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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:04 Une nouvelle victime innocente du trafic de drogue en France.
00:00:07 Cette jeune femme de 24 ans qui avait reçu une balle perdue chez elle à Marseille est décédée.
00:00:12 Des suites de ses blessures. Ses proches sont sous le choc.
00:00:14 On entendra leur sentiment de colère et d'impuissance face à l'emprise terrifiante des dealers sur la ville.
00:00:21 Et puis à Nice, la CRS suite a été déployée dans un des quartiers sensibles de la ville après là aussi des fusillades.
00:00:28 CNews était en immersion avec ses policiers sur le terrain.
00:00:31 On parlera aussi de la flambée des prix du carburant.
00:00:34 A qui la faute ? Au gouvernement qui ne baisse pas ses taxes ?
00:00:37 Aux producteurs qui étranglent les consommateurs ?
00:00:39 Vous êtes de plus en plus nombreux en tout cas à ne plus faire qu'un demi-plein plutôt qu'un plein.
00:00:43 Et d'ailleurs pour la première fois dans notre pays, la consommation du carburant a diminué de 1,7% sur les sept premiers mois de l'année.
00:00:50 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir. Ce sera juste après.
00:00:53 Le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guy.
00:00:56 4 jours après le séisme au Maroc, le bilan continue de s'alourdir.
00:01:02 Au moins 2 900 personnes sont mortes et 5 530 ont été blessées.
00:01:06 Volontaires et secouristes restent bien sûr mobilisés pour tenter de trouver d'éventuels survivants.
00:01:10 La Croix-Rouge a lancé un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros pour soutenir les opérations de secours sur place.
00:01:16 Le programme alimentaire mondial tire la sonnette d'alarme.
00:01:19 Les demandes d'aide alimentaire sont en hausse alors que le financement de l'organisation est en déficit de 60%.
00:01:25 Les conséquences pourraient être catastrophiques et pousser 24 millions de personnes supplémentaires au bord de la famine.
00:01:31 Et puis une bonne nouvelle pour les automobilistes puisque Total Energy et plusieurs grandes chaînes de supermarchés
00:01:36 prolongent le plafonnement du prix de l'essence à 1,99€ par litre.
00:01:39 Un plafonnement qui restera en vigueur tant que les prix des carburants resteront élevés.
00:01:43 Merci beaucoup Simon, Guylain, une bonne nouvelle mais bon quand même 1,99€ ça fait très cher, on en reparlera tout à l'heure.
00:01:51 Ça peut encore monter le prix des carburants ?
00:01:54 Oui ça peut encore monter, bon alors chez Total ça ne montera pas plus qu'à 1,99€.
00:01:58 Maintenant vous savez qu'il se passe un phénomène très puissant, c'est-à-dire que l'OPEP réduit sa production.
00:02:03 Quand vous avez une offre qui se réduit et une demande qui demeure, les prix augmentent.
00:02:06 Et c'est absolument mécanique, on en parle tout à l'heure, on sera aussi avec Marc Twaty.
00:02:10 Mais d'abord je salue la présidence de Louis Dragnet, le chef du service politique d'Orban.
00:02:13 Jean-Christophe Couville nous a rejoint, bonsoir, vous êtes policier, secrétaire national, unité SGP.
00:02:18 Malheureusement l'actualité met les policiers vraiment en première ligne.
00:02:22 Sabrina Medjiber, essayiste et sociologue, Eric Reuvel, journaliste, ancienne directeure générale de LCI.
00:02:27 On commence par Marseille, parce que vraiment ce qui s'est passé avec cette jeune fille de 24 ans est effrayant à tout point de vue.
00:02:32 Vous savez qu'elle était chez elle dimanche soir et qu'elle a reçu un tir de Kalachnikov, 3ème étage, dans la rue.
00:02:38 Sur place, les habitants sont partagés entre la stupeur et la colère.
00:02:41 Je vous propose tout de suite de partir sur le terrain avec Stéphanie Rouquier, Adrien Spiteri et on en parle ensuite.
00:02:47 L'émotion est encore palpable dans ce quartier du 10ème arrondissement de Marseille.
00:02:53 Dimanche, une femme de 24 ans est touchée par une balle perdue dans son appartement.
00:02:58 Gravement blessée à la tête, la victime est décédée aujourd'hui.
00:03:02 Présent à Marseille ce matin, le ministre de l'Intérieur déplore ce nouveau drame.
00:03:06 La mort de cette jeune fille nous touche toutes et tous.
00:03:09 Touche les Marseillais bien évidemment, touche la famille pour qui je veux bien m'adresser.
00:03:13 Mes condoléances, c'est plus attristé, mais nous touche toutes et tous.
00:03:16 Manifestement, il s'agit d'une victime collatérale de règlement de compte ou de reconquête ou de conquête de point de vue dans un quartier qui n'est pas le plus criminogène de la ville.
00:03:27 Vers 23h dimanche, les habitants sont réveillés par des tirs.
00:03:31 Impuissants, ils observent à leur fenêtre cette fusillade.
00:03:35 Certains connaissaient la victime.
00:03:37 Je la connaissais, je connais sa mère, je connais sa famille.
00:03:40 C'est encore plus choquant.
00:03:42 Ça répète moi, ma mère, ma soeur.
00:03:44 Trois autres appartements ont été impactés par les tirs.
00:03:47 Dans ce quartier du sud-est de la ville, le trafic de drogue prend de l'ampleur.
00:03:51 Les habitants demandent des renforts.
00:03:53 Le réseau est en train de s'installer tout doucement, tranquillement, sans que l'Etat bouge.
00:03:59 Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime.
00:04:06 Depuis janvier à Marseille, 43 personnes ont été tuées dans des violences liées au narco-banditisme.
00:04:13 Voilà pour le point de ce qui s'est passé, Jean-Christophe Coville.
00:04:17 Victime collatérale, en fait, on ne peut pas entendre ça.
00:04:20 Ce n'est pas une victime collatérale.
00:04:22 C'est une innocente.
00:04:23 Avant, on avait peur dans la rue, on avait peur dans les voitures.
00:04:25 Maintenant, il faut avoir peur dans les appartements.
00:04:27 Ça s'est arrêté où, en fait ?
00:04:29 Certaines mauvaises langues pourraient dire que quand c'est entre voyous, ça fait le ménage.
00:04:34 C'est toujours triste, mais c'est entre eux qu'on a ces risques.
00:04:36 Effectivement, quand vous buvez, ce que j'ai compris, ça se passe de café ou de lait, en train de travailler sur son ordi, chez soi, tranquillement.
00:04:42 Au troisième étage.
00:04:44 Au troisième étage et qu'on prend une balle perdue.
00:04:46 En pleine tête.
00:04:47 En pleine tête, oui, bien sûr que c'est un drame.
00:04:50 Ce qui est dramatique, en fait, c'est qu'on voit ça arriver, cette vague de violence depuis des années.
00:04:56 On n'arrive pas à l'endiguer.
00:04:58 On voit bien qu'en fait, il y a une lutte commerciale de ces bandes qui essayent de regagner du terrain ou alors de faire de la pression entre guillemets commerciale sur les concurrents.
00:05:11 C'est-à-dire que là, quand vous venez pour rafaler un point de deal concurrent, c'est pour bien montrer à tous les usagers que si vous venez, la prochaine, elle est pour vous.
00:05:18 Et donc, c'est fait pour les faire fuir, pour après être abandonné.
00:05:22 Je veux dire, le point de deal est abandonné et puis après, vous pouvez le récupérer pour l'annexer.
00:05:26 J'entends Jean-Christophe Couville, mais là, c'est même pas un quartier.
00:05:29 C'est pas les quartiers nord, là.
00:05:30 On parle d'un quartier plutôt résidentiel.
00:05:32 Marseille est née dans les quartiers nord.
00:05:34 Là, c'est un quart d'Icty qui n'est pas dans les quartiers nord.
00:05:36 Maintenant, Marseille, il faut comprendre, c'est deux fois et demi la superficie de Paris.
00:05:41 Et donc, il faut couvrir tout ça.
00:05:43 Et effectivement, les dealers ont atteint dans certains endroits leur plafond de verre.
00:05:50 Ils peuvent plus se développer.
00:05:51 Donc, ils vont faire de la prospective ailleurs.
00:05:53 Il y a de la demande aussi.
00:05:54 Et effectivement, on pilonne aussi des points de deal.
00:05:56 Et donc, ils savent qu'ils sont sous le coup de la police.
00:06:00 Et donc, du coup, ils cherchent d'autres endroits, des nouveaux endroits pour monter leurs officines.
00:06:04 Et ce qui est terrible, Sabrina Medjeba, c'est qu'on se dit qu'on est impuissant, que tout le monde est impuissant.
00:06:08 Finalement, l'habitant disait, le réseau est en train de s'installer sous nos fenêtres sans que l'État ne bouge.
00:06:12 Effectivement, impuissant parce que l'État n'est pas du tout en mesure d'endiguer ces points de deal
00:06:18 qui génèrent des dizaines de milliers d'euros.
00:06:19 Mais ils sont encore moins capables d'endiguer cette nouvelle logique, cette nouvelle modalité opératoire
00:06:26 qui est une logique de vendetta et non plus simplement une logique de guerre de territoire.
00:06:31 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, en plus de la banalisation des recrutés par justement les boss, les chefs de gang,
00:06:40 on assiste aujourd'hui à cette volonté de ne pas tuer pour tuer, mais tuer pour faire peur
00:06:45 par rapport à ce que pourraient déclencher comme réaction les gangs craints ou en tout cas qu'ils combattent.
00:06:55 Donc si vous voulez, aujourd'hui, face à cela, que peut faire l'État ?
00:06:59 Je veux dire, c'est encore une fois les mots de la procureure de la République de Marseille, Dominique Lorenz,
00:07:05 qui expliquait très clairement, nous n'avons pas les moyens de nos enjeux. C'est très clair.
00:07:10 Louis Dragnel, on n'a pas les moyens de nos enjeux ?
00:07:12 Moi ce qui me frappe le plus, depuis qu'on en parle, c'est que les langues se délient de plus en plus
00:07:20 chez les policiers de terrain. Les appels qu'on passait avant l'été, ils y croyaient, ils se disaient "on va y arriver"
00:07:26 et là globalement, je ne devrais pas le dire, mais moi j'ai eu beaucoup de policiers de terrain
00:07:31 qui travaillaient vraiment dans les stubs, dans des quartiers difficiles, et ils nous expliquent qu'ils ne baissent pas les bras pour autant,
00:07:38 mais qu'on n'y arrivera pas.
00:07:39 Parce qu'il y a trop de drogue carré ?
00:07:40 Parce qu'il y a une masse extrêmement importante, et ensuite s'agissant des moyens, parce que vous venez de le souligner,
00:07:45 de le pointer du doigt, ils expliquent qu'en fait la procédure administrative est extrêmement lourde.
00:07:50 Je sais qu'on le dit à chaque fois, mais si vous voulez, quand vous allez récupérer, faire des saisies,
00:07:54 et qu'en fait, dès que vous saisissez 200 grammes de cannabis, vous en avez pour 2 heures ou 3 heures de procédure administrative,
00:08:01 parfois les policiers disent "non mais moi ça ne m'intéresse pas", enfin limite gardez-les, ou ils les jettent, ils les balancent.
00:08:07 Non mais c'est la réalité du quotidien, parce qu'en fait, ils se font passer à ce poids administratif qui est énorme.
00:08:13 Et en plus de ça, ils voient le décalage qu'il y a entre la réalité qu'ils vivent au quotidien, les déclarations politiques des uns et des autres,
00:08:21 et ça ne touche pas que le gouvernement, c'est-à-dire qu'il y a à la fois aussi le gouvernement, on va répondre,
00:08:26 et puis il y a aussi des gens dans des partis politiques qui disent "moi j'ai la solution clé en main, c'est la dépénalisation",
00:08:32 alors ça c'est des rendings, et il y a aussi des gens qui disent "mais attendez, moi si vous m'élisez, je peux vous dire en deux semaines c'est éradiqué".
00:08:39 - C'est qui ? Marine Le Pen ça ? - Non, chacun comprendra ce qu'il veut.
00:08:43 Non mais les solutions miracles un peu faciles, globalement, touchent tous les partis politiques,
00:08:49 alors après chacun pense ce qu'il veut tout ça, mais je pense qu'il faut aussi...
00:08:54 Il n'y a pas uniquement la question... Oui on fait face à une masse extrêmement importante avec de l'argent,
00:08:59 c'est quasiment une guerre face à un État, on le dit régulièrement, qui n'a pas de visage et qu'on n'arrive pas à saisir,
00:09:05 mais il y a aussi le quotidien du travail des policiers, et ça s'est très bien illustré dans le film "Bac Nord",
00:09:11 et je trouve, moi à écouter le témoignage des policiers que je connais, que le phénomène s'est aggravé.
00:09:16 Vous avez des préfets qui disent "voilà, on va faire des énormes opérations, il y a toutes les caméras de télévision, on est tous présents",
00:09:22 et puis là tous les policiers sont là pour... pas jouer les acteurs, mais de fait ils sont un peu acteurs du film qu'il faut vendre.
00:09:28 Ils sont obligés de faire leur hiérarchie.
00:09:29 Et puis le lendemain, il n'y a plus de caméras de télévision et retour à la réalité, elle est un peu dure.
00:09:33 Eric Revelle, là on est... Moi tous les jours on parle de ce sujet, mais moi je n'abdiquerai pas,
00:09:38 parce qu'en fait il n'y a aucune raison de ne pas s'émouvoir de la mort de cette jeune femme,
00:09:41 du piège dans lequel sont tombés tous les habitants de ces quartiers, parce que pour eux c'est invivable, c'est juste invivable.
00:09:47 C'est leur but.
00:09:48 Mais moi je voulais poser une question à Jean-Christophe Couy, parce que je ne suis pas du tout un expert,
00:09:51 mais moi j'ai le sentiment qu'on assiste à une sorte de far west criminel dont les racailles deviennent les héros,
00:09:56 avec ces jeunes, Kalachnikov en main, qui rafalent tout et n'importe quoi,
00:10:00 ce ne sont pas des professionnels, qui sont dans une sorte de jeu vidéo.
00:10:04 Est-ce que vous sentez Jean-Christophe Couy, sur le terrain, qu'on a basculé de, je ne vais pas dire des professionnels de la drogue et du crime,
00:10:11 à des espèces de petits voyous, de petites racailles qui en fait rafalent dans tous les coins, pour se faire plaisir presque.
00:10:18 Ils sont payés ou pas ?
00:10:19 Oui, bien sûr, ils sont payés, ils sont salariés, c'est une entreprise, ça marche comme ça,
00:10:24 il y a des managers, des perspectives, etc.
00:10:28 Enfin, je veux dire, ils ont complètement compris ce que c'était que le marché.
00:10:33 Non, non, mais effectivement, nous la détresse et on le voit bien, c'est tous ces jeunes.
00:10:36 D'ailleurs, on l'a vu dans les émeutes, qu'est-ce qui a brûlé ?
00:10:39 Les écoles, les centres sociaux, les médiathèques, en fait tout ce qui peut permettre d'échapper justement à la loi du quartier,
00:10:47 de s'émanciper de ces dealers et de pouvoir réussir dans la vie.
00:10:50 Donc en fait, on voit bien qu'ils veulent les garder pour eux, c'est des humans, c'est des futurs soldats.
00:10:55 Les gamins, ils sont mis dans un environnement et quand vous grandissez dans votre environnement,
00:11:00 effectivement, votre psyché que vous développez, elle est déjà, j'allais dire, reconditionnée et vous êtes en pilotage automatique.
00:11:06 Donc les gamins, c'est ce que je dis, dans pas longtemps, on aura des seigneurs de guerre comme en Afrique,
00:11:10 comme on a eu même en Asie.
00:11:12 On va mettre les gamins, on va leur donner des kalachnikovs et c'est eux qui vont faire les bases d'œuvre.
00:11:15 Et qu'est-ce que vous voulez faire, vous, dans une démocratie, effectivement, parce que vous avez la loi.
00:11:19 Mais en fait, il faut respecter les droits de l'homme, etc.
00:11:23 Et on ne peut pas considérer que ce sont des ennemis, ce sont des citoyens qu'on doit ramener sur le bon chemin.
00:11:28 Et donc, c'est du travail de fond.
00:11:29 On a parlé beaucoup des policiers. J'aimerais qu'on regarde juste ce reportage en immersion à Nice avec la CRS 8.
00:11:34 C'est la fameuse compagnie de CRS qu'on envoie, c'est un peu les pompiers de la police.
00:11:38 Parce que là aussi, à Nice, pourtant, vit ce qu'on dit, assez contrasté, mais aussi bourgeoise.
00:11:44 Une nouvelle fusillade a éclaté, faisant deux blessés.
00:11:47 Reportage Franck Triviaux, Sarah Fenzari, Adrien Spiteri.
00:11:51 Après Limoges, Nîmes et Marseille, les policiers de la CRS 8 prennent leur quartier au moulin à Nice.
00:11:58 Avec ces coups de feu de nouveau qui ont été tirés, nous ont amené à déployer la CRS 8,
00:12:06 qui depuis qu'elle est là, d'ailleurs, n'a pas manqué de procéder à quelques interpellations.
00:12:10 Et à peine arrivés sur place...
00:12:13 C'est quoi ça ?
00:12:14 C'est de la résine, résine de cannabis.
00:12:16 Depuis le début de l'année, les arrestations liées au trafic de stupéfiants se multiplient dans la ville.
00:12:22 Cette présence policière rassure les habitants de ce quartier sensible.
00:12:26 Moi, j'ai quatre enfants, j'ai peur de laisser sortir les enfants pour éviter tout ça.
00:12:32 Alors, je crois à la police, elle doit faire son boulot comme il le faut.
00:12:36 On a marre, tous les jours, les cris, les tirs.
00:12:42 J'aime bien, chaque fois quand... Bonjour, monsieur. Bonjour, monsieur le président.
00:12:47 Une présence qui ne résout pas tous les problèmes.
00:12:50 D'après le maire de la ville, une justice forte doit être appliquée.
00:12:54 La démonstration a été faite, il ne faut pas relâcher.
00:12:56 24 heures. Donc, je me réjouis que le ministre de l'Intérieur ait répondu à la demande du préfet
00:13:01 et à la nôtre pour nous mobiliser en moins de 24 heures après le dernier incident qui s'est déroulé.
00:13:07 Vendredi dernier, deux personnes ont été blessées par balle lors d'un échange de coups de feu
00:13:12 en plein après-midi dans le quartier des Moulins. Deux hommes ont été interpellés.
