent pas,
00:43:28 ils sont racistes, ils sont violents".
00:43:30 Je veux dire, encore une fois, et on y reviendra tout le temps,
00:43:34 mais c'est à force de répéter, répéter, répéter cette maxime,
00:43:37 on fait des générations anti-flics
00:43:39 qui eux-mêmes plus tard vont faire des enfants
00:43:41 et qu'est-ce qu'ils vont apprendre à leurs enfants ?
00:43:43 Il faut se défier de la police, il faut haïr la police et l'État.
00:43:46 Alors, Général, après...
00:43:48 Moi d'abord ? Non, je voulais vous dire,
00:43:50 je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites,
00:43:52 sauf que la base, la base, se fout totalement de ce qui se passe en haut,
00:43:56 c'est-à-dire que les jeunes que je côtoie,
00:43:58 ceux que vous avez écoutés tout à l'heure,
00:44:01 les autres, ils s'en foutent des politiques,
00:44:03 ils disent "les politiques n'arrêtent pas de nous mentir,
00:44:05 ils disent qu'ils vont faire quelque chose, ils ne font rien,
00:44:07 ils communiquent beaucoup, certes, mais ils ne font rien,
00:44:09 regardez nos banlieues, etc."
00:44:11 Donc, effectivement, ce qui se passe,
00:44:13 ce qui s'est passé entre politiques bien intentionnées
00:44:16 ou mal intentionnées pendant le week-end,
00:44:20 je veux dire que les jeunes sont malléables,
00:44:23 donc ils ne sont pas forcément,
00:44:25 ils ne sont pas forcément, j'allais dire,
00:44:27 atteints par les vociférations des uns et des autres
00:44:31 qui tendent à dire que la police, il faut la dézinguer.
00:44:34 Je veux dire que ce n'est pas si simple que ça.
00:44:36 Maître Bobis ?
00:44:37 Non, je voulais rebondir sur cette génération d'antiflics
00:44:40 qu'on est en train de créer.
00:44:42 Moi, ce qui m'a le plus frappé, à la fête de l'humanité,
00:44:44 alors que justement, on a besoin de renforcer le couple
00:44:48 police-justice, magistrats, syndiqués,
00:44:51 le syndicat de la magistrature est participé à des conférences
00:44:55 sur les violences policières.
00:44:56 Des ateliers.
00:44:57 Des ateliers sur les violences policières.
00:44:58 Si vous voyez, c'était le comble de la bêtise.
00:45:01 Déjà, en plus de la bêtise, mais surtout,
00:45:05 c'est révoltant là pour le coup que des magistrats
00:45:07 qui sont supposés être impartiaux
00:45:10 prennent position d'un point de vue politique.
00:45:13 Surtout que ceux-là se réclament de l'indépendance.
00:45:15 Et se réclament de l'indépendance,
00:45:16 prennent position d'un point de vue politique.
00:45:17 Je rappelle quand même que la justice est rendue
00:45:19 au nom du peuple français, pas au nom d'une idéologie.
00:45:21 Que penser d'un magistrat qui participe à ces ateliers
00:45:25 quand il vous juge ?
00:45:26 Je ne comprends pas comment, justement,
00:45:29 Eric Dupond-Moretti peut laisser passer.
00:45:31 D'ailleurs, il est monté au créneau.
00:45:34 Il n'a pas les capacités.
00:45:36 Mais après, si vous voulez, monter au créneau,
00:45:38 c'est une chose, mais après, il faut agir.
00:45:40 C'est impensable que le syndicat de la magistrature
00:45:42 continue ce type d'atelier-là en brisant le couple
00:45:44 police-justice qui a besoin d'être renforcé.
00:45:46 Un dernier mot, Jean-Christophe.
00:45:47 Oui, je pense que les magistrats, des fois,
00:45:48 ils viennent, c'est vrai qu'ils ont passé...
00:45:49 Les magistrats, c'est un tiers, parce que...
00:45:50 Oui, non, non, mais heureusement.
00:45:52 Mais ce que je veux dire, c'est qu'ils ont passé
00:45:53 un concours de la fonction publique.
00:45:54 Ils ne sont pas élus par le peuple.
00:45:56 Ils ont passé un concours.
00:45:57 Ils sont fonctionnaires.
00:45:58 Donc, en fait, ils doivent servir l'État aussi.
00:46:00 Alors, c'est vrai qu'on rend la justice
00:46:02 au nom du peuple français, sauf qu'en fait,
00:46:04 eux-mêmes ne rendent jamais de compte au peuple français.
00:46:06 Et j'aimerais bien, justement, que le peuple français
00:46:09 puisse s'exprimer sur l'efficacité des magistrats.
00:46:11 Et je pense qu'ils seraient très, très surpris.
00:46:13 Allez, merci beaucoup.
00:46:14 Merci au général.
00:46:15 Avant qu'il ne soit trop tard.
00:46:16 Oui, oui, il faut pas tous les magistrats,
00:46:18 il ne faut pas l'essentiel.
00:46:19 Merci d'être venu nous voir.
00:46:20 Revenez comme vous voulez dans Punchline.
00:46:21 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
00:46:23 A tout de suite.
00:46:24 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:29 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:32 Il fallait y penser et ils l'ont fait.
00:46:34 Pourquoi ne pas demander aux entreprises
00:46:36 qui distribuent le carburant de le vendre à perte ?
00:46:39 Mais oui, bien sûr, voilà l'idée géniale
00:46:41 trouvée par le gouvernement français
00:46:43 pour venir en aide aux automobilistes étranglés
00:46:45 par la hausse des prix de l'essence et du diesel.
00:46:47 Pardon ? Vous dites quoi ?
00:46:48 Baisser les taxes sur les carburants
00:46:50 qui pèsent pour près de 60% dans le prix final ?
00:46:52 Mais non, vous n'y pensez pas,
00:46:53 ça serait trop mauvais pour les finances publiques,
00:46:55 déjà largement plombées par une dette abyssale.
00:46:58 Alors demandons gaiement à des entreprises privées
00:47:00 de vendre à perte une pratique pourtant interdite
00:47:03 depuis 1963 dans notre pays.
00:47:05 On pense surtout aux petites stations indépendantes,
00:47:08 les stations-services qui y laisseront sans doute leur peau
00:47:11 quand les grandes enseignes s'en sortiront,
00:47:13 toujours, mais au grand mot, les grands moyens.
00:47:15 N'ayez crainte, en matière de proposition au gouvernement,
00:47:18 ils osent tout, car c'est vrai qu'en France,
00:47:20 on n'a pas de prétrole, mais on a des idées.
00:47:22 Allez, on en débat ce soir dans Polnische Night.
00:47:24 Il est 18h, bienvenue, si vous nous rejoignez
00:47:39 à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:47:41 On va revenir sur cette question des carburants dans un instant,
00:47:43 en parlant aussi du harcèlement, de la situation
00:47:45 sur le terme migratoire de notre pays.
00:47:47 Mais d'abord, si elle rappelle des titres de l'actualité,
00:47:50 avec cette enquête ouverte pour homicide volontaire
00:47:53 après la mort d'un quinquagénaire près de Dunkerque, dans le Nord.
00:47:56 Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi,
00:47:58 au domicile de la victime, en présence de sa femme et de son enfant.
00:48:02 La piste d'un cambriolage est étudiée,
00:48:04 deux couteaux ensanglantés et une paire de gants,
00:48:06 ainsi qu'un ordinateur portable, ont été saisis.
00:48:08 A proximité du domicile.
00:48:10 À quelques jours de la semaine de la mode,
00:48:13 une enquête a été ouverte après le vol samedi
00:48:15 de plus de 50 pièces de la prochaine collection de la maison Balmain.
00:48:18 C'est son directeur Olivier Roustin qui l'a annoncé sur les réseaux sociaux.
00:48:21 Le chauffeur qui transportait la cargaison a été attaqué
00:48:24 dans la nuit de samedi à dimanche, entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
00:48:27 et le siège de la maison de couture.
00:48:29 Les intempéries, routes coupées, conducteurs bloqués par les eaux,
00:48:33 voilà les conséquences des violents orages
00:48:35 qui ont traversé la France.
00:48:37 La Drôme, l'Ardèche et l'Isère sont très touchés.
00:48:39 Les habitants ont même dû évacuer pour certains leur domicile.
00:48:42 Il est demandé aux usagers de différer au maximum leurs déplacements
00:48:45 et de respecter les consignes des forces de l'ordre.
00:48:48 Enfin, en Libye, l'ONU craint la propagation des épidémies,
00:48:51 notamment à Derna, la ville la plus touchée par les inondations dévastatrices.
00:48:54 Sur place, des secouristes cherchent toujours des milliers de cohortes disparues.
00:48:58 3 300 personnes sont déjà mortes dans ces inondations.
00:49:01 Voilà pour les grands titres de l'actualité.
00:49:03 Il est 18h01 et 30 secondes.
00:49:05 Merci de nous rejoindre à l'instant.
00:49:07 Nous sommes avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:49:09 Bonsoir Louis.
00:49:10 Bonsoir Laurence.
00:49:11 Avec Rachel Khan, essayiste.
00:49:12 Bonsoir Rachel.
00:49:13 Bonsoir Laurence.
00:49:14 Florian Tardif, service politique de CNews.
00:49:15 Bonsoir Florian.
00:49:16 Bonsoir Laurence.
00:49:17 Nous sommes avec un policier, Jean-Christophe Couville,
00:49:18 secrétaire nationale, unité SGP.
00:49:20 Un avocat, Maître Pierre-Henri Bovis.
00:49:21 Bonsoir.
00:49:22 Eric Rebel, ancien directeur général de l'essayiste.