00:13:17 C'est exactement ce que je disais tout à l'heure. La petite dame qui dit "Coucou, les policiers, on est heureux que vous soyez là".
00:13:21 Ils veulent des policiers, les habitants de ce quartier. Ils les souhaitent.
00:13:24 La CRS 8, en rigolant, c'est l'agence Tourisque.
00:13:28 C'est une vieille série des années 90. Quand tout était perdu, on envoyait l'agence Tourisque.
00:13:34 C'est un peu ça. La dernière chance au dernier moment.
00:13:37 Je vois que vous connaissez vos classiques. Vous n'êtes plus que Mister T.
00:13:40 En fait, effectivement, c'est un côté psychologique. Vous envoyez la CRS 8.
00:13:46 On l'annonce. C'est aussi un effet de communication en disant "Attention, on envoie l'élite des CRS".
00:13:52 Ça fait un peu d'ombre à mes autres collègues CRS parce qu'ils font exactement les mêmes missions, mais on en parle moins.
00:13:57 C'est un effet dissuasif, c'est ça ?
00:14:00 Dissuasif sur le coup, mais en fait, déjà, ils arrivent souvent après la bataille, les pauvres, parce qu'ils sont quand même en région parisienne.
00:14:06 Il y a quand même Paris, Marseille, on ne les parachute pas. Ils partent avec leur véhicule.
00:14:10 Et quand ils arrivent, effectivement, ils font des patrouilles et on voit bien, on le sait depuis des années.
00:14:15 D'ailleurs, ça fait 20 ans qu'on faisait ça. Les CRS étaient employés à faire des rondes et des patrouilles dans des quartiers sensibles.
00:14:21 Et effectivement, la présence policière, il y a même des études au Canada qui le disent, ça réduit la criminalité.
00:14:27 Parce que justement, on est vraiment dans la prévention et cette prévention, cette présence policière est dissuasive.
00:14:34 Et donc, c'est primordial.
00:14:38 Donc là, maintenant, on verra bien ce que ça va donner après.
00:14:40 Il y a des effectifs qui sont envoyés. Là, j'ai vu le ministre a fait une déclaration.
00:14:44 Il envoie en renfort 30 policiers sur Nice, 10 sur Cannes, parce que vraiment, c'est ce qu'on demande.
00:14:50 On l'a obtenu. Unité LGP Police a demandé ces renforts et on l'a obtenu.
00:14:54 Après, voilà, la CRS, c'est bien. Ils n'ont pas vocation à rester parce que ce n'est pas leur métier.
00:14:58 Et donc après, il faut occuper le terrain et y rester.
00:15:01 Et on a fermé les quartiers.
00:15:03 Alors justement, j'avais une question à vous poser, Jean-Christophe Kouvi.
00:15:08 Après les attentats de Paris, l'opération Sentinelle a été déclenchée.
00:15:12 Et donc, il y a eu un changement du mode opératoire, de la manière avec laquelle on employait une partie de l'armée française
00:15:17 sur le territoire français pour sécuriser les écoles et synagogues et puis patrouiller dans les rues, globalement, des grandes villes.
00:15:23 On a l'impression que progressivement, il y a un schéma aussi qui est en train d'être déployé, sans dire son nom.
00:15:29 Vous parliez justement du fait que les CRS, le problème, c'est qu'elle reste peu de temps.
00:15:34 Eh bien, à Marseille, ça fait un an et demi qu'il y a deux CRS à demeure.
00:15:37 À Nîmes, il y a une CRS...
00:15:38 Ça n'arrête pas les fusillades ?
00:15:40 Oui, mais il y a une CRS qui va être maintenue à demeure jusqu'à Noël.
00:15:45 Et est-ce que la solution, et ce qui est en train de se passer,
00:15:48 c'est une nouvelle configuration, une nouvelle organisation de la sécurité en France,
00:15:52 où dans toutes les grandes villes, où dans toutes les villes essentielles, il y aura des compagnies de CRS à demeure ?
00:15:56 Moi, je trouve globalement que ça devient indispensable et nécessaire.
00:15:59 Ce n'était pas du tout ce que je pensais il y a deux ans,
00:16:01 parce que pour moi, l'emploi des CRS et des escadrons de gendarmes mobiles, ce n'est pas ça.
00:16:04 Ils sont là pour bouger.
00:16:06 Mais est-ce que ce n'est pas ça la solution, Jean-Christophe ?
00:16:08 A nous en a mot, Jean-Christophe.
00:16:09 Pour moi, ce n'est pas forcément la solution, parce que les CRS, c'est une réserve nationale de fonctionnaires
00:16:13 et à la vocation à bouger.
00:16:15 Et justement, c'est là où c'est bien, on peut les envoyer, les projeter très rapidement.
00:16:18 Si on ne les met que à demeure, du coup, autant les mettre dans les commissariats.
00:16:22 Comme ça, au moins, c'est réglé, on a des policiers de terrain qui connaissent, etc.
00:16:25 Donc, ce n'est pas vraiment la vocation.
00:16:27 Après, on sait bien qu'il y a des affaires de communication.
00:16:30 On crée des CRS. Il y en a une qui va être créée au mois de novembre, à l'image de la CRS 8,
00:16:35 pour les projeter dans la région tout de suite.
00:16:37 Et si à l'Institut pour l'Investigation ?
00:16:38 On verra bien.
00:16:39 Et à Marseille, par exemple, c'est déjà le cas, Jean-Christophe.
00:16:41 Bon, Sabrina, un petit mot ?
00:16:43 Moi, je trouve ça absolument lunaire, simplement parce qu'on sait très bien
00:16:47 que de toute façon, ce ne sont que des effets d'annonce.
00:16:50 Et que lorsqu'il y a eu le décès du jeune Fahed de 10 ans et la commémoration familiale qui s'en est suivie,
00:16:56 la CRS 8 était présente.
00:16:58 Ça n'a pas empêché le dealer de continuer son travail et d'appeler lorsqu'il a vu la police arriver.
00:17:04 Donc, pour moi, ils ont gagné la bataille territoriale.
00:17:07 Ils ont réussi leurs objectifs, c'est-à-dire annihiler le territoire de toutes les fonctions de l'État.
00:17:12 Y compris des habitants.
00:17:13 Parce que cette femme qui s'est fait tuer hier, l'immeuble a été criblé de 23 douilles de kalachnikov.
00:17:19 Donc c'est bien la preuve qu'on peut déployer tout ce que l'on veut en dispositif.
00:17:23 Cela ne servira à rien à moins de stratégie.
00:17:26 Non, mais parce que...
00:17:27 On n'a pas de solution.
00:17:28 La doctrine sociale de ces quartiers, c'est la violence.
00:17:32 Et la violence pour eux, c'est une preuve de réussite et c'est une preuve de confiance.
00:17:36 Et nous, en France, notre République, elle est empêtrée dans sa tétanie, dans son hébétude et dans son empêchement.
00:17:43 Si on n'arrive pas à comprendre qu'il va falloir se soutiller autrement et réfléchir à comment endiguer cette violence
00:17:50 qui perturbe le quotidien de tous les Français qui habitent ces quartiers, on ne s'en sortira jamais.
00:17:54 Je suis d'accord avec vous.
00:17:55 Vous êtes en colère ?
00:17:57 Oui, je suis très en colère.
00:17:58 Je suis très en colère.
00:17:59 Vous savez pourquoi, Laurence ?
00:18:00 Parce que moi, j'ai grandi dans ces quartiers.
00:18:02 Pas à Marseille, mais ailleurs.
00:18:04 Et j'ai vu, en fait, toute l'évolution de ces quartiers et de la violence qui s'y est instillée, si vous voulez.
00:18:11 J'ai analysé la professionnalisation de ces délinquants à partir des années 90, avec l'avènement des Grands Frères,
00:18:18 l'avènement du retour de guerre de la Bosnie-Herzégovine, etc.
00:18:22 Comment est-ce que les politiques publiques ont favorisé aussi cette délégation-là de Grands Frères
00:18:27 au nom de la représentativité ethnique dans les associations, etc.
00:18:31 Et j'ai vu comment est-ce que ces jeunes ont été initiés dès 12, 13, 14 ans à voler un scooter, à voler dans les magasins,
00:18:39 à défier les adultes, à défier les professeurs, etc.
00:18:41 pour ensuite en faire des nouveaux guerriers qui ferreront le fameux capital guerrier qui amène la guerre des territoires.
00:18:49 Sauf qu'aujourd'hui, ce n'est plus simplement...
00:18:50 Ceux qui règnent sur les quartiers.
00:18:51 Aujourd'hui, malheureusement, ce n'est plus simplement, c'est ce que je disais tout à l'heure
00:18:54 lorsque je parlais de changement de modalité opératoire, ce ne sont plus simplement des guerres de territoire.
00:18:58 Aujourd'hui, nous sommes dans une logique de vendetta, c'est-à-dire qu'on ne tue plus pour venger l'un des siens.
00:19:03 Je parle du clan parce que c'est toujours une organisation clannique qui fait partie du gang.
00:19:07 On tire pour faire peur et on tue pour faire peur.
00:19:11 Ce qui revient un peu à la vendetta.
00:19:13 Constat implacable de Sabrina Medjeï.
00:19:16 Oui, c'est exactement la bien résumée, d'autant plus que moi je la connais bien.
00:19:19 C'est vrai qu'elle a vécu dans ces quartiers.
00:19:20 Donc qui de mieux pour en parler qu'une personne qui a vécu dans des quartiers
00:19:24 et qui sait que la violence, c'est un moyen d'expression.
00:19:27 C'est leur moyen d'expression, ils vivent dedans.
00:19:29 Et les policiers, nous on nage dans la violence, on est confrontés à cette violence au quotidien.
00:19:33 On la connaît, on la tutoie.
00:19:35 Et effectivement, on a nos intellectuels qui nous disent "oui mais voilà, il faut prendre de la hauteur".
00:19:39 Mais en fait, ils sont assez binaires.
00:19:41 Non mais c'est très très binaire.
00:19:43 Vous avez raison, on va en déconnecter, on va regarder un autre exemple.
00:19:45 C'est vraiment similaire parce que les deux cerveaux ne marchent pas trop.
00:19:47 Mais effectivement, nous on vit là-dedans et on connaît les codes.
00:19:50 En fait, ce n'est pas les codes forcément qui plaisent aux intellectuels.
00:19:54 Mais je veux dire, il faut toujours être plus fort que les gens qui font pas.
00:19:58 Et vous êtes confronté à ça en service ? Mais hors service aussi.
00:20:00 Là, je veux juste qu'on regarde cette chronique de la violence ordinaire à Bretigny-sur-Orge.
00:20:04 Un agent administratif de la police en civil qui faisait ses courses au supermarché,
00:20:09 qui a tenté de faire une remarque à deux jeunes qui roulaient trop vite à scooter.
00:20:12 Regardez le résultat, récite Charles Bagel, Laurent Seller et Tony Guitareau.
00:20:22 Samedi dernier, en fin d'après-midi à Bretigny-sur-Orge, en Essonne,
00:20:26 un homme qui faisait ses courses avec son épouse a été violemment agressé devant ce centre commercial.
00:20:31 L'homme a fait une remarque à deux individus qui roulaient dangereusement à bord d'un scooter
00:20:36 et a été roué de coups.
00:20:38 Les suspects, deux jeunes hommes.
00:20:40 C'est un jeune de 17 ans, bientôt majeur je crois,
00:20:45 qui a été interpellé peu de temps après au niveau de son domicile.
00:20:51 On est sur un jeune qui était connu déjà des services de police.
00:20:55 Et puis pour le second, on serait sur un jeune également qui était militaire dans le département de la Moselle.
00:21:03 Et c'est justement là où il s'est rendu au commissariat le dimanche soir.
00:21:07 Pour les clients de ce centre commercial, c'est l'incompréhension.
00:21:17 On ne sait jamais ce qu'on va tomber.
00:21:19 Tu vas sortir un flingue ou n'importe quoi.
00:21:21 C'est la société d'aujourd'hui.
00:21:23 Agresser des gens comme ça gratuitement, oui, c'est toujours choquant.
00:21:26 Quand on leur sort la vérité, les gens les agressent.
00:21:29 Dans ces temps-là, on ne peut plus rien dire à qui que ce soit.
00:21:32 C'est dommage. Franchement, je suis vraiment triste pour la personne.
00:21:35 L'homme victime de ces coups souffre de douleurs au visage et aux côtes.
00:21:38 Il lui a été délivré une incapacité totale de travail pendant 15 jours.
00:21:43 Avec un mineur de 17 ans connu des services de police pour violences réglées et un militaire.
00:21:49 Tu n'as plus rien à te dire.
00:21:51 Je ne mets pas en doute la parole du policier qui en parle.
00:21:55 Ça me surprend énormément qu'un militaire puisse faire ça.
00:22:00 Plus que quelqu'un qui sert sous les drapeaux.
00:22:02 Sarbourg, pas Strasbourg.
00:22:04 Je vois très bien qu'il y a un régiment.
00:22:06 Là, c'est pareil. On est dans la France Orange Mécanique.
00:22:10 Le père du famille qui sort du supermarché et qui dit "vous roulez trop vite à scooter".
00:22:14 Il se retrouve avec je ne sais combien de jours d'ITD.
00:22:18 Plus de 8 jours.
00:22:20 Mais ce qui est terrible, c'est que maintenant, vous ne pouvez plus faire de réflexion.
00:22:24 Parce que d'un seul coup, vous ne savez pas ce qui va se passer derrière.
00:22:26 Mais à une époque, encore une fois, il y a 20 ans, 30 ans de ça.
00:22:30 Dans les villages, ça ne se passait pas comme ça.
00:22:33 J'ai vu une personne qui disait qu'elle fait honte à la communauté africaine.
00:22:37 Mais en Afrique, je peux vous dire, d'ailleurs, le proverbe africain,
00:22:40 c'est quand vous faites des enfants, il n'appartient pas au couple, il appartient au village.
00:22:43 Ça veut dire qu'en fait, c'est tout le village qui fait la loi.
00:22:46 Et c'est des gamins comme ça, je peux vous dire que dans un village,
00:22:48 les anciens, ils arrivent et deviennent des baphologues.
00:22:50 Et ce n'est pas les gamins qui vont faire la loi.
00:22:52 Sauf que là, tout s'est renversé.
00:22:54 Et donc, du coup, c'est ces jeunes-là qui ont compris la faiblesse de notre pays.
00:22:58 On est accueillant, on ne dit rien, on dit juste "attention, vous êtes dangereux".
00:23:02 Et d'un seul coup, ils savent qu'ils font peur.
00:23:04 Et ils en profitent et c'est ça le problème.
00:23:07 Et aujourd'hui, on ne peut plus rien dire parce que, alors moi, ça m'arrive des fois,
00:23:10 même je suis avec mes enfants, etc. Je vois des choses et on a envie d'intervenir,
00:23:13 on a envie de le dire. Et puis après, on mesure.
00:23:15 On se dit "oui, mais là, je vais peut-être prendre des risques, non pas pour moi,
00:23:17 mais peut-être aussi pour ma famille".
00:23:18 Donc après, on est en train, petit à petit, de museler aussi les policiers.
00:23:21 Et maintenant, les policiers dans la rue...
00:23:23 - C'est terrible ça.
00:23:24 - Mais oui, c'est terrible.
00:23:25 - Ça veut dire que vous, plus que quiconque, pouvez intervenir en civil,
00:23:27 dès que vous voyez une situation.
00:23:28 Et même le message que ça envoie...
00:23:30 - Mais vous êtes avec votre femme et vos enfants, vous faites votre tour,
00:23:32 vous vous imaginez.
00:23:33 Et vous partez en plugie là, et vous finissez à l'hôpital
00:23:36 avec des points de suture, des traumas crâniens.
00:23:38 Et après, vous allez vous dire "mais tout ça, pourquoi ?"
00:23:41 Pour des gamins qui vont être convoqués...
00:23:43 Alors il y en a un, je crois, qui est déjà connu des services,
00:23:47 mais à la fin, il y a un mineur qui va être convoqué dans six mois.
00:23:50 Dans six mois, il sera passé peut-être autre chose,
00:23:52 parce qu'il a été défavorablement connu des services, et ainsi de suite.
00:23:55 Et donc, il trouve que la justice, encore une fois, n'intervient pas rapidement.
00:24:00 - Allez, on fait une petite pause.
00:24:01 Vous restez avec nous, Jean-Christophe Coville.
00:24:02 On reparlera de ces enjeux de sécurité.
00:24:04 On parlera aussi du prix des carburants.
00:24:05 À qui la faute ?
00:24:06 Qui fait en sorte que les carburants ne baissent pas ?
00:24:09 Ce qui étrangle les consommateurs et les autonomes.
00:24:11 On en débat dans un instant dans Punchline.
00:24:13 Sur CNews, à tout de suite.
00:24:14 17h30, bienvenue si vous ne rejoignez pas l'instant sur CNews.
00:24:20 Tout de suite, le rappel des titres de l'actuel été avec Simon Guilain.
00:24:23 (Générique)
00:24:39 - Alors, merci Simon, mais je crois qu'on a un petit problème de micro.
00:24:43 Alors, soit vous venez vous asseoir sur le plateau pour faire la fin du rappel des titres, soit...
00:24:47 - Mais venez avec nous !
00:24:48 - Allez, venez !
00:24:49 - Mais venez !
00:24:50 - Pour vous achauffer la place.
00:24:51 - Il a son micro, mais le micro ne marche pas.
00:24:53 Allez, on termine le rappel des titres avec vous.
00:24:55 - On va parler de la police, vous n'risquez rien.
00:24:56 - Allez-y.
00:24:57 - Alors, j'en étais, on va parler de Marseille.
00:24:59 5 000 policiers et gendarmes mobilisés pour la visite du Pape François à Marseille.
00:25:03 Ce matin, Gérald Darmanin a participé à une réunion sur les mesures de sécurité prévues lors de cette visite, justement, du souverain pontife dans la cité phocéenne.
00:25:10 Le Pape François célébrera une messe au stade Vélodrome le 23 septembre prochain.
00:25:15 Et puis le barème de l'impôt sur le revenu va être rehaussé de 4,8% l'an prochain, une annonce faite par le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
00:25:23 L'objectif est de ne pas pénaliser les Français qui ont bénéficié d'augmentation salariale pour amortir le choc de l'inflation.
00:25:29 - Merci beaucoup, Simon. Bravo pour la réaction en direct. Voilà, ce sont les joies du direct. Merci beaucoup pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:25:38 On a été rejoint par Marc Twaty. Bonsoir Marc.
00:25:40 - Bonsoir Laurence.
00:25:41 - Ravie de vous accueillir, économiste, auteur de "Reset 2", bienvenue dans le monde d'après.
00:25:43 On va parler des carburants dans un instant, parce qu'il y a un vrai sujet, les carburants.
00:25:47 Il n'y a pas un d'entre nous qui est allé faire le plein et qui ne s'en est rendu compte.
00:25:50 J'aimerais juste qu'on revienne sur la situation des policiers.
00:25:53 Vous avez appris pendant la Cooper Pub, Jean-Christophe Couville, le souci d'un corps d'un de vos amis policiers.
00:25:58 - Oui, un collègue de la PS20 qui vient de mettre fin à ses jours pendant son travail.
00:26:04 Encore une fois, un de plus, j'allais dire, un de trop.
00:26:06 - Un de trop, évidemment.
00:26:07 - Malheureusement, chaque année, on a toujours ce compteur de la honte, je trouve.
00:26:12 Et ça dénote quand même un mal-être dans notre corps.
00:26:15 Et ce n'est pas faute, justement, d'attirer l'attention sur les conditions de travail des policiers.
00:26:21 Et là, on va vers les choses olympiques et à mon avis, malheureusement, la pression fait augmenter.
00:26:26 - J'aimerais aussi vous faire entendre le témoignage d'un policier municipal de Montpellier
00:26:29 qui a été blessé ce week-end dans un contrôle routier.
00:26:32 Encore un refus de tempérer, malheureusement.
00:26:35 - Il a été blessé avec 45 jours d'ITT, fracture du tibial, luxation de l'épaule.
00:26:40 Il témoigne et il fait part de ses doutes, en fait.
00:26:43 Ce que vous nous disiez tout à l'heure, est-ce que j'interviens ?
00:26:46 Et là, il dit, voilà, mon avenir, est-ce que je vais continuer ce métier ?
00:26:50 Peut-être que je pense à ma famille.
00:26:51 Écoutez ces mots vraiment importants.
00:26:54 - Je suis un policier militaire, j'ai été dans les pompiers de Paris.
00:26:57 J'aime ce métier plus que tout, c'est une vraie vocation, mais pas au point de perdre ma vie.
00:27:03 J'aime plus ma famille, j'aime plus ma femme et mes enfants comme métier.
00:27:06 Donc, au jour d'aujourd'hui, je ne me remets pas en cause l'idée de revenir travailler,
00:27:11 mais ça nous met quand même un coup psychologiquement, surtout quand on passe à sa femme et ses enfants.
00:27:16 - Il y a des vraies questions.
00:27:19 Si on rajoute la difficulté sur le terrain, le malaise dans la police,
00:27:23 on se dit, mais est-ce qu'ils vont tenir le coup ?
00:27:26 - À un moment donné, vous savez, on fait tous un bilan,
00:27:28 on regarde le risque qu'on prend par rapport aux gains qu'on a,
00:27:31 on se dit, pourquoi je travaille ?
00:27:33 En fait, pour comprendre le métier du policier, il faut relire le mythe de Sisyphe.
00:27:38 C'est Camus d'ailleurs qui avait écrit justement sur le mythe de Sisyphe.
00:27:41 C'est-à-dire que tous les jours, Sisyphe a été puni par Hadès,
00:27:44 et il doit pousser un énorme rocher, monter une colline,
00:27:47 et une fois qu'il arrive en haut, il pousse le rocher de la falaise,
00:27:50 et tous les matins, il reprend ce rocher et le repousse.
00:27:52 En fait, c'est ça.
00:27:53 C'est-à-dire que tous les jours, vous travaillez, vous ne voyez jamais la fin,
00:27:56 parce que vous avez des résultats, mais dès que vous avez fini une affaire,
00:27:59 il y a une autre qui arrive, et ainsi de suite.
00:28:01 Et donc du coup, des fois, vous vous demandez pourquoi je fais ça ?
00:28:03 Quel est mon but ? Je n'ai pas l'impression que ça s'arrange.
00:28:06 Le sens du métier, et on le voit d'ailleurs tous les jours,
00:28:09 on travaille, je peux vous dire que les collègues, même à Marseille,
00:28:12 ceux qui travaillent à la crime, à la criminelle,
00:28:14 quand vous avez tous les jours un décès, c'est des enquêtes de terrain,
00:28:17 c'est la police scientifique qui est sur place,
00:28:20 c'est traiter tous les dossiers, les auditions, etc.
00:28:22 Et tous les jours, ça repart, et vous dites, mais en fait,
00:28:24 les choses ne s'arrangent pas, on a des discours, on a des postures,
00:28:28 et en fait, nous, derrière, on refait le travail tous les matins,
00:28:30 on se lève et tous les matins, on refait.
00:28:32 Hommage à ces policiers, quelqu'un veut rajouter quelque chose ?
00:28:35 Oui, ce sont les derniers remparts, ma chère Laurence,
00:28:38 avant le prochain point de bascule, parce qu'il y aura un autre prochain point de bascule,
00:28:42 et c'est notre rempart face à cette médélisation du tissu social dans ces quartiers
00:28:49 où la police ne pénètre plus, elle n'y pénètre plus parce que c'est une volonté
00:28:53 de la part de ces chefs de gang de ne plus la laisser entrer
00:28:57 et protéger les concitoyens, nos concitoyens les plus vulnérables
00:29:00 qui se font tirer dessus, par exemple, comme cette jeune femme d'hier.
00:29:03 Ou ces policiers qui se font enrouler dessus.
00:29:05 Et Marc Twaty, Sabrina nous disait qu'elle a grandi dans ces quartiers,
00:29:08 qu'elle a vu le basculement, je sais, c'est pour ça que je fais le parallèle,
00:29:11 elle a vu le basculement de ces quartiers, dans lesquels on s'en sortait,
00:29:14 et puis à un moment, c'était terminé.
00:29:16 Non mais vous savez, le problème, c'est qu'il y a toujours eu des tensions,
00:29:18 mais il y avait un respect, moi je pense que ça commence depuis l'école,
00:29:21 il y avait un respect des professeurs, et également des parents,
00:29:24 c'est-à-dire que quand les enfants faisaient des bêtises,
00:29:26 les parents venaient engueuler les enfants.
00:29:28 Maintenant c'est l'inverse, les parents viennent engueuler les professeurs.
00:29:30 Voir les menacer, les taper.
00:29:32 Voir les menacer, évidemment. Donc là il y a un problème de respect.
00:29:34 Après vis-à-vis, effectivement, des forces de l'ordre, clairement,
00:29:37 où il y a plus ce respect-là, et c'est clair qu'on voit bien,
00:29:40 il y a un problème de motivation, et puis surtout de risque.
00:29:43 C'est le couple rendement-risque, c'est-à-dire que les salaires
00:29:46 ne sont pas très élevés dans la police, j'imagine, ça dépend à quel niveau,
00:29:49 mais le risque est énorme pour sa propre vie.
00:29:52 C'est ça qui également est très dangereux.
00:29:54 Je me souviens qu'à mon époque, à côté d'Orly, il y avait une cité
00:29:57 où on n'entrait pas, le parquet de certaines heures,
00:29:59 donc ça existait déjà plus ou moins,
00:30:01 mais là c'est en train de se généraliser complètement.
00:30:03 C'est ça qui devient inquiétant, et plus profondément de ça,
00:30:06 moi je pense que, parce qu'avant justement c'était limité
00:30:09 dans certaines cités un peu dangereuses, en banlieue parisienne,
00:30:12 maintenant c'est dans toute la France, dans les petits villages,
00:30:15 ça existe aussi, et donc c'est ça qui devient dangereux,
00:30:18 c'est que c'est complètement généralisé, donc il y a un risque, je pense,
00:30:21 social et sociétal, c'est-à-dire que si on n'a pas confiance,
00:30:24 si on ne se sent pas en sécurité finalement dans ces rues,
00:30:26 qu'est-ce qui va nous rester ?
00:30:27 Donc on va moins sortir, évidemment on va consommer par Internet,
00:30:31 on va faire du télétravail, c'est quand même pas ça la vie.
00:30:33 Donc ça c'est très dangereux, je pense, pour l'avenir de notre société,
00:30:36 et donc ça doit être mis en premier.
00:30:38 Si on veut que nous ayons, je reprends mon rôle d'économiste,
00:30:41 c'est-à-dire qu'on ait une croissance forte, on ait de l'emploi, etc.,
00:30:44 le préalable, c'est une stabilité et une sécurité sociétal.
00:30:50 Si vous n'avez pas ça, on est loin.
00:30:52 On est loin, ça va être très loin.
00:30:54 Un dernier mot Sabrina, après on avance.
00:30:56 Vous savez très bien que ces économies parallèles et ces sociabilités parallèles
00:30:59 sont incompatibles avec la notion de mixité sociale.
00:31:02 C'est le grand malheur.
00:31:04 C'est qu'on peut essayer d'aplanir l'économie, d'amener une énorme croissance,
00:31:09 mais ça ne changera absolument rien au problème que rencontrent les gens dans ces quartiers.
00:31:13 Ils vivent de ça dans la mesure, aujourd'hui, quand on voit les chiffres,
00:31:16 60% des moins de 25 ans, dont les cités HLM, sont au chômage.
00:31:22 60% des jeunes ! C'est des chiffres complètement fous.
00:31:25 Évidemment, à ce moment-là, c'est quoi l'avenir ?
00:31:28 C'est là que je pense, quand je dis que les deux sont liés,
00:31:31 il faut une stabilité sécuritaire pour avoir de la croissance.
00:31:35 Et après, si vous avez de l'emploi, mais du vrai emploi,
00:31:37 pas les emplois de trafic, etc., ça se stabilise.
00:31:40 Mais il faudra un moment taper du poing sur la table et restaurer effectivement...
00:31:44 - Quand est-ce que ce moment interviendra ?
00:31:46 Moi, ce que je trouve terrifiant, c'est que...
00:31:48 - Quel niveau de violence, de mort ?
00:31:50 - En fait, le problème, c'est qu'on s'accoutume, on s'habitue.
00:31:52 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'il y a 10 ans, jamais un policier n'aurait dit ça...
00:31:56 - Jamais un, jamais un !
00:31:59 - C'est des choses qu'on pouvait avoir dans des discussions personnelles avec des policiers,
00:32:04 mais face à une caméra, ce que disait Jean-Christophe Covid tout à l'heure,
00:32:07 et ce qu'on vient d'entendre, c'est quelque chose qui était totalement inaudible.
00:32:10 Et ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, le niveau de violence est tel...
00:32:14 Et puis, il y a une question aussi du soutien politique, du soutien de la hiérarchie,
00:32:17 ça c'est quelque chose de très important,
00:32:19 qui fait que les policiers le disent avec beaucoup plus de simplicité.
00:32:23 - Je profite de la présence de Marc Twaty pour ne pas le féliciter pour le prix des carburants.
00:32:28 - Je ne suis pour rien, ça vous le savez vous !
00:32:31 - Je savais que vous alliez me dire ça.
00:32:32 Mais néanmoins, c'est un coup de massue, cette rentrée.
00:32:35 Vous allez nous expliquer évidemment ce qui se passe, parce qu'on ne comprend pas.
00:32:39 - A qui la faute ? On a envie tous de demander à qui la faute.
00:32:42 On va d'abord regarder le sujet de Maxime Lavandé,
00:32:44 puis vous allez nous expliquer pourquoi on paye aussi cher le plein.
00:32:47 Près de 2 euros le carburant.
00:32:50 Les prix ont grimpé en flèche cet été dans les stations essence.
00:32:53 Face à cette flambée, le gouvernement a convoqué fournisseurs et distributeurs
00:32:57 pour appeler à un effort de solidarité.
00:32:59 Appel entendu, dans un communiqué,
00:33:01 Total Énergie a annoncé le prolongement du plafonnement de ses prix des carburants à 1,99 euro.
00:33:06 Dans la foulée, certains distributeurs ont eux aussi annoncé des opérations à prix coûtant,
00:33:10 notamment les week-ends.
00:33:12 A la pompe, les automobilistes sont plus ou moins séduits.
00:33:15 - Je suis revenu ici parce que c'est moins cher, oui.
00:33:18 Bien sûr, parce que ça nous fait économiser quelques sous.
00:33:20 - Un petit peu le hasard, mais c'est vrai qu'en ce moment, c'est les moins chers.
00:33:24 - C'est les moins chers ?
00:33:25 - C'est les moins chers.
00:33:26 - C'est vrai que j'ai tendance à prendre la roue plus pratique,
00:33:28 plutôt que de choisir une pompe super loin, enfin bref.
00:33:31 Un effort de solidarité salué par Bruno Le Maire,
00:33:35 qui a toutefois réaffirmé qu'il n'y aurait aucune ristourne de la part du gouvernement.
00:33:39 Une position qui divise les automobilistes.
00:33:42 - Pour moi, ils devaient faire quelque chose, parce que je trouve ça un peu injuste.
00:33:47 - Le gouvernement n'est pas là pour subventionner et tout, c'est tout.
00:33:50 - Je pense que ce serait bien de pouvoir continuer à aider les gens,
00:33:54 surtout par les temps qui courent.
00:33:55 - Faire des petits chèques pour rembourser, c'est pas là-dessus que devrait agir l'Etat.
00:34:00 Selon le ministre de l'Economie, le coup de pouce à la pompe du gouvernement
00:34:03 a déjà coûté quelques 8 milliards d'euros en 2022.
00:34:06 Une nouvelle ristourne ferait monter la facture à 12 milliards d'euros.
00:34:10 - Alors à qui la faute Marc Lattie ? A qui on adresse la facture ?
00:34:14 - Il y a plusieurs responsables.
00:34:15 C'est-à-dire que déjà, structurellement, en France, 50 à 60% des prix de l'essence,
00:34:21 ce sont des taxes.
00:34:22 - D'accord. Donc c'est l'Etat ?
00:34:23 - Bah non, c'est pas que l'Etat, mais c'est clair qu'il en bénéficie.
00:34:26 - Bah quand même !
00:34:27 - Donc ça c'est un premier point.
00:34:28 Donc quand on dit qu'on ne peut rien faire,
00:34:30 on peut faire une taxe flottante en fonction des prix du pétrole, etc.
00:34:33 Alors on me dit "oui c'est compliqué, on l'avait ici en 2000, ça ne marchait pas"
00:34:36 parce qu'à l'époque on n'avait pas les moyens informatiques.
00:34:38 - On en a aujourd'hui.
00:34:39 - Donc là on pourrait effectivement faire ça, ça pourrait fonctionner.
00:34:41 - Donc on obéit à cet argument ? Mauvais argument ?
00:34:43 - Non, c'est-à-dire qu'on peut quand même baisser les taxes, ça c'est sûr, on peut les baisser.
00:34:46 Après il faut une volonté politique et derrière, si effectivement vous avez moins de recettes,
00:34:49 il faut aussi moins de dépenses.
00:34:51 Et ça évidemment on ne veut pas toucher.
00:34:52 Donc on a des fiches énormes.
00:34:53 Je ne dis pas que c'est facile mais la solution on la connaît.
00:34:56 C'est un premier point.
00:34:57 Après vous avez un deuxième point qui est quand même très surprenant.
00:34:59 C'est que lorsque les prix du pétrole international baissent,
00:35:03 on voit que les prix à la pompe baissent très faiblement.
00:35:06 Et par contre quand ces prix augmentent, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:35:09 on est à plus de 92 dollars le baril alors qu'on était à 72 dollars il y a deux mois,
00:35:14 alors là ça répercute tout de suite.
00:35:16 - Au hasard.
00:35:17 - Il y a un petit problème.
00:35:18 C'est-à-dire qu'en fait quand on a eu la baisse des prix,
00:35:20 comme beaucoup de distributeurs avaient acheté le pétrole au prix cher,
00:35:24 donc ils l'ont stocké, ils se sont dit "je ne vais pas le vendre avec la baisse des prix,
00:35:27 je vais le vendre au prix auquel j'en étais."
00:35:29 Et inversement aujourd'hui, quand on nous dit "on vous fait des petites ristournes",
00:35:32 je pense qu'il y a une partie du pétrole qui est vendu aujourd'hui,
00:35:34 donc à la pompe, qui était lorsque le baril n'était pas cher,
00:35:37 donc qui a été stocké si vous voulez.
00:35:39 Donc c'est évident que là aussi il y a des marges qui se gonflent un petit peu.
00:35:42 Donc ce qui veut dire que malheureusement le problème c'est que le consommateur
00:35:46 c'est celui qui va payer et le drame c'est qu'à la fin
00:35:49 les prix ont tellement augmenté qu'on va avoir une récession.
00:35:52 Et puis alors dernier point, parce que j'ai entendu il faut des petits coups de pouce etc.
00:35:55 J'ai vérifié avant de venir les prix harmonisés de l'énergie dans les pays européens.
00:36:00 Et c'est assez incroyable parce qu'en France depuis le début 2022,
00:36:03 donc malgré toutes les aides, les prix de l'énergie au sens large,
00:36:06 je veux dire l'électricité, le pétrole et autres, ont augmenté de 20%.
00:36:10 Si vous prenez sur la même période, tenez-vous bien ça va vous surprendre,
00:36:14 en Espagne les prix ont baissé de 10%.
00:36:17 En Belgique les prix ont baissé, je veux dire baissé de 20%.
00:36:21 Il y a eu une forte hausse et puis après ça a baissé.
00:36:23 Vous dites toutes les énergies.
00:36:24 Toutes les énergies, électricité, le gaz etc.
00:36:28 C'est pour prendre un truc global.
00:36:30 Justement nous on a aidé énormément et quand on regarde à la fin,
00:36:34 les prix augmentent plus et même dans certains pays ça baisse.
00:36:37 Mais qu'est-ce qui cloche ?
00:36:39 On a un problème clair.
00:36:40 On fait les Belges par exemple.
00:36:42 Deux taxes, encore une fois les Belges,
00:36:44 même si on prend les prix à la consommation au global,
00:36:47 c'est pareil.
00:36:48 Nous en France ça a augmenté de plus de 11%,
00:36:50 donc en moyenne tout prix confondu,
00:36:51 alors qu'en Belgique seulement de 6,5%.
00:36:54 Pourtant les Belges n'ont pas fait de boucle tarifaire.
00:36:56 Je vous ramènerai un graphique, la prochaine fois vous le verrez.
00:36:58 C'est que, alors on voit au début,
00:37:00 ça monte très fortement en Belgique, c'est vrai qu'il n'y a pas eu d'aide.
00:37:03 Donc au début ils ont morflé sur une certaine expression
00:37:05 et puis là maintenant ça baisse.
00:37:07 Alors que nous c'est vrai que ça a moins augmenté mais ça ne baisse jamais.
00:37:09 Donc ça continue d'augmenter.
00:37:10 Donc finalement, résultat des consommations.