00:49:25 Mais j'aime bien, c'est un plateau royal, on a 6 personnes.
00:49:28 On va pouvoir débattre de l'actualité. Je ne crois pas.
00:49:31 Non, le roi, il arrive, là. Il arrive demain.
00:49:33 Oui, c'est vrai.
00:49:34 Non, mercredi.
00:49:35 Ah, je suis étonné.
00:49:36 Le roi arrive mercredi.
00:49:37 Mais oui, oui, oui. Je ne suis pas que, voilà, une journaliste.
00:49:39 On va prendre un bouquet avec Charles III.
00:49:40 Alors, vous avez reconnu le slogan "On n'a pas de pétrole en France, on n'a pas de pétrole".
00:49:43 Ce n'était pas Louis Audiard.
00:49:44 Je me suis fait péter.
00:49:45 Même si vous savez, Louis de Ragnel, que j'aime beaucoup Audiard, c'était un slogan.
00:49:47 Oui.
00:49:48 On n'a pas de problème en France.
00:49:49 Non, c'était le début, Audiard.
00:49:50 C'est à ça qu'on les reconnaît.
00:49:51 Oui, vous avez raison.
00:49:52 Vous avez noté la petite nuance que j'ai faite.
00:49:56 Je me suis dit, Valentin, non.
00:49:57 Alors, mais que penser de cette idée, pardon, de vendre à perte les carburants ?
00:50:02 Non, mais sérieusement, on se demande où ils ont été cherchés, ça.
00:50:04 On met juste le point avec Corentin Bruyot, Soumaya Lalou, sur cette belle idée qu'a eue le gouvernement.
00:50:08 Vendre à perte, vraiment, il fallait être en France pour y penser.
00:50:11 Depuis le début du mois, le prix du litre de carburant tourne autour de 2 euros.
00:50:17 Pourtant, l'annonce d'une possible vente à perte, soit une vente en dessous du prix d'achat, ne convainc pas tous les consommateurs.
00:50:24 C'est une bonne initiative, mais pendant combien de temps ?
00:50:27 Et est-ce qu'il n'y a pas d'autres alternatives à trouver plutôt que vendre à perte pour une entreprise où on cherche à faire du profit ?
00:50:33 Maintenant, ça fait bricolage.
00:50:35 Oui.
00:50:36 Oui, ça fait un peu mesure pour faire plaisir un peu à tout le monde.
00:50:39 Et puis, je n'ai pas l'impression, d'après ce que j'entends à droite à gauche, que les distributeurs aient les moyens de baisser tant que ça.
00:50:46 Cette pratique, interdite en France depuis 60 ans, pourrait donc réapparaître pendant des opérations commerciales et sur des durées limitées.
00:50:54 Mais pour Jean-Pierre Favénec, professeur et spécialiste des énergies, il ne faut pas s'attendre à de grosses conséquences sur le portail.
00:51:02 Certains supermarchés, certaines grandes surfaces pourront peut-être baisser un peu le prix, donc vendre moins cher, mais ça ne va pas jouer beaucoup.
00:51:10 Et de toute façon, cette diminution des recettes sur les carburants va se... devra être compensée en quelque sorte par des prix sur d'autres produits.
00:51:20 Un texte de loi sera examiné à l'Assemblée dans une quinzaine de jours.
00:51:23 Et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, ne cache pas espérer la possibilité pour les distributeurs de vendre à perte dès le début du mois de décembre.
00:51:32 Alors, Éric Revelle, le constat est posé.
00:51:34 Génial.
00:51:35 C'est une bonne idée ou c'est vraiment une très, très, très mauvaise idée ?
00:51:38 Il y a deux façons de considérer côté consommateur, puis côté entreprise.
00:51:42 Bonne piste, grandes enseignes, puis petite station.
00:51:46 Côté consommateur, c'est génial.
00:51:47 Je pense qu'Olivier Véran a perdu une occasion de se taire.
00:51:50 Ça lui arrive de temps en temps.
00:51:52 Parce que le porte-parole du gouvernement a dit ça va au moins baisser le prix du lit de d'essence de 50 centimes.
00:51:57 Ou 50 centimes.
00:51:58 50 centimes, c'est ce qu'il a dit.
00:51:59 Bruno Le Maire, ce matin, un peu plus prudent.
00:52:02 Vous savez, c'est comme le flux du canon qui se refroidit.
00:52:04 Ça prendra un certain temps.
00:52:05 Bon, d'abord, ça prendra un certain temps à mettre en place.
00:52:08 Puis, en fait, personne ne sait combien ça rapporte.
00:52:10 Ça, c'est côté consommateur.
00:52:11 Mais il y avait urgence.
00:52:12 C'est une mesure bricolée.
00:52:13 Parce qu'ils sentent bien que l'inflation...
00:52:15 Ça serait à partir du 1er décembre pour six mois.
00:52:17 Pour six mois.
00:52:18 Bon.
00:52:19 Bon, au passage, quand même, je trouve ça génial que l'État s'assoie sur une loi
00:52:23 en ne respectant pas une loi d'Erin de 1963 qui interdit la vente à perte.
00:52:27 C'est quand même génial.
00:52:28 Et puis, alors, côté entreprise, oui, ça peut être terrifiant.
00:52:30 Pourquoi ?
00:52:31 Parce que les grandes enseignes, qu'est-ce qu'elles vont faire ?
00:52:33 Elles peuvent se permettre, après le prix coûtant, de faire du prix à perte.
00:52:36 Qu'est-ce qu'elles font ?
00:52:37 Elles vont augmenter le prix du paquet de pâtes ou du kilo de sucre.
00:52:40 Alors, OK, Bruno Le Maire a dit pas du tout.
00:52:42 Elles se sont engagées.
00:52:43 Je leur ai demandé de ne plus bouger les prix.
00:52:46 Mon œil, mon œil.
00:52:47 Bon.
00:52:48 Ça, c'est côté entreprise.
00:52:49 Et puis, les toutes petites, il y en a 2 200 en France.
00:52:51 Double problème, leur marge sur un litre d'essence, c'est 1 à 2 centimes.
00:52:55 Ça ne dit rien.
00:52:56 1 à 2 centimes sur un litre d'essence.
00:52:58 Elles, elles ne vendent pas des paquets de gâteaux ou très peu de choses en dehors d'essence.
00:53:01 Donc, elles vont être mises en danger.
00:53:03 Elles vont être mises en danger, c'est les 1 200.
00:53:06 Et pourquoi c'est problématique ?
00:53:07 Et là, une espèce de boule de neige qui revient sur le gouvernement,
00:53:10 parce que vous désertifiez notamment la province.
00:53:13 C'est là où il y a beaucoup de petits pompistes indépendants.
00:53:15 Et le mouvement des gilets jaunes, il est parti d'où, Madame Borne ?
00:53:18 De la province.
00:53:19 Oui.
00:53:20 Alors, ce n'était pas Madame Borne en même temps.
00:53:21 Non.
00:53:22 C'était M. Hidorfi, n'est pas allé au Canada.
00:53:23 Oui, mais maintenant, c'est Madame Borne.
00:53:24 C'est juste pour lui rappeler qu'elle n'était pas là au début.
00:53:26 C'est une formidable idée.
00:53:27 Surtout de ne pas toucher aux taxes.
00:53:29 Surtout, mais non, évidemment.
00:53:30 Oui, d'ailleurs, on se demande pourquoi Olivier Véran a parlé d'1,40 €.
00:53:34 1,40 €, c'est justement ce qui rentre dans la poche de l'État
00:53:36 quand le prix des carburants est aux alentours de 2 €.
00:53:40 Oui, ils auraient dû vérifier pourquoi cette loi a été mise en place à l'époque.
00:53:44 C'est justement pour éviter de tuer la concurrence.
00:53:46 Pourquoi ?
00:53:47 Tout simplement, et cela a été rappelé à l'instant par Éric Revelle,
00:53:49 que vont faire les grandes entreprises ?
00:53:51 Ils vont vendre à perte, ce que ne pourront faire les petites stations.
00:53:56 Les petites stations vont mourir.
00:53:58 Et ensuite, effectivement, il y aura ces grandes enseignes
00:54:03 qui auront le marché pour elles toutes seules.
00:54:06 C'est d'ailleurs pour cela que cela avait été mis en place à l'époque.
00:54:09 C'est pour éviter qu'on en arrive là.
00:54:11 C'est qu'on en arrive à quelques entreprises
00:54:14 qui, grâce à cette vente à perte,
00:54:16 peuvent arriver à tuer la concurrence.
00:54:19 Et ensuite, puisque c'est ça qui est terrible, faire la loi des prix.
00:54:23 D'un point de vue général, je pense qu'en plus,
00:54:27 la vente à perte ne bénéficierait même pas in fine aux consommateurs.
00:54:30 Puisque lorsque vous avez des stations essence
00:54:32 qui vont baisser le prix de l'essence,
00:54:34 peuvent aussi, de manière totalement abusive,
00:54:36 augmenter le prix des produits qu'ils vendent par ailleurs.
00:54:39 Ce qui, de toute manière, à la fin, en termes de calcul,
00:54:41 en termes de balance, ne bénéficierait pas aux consommateurs.
00:54:43 Donc en plus, c'est vraiment une baisse en trempe l'œil.
00:54:46 Et c'est faire croire aux consommateurs qu'ils pourraient payer moins cher.
00:54:49 Alors qu'en réalité, in fine, ils paieront beaucoup plus cher.
00:54:52 - Augustin Donadieu est pour nous, c'est un journaliste CNews,
00:54:55 devant un centre commercial, un supermarché ou peut-être une super-aide.
00:54:59 Bonsoir Augustin. Vous avez posé la question aux Français.