00:37:12 Au bout de deux ans, c'est nous qui payons le plus cher.
00:37:15 Lumineuse explication de Marc Twatier,
00:37:18 auquel je rajouterai juste un petit fait quand même,
00:37:20 c'est que Le Peuple, l'organisation des pays producteurs de pétrole,
00:37:23 ne cerce de maintenir une production très en dessous de la demande.
00:37:28 Ce qui fait que quand vous avez une offre réduite et une demande flotte,
00:37:30 le prix du baril est atteint.
00:37:31 Mais je voudrais faire deux commentaires quand même,
00:37:33 pour prolonger notre débat.
00:37:35 C'est que je trouve quand même que le gouvernement ne manque pas d'air.
00:37:37 Je vais vous expliquer pourquoi.
00:37:38 Dans le sujet, on entendait que le bouclier de Paris First avait coûté 8 milliards d'euros.
00:37:43 Ce que j'aimerais, c'est qu'on nous dise,
00:37:46 depuis la flambée du prix de l'litre d'essence,
00:37:50 combien ça a rapporté en TVA et différentes taxes à l'État.
00:37:53 Et vous verriez que c'est extrêmement bénéfique pour l'État.
00:37:56 Petit problème quand même, Marc le sait,
00:37:58 en 2027, on aura un service de la dette,
00:38:01 c'est-à-dire les AGO qu'on paye quand on est à découvert.
00:38:03 On est à découvert 3 000 milliards d'euros.
00:38:05 Eh bien, il atteindra, ce service de la dette, 75 milliards d'euros,
00:38:09 c'est-à-dire plus que l'impôt sur les sociétés.
00:38:12 - Dès 2024, ça va arriver à 70 milliards.
00:38:15 - Moi, j'avais le chiffre de 2027.
00:38:17 Ça veut dire qu'on va payer, quand on est à découvert, on paye des AGO à sa banque.
00:38:21 Alors, France paiera 75 milliards d'euros en 2025, disons,
00:38:26 et en 2026, pour ne pas contredire Marc,
00:38:29 c'est-à-dire plus que ce que l'État récupère en impôts sur les sociétés.
00:38:32 Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
00:38:33 Et puis, deuxième commentaire que j'aimerais faire aussi,
00:38:35 pour vous dire quand même que ce gouvernement ne manque pas d'air,
00:38:38 comme d'autres d'ailleurs,
00:38:39 c'est qu'en fait, Bruno Le Maire ne dit pas de nouveau bouclier tarifaire.
00:38:43 Bon, on l'a compris, il se fait de la recette.
00:38:45 Mais à qui il délègue l'idée de faire un bouclier tarifaire ?
00:38:49 À une entreprise privée.
00:38:50 - TotalEnergie.
00:38:51 - Parce qu'en fait, quand vous plafonnez à 1,99,
00:38:53 il faudrait savoir combien ça coûte à raffiner.
00:38:55 En fait, vous demandez à l'entreprise privée de mettre en place un bouclier tarifaire
00:38:59 alors que l'État ne peut pas le faire.
00:39:01 Et juste une dernière chose, il ne faut pas laisser vivre...
00:39:03 - Une entreprise qui fait quelques profits quand même.
00:39:05 - Non, mais attendez, justement, justement, justement.
00:39:07 - Allez-y, allez-y, justement.
00:39:08 - Sur les dizaines de milliards d'euros de profits que fait Total,
00:39:11 il les fait à l'exploration, au raffinage,
00:39:14 parce qu'il n'y a pratiquement plus de raffinage en France,
00:39:16 dans des pays en dehors de la France.
00:39:18 En réalité, sur les dizaines de milliards d'euros que Total fait,
00:39:22 la distribution du carburant, c'est 450 millions d'euros.
00:39:28 C'est-à-dire que, en réalité, on laisse dire,
00:39:31 parce que ça profite à tout le monde, c'est plus démasquant,
00:39:35 que en fait, Total fait ses bénéfices gigantesques
00:39:38 sur la vente et la distribution du carburant.
00:39:40 Pas du tout, pas du tout.
00:39:42 - Vous avez fait des brillantes démonstrations, tous les deux.
00:39:44 - Si le jour où Total et l'autre décideront de ne plus distribuer de carburant
00:39:46 dans un pays comme le nôtre, il y aura un problème.
00:39:49 - J'entends vos deux démonstrations, parce que vous êtes deux spécialistes.
00:39:51 Nous, on est des automobilistes, on se dit, à qui la faute ?
00:39:54 - L'État. On a entendu les automobilistes interroger, partager.
00:39:58 Un qui nous dit, il faut arrêter d'aider tout le monde.
00:40:00 L'État ne peut pas aider tout le monde.
00:40:02 Un autre qui dit, vu les circonstances, vu ce qui se passe en ce moment,
00:40:04 quand même, un petit coup de pouce, ce ne serait quand même pas non plus de refus.
00:40:07 - Louis de Rignel, les politiques, le gouvernement, ils font le truc ?
00:40:11 Ils tapent sur, effectivement, les spectateurs ?
00:40:14 - Je rebondis sur ce que dit Éric Rebelle.
00:40:16 - Ce n'est pas ma question.
00:40:17 - Si, parce que le gouvernement fait porter la responsabilité,
00:40:20 la décision sur les compagnies pétrolières.
00:40:22 Les méchants, ce n'est plus le gouvernement.
00:40:24 Ils renvoient la balle et se déchargent de toute responsabilité.
00:40:28 Ensuite, je trouve que le bouclier Tarifaire, c'est un peu plus que 8 milliards d'euros.
00:40:34 C'était 1,5 milliard d'euros par mois.
00:40:36 C'est quand même une somme considérable.
00:40:38 - Rien que sur le carburant ?
00:40:40 - Le bouclier énergétique global.
00:40:42 - Là, on parlait de nous, des carburants.
00:40:44 - Oui, mais le bouclier Tarifaire, on parlait de toute l'énergie.
00:40:46 1,5 milliard d'euros par mois, c'est considérable.
00:40:50 Je reprends la phrase de la personne interrogée dans le reportage.
00:40:54 Le gouvernement n'est pas là pour tout subventionner.
00:40:57 Mais je vous rends hommage à ce que vous venez de dire, chère Laurence.
00:41:02 Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui ont été habitués,
00:41:08 dès qu'il y avait un problème, à avoir l'État.
00:41:11 - Mais les milliards, ils tombaient.
00:41:13 - Bien sûr.
00:41:14 - Il y avait une pluie de milliards.
00:41:16 - Le Covid.
00:41:17 - Tu n'as pas rêvé ces milliards ?
00:41:19 - Comment ?
00:41:20 - On ne les a pas rêvés.
00:41:21 - Ah non, on ne les a pas rêvés, on les a eus.
00:41:23 Et moi, ce qui me gêne énormément, c'est qu'ensuite,
00:41:25 il y a un enjeu de responsabilité politique.
00:41:27 Le gouvernement, en réalité, pourrait dire
00:41:29 "Oui, alors là, on va faire un nouveau bouclier."
00:41:31 - Ça ne servira à rien.
00:41:33 - 1, ça ne servira à rien.
00:41:35 2, le gouvernement échapperait aussi à son devoir de responsabilité,
00:41:38 qui est de dire dans quoi je taille,
00:41:41 quelles dépenses publiques je vais réduire.
00:41:43 Et la difficulté, c'est qu'on ne va pas pouvoir continuer.
00:41:47 Je sais que c'est terrible, mon discours est peut-être inaudible
00:41:49 auprès de plein de téléspectateurs et d'auditeurs.
00:41:51 Non mais parce que j'incarne le...
00:41:53 C'est beaucoup plus facile de démontrer le contraire.
00:41:55 On a plus d'amis souvent quand on dit "mais il faut que l'État donne".
00:41:58 Non mais, et à la fin...
00:41:59 Non mais réellement...
00:42:00 - Mais vous faites des questions et des réponses.
00:42:01 - Mais oui !
00:42:02 Et à la fin, d'ailleurs, dans les discours politiques,
00:42:04 il y a quelque chose qui m'interpelle.
00:42:05 - L'État est responsable.
00:42:06 - Non mais Laurence, il y a quelque chose qui...
00:42:07 - Vous avez entendu le truc de la dette, là ?
00:42:08 - Il y a quelque chose qui m'interpelle aussi beaucoup,
00:42:10 qui me frappe, c'est qu'il y a beaucoup de responsables politiques qui disent
00:42:13 "mais oui, mais il faudrait que le gouvernement aide",
00:42:15 qui est débouclé dans tous les sens.
00:42:16 Et ensuite, ce sont les mêmes à dire que le gouvernement dépense à tout va,
00:42:19 ne maîtrise pas la dépense publique.
00:42:21 Je ne dis pas ça pour défendre le gouvernement,
00:42:23 c'est simplement un principe de responsabilité.
00:42:24 On ne peut pas.
00:42:25 En fait, l'État n'a plus les moyens.
00:42:26 - Encore un mot.
00:42:27 - Il faut être honnête, nous sommes des enfants gâtés.
00:42:29 C'est-à-dire qu'en France, la dépense publique, c'est 58,3% de notre PIB.
00:42:34 On est numéro 1 au monde.
00:42:36 Donc ça, il faut qu'on le sache.
00:42:37 - Il y a plein de dépenses publiques dans lesquelles on pourrait tailler.
00:42:39 - C'est bien, on est champion dans un truc.
00:42:40 - Bien sûr, c'est déjà pas mal.
00:42:41 - On est les suivants dans les impôts.
00:42:43 - Il y a des sports un peu plus vaches.
00:42:45 - La dépense, elle vient de quelque part.
00:42:47 Elle vient bien des impôts.
00:42:48 Donc on est aussi numéro 1 du monde en termes de pression fiscale.
00:42:51 Donc c'est nous qui payons tout ça.
00:42:52 Il faut bien prendre en compte que c'est nous qui payons.
00:42:53 - Et les dépenses sociales.
00:42:54 - D'ailleurs, je veux dire, c'est que si à la rigueur, malgré tout ça, justement,
00:42:57 on avait un bien-être, on avait une croissance très forte,
00:42:59 un chômage très bas, pas d'inégalités, etc.
00:43:02 On dirait que tout va bien.
00:43:03 Mais on voit bien que ça ne fonctionne pas.
00:43:05 Donc c'est ça qui est extrêmement dangereux aujourd'hui.
00:43:07 C'est vrai que ce coronavirus, ça fait beaucoup de mal.
00:43:09 Comme l'a bien dit Laurence, les milliards tombaient du ciel.
00:43:11 - Avec des taux très faibles.
00:43:13 - Je pense qu'il y a une faute, si vous voulez, pédagogique de nos dirigeants.
00:43:17 On n'a pas arrêté de dire "non mais c'est normal, quoi qu'il en coûte,
00:43:20 c'est la Banque Stratégique Européenne qui finance et la France..."
00:43:22 - Voir on ne remboursera pas.
00:43:23 - Voilà, voir on ne remboursera pas.
00:43:24 - Il y a des gens qui disaient, des gens très sérieux,
00:43:26 "vous aimez, non mais ça ne vous croit rien".
00:43:28 - Certains ont laissé croire.
00:43:29 C'est ça qui est très dangereux.
00:43:31 Pareil, quand on dit "le plus haut de l'inflation a été atteint,
00:43:34 maintenant ça va baisser, on voit que ça continue d'augmenter, etc."
00:43:37 On ne peut pas parler comme ça.
00:43:38 C'est ça le vrai enjeu aujourd'hui, c'est que malheureusement,
00:43:41 nos dirigeants n'ont pas dit la réalité.
00:43:43 On est dans le déni de réalité permanent.
00:43:45 Donc évidemment aujourd'hui, on ne comprend pas.
00:43:47 On veut que l'État soit là, soit protecteur.
00:43:49 Il est déjà là, sachant que ça nous coûte extrêmement cher.
00:43:51 Il va y avoir un virage très compliqué.
00:43:53 - Et ceux qui sont dans la réalité, c'est les Français.
00:43:55 Un dernier mot là-dessus, Eric.
00:43:56 - D'ailleurs, on va souhaiter beaucoup de courage à Bruno Le Maire
00:43:59 pour nous présenter le budget de la France pour 2024.
00:44:02 Beaucoup de courage, parce que là, c'est une espèce de quadrature du cercle
00:44:05 absolument infernale.
00:44:07 Alors, il a annoncé qu'il allait taxer les profits des sociétés d'autoroutes,
00:44:11 si j'ai bien compris.
00:44:12 Bon, très bien.
00:44:13 Mais sur le volet économie, on n'en sait pas plus.
00:44:16 Madame Borne a expliqué que toutes les recettes de poche,
00:44:19 on n'allait pas y toucher.
00:44:20 En fait, on est en situation budgétaire catastrophique
00:44:22 avec des dépenses publiques, pas d'investissement,
00:44:25 des dépenses de fonctionnement qui ne cessent d'augmenter.
00:44:28 Et des recettes qu'on cherche désespérément à droite à gauche.
00:44:31 - Mais à chaque fois, on nous promet une croissance.
00:44:33 - Vous êtes très pessimiste.
00:44:34 - Vraiment très pessimiste.
00:44:35 - On a une bonne nouvelle ce soir.
00:44:37 - C'est le monde tel qu'il est, Laurence.
00:44:39 - Eric, hier, on recevait Karl Oliv, le maire de Poissy,
00:44:41 l'ancien maire de Poissy, député à Renaissance,
00:44:43 qui demandait qu'il y ait moins de grèves
00:44:45 les jours de grandes manifestations sportives.
00:44:47 Eh bien, imaginez-vous que le principal syndicat
00:44:49 des contrôleurs aériens français annonce une trêve olympique des grèves.
00:44:52 C'est beau ça, une trêve olympique des grèves.
00:44:55 Pour 2024.
00:44:57 Pas de grève d'ici à septembre 2024.
00:45:00 - Pas du tout.
00:45:01 - Oui, c'est ce que dit le syndicat des contrôleurs aériens français.
00:45:04 - Parce que c'est un trou outré septembre, finalement.
00:45:06 - Qui avait menacé de faire grève quand même
00:45:08 pour le match de vendredi dernier.
00:45:10 - La vraie question, c'est pourquoi il y a des grèves ?
00:45:13 - Parce que le dialogue social en France...
00:45:15 - Il y a revendications.
00:45:16 - Moi, je suis un peu syndicaliste, des fois, oui, j'avais oublié.
00:45:18 - Parce qu'en France, c'est proche de zéro.
00:45:20 C'est-à-dire que dans les pays étrangers, vous allez en Allemagne, etc.
00:45:22 Vous prenez le problème à l'envers.
00:45:23 C'est-à-dire que vous allez négocier avec les syndicats.
00:45:25 Ce sont des collaborateurs, quelque part, vous trouvez une solution.
00:45:28 Et si ça ne marche pas, là, vous faites une grève.
00:45:30 Aujourd'hui, on est obligé d'arriver tout le temps,
00:45:32 parce que c'est la mentalité française,
00:45:33 de montrer des biceps, faire des biscottos,
00:45:35 aller à la table, faire une grève pour dire "on est proche de la grève".
00:45:38 - Pardonnez-moi, pardonnez-moi.
00:45:39 - Si on respectait...
00:45:40 - Non mais, non mais, il faut se faire respecter.
00:45:42 - Vous avez raison, Emmanuel Macron a même dit au début de son quinquennat
00:45:45 qu'il pourrait se passer des corps intermédiaires.
00:45:47 Mais si vous comparez l'Allemagne,
00:45:49 il y a quand même une culture qui est totalement différente.
00:45:51 La co-gestion à l'Allemande, c'est des syndicats
00:45:53 qui veulent bien travailler avec les patrons et trouver des accords.
00:45:56 Parfois, on a le sentiment, pardonnez-moi,
00:45:58 sur certains sujets, que les syndicats tracent leur route,
00:46:01 essaient de se refaire la cerise, d'ailleurs.
00:46:03 Ce qui a été le cas sur la réforme des retraites.
00:46:05 Mais ils ne sont pas vraiment dans le consensus à l'Allemande.
00:46:08 - Chacun jugera.
00:46:09 - Voilà, en tout cas, je ne connaissais pas...
00:46:11 - On connaissait les Jeux Olympiques, on connaissait les Expo Olympiques,
00:46:14 on a la Trêve Olympique, des grèves.
00:46:16 - C'est bien.
00:46:17 - C'est déjà ça. Merci beaucoup.
00:46:19 On va faire une toute petite pause.
00:46:20 On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:23 On reviendra sur la question de la sécurité,
00:46:26 avec ce qui se passe à Marseille, à Nice, à Nîmes.
00:46:28 Et puis, on parlera du pouvoir d'achat et de l'inflation.
00:46:30 A tout de suite, sur CNews Europe 1.
00:46:33 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:39 On est de retour dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:41 Elle s'appelait Sokhaina, elle avait 24 ans.
00:46:43 Elle est morte après avoir été touchée chez elle, au 3ème étage de son immeuble,
00:46:47 par une balle de Kalachnikov, tirée par les gangs de trafiquants de drogue,
00:46:50 qui font régner la terreur à Marseille depuis des mois.
00:46:53 Une victime de plus, allez-vous me dire ?
00:46:55 Une victime collatérale ? Non.
00:46:57 Cette mort-là, comme celle d'un petit enfant de 10 ans à Nîmes,
00:47:00 sont absolument inacceptables.
00:47:02 Dans quel pays a-t-on peur de prendre une balle perdue
00:47:04 quand des dealers font régner la barbarie dans votre hall d'immeuble ?
00:47:07 La Colombie ? Le Mexique ? Non, la France.
00:47:10 Ce beau pays où les policiers ont le sentiment de vider l'océan à la petite cuillère,
00:47:14 tant les quantités de drogue qui arrivent de l'étranger sont monstrueuses,
00:47:17 où ils se font par ailleurs insulter et rouler dessus tous les jours
00:47:20 lors de refus d'obtempérer.
00:47:22 Combien de temps allons-nous supporter cela ?
00:47:24 A quel moment allons-nous reprendre le contrôle de ce chaos généralisé
00:47:28 qu'est devenu la sécurité en France ?
00:47:30 Personne n'a la réponse à cette question.
00:47:33 Et c'est bien cela qui est le plus inquiétant ce soir.
00:47:35 On en débat dans la buche.
00:47:37 Il est pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews et sur Europe 1.
00:47:53 D'abord le rappel des titres de l'actualité au Maroc.
00:47:55 Le dernier bilan fait état de 2 900 morts et 5 500 blessés après le séisme
00:48:01 il y a quelques jours.
00:48:03 Volontaires et secouristes restent mobilisés pour tenter de retrouver d'éventuels survirants.
00:48:08 Le roi Mohamed VI est arrivé dans l'un des hôpitaux de Marrakech il y a un instant.
00:48:13 Après une visite éclair à Marseille ce matin, Gérald Darmanin est à Menton,
00:48:17 à la frontière avec l'Italie, face à la crise migratoire.
00:48:20 Le ministre de l'Intérieur doit annoncer des renforts policiers importants.
00:48:24 Un agent administratif de l'IGPN a agressé devant un centre commercial à Bretigny-sur-Orge.
00:48:29 L'homme a été roué de coup après avoir fait un reproche à deux personnes
00:48:33 de leur conduite dangereuse à bord d'un scooter.
00:48:35 Deux jeunes, dont l'un mineur, ont été rapidement identifiés et interpellés.
00:48:39 Ils ignoraient la profession de la victime au moment de l'agression.
00:48:43 Enfin, un tableau de Vincent Van Gogh a été volé, a été retrouvé.
00:48:47 Le jardin de printemps, c'est ainsi qu'il s'appelle.
00:48:49 Il avait été dérobé dans un musée néerlandais il y a trois ans et demi.
00:48:52 C'est un détective d'art néerlandais qui l'a récupéré.
00:48:55 Arthur Brandt est surnommé l'Indiana Jones du monde de l'art
00:49:00 pour avoir retrouvé la trace d'une série d'oeuvres disparues de grande envergure.
00:49:03 Là, c'est un Vincent Van Gogh.
00:49:05 Voilà, c'est le rappel des titres de l'actualité.
00:49:08 18h01, 1 minute et 30 secondes.
00:49:10 On se retrouve sur Europe 1 et C News avec Louis Doreignel,
00:49:12 chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis.
00:49:14 - Bonsoir Laurence.
00:49:15 - Avec Jean-Christophe Couvy, bonsoir.
00:49:16 Secrétaire national, Unité SGP. Vous êtes policier.
00:49:18 - Oui, par contre.
00:49:19 - On va parler de la sécurité. Bonsoir.
00:49:21 Marc Twaty, économiste. Bonsoir mon cher Marc.
00:49:23 - Bonsoir chère Laurence.
00:49:24 - Marc Twaty, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:49:27 Je vais vous parler de cette jeune fille.
00:49:28 Bonsoir Eric.
00:49:29 De 24 ans, son sort est absolument inacceptable.
00:49:33 Morte chez elle après avoir reçu une balle de Kalachnikov.
00:49:37 Sur place, les habitants sont partagés entre la terreur, la colère, la résignation.
00:49:41 C'est désormais à l'intérieur de son propre appartement
00:49:43 que l'on prend des risques aujourd'hui à Marseille.
00:49:46 Reportage Stéphanie Rouquier, Adrien Spietteri
00:49:48 et surtout des témoignages que l'on va écouter.
00:49:53 - C'est la première fois que ça m'arrive.
00:49:56 - C'était votre voisine, vous la connaissiez ?
00:49:58 - C'est ça oui. Je la connaissais, je connais sa mère, je connais sa famille.
00:50:01 C'est encore plus choquant.
00:50:03 Ça répète moi, ma mère, ma sœur.
00:50:05 - Et ça vous révolte ?
00:50:07 - Bien sûr. Moi je ne sais pas.
00:50:09 J'aimerais que la police trouve des solutions pour que ça s'arrête.
00:50:11 Un règlement de compte, comme ça on est à mort.
00:50:14 - Il y a un réseau qui est en train de s'installer, qui n'y était pas.
00:50:17 Lors d'une réunion avec le préfet, le maire du 10e, le député du quartier,
00:50:25 on a sollicité des rendes régulières d'ABAC, mais malheureusement on n'a rien.
00:50:33 Donc le réseau est en train de s'installer tout doucement, tranquillement, sans que l'État bouge.
00:50:39 - Il faut se résigner Jean-Christophe Kouvi.
00:50:41 Résigner à ce qu'une jeune femme de 24 ans meurt chez elle,
00:50:43 résigner que les réseaux de drogue s'installent,
00:50:45 que les cages des soliers soient pleines de dealers ?
00:50:48 - Non, surtout pas. Je pense justement qu'il faut se révolter.
00:50:50 Se révolter contre cet état de fait.
00:50:52 Je veux dire encore une fois, effectivement les citoyens se tournent vers l'État,
00:50:58 parce que c'est l'État protecteur qu'on est citoyen, c'est le contrat social.
00:51:01 On paye des impôts, on est installé, on vit, on échange,
00:51:04 on attend de l'État, on attend justement de nos représentants, de nous protéger.
00:51:09 Et nous policiers sur le terrain, on fait tout ce qu'on peut pour aider,
00:51:12 sauf qu'en fait, seul, on n'y arrivera pas.
00:51:14 Effectivement, c'est vraiment, je veux dire,
00:51:16 toute la puissance de l'État qui doit se déchaîner sur ces dealers.
00:51:19 Et on a l'impression d'être nous les seuls à essayer de mener ce combat, cette guerre.
00:51:24 Il faut taper au portefeuille, parce que ce sont des commerçants.
00:51:26 - Mais qui d'autre peut vous aider sur Castoffry ?
00:51:28 Parce que Gérald Darmanin dit effectivement, la police et la gendarmerie
00:51:30 ne sont pas les seuls à pouvoir agir.
00:51:32 Il dit qu'il faut que ce soit toute la société qui s'y mette.
00:51:35 Mais c'est-à-dire quoi ? On fait de l'autodéfense ? On fait des milices ?
00:51:38 Non, c'est pas ça. Rassurez-moi.
00:51:40 - Non, c'est pas ça. Non, non, non, bien sûr.
00:51:41 Déjà, ça commence effectivement, on disait, par l'éducation.
00:51:44 Surveiller ses enfants, essayer de faire sa propre police dans sa maison.
00:51:48 Comme je disais, souvent pour les enfants,
00:51:51 la première rencontre de la police de proximité s'appelle les parents.
00:51:54 C'est aux parents quand même aussi de pouvoir faire des punitions,
00:51:57 de tenir les punitions, de garder les enfants avec eux.
00:52:00 Ça, effectivement, c'est des phrases, parce qu'on a beau le dire,
00:52:02 beau faire, c'est des incantations, parce que certains parents sont dépassés.
00:52:05 Après, il y a un environnement.
00:52:07 Effectivement, derrière, dans des quartiers où il y a des tours, des cités
00:52:11 et qu'on n'arrive pas à sortir de là parce que des fois, il y a des checkpoints.
00:52:14 Mais à un moment donné, je pense qu'il va falloir prendre des boules de gizards et raser.
00:52:16 - Les véhicules, les bébés de filles qui rentrent.
00:52:18 - Exactement. Il faut raser et reconstruire des choses à taille humaine.
00:52:21 Redimensionner la politique de la ville.
00:52:24 Il faut repenser, je pense, un peu la façon de vivre.
00:52:27 - On en est encore à la politique de la ville.
00:52:29 Ça fait 30 ans qu'on parle de la politique de la ville.
00:52:30 - Non, mais 30 ans qu'on donne des chèques.
00:52:31 Alors, je veux bien qu'on donne des chèques.
00:52:32 Après, il y a eu des avancées. On ne peut pas dire que tout a été nul.
00:52:35 Mais en même temps, quand on voit les habitations.
00:52:37 Je veux dire, regardez. Effectivement, on voit bien aussi qu'il y a des lavements.
00:52:40 - Marseille, là, c'était un quartier résidentiel. Ce n'est pas les quartiers noirs.
00:52:43 - Oui, mais parce que, si vous voulez, les dealers s'installent là où il y a de l'espace.
00:52:47 Et effectivement, ils ont raison.
00:52:48 Quand les gens disent, voilà, nous, on le voit petit à petit.
00:52:51 Ça prend forme. Ils s'installent. On ne les dégage pas.
00:52:54 Comment on peut faire, etc. ?
00:52:56 Il faut que là, l'État soit très, très fort.
00:52:58 Et Marseille, comme je vous disais tout à l'heure, c'est deux fois et demi la surface de Paris.
00:53:02 Il faut des effectifs. Il faut peut-être aussi de la vidéosurveillance.
00:53:05 Je pense qu'il n'y en a peut-être pas assez.
00:53:06 Nos collègues en demandent aussi.
00:53:08 On a une municipalité qui n'est pas forcément pour non plus de la vidéosurveillance.
00:53:11 Donc, en fait, si vous voulez, c'est les mentalités qu'il faut changer.
00:53:14 Il faut changer ses mentalités et devenir proactif sur cette...
00:53:17 - Mais ils ont peur. Ils ont peur de parler. Ils ont peur de rentrer chez eux.
00:53:22 On a des années-lumière.
00:53:24 - Ils risquent leur vie. C'est ça qui est terrible.
00:53:26 - Et donc, c'est cette... J'allais dire...
00:53:28 Nous, on le vit très, très mal en tant que policier.
00:53:31 Parce qu'on fait notre maximum pour essayer d'arranger les choses.
00:53:34 - C'est vider l'océan à la petite cuillère. C'est ce que je disais.
00:53:36 - Oui, exactement. C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
00:53:38 C'est comme je vous disais aussi le mythe de Sisyphe, où tous les jours, on refait...
00:53:41 - On gravit la montagne et on la descend dans le...
00:53:43 - On a l'impression de jamais y arriver.
00:53:45 Et tous les jours, on reprend l'uniforme.
00:53:47 On y revient. On revient à la mailloche, comme on dit souvent.
00:53:49 Et en fait, on se dit, mais pourquoi ?
00:53:51 - Parce que, à un moment donné, je peux risquer ma vie.
00:53:53 Je peux risquer aussi la vie de ma famille, puisqu'on est des cibles.
00:53:56 Je risque ma liberté, parce que je peux aller en détention provisoire.
00:53:59 Et je risque aussi mon honneur, parce que...
00:54:01 - Vous, en tant que policier.
00:54:03 - Oui, on peut nous salir aussi dans les réseaux sociaux. Voilà.
00:54:05 - Jusqu'à quand est-ce qu'on va accepter ça ? Disait Joué de Ragnel.
00:54:07 La responsabilité, elle est collective.
00:54:09 Elle est aussi celle des consommateurs de drogue.
00:54:12 - C'est là où, moi, je rejoins ce que dit le ministre de l'Intérieur.
00:54:15 C'est qu'effectivement, il y a un engagement de toute la société.
00:54:17 Mais en fait, ça peut commencer, basiquement.
00:54:19 Déjà, ne pas consommer et tout faire pour dissuader ses enfants, son entourage,
00:54:24 de consommer des produits stupéfiants.
00:54:26 Mais ça paraît une réalité absolue.
00:54:28 - Et là, s'il suffisait de dire à son enfant...
00:54:30 - Mais bien sûr. Je pense que c'est le premier étage de la pyramide,
00:54:34 si on peut appeler ça une pyramide.
00:54:36 - Je pense que tout le monde le fait.
00:54:37 - Je ne crois pas, non.
00:54:38 - Vous croyez ?
00:54:39 - Ah non, moi, je ne crois pas du tout.
00:54:40 - C'est super, fumer du hachige.
00:54:41 - Ah non, mais il y a encore énormément de complaisance dans la société,
00:54:44 autour de ça, de la consommation de produits stupéfiants.
00:54:47 - Je ne connais pas un parent qui voit son enfant fumer du cannabis.
00:54:50 - Dans votre univers, oui, dans le mien également.
00:54:52 Mais dans la société, c'est largement diffusé, toléré.
00:54:56 - Sans doute, sans doute.
00:54:57 - Mais pendant que je vous écoutais, on a vu beaucoup d'images de Gérald Darmanin,
00:55:01 qui est énormément sur le terrain.
00:55:02 Il va user les semelles de ses chaussures à force.
00:55:04 Il était à Nice pour la mise en place, donc, au retour de la CS8.
00:55:07 Et puis, il était à Menton.
00:55:09 - Et à Marseille.
00:55:10 - Et à Marseille, mais je voudrais lier deux problèmes.
00:55:13 Je voudrais lier le problème de l'immigration irrégulière
00:55:15 et le problème du trafic de drogue.
00:55:17 À Menton, il se passe quelque chose de très fort.
00:55:19 Le président du département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Genesi,
00:55:24 a envoyé il y a quelques jours une lettre au président de la République
00:55:27 en lui disant, en gros, on ne contrôle plus rien à Menton.
00:55:30 Il y a des flux incessants de gens qui arrivent d'Italie.
00:55:35 Je vous rappelle que l'Italie, c'est le réceptacle pour l'Europe,
00:55:37 mais l'Europe ne prend pas vraiment sa part.
00:55:39 Donc, de temps en temps, les Italiens doivent ouvrir les vannes.
00:55:42 Et donc, on récupère énormément d'immigrés illégaux
00:55:46 qui passent à la frontière à Menton,
00:55:48 à tel point que le président du département dit qu'on est dépassé.
00:55:50 Il faut quand même se poser la question.
00:55:52 C'est que des gens qui arrivent de manière illégale
00:55:54 et qui n'ont pas de travail, c'est la proie aussi
00:55:56 de tous ces réseaux de drogue.
00:55:58 Et je lis sciemment le problème,
00:56:01 parce qu'on ne l'aborde jamais tout à fait comme ça.
00:56:03 - Vous avez entièrement raison.
00:56:04 - On est toujours un peu gêné aux entournures.
00:56:06 Mais je lis les deux parce que j'ai vu Gérald Darmanin
00:56:08 à la fois à Nice et à Menton.
00:56:10 - Oui, et Marc Twati ?
00:56:12 - Moi, ce qui me scandalise, c'est que ça fait des décennies que ça dure.
00:56:15 Moi, j'ai un dissertation chez l'Mdorly, comme vous le savez.
00:56:17 À mon époque, je me souviens, une fois,
00:56:19 il y avait le GIGN qui était intervenu dans ma cité.
00:56:21 Je me rappelle du mot de ma mère, j'avais 8 ans.
00:56:23 Elle me disait "Attention aux balles perdues".
00:56:25 Je ne comprends pas, ça voulait dire une balle perdue.
00:56:27 C'est pas nouveau. Et on n'a rien fait finalement.
00:56:29 À l'époque, c'était gentil par rapport à aujourd'hui.
00:56:31 Je me souviens des émeutes de 2005.
00:56:33 Vous vous souvenez en 2005 ?
00:56:34 - Bien sûr.
00:56:35 - Où il y avait les cités...
00:56:36 - Telle urgence.
00:56:37 - Telle urgence.
00:56:38 On m'annonce "Plus jamais".
00:56:39 "Encore".
00:56:40 "Le printemps dernier".
00:56:41 "Le printemps été dernier".
00:56:42 - Juin-juillet.
00:56:43 - Les émeutes.
00:56:44 Et puis ça s'arrête.
00:56:45 On ne sait pas ce qui s'est passé.
00:56:46 Ça s'est arrêté.
00:56:47 Moi, je me pose la question.
00:56:48 Est-ce qu'il n'y a pas un moment, une sorte de connivence finalement,
00:56:51 avec les mafias ou les dillets ou des trucs comme ça ?
00:56:54 - La mafia, oui.
00:56:55 - Mais alors, attendez.
00:56:56 - La mafia italienne...
00:56:57 - Terminé, Marc.
00:56:58 - C'est le cas.
00:56:59 C'est extrêmement grave.
00:57:00 - Bien sûr.
00:57:01 - Et là, on est en train finalement de cautionner en se disant finalement
00:57:04 "C'est les territoires perdus de la République".
00:57:06 Mais bon, comme la mafia est là, on laisse virer ça.
00:57:08 - Les émeutiers sont rentrés dans les cités parce que les dealers leur ont dit
00:57:11 "Maintenant, il faut reprendre le business".
00:57:12 - C'est extrêmement dangereux.
00:57:13 - Bien évidemment que c'est grave.
00:57:14 - C'est extrêmement dangereux.
00:57:15 C'est-à-dire qu'imaginez nous, c'est-à-dire, on essaye de travailler honnêtement, etc.
00:57:18 Si vous avez fait une mauvaise déclaration, vous avez les impôts qui vous tombent dessus.
00:57:22 Et là, on entretient, on laisse faire finalement toute une économie parallèle
00:57:26 où on ne fait rien.
00:57:27 Après, on se plaint parce qu'il y a eu…
00:57:29 - Les marques votives.
00:57:30 - Il faut prendre le taureau par les cordes.
00:57:31 Peut-être qu'il faudra peut-être l'armer, je ne sais pas.
00:57:33 Mais ce qui est clair, et là, je reprends ma cascade d'économiste,
00:57:35 c'est que, attention, si on n'a pas de sécurité dans un pays,
00:57:38 ce n'est pas que la France, n'importe quel pays, l'économie ne peut pas fonctionner.
00:57:42 On a des problèmes d'emploi, de création de richesse, etc.
00:57:46 Et ça, c'est très dangereux.
00:57:47 La France, aujourd'hui, elle est sur une mauvaise pente.
00:57:50 Il faut absolument redresser ça.
00:57:51 - On est sur une très mauvaise pente.
00:57:52 - Quoi qu'il en coûte, ce que vous voulez.
00:57:54 Mais c'est extrêmement dangereux, le jeu qu'on joue aujourd'hui.
00:57:56 - Je vous passe la parole dans un instant, monsieur le ministre de la Santé.
00:57:58 On fait une toute petite pause.
00:57:59 On se retrouve dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:58:01 On continuera à parler des enjeux de sécurité.
00:58:03 On parlera aussi des policiers.
00:58:04 Dans quel état d'esprit ils sont, aujourd'hui,
00:58:06 quand ils voient ce qui se passe tous les jours ?
00:58:07 Et qu'on dit, mais chez votre inaction, vous ne faites pas assez bien votre travail.
00:58:11 Qu'est-ce qu'ils se disent dans leur temps ?
00:58:12 Tout de suite, dans votre temps.
00:58:13 18h15, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews, dans Punchline.
00:58:20 On continue à parler des enjeux de sécurité.
00:58:22 David Lissnard, le maire LR de Cannes, sera tout à l'heure notre invité.
00:58:25 Il nous expliquera comment il fait, dans sa ville,
00:58:27 comment il fait passer cet enjeu de civilisation auquel nous sommes confrontés dans notre pays.
00:58:32 On évoquait la sécurité, l'état d'esprit des policiers.
00:58:34 Jean-Christophe Couville, vous avez appris, il y a quelques instants,
00:58:37 le suicide d'un policier.
00:58:40 Un de plus, un de trop, évidemment.
00:58:42 Il y a quelque chose qui tient du mal-être, aujourd'hui, du côté des policiers.
00:58:46 On va écouter un témoignage d'un policier municipal de Montpellier,
00:58:49 qui a été blessé ce week-end, lors d'un contrôle routier.