00:55:02 Comment est-ce qu'ils font pour s'adapter dans ce contexte inflationniste ?
00:55:05 Comment ils s'en sortent pour boucler les fins de mois, tout simplement, c'est ça ?
00:55:09 - Exactement. C'est un casse-tête, Laurence.
00:55:14 Ici, les Moulineaux, devant un très grand centre commercial.
00:55:18 11,2% d'inflation alimentaire par rapport à l'année dernière.
00:55:23 C'est énorme. Et la nouveauté en cette rentrée 2023,
00:55:27 c'est que la plupart des consommateurs sont touchés par cette hausse des prix.
00:55:30 Y compris les travailleurs, celles et ceux qui ont un salaire à la fin du mois.
00:55:34 On en a rencontré certains devant ce centre commercial, devant lequel nous nous trouvons.
00:55:38 Et je vous propose d'écouter leur réponse.
00:55:40 Chacun a sa technique pour tenter d'économiser quelques centimes au quotidien.
00:55:44 - Je fais très attention. On mange une fois par semaine la viande.
00:55:49 Les légumes verts, c'est très rare. Les fruits, ne parlons pas.
00:55:54 C'est les prix exorbitants. C'est impossible.
00:55:57 - Oui, je compare. Et puis voilà. Et puis je vais au moins cher, c'est sûr.
00:56:01 C'est plus avantageux. Non, non, je fais ça depuis la crise.
00:56:04 Non, avant, je regardais pas. Mais bon, maintenant, il faut faire un peu attention, quoi.
00:56:09 - Du coup, j'utilise des applications comme "Too good to go"
00:56:12 qui réutilisent des produits qui, en fin de journée, sont invendus.
00:56:17 Et du coup, ils sont vendus à des prix plus abordables.
00:56:20 Et voilà, je fais comme ça.
00:56:22 - Vous l'avez compris, ces consommateurs font évidemment beaucoup plus attention.
00:56:27 Certains consomment moins, reviennent plus régulièrement au supermarché.
00:56:31 L'objectif, c'est de ne pas gâcher, que les fruits et légumes ne pourrissent pas en bas du frigo.
00:56:36 Et les Français se tournent également vers les marques distributeurs.
00:56:40 Ils rejettent un petit peu les marques nationales.
00:56:42 Regardez, 4,2% d'augmentation des ventes pour les marques distributeurs
00:56:46 contre un recul de 7,3% pour les marques nationales.
00:56:50 Et enfin, vous l'avez entendu, certains se tournent vers la technologie.
00:56:53 De très nombreuses applications proposent des bons de réduction
00:56:57 lorsque les consommateurs font leurs courses.
00:56:59 Et ces applications, on le vend en poupe depuis maintenant plusieurs mois, plusieurs années.
00:57:03 - Merci beaucoup, Augustin. Donne adieu devant un centre commercial.
00:57:07 Éric Revelle, les Français, ils voient l'inflation,
00:57:11 ils voient les prêts à la pompe qui augmentent,
00:57:13 et ils se demandent vraiment où est la solution.
00:57:15 À part se serrer la ceinture, ça, ils savent où est la solution.
00:57:17 - Vous vous souvenez, Laurence, vous aviez invité sur ce plateau le patron d'Intermarché.
00:57:21 - Oui, monsieur Cotillard, Thierry Cotillard.
00:57:23 - Il a dit deux choses qui m'ont semblé super importantes, qu'il faut rappeler.
00:57:27 Parce que le gouvernement nous en fume un peu.
00:57:29 Un, l'augmentation de l'alimentation sur deux ans, c'est 21 à 22%.
00:57:35 La deuxième chose qu'il a dite, monsieur Cotillard, c'est qu'on ne reviendra jamais au prix d'avant.
00:57:40 On ne reviendra jamais au prix d'avant.
00:57:42 Donc en fait, la croissance de la pauvreté dans ce pays des ménages
00:57:45 qui sont de plus en plus en difficulté, ça ne va pas s'arranger, il faut le dire.
00:57:51 Et c'est pour ça que j'ai senti un léger vent de panique du gouvernement
00:57:54 sur l'augmentation exponentielle du prix des carburants.
00:57:58 Et c'est pour ça qu'ils ont bricolé une mesure qui s'appelle vente à perte.
00:58:01 Parce qu'il n'était pas question de faire un nouveau bouclier
00:58:04 puisque on a besoin de recettes et on ne fait pas des dépenses en plus.
00:58:08 Il était hors de question de baisser la fiscalité.
00:58:11 C'est un tabou, c'est un totem dans ce gouvernement.
00:58:13 - Jamais on baisse les taxes, jamais.
00:58:15 - C'est 60% du prix d'un litre d'essence. On ne touche pas.
00:58:17 Parce qu'ils empochent, ils empochent, ils empochent beaucoup.
00:58:20 Et puis attendez, n'oubliez pas une chose, c'est qu'on a envoyé une trajectoire budgétaire à Bruxelles.
00:58:23 Personne n'y croit, mais il faut quand même faire semblant d'y croire.
00:58:26 - Ça rentre dans le budget qui sera présenté dans les prochaines semaines.
00:58:28 - Bien sûr. Et Bruno Le Maire, il a un souci majeur, s'est présenté un budget 2024.
00:58:32 - À l'équilibre. - Alors à l'équilibre, il ne le sera pas.
00:58:35 Il a dit 15 milliards d'euros d'économies, on va le faire où ?
00:58:37 Sur le dos des Français, on va augmenter des taxes.
00:58:39 On n'en sait absolument rien.
00:58:40 Donc là, il y a un petit vent de panique au gouvernement.
00:58:42 - Et ils bricolent un truc.
00:58:44 - On n'en parle quasiment jamais, Laurence, mais le poids de la dette,
00:58:47 c'est-à-dire que la charge que pèse notre dette,
00:58:50 va s'accentuer et de manière considérable.
00:58:53 C'est-à-dire que chaque année, on paye 40 milliards d'euros d'intérêts.
00:58:57 Dans trois ans, ça sera quasiment 75 milliards d'euros.
00:59:00 C'est-à-dire qu'il va falloir trouver 35 milliards d'euros par an,
00:59:04 quasiment 600 euros par Français, qu'on va prendre et qu'on va brûler.
00:59:08 C'est-à-dire qu'ils ne serviront, cet argent-là ne servira qu'à rembourser les intérêts de la dette.
00:59:14 - Allez, Rachel Canne, à moi.
00:59:15 - Moi, c'est sur le plan pouvoir d'achat.
00:59:18 On a entendu dans le reportage une femme qui disait « la viande, c'est une fois par semaine ».
00:59:22 Moi, ça me fait penser à cet invectif de Sandrine Rousseau sur le steak,
00:59:26 qui dit en fait à Fabien Roussel « tu ne gagneras pas l'élection avec un steak ».
00:59:31 Je trouve que ce propos est d'une indécence,
00:59:34 alors que nos ménages n'ont pas forcément les moyens de...
00:59:37 - On fait une petite pause, Rachel, et on va écouter effectivement Sandrine Rousseau,
00:59:40 qui est à la tribune, s'énerve un peu contre Fabien Rousseau.
00:59:43 On fait une petite pause. Merci, Augustin, de nous donner lieu.
00:59:45 Et Axel Robot, qui était devant un centre commercial en région parisienne.
00:59:49 A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
00:59:51 18h16, on se retrouve en direct sur Europa et sur CNews dans Punchline.
00:59:58 Rachel Canne, vous nous avez rappelé que Sandrine Rousseau
01:00:01 était présente à la fête de l'humanité ce week-end.
01:00:04 On parlera des ateliers de force sympathique qu'il y a eu pendant cette fête de l'humanité
01:00:08 avec Jean-Christophe Kouvik et policiers.
01:00:10 Mais on va d'abord l'écouter, Madame Rousseau, d'Europe Écologie Les Verts,
01:00:13 qui répond à Fabien Roussel, pourtant sur les alliés au sein de la Pénipèse.
01:00:16 Mais là, plus rien ne va.
01:00:18 Écoutez ce qu'elle répond à Fabien Roussel, qui avait fait une petite vanne
01:00:21 quelques jours auparavant sur le thème "J'ai mangé une bavette aujourd'hui,
01:00:24 oh là là, est-ce que ça va brûler en Afrique ?"
01:00:26 Écoutez la réponse que Sandrine Rousseau.
01:00:28 Celle qui éprouvera notre capacité à rester ensemble, à faire société,
01:00:36 c'est la bataille climatique.
01:00:38 Et que là-dessus, nous ne pouvons pas rire de ce qui pollue aujourd'hui la planète.
01:00:45 Nous ne pouvons pas minimiser les effets que peuvent avoir nos pollutions,
01:00:51 nos consommations sur la mise en danger de chacun et chacune d'entre nous.
01:00:56 Non, Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
01:01:01 Par contre, tu gagneras !
01:01:03 Parce qu'ensemble, nous aurons compris que le monde sur lequel nous vivons
01:01:14 est en train de basculer et qu'il n'y a que la gauche,
01:01:18 il n'y a que l'écologie qui en a conscience.
01:01:21 Et que c'est ensemble que nous pourrons sauver les meubles.
01:01:24 Voilà, c'est peut-être la punchline de l'année.
01:01:30 Non, Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
01:01:33 Rachel Gann, qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:01:35 Par rapport à ce qu'on disait tout à l'heure,
01:01:38 c'est-à-dire l'indécence, alors qu'aujourd'hui il y a des familles
01:01:41 qui n'arrivent pas à manger de la viande déjà.