00:58:52 Je disais qu'on roule sur les policiers, toutes les 20 minutes en France,
00:58:55 on tente de les accraiser à peu près toutes les 20 minutes en France.
00:58:58 La voiture qui lui a froncé dessus a été conduite par un mineur de 17 ans.
00:59:01 Il conduisait une voiture volée, sans permis, sans assurance,
00:59:04 sous l'emprise d'alcool et des stupéfiants.
00:59:06 Le policier souffre d'une fracture du tibia, d'une luxation de l'épaule, 45 jours d'ITT.
00:59:10 Écoutez ce qu'il a dit à notre envoyé spécial.
00:59:13 Il raconte ce qu'il s'est passé.
00:59:16 Les jeunes se sentent forts et n'hésitent pas à refuser les contrôles.
00:59:21 Donc, en prenant des risques inconsidérés, nous, effectivement,
00:59:25 on est très prudents là-dessus, pour éviter les dommages collatéraux.
00:59:28 C'est ça qui est dramatique.
00:59:30 On a peur de poursuivre les jeunes qui prennent des risques inconsidérés,
00:59:34 qui sont prêts à prendre tous les risques, à écraser un civil qui passe,
00:59:39 et derrière, nous, il va falloir le justifier.
00:59:43 Moi, j'ai été baissé en service, la nuit.
00:59:46 On a des personnes qui sont très souvent alcoolisées,
00:59:49 qui n'hésitent pas à violenter les policiers, à agresser les gens,
00:59:52 et nous, on est là pour les sauver.
00:59:54 Et souvent, quand on vient pour une agression, pour sauver les personnes,
00:59:57 les personnes sont là, elles sont toutes étonnées.
01:00:00 Et je le dis, je le répète, les policiers, on est là pour protéger, protéger et servir,
01:00:03 et mettre notre service, et parfois notre vie, au service des citoyens.
01:00:07 Voilà pour ce témoignage d'un policier qui dit "on est prudent, on a peur,
01:00:11 parce qu'en face de nous, ils prennent tous les risques, et eux, ils n'ont pas peur".
01:00:15 On en est là, aujourd'hui, sur Crisof Covid.
01:00:17 C'est normal, vous êtes père de famille, vous travaillez, vous avez votre famille à nourrir,
01:00:20 vous voulez juste faire votre boulot, et en fait, en face de vous, il y a des têtes brûlées.
01:00:24 Et surtout, c'est qu'on a une partie de la politique et de la société française
01:00:29 qui soutient ces gens-là. Et c'est ça qui est terrible, en fait.
01:00:32 Et c'est qu'en fait, on inverse les valeurs, c'est les policiers qui sont les coupables,
01:00:37 c'est les policiers qui poursuivent, entre guillemets, les délinquants.
01:00:41 Et à la fin, si ça se passe mal, c'est la faute des policiers.
01:00:44 Donc en fait, on inverse systématiquement les valeurs.
01:00:46 On est en train de créer des générations de dentifliques,
01:00:49 mais ces générations-là, quand elles vont faire des enfants,
01:00:52 ils vont donner quoi à leurs enfants comme invectives ?
01:00:55 Ils vont dire la même chose, ils vont dire "mais les flics, c'est tous des salauds,
01:00:58 des méchants, des barbares, tout ce qu'on...".
01:01:00 Donc ça, c'est très dangereux.
01:01:02 Et quand on voit d'ailleurs une partie aussi de la magistrature qui va se perdre,
01:01:06 et je viens à la fête de l'humanité, pour parler justement des violences policières,
01:01:10 en table principale, comment lutter contre les violences policières,
01:01:14 les contrôles d'identité ou faciès, etc.
01:01:16 Moi, je suis désolé, je me dis que quelque part,
01:01:19 quand on voit tous les jours tout ce qui se passe,
01:01:21 qu'on est en état de siège avec les dealers, une lutte contre la drogue,
01:01:24 il y a les rodéos, on a les violences familiales, intrafamiliales, etc.
01:01:28 Et en fait, on va se perdre pour parler, encore une fois, des droits de l'homme.
01:01:31 Et je crois qu'on est... à mon avis, on n'est pas dans le bon temps.
01:01:35 On ne se perd jamais quand on parle des droits de l'homme,
01:01:37 mais quand on va à la fête de l'humain pour faire une table ronde sur les violences policières,
01:01:40 le procès fictif des comparaisons immédiates, les contrôles d'identité, la répression,
01:01:45 vraiment, je pense qu'on se perd.
01:01:47 C'est incroyable de légitimer ce discours.
01:01:49 On légitime ce discours.
01:01:50 Les dirigeants, les députés, etc.
01:01:52 C'est incroyable de voir...
01:01:53 Les syndicats de conseils de supérieurs de la magistrature.
01:01:55 C'est extrêmement dangereux.
01:01:56 Donc après, comment vous voulez justement éduquer ?
01:01:58 Parce que c'est un problème d'éducation, de respect, finalement,
01:02:00 et ça commence dès l'éducation nationale.
01:02:02 Effectivement, on n'y arrive pas.
01:02:04 Que les dirigeants eux-mêmes, députés ou autres,
01:02:06 dénoncent effectivement et presque légitiment les actions contre la police,
01:02:11 c'est inadmissible.
01:02:13 C'est absolument honteux.
01:02:15 Même si la fête de l'humain, c'est toujours un moment de débat.
01:02:17 C'est absolument honteux que ce syndicat aille.
01:02:19 Il y a un avantage à ce qu'ils vont faire, à part les violences policières,
01:02:22 c'est qu'au moins, ils ne nous feront plus le coup du libre-arbitre.
01:02:24 Nous jugeons de manière équilibrée, etc.
01:02:27 Au moins, on sait qu'ils le feront quand même.
01:02:29 Au moins, on sait qu'ils viennent parler de violences policières,
01:02:33 alors qu'on rappelait qu'il y a un refus d'obtempérer tous les 20 minutes dans ce pays.
01:02:36 Donc au moins, les choses sont claires.
01:02:37 Pour ceux qui ne le savaient pas encore,
01:02:39 je me souviens que Sarkozy avait dit "c'est des petits pois", très bien.
01:02:43 Mais en réalité, c'est une bonne chose.
01:02:46 Ils vont parler de violences policières.
01:02:48 Ils sont dans la mauvaise foi.
01:02:49 Pour ceux qui ne savaient pas que ce syndicat est totalement politisé,
01:02:53 ils le savent et on ne serait pas à plus de...
01:02:56 On continuera à commenter les décisions de justice qui nous semblent adhérentes.
01:03:00 - Évidemment. Louis Dragnel.
01:03:01 - Moi, ce qui me gêne beaucoup, c'est que ce n'est pas un syndicat majoritaire.
01:03:03 C'est un syndicat qui compte globalement assez peu d'adhérents, en tout cas aujourd'hui.
01:03:07 Et ça donne l'impression que la magistrature ou une partie de la magistrature
01:03:10 veut régler son compte à la police,
01:03:12 ce qui est totalement absurde, puisque je trouve que ça jette aussi l'eau propre
01:03:18 sur tous ces magistrats en France qui ne sont pas forcément syndiqués
01:03:21 ou alors qui sont syndiqués dans des syndicats ou des organisations
01:03:24 qui ne sont pas politiques et qui peuvent être embarqués malgré eux.
01:03:29 Les Français peuvent avoir une vision ultra politique de toute la magistrature.
01:03:35 Et ça, je trouve ça vraiment regrettable.
01:03:37 Vous le savez très bien, au quotidien,
01:03:39 beaucoup de magistrats travaillent main dans la main avec les policiers.
01:03:42 Et globalement, ça se passe bien et il faut que ça se passe bien.
01:03:45 Et du coup, je trouve que typiquement, cette initiative participe de la défiance
01:03:49 qu'il y a entre la justice et la police.
01:03:51 - Mais moi, je ne vais pas faire preuve de naïveté.
01:03:52 Pardon, quand ce même syndicat de la magistrature participe à une table ronde
01:03:56 sur la violence policière, qu'est-ce qu'il donne comme idée publique ?
01:04:00 Il donne en public que les policiers ne sont bons qu'à des violences policières.
01:04:05 Donc, même s'ils sont minoritaires, c'est un scandale.
01:04:07 - Mais je sais, on est d'accord.
01:04:09 - C'est le postulat, si vous voulez.
01:04:11 - C'est le postulat qui part justement de ce principe que la police est violente.
01:04:15 On dit souvent la violence systémique, le racisme systémique dans la police.
01:04:21 Donc, on donne ce postulat-là aux gens.
01:04:24 Et après, on s'étonne, effectivement, on se dit, mais est-ce que vraiment la justice est impartiale ?
01:04:28 Mais ah non, parce que quand on est politisé, qu'on transforme justement ces idées politiques
01:04:33 dans des jugements, on rend, n'oublions pas que c'est au nom du peuple français
01:04:37 qu'on juge les délinquants.
01:04:39 Mais en fait, le peuple français, on ne demande jamais son avis.
01:04:41 Et c'est ça, la différence avec les policiers, c'est que nous, on les a en face de nous.
01:04:45 Et les gens, ils déballent et ils ne sont pas contents, ils savent nous le dire.
01:04:49 Qu'ils aillent le dire aussi à des magistrats qui représentent 30% de la magistrature.
01:04:54 Donc, ce n'est quand même pas tous les magistrats, mais quand même une bonne couche.
01:04:57 - Marc, toi, pour en revenir aux policiers, on a entendu ce témoignage.
01:05:00 Ce policier municipal, grievement blessé.
01:05:03 Est-ce qu'il n'y a pas le risque qu'ils se résignent eux aussi, qu'ils disent, ça ne sert à rien.
01:05:07 Je vais prendre le risque d'un procès, le risque de blessure grave sur moi,
01:05:11 avec des représailles sur ma famille. Est-ce que ça vaut le coup ?
01:05:14 - Le vrai risque, il est qu'on ne se sent plus en sécurité.
01:05:17 - Il y en a déjà là.
01:05:19 - Dans Paris, je vous le dis, je prends le métro, même dans la rue, je ne mets plus de montre.
01:05:23 Même dans la rue, avant c'était vraiment dans le métro à très tard le soir,
01:05:27 maintenant même dans la rue, il y a ce sentiment d'insécurité et d'impunité derrière.
01:05:31 Parce qu'effectivement, ils vont peut-être en arrêter, puis après ils vont être libérés, etc.
01:05:35 C'est ça qui est extrêmement dangereux.
01:05:37 Je reviens sur ce problème de stabilité sécuritaire sociétale.
01:05:41 Ce n'est pas bon pour l'activité économique, pour l'emploi.
01:05:45 Se sentir en insécurité.
01:05:47 J'ai eu ce déclic, j'étais il y a quelques semaines à Istanbul,
01:05:53 il y a une présence policière, là il ne faut pas rigoler.
01:05:56 Nous sommes des enfants gâtés, si vous voulez.
01:05:59 Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire,
01:06:01 mais on ne se rend pas compte de la bienveillance que nos policiers ont par rapport à d'autres pays.
01:06:06 Et là, par contre, on se sent en sécurité.
01:06:08 C'est quand même assez incroyable.
01:06:10 Ça c'est très dangereux pour l'avenir, pas que dans les cités, mais partout.
01:06:13 Ça pourrait commencer par un moyen assez simple,
01:06:17 c'est le soutien quasiment inconditionnel aux policiers,
01:06:20 de la part même pas des Français, c'est terrible.
01:06:23 Mais ils soutiennent la police.
01:06:25 80% !
01:06:27 Le plus important c'est l'autorité hiérarchique et le politique.
01:06:31 Si le politique cède à la moindre polémique,
01:06:33 là pour le coup, pour les délinquants, il y a une brèche.
01:06:36 Et ils se disent "on sait que le policier va être placé en garde à vue à l'IGPN,
01:06:39 donc on va continuer".
01:06:41 C'est un plan de harcèlement contre la police.
01:06:43 C'est la question que je voulais vous poser tout à l'heure, Jean-Christophe Kouvi.
01:06:46 Globalement, je pense que si vous vous sentiez beaucoup plus soutenu
01:06:49 à la fois par votre hiérarchie, par l'autorité politique,
01:06:52 et ce n'est pas Gérald Darmanin ou quelqu'un d'autre,
01:06:54 est-ce que vous vous senteriez plus libre d'intervenir quand vous êtes en civil dans la rue ?
01:06:58 C'est sûr que se sentir soutenu, ça ne veut pas dire que ça nous donne une carte blanche
01:07:02 pour faire n'importe quoi, etc.
01:07:04 Mais dès lors qu'on est suspecté, dès lors qu'on intervient,
01:07:07 qu'on est filmé, qu'on nous donne des petites bribes de films
01:07:10 que tout de suite on est accusé, on est un tribunal médiatique, politique,
01:07:14 effectivement, on nous coupe cet élan et on se dit "mais à quoi ça va servir ?
01:07:19 Parce que je vais me retrouver devant la justice,
01:07:21 je mets en péril l'économie de ma famille, ma liberté, etc.
01:07:25 Tout ça parce que je fais mon travail et il n'y a rien de pire.
01:07:28 Effectivement, quand on se balade un peu dans les capitales européennes,
01:07:31 cet été je suis allé à Amsterdam et je suis allé à Athènes.
01:07:34 Quand les policiers interviennent dans la gare centrale d'Amsterdam,
01:07:39 ils sont 6 ou 7 sur une personne, tranquillement, ils arrivent,
01:07:42 ils lancent l'airclop, donc ça veut dire qu'il y a beaucoup d'effectifs.
01:07:44 Contrôle routier, il y a deux véhicules de police
01:07:46 pour faire un contrôle routier sur une seule personne.
01:07:48 Ils ont compris que c'était la masse qui faisait ça.
01:07:50 Quand on va à Athènes, autour de l'acropole, pas une vente à la sauvette.
01:07:53 Pas une. Il y a des Bravem, il y a des motos qui passent
01:07:56 avec des policiers qui ne sont pas très rigolos.
01:08:00 En revanche, quand il y a un pauvre vendeur à la sauvette
01:08:03 qui est en train de vendre un petit truc et qu'il entend les motos,
01:08:05 je peux vous dire qu'il fait le 100 mètres, il va s'inscrire aux Jeux Olympiques.
01:08:08 Donc en fait, il y a aussi une fermeté.
01:08:10 Et là-bas, j'ai vu que même les habitants faisaient concorde autour de la police
01:08:17 parce qu'ils ne veulent pas tout ça.
01:08:19 Ils ne veulent pas toute cette chiennelie qui est autour,
01:08:21 qui vend les marchands du temple, on le voit autour de la tour Eiffel.
01:08:26 C'est terrible en fait.
01:08:29 Et du coup, ça pourrit aussi le sentiment des touristes quand ils visitent la France.
01:08:34 Et effectivement, ils se disent "mais qu'est-ce que c'est que ce pays ?"
01:08:37 Donc le choc d'autorité, à quel moment il va survenir Louis Dragunel ?
01:08:40 Parce qu'il y a un moment où on arrive à reprendre le dessus.
01:08:45 Les policiers font ce qu'ils peuvent, ils ne sont pas très nombreux.
01:08:48 Quand est-ce qu'on va réussir à reprendre le dessus ?
01:08:50 On est encore dans une logique qui consiste à donner de plus en plus de droits
01:08:53 aux gens qui ont des problèmes avec la police.
01:08:55 Et de moins en moins aux victimes.
01:08:57 Les victimes, ça va un tout petit peu mieux.
01:09:00 Donc en fait, il faut inverser totalement la logique.
01:09:02 Et puis, il faut avoir des responsables politiques
01:09:05 qui assument les conséquences de décisions politiques qui sont très dures.
01:09:08 C'est-à-dire que dès lors que vous déclarez la guerre à la drogue,
01:09:11 ça veut dire que la police a un mandat.
01:09:14 Et si vous avez un mandat pour rentrer dans les cités...
01:09:16 - Et comment on fait pour qu'elle ne rentre plus dans le pays, déjà, la drogue ?
01:09:19 - Alors ça, moi, je n'ai pas la recette magique.
01:09:21 En revanche, c'est des questions d'entente policière internationale.
01:09:26 Rétablissement du contrôle systématique aux frontières.
01:09:29 On l'a bien fait au moment de la crise migratoire.
01:09:31 C'est Bernard Cazeneuve qui l'avait fait à la frontière franco-italienne
01:09:34 après les attentats de Paris.
01:09:36 Et globalement, ça ne va pas...
01:09:38 - Et Gandhi pour ceci, également, parce qu'on sait très bien que l'économie de la drogue
01:09:40 entretient, malheureusement, dans certains endroits de Paris,
01:09:43 toute une économie parallèle de l'ordre de 1,4 milliards d'euros.
01:09:47 On laisse faire.
01:09:49 - Donc on laisse faire.
01:09:51 - C'est pourquoi il faut, aujourd'hui.
01:09:53 - Sinon, c'est l'explosion.
01:09:54 - Je veux dire, tolérance zéro.
01:09:56 - Mais tolérance zéro, ça veut dire quoi ?
01:09:58 - Non, mais vous déclarer la guerre au gang, ça veut dire qu'il y aura des morts.
01:10:02 - Attendez, vous ne parlez pas de Louis-Henri Ney, les gens qui ne sont pas forts.
01:10:04 - Non, mais ça veut dire qu'il n'y a aucun responsable politique,
01:10:06 en tout cas aujourd'hui en France, qui est prêt à assumer les conséquences
01:10:08 de cette décision politique.
01:10:10 - Je préfère qu'il y ait des morts des trafiquants qu'une pauvre dame
01:10:12 qui était à son balcon.
01:10:14 - Mais aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de personnalités politiques
01:10:16 qui est prête à assumer ça.
01:10:18 - On a besoin, je pense, de nous dire où nous allons.
01:10:20 - Marc, on est d'accord.
01:10:22 - À tous les niveaux, pour protéger les migrants, pour les dissociés.
01:10:24 - C'est vrai que la réduction de l'immigration et de la réduction de l'immigration légale en France,
01:10:26 c'est à peu près le même ressort intellectuel.
01:10:28 C'est-à-dire qu'en fait, si demain, vous décidez vraiment de déxécuter
01:10:32 toutes les obligations de quitter le territoire français,
01:10:34 eh bien, il faut assumer parfois de créer des situations qui peuvent paraître inhumaines.
01:10:38 Parce qu'expulser quelqu'un factuellement, humainement, c'est dégueulasse.
01:10:42 C'est comme ça. Mais en fait, on se fait respecter ou on ne se fait pas respecter.
01:10:46 Et donc en fait, ça s'appelle l'état de droit.
01:10:48 Et on est dans une société complètement humanitariste.