01:01:44 Et puis par ailleurs, sur ce que dit Fabien Roussel sur l'Afrique,
01:01:49 quand on est en Afrique, notamment en Afrique de l'Ouest,
01:01:52 le repas, c'est justement du poulet, de la viande pour vivre en fait.
01:01:58 Là, je suis vraiment très très mal à l'aise avec ces mots de Sandrine Rousseau
01:02:05 parce que un, c'est complètement ridicule,
01:02:09 qu'elle est censée incarner la cause des femmes, l'environnement,
01:02:15 et qu'en réalité elle fait énormément de mal aux deux, aux femmes et à l'environnement.
01:02:19 Quand on est une femme, on a presque honte de défendre certains droits
01:02:23 puisqu'on va nous dire "arrête de faire ta Sandrine Rousseau"
01:02:26 et que ça c'est très très malaisant.
01:02:28 Par rapport à l'environnement, j'en ai marre aussi de ces personnes à l'extrême gauche
01:02:32 qui se disent avoir le monopole des causes justes.
01:02:36 C'est-à-dire qu'on a dans cette extrême gauche des personnes comme Sandrine Rousseau
01:02:40 qui ont le monopole de l'antiracisme, qui ont le monopole de l'environnement,
01:02:45 qui ont le monopole du féminisme,
01:02:47 et qui ne font malheureusement pas du tout progresser les droits et nos humanités.
01:02:53 Alors qui veut répondre là-dessus ? Jean-Christophe Couvillez, police suisse.
01:02:56 Ils lèvent tous la main en plateau.
01:02:58 Non mais je suis d'accord avec vous, Racha Kan,
01:03:01 parce que moi j'ai horreur des dictateurs des bonnes consciences.
01:03:04 Ça m'insupporte, dictateur, déjà j'aime pas.
01:03:07 De bonnes consciences, j'aime pas non plus.
01:03:09 Parce que les trois quarts des gens qui sont allés à la fête de l'Huma,
01:03:11 déjà ils sont allés souvent en Uber, d'ailleurs, ils sont déposés en Uber,
01:03:14 alors qu'ils sont contre justement tout ce système.
01:03:18 C'était une journée sans voiture, mais il faut bien qu'ils y aillent quelque part.
01:03:22 Donc voilà, ils n'ont pas pris le métro ni le RER.
01:03:24 Je vous rassure, on les a pas vus dedans.
01:03:26 Et en fait, ce qui est insupportable, c'est que les Français méritent mieux que ça.
01:03:30 Ils méritent mieux que des débats de cours d'école.
01:03:33 Et encore une fois, malheureusement, une partie des magistrats
01:03:36 vont se perdre dans cette foire-là, à n'importe quoi.
01:03:39 Et on se rend compte, nous, qu'en fait on est dans la réalité,
01:03:42 on morfle tous les jours, tous les jours autour de nous,
01:03:44 on a des gens qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois,
01:03:46 et là ils vont discuter sur les steaks.
01:03:48 Alors j'ai envie de dire, on s'en bat les steaks.
01:03:50 - Pas mal, pas mal.
01:03:52 - Mais pardon, juste, c'est surtout que l'instrumentalisation du steak
01:03:55 pour gagner des élections, c'est-à-dire que l'objectif,
01:03:58 c'est de gagner des postes et des places. C'est honteux.
01:04:00 - Et puis il y a des agriculteurs aussi derrière,
01:04:02 il n'y a plus que des familles qui vivent de ça.
01:04:04 - Alors, Maître Bovis.
01:04:06 - Oui, il y a plusieurs sujets.
01:04:08 Le premier, effectivement, je rejoins ce que dit Rachel Gann
01:04:10 sur l'indécence de débattre sur les steaks
01:04:12 lorsqu'on pense qu'il y a des familles qui n'arrivent pas à se nourrir de viande.
01:04:15 Et l'autre sujet, c'est que le discours de fond de Sandrine Rousseau
01:04:21 pourrait être intéressant, je pèse mes hauts,
01:04:24 pourrait être intéressant si elle n'était pas une caricature à elle seule.
01:04:27 C'est que, évidemment, que la consommation de viande doit diminuer
01:04:31 parce qu'effectivement, c'est un sujet écologique,
01:04:33 c'est un sujet environnemental.
01:04:35 Il y a des agriculteurs derrière qu'il faut soutenir,
01:04:37 mais que la consommation doit progressivement se réduire.
01:04:39 Mais Sandrine Rousseau, aujourd'hui, a perdu toute crédibilité.
01:04:42 Toute crédibilité. Parce qu'un jour, elle vous parle de viande,
01:04:45 le lendemain, elle vous parle de rugby en disant que le rugby est un sport viriliste.
01:04:48 Un autre jour, elle va vous tacler, en tout cas,
01:04:50 elle mène une espèce de fronte contre les hommes totalement improbable.
01:04:53 Elle perd toute crédibilité et son excitation,
01:04:56 là, sur l'estrade de la fête de l'humanité,
01:04:59 prouve encore que Sandrine Rousseau n'est pas capable d'être une responsable politique.
01:05:04 Le terme "responsable".
01:05:05 Heureusement que vous n'avez pas employé le mot "hystérie"
01:05:07 parce que là, c'est moi qui vous aurais tiré l'oreille.
01:05:10 Non, mais attendez, quand on la voit bouger, carlate, s'énerver, s'énerver contre...
01:05:16 Eric Trevel.
01:05:17 A deux doigts de prononcer le mot.
01:05:19 Ça fait sourire, mais je pèse mes mots.
01:05:21 Fais attention, mette son souveillance.
01:05:23 Dans la métaphysique chez Esser.
01:05:25 Moi, je l'appelle Esser parce que, en donnant ses initiales,
01:05:28 je ne participe pas à sa notoriété et à son buzz permanent.
01:05:32 Mais il y a une certaine crédibilité.
01:05:34 Quelle coquetterie.
01:05:35 Quelle bande de machos.
01:05:36 Bavette, barbecue, herbe de Provence. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:05:39 En fait, elle est assez collante.
01:05:41 Elle a parlé aussi du barbecue, qui était un instrument de cuisson trop masculin.
01:05:46 Au-delà de la rigolade, moi, je vais vous dire, avant, elle me faisait rire, Esser.
01:05:51 Là, je t'ai entendu, elle me fait peur.
01:05:53 Elle me fait peur.
01:05:54 Tout un grand garçon, quand même.
01:05:56 Vous vous prenez très au sérieux.
01:05:58 J'ai plus l'habitude.
01:06:00 Elle est devenue une sorte de chanteuse d'opérette en sandales dans les chemins de Cap Mandou,
01:06:05 et moi, elle me tétanise.
01:06:07 Le ton qu'elle empoile.
01:06:09 On va avoir peur, Richard.
01:06:10 J'ai cassé la trouille.
01:06:11 D'autant plus qu'elle...
01:06:12 Mais elle me fait peur, maintenant.
01:06:14 Avant, elle m'amusait.
01:06:15 D'autant plus qu'elle déconstruit son mari, il y a d'autant plus de raisons d'avoir peur.
01:06:20 Non, mais au-delà de ça, le drame de cette séquence, c'est que ça décrédibilise la démocratie.
01:06:29 La démocratie, c'est-à-dire qu'on est dans des soi-disant responsables,
01:06:32 mais qui sont d'une immaturité dans le dialogue, dans le débat,
01:06:35 dans la construction, pas la déconstruction, mais dans la reconstruction de notre société.
01:06:39 Et on a besoin d'avoir des modèles politiques.
01:06:41 Et aujourd'hui, je n'en vois pas dans l'écologie.
01:06:45 Je ne vois pas de modèle, alors même que c'est un enjeu crucial.
01:06:48 Louis Draynell, il y avait à la fête de l'Humanité, parce que seulement...
01:06:50 "L'humanité est fière", comme dit Éric Ravel.
01:06:52 Il y avait aussi Édouard Philippe, qui est venu se risquer au milieu des militants de gauche.
01:06:57 Il a été assez fraîchement accueilli, on ne va pas se mentir.
01:06:59 Oui.
01:07:00 Comme Fabien Roussel, d'ailleurs.
01:07:01 Oui, c'est ça.
01:07:02 Qui eut cru qu'un jour, les communistes siffleraient Fabien Roussel.
01:07:06 Absolument.
01:07:07 Donc là, Édouard Philippe, il est allé chercher les bâtons pour se faire battre ou pas ?
01:07:11 Oui, mais je ne suis pas sûr que c'est un impact si...
01:07:13 Parce que l'objectif, les faire chercher, c'était d'avoir un impact positif.
01:07:17 Et je trouve que c'était tellement un peu caricatural,
01:07:20 compte tenu de tout ce qu'on avait déjà dit autour de la fête de l'Humanité,
01:07:23 entre le syndicat de la magistrature, là effectivement, la bataille autour des steaks,
01:07:27 que globalement, il y a assez peu de gens, je pense, qui ont entendu le fait qu'Édouard Philippe,
01:07:33 effectivement, est allé faire haïr avec Fabien Roussel,
01:07:36 qui lui-même n'était pas vraiment le bienvenu,
01:07:38 en tout cas par une partie des militants de la NUPES qui étaient présents sur place.
01:07:41 Il y avait même des T-shirts qui étaient donnés, voire certains ont été vendus,
01:07:46 contre la venue de Fabien Roussel à la fête de l'Humanité.
01:07:49 Ce qui est quand même incroyable.
01:07:50 Il est patron du Parti communiste français qui organise la fête de l'Huma depuis des...
01:07:54 Mais ça rejoint le sujet de Sandrine Rousseau, en fait, tout est lié.
01:07:58 Parce que c'est toute la bataille culturelle, en fait.
01:08:01 C'est-à-dire qu'Édouard Philippe peut débattre avec Fabien Roussel,
01:08:03 parce qu'ils sont dans le même coin, en fait, globalement,
01:08:05 même s'ils sont d'accord sur très peu de choses, c'est qu'ils aiment leur pays.
01:08:08 Il y a une sorte quand même de socle à peu près commun sur une préservation des institutions
01:08:13 et d'une forme de stabilisation de la société.
01:08:16 Là où, en fait, on change complètement de dimension avec les gens comme Sandrine Rousseau,
01:08:21 c'est qu'elle s'attaque à tout.
01:08:23 Et d'ailleurs, c'est intéressant, vraiment tout se trouve à travers la guerre culturelle.
01:08:28 Et ce que dit Sandrine Rousseau, en fait, ce sont les mêmes arguments portés
01:08:32 par ceux qui ont critiqué la cérémonie d'ouverture au moment du début de la Coupe du monde de rugby
01:08:37 au Stade de France.
01:08:38 Et en fait, tout est lié.
01:08:40 Et vous avez deux France.
01:08:42 C'est-à-dire que c'est la France populaire.
01:08:44 En fait, dès qu'aujourd'hui vous êtes dans la France populaire,
01:08:46 vous êtes quasiment dans la France qui n'est plus républicaine.
01:08:48 Vous êtes patriote, vous êtes un fasciste.
01:08:50 Tout est ça. Vous mangez de la viande, donc vous êtes pro-militariste.
01:08:55 Il y a des associations d'idées qui sont complètement dingues.
01:08:58 Elles sont faites avec deux France qui, hélas, peuvent de plus en plus difficilement se parler.
01:09:02 On va avancer. J'aimerais qu'on parle de la situation à Lampedusa
01:09:05 où les bateaux continuent d'arriver, des bateaux de migrants.
01:09:09 La situation est moins catastrophique que la semaine dernière, mais tout de même.
01:09:12 On va rejoindre sur place Régine Delfour et Thibaut Marcheteau qui nous expliquent la situation.
01:09:17 Absolument, Laurence. La situation semble revenir à la normale ici à Lampedusa
01:09:22 après des jours particulièrement mouvementés.
01:09:25 Je vous rappelle que la semaine dernière, près de 8000 migrants sont arrivés ici sur l'île
01:09:31 en raison notamment d'une météo très clémente.
01:09:34 Aujourd'hui, plusieurs bateaux ont été interceptés.
01:09:38 On parle de 200 personnes qui auraient été donc accueillies ici à Lampedusa.
01:09:43 Des hommes particulièrement jeunes et très éprouvés physiquement.
01:09:48 La Croix-Rouge nous a assuré qu'il n'y avait plus qu'un millier de migrants ici à Lampedusa.
01:09:53 Or, je vous rappelle quand même que la capacité du centre est de 400 places.
01:09:57 La semaine dernière, avec ces milliers de migrants, la plupart ont été envoyés dans des centres d'accueil en Sicile.
01:10:04 Mais les autorités italiennes redoutent à nouveau un afflux massif de migrants
01:10:09 puisque la météo est des plus clémentes.
01:10:11 Merci beaucoup Régine Delfort, Thibault Marcheteau.
01:10:13 La météo est clémente, les arrivées se poursuivent.
01:10:15 Louis-Denis Ragnel, est-ce que vous pouvez nous confirmer ou pas qu'un centre d'accueil de migrants va être mis en place à Menton ?
01:10:20 C'est des informations qu'on a eues pendant l'après-midi.
01:10:22 De quoi on parle en fait ?
01:10:24 Quand on dit centre d'accueil de migrants, il y a plusieurs types de centres d'accueil.
01:10:27 Tu pourrais accueillir 150 à 200 personnes par jour.
01:10:29 Absolument. Il y a des centres d'hébergement, d'accueil.
01:10:32 Et là on peut comprendre l'hostilité de la population locale.
01:10:35 Mais là, il ne s'agit absolument pas de ça.
01:10:37 Il s'agit de permettre la construction d'une annexe,
01:10:41 c'est même pas la construction, c'est de libérer de la place à côté du poste de police de Menton.
01:10:45 Pourquoi faire ?
01:10:46 Pour pouvoir mettre beaucoup plus de migrants dans cette zone-là,
01:10:51 pour étudier leur dossier, pour pouvoir mieux les expulser.
01:10:53 Parce qu'en fait, si on ne les a pas, je sais que sur Twitter, d'ailleurs,
01:10:56 il y a beaucoup de gens qui ont critiqué, on l'a évoqué un peu tout à l'heure, cher Laurence.
01:11:01 Ils ont critiqué la mise en place de ce centre ?
01:11:04 Oui.
01:11:05 Mais en fait, globalement, s'il n'y a pas plus de place, plus de capacité,
01:11:09 les migrants vont se retrouver dans la nature et on va les perdre.
01:11:12 Et on va leur faire leur trace.
01:11:13 Ce qui s'est passé avec l'océan de Viking, où tous les migrants se sont volatilisés.
01:11:17 C'est quasiment un centre de rétention qu'on va mettre en place.
01:11:20 Pourquoi ?
01:11:21 Parce que pendant la journée, ce qui se passe en vertu du principe de non-admission,
01:11:25 on ne va pas rentrer dans le débat technique,
01:11:26 mais la non-admission permet aux forces de police et de gendarmerie
01:11:30 d'intercepter tout migrant dans la zone des 20 km à l'intérieur du territoire français
01:11:35 et de le renvoyer en Italie comme s'il n'était jamais venu sur le territoire national.
01:11:39 Ils seront contents, les Italiens.
01:11:40 Et ça, ça permet d'être extrêmement efficace.
01:11:42 Ce n'est pas la solidarité européenne.
01:11:44 Je termine simplement sur ce sujet.
01:11:47 Le problème, c'est que ça, ça fonctionne la journée.
01:11:49 La nuit, les Italiens ne les reprennent pas.
01:11:51 Et donc, comment aujourd'hui, la plupart des traversées de la vallée de la Roya
01:11:55 se produisent la nuit ?
01:11:57 La nuit, il faut qu'on puisse...
01:11:59 Il y a des gens qui sont interceptés toutes les nuits.
01:12:01 D'ailleurs, on peut rendre hommage.
01:12:02 Ce sont des militaires de l'armée de terre qui font ça,
01:12:05 parce que ce sont des zones montagneuses très, très escarpées.
01:12:07 Il y a une hypocrisie totale.
01:12:08 Terminez-le.
01:12:09 Je termine simplement.
01:12:10 C'est ça, tout très simplement, qui permet d'être efficace la nuit
01:12:13 pour pouvoir les expulser et les renvoyer à l'Italie.
01:12:16 Il y a une hypocrisie totale.
01:12:17 Il y a un collègue à vous qui était sur ce plateau il y a deux jours
01:12:20 qui nous expliquait que, justement, dans cette région,
01:12:22 ils avaient intercepté plus de 24 000 migrants qui étaient arrivés,
01:12:26 qui avaient traversé la frontière.
01:12:27 Et je lui avais posé la question, vous les renvoyez vers où ?
01:12:29 Et effectivement, il nous disait exactement la même chose
01:12:32 que ce que vient d'expliquer Louis Dragnel à l'instant.
01:12:34 On les renvoie vers l'Italie.
01:12:35 Alors, que se passe-t-il ?
01:12:36 Eh bien, deux jours plus tard, ils tentent de revenir en France
01:12:38 et on les envoie de nouveau en Italie.
01:12:40 C'est exactement ce qui se passe depuis des années.
01:12:43 Il y a une hypocrisie totale entre les États membres de l'Union européenne.
01:12:46 On en accueille bien évidemment d'autres.
01:12:48 Mais là, de quoi on discute en ce moment entre les différents États membres ?
01:12:51 De mettre en place un mécanisme de solidarité.
01:12:54 De quoi s'agit-il ?
01:12:55 C'est-à-dire de répartition des migrants ?
01:12:56 On répartit les migrants qui sont arrivés en Italie,
01:12:58 puisque 80 % d'entre eux arrivent en Italie.
01:13:00 Soit on paie l'Italie à hauteur de 20 000 euros pour qu'il les garde.
01:13:04 Vous savez combien coûte un migrant, ne serait-ce que de l'accueillir,
01:13:08 d'étudier ensuite sa demande potentiellement de régularisation.
01:13:12 Et s'il est débouté du droit d'asile, de le renvoyer,
01:13:14 des dizaines de milliers d'euros.
01:13:17 C'est 400 millions d'euros qui sont alloués à l'expulsion.
01:13:20 Je parle de l'ensemble des moyens, que ce soit techniques, financiers,
01:13:25 les centres d'accueil, centres de rétention ou autres.
01:13:28 400 millions d'euros pour en expulser quelques dizaines de milliers par an.
01:13:33 Mais pour y rendre oublié le problème, le vrai problème,
01:13:37 c'est qu'on pense qu'il peut y avoir un jour un principe de solidarité
01:13:40 entre les pays de l'Union européenne.
01:13:41 Ça ne verra jamais le jour.
01:13:42 Pourquoi ?
01:13:43 Parce qu'on défend chacun des intérêts qui sont divergents.
01:13:46 Regardez le revirement de l'Allemagne ces derniers jours.
01:13:48 Et en fait, je pense qu'il faut sortir...
01:13:50 Tous les politiques aujourd'hui qui vous disent
01:13:52 "Oui, il faut être solidaire, il faut faire ça en solidarité avec les autres pays",
01:13:55 en réalité, savent pertinemment que ça ne fonctionnera pas.
01:13:58 Pourquoi ? Parce qu'en fait, le mécanisme de solidarité crée l'appel d'air.