01:10:50 Et donc dès lors qu'on voit quelqu'un qui est responsable d'une situation qui est illégale,
01:10:56 qui est responsable d'une situation qui est irresponsable,
01:10:58 eh bien, dès lors que cette personne va tomber entre les mains de la police,
01:11:01 il y a un vent de solidarité venant d'artistes, venant d'une partie de la gauche qui va dire
01:11:05 "Ah mais le pauvre, c'est horrible, mais qu'est-ce que c'est ?
01:11:08 Mais c'est le rédéméné de la gauche, on est où là-dedans, Marc Foti ?
01:11:10 On est où là-dedans depuis 25 ans ?"
01:11:12 - Louis de Raguenel, on s'interroge souvent pour connaître l'origine de l'effondrement de l'autorité
01:11:16 à tous les niveaux dans ce pays.
01:11:17 Eh bien, l'une des origines les plus fortes et les plus enracinées,
01:11:20 c'est que ça fait des années et des années et des années et des années qu'on recule, justement.
01:11:24 Et on a nous-mêmes sapé l'autorité, nous-mêmes, c'est-à-dire nos dirigeants,
01:11:28 en refusant d'intervenir, en mettant la poussière sous le tapis.
01:11:31 Il n'y a plus de tapis, il n'y a que de la poussière.
01:11:33 Et je vais vous dire, ce qui me frappe, Laurence a raison de reparler d'autorité,
01:11:38 est-ce que vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
01:11:41 le président de la République, Emmanuel Macron, a dit "il faut restaurer l'autorité".
01:11:47 On a oublié, il est aussi inaudible quand il parle d'autorité
01:11:50 que quand il parle au stade de France sifflé par 80 000 personnes.
01:11:53 - On a besoin d'actes. - C'est terrible ce que vous dit Eric.
01:11:55 - Eric, on est d'accord, mais l'autorité, c'est tout sauf conceptuel.
01:11:59 L'autorité, l'exercice de l'autorité, quand on est parent, par exemple, c'est extrêmement concret.
01:12:04 C'est l'autorité, elle s'exerce chaque jour.
01:12:06 Et donc, il faut accepter parfois de prendre des décisions qui ne sont pas désagréables.
01:12:09 - Non, qui ne sont pas agréables. - On ne les a pas prises.
01:12:12 - Aujourd'hui, on pourrait le faire, mais on ne le fait pas.
01:12:14 - Le problème, c'est qu'on ne fait que du marketing à tout niveau.
01:12:16 Sur la légion, on nous dit qu'elle va baisser, qu'on ne va pas faire de déficit,
01:12:19 qu'on va trouver des solutions.
01:12:20 Ou sur la sécurité, ce n'est pas que du marketing.
01:12:23 Il faut aujourd'hui du concret.
01:12:24 Et je pense que c'est dangereux parce que les Français, à chaque fois, ils sont déçus.
01:12:28 Donc, moi, je me dis, il faut arrêter le délire.
01:12:29 - Ils sont pas déçus, ils sont écœurés. - Mieux vaut dire les choses.
01:12:32 Et réagir en conséquence.
01:12:34 - Et à ce moment-là, on n'aura pas des déceptions. - Mais là, vous voyez, je pense que ça va être très compliqué.
01:12:38 C'est qu'on a créé aussi des structures qui cassent toute forme d'autorité en France.
01:12:42 Quand vous avez le défenseur des droits, quand vous avez toutes ces autres autorités indépendantes
01:12:47 qui ont le pouvoir de casser toutes les décisions de justice,
01:12:49 qui ont le pouvoir de suggérer très fortement de placer des policiers en garde à vue à l'IGPN
01:12:53 et donc de briser leur carrière et de dissuader tout policier qui regarde la descente aux enfers
01:12:58 de son collègue de faire la même chose.
01:13:00 Qu'est-ce que vous faites ?
01:13:02 - Et ça a un lien avec l'économie, c'est ce que vous nous dites. - Tout à fait.
01:13:05 - L'insécurité impacte. - Parce qu'en fait, clairement, ça crée une instabilité.
01:13:10 Et donc, ben voilà, il n'y a pas de dynamique économique.
01:13:12 Il y a des craintes pour les investisseurs, parce que les investisseurs, on leur fait des cadeaux fiscaux
01:13:16 et puis après, quand ils voient ce qui se passe, peut-être qu'ils repartent.
01:13:18 Il y a des craintes pour les consommateurs. Alors on peut commencer à consommer par Internet, mais ça ne suffit pas.
01:13:22 Il y a des craintes sur l'emploi également, donc sur le chômage de demain, dans une phase de forte inflation également.
01:13:27 Donc le pouvoir d'achat qui continue de baisser, etc.
01:13:30 Voilà, donc tout ça, moi je pense que ce qui est très dangereux, c'est qu'on n'a plus confiance
01:13:35 dans nos dirigeants et dans la parole publique, à tous les niveaux.
01:13:38 Et donc, il faut restaurer cette confiance. - Par l'autorité.
01:13:41 - Je pense qu'il faut de l'autorité et il faut de tolérance zéro.
01:13:43 Malheureusement, ça ne veut pas dire qu'il faut une dictature, bien entendu.
01:13:46 Ça veut dire qu'à partir de là, il faut du reste, dernièrement.
01:13:49 - Et quand vous dites ça, la perception pour beaucoup de gens, vous dites "tolérance zéro",
01:13:51 ben c'est synonyme de dictature.
01:13:53 - Non, non. - Il y a une telle inversion des rôles dans la société.
01:13:56 - Mais j'ai eu le premier à le déplorer. - D'un cartage ?
01:13:59 - Ils peuvent vivre très bien. - Allez, merci beaucoup Marc Twaty.
01:14:02 18h31, pratiquement, lors du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylain.
01:14:06 - Au Maroc, le dernier bilan fait état de 2 900 morts et 5 500 blessés.
01:14:17 Volontaires et secouristes restent mobilisés pour tenter de retrouver d'éventuels survivants.
01:14:21 Le roi Mohamed VI s'est rendu cet après-midi dans l'un des hôpitaux de Marrakech.
01:14:25 Le principal syndicat de contrôleurs aériens français, CNCTA, annonce une trêve olympique des grèves.
01:14:32 Il s'est donc engagé à ne pas appeler à la grève d'ici à septembre 2024,
01:14:36 jusqu'à la fin des Jeux olympiques et paralympiques.
01:14:39 Et puis le gouvernement lance une campagne de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
01:14:43 Chaque année, ils sont 160 000 à en être victimes.
01:14:46 Cette campagne publique, la première depuis 20 ans, vise également à alerter sur l'inceste.
01:14:51 - Merci beaucoup Simon Guylain pour ce rappel des titres de l'actualité.
01:14:53 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:14:57 David Lyssenaar sera notre invité, maire LR de Cannes.
01:15:00 Comment mettre en place ce choc d'autorité dans notre pays ?
01:15:04 Comment fait-il, lui, pour assurer la sécurité de ses concitoyens ?
01:15:07 Il nous répond dans un instant. A tout de suite dans Punchline.
01:15:09 18h36, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 avec David Lyssenaar.
01:15:18 Bonsoir Monsieur le maire. - Bonsoir.
01:15:19 - Merci beaucoup maire de Cannes, LR, président de l'AMF, Association des maires de France par ailleurs.
01:15:23 Merci d'être avec nous ce soir. - Merci.
01:15:25 - On a besoin de vous entendre sur la question de la sécurité.
01:15:27 On a été horrifié par ce qui s'est passé à Marseille.
01:15:30 Une fusillade à l'aveugle et une jeune fille de 24 ans chez elle, au troisième étage, dans sa chambre,
01:15:36 qui reçoit une balle de Kalachnikov en pleine tête.
01:15:38 Yannine, où la situation dégénère en permanence.
01:15:41 Nice aussi, où la CRS 8 est envoyée en renfort dans les quartiers sensibles de la ville.
01:15:46 On a vu la réaction du ministre de l'Intérieur, où il se dit multiplié sur le terrain, mais on ne voit pas les résultats.
01:15:51 On va juste écouter quelques habitants de Nice, qui expliquent à quel point c'est compliqué pour eux de vivre dans ces quartiers.
01:15:57 Et puis je vais vous demander votre avis. Comment vous faites-vous dans votre ville ?
01:16:00 - J'ai quatre enfants, j'ai peur de laisser sortir les enfants sur la rue,
01:16:05 parce que s'ils prennent une balle perdue, alors ça va être vraiment, vraiment chaud.
01:16:12 Moi, je ne sais pas quoi faire après, vous voyez, pour éviter tout ça.
01:16:20 Je crois que la police doit faire son boulot comme il le faut.
01:16:24 - On a marre, tous les jours. Les cris, les tirs, là, là, là, tous les jours.
01:16:34 Mais on ne mange pas à l'aise, on ne dort pas à l'aise.
01:16:38 - Les gens ne vivent plus, David Nisnar. Quelle est la solution ?
01:16:41 Est-ce qu'il y a une solution ou est-ce que c'est des multiples solutions ?
01:16:44 - C'est des multiples solutions, évidemment.
01:16:46 Mais ça exige un renversement par rapport à tout ce qui s'est fait depuis des années.
01:16:51 C'est-à-dire qu'il y a une solution immédiate.
01:16:53 On parle toujours en France de droit, etc. C'est dans l'exécution des choses.
01:16:58 Aujourd'hui, la séquence à Nice, j'ai l'impression qu'on l'a vécue, c'est dans une journée sans fin.
01:17:03 C'est-à-dire que la venue du ministre de l'Intérieur à Nice, qui annonce des renforts,
01:17:06 et ensuite qui dit qu'on va renforcer à la frontière.
01:17:08 Vous regardez dans vos archives, je pense que depuis trois ans,
01:17:11 ça va être la septième séquence ou sixième séquence, comme cela.
01:17:14 Donc la capacité de rétablir l'ordre, elle vient de l'autorité.
01:17:17 L'autorité, elle vient de la constance.
01:17:19 On n'a pas besoin d'emphase, on n'a pas besoin de grands discours.
01:17:21 Il faut de la constance.
01:17:22 Et ça nécessite de reprendre tout en main.
01:17:24 Bien sûr qu'il faut adapter le droit.
01:17:26 Moi, j'ai fait des propositions pour responsabiliser les parents
01:17:29 sur les violences des mineurs qui sont de croissantes de façon exponentielle.
01:17:33 Évidemment, parce que si le jeune n'est pas responsable,
01:17:37 on les tape au portefeuille.
01:17:38 Et quand on dit que la société est responsable, c'est vous et moi.
01:17:40 Moi, je ne suis pas responsable des agissements des autres.
01:17:42 Je suis responsable des agissements de mes gamins mineurs.
01:17:44 C'est aussi simple que ça, la vie.
01:17:46 Donc oui, c'est tapé au portefeuille pour ceux qui sont solvables.
01:17:48 Pour ceux qui ne sont pas solvables, c'est revoir les aides.
01:17:50 C'est dès la première infraction des condamnations, c'est la conjonction.
01:17:56 Nous, on essaie de le mettre en place à Cannes,
01:17:58 mais moi, je n'ai pas l'autorité judiciaire.
01:18:00 On n'est qu'un maillon et pas le maillon le plus fort
01:18:02 parce qu'on n'a pas l'autorité judiciaire en tant que maire.
01:18:04 Mais c'est mettre la conjonction de la théorie du carreau cassé.
01:18:08 C'est-à-dire qu'il faut tout de suite intervenir et rétablir l'espace public
01:18:11 et de la tolérance zéro en état de droit.
01:18:13 La tolérance zéro, c'est la démocratie.
01:18:15 Ça consiste à dire simplement qu'on doit appliquer le droit.
01:18:18 Donc, il ne s'agit pas d'embastiller quelqu'un qui fait un tag.
01:18:21 En revanche, celui qui fait un tag, on doit le faire réparer le mur.
01:18:25 Et puis, celui qui s'attaque aux personnes, lui, doit avoir une peine de prison.
01:18:28 Donc, il y a une hiérarchie des normes qui doit être respectée.
01:18:30 Mais pour cela, il faut sortir des grandes emphases.
01:18:34 - Mais grand discours, c'est terminé, on est d'accord.
01:18:36 - Mais oui, il faut des actes.
01:18:37 L'autorité ne reviendra que de la confiance qui elle-même résulte de la constance
01:18:40 et de la fiabilité des actes.
01:18:42 Parle de politique pénale.
01:18:44 On arrive à avoir un paradoxe de plus, c'est-à-dire une surpopulation carcérale,
01:18:48 ce qui est indigne pour les gens en prison.
01:18:50 Un état de droit, il doit être digne.
01:18:52 Mais un sous-équipement carcéral.
01:18:54 Le sous-équipement carcéral que l'on a identifié depuis 12 ans,
01:18:58 il manque 20 000 places de prison.
01:18:59 On en a construit que 2 200, c'est ridicule.
01:19:01 Il génère de la surpopulation carcérale qui amplifie les problèmes
01:19:04 et il génère une incapacité d'isoler, de protéger la société des gens dangereux.
01:19:11 C'est-à-dire que l'État qui prélève le plus au monde 46 % de prélèvement obligatoire d'impôts et de charge
01:19:17 est incapable d'assurer le régalien.
01:19:19 L'État qui dépense le plus au monde 68 % de la création de richesses
01:19:22 est incapable d'assurer les missions pour lesquelles il a été fait.
01:19:25 Ce qui crée de la défiance, de l'incivisme et amplifie les crises.
01:19:28 Après on peut être très concret sur beaucoup de sujets.
01:19:32 Alors le choc d'autorité, on en parlait il y a quelques instants,
01:19:34 la tolérance zéro, ce sont des chimères en réalité.
01:19:37 Personne n'a le courage politique d'aller au bout des choses.
01:19:40 David Dissenaar, c'est trop impopulaire.
01:19:42 D'abord on ne fait pas que des choses pour être populaire
01:19:44 et je crois que dans le temps, les résultats amènent la popularité.
01:19:48 Ça doit être un résultat mais ça ne doit pas être une finalité la popularité.
01:19:52 Et ensuite je ne suis pas d'accord avec ça.
01:19:54 Il ne s'agit pas de rouler des mécaniques si vous voulez.
01:19:57 Il s'agit de préserver les droits de la défense.
01:19:59 Il s'agit de préserver l'état de droit.
01:20:01 Moi je n'oppose pas l'état de droit à l'autorité.
01:20:03 Il y a aussi un devoir de l'État qui est d'assurer la protection.
01:20:07 Donc ça nécessite des évolutions législatives.
01:20:09 On le sait par rapport à des jurisprudences européennes.
01:20:11 Je ne sais pas si on a le temps d'en parler mais on peut évidemment les évoquer.
01:20:14 C'est vrai en matière de sécurité ou en matière d'immigration.
01:20:16 Mais ce que je veux dire c'est que aujourd'hui, moi je le vois dans ma commune,
01:20:22 le trafic, et je le vois dans des communes rurales aussi.
01:20:25 Je parcours la France pour l'Association des maires de France,
01:20:27 ou des communes moyennes.
01:20:28 Des petites villes.
01:20:29 Oui, des petites communes, des villages, des communes moyennes
01:20:32 qui étaient préservées des trafics de drogue.
01:20:35 Aujourd'hui on a des trafics, des points de deal partout.
01:20:38 Avec ce...
01:20:40 Je vais juste terminer là-dessus.
01:20:42 Donc on nous dit on a démantelé X points de deal.
01:20:44 Mais ils réapparaissent au même endroit ou ailleurs
01:20:47 et ils sont de plus en plus nombreux.
01:20:49 Et cette gangrène que constitue l'économie souterraine de la drogue,
01:20:53 elle est en train de déstructurer complètement la société.
01:20:55 Elle éloigne du travail.
01:20:57 Elle fait en sorte qu'elle amplifie un phénomène majeur
01:21:00 dans la perte d'autorité de l'État.
01:21:02 C'est-à-dire que vous, vous avez votre boîte.
01:21:04 Moi j'ai été commerçant.
01:21:05 Vous avez des contrôles fiscaux régulièrement.
01:21:07 Vous avez des contrôles URSAF.
01:21:08 Très bien.
01:21:09 Et croyez-moi, ils sont rigoureux quand l'inspection du travail vient en difficulté, etc.
01:21:12 Et vous avez à 3 mètres, 10 mètres de vous, à 100 mètres,
01:21:15 des deals qui finalement ne sont pas pour des raisons de moyens.
01:21:20 Je pourrais vous parler du manque de nombre d'enquêteurs à Cannes.
01:21:23 Il manque au moins 38 enquêteurs judiciaires dans ma commune
01:21:26 que l'État devrait fournir.
01:21:28 Et les dealers, ils n'ont pas le contrôle URSAF ?
01:21:30 Un État fort avec les faibles et faible avec les forts.
01:21:32 Sauf que les forts, ce n'est pas ce que l'on pense.
01:21:34 Les forts, c'est souvent des petits voyous, des trafiquants, etc.
01:21:37 Et ça, je peux vous dire que la population, pour répondre à votre question,
01:21:41 elle est tout à fait favorable à cette reprise en marche.
01:21:43 Il faudra du courage.
01:21:45 C'est sûr que ça va swinguer si on s'attaque vraiment au trafic de drogue.
01:21:49 Mais d'autres pays ont su le faire.
01:21:51 Ça veut dire qu'il y aura de l'affrontement.
01:21:54 Les dernières émeutes urbaines, moi je l'avais dit pendant les émeutes,
01:21:57 c'est chez vos confrères du Parisien,
01:21:59 avant qu'elles s'estompent, j'avais dit "écoutez, elles vont s'estomper"
01:22:03 parce qu'il y a un beau travail de la police, de la gendarmerie et des magistrats.
01:22:06 Et le gouvernement avait donné des bonnes instructions.
01:22:09 Il faut savoir le dire.
01:22:11 Et les policiers ont fait vraiment un beau boulot.
01:22:13 Mais elles se sont arrêtées aussi, et parfois surtout dans certains quartiers,
01:22:17 parce que les dealers ont dit "arrêtez, stop, on arrête la plaisanterie".
01:22:21 Au début, les dealers ont utilisé les émeutes.
01:22:23 C'est très important de voir cela.
01:22:25 Tous vos collègues qui étaient infiltrés dans les émeutes le savent.
01:22:28 Pourquoi il n'y a pas eu des luttes d'armes automatiques contre les policiers,
01:22:31 contrairement aux États-Unis ?
01:22:33 La seule fois où on a vu des armes automatiques,
01:22:35 on l'avait vu dans un reportage d'un journal,
01:22:37 c'était pour détruire les caméras.
01:22:39 Moi je l'ai vu dans ma commune.