01:14:01 Et en fait, si on veut sortir de l'appel d'air,
01:14:03 il faut simplement être dans une logique de coopération.
01:14:05 C'est-à-dire, on peut...
01:14:07 Moi, je trouve qu'il faut le faire de manière européenne.
01:14:10 La solution, elle ne peut être qu'européenne.
01:14:11 Il faut aider l'Italie à mieux refouler ses migrants.
01:14:15 Il faut les dissuader de partir.
01:14:16 Et je rappelle simplement une chose.
01:14:18 La plupart des gens qui sont venus à Lampedusa la semaine dernière
01:14:22 et qui veulent arriver en France, ne sont pas des demandeurs d'asile.
01:14:25 Ils ne sont pas éligibles à l'asile.
01:14:27 Ce sont des migrants économiques.
01:14:28 La nationalité de provenance, ce ne sont pas des gens qui sont des pays en guerre.
01:14:31 Est-ce que la France sera ferme ?
01:14:33 On écoute juste Gérald Darmanin, qui était l'invité ce matin de Sonia Magouk sur CNews Européens.
01:14:36 Et je vous passe la parole, Jean-Christophe Gouffi.
01:14:38 Il ne peut pas avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol
01:14:43 qu'ils sont, quoi qu'il arrive, dans nos pays, accueillis.
01:14:46 Ils sont accueillis que s'ils respectent les règles de l'asile, s'ils sont persécutés.
01:14:50 Mais si c'est une immigration qui est juste irrégulière, non.
01:14:53 La France ne peut pas les accueillir comme d'autres pays.
01:14:55 La France est très ferme.
01:14:56 Vous savez, j'entends souvent que c'est le pays où il y a le plus de demandeurs d'asile.
01:14:59 C'est tout à fait faux.
01:15:00 Nous sommes le quatrième pays derrière l'Allemagne, derrière l'Espagne, derrière l'Autriche.
01:15:05 Et notre volonté, c'est d'accueillir bien sûr ceux qui doivent l'être, les persécutés politiques.
01:15:10 Mais nous devons absolument renvoyer chez eux ceux qui n'ont rien à faire en Europe.
01:15:15 Voilà, c'était Gérald Darmanin ce matin.
01:15:17 Jean-Christophe Couvy, qu'est-ce que ça signifie aussi pour les policiers sur le terrain ?
01:15:20 Les policiers, justement, ils vont à menton.
01:15:23 Ils vont toujours, comme on disait, dans les 20 kilomètres qui longent les frontières
01:15:27 pour essayer d'interpeller l'immigration.
01:15:30 C'est la lutte contre l'immigration clandestine.
01:15:32 Donc on envoie les CRS aussi.
01:15:33 On envoie nos collègues de la police aux frontières, les collègues des commissariats.
01:15:37 Et l'idée, effectivement, c'est de les interpeller.
01:15:39 Alors souvent, soit ils sont rentrés par un pays tiers
01:15:42 et donc on les renvoie sur ce pays, ce qu'on appelle Dublin et Dublinet.
01:15:45 Donc ça, c'est souvent à menton, c'est l'Italie.
01:15:47 Donc on les renvoie.
01:15:48 En fait, c'est du ping-pong.
01:15:49 Ils reviennent, on les renvoie, ils reviennent, on les renvoie.
01:15:51 C'est un peu schizophrène.
01:15:52 Donc on vit ça, nous, tous les jours.
01:15:53 On a besoin de psy parce que vraiment, on ne comprend plus rien.
01:15:55 Et d'un autre côté, quand on en interpelle et qu'on les met en centre de rétention administrative,
01:16:01 déjà, on tourne à peu près à 70 % de capacité dans les centres de rétention.
01:16:05 On n'a pas assez de policiers pour garder les centres de rétention administratifs.
01:16:09 Et donc, je rebondis, une personne qu'on expulse coûte à la collectivité 14 000 euros en moyenne.
01:16:15 Et une personne en centre de rétention quotidiennement coûte 690 euros contribuables.
01:16:20 Voilà. Donc on peut faire tous les discours possibles.
01:16:22 On peut faire des invocations.
01:16:24 Moi, allez vous balader, effectivement, dans des villes moyennes à Nantes et tout ça.
01:16:28 Et vous verrez qu'on a des personnes immigrées qui n'ont rien à faire sur le sol français,
01:16:32 qui ne sont pas expulsées, qui ont une OQTF en main et au bout d'un mois, elle n'est plus valable et ainsi de suite.
01:16:37 On les répartit. On les répartit.
01:16:39 Il est 18h33. On a pris un peu de retard, mais c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
01:16:44 Tornade, inondation et coulée de boue.
01:16:49 Les départements de l'Ardèche, de la Drôme et de l'Isère ont été particulièrement touchés par les orages.
01:16:54 La situation est également problématique dans l'Hérault.
01:16:56 Le ministre de l'Intérieur annonce déclencher de manière accélérée la procédure de reconnaissance de catastrophes naturelles.
01:17:02 À quelques jours de la Fashion Week, une enquête a été ouverte.
01:17:05 Après le vol samedi de plus de 50 pièces de la prochaine collection de la Maison Balmain,
01:17:09 c'est son directeur Olivier Roustin qui l'a annoncé sur les réseaux sociaux.
01:17:13 Le chauffeur qui transportait la cargaison a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche
01:17:17 entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et le siège de la Maison de couture.
01:17:20 Et puis, cinq anciens prisonniers américains en Iran sont arrivés aujourd'hui à Doha.
01:17:24 C'est le fruit d'un accord d'échange de détenus avec les États-Unis conclus avec la médiation du Qatar.
01:17:29 L'avion qatarie a atterri sur le tarmac de l'aéroport de Doha cet après-midi.
01:17:33 Et suite à cet échange, l'ONU espère une baisse des tensions entre les États-Unis et l'Iran.
01:17:39 Merci beaucoup Simon Guélin pour ce rappel d'études de l'actualité.
01:17:42 Dès 18h34, on fait une toute petite pause sur CNews et sur Europa.
01:17:45 On se retrouve dans un instant en punchline.
01:17:47 On évoquera le cas du jeune Nicolas Quinzon qui, après un épisode de harcèlement, a mis fin à ses jours à Poissy.
01:17:53 Voici la lettre qu'a envoyée le rectorat à ses parents l'an dernier.
01:17:57 Elle est absolument intolérable.
01:17:59 Nora Fresse, fondatrice de Marion la Main Tendue, est notre invitée dans un instant.
01:18:03 A tout de suite.
01:18:04 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europa pour parler du harcèlement à l'école.
01:18:12 On a été rejoint par Nora Fresse, fondatrice de Marion la Main Tendue.
01:18:16 C'est votre association et Marion c'est le prénom de votre fille qui a mis fin à ses jours.
01:18:21 Comme le jeune Nicolas Quinzon qui lui est passé à Lac début septembre à Poissy.
01:18:26 La lettre que le rectorat a envoyée à ses parents, ça date du mois de mai dernier,
01:18:30 les parents ont signalé au rectorat l'effet de harcèlement dont étaient victimes leurs fils est absolument inadmissible.
01:18:35 On fait le point avec Corentin Brouillaud et puis je pense qu'on va entendre votre colère Nora Fresse parce que tout ça est vraiment inacceptable.
01:18:41 Le 18 avril dernier, les parents de Nicolas s'adressaient au proviseur du lycée, un peu plus d'un mois après leur dernier entretien.
01:18:50 Pour préciser que la situation de leur fils harcelé dans son lycée ne s'améliorait pas.
01:18:55 Inquiets pour la santé de leur fils, les parents indiquent qu'une procédure judiciaire a été entamée face à l'inaction du lycée.
01:19:02 Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent subir une telle violence verbale et psychologique dans votre établissement sans réagir d'une quelconque manière.
01:19:11 Aussi allons-nous déposer plainte et vous considérer comme responsable si une catastrophe devait arriver à notre fils.
01:19:18 Un peu plus de deux mois plus tard, le 4 mai 2023, le rectorat de Versailles adresse une réponse aux parents et dénonce le ton agressif de ces derniers envers l'établissement scolaire.
01:19:28 Les propos que vous avez tenus et le comportement que vous avez eu envers des personnels de l'éducation nationale sont inacceptables. Je les réprouve de la façon la plus vive.
01:19:38 Le rectorat rappelle un article du code pénal et qu'il pourrait être puni de 5 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Et qu'une plainte envers les parents pourrait être envisagée.
01:19:48 Aussi dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard, je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative.
01:19:59 Après la révélation de ces courriers, la réaction du ministre de l'éducation nationale Gabriel Attal était très attendue.
01:20:06 Ce courrier est une honte, une honte. Je le dis. Cette enquête qui permettra d'établir la manière dont les faits se sont déroulés et les différentes responsabilités, j'en prendrai connaissance avec une attention absolue.
01:20:22 Et surtout j'en tirerai toutes les conclusions, y compris en matière de sanctions.
01:20:26 Nicolas s'est suicidé le 5 septembre dernier à l'âge de 15 ans.
01:20:31 Nora Fresse, quand on lit ce qu'a écrit le rectorat, on mesure la monstruosité des propos qui sont tenus dans cette lettre.
01:20:39 C'est affreux et là je viens de me rendre compte d'une chose, c'est que la lettre est écrite à la première personne avec "je".
01:20:46 On ne sait pas qui est derrière le "je".
01:20:48 Est-ce que c'est la rectrice à l'époque ?
01:20:50 Il faut aller jusqu'au bout du concept. Il y a marqué "affaire suivie par" deux petits points et du blanc.
01:20:56 Et "je vous enjoins", c'est une convocation à la vie scolaire. C'est affreux. C'est vraiment... c'est d'une violence inouïe, vraiment.
01:21:09 Pour les parents ?
01:21:10 Mais pour tout le monde, pour l'enfant, pour les parents, pour la famille, c'est un mépris, c'est de la maltraitance.
01:21:20 "Je vous enjoins", il y a de la menace.
01:21:22 Menace de quoi ?
01:21:23 Et c'est vrai, Gabriel Attal avait dit que l'institution n'avait pas été à la hauteur.
01:21:29 Moi je trouve que par contre, dans sa réponse, dans sa réaction très rapide, lui il a été à la hauteur.
01:21:35 Il faut quand même le remarquer, il n'a pas attendu et malheureusement c'était prédictif.
01:21:43 La maman de Nicolas dit "j'ai été effaré par d'abord l'accueil des proviseurs et après quand elle a lu la lettre de rectorat,
01:21:50 elle dit "nous passions désormais pour des coupables". Il passe de victime à coupable.
01:21:55 C'est l'inversion totale des choses dans la vie de ses parents.
01:21:59 En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas un cas isolé.
01:22:02 Ça arrive souvent ?
01:22:04 Marion l'a m'a entendu. On est une association qui reçoit, j'allais dire les plaintes, dans le sens littéral du terme.
01:22:11 Ils viennent se plaindre parce qu'ils ne sont pas écoutés par l'institution.
01:22:15 Ils échangent avec nous les mails, nous sommes en copie.
01:22:18 Et non, ils ne sont pas entendus par l'institution, ils sont coupables.
01:22:23 Et la charge de la preuve des faits de harcèlement et de violence sont sur la famille et la personne victime.
01:22:31 Ce n'est juste pas possible. Et comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises,
01:22:35 on est en 2023, on a lancé une expérimentation en 2019, ça ne devrait plus exister, on ne devrait pas écrire.
01:22:41 Et puis surtout, il n'y a même pas à la fin, nous allons vous rencontrer si on trouve une solution.
01:22:47 Et en effet, les faits de violence, même s'ils n'étaient pas répétés, sont des choses scandaleuses, interdits par la loi.
01:22:52 Parce que ce juriste qui a pris beaucoup de temps, je parle sous le contrôle de notre avocat,
01:22:57 il a pris du temps, enfin cette personne, ce jeu a pris du temps.
01:23:01 J'aurais aimé qu'il prenne plus de temps pour recevoir la famille, accompagner aussi les équipes éducatives.
01:23:07 Et malheureusement, ce n'est pas un cas isolé.
01:23:10 C'est cette façon que l'institution a nous renvoyé à une espèce de culpabilité en tant que parents.
01:23:15 Mais c'est d'une tristesse cette année, je crois que c'est l'année...
01:23:20 On vous sent désespérée Nora Fresse. Est-ce que vous l'êtes ?
01:23:24 Naïvement, je pense qu'on peut changer les choses.
01:23:29 Je ne suis pas désespérée, mais je suis désabusée. Vraiment.
01:23:33 Là, on a atteint un degré d'inhumanité qui est intolérable.
01:23:39 Et on me raconte ce qu'on veut. Derrière chaque fonction, il y a des hommes et des femmes.
01:23:44 Et il n'y a que des fonctions. Mais c'est très français.
01:23:47 On ne vous demande pas qui tu es, on vous demande ce que tu fais dans la vie.
01:23:50 Et là, on dit "le rectorat". Pardon, ce n'est pas le rectorat.
01:23:53 Il y a des vraies personnes. On voudrait savoir de qui il s'agit.
01:23:57 Il faut assumer jusqu'au bout, puisqu'il dit "je".
01:23:59 Et une dernière chose...
01:24:00 Donc en quête administrative, c'est ce qu'on vous demandait.
01:24:02 Mais plus que ça, à mon avis, on sait qui a écrit. Il ne faut pas non plus raconter des carabistouilles.
01:24:06 Et les harceleurs ont-ils été sanctionnés ? Où sont-ils ? Sont-ils dans l'établissement ?
01:24:11 Ça, c'est une vraie question.
01:24:13 Maître Bovic.
01:24:14 Ce qui est vrai, c'est que face à une réclamation, à une alerte de la part des parents terriblement humaines,
01:24:23 il y a une réponse très administrative, très froide, très techno...
01:24:28 Non, mais laisse-moi finir !
01:24:31 Non, mais non, non, non.
01:24:33 Très froide, très techno...
01:24:35 On les menace de les poursuivre, eux.
01:24:37 J'y viens ! J'y viens !
01:24:39 C'est-à-dire qu'il y a... C'est une lettre froide, techno, avec derrière...
01:24:43 Oui, je suis d'accord, avec derrière des menaces.
01:24:46 Et c'est là où je voulais en venir, c'est que dès lors que des agents de l'État ne se saisissent pas d'une alerte,
01:24:53 que cet immobilisme, en quelque sorte...
01:24:57 Je parlerai après ce renversement de la charge de la preuve, etc.
01:25:00 Mais en tout cas, cet immobilisme est conduit à un drame.
01:25:03 Pour moi, cela pourrait donner lieu à une affaire, ce qu'on appelle sur un plan juridique, une affaire d'État.
01:25:09 C'est-à-dire qui implique des agents de l'administration, parce que justement, il n'y a pas eu...
01:25:13 C'est de la non-assistance à personne en danger, si je le dis de manière plus triviale.
01:25:17 Donc, c'est-à-dire qu'il y a eu un délit de constituer, et donc, à mon avis, ça pourrait constituer ce qu'on appelle en droit une affaire d'État.
01:25:25 C'est-à-dire que l'administration, les agents de l'État, peut-être mis en cause, ne sont pas saisis d'une alerte.
01:25:31 Et c'est d'autant plus grave, et c'est aussi le rôle de votre association,
01:25:34 que ce genre de scènes peuvent aussi se produire ailleurs, dont on ne sait pas encore aujourd'hui qu'elles existent, peut-être.
01:25:41 Quand j'en dis, du grand public.
01:25:43 Le grand public aujourd'hui a appris l'existence de cette lettre.
01:25:48 Mais le grand public le vit. C'est un million d'enfants.
01:25:52 Qui est porté sur le devant de la scène, en tout cas.
01:25:53 Oui, mais les Français le savent, tous ceux qui nous écrivent, ceux qui sollicitent l'administration, ils le savent très très bien.
01:25:59 C'est évidemment une affaire très importante. C'est un scandale d'État.
01:26:04 Je vais vous poser une question, puisque vous êtes avocat.
01:26:07 J'ai entendu dire que le rectorat, en tout cas la rectrice, ne pouvait pas être poursuivie, parce qu'elle avait démissionné.
01:26:14 Parce qu'elle n'est plus dans l'entreprise privée maintenant.
01:26:16 Non, parce que j'ai entendu ça à la radio. Donc je me suis dit, il suffit de démissionner.
01:26:19 À un moment, il faut que chacun...
01:26:20 Si on nous dit, à nous, en tant que parents, qu'on est responsable de la mort de notre enfant parce qu'on n'a pas agi.
01:26:25 C'est ce qui s'est passé dans le courrier du proviseur.
01:26:27 On se reproche aussi à la maman d'avoir prévenu au mois de mars les faits du mois d'octobre.
01:26:31 Pardon, on fait comme on peut en tant que parents.
01:26:33 Et à partir du moment où on le sait, on doit agir et réagir.
01:26:36 C'est surtout d'autant plus que les agents de l'État ont une obligation, c'est l'article 40 du Code de procédure pénale,
01:26:42 ont une obligation de dénoncer notamment les délits qui seraient aussi portés à leur connaissance.
01:26:46 Là, lorsqu'il y a des agents qui ont connaissance d'un délit, puisque le harcèlement scolaire, je le rappelle, c'est un délit,
01:26:52 c'est inscrit dans le Code pénal, c'est un délit, que ces agents ne réagissent pas, ne se saisissent pas de ce sujet,
01:26:58 ils auraient dû être dénoncés au procureur de la République par le truchement de l'article 40 du Code de procédure pénale.
01:27:03 Ça n'a pas été fait.
01:27:05 Donc là, le recteur ou la rectrice de cette économie peut être poursuivi, même s'il n'est pas dans la préssion publique ?
01:27:11 C'est ce qu'en tout cas j'incite.
01:27:13 Mais lorsque je parlais tout à l'heure des autres affaires, c'est aussi le rôle de votre association de porter sur le devant de la scène ces scandales.
01:27:20 Et je tiens aussi peut-être à, j'en profite, à saluer aussi ce que Gabriel Attal a annoncé, c'est-à-dire un audit,
01:27:27 pour justement voir émerger l'ensemble des défaillances qui peuvent avoir lieu et qui malheureusement donnent à des drames.
01:27:33 Et lorsqu'elles ne donnent pas à des drames, donnent aussi à des répercussions psychologiques extrêmement graves sur des enfants
01:27:39 qui ne passent pas à l'acte mais qui pour le coup restent traumatisés pendant de longues années.
01:27:44 On va quand même donner son nom, cette rectrice à l'époque du rectorat de Versailles, c'est Charline Avenel, qui était la tête du rectorat à Versailles.
01:27:54 On ne sait pas si c'est elle qui est l'auteur du courrier ?
01:27:56 Alors, on ne sait pas si c'est l'auteur du courrier, non, on ne sait pas.
01:28:00 Mais d'ailleurs, elle pourrait se manifester pour dire qu'elle regrette, je ne sais pas.
01:28:03 Mais moi, ce qui me tétanise aussi, je vais vous dire, c'est l'espèce de responsabilité collective de l'administration.