01:22:41 Parce que les caméras, elles embêtent quand même les trafiquants
01:22:43 parce que les images ont valeur judiciaire.
01:22:45 Donc, il n'y a pas eu d'utilisation.
01:22:48 La prochaine étape, si vraiment, et il faudra le faire,
01:22:50 on s'attaque au trafic de drogue,
01:22:52 il y aura des affrontements beaucoup plus violents.
01:22:54 Donc il faut que l'État soit armé à tous les sens du terme,
01:22:58 pénal, judiciaire et matériel.
01:23:02 Mais il faudra s'attaquer à ces trafics de drogue.
01:23:04 Il faudra regarder les importations de stupéfiants.
01:23:07 D'où viennent les stupéfiants du Conseil ?
01:23:09 Il y a malheureusement un pays qui fait l'actualité dramatique aujourd'hui,
01:23:11 mais qui est une des sources majeures.
01:23:13 Et c'est un travail diplomatique, judiciaire, policier
01:23:17 qui va être extrêmement difficile.
01:23:19 Les places de prison, il faut évidemment les construire.
01:23:22 Ce n'est pas si facile que ça.
01:23:23 Ce n'est pas si facile, en fait.
01:23:24 Ce n'est pas non plus si difficile que ça.
01:23:25 On vous oppose souvent la complexité des dossiers.
01:23:27 Et les voisins qui n'en veulent pas.
01:23:29 Et on vous dit que vous êtes Yaka Faucon.
01:23:30 Allez-y, mais d'abord, nous maires, on est praticiens.
01:23:33 Donc, toute la journée, on trouve des solutions.
01:23:36 Si une prison dans votre commune est bien faite
01:23:39 et que vous n'êtes pas pénalisé par la loi zéro artificialisation net
01:23:43 qui vous empêche de construire ailleurs,
01:23:45 et si vous avez un intérêt aussi financier,
01:23:47 vous pouvez accepter sur votre commune une prison.
01:23:49 Ça se fait, etc.
01:23:50 Et nous, on prend des décisions tous les jours.
01:23:52 Là-dessus, je...
01:23:54 Et puis, vous savez, il y a aussi des décisions,
01:23:56 je vais peut-être choquer des spectateurs, mais pragmatiques.
01:23:58 Vous avez des pays aujourd'hui qui sont en sous-population carcérale.
01:24:01 Je pense aux Pays-Bas, de mémoire, mais il faudrait vérifier.
01:24:04 Je crois aux Pays-Bas.
01:24:05 Mais pourquoi ?
01:24:06 En attendant de faire nos prisons,
01:24:07 on ne passe pas un accord avec les Pays-Bas
01:24:09 qui auraient un intérêt financier à accueillir nos prisonniers
01:24:12 et nous, un intérêt judiciaire et financier à les voir incarcérés ?
01:24:16 40% des peines d'emprisonnement ne sont pas exécutées au bout de six mois.
01:24:20 Comment voulez-vous avoir de l'autorité ?
01:24:22 L'autorité, ce n'est pas surjouer les effets de manche.
01:24:26 L'autorité, ce n'est pas dire qu'on va guillotiner tous les voyous.
01:24:30 L'autorité, c'est d'appliquer les peines.
01:24:32 - Donc, moins de communication et plus d'action.
01:24:34 - Et Emmanuel Macron dit "il faut de l'autorité, de l'autorité, de l'autorité",
01:24:37 rien ne se passe.
01:24:38 Comment croire la parole politique ?
01:24:39 - Si vous le dites sans arrêt et que les actes ne sont pas là,
01:24:41 vous perdez en autorité.
01:24:42 - C'est ça. Éric Ravel.
01:24:43 - Il y a quelques mois, David Lissner, vous vous en souvenez sans doute,
01:24:46 il y avait eu une agression à Cannes très forte
01:24:48 et vous aviez fait un tweet qui avait...
01:24:50 - Une petite grand-mère qui a pris un compte.
01:24:52 - Une petite grand-mère qui avait beaucoup marqué les esprits.
01:24:54 Alors, une partie de la classe politique avait dit "mais enfin, hop".
01:24:57 Et puis, une partie des citoyens avaient dit "il a raison".
01:24:59 Vous aviez dit "si ça avait été ma grand-mère, peut-être que ce soir,
01:25:02 je serais moi-même en prison", c'est-à-dire que vous auriez pu réagir.
01:25:05 En fait, est-ce que vous comprenez qu'aujourd'hui,
01:25:07 devant le manque d'autorité, de moyens, devant l'insécurité exponentielle,
01:25:11 il y a de plus en plus de Français quand même qui se disent
01:25:13 "mais si j'assiste à pareils événements, comment je vais réagir ?"
01:25:19 - Il y a plusieurs choses, si vous me permettez, Éric Ravel, dans votre question.
01:25:22 J'avais fait cinq tweets en réponse à des interpellations
01:25:26 qui me disaient "mais vous ne réagissez pas à cette abjecte agression
01:25:31 d'une femme que je connais, âgée de 89 ans, elle va bien mieux,
01:25:35 elle a un traumatisme psychologique, mais elle va bien mieux,
01:25:38 elle est solide, elle aurait pu rester".
01:25:40 Et c'est pris ce coup très violent par derrière pour se faire voler un sac
01:25:42 pendant que le troisième Larron filmait en ricanant.
01:25:44 - Absolument. - Situation abjecte.
01:25:46 Nous avions identifié tout de suite par un policier municipal
01:25:48 et par des images de vidéo les auteurs des faits.
01:25:51 Nous avions donné l'information à la police nationale.
01:25:53 J'étais intervenu auprès du commissaire de l'époque
01:25:55 pour qu'ils aillent chercher les gamins qui sont aujourd'hui libres.
01:25:58 - Libres ? - Je dis au passage.
01:26:00 - Ils ont été sanctionnés ou pas du tout ?
01:26:02 - Oui, il y a eu dans un centre d'éducation fermé,
01:26:05 mais en fait c'est comme en France, c'est comme une obligation
01:26:07 de quitter le territoire, c'est pas obligatoire.
01:26:09 - Vous dites "au passage", mais en fait c'est absolument pas un détail.
01:26:11 Le cœur du problème, il est dans ce que vous dites.
01:26:13 - Il est quand même là.
01:26:14 Le centre d'éducation fermé, il n'est pas fermé en réalité,
01:26:16 puisque plusieurs qui y étaient partis.
01:26:18 Et donc la police a fait son boulot, la police municipale a été décisive
01:26:21 sur l'identification des auteurs.
01:26:24 Et moi je n'avais pas réagi parce que j'essaie de ne pas réagir
01:26:28 au fur et à mesure des faits.
01:26:30 - À chaud ? - À chaud, oui.
01:26:32 Parce que d'abord ça peut fausser une réalité.
01:26:34 C'est vrai qu'aujourd'hui les agressions sont beaucoup plus filmées qu'avant.
01:26:37 Donc il faut faire attention nous-mêmes à ce qu'on raconte.
01:26:40 - Mais vous avez fini par réagir.
01:26:41 - Mais il y a une réalité statistique,
01:26:43 il y a une réalité humaine tragique pour les victimes.
01:26:45 Il y a une réalité statistique, c'est qu'en 5 ans,
01:26:47 les violences sur les personnes ont augmenté de quasiment 55% en 5 ans.
01:26:51 Les crimes, donc ça il n'y a pas de biais statistique,
01:26:54 qui baissaient historiquement depuis la fin du Moyen-Âge,
01:26:57 ont augmenté de 15% en 5 ans.
01:26:59 Donc il y a une réalité humaine, mais ce n'est pas que des faits divers,
01:27:03 c'est un fait de société.
01:27:05 Et donc j'avais dit, écoutez, arrêtez de me mettre en cause.
01:27:08 La police a fait ça, la justice a bien réagi, le parquet avait très bien réagi.
01:27:12 Les magistrats avaient été assez sévères dans leurs conclusions,
01:27:15 dans leurs réquisitions en tout cas.
01:27:17 Et puis si vous voulez savoir, moi je n'ai pas étalé mon émotion,
01:27:20 mais en tant qu'individu, tout en étant contre bien sûr l'autodéfense,
01:27:25 enfin pas l'autodéfense, l'autodéfense je ne suis pas contre,
01:27:27 mais disons les justiciers, si ça avait été évidemment ma mère
01:27:32 et j'étais sur place, je pense que, j'espère que j'aurais eu le courage
01:27:36 de protéger ma fille ou mes enfants, de les protéger.
01:27:39 Et j'aurais assumé d'être condamné, qu'importe,
01:27:42 mais j'assume de protéger mes proches.
01:27:45 C'est une éthique individuelle, mais en revanche,
01:27:48 en tant que politique, je ne vais pas dire aux gens "faites-vous justice".
01:27:51 Évidemment, je crois encore à la justice et nous devons renforcer la justice.
01:27:55 Il n'y a pas de société libre sans justice.
01:27:58 - Les magistrats, le syndicat de la magistrature va participer
01:28:02 ce week-end au festival de l'humanité, avec des tables rondes
01:28:07 organisées sur les thématiques des contrôles d'identité,
01:28:10 des violences policières. Est-ce que c'est la place d'un syndicat de magistrats
01:28:13 d'aller sur ce type de table ronde organisée ?
01:28:16 - Parce qu'ils sont quand même magistrats,
01:28:19 donc ils ont un devoir de neutralité.
01:28:22 Ce n'est pas un artiste, ce n'est pas un chanteur qui va à la fête de l'humanité,
01:28:25 mais ce sont des magistrats.
01:28:28 Je trouve très étonnant, même d'un point de vue déontologique,
01:28:31 quand je vois les supposés conflits d'intérêts que l'on peut avoir
01:28:34 dans des fonctions, notamment politiques,
01:28:37 quand je vois le devoir que l'on a, évidemment et logiquement,
01:28:40 de neutralité dans l'exécution des choses.
01:28:43 Que un syndicat de magistrats, de fonctionnaires
01:28:46 qui doivent rendre la justice, aille dans quelque chose
01:28:49 de très connoté politiquement, avec les thèmes que vous m'indiquez,
01:28:52 c'est choquant. Il faut être très attaché à l'indépendance de la justice.
01:28:55 Mais l'indépendance a un corollaire,
01:28:58 c'est l'impartialité. Et aujourd'hui, la question, c'est l'impartialité.
01:29:01 C'est ce même syndicat qui a fait le mur des cons. Il devrait être banni,
01:29:04 ce syndicat, depuis le mur des cons. C'est ce même syndicat
01:29:07 qui, lorsque le garde des Sceaux... - Banni donc des sous ?
01:29:10 - Je pense qu'en tout cas, il devrait avoir
01:29:13 la décence commune, comme disait Orwell,
01:29:16 de mieux se comporter dans l'espace public.
01:29:19 Et donc de ne pas aller sur ce type d'événement.
01:29:22 Lorsque le garde des Sceaux avait pris une directive
01:29:25 à juste titre, pour appeler à la fermeté face
01:29:28 à ce que le ministre de l'Intérieur appelait les éco-terroristes
01:29:31 sur les bassines, etc., c'est ce syndicat qui avait fait
01:29:34 une contre-directive pour contourner le garde des Sceaux.
01:29:38 Vous imaginez la perte d'autorité ? Et je pense qu'ils portent
01:29:41 tort à leur profession, parce que j'imagine qu'une majorité
01:29:44 de magistrats ne se retrouvent pas dans ce type de gestion
01:29:47 de l'action politicienne et ses outrances. - Salut, Dissner.
01:29:50 La sécurité, c'est évidemment une préoccupation forte des Français.
01:29:53 C'est la première liberté, mais il y a aussi les inquiétudes
01:29:56 liées au pouvoir d'achat. - C'est la première des libertés
01:29:59 dans un État de droit. - Oui, on est encore dans un État de droit.
01:30:02 Mais je voulais vous interroger sur les difficultés du pouvoir d'achat
01:30:05 et notamment, parce qu'on écoute beaucoup de commerçants,
01:30:09 et vous en avez beaucoup aussi dans votre ville, sur la facture énergétique.
01:30:13 Est-ce que vous faites partie des gens qui considérez que la France
01:30:17 est à côté de la plaque en matière de souveraineté énergétique
01:30:20 et qu'on est un peu les dindons de la farce ? Parce que c'est
01:30:23 un sujet énorme qui s'additionne aux prix du carburant.
01:30:26 - Je sens presque la réponse dans votre question. - Ah non, pas du tout.
01:30:29 - Allez-y, il nous reste peu de temps. - C'est parce que je pense que je suis Dissner.
01:30:32 Je pense que nous sommes un peu les dindons, la France, en tout cas les Français,
01:30:36 qui auraient dû être dans le pays le plus compétitif en coûts de l'énergie,
01:30:40 en tout cas électrique, l'hiver dernier et cet été,
01:30:44 grâce à notre parc nucléaire qui était une fierté, un outil de souveraineté
01:30:47 qui permet d'avoir une énergie pilotable, décarbonée et bon marché.
01:30:52 Et le président de la République actuelle et ses précédents premiers ministres
01:30:56 ont été extrêmement fiers de fermer Fessenheim
01:31:00 et d'annoncer la fermeture de 14 réacteurs nucléaires,
01:31:03 ce qui a été non pas une erreur, mais une faute majeure des six dernières années,
01:31:07 enfin des dix dernières années, puisque ça avait commencé avec François Hollande.
01:31:10 Donc c'est une faute majeure.
01:31:12 Donc ça, c'est le premier élément de la réponse à votre question.
01:31:15 Ensuite, si on vient aux hydrocarbures...
01:31:18 - La hausse des carburants, est-ce qu'il faut faire plus ?
01:31:21 - La hausse des carburants, elle est due à l'augmentation du baril de pétrole,
01:31:25 qui doit être pas loin de 86 dollars, je crois, le baril,
01:31:28 avec la réduction de la production de l'OPEP, etc.
01:31:31 Mais n'oublions jamais que dans un litre de carburant,
01:31:34 quand on paye pas loin de 2 euros désormais,
01:31:37 pour me souvenir de mon dernier plein,
01:31:39 on est à plus de 60% de taxes directes.
01:31:42 C'est colossal. Mais la difficulté, c'est les comptes publics.
01:31:45 C'est-à-dire que moi, je ne tomberai pas dans la démagogie de la facilité
01:31:49 qu'on allait donner un chèque carburant à tout le monde,
01:31:51 puisque le coup de pouce de l'État, ça s'appelle des impôts ou de la dette.
01:31:56 Et je pense que nos enfants sont déjà bien plombés par un pays sur-endetté.
01:32:01 Donc rien ne pourra se faire de toute façon,
01:32:03 tant que Charité bien ordonnée commence par soi-même,
01:32:06 tant que l'État n'aura pas réorganisé son appareil productif.
01:32:09 J'utilise ces termes à dessein.
01:32:11 Lorsqu'on ne sera pas attaqué à la bureaucratie,
01:32:13 lorsque l'on n'aura pas cherché la performance publique,
01:32:15 parce qu'il y a quelque chose qu'il faut bien comprendre,
01:32:17 c'est que tant qu'on dépense plus que ce que l'on produit,
01:32:21 l'on crée des bombes sociales à retardement,
01:32:24 par clientélisme politique, par facilité politique,
01:32:27 on crée les problèmes à venir du pays.
01:32:30 Donc aujourd'hui, l'enjeu, c'est de plus produire que ce que nous dépensons.
01:32:33 À votre avis, la France danse au bord du gouffre ?
01:32:35 Social, économique, culturel ?
01:32:38 David Lysnard ?
01:32:39 La France a énormément d'atouts.
01:32:40 C'est un pays créatif, c'est un pays qui a une belle histoire,
01:32:43 qui a une jeunesse dynamique.
01:32:44 C'est des élus dévoués, dans la majorité, il y a toujours des contre-exemples.
01:32:48 Il y a des fonctionnaires bien formés, souvent mal payés,
01:32:51 des commerçants actifs et tout.
01:32:53 Il faut toujours le rappeler.
01:32:54 On a tout pour être une puissance prospère et de qualité de vie.
01:32:59 Et c'est ce que l'on doit porter comme espérance.
01:33:01 Mais oui, on est au bord du gouffre.
01:33:03 Je parlais tout à l'heure de nous attaquer aux phénomènes de deal.
01:33:06 Il faudra bien le faire, mais quand on va le faire,
01:33:08 ça va être très compliqué en termes de violence.
01:33:10 On va tenir bon dans la durée, dans la constance.
01:33:12 Le système social va exploser.
01:33:15 Aujourd'hui, on fait des chèques sans provision.
01:33:18 On est en train de planter des générations à venir.
01:33:21 On a des ambitions environnementales pour sauver la planète à nous seuls.
01:33:24 Mais dans un pays surendetté, surfiscalisé,
01:33:27 régler ce problème majeur de la lutte contre le réchauffement climatique
01:33:30 passe par une politique internationale très forte,
01:33:33 de droit à l'échelle planétaire, mais aussi des investissements colossaux.
01:33:39 Donc, un système de prélèvement qui pénalise moins les entreprises.
01:33:43 C'est pour ça que je dis qu'il faut arrêter les aides aux entreprises.
01:33:45 Il faut réduire d'autant la fiscalité,
01:33:48 parce qu'on a un système totalement bureaucratique.
01:33:50 On en a parlé pendant des heures, mais je ne pense pas qu'on ait des heures, hélas.
01:33:53 Un choc de simplification avec le choc d'autorité, c'est bien ça.
01:33:56 Oui, mais même ces formules-là, les chocs de simplification, choc d'autorité,
01:33:59 je crois qu'il faut éviter ce type de formule.
01:34:01 Il faut travailler très concrètement sur la productivité dans les services publics.
01:34:07 Il faut faire du micromanagement, il faut faire du management participatif.
01:34:12 Il faut donner des objectifs à évaluer.
01:34:15 Je suis sidéré, je le vois, je suis parfois invité sur des plateaux aussi prestigieux que le vôtre,
01:34:22 et on nous amène à commenter telle déclaration du président, etc.
01:34:25 Mais évaluons les choses, faisons le point.
01:34:27 Ça, ça ne fonctionne pas.
01:34:29 Il n'y a pas une organisation humaine qui peut être performante sans sens de l'exécution des choses.
01:34:34 Il faut un sens de l'exécution et pas simplement des intentions.
01:34:37 Merci beaucoup, David Lissner, qui était l'invité de Punchline sur CNews et sur Europe 1,
01:34:41 d'être venu ce soir dans notre émission.
01:34:44 Merci Louis Dragnet et Eric Ravel.
01:34:46 C'est Hélène Zellany pour l'information et Christine Kelly pour Facein l'info sur CNews.
01:34:51 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:53 Merci beaucoup.
01:34:55 - Ah bon ? - Oui.