01:28:10 Parce qu'un courrier comme celui-ci, pour pouvoir reprendre un terme que vous aimez, ça passe de parafeur en parafeur.
01:28:16 C'est-à-dire qu'il y a celle qui l'écrit ou celui qui l'écrit, il y a celui qui les relie, etc.
01:28:21 Et puis il y a celui qui signe.
01:28:22 Mais tous les gens qui sont dans la chaîne de commandement de l'administration, ils ne sont pas choqués par les termes employés.
01:28:27 Il n'y en a pas un qui dit "hierarchie ou pas", mais quand même, Madame, vous n'allez pas les menacer d'emprisonnement et d'amende
01:28:33 alors que c'est leur enfant qui est en danger.
01:28:35 Non, non, ça passe crème jusqu'à celui qui signe.
01:28:38 Alors je ne sais pas si c'est la rectrice de l'époque qui s'est recyclée à un poste très intéressant dans le privé
01:28:44 et dans une très belle entreprise qui traite d'éducation, mais c'est un vrai, vrai, vrai sujet.
01:28:49 Parce que le recteurat de Versailles, je ne dis pas le recteur de Versailles, mais le recteurat de Versailles,
01:28:55 il est aussi dans l'affaire "dramatique" de Samuel Paty.
01:28:59 Et d'Israël, et de Marion, et de Tanton.
01:29:01 C'est sûr qu'il y a...
01:29:02 Et de Marion aussi.
01:29:03 Et d'Israël.
01:29:04 Il y a l'auteur du courrier, mais après, effectivement, il y a toutes les autres personnes qui ont vu passer ce courrier à travers les paraffers
01:29:10 et qui ont fait comme ça la signature.
01:29:11 Vous pouvez avoir peur aussi. Un fonctionnaire, ça fonctionne.
01:29:14 Oui.
01:29:15 Non, mais je ne les défends pas.
01:29:16 Il y a la peur des sanctions.
01:29:17 Il y a la peur des sanctions, il y a la peur de la hiérarchie.
01:29:19 Il y a une responsabilité individuelle, il y a une responsabilité politique qui se dilue.
01:29:23 Et du coup, personne n'est concerné, c'est la faute de personne et personne ne se sent coupable.
01:29:29 Quel est votre sentiment ?
01:29:30 Mon sentiment, effectivement, je suis extrêmement choquée, comme nous tous, par ce courrier,
01:29:36 mais encore plus par le mot "dans un souci d'exemplarité".
01:29:40 Ça, je trouve ça tellement méprisant.
01:29:45 Et encore pire, c'est la non-reconnaissance de ce délit, la non-reconnaissance des violences exercées par cet enfant.
01:29:53 Ça fait comme si cet enfant avait menti et qu'on ne reconnaissait pas du tout son mal-être, etc.
01:30:02 Je pense que ça, ça doit rendre dingue des enfants et des parents d'avoir ce courrier-là.
01:30:08 Évidemment, on peut saluer la réaction de Gabriel Attal, mais à l'heure où, justement,
01:30:16 avec les crises qu'on a eues, notamment dans les banlieues, de dire que les parents,
01:30:21 il fallait qu'ils soient en responsabilité pour protéger leurs enfants,
01:30:24 il y a des parents qui le font, qui sont attentifs à leurs enfants, qui essaient de les protéger un maximum.
01:30:30 Et là, l'institution n'est pas là.
01:30:32 M. Frenard-Fraisse, qu'est-ce que vous réclamez aujourd'hui ?
01:30:35 J'ai toujours dit que je réclame, mais ça fait dix ans que je réclame.
01:30:38 Je ne sais pas, il faut peut-être que je change de langue, peut-être que je ne maîtrise pas assez la langue française.
01:30:42 Je réclame d'abord des sanctions vis-à-vis de cette personne qui a écrit ça,
01:30:46 et puis toute la chaîne, toutes les personnes qui ont permis l'envoi de ce courrier.
01:30:51 Vous étiez en contact avec les parents de Nicolas ?
01:30:53 Pas direct.
01:30:54 Il y a un échange, mais voilà. J'ai trop de respect pour l'avoir vécu,
01:30:58 et je trouve cette famille d'une dignité incroyable, comme toutes les familles endeuillées.
01:31:03 Je suis très déçue que le plan lié à la lutte contre le harcèlement ne soit présenté que le 25.
01:31:10 J'avais réclamé, en effet, un grenelle du harcèlement,
01:31:14 qu'on soit tous autour de la table, les familles, les personnels de direction qui se démènent.
01:31:19 Il ne faut pas jeter le discrédit sur l'ensemble, là c'est une affaire.
01:31:22 L'Académie de Versailles, c'est un vrai sujet.
01:31:24 C'est un vrai sujet, au ministère ils le savent, ça fait plusieurs années qu'on les alerte.
01:31:27 Après c'est de leur responsabilité.
01:31:29 Qu'on soit avec aussi les collégiens, les lycéens, les syndicats d'enseignants.
01:31:34 Il faut qu'on soit autour de la table, qu'on a un vrai budget,
01:31:36 parce que ça c'est vraiment le trou dans la raquette en France.
01:31:38 On a un million d'enfants harcelés, et puis peut-être s'occuper des harceleurs.
01:31:42 Et là je demande aussi deux choses, parce que pour moi c'est très symbolique,
01:31:47 je le répète, je le dirai tant que j'aurai vie, et tant que ce ne sera pas fait,
01:31:50 il faut qu'à la rentrée parlementaire, la France rende hommage à ses enfants et à ses familles,
01:31:55 parce que là ça a été une catastrophe, ça fait dix ans que c'est une catastrophe.
01:31:58 J'invite les parlementaires, les sénateurs, le gouvernement et les députés
01:32:03 à observer une minute de silence pour ces enfants.
01:32:06 Alors c'est sûr on ne brûlera pas de voiture, alors c'est sûr qu'on n'ira pas crier,
01:32:10 c'est sûr qu'on ne détruira personne, mais en attendant ces enfants ne sont plus là.
01:32:14 C'est difficile, moi dix ans après, Marion elle est tout le temps avec moi,
01:32:18 et je lui ai promis, et je promets à tous ces enfants de me battre.
01:32:22 Je demande aussi qu'on soit reçu et arrêté ce mépris de classe.
01:32:25 Je vais vous dire, je suis très heureuse que Gabriella Tallarive,
01:32:29 j'ai été très triste du départ de Jean-Michel Blanquer,
01:32:31 qui avait mis le carré régalien, qui avait mis le harcèlement comme un sujet central,
01:32:35 pendant un an et demi.
01:32:36 Moi je vais vous dire, on n'a jamais été reçu par le précédent ministère.
01:32:40 Toutes les informations qu'on remontait n'étaient pas prises en compte.
01:32:43 Nous étions une association partenaire, on a eu un grand mépris vis-à-vis de nous.
01:32:47 Je vais rencontrer Gabriella Tallarive, je vais lui dire qu'il faut qu'on agisse.
01:32:50 Cette semaine je crois ?
01:32:51 Je dis à 15h, et je garderai ma liberté de ton parce que les enfants c'est impérieux.
01:32:57 Et puis un budget dédié, et je crois qu'on s'est trompé,
01:33:00 les 18 derniers mois, la France a une politique publique de lutte contre le harcèlement,
01:33:07 qui n'était pas une politique publique de lutte contre le harcèlement.
01:33:09 On nous a menti.
01:33:10 Toutes les communications, toutes les prises de parole étaient autour des réseaux sociaux.
01:33:15 Alors forcément si on ne vous parle que des réseaux sociaux, c'est la faute des plateformes.
01:33:18 Moi je n'ai pas éduqué les enfants, je n'ai pas à gérer, on s'en lave les mains.
01:33:21 Et juste rappeler que l'Académie de Versailles est une académie
01:33:24 qui a expérimenté le programme de prévention du harcèlement à l'école,
01:33:29 depuis 2019, donc ce n'est pas une académie qui démarre.
01:33:33 Et puis par ailleurs, elle devait expérimenter les paraambassadeurs.
01:33:36 Ça s'est arrêté et on ne sait pas pourquoi.
01:33:38 Donc moi je demande quand même aux Français de réagir.
01:33:41 Si c'était votre enfant, je peux vous dire que ça serait difficile de combattre face à cette institution.
01:33:47 Et je dis aussi, aujourd'hui, et là bien fait Monsieur le Ministre,
01:33:50 de réclamer un audit des rectorats, mais il y en a beaucoup qui sont passés sous le radar,
01:33:54 beaucoup de choses ne sont pas remontées,
01:33:56 il faut peut-être faire un audit à l'intérieur aussi du siège.
01:34:00 Parce qu'il se passe aussi d'autres choses, tout n'est pas du fait du rectorat.
01:34:04 Et dire aux enseignants "on est avec vous", je sais que c'est difficile.
01:34:07 Et aux familles, ne soyez pas découragées.
01:34:09 Et surtout ne vous laissez pas intimider.
01:34:11 La vie de votre enfant est plus importante que ce type de lettre de quelqu'un qu'on ne connaît pas,
01:34:15 ce jeu qui aujourd'hui n'ose pas dire son nom.
01:34:18 Voilà, Nora Fresse, merci beaucoup de ce témoignage.
01:34:21 Secrets du coeur, ce soir dans Punchline, sur CNews et sur Europe.
01:34:24 L'association c'est Marion Lamain tendue.
01:34:26 Merci Rachel Khan, Maître Bovis, Eric Revelle.
01:34:28 Dans un instant sur Europe 1, pour retrouver Hélène Zellany pour l'information et sur CNews,
01:34:32 Christine Kelly et ses débatteurs pour Faceinfo.
01:34:34 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. À demain.
01:34:36 ♪ ♪ ♪